PFE - Loisirs En Limite D'Étang by Camille Grisoni

Loisirs en limite d’étang Camille Grisoni sous la direction d’Évelyne Chalaye

Loisirs en limite d’étang Camille Grisoni sous la direction d’Évelyne Chalaye EatCap - Dossier d’Avant Projet de fin d’études - Année 2018 Espaces Aberrants Temps de Crise Architectures Paradoxales

Territoire et paysage Les états de la plaine Répulsion ou réhabilitation Technicité des zones humides Enjeux des zones humides

Problématisation d’un site

Descriptif de la commune Évolution d’un bourg Mobilité Fonctions existantes

Projeter par les loisirs Activités autour de l’étang Pratiques d’un lieu Ré-aménager la limite

Sommaire

Fascinations aqueuses

Fascinations aqueuses Territoire et Paysage : Arpenter, c’est interpréter

Bachelard, Gaston, L’eau et les rêves, Édition José Corti, Mayenne, 1942, 380 pages, p 15.

Ripisylve ety : association latine de ripa pour rive et sylva pour forêt. Formation végétale d’origine naturelle ou non, elle bordent les cours et étendues d’eau. Porteuse de qualités esthétiques, écologiques, elle combat les crues et l’érosion des berges et participe à l’épuration.

« Je ne puis m’asseoir près d’un ruisseau sans tomber dans une rêverie profonde, sans revoir mon bonheur... Il n’est pas nécessaire que ce soit le ruisseau de chez nous, l’eau de chez nous. L’eau anonyme sait tous mes secrets. Le même souvenir sort de toutes les fontaines. »

L’eau a toujours été une source de fascination et un élément essentiel dans ma réalité. C’est pourquoi, au semestre dernier lorsque nous avons découvert le territoire de la Plaine du Forez, j’ai choisi de l’aborder à travers son hydrographie. L’exercice de l’errance cartographique a révélé une dimension aqueuse particulière sur ce territoire par la présence de nombreux étangs. Clairement identifiables sur les vues aériennes et sur la carte, ils se sont comme évaporés lors de l’arpentage. Cette pratique de la marche est une manière de découvrir et redécouvrir ces lieux, de réellement les appréhender et finalement, de les interpréter. Quelque soit le moyen de transport utilisé, à pied, à vélo ou en voiture, les étangs se dissimulent derrière une épaisse ripisylve et une légère butte. Leur milieu si diversifié, en faune, en flore ou encore en lumière n’est visible qu’à la traversée consciente de cette limite matérielle.

Fascinations aqueuses Les états de la plaine : Géologie et plasticité d’un sol

Degorge, Jean-Noël, Les milieux humides dans la Loire, Publication de l’Université de SaintÉtienne, Saint-Étienne, 1995, 380 pages, p 76.

Légende : Alluvions des lits majeurs Argiles

P L A S T I C I T É

Argiles sablonneuses Sable Faciès de bordure Calcaires Pics volcaniques Limites de la Plaine Hydrographie actuelle

« Que reste-il de ce lac rêvé en Plaine du Forez ou plus réellement des terres imbibées à défaut d’être submergées ? »

La Plaine du Forez, dans le département de la Loire, apparait comme une grande étendue plane bordée de toute part par de hauts monts. C’est ainsi qu’elle a souvent été assimilée à un lac, par la légende et les comtes locaux d’abord, et puis de manière plus concrète par sa formation durant l’ère Tertiaire, soit il y a plus de 35 millions d’années. En effet, les effondrements des fossés foréziens et roannais remplissent peu à peu les deux cuvettes d’eau. Seuls restent immergés quelques pics volcaniques. Ce phénomène de création des monts laisse un large dépôt alluvionnaire et donc un sol similaire à celui du fond des mers. Sa géologie s’en retrouve alors bien plus plastique que ses propres limites extérieures. Les étangs apparaissent désormais comme les flaques résiduelles de ce lac primitif.

Failles limitrophes principales 0 1

Légende

5 km

XIIIe siècle

Cassini

XVIIIe siècle

Actuel

Monts du Lyonnais

Monts du Forez

Gorges de la Loire

Fascinations aqueuses Les états de la plaine : Cassini et l’humidité maximale

10 Carte de Cassini Époque : xviiie siècle Toute première campagne de représentation cartographique de la topographie de l’ensemble du territoire français, elle s’appuie de manière innovante sur une triangulation géodésique précise, et ce, durant près de 60 ans. Elle permet ainsi de délimiter les bourgs, les forêts et marécages, les axes routiers...

Outre, cet état primaire, les étangs sont surtout le résultat d’une politique lancée par les moines durant le XIIIe siècle. Ils sont édifiés afin de palier à un manque de nourriture et d’assécher certaines zones humides en concentrant les excédents d’eau présents dans les sols tout en créant des réserves de pisciculture. Bien plus tardive, la carte de Cassini est le meilleur document connu à ce jour pour se rendre compte de l’importance des étangs à cette époque. Ils étaient alors deux fois plus nombreux qu’aujourd’hui, près de 600. Cet élément est dessiné au temps le plus humide de la Plaine et fait état de la complexité de son réseau hydrographique et de l’état marécageux des sols. Chaque étang se voit connecté et donc alimenté par les nombreux cours d’eau qui parcourent ce territoire.

Légende : Zones de marécages Étangs Réseau hydraulique 0 1

Légende

5 km

XIIIe siècle

Cassini

XVIIIe siècle

Actuel

Fascinations aqueuses Les états de la plaine : entre inspiration et insalubrité

12 Dès lors très nombreux, les étangs sont alors, encore et toujours une grande source d’inspiration et de fascination pour les habitants et artistes de la Plaine. Ils prennent au jeu de représenter et se laisser porter par ce que ces étendues d’eau ont à leur offrir. Les travaux sont bien souvent dans la coexistence d’une profonde staticité et d’un mouvement constant de la lumière et des reflets.

François-Auguste Ravier ( 1 8 1 4 - 1 8 9 5 ) Peintre Lyonnais et pré-impressionniste

Cependant, ce sont ces mêmes caractères fascinants qui sont la cause d’une grande insalubrité sur le territoire. Les terres deviennent impropres à l’installation des hommes. Afin de parer cette dégradation, une nouvelle politique est lancée dans le but, cette fois-ci, de réduire considérablement la présence et l’impact de ces étangs. L’équilibre doit être trouvé en cette source de faune et de flore, cette source de rêveries et cette source d’insalubrité. Nombre de ces étangs se voient alors supprimés.

Maurice Félix Thiollier (1842-1914) Industriel stéphanois devenu photographe

Légende

XIIIe siècle

Cassini

XVIIIe siècle

Actuel

Auguste Ravier

FĂŠlix Thiollier

Fascinations aqueuses Les états de la plaine : Hydrographie actuelle

C’est ainsi qu’il ne subsiste plus aujourd’hui que la moitié des étangs créés. Représentant toujours 1 500 ha de surface aqueuse, ils restent un des trois éléments hydriques caractéristiques du territoire de la Plaine, avec la Loire et le canal du Forez. La Loire prend ici son caractère de fleuve tressé, très large et étalé. D’autant plus, qu’elle est ici ponctuée par de nombreuses gravières qui ont laissé, depuis leur exploitation, de profonde crevasses. L’édifice anthropique qu’est le canal prend son origine et son alimentation dans la Loire au niveau du barrage de Granjent, à l’extrême limite sud de la Plaine. D’une longueur de 44 kilomètres, il est construit à la fin du XVIIIe siècle, en parallèle de la politique de suppression des étangs. Ces deux actions permettent de gérer autrement l’hydrographie sur la Plaine, en passant d’un caractère statique à un caractère plus dynamique.

Légende : Étangs La Loire et ses gravières Réseau hydraulique 0 1

Légende

5 km

XIIIe siècle

Cassini

XVIIIe siècle

Actuel

15 Feurs Boën-surLignon

Montrondles-bains

Savigneux

Montbrison

Andrézieux -Bouthéon Saint-Etienne

Saint-JustSaint-Rambert Barrage de Granjent

Fascinations aqueuses Répulsion ou réhabilitation : le renouveau des étangs

Degorge, Jean-Noël, Les milieux humides dans la Loire, Publication de l’Université de SaintÉtienne, Saint-Étienne, 1995, 380 pages, p 13.

Légende : Zones inondables très exposées, dues aux hauteurs de submersion et la vitesse du courant Aucune construction Zones inondables non-urbanisées participant au stockage des eaux débordantes Zone agricole non-urbaine Zones aqueuses Aires urbaines Étangs réhabilités 0 1

5 km

« Celle du marécage repousse l’homme sur ses marges, il n’y habite que rarement - au risque d’être mis au ban - il ne la connait que pour la détourner, l’écouler ou la contenir. Sous l’action humaine, les milieux sont changeants. » Les étangs, pourtant toujours très nombreux, restent d’une grande discrétion dans la pratique de ce territoire. Les bourgs et les hommes s’installent à bonne distance de ces zones humides. Les populations prennent peur vis à vis de la plasticité des sols, d’une certain insalubrité persistante, ou de changements brusques de niveau, dus aux crues et inondations. Majoritairement de gérance privée, les étangs sont conservés comme milieu technique de pisciculture ou de préservation d’une certaine faune et flore. Seuls quelques étangs sont donc publics, réhabilités, et alors laissés libre d’accès. Dans la recherche d’un site de projet, l’étang de la commune de Savigneux s’est révélé être un lieu de potentialité par sa réhabilitation récente en qualité de parc urbain, en proximité du bourg.

Savigneux

Fascinations aqueuses Technicité des zones humides : les étangs

Étang ety : stagnum en latin et estanchier en ancien français. Étendue d’eau stagnante peu profonde et de surface restreinte ainsi différentiable du lac, son origine est presque exclusivement anthropique mais elle peut être également naturelle.

Chaussée ety : calceata en latin signifiant voie construite en chaux. Sorte de talus construit autour des étangs ou des rivières afin d’en retenir l’eau, elle peut être également édifiée pour créer un passage dans les zones humides et marécageuses.

Bonde Pêcherie Chenal

D’origine anthropique, ces étendues d’eau résultent soit d’un acte de curetage, soit de la création d’une chaussée. Cette dernière peut faire le périmètre intégral de l’étang ou seulement une partie prenant avantage de la topologie. Ces étendues d’eau ne sont possibles que par l’imperméabilité des sols. Cette transformation du territoire est une tentative pour répondre à la régulation des zones humides de la Plaine. En effet, elle permet ici de concentrer en des points précis l’eau contenue dans les sols. La gestion de l’eau au XIXe siècle, avec la création du canal du Forez et la suppression de la moitié des étangs, passe d’un état statique à un état de mouvement constant. Les étangs peuvent être alimentés grâce à la pluie ou par le biais des cours d’eau alentours. C’est d’ailleurs le cas de l’étang de Savigneux qui prend sa source dans le Vizezy.

Alimentation

Pluviale

Fluviale

Temporalité

Élovage

Assec

Gestion

Staticité

Mouvement

Remblais

Âme en argile

Création

Chaussée anthropique

Fascinations aqueuses Enjeux des zones humides : dans les villes d’aujourd’hui et de demain

20 Bachelard, Gaston, L’eau et les rêves, Édition José Corti, Mayenne, 1942, 380 pages, p 209.

Dossier de presse pour la Journée mondiale des zones humides 2018, Des zones humides pour les villes de demain, du 27 janvier au 28 février 2018

Tadashi Kawamata ( 1 9 5 3 - a u j . ) Plasticien japonais 1. L’Observatoire, Estuaire de la Loire, 2007 2. Work in progress, Alkmaar, 1999

Christophe Gonnet ( 1 9 6 7 - a u j . ) Plasticien et sculpteur 1. Passage, Argenton-lesVallées, 2012 2. où le chemin vire, la Vire chemine, Pont Farcy, 2012

« (...) un paradoxe extrême : L’eau est la maîtresse du langage fluide, du langage sans heurt, du langage continu continué, du langage qui assouplit le rythme qui donne une matière uniforme à des rythmes différents. » Les zones humides sont de véritables enjeux pour les villes d’aujourd’hui mais aussi pour celles de demain. Elles sont notamment le lieu de ressources naturelles , de respiration au sein des grandes densités urbaines ou encore de dé-pollution. Elle sont donc une des réponses possibles aux nombreuses préoccupations écologiques et environnementales qui subsistent dans nos esprits. L’eau impose son rythme, que ce soit dans le mouvement ou dans l’immobilité la plus totale. Elle procure un effet curatif et apaisant, ralentissant et clamant les promeneurs. Ce sont ces différents aspects qui inspirent et fascinent encore les gens aujourd’hui mais surtout les artistes qui cherchent à proposer une nouvelle manière de pratiquer et percevoir ces milieux très complexes. La marche autant que la pause et la contemplation sont deux attitudes qui favorisent leurs lectures.

Tasashi Kwamata

Christophe Gonnet

Problématisation d’un site

Problématisation d’un site Descriptif de la commune : rencontre avec le propriétaire, la mairie

24 Savigneux Info, n°59, décembre 2011, Bulletin annuel d’informations municipales de Savigneux (p 11)

Jean-Marie Martin Ingénieur territorial Entrevue le 23.03.2018

Création par les moines

XIIIe siècle

Reprenons, ainsi en découlent les enjeux et la nature des zones humides et plus précisément des étangs de la Plaine. C’est celui de Savigneux, qui m’a révélé ici dans l’étude de son site, ses propres potentialités quant à la naissance d’un possible projet. La commune de Savigneux est limitrophe à celle de Montbrison. Majoritairement agricole, le bourg se concentre dans une petite aire urbaine, entre habitats anciens et mitoyens à de grands lotissements d’habitats pavillonnaires. L’étang en périphérie du bourg apparait de prime abord comme un véritable parc urbain, une respiration aux abords de ce centre dense. La rencontre avec un ingénieur territorial de la mairie confirme cette politique mise en place depuis le début des années 1990. Leur volonté est claire, l’étang est un atout fort de la commune et permet de développer une zone de loisirs et de promenade. La mairie accorde notamment une part de son budget d’investissement pour son aménagement, son développement et son entretien, dans le respect de cette zone naturelle.

Propriété des hospices

1821

Propriété des Montserret

1927

1992

Propriété de la commune

Actuel

Superficie : 19,19 km2 Aire urbaine : 2,32 km2 Département de la Loire (42)

SAVIGNEUX

Altitude : 380 m (approx.)

SAINTETIENNE

12 %

Localisation SAVIGNEUX SAINTETIENNE

Population : 3 432 habitants (en 2015)

Densité : 179 hab/km2

SAVIGNEUX SAVIGNEUX

SAVIGNEUX

Population

Solde d’exécution négatif : 17 %

Matériels : 2,5 %

Sécurité : 3% Équipements sportifs et écoles : 25 %

Remboursement capital : 15 %

Budget d’investissement

SAINTSAINTETIENN ETIENNE

SAINTETIENNE

4 285 000 € en 2010

Aménagements : étang, golf, espaces verts ... 2,5 %

Voirie : 7% Bâtiments communaux : 28 %

Problématisation d’un site Évolution d’un bourg : développement de deux communes

Xe siècle : Estimation de la création de la commune avec le prieuré bénédictin

1781 : Suppression du prieuré par l’archevêque 1883 : Prise de position contre la suppression de l’étang des hospices, menacé par les risques d’insalubrité

1941 : Déclassement des voies ferrées entre Grézieux et Montbrison

1990 : Création du Golf des Étangs 1991 : Début des travaux de la rocade 1992 : Achat de la parcelle de l’étang par la commune, suivi par des aménagements en vue de sa transformation en parc

0,5

2 km

Toutes deux limitrophes, le développement de la commune de Savigneux ne peut être dissocier de celui de sa voisine Montbrison. Alors que cette dernière se densifie autour de son cœur historique, le bourg de Savigneux se répand le long des deux axes menant vers Montrond-les-Bains et Lyon bien au-delà. Sa densification se fait dans un second temps même si les habitats restent majoritairement pavillonnaires limitant ce phénomène. L’agglomération bénéficie de la gare et du réseau ferré de sa voisine, se reliant ainsi à Saint-Étienne en une demi-heure. A partir des années 1970, la périphérie se dote d’une zone commerciale et industrielle aux abords de l’étang même si ce dernier reste une propriété privée et donc un sujet de rejet. L’intérêt de cette zone naturelle ne prend une réelle importance que 20 ans plus tard, période où naît parallèlement le golf municipal, la rocade libérant le centre-bourg et le parc de l’étang, tout juste acheté et aménagé par la mairie. L’étang est devenu un réel atout pour ses deux communes même si il a longtemps fait l’objet d’un rejet de la part des populations. Il a même été menacé de suppression durant la grande politique du XIXe siècle, à cause de l’insalubrité dominante.

1933

1974

2006

1946

1990

Actuel

28 1998 : Début de la politique du taxi à la carte

Problématisation d’un site Mobilité : La Plaine, la Métropole... et au delà

2002 : Mise en service des lignes du Transport Interurbain de la Loire (til), proposant 27 lignes régulières

Légende : Autoroute Voie ferrée Rocade Routes principales Trajet à pied Ligne de bus 111 Ligne de bus 112 Ligne de bus 114 Ligne de bus 305

L’étang est un atout pour les habitants de la commune qui y viennent à pied, en voiture ou encore à vélo, depuis leur lieu de travail ou leur propre maison. Cette influence s’étend sur l’ensemble de la Plaine. Dans sa position stratégique en bordure de la rocade, la commune de Savigneux et par extension son étang, agit comme un carrefour entre plusieurs flux. Cet axe en périphérie permet d’éviter le centre-bourg. L’étang apparait alors aux routiers au détour d’un virage comme une immense signalisation de sa présence et cela, par sa présence même. Les réseaux routier et ferré à proximité permettent de rejoindre les communes alentours telles que Feurs, Montrond-lesBains ou même Saint-Étienne, en moins d’une demi-heure. Ces trajets sont également assurés par le service des différentes lignes des Transports Interurbains de la Loire (til). C’est ainsi que dès que les beaux jours arrivent, nombre de personnes viennent profiter de ce lieu riche et paysager en extérieur.

FEURS

BOËN-SUR-LIGNON

18,5 km 17 min 20,9

MONTROND -LES-BAINS

km min

Boën-sur -Lignon

SAVIGNEUX

Feurs

km 11,5 in 12 m

MONTBRISON

17 ,6 21 km min

ANDRÉZIEUX -BOUTHÉON

SAINT-JUSTSAINT-RAMBERT

Montrond -les-bains

Saint-Etienne

18 ,8 k min m

SAINTETIENNE

Problématisation d’un site Mobilité : Au sein même du bourg

30 L’influence de cet étang est donc double, pour la Plaine d’abord mais surtout pour son propre centre. Le centre-bourg marque d’ailleurs le carrefour entre les principaux axes. Il est le lieu des services municipaux tels que la mairie ou les écoles, et ici, le canal du Forez vient rencontrer le paysage urbain. Delà, on peut, pour rejoindre l’étang en une vingtaine de minutes, aller vers le nord à travers un quartier purement résidentiel ou arpenter l’ancienne route de Lyon et rejoindre la zone commerciale. Cet axe est important dans le tissu urbain et son évolution par la présence, en plus de nombreuses habitations, de quelques services et commerces, comme en témoignent ces anciennes cartes postales et photographie. C’est d’ailleurs sur cet axe que se situe l’un des arrêts de bus interurbains, permettant ici de rejoindre Montrond-les-Bains.

Légende : Bâtiments Espaces verts Parkings Axes principaux Arrêt du bus n°305 Future continuité des axes Sens de circulation pour l’accès au parc 0 50 100

200

300 m

Les accès sont donc multiples autour de l’étang et tous offrent des expériences paysagères et de parcours différentes. Chaque entrée est pourvue d’un espace de parkings afin de s’y rendre en voiture. Cependant, les volontés actuelles d’aménagement cherchent à prolonger l’axe nord-sud qui relierait le rond-point de la zone commerciale au Chemin du Golf, de manière à éviter de devoir faire le tour de l’étang.

Entre-deux-guerres

Milieu du XIXe siècle

Années 2000

32 1987 : Création de l’association Vélo Vert Savignolais - 216 licenciés 2006 : Création de l’association Vélo en Forez

Légende : Circuit vélo 1 : Des haras aux étangs

Problématisation d’un site Mobilité : Au sein même du bourg

Circuit vélo 2 : Journée nationale des voies vertes Circuit vélo 3 : Avenue AlsaceLorraine Pistes cyclables Cours et étendues d’eau 0

0,5

Chemin du golf

2 km

La route de Lyon a notamment été privilégiée pour rejoindre depuis le centre, l’étang, et la zone commerciale de la Bruyère, en mettant en place une série de trottoirs aménagés et une piste cyclable. Ainsi, outre la voiture, il aussi possible et confortable d’utiliser des moyens de transport plus doux. L’association Vélo en Forez a notamment été créée sur l’ensemble de la Plaine, pour proposer de multiples circuits touristiques et pour demander aux autorités locales concernées de palier au manque cruel de pistes cyclables. La mairie de Savigneux s’est d’ailleurs engagée à la création d’une véritable piste protégée, et non une seule bande marquée au sol, le long de la rocade. L’étang est donc un lieu fort qui sert de départ ou de décor aux divers promenades et évènements. Le parcours se prolonge à travers les paysages agricoles ou urbains alentours.

Eglise

SupermarchĂŠ

Pavillonnaire

Problématisation d’un site Fonctions existantes : limites urbaines en zone naturelle

Légende : Loisirs Jardins partagés Parcs Zones agricoles Logements Zones commerciales Zones industrielles Services municipaux Cimetière et édifices religieux Zones inondables 0 50 100

200

300 m

L’étang et son parc sont donc situés en périphérie, entre ville et campagne. De plus, les volontés de la mairie sont claires : aucune extension urbaine n’est prévue dans ces alentours. Ce lieu est et restera une zone naturelle notamment bordée par deux cours d’eau, qui obligent l’inoccupation de nombreuses parcelles inondables. On ne peut y trouver seulement qu’un ensemble de jardins ouvriers ou de verts pâturages. Dans son caractère d’espace périphérique, l’étang est entourée par une large zone pavillonnaire ainsi qu’une zone commerciale. Cette dernière propose un large choix de services et répond à une forte dynamique. À la plus proche limite du parc, certains bâtiments hangars sont dédiés exclusivement à du loisir et aux plaisirs de la bouche. En bout de route, le Golf municipal marque la fin d’un parcours de loisir. En son milieu, le parc et l’étang en lui-même sont également le lieu de nombreuses activités dédiées au loisir. C’est donc cette question que j’ai choisie de développer pour ce projet de manière à réinterroger les aménagements mis en place. On peut également noter une parcelle triangulaire vide qui pourrait accueillir ces nouveaux enjeux en parallèle de la question de la limite de ce parc.

Projeter par les loisirs

Scott Brown, Denise, Venturi, Robert, Learning from Las Vegas, MIT Press, Cambridge, 1977, 192 pages, dernière phrase

« C’est peut-être dans le paysage quotidien, vulgaire et dédaignée, que nous trouverons l’ordre complexe et contradictoire dont notre architecture a un besoin vital pour former des ensembles intégrés au cadre urbain. » L’étang apparaît ici comme un œil central dont l’influence rayonne sur les nombreux milieux qui cohabitent autour de lui. Nombreuses et différentes sont les activités qui s’organisent en ces lieux. Leurs limites sont claires mais les milieux s’entremêlent malgré tout et s’influencent les uns les autres. Toutes ces architectures du quotidien, complexes et diverses viennent peindre ce paysage. Les dynamiques s’enchaînent et se rencontrent pour les personnes de tout âge et les animaux.

Légende : 8

Étang Parc et agriculture Commercial et industriel Logements récents Logements anciens Cimetière Coupes

s tre mè

s mètre 600

400 m ètre s

ètres 0m 20

Projeter par les loisirs Activités autour de l’étang : cohabitation d’une multiplicité de milieux

40 Scott Brown, Denise, Venturi, Robert, Learning from Las Vegas, MIT Press, Cambridge, 1977, 192 pages.

Le paysage se déploie autour de cette cuvette remplie d’eau et de verdure qui offre une véritable respiration dans ce petit bourg.

Typologie Canard

Ces milieux offrent une multitude d’architectures vernaculaires tenant autant du pavillonnaire que des zones commerciales. Ces dernières présentent des typologies conçues pour être découvertes depuis la rue et la voiture, au milieu d’une forte signalisation. L’étang et ces services sont pensés pour être vus depuis la route et la voiture. Ce rythme rapide tranche avec celui qu’impose la présence de l’eau, calme et plus serein.

Le bâtiment est lui-même la signalisation, par sa forme originale, publicitaire. Symbolisme de l’héroïque

Typologie hangar

Le bâtiment, une simple boîte volumétrique, s’accompagne d’une multitude de panneaux signalétiques.

Symbolisme de l’ordinaire

Architectures pensées PAR la rue et DEPUIS la rue.

0 10 20

C C’

40 50 m B’

A’

AA’

Pavillonnaire

Parc de l’étang

Agriculture

BB’

Centre-bourg

Pavillonnaire

Parc de l’étang

Pavillonnaire

Agriculture

CC’

Pavillonnaire

Agriculture

Cimetière

Parc de l’étang

Commercial

Agriculture

Projeter par les loisirs Perception d’un lieu : quels loisirs autour de l’étang

42 Augé, Claude, dictionnaire de 1930 cité dans Dumazedier, Joffre , Vers une civilisation du loisir ?, Édition du Seuil, Paris, 1962, 310 pages, p 24.

Le loisir est l’ensemble des « distractions, occupations auxquelles on se livre de son plein gré, pendant le temps qui n’est pas pris par le travail ordinaire. »

Années 1880 - 1930 : Charnière importante avec la démocratisation et démultiplication du temps de loisir

Le loisir appartient au temps non réservé au travail et aux obligations. Entièrement désintéressés, les loisirs permettent : - le délassement ou l’abandon de soi vers le repos et la contemplation. - le divertissement dans une démarche active, ludique et amusante. - le développement de soi, de son esprit dans une recherche intellectuelle et d’apprentissage.

Loisir ety : licere en latin pour le verbe être permis. Ce concept renvoie donc bien souvent à la liberté et à l’oisiveté et en même temps à un certain privilège de disposer de ce temps pour faire ce que l’on en veut.

Délassement Divertissement Développement

0 50 100

200

300 m

Gratuites ou payantes, en extérieur ou en intérieur, ces activités plongent le concerné dans l’assouvissement d’une passion ou d’un plaisir. La pratique est active ou consciemment inactive sans tomber dans le sommeil. L’étang, son parc et la zone commerciale alentour sont donc entièrement dédiés à la pratique des loisirs. Ensemble, ils proposent à tous, un large choix. La restauration ou le couchage participent au développement du loisir. Certains aménagements et constructions permettent ainsi la pratique de ces loisirs alors que certains se contentent d’exister et de s’organiser autour d’associations et de rencontres.

Loisirs commerรงants

Loisirs en plein air Loisirs aquatiques

Commercial

Projeter par les loisirs Perception d’un lieu : quels loisirs autour de l’étang

1990 : Création du Golf municipal - 320 licenciés et 213 adhérents

Faisons ensemble le tour de l’étang, des activités et pratiques qu’il propose. On peut presque en dégager quatre espaces bien distincts, correspondant aux quatre points cardinaux. La limite nord agit pleinement en tant que seuil fin et direct entre le parc et le reste de la ville. L’étendue aqueuse est ici similaire à un front de rue et participe donc à la promenade. La zone est exclusivement pavillonnaire et invite aux loisirs par la pratique de la marche ou du vélo. Cette démarche permet également de se rendre plus loin, peut-être jusqu’au Golf municipal. Ce denier est également géré par la municipalité. À l’une de ses entrées, près du vivier, l’étang propose un aménagement de mise à l’eau pour des petits bateaux.

Front de rue Pavillonnaire

Face Nord

46 1936 : Création de l’association Le Sou des écoles - 30 membres

Projeter par les loisirs Perception d’un lieu : quels loisirs autour de l’étang

2007 : Naissance de l’association Les Amis de Rémi - 40 adhérents

Esplanade Évènement

Cette large esplanade est libre de tout aménagement outre un simple chemin de terre pour les cyclistes et promeneurs et quelques arbres nouvellement plantés. Une simple cabane de pierre et de bois accueille en son sein des sanitaires ouverts au public. Ainsi, il laisse libre cours à l’imagination des familles qui se laissent prendre par le jeu ou la contemplation, la rencontre. Ce grand espace dégagé est le lieu de nombreux évènements et réunions des associations. C’est entre autre le cas pour les missions caritatives des Amis de Rémi ou les séances de cinéma en plein air organisées l’été au profit de voyages pour les enfants scolarisés.

Face Est

Projeter par les loisirs Perception d’un lieu : quels loisirs autour de l’étang

Années 1960 : Création de l’association Amicales de boules de la Croix Meyssant - 40 adhérents

L’espace sud qui borde la rocade, est bien plus boisé que les autres. Il est le lieu de maintes activités comme des sports avec des machines de musculation disposées là ou de rencontre avec les multiples tables de piquenique. La mairie a même mis à disposition un barbecue afin de minimiser tout risque d’incendie. Ailleurs, ils ne sont en effet pas autorisés. Enfin, au milieu de ces arbres, on peut trouver une aire de jeux pour enfants ainsi qu’un terrain de pétanque. Un petit cabanon de bois propose un snack pour se désaltérer et se nourrir durant la belle saison. Cette multitude d’arbres crée une bonne séparation et protection visuelle et auditive vis à vis de la dynamique de la rocade. Ils apportent également une richesse végétale et de l’ombre afin se préserver de la chaleur.

Boisé Loisirs

Face Sud

Projeter par les loisirs Perception d’un lieu : quels loisirs autour de l’étang

1997 : Naissance de l’association Amis de l’Étang - 10 adhérents

Au pied de la butte du cimetière, un second étang, plus petit que le premier accueille presque l’intégralité des poissons et des pêcheurs. Une fine bande de terre, surmontée d’un rideau végétal, sépare les deux étendues d’eau. C’est de ce côté que se trouve la cabane des pêcheurs, point de chute de l’association qui gère la délivrance des permis de pêche et la pisciculture. C’est ici que le rythme le plus lent s’impose aux promeneurs. Un vivier permet la reproduction des espèces de poissons présent dans les deux étangs. Il marque aussi l’emplacement de la prise d’eau dans le Vizézy alimentant l’ensemble du système aqueux.

Petit étang Pêche

Face Ouest

52 Pavillon et Belvédère : Marquer le point de vue, abriter des intempéries, laisser voir et finalement cadrer. Offrir un espace ouvert mais couvert en guidant le regard pour proposer une lecture de ce paysage.

Projeter par les loisirs Ré-aménager la limite : Vers quel programme ?

Pontons de contemplation : Dépasser la limite, surplomber la surface, s’offrir au paysage devant soi, s’abandonner à la contemplation... Proposer un espace de rencontre au-dessus de la surface, quelques tables et juste l’horizon qui s’offre à soi. Clubhouse et écuries : Proposer un dernier moyen de parcourir les environs avec les chevaux. Offrir un espace de convivialité en bordure de ruisseau et en léger surplomb de l’étang. Agrandir le regard d’un côté come de l’autre. Gradins et parc à vélos :

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Pérennité d’un espace de gradins pour apporter un confort de l’assise durant les évènements. Entretenir et stocker les vélos pour alterner les promenades.

Pavillon et belvédère Pontons de contemplation

Clubhouse et écuries Gradins et parc à vélos

Projeter par les loisirs Ré-aménager la limite : questionner les lectures de paysage

54 Le projet, ici, est également l’occasion de changer la lecture actuelle du paysage en proposant de nouveaux points de vue. Gagner de la hauteur, créer des masques, dépasser les limites... inviter à la contemplation sans pour autant rester totalement inactif. Tout simplement magnifier le paysage par le loisir et ses pratiques.

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Diagramme des VUes Superposées Projection

Diagramme des VUes Intérieures État des lieux

Diagramme des VUes Extérieures État des lieux

56 Augé, Claude, dictionnaire de 1930 cité dans Dumazedier, Joffre , Vers une civilisation du loisir ?, Édition du Seuil, Paris, 1962, 310 pages. Bachelard, Gaston, L’eau et les rêves, Édition José Corti, Mayenne, 1942, 380 pages. Degorge, Jean-Noël, Les milieux humides dans la Loire, Publication de l’Université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 1995, 380 pages. Dumazedier, Joffre, Vers une civilisation du loisir, Éditions du Seuils, Paris, 1962, 310 pages. Archer, Nadine, Barou, Joseph, Bayle, Maurice, Chabry, Martine, De Robert, Louison, Ferret, Francisque, Frery, Alice, Gentil Perret, Pierre, Jacquemont, Muriel, Latta, Claude, Lefebvre-Sagnard, Sophie, Peyer, Lucien, Pouzols-Napoléon, Philippe, Vially, Marcel, Savigneux, hier et aujourd’hui, Éditions Maury, Savigneux, 2005, 157 pages.

Bibliographie

Paquot, Thierry, Géopolitique de l’eau : hommage à Gaston Bachelard, Éditions Eretopia, Paris, 2016, 112 pages. Toma, François, Coquillard, Hervé, Cretin, Claude, Degorge, Jean-Noël, Diakhaté, Mouhamadou, Etlicher, Bernard, Gonon, Marguerite, Lebreton, Jean-Dominique, Le Griel, Alain, Suchel, Jean-Bernard, Terrot, Gérald, Paysages et milieux naturels de la Plaine du Forez, Publication l’Université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 1984, 312 pages. Savigneux Info, n°59, décembre 2011, Bulletin annuel d’informations municipales de Savigneux, 26 pages. Savigneux Info, n°61, décembre 2013, Bulletin annuel d’informations municipales de Savigneux, 28 pages. Scott Brown, Denise, Venturi, Robert, Learning from Las Vegas, MIT Press, Cambridge, 1977, 192 pages

Maurice Félix Thiollier (1842-1914) Industriel stéphanois, laissant son affaire à son associé pour se consacrer à la photographie. Membre actif de la commission des Beaux-Arts de SaintÉtienne. Il répertorie l’ensemble des monuments architecturaux urbains et de la Plaine, aussi bien industriels que ruraux mais capture aussi les paysages très contrastés des étangs.

Tadashi Kawamata ( 1 9 5 3 - a u j . ) Plasticien japonais qui réalise des œuvres à caractère in situ et souvent imposantes à travers le monde entier, mais surtout à Tokyo ou Paris, où il enseigne aux Beaux-Arts depuis 2007. Il introduit souvent une dimension architecturale par la notion de la marche ou de la cabane et par l’utilisation de bois de récupération.

Christophe Gonnet ( 1 9 6 7 - a u j . ) Plasticien et sculpteur, il exerce principalement sur l’ensemble du territoire français mais il a également eu l’occasion d’intervenir en Allemagne ou en Angleterre. Il enseigne à l’ensa de Lyon depuis 2008. Ces travaux s’inscrivent dans une démarche de réalisations in-situ ou avec les interactions entre les hommes et le temps.

Biographies des artistes

François-Auguste Ravier (1814-1895) Peintre Lyonnais et précurseur du mouvement impressionniste. Il se fixe à Morestel où il est séduit par la luminosité des paysages de zones humides. Il en représente les reflets et impressions du moment. Peintures de la plaine continentale révélant une nature sauvage et marine.