Introduction
Les activités humaines ont depuis la deuxième moitié du 19ème siècle avec la révolution industrielle, entrainé des conséquences sur l’environnement et le système climatique. Théorisé par Paul Josef Crutzen, chimiste, ce phénomène est nommé l’ère de l’Anthropocène, étymologiquement signifiant « l’âge de l’Homme ».1 Le système climatique, dont l’équilibre est fragile, est transformé par les activités humaines. En effet, les émissions de gaz à effet de serre, liées à l’industrie, aux transports, à l’extraction de matières premières entre autres, sont responsables d’un réchauffement global du climat. La prise de conscience de l’enjeu et de l’urgence climatique se concrétise avec notamment l’accord de Paris, premier accord universel pour le climat, lors de la COP 21 en 2015, signé par 196 états et l’Union Européenne. L’objectif fixé par cet accord est de limiter les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique « en-deçà de 2 °C et de s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 ° C »2 Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les pays doivent changer leur modèle de développement. « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »3 c’est la première définition du développement durable en 1987 paru dans le rapport Brundtland publié par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Le développement durable correspond à un développement viable reposant sur « trois piliers » : l’environnement, l’économie et le social. Pour lutter contre le réchauffement climatique la France s’est engagée à limiter ses émissions de gaz à effet de serre avec pour objectif la neutralité carbone à l’horizon 2050. Le ministère de la transition écologique vise un principe d’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et l’absorption de ses quantités de gaz. L’absorption de ses gaz peut être réalisée par les écosystèmes anthropiques ou par certains procédés industriels à l’échelle du territoire. Ainsi, l’objectif de la stratégie nationale bascarbone SNBC, est de réduire les émissions à l’échelle nationale pour atteindre la neutralité carbone. Les émissions de gaz à effet de serre sont comptabilisées par secteurs. Celles liées au domaine du bâtiment et de la construction le sont dans plusieurs secteurs différents. Les émissions liées à la production et mise en œuvre de matériaux et d’équipements font partie du secteur de l’industrie tandis que les émissions de gaz liées à la consommation d’énergie durant la phase d’usage du bâtiment (chauffage, ventilation,…) sont comptabilisées dans le secteur résidentiel. En 2016, le secteur du bâtiment correspond à 30 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre en France4 d’après la fiche sur les émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel, publiée sur le site du Rapport de l’état de l’environnement, REE.
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Geo.fr/environnement Géologie qu’est-ce que l’anthropocène, 27 novembre 2018 https://www.geo.fr/environnement/geologie-quest-ce-que-lanthropocene-193622 2 COP 21, Accord de Paris, Paris, 12 décembre 2015 3 Commission mondiale sur l’environnement et le développement, rapport Brundtland, 1987 4 Rapport de l’état de l’environnement , fiche sur les émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel, 17 juin 2019
10 Construction en pisé porteur : freins et leviers à travers l’exemple de l’Orangerie à Lyon Confluence