Camille Bisson - Enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste

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Château de Malmaison Étude diagnostic du clos et du couvert Enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures


Château de Malmaison, enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Introduction Le château de Malmaison se situe à Rueil-­‐Malmaison dans le département des Hauts-­‐de-­‐Seine (92) en région parisienne. Au cœur d’un parc arboré, il dépend du Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-­‐Préau. Celui-­‐ci comprend de nombreux terrains et bâtiments tous liés au domaine du château de Malmaison lorsque Joséphine de Beauharnais en était la propriétaire. L’état du château s’étant dégradé, le musée souhaitait effectuer une restauration de son « clos et couvert ». Cette étude, confiée à l’Atelier Cairn, s’inscrivait dans le cadre de ce projet de restauration commandé par le musée à M. Paul Barnoud, A.C.M.H. Le rapport expose l’approche analytique enseignée par l’école de Chaillot et mise en pratique à l’agence. Cette méthode est une analyse critique qui permet de déterminer la valeur patrimoniale d’un édifice. Celle-­‐ci identifie les éléments ou parties du bâtiment à conserver, à mettre en valeur, à modifier ou à supprimer. Le rapport se focalisera sur les problématiques liées à une restitution de menuiseries anciennes.

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SOMMAIRE INTRODUCTION .................................................................................................. p 2 I. Structure d’accueil ...................................................................................... p 4 a. Composition et fonctionnement ........................................................................... p 4 b. Secteur géographique et projets ........................................................................... p 4 c. Situation personnelle ............................................................................................. p 4 II. Diagnostic architectural : clos et couvert du château de Malmaison p 6

a. b. c. d. e. f.

Implication personnelle ......................................................................................... Objectifs de la mission ........................................................................................... Historique résumé du domaine et du château ...................................................... Identification des états de référence ..................................................................... État sanitaire du clos et du couvert ....................................................................... Inventaire et typologie des différentes menuiseries du château ..........................

p 6 p 6 p 10 p 11 p 17 p 20

III. Enjeux patrimoniaux de la restauration historiciste ............................ p 21 a. Identification et hiérarchisation des valeurs patrimoniales ................................... p 21 b. Choix de l’état de référence et retombées techniques ......................................... p 24 c. Limites de la restauration historiciste .................................................................... p 27

Conclusion ........................................................................................................... p 29 Bibliographie ....................................................................................................... p 31 Annexes ............................................................................................................... p 33

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I. a.

Structure d’accueil Composition et fonctionnement

Atelier Cairn est l’agence dirigée par M. Paul Barnoud, A.C.M.H., et Mme Isabelle Dumas-­‐Barnoud, architecte DPLG. Chacun exerce sa spécialité propre : M. Barnoud a la responsabilité des projets patrimoniaux tandis que Mme Dumas-­‐Barnoud intervient sur les dossiers de création architecturale et gère les tâches administratif de l’agence. Lorsque j’ai intégré l’agence, elle comptait quatre architectes du patrimoine, une architecte HMONP, un collaborateur d’architecte et une secrétaire. L’organisation interne structurée sur deux niveaux : chaque architecte collaborateur est responsable de plusieurs projets répartis de façon géographique. L’architecte responsable, M. Barnoud ou Mme Dumas-­‐Barnoud, au niveau décisionnel, a généralement un unique intervenant par projet. Cette organisation a l’avantage de développer la relative autonomie des collaborateurs. La répartition géographique des dossiers permet la mise en place de tournées de chantier bimensuelles où les collaborateurs, accompagnés régulièrement de M. Barnoud, visitent la totalité de leurs chantiers en une ou deux journées. b.

Secteur géographique et projets

L’agence, s’appuyant sur le titre d’A.C.M.H. de M. Barnoud, a contractuellement la charge des départements du Doubs, du Jura, de la Nièvre et des Hauts-­‐de-­‐Seine. Elle est également responsable des travaux de restauration et d’entretien du Musée de Cluny dont elle a effectué le schéma directeur. L’agence intervient principalement sur des sites et monuments historiques qui impliquent indifféremment des propriétaires publics (OPPIC, commune de Besançon, etc.) ou privés (abbaye de Reigny, Château de Moncley, etc.). c.

Situation personnelle

J’ai intégré l’Atelier Cairn lors d’un stage de quatre mois à temps plein et post diplôme ADE et afin d’assister la responsable des projets d’Île-­‐de-­‐France, Melle Céline Girard, AP 2007. Durant ce stage, j’ai essentiellement participé à l’élaboration du diagnostic du château de Malmaison et de ses dépendances et assisté Melle Girard sur le projet de restauration de la Maison du fleuriste (dépendance excentrée du Château de

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Malmaison accueillant les locaux des jardiniers du château). J’ai également eu la charge de dépouiller, trier et organiser les archives de M. Hervé Baptiste, A.C.M.H honoraire, concernant le Château de Malmaison et le musée de Cluny et d’en extraire les connaissances utiles aux différents projets. Conjointement avec l’élaboration du diagnostic du Château de Malmaison, j’ai réalisé avec un collaborateur de nombreux relevés tel que l’aile « Odette » du château de Moncley (Doubs, 25), le Musée Rodin à Meudon (Hauts-­‐de-­‐Seine, 92) et la grange de l’Abbaye de Reigny (Yonne, 89), ainsi que des dossiers historiques concernant le Musée de Cluny. Ces différents relevés m’ont permis d’acquérir une méthode efficace et de saisir l’importance du relevé et de son utilité en termes de connaissances et de communication. Ce stage m’a également permis d’acquérir la méthode de diagnostic architectural et sanitaire que j’ai pu par la suite appliquer de nombreuses fois pendant ma formation à l’École de Chaillot notamment lors de l’atelier croisé et du dossier « Interventions sur le monument » (professeur : M. Pierre-­‐André Lablaude, A.C.M.H honoraire).

Le château vue du ciel, cliché Didier Raux, www.blogarchiphoto.com, juillet 2012

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II.

Diagnostic architectural : clos et couvert du château de Malmaison

a.

Implication personnelle

Lorsque j’ai pris mon poste dans l’agence, une première visite de repérage avait été effectuée. Les charpentes et la toiture avaient déjà été inspectées à ce moment-­‐là. Je n’ai pas eu l’occasion de le faire moi-­‐même. J’ai réalisé, sous la direction de M. Barnoud et Melle Girard, la presque totalité des pièces graphiques de l’état sanitaire et de l’historique, l’identification des états de référence, les fiches typologiques de menuiserie et la rédaction de la partie historique. J’ai participé activement à l’élaboration de la proposition de restauration, notamment des menuiseries, des enduits et des conduits de cheminée, basée sur la synthèse des connaissances historiques, iconographiques, archéologiques et techniques acquises au cours de l’étude préalable à la restauration de l’édifice. b.

Objectifs de la mission

pavillon sud

aile « bibliothèque »

aile en retour sur cour sud

pavillon nord

corps de logis

aile « salon de aile en musique » retour sur cour nord

Schéma de dénomination d’après le plan de Malmaison de 1943 (archives de M. Hervé Baptiste, A.C.M.H.)

Le diagnostic porte sur le clos et le couvert du château de Malmaison. Il fait partie d'une commande plus large comprenant également un diagnostic sanitaire des communs (le pavillon d’été de l’Empereur, les pavillons d’entrée, le pavillon Osiris, le pavillon des carrosses, la maison Sureau et les communs des jardiniers) et la restauration des murs de clôture du domaine. Le programme de l’étude a abouti aux résultats suivants : rédaction d’un dossier historique du château, description

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architecturale et analyse scientifique et technique des édifices, diagnostic détaillé de l’état sanitaire concernant le clos et couvert et enfin, proposition d'une orientation générale des travaux en vue d’une restauration de l’édifice1. c.

Historique résumé du domaine et du château

L’histoire connue et relatée du domaine 2 remonte au XIIIème siècle à travers de nombreux témoignages écrits. Néanmoins il semble que sa dénomination remonte aux invasions normandes du IXème siècle et que la propriété s’appelait alors « mala domus ». Au XIVème siècle, le nom de « la Malmaison » désignait une demeure seigneuriale implantée probablement à l’emplacement de l’aile « bibliothèque ». Le château connut ensuite plusieurs campagnes de construction à partir du XVIIème siècle. En 1610, le corps de logis principal et le pavillon sud sont construits ; en 1686, le propriétaire, M. Barentin, Président du Grand Conseil, commande son symétrique. À la fin du XVIIIème siècle, deux ailes en retour sur la cour sont construites donnant ainsi la forme en U qui a perduré jusqu’à aujourd’hui. Sous le Consulat et l’Empire, l’article apposé devant Malmaison disparut et le château devint « le Palais impérial de

Plan des château et parcs de Malmaison et Bois Préau appartenant à S.A royale Le Prince-­‐Eugène, 1815, Musée de Malmaison, (C. Bisson, juin 2012). 1 Étude diagnostic architectural du clos et du couvert des parties bâties du château de Malmaison et ses dépendances, Atelier Cairn, 2012. 2 Voir Annexe : historique complet du château.

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Malmaison ». L’influence qu’eut Joséphine sur le château de Malmaison, marqua de manière indéfectible l’architecture du château et l’aménagement de son parc. Avec Napoléon 1er, ils firent appel aux architectes Percier et Fontaine qui restaurèrent et aménagèrent le château existant. Les architectes développèrent à Malmaison les caractéristiques principales du style Empire3. Les propriétaires suivants délaissèrent et embellirent alternativement le domaine. Le domaine, aménagé et agrandi par Joséphine durant les quinze années où elle habita Malmaison, fut peu à peu démembré. Entre 1814 et 1896 le domaine passa ainsi de 726ha à 6ha environ. Symbole impérial, il subit deux invasions prussiennes : la première en 1815 après la défaite de Napoléon 1er à Waterloo et la seconde en 1870 suite à celle de Napoléon III à Sedan. En 1896, le domaine est en partie acheté par Daniel Iffla dit Osiris, financier et mécène. Durant huit ans, le château fut restauré, pour être finalement classé en 1900 au titre des Monuments Historiques. Osiris fera don du domaine à l’État en 1903 avec pour contrepartie contractuelle de faire du château un musée dédié à l’époque napoléonienne. L’État s’employa tout le long du XXème siècle à aménager et meubler le château selon les intentions d’Osiris, donc conformément aux aménagements initiaux. En 1927, le Palais national devient musée national. Le domaine avec toutes les constructions qu’il contient, fut inscrit en 1942 puis classé en 1991. d.

Identification des états de référence

Plan schématique des phases de construction du château, Atelier Cairn, 2012

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Le style empire développe un art imitant l’antiquité héroïque, tout en l'adaptant aux goûts de l’époque. Il présente des décors chargés à motifs de palmes, de couronnes de lauriers et de victoires ailées aux drapés fluides. Les colonnes (ou pilastres) scandent l’espace et participent au décor, étant bien souvent peintes en faux marbre.

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Les différentes phases de construction ainsi que l’histoire du château nous permettent d’établir des états architecturaux de référence du château actuel. Château primitif Il semble ne rien rester de l’hôtel seigneurial construit antérieurement au château actuel. Les seules traces qui semblent subsister sont les fondations mises au jour lors de travaux d’assainissement en 1982 4 . Ces fondations primitives, situées sous la bibliothèque de l’Empereur, ont certainement servi de support à celles du château reconstruit en 1610. Manoir du XVIIème siècle En 1689, la reconstruction du manoir seigneurial s’achève. Il se compose alors du corps de logis flanqué de deux pavillons à haut comble eux-­‐mêmes bornés par deux ailes mansardées. Ces dernières sont légèrement plus petites que le reste du bâtiment. Le château se développe sur trois niveaux établis sur un niveau de sous-­‐sol. Le château est ceinturé par une douve sur ses façades sud, ouest et nord. La construction s’organise selon un axe de symétrie transversal passant par le centre du corps de logis. Il semble que cette composition symétrique ait été définie dès la première phase de construction. Chacun des volumes possède une toiture indépendante. Le pavillon nord reprend un langage architectural identique au pavillon sud construit antérieurement : deux lucarnes passantes à fronton curviligne, identiques à celles du pavillon sud, ornent leurs façades ouest. Les ailes nouvellement créées présentent une toiture mansardée. L’aile nord dispose alors de deux fenêtres au premier étage et de trois au second. Entre 1783 et 1799, les ailes en retour sur cour sont construites dans la continuité des pavillons nord et sud5. Elles ferment l’espace devant la façade est du corps de logis et créent ainsi une cour, espace de transition entre l’allée d’entrée et le château. Ces deux ailes symétriques s’élèvent sur trois niveaux. Leurs deuxièmes étages sont à pans coupés et leurs façades est sont ornées de frontons triangulaires. Au centre de ceux-­‐ci est percé un oculus et deux niches encadrent la baie centrale du premier étage. Ces éléments de décoration tranchent avec le reste du bâti qui reste très sobre. Les toitures à pente très faible de ces ailes en retour contrastent avec les couvertures recouvertes d’ardoises des volumes initiaux. Elles montrent le goût du XVIIIème siècle pour les toitures terrasses qui disparaissent de la vision d’un individu situé au niveau du sol. 4 5

Étude préalable à l’assainissement du château, 1998, archive de M. Hervé Baptiste, A.C.M.H. Les ailes en retour sur cour, bien qu’ajoutées tardivement, ne peuvent correspondre à l’état « Joséphine ». En effet, elles faisaient déjà partie du château lors de la vente du domaine à l’Impératrice.

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Malmaison à la mort de Joséphine en 1814 Les volumes originaux n’ont pas changé. Toutefois l’Impératrice a fait ajouter le long de l’aile en retour sur cour nord et accolé au salon de musique un bâtiment appelé « Grande galerie ». Celle-­‐ci se dresse le long de l’allée d’entrée contre l’aile en retour sur cour nord. Chacun des volumes composant le château a conservé sa toiture et sa couverture. Les paratonnerres, les conduits métalliques des cheminées ainsi que les deux cheminées en briques et pierres des pavillons à haut comble animent les toitures. Les lucarnes passantes à fronton curviligne ornent toujours les façades ouest des pavillons à haut comble. Pour des raisons structurelles, des contreforts à entablement à ressauts ont été ajoutés sur les façades du corps de logis et des pavillons nord et sud ainsi que sur la façade sud de l’aile « bibliothèque ». Disposés de manière individuelle sur la totalité de la façade ouest, les architectes Percier et Fontaine ont jumelé les contreforts sur la façade est du corps de logis. Chacun d’eux est orné d’une statue ou d’un vase. L’accès au château se fait désormais par une fausse tente à l’aspect militaire installée au centre de la façade est. La baie centrale du premier étage a été bouchée afin de permettre la mise en place de la tente. Sur la gravure de C. Bourgeois et Amelie6, on perçoit la présence d’un ressaut central sur la façade est.

Vue de la cour d’honneur du château de Malmaison, Nicolle Victor-Jean, vers 1810.

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Bourgeois C., dessinateur et Amelie, femme Corny, graveur, Vue du château de la Malmaison du côté de l’arrivée, Archives départementales des Hauts-­‐de-­‐Seine, 1 FI rue 16.

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Les fenêtres de la façade ouest du corps de logis et des pavillons ainsi que des ailes « bibliothèque » et « salon de musique » bénéficient de fenêtres à grands carreaux et de persiennes extérieures. La façade est a, quant à elle, conservée des menuiseries à petits carreaux. Un pont au centre de la façade ouest permet le franchissement de la douve et l’accès au château. Ce pont est orné de deux centaures en bronze et de deux obélisques en marbre. Le château de Malmaison de la reine Marie-­‐Christine d’Espagne en 1861 Le château conserve son aspect extérieur mais a été amputé dans les années 1830 de la Grande galerie de l’impératrice. Toutefois, une tente militaire similaire à celle de Napoléon a été remontée à l’emplacement de la première, déposée par M. Hagerman vers 1830. La Reine Marie-­‐Christine a également fait construire au nord du château une chapelle néo-­‐gothique reliée directement au salon de musique. Le château donné par Osiris à l’État en 1903 Osiris fut l’instigateur et le mécène de nombreux travaux de restauration entre 1896, date de l’achat de Malmaison, et 1903, date de la donation du château à l’État. Depuis, le château a conservé tous ses volumes, la chapelle néo-­‐gothique se dresse encore au nord du château. Les combles de l’aile « salon de musique » ont été modifiés et une quatrième fenêtre a été percée. Une quatrième baie a été percée au second étage de cette même aile. Les

Château de Malmaison (façade), Chauvet Jules Adolphe, 1896, Sceaux, musée de l’Île‑de-­‐France.

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menuiseries à grands carreaux ont été remplacées par des fenêtres à petits carreaux à l’exception de celles de la bibliothèque et du salon de musique. Les intérieurs ont retrouvé un style Empire. La restauration des décors a recréé fidèlement les représentations des différentes pièces du château sous Joséphine. Néanmoins le peintre semble avoir pris quelques libertés sur certains éléments de décor : l’encadrement de la cheminée du salon doré, certaines figures du plafond du salon de musique… Les tomettes en terre cuite ont été remplacées par du parquet « Versailles ». L’organisation spatiale du premier étage a été modifiée : les chambres en ruine du corps de logis ont été transformées en salles d’exposition. Les cloisons et planchers des ailes en retour sur cour ont été déposées afin de créer un rez-­‐de-­‐chaussée toute hauteur. État actuel Depuis 1903, le château semble inchangé, bien que la chapelle néo-­‐gothique ait été détruite en 1912. Le château s’organise sur un plan en « U » au centre duquel se trouve la cour centrale. Chacune de ses façades se décompose en travées régulières. Des lucarnes sculptées en pierre ornent la façade sud de l’aile « bibliothèque ». Les lucarnes pendantes à fronton

Le château de Malmaison, axonométrie 1/500e C. Bisson, 2012.

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curviligne agrémentent toujours les façades ouest. Ce sont les seuls éléments qui brisent la ligne de corniche. L’ensemble des fenêtres du bâti présente des menuiseries à petits carreaux à l’exception du rez-­‐de-­‐chaussée du salon de musique et de la bibliothèque. Le décor extérieur du château repose essentiellement sur les décors du XVIIIème siècle : les statues, les vases et les contreforts. De discrètes couronnes de lauriers surmontent chaque baie de la façade est du corps de logis. Toutefois la fausse tente marque toujours l’entrée du château et anime par sa polychromie et ses formes la façade est du château. D’inspiration militaire, une série de fausses piques ornent la ligne d’arête du fronton triangulaire, lui même délimité par quatre lances. Deux fins bandeaux ainsi qu’une corniche moulurée règnent sur les façades et soulignent chaque niveau. Cependant le bandeau ceinturant le niveau de plancher du premier étage est interrompu sur la façade est du corps de logis. Des modillons sont visibles sur les corniches des pavillons et des ailes « bibliothèque » et « salon de musique ». Chaque volume présente toujours sa propre toiture : de hauts combles sur les pavillons, des toitures mansardées sur le corps de logis et les ailes « bibliothèque » et « salon de musique » et enfin une toiture à très faible pente sur les ailes en retour sur cour. Toutes sont recouvertes d’ardoises à l’exception des ailes en retour dont la couverture est réalisée en zinc. Les cheminées en briques et pierres ont été conservées bien que ces éléments, en se fiant aux représentations réalisées entre 1810 et 1825, semblent avoir été exécutés initialement en briques. Les arêtiers en zinc et leurs hauts paratonnerres sont toujours visibles au sommet des pavillons. L’accès au château se fait encore aujourd’hui par la tente militaire. La distribution verticale intérieure est organisée par deux escaliers latéraux implantés dans les ailes en retour sur cour. La distribution horizontale s’effectue grâce à des galeries positionnées le long de la façade est. Toutefois, au rez-­‐de-­‐chaussée, une galerie secondaire a été ouverte le long de la façade ouest. Les deux derniers états de référence peuvent être confondus du fait du peu de modifications apportées aux clos et au couvert du château. Ainsi les deux grands états documentés sont les états « Joséphine » et « Osiris ». e. État sanitaire du clos et du couvert Les couvertures et les éléments de toitures7 Trois natures de couvertures sont visibles : -­‐ couverture en ardoises sur le corps de logis, les pavillons nord et sud et les ailes « bibliothèque » et « salon de musique » 7

Étude diagnostic architectural du clos et du couvert des parties bâties du château de Malmaison et ses dépendances, Atelier Cairn, 2012.

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-­‐ couverture en zinc sur les deux ailes en retour côté cour -­‐ couverture en cuivre sur la tente d’entrée Les couvertures en ardoises du pavillon sud et de l’aile « bibliothèque » sont en mauvais état. En effet du fait de leur qualité moyenne et de leur finesse, certaines ardoises glissent en créant des infiltrations et des risques de chute. Les crochets en cuivre sont un risque pour les chéneaux en zinc et risquent de les corroder. Cette superposition de métaux non compatibles se retrouve également dans le traitement des paratonnerres. La proximité des filins rejoignant le sol et de la toiture en zinc requiert la restauration des filins interrompus par des filins en cuivre étamé. Les couvertures en zinc semblent être en bon état mais la présence d’infiltrations dans l’aile en retour nord nécessite la restauration de sa toiture. Les chéneaux et descentes d’eau pluviales sont vétustes, ils seront refaits avec la restauration des façades. Les élévations Un enduit étanche en ciment projeté sur un grillage et à faux joints tirés au fer recouvre l’ensemble des façades du château. Des siphons atmosphériques (Knappen) sont visibles sur l’élévation sur cour du corps de logis principal et sur les ailes en retour

État sanitaire des façades nord et sud, Atelier Cairn, 2012

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sur cour. Ce dispositif est inefficace face aux remontées capillaires et à l’étanchéité de l’enduit. Il est ainsi urgent de le purger en totalité d’autant plus que les décors intérieurs s’altèrent du fait de l’humidité permanente. Les menuiseries et les contrevents Les menuiseries extérieures et les persiennes sont très probablement en chêne. Toutefois la peinture les recouvrant ne permet pas d'identifier précisément l’essence du bois (qui aurait pu être modifié dans une restauration antérieure). De manière générale, les menuiseries sont en mauvais état et plus particulièrement celles de la façade ouest sur jardin : des infiltrations d’eau sont visibles au niveau des pièces d’appui, les châssis présentent un état de dégradation avancé, des renforts métalliques sont visibles sur les cadres. Ces menuiseries endommagées seront à restaurer en atelier ou à remplacer en fonction du projet de restauration8.

Façade ouest où les menuiseries sont les plus dégradées, vue de l’angle sud-­‐ouest du château de Malmaison (C.Bisson, juin 2012)

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Étude diagnostic architectural du clos et du couvert des parties bâties du château de Malmaison et ses dépendances, Atelier Cairn, 2012 ; voir plan de repérage et état sanitaire des menuiseries en annexe.

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Les contrevents extérieurs -­‐ persiennes -­‐ sont dégradés : certaines pièces du cadre sont disloquées, des lames manquent et des gonds sont endommagés. Les menuiseries et les persiennes les plus altérées se trouvent sur la façade ouest. Les volets intérieurs en bois sont placés sur la totalité des menuiseries du rez-­‐de-­‐chaussée et du premier étage et se replient dans les embrasures des baies. Toutefois les contrevents des menuiseries du 1er étage sur cour du corps de logis et du 1er étage sur jardin du pavillon sud, ont été remplacés par des volets métalliques. Ceux-­‐ci devront être déposés et remplacés par des volets en bois identiques à ceux en place.

Pièce d’appui et appui de fenêtre altérés, Atelier Cairn, 2012

Persiennes endommagées, Atelier Cairn, 2012

f.

Inventaire et typologie des différentes menuiseries du château

Après identification sur plan des différentes menuiseries, des fiches les regroupant selon leurs caractéristiques physiques ont été réalisées. Elles identifient le type selon la destination de la menuiserie (porte, fenêtre), la présence de volets intérieurs et de persiennes. Elles renseignent également la localisation, les dimensions, le type de verre et son traitement, le type de ferrure et la datation. Cette description précise est suivie de prescriptions d’intervention propre à chaque type. Au total, le château Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014

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compte six types qui s'organisent en deux types similaires et jusqu’à trois variantes chacun. La menuiserie datée par M. Landes (Me 0.419), et qui nous intéressera par la suite, est une porte-­‐fenêtre à deux ouvrants à la française. Chaque châssis est composé d’un panneau de soubassement et divisé en trois grands carreaux divisés par des petits bois. Son imposte vitrée et fixe sur une traverse dormante est divisée en trois carreaux par des petits bois. Le battement est à mouton et gueule de loup. Le simple vitrage est recouvert de film de protection anti UV. La fenêtre est dotée de volets intérieurs qui se rabattent dans les embrasures des baies, de persiennes dont la partie inférieure a été obturée par des panneaux de bois et d’une imposte fixe de même facture que les persiennes. Une espagnolette permet de fermer la fenêtre dont les châssis sont montés sur fiches tout comme les volets intérieurs. Cette étude précise et détaillée des différentes menuiseries visibles au château a permis de constituer une base de connaissances concernant les menuiseries de chacun des états de référence et leur état des lieux complet associé.

Menuiserie extérieure, Me 0.41 datée par M. Landes et son espagnolette, Atelier Cairn, 2012

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Voir plan de repérage des menuiseries en annexe.

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III.

Enjeux patrimoniaux de la restauration historiciste

a.

Identification et hiérarchisation des valeurs patrimoniales

La valeur patrimoniale du bâtiment se base sur une valeur d’art et sur une valeur historique mais elle détient également une valeur d’usage et symbolique. Du fait de sa destination muséale et de sa fonction éducative et touristique, la valeur utilitaire doit être obligatoirement prise en compte. Selon Alois Riegl10, la valeur d’art d’un monument est subjective. Pour cet historien, « la valeur d’art relative repose sur le fait que les œuvres des générations passées peuvent être appréciées, non seulement comme des témoignages d’une création humaine l’emportant sur la nature, mais aussi pour la spécificité de leur conception, de leur forme et de leur couleur »11. Le château possède une valeur d’art indéniable, moins par son architecture extérieure que par les décors et collections qu’il renferme. Le château ne présente pas en lui-­‐même une architecture particulièrement remarquable à l’exception de la tente d’entrée et des contreforts ornés qui scandent les façades. La tente est un point de repère extérieur essentiel et donne, en partie, son style Empire au château. D’un point de vue architectural, le château reste un bâtiment relativement modeste par sa taille, sobre par son style architectural et hétéroclite par la multiplicité de ses volumes. Il affiche un décor intérieur chargé, à la fois militaire et féminin, dans le plus pur style Empire. Les différents décors prouvent la volonté évidente d’unifier le château composite sous un même style, le style Empire. Ce souhait de Joséphine de remettre au goût du jour le château a entraîné l’installation des contreforts12 et de leur décor ainsi que la tente précédemment décrite. La collection du musée constitue un exceptionnel témoignage de ce qu’est le style Empire. En plus du mobilier personnel de l’Impératrice, le musée expose une partie de sa collection personnelle de tableaux, de vaisselle, quelques pièces de sa garde-­‐robe et effets personnels et quelques peintures et objets picturaux représentant le château. Tous ces éléments composent une collection certainement unique réalisée autour de la personne de Joséphine, de son amour pour l’art et son attachement à Malmaison. 10

Riegl Alois, Le culte moderne des monuments, L’Harmattan, Paris, 2003, 123 p. Riegl Alois, Le culte moderne des monuments, L’Harmattan, Paris, 2003, p 106. 12 Ces contreforts avaient également pour but de consolider la structure fragilisée du bâtiment. Les architectes Percier et Fontaine transformèrent ces éléments structurels en éléments décoratifs grâce à la continuité des bandeaux qui ceinturent le château et au choix d’orner ces contreforts de statues et vases. 11

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Ainsi la valeur d’art relative, si l’on se fie à la définition de Riegl, se base plus sur les aménagements intérieurs du château plus que sur son architecture. Toutefois les deux aspects restent indissociables. Comme nous l’avons évoqué précédemment, le château est entièrement lié à une époque particulière, ce qui a permis de définir sa valeur historique. La valeur d’histoire se base sur le « fait qu’il [le monument] représente pour nous un moment déterminé de l’évolution dans un domaine quelconque de l’activité humaine »13. Sa remarquable collection de style Empire, dont de nombreuses pièces ont été commandées par Joséphine pour meubler Malmaison, soutient l’impression que l’évolution du château s’est arrêtée au Premier Empire. La valeur historique de ce château est également liée au fait qu’il est un jalon dans l’histoire de l’architecture française et internationale. En effet, c’est au château de Malmaison que Percier et Fontaine définissent les caractéristiques du Style Empire qui ont par la suite été exportées dans toute l’Europe. Les menuiseries à grands carreaux présentent elles aussi une valeur historique indéniable. La technique de coulage du verre sur table avec laminage et cuisson date de 172814, Malmaison fait presque figure d’avant garde. En effet, une menuiserie du « salon de Musique » a été démontée afin d’être datée. Claude Landes, expert, estime que la menuiserie aurait été réalisée dans les années 1740-­‐175015.

Salon de musique (RMN, en ligne, août 2012)

Vue du salon de musique de Joséphine, Garneray Auguste, vers 1812.

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« La valeur historique d'un monument résulte du fait qu'il représente pour nous un moment déterminé de l'évolution dans un domaine quelconque de l'activité humaine. De ce point de vue, l'intérêt est porté non pas aux traces de la dégradation naturelle mais à l'état originel de l’œuvre. La valeur historique s'avère d'autant plus grande que l'état du monument est demeuré inaltéré : les dégradations partielles et les altérations sont gênantes. », Riegl Alois, Le culte moderne des monuments, L’Harmattan, Paris, 2003, p 81. 14 e e Les compagnons menuisiers du devoir, Évolution des fenêtres du 15 au 20 siècle, Librairie du compagnonnage, Paris, 1989. 15 Cf annexe : Claude Landes, datation d’une menuiserie du château de Malmaison.

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Toutefois sa plus grande valeur historique réside dans le fait qu’il a été château impérial non seulement sous le Premier Empire mais également, dans une moindre mesure, sous le Second. La valeur historique prend ainsi une valeur symbolique. En effet, le château reste encore aujourd’hui l’emblème de l’impératrice Joséphine et par conséquent du style empire emblématique. En 1903, Riegl écrivait : « L’existence physique est la condition de toute existence psychique et en vérité la plus importante puisque si la première peut se développer sans que la seconde le soit, l’inverse n’est pas vrai »16. Ainsi l’usage du bâtiment est une valeur ajoutée au monument. Le château étant devenu un musée, il est important de prendre en compte sa destination et son usage actuel : accueil et éducation du public. Toute la muséographie du musée se focalise sur la personne de Joséphine et de ses enfants17. D’ailleurs, il est évident, bien que le château soit décentré et peu facile d’accès, que ce thème historique attire un public important à Malmaison. Ainsi à Malmaison, les deux valeurs, historique et utilitaire, sont intimement liées et contribuent à entretenir le souvenir de Joséphine. Les valeurs patrimoniales du château de Malmaison résident principalement dans le fait qu’il a été la résidence impériale de Napoléon 1er et de son épouse Joséphine qui y résidera jusqu’à sa mort malgré sa séparation avec l’Empereur. Leur prestige et l’intervention de Percier et Fontaine ont éclipsé tous les propriétaires précédents et les suivants n’ont eu de cesse que d’entretenir le souvenir de l’époque glorieuse sous Joséphine. Aujourd’hui la valeur symbolique associée à la personne de Joséphine domine les autres même si toutes restent étroitement liées. b. Choix de l’état de référence et retombées techniques Le choix de l’état de référence pour le projet de restauration s’est imposé rapidement du fait, d'une part de la valeur symbolique et, d'autre part, de celles d’art, d’histoire et d’usage liées à l’état « Joséphine ». Le choix de restaurer les menuiseries extérieures à l’état « Joséphine » posait la question de la documentation. Est-­‐ce que les connaissances historiques et 16

Riegl Alois, le culte moderne des monuments, L’Harmattan, Paris, 2003, p 92. « Certes, cette société a comme nulle autre avant elle le sens patrimonial de son passé. Elle est obsédée de conservation. Elle muséalise à tout va. Mais une chose est de conserver, autre chose est de nouer un rapport vivant et problématique avec le passé dont on se sait l'héritier, quand il ne peut plus s'agir d'en reconduire les usages, d'en proroger les leçons, d'en prendre en charge la poursuite dans le présent. À l'opposé d'une appropriation féconde, la muséalisation embaume le passé, le distancie, l'extériorise par rapport au présent, sous le signe d'un respect indifférent. » Un monde désenchanté ?, Marcel Gauchet, 2004.

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archéologiques étaient suffisantes pour justifier un projet de restauration historiciste ? L’étude réalisée par M. Landes apporte un élément de réponse précis sur la datation des menuiseries en place sous Joséphine : une des menuiseries en place dans le « salon de musique » date de 1750. Ainsi lorsque Joséphine et Napoléon Bonaparte acquièrent le domaine, le « salon de musique » et probablement la « bibliothèque » possédaient déjà des menuiseries à grands carreaux. Mais qu’en était-­‐il des autres parties de l’édifice ? Les recherches historiques ont joué un rôle crucial dans le choix de restituer les menuiseries extérieures dans l’état « Joséphine ». En répertoriant les différentes représentations du château de Malmaison du vivant de Joséphine, il est avéré que toutes les peintures représentaient les façades nord et ouest du château avec des menuiseries à grands carreaux. Même s’il est important de rester critique face aux représentations iconographiques, les multiples témoignages ont appuyé le projet de restauration des menuiseries à grands carreaux sur les façades nord et ouest du château. Il est également possible d’imaginer que la restitution des menuiseries à petits carreaux par Osiris est liée à un manque de données historiques et archéologiques. Le projet de restauration historiciste de l’état « Joséphine » des menuiseries a donc été proposé à la maîtrise d’ouvrage. Recherche de la couleur Pour mener à bien l’élaboration du projet définitif de restauration des menuiseries extérieures du château, des sondages stratigraphiques devront être effectués et

Vue du château de Malmaison (façade sur le parc), Petit Pierre-­‐Joseph, 1802-­‐1807. Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014

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apporteront des connaissances supplémentaires sur la couleur extérieures des menuiseries. Le sondage à fond de moulure, bien que nécessitant un élément de bois irrécupérable, est une méthode présentant l’avantage d’analyser des peintures qui n’ont que peu été soumis aux intempéries. Associée à une analyse chimique et microscopique, cette méthode assure ainsi une meilleure identification des différentes couleurs de peinture utilisées. En effet, l’œil ne peut discerner la couleur originelle d’une couleur vieillie ou obscurcie par le temps. La couleur d’origine des menuiseries bois est le plus souvent la deuxième ou troisième couche de peinture. Les apprêts se différencient par leur fixité et l’intensité de leur couleur. Les menuiseries étudiées au château étant antérieures à l’état de référence, il faudra, en cas de doute, procéder par analogie avec d’autres menuiseries contemporaines des travaux effectués au Château de Malmaison par Joséphine mais également les comparer aux nombreuses peintures représentant le château aux environs de 1814. La couleur intérieure des menuiseries, quand à elle, s’harmonisera avec les décors intérieurs dont les couleurs dominantes diffèrent selon les pièces. Fabrication Un relevé précis et précautionneux de la totalité des éléments (dormants, châssis, petits bois, moulures, serrurerie, etc.) composant les différents types de menuiseries à conserver (un relevé de la menuiserie étudiée dans le salon de musique et d’une menuiserie dans la bibliothèque) devra être réalisé. Il déterminera les dimensions et proportions des éléments types de la menuiserie du « salon de musique » et de la « bibliothèque ». Les menuiseries avérées anciennes seront déposées pour être restaurées en atelier en conservant le maximum de matière. Un inventaire des verres datant du XVIIIème siècle doit être réalisé. Les bois présentant des altérations de surface seront consolidés par des résines selon la nature du bois. Les bois à remplacer car trop endommagés seront restitués à l’identique18. Les éléments de quincaillerie seront démontés et nettoyés avant remise en place. Les nouvelles menuiseries à concevoir devront correspondre au gabarit issu de la menuiserie du XVIIIème siècle. Dans cet objectif, les nouvelles menuiseries seront en chêne et à simple vitrage. Dans un souci de confort et de contrôle des températures lié 18

Camillo Boito conseille d'éviter les restitutions et les rénovations mais ne considère pas "comme une tromperie architecturale le remplacement des éléments manquants ou trop abîmés par des éléments nouveaux, fabriqués dans le même matériau et avec le même procédé que les anciens et qui, sans aller y regarder de trop près, peuvent avoir l'aspect des originaux." La restauration en architecture, Camillo Boito, 1893.

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à l’utilisation du musée, le vitrage sera isolant du type produit par l’entreprise Van Ruysdael artisanal : il reproduit les effets de réflexion du verre pré-­‐XXème siècle (ce verre sera également utilisé pour remplacer les verres ne correspondant pas à l’état Joséphine sur les menuiseries du XVIIIème siècle.) Ce vitrage n’étant pas anti solaire et dans l’objectif de protéger les œuvres exposées, il sera nécessaire d’y apposer un film anti UV malgré les désagréments que cela peut poser (décollement du film et assombrissement du verre). La quincaillerie datant du XVIIIème siècle (espagnolette) sera conservée et montée sur les nouvelles menuiseries. Mise en œuvre Afin de protéger l’édifice et les collections, un caisson hermétique (film polyane sur cadre en bois) doit être disposé devant chaque fenêtre à restaurer et du côté extérieur de l’appui afin de conserver l’étanchéité à l’eau et à l’air du bâtiment. Ce dispositif temporaire s’accompagnera d’une protection intérieure des planchers par une bâche et du déplacement des objets mobiliers des pièces en travaux. c.

Limites de la restauration historiciste

La problématique de la restauration historiciste est un questionnement récurrent dans le monde du patrimoine. La restauration historiciste pour être valable doit être à la fois documentée et argumentée. En effet, les connaissances historiques de l’aspect de l’édifice doivent être suffisantes pour attester un état antérieur. Pour ce faire, les recherches bibliographiques et archivistes, mais aussi archéologiques, doivent être effectuées avec soin. Elles forment un corpus de référence, une fois arrêté le choix d’un état de référence particulier. Ce choix est déterminé par une analyse des valeurs patrimoniales de l’édifice. Celle-­‐ci identifie, au sein de l'édifice, les éléments à conserver, à mettre en valeur ou à supprimer. La restauration historiciste pose la question du bien fondé de la création d’un faux au profit d’un apport historique. La restitution des menuiseries du XVIIIème siècle est-­‐elle préférable à la conservation des éléments en place ? Dans le cas de Malmaison, suite à l’analyse patrimoniale du château, le remplacement des menuiseries est justifié. Nous perdons un apport de l’histoire – les menuiseries de la restauration conduite par Osiris -­‐ au profit de la valeur esthétique et de la valeur symbolique du château –les menuiseries à grands carreaux de l’époque Joséphine. En effet, l’aspect extérieur du château après restauration sera proche de celui sous Joséphine comme le montre les

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différentes peintures représentant le château. Et c’est ce qui intéressent les visiteurs du château : ils viennent voir le château de Joséphine. L’état ainsi créé n’est pas l’état Joséphine de 1814 mais un nouvel état, proche de celui de Joséphine : l’état XXIème siècle. Cette situation fait écho au principe de Eugène Viollet-­‐le-­‐Duc : « Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné. »19 Dans le cas de Malmaison, le choix d’une restitution historiciste paraît valable, parce que la restauration des menuiseries est nécessaire dans leur presque totalité, parce que la connaissance précise du bâtiment et de son histoire le justifie et enfin, parce que son importante valeur patrimoniale est unanimement reconnue.

Château de Malmaison. Façade sur les jardins, angle sud‑ouest, Nicolle Victor-­‐Jean, 1806-­‐1807.

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e

e

Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI au XVI siècle, Eugène Viollet-­‐le-­‐Duc, 1854-­‐ 1868.

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CONCLUSION La restauration historiciste des menuiseries du château de Malmaison n’est possible que parce qu’elle est parfaitement documentée. Elle tend à rétablir l’unité de l’œuvre dans un état antérieur. Cette approche analytique du château de Malmaison entre en résonnance avec le travail d’analyse effectuée sur le château Theodoli. De la même manière, nous projetons d’effacer un état historique au profit d’un autre jugé plus remarquable selon une grille de valeurs déterminées par les caractéristiques du bâtiment. Dans le cas du château de Malmaison, la restauration historiciste des éléments avérés de l’état Joséphine est tout à fait recevable. En effet, la valeur patrimoniale liée à l’état Joséphine et la documentation ainsi que l’étude sur site des menuiseries apportent assez d’arguments pour justifier la restitution des menuiseries à grands carreaux sur les façades ouest, nord et sud alors que la façade est conserve ses menuiseries à petits carreaux. Toutefois la décision finale de restaurer les éléments en place ou bien de restituer des menuiseries XVIIIème siècle appartient à la maîtrise d’ouvrage qui détient l’enveloppe budgétaire allouée au projet.

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ANNEXES

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Historique détaillé du domaine et du Château de Malmaison

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Plan fief de la Malmaison (Le château et le domaine de la Malmaison des origines à nos jours, Ciampini Véronique, Dida Lila et Mouterde Guillemette, École d’architecture de Versailles, 1993 Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


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I. Historique Cet historique est la synthèse du travail effectué par M. Bernard Chevallier, publié sous le nom « Le domaine de Malmaison des origines à 1904 »1 . Il se concentre principalement sur l’évolution architecturale du château et des constructions qui l’entourent. Le château s’inscrit dans un domaine arboré qui, à l’instar du château, eut une alternance de période faste puis de déclin que nous décrirons. L’histoire du château commence bien avant l’installation de Joséphine Bonaparte en 1799 et remonte au XIIIème siècle. Construit par étapes, le château est vendu à Joséphine à la fin du XVIIIème siècle (1799). Elle s’est appropriée alors les lieux et les a transformés si fortement que le domaine de Malmaison évoque toujours aujourd’hui la « splendeur » affichée à l’époque impériale. La plupart de ses successeurs à la tête du domaine l’ont acquis en partie par admiration de ses anciens propriétaires impériaux.

A. Évolution du parc enclos L’étude de l’évolution du domaine porte sur le parc enclos. Afin de pouvoir saisir l’échelle du domaine, nous prendrons le parc actuel comme surface de référence. Grâce à la sélection des plans les plus significatifs, nous nous attacherons à mettre en évidence l’évolution du domaine enclos depuis le XVIIIème siècle jusqu’à nos jours. Il existe un plan antérieur2 au plan dressé par l’abbé de la Grive aux alentours de 1740. Ce plan datant du XVIIème siècle ne représente ni l’échelle métrique ni le château. Ainsi il est impossible d’intégrer avec précision la limite du domaine actuel sur le plan du fief de Malmaison. Afin de pouvoir comparer la superficie du domaine actuel avec celle des époques antérieures, chaque plan comportera la limite du parc enclos d’aujourd’hui, en rouge, et celle du parc enclos de l’époque, en bleu.

1

Chevallier Bernard, Le domaine de Malmaison des origines à 1904, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1989, 485p, Notes et documents des musées de France.

2

Plan du fief de Malmaison, XVIIème siècle, dans Le château et le domaine de la Malmaison des origines à nos jours, École d’architecture de Versailles, 1993, C.E.A.A « Jardins historiques et paysages », 3ème vol, p 40 Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


N

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Domaine enclos vers 1740

Domaine enclos en 2012

Plan du domaine de la Malmaison, d’après la carte des environs de Paris établie par l’abbé de la Grive vers 1740, Musée de Malmaison, (C.Bisson, juin 2012). Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


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• Le parc enclos vers 1740 : Le parc enclos de l’époque présente déjà une fonction évidente de jardin d’agrément. Néanmoins, il semble encore conserver un usage lié à la production agricole dans sa partie sud. L’axe de symétrie central qui a dirigé la construction du château organise le développement du jardin d’agrément régulier : une allée centrale suivant cet axe traverse le domaine. En principe, les lignes droites régissent la composition du jardin bien que certains parterres présentent des allées aux lignes directrices courbes. Cette entorse au jardin à la française est peut-être due à la déclivité du terrain au sud du château.

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N

Domaine enclos en 1783

Domaine enclos en 2012

Plan général du fief de la Malmaison, 1783, Archives nationales, Série Cartes et Plans n°IV, Seine et Oise 35, (Guillotin, 1993). Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


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• Le parc enclos en 1783 : La surface du parc enclos reste inchangé depuis 1771. Les jardins d’agrément recouvrent la presque totalité du parc enclos à l’exception d’une parcelle à l’est de celui-ci. Celle-ci semble conserver une fonction agricole. Le jardin présente dorénavant une organisation mixte. Ces parterres, pour le plus grand nombre, sont architecturés et réguliers. Toutefois, un parterre implanté dans l’axe du château présente un jardin à l’anglaise. Sa composition se veut naturelle et organique. Une rivière y serpente en son centre.

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N

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Domaine enclos en 1815

Domaine enclos en 2012

Plan des château et parcs de Malmaison et Bois Préau appartenant à sa royale Le Prince-Eugène, 1815, Musée de Malmaison, (C.Bisson, juin 2012). Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


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• Le parc enclos en 1815 : Le parc s’est considérablement agrandi vers le nord-est et s’étend dorénavant jusqu’au château de Bois-Préau. Les fonctions du jardin se répartissent entre production agricole, pâturages et jardins d’agrément. L’impératrice a fait construire entre 1799 et 1814 de nombreux bâtiments agricoles1. Un vaste réseau de routes et chemins découpent le parc. Le château divise la composition du jardin en deux. La partie ouest est organisée à l’anglaise et est traversée par une rivière sinueuse. L’eau y tient une place importante : la rivière anglaise, deux bassins et un étang agrémentent la partie ouest du parc. Ce jardin paysager semble se composer de nombreux bosquets arborés. À l’est, la seconde partie du parc est conçue selon les principes d’un jardin à la française et est donc structurée par de nombreux chemins tracés en ligne droite. La partie est, subdivisée en deux, regroupe au nord-ouest des parterres découverts et au sud-est des compartiments principalement arborés. Les parcelles grisées semblent avoir conservé une vocation agricole.

1

Chevallier Bernard, Le domaine de Malmaison des origines à 1904, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1989, Notes et documents des musées de France, p 103. Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


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Domaine enclos en 1878

Domaine enclos en 2012

Plan du domaine de la Malmaison, 1878, Musée de Malmaison, (C.Bisson, juin 2012). Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


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• Le parc enclos en 1878 : Ce plan représente probablement l’une des premières opérations de lotissement, effectuée au cours de l’année 1878. La propriété est divisée en six lots. Une grande part du parc a été vendue. Le parc de Bois-Préau ainsi que l’avant-parc ne font plus partie du domaine. Si l’on se fie au tracé sinueux des chemins et de la rivière, le parc a conservé sa structure irrégulière. La rivière anglaise a été conservée et agrémente encore le parc paysager. Une route, future limite du parc enclos actuel, a été percée au sud du château et de la rivière anglaise. Ce plan ne montre aucune indication sur l’aménagement du jardin, à l’exception de la présence persistante de la rivière anglaise.

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Domaine enclos entre 1878 et 1892

Domaine enclos en 2012

Plan du domaine de la Malmaison, entre 1878 et 1892, Musée de Malmaison, (C.Bisson, juin 2012). Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


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• Le parc enclos entre 1878 et 1892 : Le lotissement du parc se poursuit. Les grandes parcelles des premiers lotissements sont subdivisées en cent soixante seize lots. Un réseau routier est réalisé afin de desservir la totalité des lots. Il divise le domaine en onze îlots et semble avoir été apposé sur la rivière anglaise. Celle-ci sert de limite parcellaire à de nombreux lots. Bien que les différentes parcelles de terrain soient encore rattachées au domaine, les limites actuelles du parc enclos sont d’ors et déjà visibles.

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Domaine enclos entre 1882 et 1892

Domaine enclos en 2012

Plan du domaine de la Malmaison, entre 1882 et 1892 , Musée de Malmaison, (C.Bisson, juin 2012). Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


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• Le parc enclos entre 1882 et 1892 : Ce plan fait suite au précédent car certaines des parcelles ont été vendues et ensuite regroupées afin d’accroître la superficie de certains terrains acquis. Le lotissement du parc continue, mais seulement quarante cinq lots, regroupés en trente parcelles, semblent avoir été cédées sur les cents soixante seize proposés à la vente. Le réseau routier n’a pas évolué et la rivière participe toujours à la parcellisation de différents lots.

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Domaine enclos en 1896

Domaine enclos en 2012

Lotissement du château de la Malmaison, 1896 , Musée de Malmaison, (C.Bisson, juin 2012). Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


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• Le parc enclos en 1896: De nombreuses parcelles ont trouvé acquéreur. Du domaine de l’impératrice Joséphine il ne reste que 15ha divisés en trente cinq lots. La rivière serpente toujours à travers les parcelles, dont celle du château ; le réseau routier n’a pas évolué. Cette même année, Daniel Iffla acquiert les sept premiers lots. Il les restituera à l’État en 1903, après avoir restauré l’ensemble du parc et des constructions qu’il contient.

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Domaine enclos en 2012

Parcelles rattachées au Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau

Plan masse du château de Malmaison, www.cadastre.gouv.fr, Atelier Cairn 2012.

2012

,

d’après

le

cadastre,

Plan masse du château de Malmaison, 2012 , fourni par le Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau. Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Le parc enclos aujourd’hui : Le parc enclos du château de Malmaison n’a pas évolué depuis le don du domaine par Osiris à l’État en 1903. Néanmoins l’État acquiert tout au long du XXème siècle différentes parcelles qu’il rattache peu à peu à la Conservation du Musée national du château de Malmaison. Le jardin actuel a conservé la dualité de sa composition élaborée au siècle précédent. Le château partage le jardin en deux : un jardin architecturé à l’est et un jardin à l’anglaise à l’ouest. Le jardin est abrite l’ensemble des dépendances actuelles du château. Il se divise en trois parties. Une première partie au nord se compose d’un jardin à caractère privatif ainsi que les communs du château et le Pavillon Osiris1.Implantée dans la continuité de l’axe du château, la deuxième partie a pour rôle d’accueillir et d’accompagner le visiteur jusqu’au château. Elle se compose des pavillons de garde et de l’allée d’entrée. Les trois allées menant au château mettent en scène le bâtiment. Chacune d’entre elles aborde le château sous un angle différent. La troisième partie, au sud, surplombe les allées d’entrée. Elle est structurée en jardin d’agrément et accueille un salon de verdure, une roseraie et le Pavillon de l’Empereur. La partie ouest du parc présente un style à l’anglaise. Elle est voulue naturelle et arborée. L’ancienne rivière serpente toujours à son travers. Son apparence « sauvage » est accentuée par la connotation défensive de la douve ceinturant le château. Un cheminement circulaire offre aux visiteurs la possibilité d’arpenter le parc.

1

Ce pavillon construit vers 1912 expose les collections personnelles de Daniel Iffla dit Osiris.

Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Extrait de la carte dite des chasses du roi, gravée par JeaBaptiste Bouclet, L. Doudan et Tardieu l’aîné, Musée national des château de Malmaison et Bois-Préau, (C.Bisson, juin 2012).

Lucarnes passantes à fronton curviligne du pavillon sud qui datent probablement du XVIIème siècle (C.Bisson juin 2012). Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

B. Historique du château 1. Avant Joséphine Bonaparte La première évocation de la Malmaison remonte à 646 où elle était décrite comme une construction fortifiée. Il fallut attendre 1244 pour qu’apparaisse pour la première fois le nom de « mala domus » dans les textes. Elle était dépeinte alors comme une simple grange fortifiée. Le nom de la Malmaison ne réapparut ensuite dans les textes historiques1 qu’au XIVème siècle pour désigner une demeure seigneuriale : en 1330, la Malmaison était un hôtel seigneurial, résidence du seigneur Onfroy de Caripatrie. En 1390, la demeure fut vendue à Guillaume Goudet, marchand et sergent d’armes de Charles VI. Elle se transmit par héritage pendant près de quatre siècles. Les familles Goudet, Dubois, Dauvergne, Perrot et Barentin se succédèrent à la tête du domaine. La bâtisse se présentait sous la forme d’un manoir couvert de tuiles entouré d’un jardin enclos. Il semblerait que celle-ci se dressait approximativement à l’emplacement de l’aile « bibliothèque ». Aux environs de 1610, Christophe Perrot, descendant de Guillaume Goudet, entreprit de reconstruire le vieux manoir. Le pavillon sud et le corps de logis principal furent édifiés à cette époque. Les deux volumes sont coiffés de toitures différenciées. Le pavillon sud est recouvert d’ardoises et semble présenter les lucarnes à fronton curviligne en pierres de taille encore en place aujourd’hui. Malheureusement le château resta inachevé et il fallut attendre 1685 pour que Jacques-Honoré Barentin, marié à la petite-fille de Christophe Perrot et président du Grand Conseil, décide d’achever le château. Le symétrique du pavillon sud fut érigé au nord du corps de logis principal. À ce pavillon nord à haut comble fut accolée, dès 1685, une petite aile (« salon de musique »). En 1686, le Président Barentin commanda son symétrique au sud (l’aile « bibliothèque »). Les deux ailes se distinguaient du reste du bâti car elles étaient à la fois mansardées et plus petites. Les fossés, correspondant probablement à la douve actuelle, furent prolongés et acquièrent vraisemblablement leur disposition visible aujourd’hui. Tout comme les châteaux de son époque, le château de Malmaison fut organisé selon une distribution latérale grâce à deux grands escaliers situés dans les pavillons. Après quatre années de travaux, l’agrandissement fut achevé en 1689. En 1762 la famille Barentin se dessaisit du domaine. Celui-ci fut acheté en 1771 par

1

Chevallier Bernard, Le domaine de Malmaison des origines à 1904, Editions de la Réunion des musées nationaux, 1989, Notes et documents des musées de France, p 15 ; A.N. LL 1167 fol. 16 v° et 17 r°. Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Vue du château de Malmaison (façade sur le parc), Petit Pierre-Joseph, 1802-1807.

Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Jean‑Jacques Le Coulteux, seigneur du Molay. Il entreprit de construire les ailes en retour sur cour entre 1783 et 1799. En effet, ces deux ailes n’apparaissaient pas sur le plan du fief de Malmaison de 1783 mais étaient citées dans le contrat de vente de 1799. Des dépendances agricoles ainsi qu’un bâtiment servant de pied à terre à la famille Le Coulteux étaient accolées au nord du château. Elles s’organisaient autour d’une cour centrale utilisée comme bassecour. Aux alentours de 1790, M. Le Coulteux fit réaliser par Cointeraux, architecte spécialiste de la terre crue, un petit bâtiment qui devint par la suite le pavillon d’été de l’Empereur. Cet édifice à pièce unique était, à l’époque, probablement réalisé en terre et proposait une forme hexagonale à l’extérieur et circulaire à l’intérieur. Ruinée par la Révolution, la famille Le Coulteux vendit le domaine à Joséphine et Napoléon Bonaparte en 1799.

2. Sous Joséphine Bonaparte En avril 1799, après une longue négociation qui a duré près d’une année, Joséphine et Napoléon Bonaparte acquirent donc le domaine. Napoléon 1er habita régulièrement Malmaison jusqu’en 1802. Lors de leur divorce en 1809, Napoléon céda ses droits à Joséphine. L’Impératrice y résida jusqu’à sa mort en 1814. Elle marqua fortement le domaine par de nombreux travaux d’embellissement du château. Elle participa également à l’agrandissement du domaine en acquérant de nombreuses terres tout autour du château. Lors de son achat l’ensemble des terres couvrait 60ha. Le domaine s’agrandit progressivement et, à la mort de Joséphine en 1814, il comptait 726ha. Au cour de ces quinze années, Joséphine fit appel successivement à cinq ateliers d’architectes : Percier et Fontaine, Lepère, Morel, Thibault et Vignon et enfin Berthault. Les premiers eurent la responsabilité des travaux du château entre 1800 et 1802. Ils proposèrent tout d’abord un projet pour la construction d’un nouveau pavillon et la restructuration du château de Malmaison. Malgré les efforts des architectes, le projet exigeait des délais importants et des ressources financières dont le consul Napoléon ne disposait pas. Le Consul et son épouse décidèrent alors de restaurer le château de Malmaison. Percier et Fontaine consacrèrent l’année 1800 à la restauration du bâtiment. Ils entreprirent des travaux qui modifièrent le petit château, lui inscrivant une marque pérenne. Ils furent les auteurs de l’installation des contreforts et de leurs décors ainsi que de la tente en bois au centre de la façade est. Ces contreforts consolidèrent la structure du château,

Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Vue de la cour d’honneur du château de Malmaison, Nicolle Victor-Jean, vers 1810.

Château de Malmaison. Façade sur les jardins, angle sud‑ouest, Nicolle Victor-Jean, 1806-1807. Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

ébranlée par de nombreux travaux intérieurs. D’inspiration militaire, la tente en bois peint, installée en 1801, marquait l’entrée du château. Pour permettre sa réalisation, la baie centrale du premier étage est bouchée et un léger ressaut est créé au centre de la façade afin d’accentuer l’effet de centralité de la tente. Celle-ci avait pour fonction d’espace de transition entre la cour et le vestibule. Il semble qu’elle prenait parfois le relais du vestibule lorsqu’il était transformé en salon de réception. Percier et Fontaine entreprirent également de nombreux aménagements et transformations intérieurs, pour le remettre à la mode de l’époque. Ils bouleversèrent les anciens appartements afin de répondre aux exigences de l’Impératrice. Ce furent eux qui, sous les directives de Joséphine, attribuèrent leur destination à la majorité des pièces. À l’exception de ce duo d’architectes, seul Berthault, le dernier architecte de l’Impératrice, semble avoir modifié l’espace intérieur du château. Percier et Fontaine aménagèrent également une partie du domaine en y construisant plusieurs bâtiments agricoles. Ils transformèrent les communs jouxtant le château1 et ils leur ajoutèrent un théâtre. En 1802, Lepère succéda à Percier et Fontaine comme architecte du domaine. Même si la nature des travaux qu’il a fait réaliser reste inconnue, ils furent probablement conséquents au vu des honoraires perçus2. En 1803, l’architecte céda sa place à son confrère Morel. Celui-ci intervint surtout dans le domaine et probablement pas sur le château. Il construisit un chalet suisse, vraisemblablement au sud du mausolée du prince Impérial , et une maison, près de l’étang de Saint-Cucufa. L’Impératrice, désireuse de développer ses connaissances botaniques3 fit ériger une serre chaude à l’ouest du château. En 1805, 1

Chevallier Bernard, Le domaine de Malmaison des origines à 1904, Éditions de la Réunion des Musées nationaux, 1989, Notes et documents des musées de France, p 77.

2

Chevallier Bernard, Le domaine de Malmaison des origines à 1904, Éditions de la Réunion des Musées nationaux, 1989, Notes et documents des musées de France, p 109 : « Ces travaux durent être importants, car s’il ne toucha que 2.500 F d’honoraires an l’an X, on lui règle pour la fin de X et l’an XI 23.337,30 F correspondant à 5 % d’honoraires sur 466.746,30 F de travaux après réduction, soit une dépense primitive de 607.334,99 F. »

3

Joséphine impératrice des français [attribué à Regnault-Warin], Mémoires et correspondances de l’impératrice Joséphine [en ligne], Plancher, Paris, 1820, p 214 : « Quant aux connaissances positives de madame Bonaparte, outre la musique, comme je l’ai dit, elles se bornaient à la botanique. Ce goût, qu’elle a poussé fort loin, lui a fait élever les magnifiques serres de Malmaison qui honorent sa mémoire presqu’autant que les pensions léguées aux indigens. Lorsque réveillée de ses songes magiques, un divorce, une abdication lui eurent montré le néant des grandeurs humaines, elle se consolait de leur perte à l’aspect de ces belles plantes exotiques qui, dans la terre de l’exil, retrouvaient sur leur tête un soleil indigène. » Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Douze vues du domaine de Malmaison : vue près du pont de pierre sur le lac, Garneray Auguste, 1812.

Vue du salon de musique de Joséphine, Garneray Auguste, vers 1812. Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

les architectes Thibault et Vignon sont nommés simultanément architectes du domaine en remplacement de Morel. Il semble que l’Impératrice leur ait confié l’achèvement de la grande serre chaude ainsi que quelques travaux dans le parc enclos et la réalisation d’une bergerie. La même année, Berthault succéda à Thibault et Vignon. Il continua les travaux d’aménagement intérieur entamés par Percier et Fontaine. En 1807, il fit percer une troisième fenêtre au premier étage de l’aile « salon de musique ». Entre 1807 et 1808 il fit construire la grande galerie. Celle-ci s’implanta dans le prolongement du salon de musique le long de la cour d’entrée. Elle donnait directement sur le salon de musique, lui offrant ainsi une plus grande perspective. Il fut aussi l’auteur de l’aménagement du parc et de sa rivière anglaise encore visible en partie aujourd’hui. L’Impératrice n’habita que quinze années à Malmaison. Pourtant elle transforma le château si profondément, qu’aujourd’hui encore, il porte son empreinte. À sa mort en 1814, le château est agrandi et magnifié et le domaine démultiplié. Son fils, Eugène de Beauharnais, hérita de la totalité du domaine.

3. Après Joséphine : Eugène de Beauharnais reçut le domaine à la mort de sa mère en 1814. Il nomma immédiatement à la place de Berthault l’architecte Bataille comme architecte de Malmaison. Le château était à cette époque inhabité. Il fut partiellement pillé en juillet 1815 par les Prussiens arrivés jusqu’à Paris. Eugène lui-même contribuera à l’abandon progressif du château en le vidant progressivement de son mobilier jusqu’en 1822. À la mort de Bataille, aux environ de 1820, l’architecte fut remplacé par Berthault qui reprend ainsi ses fonctions. L’objectif des deux architectes furent d’entretenir le château et ainsi d’éviter une dégradation trop rapide du bâtiment. En 1823, Berthault décéda et son adjoint, Guillaume‑Jean Perrier, le remplaça dans ses attributions sur le domaine. Perrier eut probablement la charge de détruire la grande serre en 1827. Malgré la nomination d’un nouvel architecte, le domaine tombait en ruine. Ce qu’il restait du domaine fut vendu par l’épouse d’Eugène de Beauharnais à M. Hagerman en 1828. M. Hagerman, banquier suédois, fut le premier à morceler le domaine de Joséphine Bonaparte. L’avant-parc fut divisé en quatorze lots puis vendus. M. Hagerman n’est probablement que peu intervenu sur le château. Il fit tout de même déposer la fausse tente

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Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Château de Malmaison (façade), Chauvet Jules Adolphe, 1896, Sceaux, musée de l’Île‑de-France. Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

militaire. Il fut de plus responsable de la destruction, vraisemblablement autour de 1837, des communs ainsi que de la grande galerie menacée d’effondrement. Néanmoins, autour de l’année 1830, il fit construire, au nord des pavillons d’entrée, des bâtiments à usage de bassecour. Ceux-ci étaient organisés autour de deux cours séparées par les écuries (aujourd’hui appelées « Pavillon des carrosses »). En 1842, le domaine fut vendu au duc de Riansares et à la reine Marie-Christine d’Espagne. Rapidement, la Reine fit rétablir la tente militaire à l’entrée du château. L’élément architectural diffère néanmoins de l’original car plus petit. Peu après l’achat en 1842, l’architecte Suréda fut nommé régisseur du château. Il conçut et fit réaliser la chapelle néo-gothique à l’emplacement probable de l’ancienne chapelle de l’Impératrice. L’édifice fut détruit en 1912. En 1861, le neveu de Napoléon Bonaparte, Napoléon III, acquit le domaine1. Deux architectes se sont succédés au château de 1861 à 1877 : Clerget puis Desbuissons. Ils eurent la charge des travaux d’entretien. Napoléon III fit également restaurer la chambre de l’Impératrice et son épouse Eugénie organisa, au sein même du château, une grande exposition rétrospective dédiée à Joséphine en 1867. Après la reddition de l’Empereur à Sedan face à Guillaume 1er de Prusse le 2 septembre 1870, et la déclaration de la République par Léon Gambetta le 4 septembre, le château revint au domaine de l’État par décret le 6 septembre suivant. En octobre de cette même année, les Prussiens investirent Malmaison et mettèrent à sac le château. Le 21 octobre et le 29 décembre 1870 ainsi que le 18 janvier 1871, Malmaison fut l’objet de bombardements effectués par l’artillerie française pour déloger les soldats prussiens stationnés au château. Après leur départ en mars 1871, le château de Malmaison était dévasté. La charpente et la couverture de l’édifice était endommagées, un pavillon avait deux de ses angles arrachés,

1

Irène Delage (propos recueillis par), « Rencontre avec Bernard Chevallier, Malmaison est son royaume... », juillet 2004, www.napoleon.org : « Napoléon III se souvenait de ses étés passés auprès de sa grand-mère, à tel point qu’il racheta Malmaison en 1861. » Chevallier Bernard, Le domaine de Malmaison des origines à 1904, Paris, 1989, p 209, citation de Napoléon III : « Je vois encore l’impératrice Joséphine dans son salon, au rez-de-chaussée, m’entourant de ses caresses et flattant déjà mon amour-propre par le soin avec lequel elle faisait valoir mes bons mots. Car ma grand-mère me gâtait dans la force du terme, tandis qu’au contraire, ma mère, dès ma plus tendre enfance, s’occupait à réprimer mes défauts, et à développer mes qualités. Je me souviens qu’arrivés à Malmaison, mon frère et moi nous étions maîtres de tout faire. L’Impératrice, qui aimait passionnément les plantes et les serres chaudes, nous permettait de couper les cannes à sucre pour les sucer, et toujours elle nous disait de demander tout ce que nous voudrions. » Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Chapelle du château de Malmaison, entre 1905 et 1912, Musée national des château de Malmaison et Bois-Préau.

Pavillon Osiris (C.Bisson juin 2012).

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Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

certains jambages était également abîmés et de nombreux trous d’obus grêlaient la façade sud. Les dépendances semblaient aussi avoir souffert de ces affrontements. Les troupes françaises occupèrent Malmaison jusqu’à la vente du domaine en 1877. En 1877, Malmaison fut vendu à un particulier, M. Gautier, banquier parisien. Jusqu’en 1896, le domaine connut un lotissement intense. Les quatre propriétaires successifs du château morcelèrent et décimèrent ainsi le domaine. En 1895, le château était de nouveau en ruines : les toitures étaient ouvertes ; les fenêtres étaient disjointes et ne présentaient plus de vitres ; la végétation envahissaient les murs... Ce fut ce domaine partiellement ruiné qu’acquit Daniel Iffla dit Osiris, financier et mécène d’origine marocaine. En 1896, ce qu’il reste du domaine est vendu aux enchères par lots. Admirateur de Napoléon, Osiris acheta sept lots dont celui contenant le château dans le but de sauver ce qu’il restait de l’héritage napoléonien. Quatre-vingt ans après la mort de Joséphine, le domaine ne comptait désormais plus que 6ha environ, soit une superficie cent fois inférieure à celle du domaine possédé par Joséphine à sa mort en 1814. Osiris savait qu’il n’habiterait pas le château. En réalité, il l’avait acheté pour le restituer à l’État, après l’avoir restauré et transformé certaines pièces en salles d’exposition. Le château, dans un état de délabrement avancé, nécessita une restauration lourde. Osiris fit modifier le comble de l’aile « salon de musique » afin de devenir similaire à celui de l’aile « bibliothèque » et y ajouta une quatrième fenêtre. Il modifia également l’organisation du premier et du deuxième étage. En effet, les chambres en ruine de ces deux étages furent transformées en salles d’exposition. Elles perdirent ainsi leur caractère historique. Osiris fit également remplacer toutes les fenêtres à grands carreaux, à l’exception de celles de la bibliothèque et du salon de musique. Il fit aussi retirer les tomettes en terre cuite disposées dans les étages supérieurs et les fit remplacer par du parquet « Versailles ». Afin de redonner au château son décor d’autrefois, Osiris fit restaurer les décors « Empire » de nombreuses pièces. Néanmoins il semble que seul le rez-de-chaussée et la chambre de l’Impératrice bénéficièrent d’une restauration sérieuse effectuée à partir de représentations iconographiques diverses des différentes pièces. Le parc, à l’abandon depuis des années, bénéficia lui aussi d’une « restauration ». Le château fut classé au titre des Monuments Historiques en 1900. À la fin de ces importants travaux, Daniel Iffla restitua le domaine à l’État en 1903 avec pour contrepartie qu’il devienne un musée dédié à la mémoire de l’époque impériale. Le château devint ainsi Palais National. En 1908, lors d’une campagne de travaux, un pavillon dédié aux collections du mécène Osiris fut créé près de l’entrée du domaine,

Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Chambre à coucher de l’Impératrice Joséphine à Malmaison, Viger H., 1869, Paris, Musée Marmottan.

Chambre de l’Impératrice Joséphine

à

Malmaison,

RMN (en ligne : 2012), Malmaison, Musée national des château de Malmaison et bois-Préau. Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison ; enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

contre la façade est des écuries de M. Hagerman. Celles ci furent transformées en salle de musée dédiée aux carrosses impériaux. En 1912, la chapelle néo-gothique de la Reine Marie-Christine d’Espagne, très abîmée, fut rasée. Le château devint Musée national en 1927. Le parc, comprenant toutes ses constructions et ses grilles d’entrée, fut inscrit au titre des Monuments Historiques en 1942 puis classé en 1991. Et depuis sa donation en 1903, les conservateurs successifs à la tête du château, n’eurent de cesse de redonner au domaine sa splendeur impériale. Aujourd’hui le musée est dédié à Joséphine et ses enfants. De nombreuses pièces offrent une présentation d’époque et certaines ont encore leur décoration « d’origine »1.

1

Ces décors muraux ne datent pas de l’époque de Joséphine mais ils ont néanmoins été restaurés selon les représentations iconographiques connues des différentes pièces du château. Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


Château de Malmaison, enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

État sanitaire du clos et du couvert

Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014









DIAGNOSTIC SANITAIRE Plan du 1er étage, Atelier Cairn, mai 2012, 1/200


DIAGNOSTIC SANITAIRE Élévation est : restauration des menuiseries, Atelier Cairn, mai 2012, 1/200




Château de Malmaison, enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Fiches diagnostic menuiserie

Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014


MENUISERIE TYPE A1 : Porte-fenêtre à grands carreaux

Ref photos : Me 0.41 Rez-de-chaussée, façade nord de l’aile « salon de musique »

LOCALISATION

Rez-de-chaussée de la façade nord de l’aile « salon de musique ». (Me 0.41 et Me 0.40)

DIMENSIONS

160 x 350 cm (approximation)

TYPOLOGIE

Menuiseries

Porte-fenêtre Menuiserie à deux ouvrants à la française Imposte vitrée fixe sur traverse dormante divisée en trois carreaux par des petits bois Panneaux de soubassement sur chaque vantail Division des châssis en grands carreaux par des petits bois Mouton et gueule de loup

Volets intérieurs

Oui. Ils se rabattent dans les l’embrasure

Persiennes

Oui. Faces intérieures partiellement obturées par des panneaux de bois et imposte fixe ajourée, de même facture que les persiennes mobiles

TYPE DE VERRE

Simple vitrage et film de protection anti UV

TYPE DE FERRURE

Menuiseries

Espagnolette pour Me 0.41 et pas pour Me 0.40 (issue de secours) Fiches

Volets intérieurs 18ème

Fiches

DATATION

Milieu du

siècle entre 1740 et 1750.

PRESCRIPTION

Menuiserie à conserver et à restaurer en atelier

92 / RUEIL MALMAISON / Château de Malmaison et ses dépendances – Diagnostic clos et couvert Atelier Cairn, Paul Barnoud ACMH – 15 mai 2012

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MENUISERIE TYPE A1 : Porte-fenêtre à grands carreaux

TYPE A1 : Porte-fenêtre et grands carreaux – Cas particulier 1 : Localisation : Dimension : Distinctions :

Rez-de-chaussée de l’aile « salon de musique » 160 x 310 cm (approximation) Imposte plus petite Pas d’imposte de persiennes ajourée Plus d’espagnolette (issue de secours)

Ref photo : Me 0.1 Rez-de-chaussée, façade est de l’aile « salon de musique »

TYPE A1 : Porte-fenêtre et grands carreaux – Cas particulier 2 : Localisation : Dimension : Distinctions :

Rez-de-chaussée de l’aile « salon de musique » 160 x 300 cm (approximation) Déclinaison en fenêtre du Type-A1. Adaptation due à sa position (donne sur les douves)

Ref photo : Me 0.39. Rez-de-chaussée, façade ouest de l’aile « salon de musique »

TYPE A1 : Porte-fenêtre et grands carreaux – Cas particulier 3 : Localisation : Dimension : Distinctions :

Rez-de-chaussée de l’aile « bibliothèque » 160 x 350 cm (approximation) Imposte obturée en correspondance avec les décors intérieurs (plafond plus bas) Espagnolette

Ref photo : Me 0.24 Rez-de-chaussée, façade sud de l’aile « bibliothèque »

92 / RUEIL MALMAISON / Château de Malmaison et ses dépendances – Diagnostic clos et couvert Atelier Cairn, Paul Barnoud ACMH – 15 mai 2012

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MENUISERIE TYPE A1 : Porte-fenêtre à grands carreaux

TYPE A1 : Porte-fenêtre et grands carreaux – Cas particulier 4 : Localisation : Dimension : Distinctions :

Rez-de-chaussée de l’aile « bibliothèque » 160 x 300 cm (approximation) Déclinaison en fenêtre du Type-A1 cas particulier 3

Ref photo : Me 0.22 Rez-de-chaussée, façade sud de l’aile « bibliothèque »

92 / RUEIL MALMAISON / Château de Malmaison et ses dépendances – Diagnostic clos et couvert Atelier Cairn, Paul Barnoud ACMH – 15 mai 2012

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MENUISERIE TYPE A2 : Porte-fenêtre à grand carreaux et imposte cintrée

Ref photo : Me 0.21 Rez-de-chaussée, façade est de l’aile « bibliothèque »

LOCALISATION

Rez-de-chaussée de la façade est de l’aile « bibliothèque »

DIMENSIONS

160 x 350 cm (approximation)

TYPOLOGIE

Menuiseries

Porte-fenêtre Menuiseries à deux ouvrants à la française Traverse dormante et montant médian évoquant une croisée à meneau. Imposte en plein cintre Vantaux subdivisés en grands carreaux par des petits bois larges (environ 4cm) Panneaux de soubassement Mouton et gueule de loup

Volets intérieurs

Oui

Persiennes

Oui. Faces intérieures partiellement obturées par des panneaux de bois et imposte fixe et ajourée de même facture que les persiennes mobiles.

TYPE DE VERRE

Simple vitrage et film anti UV

TYPE DE FERRURE

Menuiseries :

Espagnolette Fiche

Volets intérieurs : DATATION

Milieu / fin du XVIIIème siècle

PRESCRIPTION

A conserver et restaurer en atelier

92 / RUEIL MALMAISON / Château de Malmaison et ses dépendances – Diagnostic clos et couvert Atelier Cairn, Paul Barnoud ACMH – 15 mai 2012

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MENUISERIE TYPE A2 : Porte-fenêtre à grand carreaux et imposte cintrée

TYPE A2 : Porte-fenêtre à grands carreaux et imposte cintrée – Cas particulier 1 : Localisation : Dimension : Distinctions :

Rez-de-chaussée de l’aile « bibliothèque » 160 x 300 cm (approximation) Déclinaison en fenêtre du Type-D général

Ref photo : Me 0.23 Rez-de-chaussée, façade sud de l’aile « bibliothèque »

TYPE A2 : Porte-fenêtre à grands carreaux et imposte cintrée – Cas particulier 2 : Localisation : Dimension : Distinctions :

Rez-de-chaussée de l’aile « bibliothèque » 160 x 300 cm (approximation) Déclinaison en fenêtre du Type-D général Imposte fixe et ajourée plus importante que le Type-F général Appui de fenêtre en retrait par rapport à la façade Plus d’espagnolette

Ref photo : Me 0.25 Rez-de-chaussée, façade ouest de l’aile « bibliothèque »

92 / RUEIL MALMAISON / Château de Malmaison et ses dépendances – Diagnostic clos et couvert Atelier Cairn, Paul Barnoud ACMH – 15 mai 2012

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MENUISERIE TYPE B1 : Fenêtre à petits carreaux

Ref photos : Me 0.15 Rez-de-chaussée, façade est du corps de logis

LOCALISATION

Rez-de-chaussée du corps de logis

DIMENSIONS

130 x 410 cm

TYPOLOGIE

Menuiseries :

Fenêtre Structure qui évoque la croisée à meneau Menuiserie à deux ouvrants à la française Deux vantaux mobiles et une imposte vitrée fixe sur traverse dormante Subdivision de l’imposte par un montant Division des châssis en petits carreaux par des petits bois larges (environ 4cm). Mouton et gueule de loup

Volets intérieurs :

Brisés à deux panneaux assemblés en bois Sauf dans la salle du conseil : un seul panneau lisse en métal

Persiennes :

Sur la façade ouest et les façades sur cour des ailes en retour sur cour

TYPE DE VERRE

Simple vitrage et film de protection anti UV

TYPE DE FERRURE

Menuiseries :

Espagnolette Fiches et gonds sur quelques ensembles (salon doré)

Volets intérieurs :

Fiches et gonds sur quelques ensembles (salon doré)

DATATION

Menuiseries issues de restaurations sous Osiris : fin XIXème siècle

PRESCRIPTION

A déposer et restaurer en atelier ou à remplacer par menuiserie neuve à grands carreaux suivant projet de restauration

92 / RUEIL MALMAISON / Château de Malmaison et ses dépendances – Diagnostic clos et couvert Atelier Cairn, Paul Barnoud ACMH – 15 mai 2012

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MENUISERIE TYPE B2 : Porte-fenêtre à petits carreaux

Ref photo : Me 0.3 Rez-de-chaussée, façade est de l’aile nord en retour sur cour

LOCALISATION

Rez-de-chaussée sur cour des ailes en retour sur cour

DIMENSIONS

130 x 365 cm

TYPOLOGIE

Menuiseries

Porte-fenêtre Structure qui évoque la croisée à meneau Menuiserie à deux ouvrants à la française Imposte vitrée fixe sur traverse dormante et divisée par un montant médian Panneaux de soubassement sur chaque vantail Division des châssis en petits carreaux par des petits bois Mouton et gueule de loup

Volets intérieurs :

Non

Persiennes

Oui

TYPE DE VERRE

Simple vitrage et film de protection anti UV

TYPE DE FERRURE

Menuiseries Volets intérieurs

DATATION

Menuiseries issues de restaurations sous Osiris : fin XIXème siècle

PRESCRIPTION

A déposer et restaurer en atelier ou à remplacer par menuiserie neuve à grands carreaux suivant projet de restauration

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MENUISERIE TYPE B2 : Porte-fenêtre à petits carreaux

TYPE B2 : Porte-fenêtre et petits carreaux – Variante 1 : Localisation : Dimension : Distinctions :

Rez-de-chaussée des ailes nord et sud en retour sur cour 100 x 410 Vantail unique Faux battement rappelant la structure du Type-B général Panneaux de soubassement moulurés Pas de volets intérieurs

Ref photo : Me 0.5 Rez-de-chaussée, façade sud de l’aile nord en retour sur cour

TYPE B2 : Porte-fenêtre et petits carreaux – Variante 2 : Localisation : Dimension : Distinctions :

Rez-de-chaussée du corps de logis façade est et ouest 185 x 385 Pas de volets intérieurs Persiennes façade ouest partiellement obturées par des panneaux de bois Pas de persiennes sur la menuiserie de la façade est

Ref photo : Me 0.32 Rez-de-chaussée, façade ouest

TYPE B2 : Porte-fenêtre et petits carreaux – Cas particulier : Localisation : Dimension : Distinctions :

Rez-de-chaussée de l’aile nord en retour sur cour 185 x 385 Pas de volets intérieurs Pas de persiennes sur la menuiserie de la façade est

Ref photo : Me 0.6 Rez-de-chaussée, façade sud de l’aile nord en retour sur cour. Cas particulier pour adaptation à un entresol

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MENUISERIE TYPE C1 : Fenêtre à petits carreaux : 1er étage sur jardin

Ref photos : Me 1.32 1er étage, façade ouest sur jardin

LOCALISATION

1er étage de la façade ouest et sur l’ensemble du 1er étage de l’aile « salon de musique »

DIMENSIONS

160 x 300 cm (approximation)

TYPOLOGIE

Menuiseries :

Fenêtre Structure qui évoque la croisée à meneau Menuiserie à deux ouvrants à la française Deux vantaux mobiles et une imposte vitrée fixe sur traverse dormante Subdivision de l’imposte par un montant Division des châssis en petits carreaux par des petits bois larges (environ 4cm) Mouton et gueule de loup

Volets intérieurs :

Non

Persiennes :

Oui

TYPE DE VERRE

Simple vitrage et film de protection anti UV

TYPE DE FERRURE

Menuiseries :

Espagnolette Fiches

Volets intérieurs :

Fiches

DATATION

Menuiseries issues de restaurations sous Osiris : fin XIXème siècle

PRESCRIPTION

A déposer et restaurer en atelier ou à remplacer par menuiserie neuve à grands carreaux suivant le projet de restauration

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MENUISERIE TYPE C1 : Fenêtre à petits carreaux : 1er étage sur jardin

TYPE C1 : Fenêtre à petits carreaux : 1er étage sur jardin – Variante 1 : Localisation : Dimension : Distinctions :

1er étage des façades est des ailes nord et sud en retour sur cour. 130 x 250 cm (approximation) Pas de volets intérieurs Persiennes sur l’ensemble des baies Imposte ajourée fixe de même facture que les persiennes

Ref photo : Me 1.3 1er étage, façade est de l’aile nord en retour sur cour

TYPE C1 : Fenêtre à petits carreaux : 1er étage sur jardin – Variante 2 : Localisation : Dimension : Distinctions :

1er étage de la de l’aile « salon de musique » 160 x 300 cm (approximation) Pas de volets intérieurs Partition des vantaux en trois carreaux dans le sens de la largeur

Ref photo : Me 1.41 1er étage, façade nord de l’aile « salon de musique »

TYPE C1 : Fenêtre à petits carreaux : 1er étage sur jardin – Variante 3 : Localisation : Dimension : Distinctions :

1er étage des ailes nord et sud en retour sur cour 110 x 200 cm (approximation) Pas d’imposte

Ref photo : Me 1.17 1er étage, façade nord de l’aile sud en retour sur cour

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MENUISERIE TYPE C2 : Fenêtre à petits carreaux : 1er étage sur cour

Ref photos : Me 1.15 1er étage, façade est sur cour

LOCALISATION

1er étage de la façade est du corps de logis

DIMENSIONS

160 x 300 cm (approximation)

TYPOLOGIE

Menuiseries :

Fenêtre Structure qui évoque la croisée à meneau Menuiserie à deux ouvrants à la française Deux vantaux mobiles et une imposte vitrée fixe sur traverse dormante Subdivision de l’imposte par un montant Division des châssis en petits carreaux par des petits bois larges (environ 4cm) Mouton et gueule de loup

Volets intérieurs :

Brisés à deux panneaux en métal

Persiennes :

Non

TYPE DE VERRE

Simple vitrage et film de protection anti UV

TYPE DE FERRURE

Menuiseries :

Crémone sur cadre Fiches

Volets intérieurs :

Gonds

DATATION

Les menuiseries à petits carreaux sur cette élévation apparaissent sur les gravures anciennes. Cependant ces menuiseries semblent de même facture que les autres menuiseries du château. Elles ont probablement été restaurées par Osiris.

PRESCRIPTION

A déposer et restaurer en atelier ou à remplacer par menuiserie neuve à grands carreaux suivant projet de restauration

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MENUISERIE TYPE D : Fenêtre à petits carreaux : 2ème étage

Ref photos : Me 2.15 2ème étage, façade est du corps de logis

LOCALISATION

2ème étage de l’ensemble du corps de logis et des ailes en retour sur cour

DIMENSIONS

110 x 140 cm (approximation)

TYPOLOGIE

Menuiseries

Fenêtre Menuiserie à deux ouvrants à la française toute hauteur Division des châssis en petits carreaux par des petits bois larges (environ 4cm) Mouton et gueule de loup

Volets intérieurs

Non

Persiennes

Oui, sauf sur la façade est du corps de logis

TYPE DE VERRE

Simple vitrage et film protection anti UV

TYPE DE FERRURE

Menuiseries :

Espagnolette avec serrure sécurisée par un verrou Fiches

Volets intérieurs :

Non mais présence côté cour d’un store intérieur sur cadre fixé dans l’embrasure excepté sur la fenêtre Me 2.15

DATATION

Menuiseries issues de restaurations sous Osiris : fin XIXème siècle

PRESCRIPTION

A déposer et restaurer en atelier ou à remplacer par menuiserie neuve à grands carreaux suivant projet de restauration

OBSERVATIONS

Les menuiseries Me 2-35 à Me 2-39 semblent être similaires mais sont occultées par leurs persiennes à l’extérieur et par la muséographie à l’intérieur et sont ainsi non accessibles.

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MENUISERIE TYPE D : Fenêtre à petits carreaux : 2ème étage

TYPE C : Fenêtre à petits carreaux : 2ème étage – Variante 2 : Localisation : Dimension : Distinctions :

2ème étage des pavillons nord et sud 110 x 180 cm (approximation) Pas de persiennes

Ref photo : L.9 2ème étage, façade ouest des pavillons d’angle nord et sud

TYPE C : Fenêtre à petits carreaux : 2ème étage – Variante 2 : Localisation : Dimension : Distinctions :

2ème étage des ailes « salon de musique » et « bibliothèque » 110 x 140 cm (approximation) Fenêtre cintrée Présence de persiennes ponctuellement

Ref photo : L 14 2ème étage, façade nord du de l’aile « salon de musique »

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MENUISERIE TYPE E : Oculus

Ref photo : Me 0.21 2ème étage, façade est de l’aile nord en retour sur cour

LOCALISATION

2ème étage des ailes nord et sud en retour sur la cour et 2ème étage de la façade sud de l’aile « bibliothèque »

DIMENSIONS

Ø 80 cm

TYPOLOGIE

Menuiseries

Oculus avec petits bois rayonnant autour d’un verre circulaire central Ouvrant unique

Volets intérieurs

Non

Persiennes

Non

TYPE DE VERRE

Simple vitrage

TYPE DE FERRURE

Menuiseries :

DATATION

Ce type de menuiseries apparaît sur les gravures anciennes. Cependant ces menuiseries semblent de même facture que les autres menuiseries du château. Elles ont probablement été restaurées par Osiris.

PRESCRIPTION

A déposer et restaurer en atelier

Gonds

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MENUISERIE TYPE F : Fenêtre à petits carreaux : sous-sol

Ref photos : Me -1.3 Sous-sol de la façade sud de l’aile « bibliothèque »

LOCALISATION

Sous-sol de l’ensemble du bâtiment

DIMENSIONS

114 x 177

TYPOLOGIE

Menuiseries

Fenêtre en bois exotique Menuiseries droites dans baies cintrées Menuiserie à deux ouvrants à la française toute hauteur Division des châssis en petits carreaux par des petits bois larges (environ 4cm) Mouton et gueule de loup Barreaux métalliques

Volets intérieurs

Non

Persiennes

Non

TYPE DE VERRE

Simple vitrage

TYPE DE FERRURE

Menuiseries :

Crémone ou espagnolette Gonds

DATATION

Fenêtre moderne

PRESCRIPTION

Dans le cas d’une restauration des menuiseries existantes : remise en jeu Dans le cas d’une restitution des menuiseries grands carreaux : menuiseries neuves

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MENUISERIE TYPE F : Fenêtre à petits carreaux : sous-sol

TYPE F : Fenêtre à petits carreaux – Cas particulier (baie de droite) : Localisation : Dimension : Distinctions :

Sous-sol de la façade sud de l’aile « bibliothèque » 90 x 117 cm (approximation) Vantail unique

Ref photo : Me -1.1 Sous-sol, façade sud du de l’aile « bibliothèque »

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CAS PARTICULIER 1 : Porte

Ref photos : Me 0.16 Rez-de-chaussée, façade nord de l’aile sud en retour sur cour

LOCALISATION

Rez-de-chaussée de la façade nord de l’aile sud en retour sur cour

DIMENSIONS

185 x 385 cm (approximation)

TYPOLOGIE

Menuiseries

Porte Structure rappelant une croisée à meneau Menuiserie à deux ouvrants à la française Panneaux moulurés. Imposte fixe et vitrée divisée par un montant médian Eléments décoratifs métalliques insérés dans l’épaisseur du châssis de tympan

Volets intérieurs

Non

Persiennes

Non

TYPE DE VERRE

Simple vitrage

TYPE DE FERRURE

Menuiseries

Crémone et poignée avec verrou moderne équipées de poignées antipanique

DATATION ETAT SANITAIRE

Remise en jeu

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Château de Malmaison, enjeux patrimoniaux liés à une restauration historiciste : la question des menuiseries extérieures et leurs ferrures

Étude : datation d’une porte-­‐croisée du salon de musique du château de Malmaison

Camille Bisson – Rapport de mise en situation professionnelle – 2014






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