NUMÉRO SUR LE RENOUVEAU DYNAMISER LA TRANSITION DU CANADA • NOUS NE POUVONS CONTINUER DE CONTOURNER L’ICEBERG RENOUVELER LA RELATION POUR OBTENIR DES RÉSULTATS
ASSOCIATION CANADIENNE DE L'ÉLECTRICITÉ – LE RÉSEAU 2021 – RENOUVEAU
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ÉTAT DE L’INDUSTRIE CANADIENNE DE L’ÉLECTRICITÉ 2021
Ce rapport donne un aperçu de la conjoncture, indique les mesures que doit prendre l’industrie et présente des recommandations destinées à aider le secteur canadien de l’électricité à continuer d’offrir à tous les Canadiens un approvisionnement en électricité sûr et durable tout en s’adaptant à une évolution rapide du paysage énergétique.
LIRE LE RAPPORT! http://www.electricite.ca/soti2021
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Table des matières Message de la rédactrice en chef.......................................................................................... 4 Dynamiser la transition du Canada : à la recherche d'une stratégie d'électrification.......................................................................................................... 6 Créer les conditions propices à une véritable réconciliation avec les peuples autochtones........................................................................................................... 8 L’hydrogène vert : un élément clé de la transition vers l’énergie propre au Canada....................................................................................................10 L’économie bleue : conversation avec Elisa Obermann...............................................12 Progresser sur le front de la carboneutralité d’ici 2050...............................................14 Création du marché de l’électricité de demain..............................................................15 Nous ne pouvons continuer de contourner l’iceberg : passons à l’action pour atteindre la carboneutralité!.......................................................................16 Vers la carboneutralité : Manitoba Hydro prête à se conformer aux lignes directrices fédérales............................................................................................18 Le pré de pollinisation d'Hydro Ottawa : un projet de régénération de l'environnement..................................................................................................................20 Graines de changement : plus vastes travaux de remise en état de terres sauvages menés par AltaLink dans le parc national de Banff................22 La technologie à la rescousse pour résoudre un problème de longue date......................................................................................................24 Cap sur le rebranchement : adapter l'assistance mutuelle aux nouveaux défis...................................................................................................................25 Renouveler la relation pour obtenir des résultats : le partenariat canado-américain dans le domaine de l’électricité......................................................26 Prêts à intervenir : l’électricité et les nouvelles cybermenaces................................28 Un renouveau articulé autour de notre raison d’être et de nos valeurs................31 Une nouvelle ère pour l’Association canadienne de l’électricité..............................36 Coup d'œil sur le balado de l'ACE : The Flux Capacitor.................................................38 Atteindre nos objectifs grâce à la diversité......................................................................42 Que pouvons-nous apprendre de Tommy Douglas dans l’optique des changements climatiques?............................................................................................44 Renouvellement des relations avec les communautés autochtones du Nord...............................................................................................................46 Réflexions sur une année tumultueuse et sur la façon dont les compagnies d’électricité canadiennes sont passées à l’action................................47 Un nouveau chapitre pour le tout premier poste de Calgary...................................48 Miser sur le stockage par batterie : première entreprise du monde à déployer le megapack de Tesla............................................................................................49
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Message de la rédactrice en chef - Rewa Mourad Conseillère en communications et en diversité, Association canadienne de l'électricité Lorsque j’ai commencé à réfléchir au thème qui est à l’honneur cette année, à savoir le renouveau, cet exercice m’a déstabilisée. S’agissait-il d’un appel à penser autrement et à mettre de côté nos idées préconçues de ce que pourrait être l’innovation dans le secteur énergétique, en particulier dans un monde caractérisé par des interruptions imprévues et sans précédent? Ou alors s’agissait-il, comme l’évoque le préfixe « re » dans le mot « renouveau », d’une invitation à retrouver le confort de méthodes éprouvées, même si elles sont prévisibles, voire non viables? Ma réponse à ce paradoxe s’inspire des systèmes de renouvellement de l’environnement avec lesquels nous allons sûrement renouer de nouveau malgré d’innombrables violations, perturbations et suspensions. L’engagement du gouvernement du Canada à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 ne pourra se concrétiser sans la participation d’un secteur de l’électricité déterminé à produire, à transporter et à distribuer de l’énergie propre. Pour ce faire, nous devons garder bien en vue un renouvellement de nos engagements, de nos stratégies et de notre infrastructure. L’édition 2021 de la revue Le Réseau, qui est consacrée au renouveau, s’intéresse au point de convergence entre la durabilité, la planification stratégique, les collaborations à court terme et les partenariats à long terme. Le choix de ces sujets et de plusieurs autres est dicté par l’obligation qui incombe à notre secteur de préparer un avenir plus propre.
J’espère que vous trouverez ces articles très intéressants, au moment même où nous envisageons tous d’incarner le renouveau. Rewa Mourad
LE Réseau RÉDACTRICE EN CHEF Rewa Mourad GRAPHISTE Patrick Farley REPRÉSENTANTS DES MEMBRES AltaLink Capital Power ENMAX Evolugen Fortis Inc. Hydro Ottawa IESO Manitoba Hydro Saint John Energy SaskPower COLLABORATEUR SPÉCIAL Shawn McCarthy MEMBRES DU PERSONNEL DE L’ACE Francis Bradley Channa Perera Michael Powell Daniel Gent Diana Dominique Jay Wilson Justin Crewson Leah Michalopulos Shahrzad Simab Robin Yee Joelle Lancaster Rewa Mourad COMMANDITAIRES Bierer Meters Contact Point 360 G&W Electric Hitachi ABB Infosys MNP Oracle Osmose Redline Rexel Tantalus
L’Association canadienne de l’électricité
Fondée en 1891, l’Association canadienne de l’électricité (ACE) est le porte-parole national du secteur de l’électricité en constante évolution au Canada, auquel il sert de tribune. Elle contribue au succès de ses membres sur les scènes régionale, nationale et internationale. Les membres de l’ACE assurent la production, le transport et la distribution d’énergie électrique destinée à leurs clients industriels, commerciaux, résidentiels et institutionnels.
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Dynamiser la transition du Canada à la recherche d'une stratégie d'électrification - Shawn McCarthy Conseiller principal, Sussex Strategy Group
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e respect de l’engagement du Canada à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 repose sur notre capacité à décarboniser le réseau d’électricité, puis à utiliser l’électricité comme source d’énergie pour les transports, le chauffage domestique et les activités industrielles qui sont actuellement tributaires de combustibles fossiles à forte teneur en carbone.
Pour mener à bien cette tâche titanesque, il faudra adopter une stratégie nationale dans le cadre d’un partenariat réunissant les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les milieux d’affaires et les communautés autochtones.
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Selon le gouvernement fédéral, afin que la stratégie d’électrification soit efficace, le Canada devra doubler, voire tripler sa production d’électricité non polluante, tout en investissant massivement dans l’infrastructure nécessaire pour le transport et la distribution de l’électricité propre ainsi que dans de nouvelles bornes de recharge pour les utilisateurs finaux. Et toutes ces mesures s’ajoutent à d’énormes investissements au titre de l’efficacité énergétique qui sont nécessaires dans l’ensemble de l’économie. Dans le budget qu’elle a déposé le 19 avril, Chrystia Freeland, ministre fédérale des Finances, a prévu une panoplie de dépenses et de mesures fiscales qui accéléreront l’effort d’électrification dans plusieurs domaines. Son budget – le premier budget libéral en deux ans – a couronné sept mois de dépenses et d’engagements accrus dans le domaine de l’action climatique, qui remontent au discours du Trône de septembre dernier.
Ce qui manque, toutefois, c’est une vue d’ensemble reliant les dépenses, les impôts et les taxes pour former un tout cohérent. « Il y a énormément d’action, explique Michael Powell, viceprésident des relations gouvernementales à l’Association canadienne de l’électricité. Nous avons besoin d’une stratégie nationale clairement définie. » D’après lui, le plan d’action doit être articulé autour des trois piliers du secteur de l’électricité : la fiabilité, la durabilité et l’abordabilité. Parmi les secteurs clés dans lesquels le budget prévoit de nouvelles dépenses, mentionnons les 5 milliards de dollars sur sept ans accordés à l’Accélérateur net zéro du Fonds stratégique pour l’innovation, les 964 millions prévus pour la modernisation du réseau ainsi que les investissements destinés à faire progresser une technologie faisant appel à l’hydrogène ou à la biomasse qui contribuera à l’effort de décarbonisation. Même si peu de fonds ont été prévus pour le développement de petits réacteurs modulaires par l’industrie nucléaire, le gouvernement fédéral s’est engagé à adopter une stratégie à l’appui des efforts de développement provinciaux. Le gouvernement fédéral a aussi fait plusieurs annonces concernant l’infrastructure. Toutefois, le défi est de taille. Selon une estimation établie dans un rapport publié en 2018 par le Conference Board du Canada, le pays devrait investir 1,7 billion de dollars dans l’infrastructure du réseau pour atteindre les objectifs climatiques de 2050, qui étaient moins ambitieux que celui de la carboneutralité. Une semaine avant le dépôt du budget, la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) a annoncé qu’elle financerait le projet de raccordement électrique sous le lac Érié, soit une ligne de transport d’électricité sous-marine qui reliera l’Ontario aux gigantesques marchés de PJM aux États-Unis. Ce projet de Fortis Inc., le premier projet d’infrastructure de transport de la BIC, se chiffre à 1,7 milliard de dollars. D’après Ehren Cory, président-directeur général de la BIC, d’autres projets suivront. Selon Noel Voykin, président et chef de la direction de Northwest Territories Power Corp., le gouvernement fédéral a également réaffirmé dans le budget son engagement à l’égard de l’infrastructure énergétique dans le Nord.
« L’infrastructure d’électricité dans les Territoires du Nord-Ouest est vieillissante, ajoute M. Voykin. Il faut investir afin de la remettre à niveau et de remplacer des actifs importants. » Noel Voykin souligne que le gouvernement fédéral a participé au financement de plusieurs projets par l’entremise du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada (PIIC). Il a toutefois exhorté ce gouvernement à élargir la portée du programme afin de laisser plus de temps aux compagnies d’électricité pour leur permettre de mieux estimer le coût des grands projets d’infrastructure avant de lui demander un soutien financier. D’après Brandy Gianetta, vice-présidente des politiques à l’Association canadienne de l’énergie renouvelable, le gouvernement fédéral analyse maintenant toutes ses mesures de relance économique à travers le « prisme du climat », si bien que l’énergie renouvelable et les autres technologies propres auront un rôle important à jouer.
Jusqu’à présent, le secteur de l’électricité s’est démarqué dans les efforts d’atténuation du changement climatique déployés par le Canada. D’après le Rapport d’inventaire national 2021 produit par Environnement et Changement climatique Canada, nos émissions totales de gaz à effet de serre ont augmenté de 3,3 % entre le moment de la ratification de l’Accord de Paris par le gouvernement fédéral en 2016 et 2019. En revanche, les émissions du secteur de l’électricité ont diminué de 18 % entre 2016 et 2019. Elles affichent une réduction phénoménale depuis 2005, de l’ordre de 48 %, en grande partie en raison de l’abandon des centrales au charbon en Ontario. La première étape, soit la décarbonisation du réseau, va bon train. Le secteur doit maintenant passer à la deuxième étape, qui consiste à améliorer l’efficacité et à électrifier les principaux secteurs de l’économie.
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Créer les « conditions » propices À UNE « VÉRITABLE » réconciliation avec les peuples autochtones - Channa S. Perera Vice-président des affaires réglementaires et des pratiques exemplaires, Association canadienne de l’électricité
Le passé
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e n’est un secret pour personne : les peuples autochtones du Canada souffrent depuis des siècles. En effet, les communautés autochtones canadiennes sont depuis longtemps aux prises avec de nombreuses difficultés – racisme systémique et discrimination ainsi que manque d’accès à des logements abordables et à de l’énergie propre. Voilà des problèmes qu’il ne faut pas laisser perdurer. Nous avons tous la responsabilité d’agir et d’amorcer maintenant une réelle réconciliation avec les peuples autochtones. Vous vous demandez peut-être ce que cela signifie et comment vous pouvez apporter votre contribution. Le parcours de la réconciliation exige plusieurs « actions » de la part des gens, des entreprises, des gouvernements et des instances juridiques.
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On pourrait citer en exemple, à une extrémité de ce spectre, l’amélioration des compétences individuelles au sujet de la culture autochtone et, à l’autre, les mesures gouvernementales à grande échelle, comme reconnaître les injustices passées subies par les peuples autochtones, négocier des traités modernes et des ententes sur les revendications territoriales, accorder aux peuples autochtones le droit à l’autodétermination et favoriser leur autonomie gouvernementale. Il s’agit sans aucun doute d’enjeux fondamentalement complexes, mais le moment est venu pour nous de prendre des mesures concrètes. S’il est impossible d’effacer le passé, nous pouvons apprendre de nos erreurs, remettre en question le statu quo et créer les « conditions » propices au succès et à la réconciliation.
Travailler à un avenir meilleur
Les relations du Canada avec les peuples autochtones continuent d’évoluer et de s’épanouir, mais non sans susciter la controverse à l’occasion.
La reconnaissance et l’affirmation des droits et des titres des peuples autochtones en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 ont marqué un tournant dans les relations du Canada avec ces peuples et jeté les bases pour la création des « conditions » propices à la réconciliation. En effet, depuis l’adoption de cette loi, on observe une croissance exponentielle de la connaissance de la culture, des valeurs et des traditions des Autochtones, de leurs droits et titres, notamment ceux liés à la propriété des terres, et des façons dont nous pouvons travailler efficacement ensemble comme partenaires. Cette volonté d’en apprendre davantage sur les peuples autochtones et leur culture a eu un effet bénéfique sur le secteur de l’électricité. Comparativement au passé lointain, les travailleurs du secteur connaissent aujourd’hui beaucoup mieux la culture autochtone, comprennent mieux les fondements des droits et des titres des Autochtones, reconnaissent davantage la relation de ces peuples avec leur terre et, qui plus est, respectent leur conception du monde, en particulier le principe des sept générations en matière de prise de décisions. La connaissance et le respect de ces concepts de base ont donné lieu à une gamme d’initiatives mutuellement bénéfiques dans le secteur de l’électricité. Entre autres, les membres du secteur ont mené des consultations préliminaires constructives auprès des communautés autochtones locales; participé avec elles à des coentreprises et à des partenariats capitalistiques; donné aux Autochtones un accès à des emplois, à des études et à une formation; assuré leur participation à la chaîne d’approvisionnement et au processus de passation de marchés; et offert à leurs propres dirigeants et employés une formation sur la culture autochtone. Bon nombre de ces initiatives figurent dans le recueil d’initiatives d’implication des Autochtones mises en place par les membres, publié en 2020 sous le titre Prise de mesures : Collaboration avec les collectivités autochtones. L’avenir des relations du secteur de l’électricité avec les communautés autochtones s’annonce radieux. D’après le rapport intitulé Accelerating Transition publié en 2020 par le réseau Indigenous Clean Energy, près de 2 500 projets de production d’énergie auxquels sont associés des Autochtones ont démarré ou en sont à l’étape de la planification. De ce nombre, 197 projets de moyenne ou grande envergure portent sur la production d’énergie propre. Pour l’avenir, le Conference Board du Canada estime que le secteur de l’électricité devra investir environ 1,7 billion de dollars d’ici 2050 afin d’assurer un avenir énergétique résilient et sobre en carbone. Cet investissement sans précédent que doit faire le secteur représente une possibilité formidable pour les communautés autochtones. Nous devons faire en sorte que ces communautés deviennent des partenaires pour assurer leur propre avenir énergétique. L’avenir est très prometteur, mais il reste beaucoup de travail à réaliser. Nous avons besoin d’un soutien continu de tous les ordres de gouvernement ainsi que d’une définition claire et sans ambiguïté des attentes concernant la consultation des Autochtones et leur participation à de grands projets. Nous avons besoin que les gouvernements provinciaux et leurs organismes de réglementation de l’énergie autorisent les entreprises à prendre de l’expansion dans les régions nordiques et éloignées malgré l’absence de masse critique. Toutes ces mesures sont essentielles, car l’accès à un approvisionnement fiable et sûr en électricité propre constitue un premier pas vers de l’eau propre, une meilleure éducation, des soins de santé améliorés, un développement économique plus vigoureux, de meilleurs emplois et, à terme, une meilleure qualité de vie pour de nombreuses communautés autochtones. Un avenir plus brillant nous attend, mais nous devons commencer activement à créer ces « conditions » propices à une véritable réconciliation.
Travailler à l’intérieur du cadre constitutionnel canadien
Même si la Loi sur les Indiens demeure l’une des lois fédérales de portée particulièrement grande régissant les questions autochtones, le Canada entretient avec les peuples autochtones des relations uniques en leur genre fondées sur des droits protégés en vertu de la Constitution, qui sont reconnus et affirmés par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Bien que ces droits ne soient pas définis dans la Constitution, la jurisprudence – avant et après le rapatriement de la Constitution – précise la portée des droits et des titres autochtones, notamment ceux issus de traités dans des affaires comme Calder et al. v. B.C. Attorney General (1973) et R. c. Sparrow (1990). La jurisprudence se rapportant à ces droits continue d’évoluer, mais il reste encore beaucoup à faire pour se réconcilier avec les peuples autochtones. Depuis les années 1990, la Commission royale sur les peuples autochtones et la Commission de vérité et réconciliation ont suggéré plusieurs façons de promouvoir une réconciliation véritable. En 2015, la Commission de vérité et réconciliation a exhorté le gouvernement du Canada, au nom de tous les Canadiens, à élaborer conjointement avec les peuples autochtones une proclamation royale de réconciliation, en vertu de laquelle les parties s’engageraient à adopter et à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones comme cadre de réconciliation. Près de six ans après la publication des appels à l’action de cette commission, le gouvernement fédéral va de l’avant avec la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies par l’entremise du projet de loi C-15 qui, sous réserve de plusieurs différences clés, est semblable à la législation adoptée en 2019 par le gouvernement de la Colombie-Britannique. La Déclaration des Nations Unies vise des objectifs louables et elle continuera de contribuer à l’interprétation des lois et de la common law, mais la loi de mise en œuvre fédérale n’est pas sans failles. Signalons entre autres son incidence sur l’obligation qui incombe au Canada de consulter les peuples autochtones comme l’a établi la jurisprudence concernant l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. La législation proposée ne donne pas de lignes directrices en matière d’interprétation sur bon nombre d’enjeux clés, ce qui pourrait nuire à la progression du Canada vers la réconciliation. En créant les « conditions » propices à la réconciliation, le gouvernement fédéral doit confirmer la jurisprudence canadienne actuelle, qui est fondamentale pour la réconciliation avec les peuples autochtones, et non embrouiller son interprétation ni rendre cette jurisprudence non applicable.
La voie à suivre
Le passé du Canada en ce qui a trait aux questions autochtones est décevant – c’est le moins qu’on puisse dire. Toutefois, le chemin qui s’ouvre devant nous laisse entrevoir une lueur d’espoir. Il y a maintenant au Canada une « aura » de réconciliation inspirée par les mesures proactives de citoyens, d’entreprises, de gouvernements, d’institutions juridiques et d’autres membres de la société civile. Nous devons saisir cette possibilité historique et contribuer à inaugurer une ère de réconciliation fondée sur la reconnaissance des droits autochtones, notamment des droits à l’autodétermination et à l’autonomie gouvernementale, comme pierre angulaire du changement. Et nous devons le faire à l’intérieur de notre cadre constitutionnel unique en son genre qui reconnaît et affirme déjà les droits des Autochtones.
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Comment Evolugen contribuera-t-elle à guider la transition du Canada vers l’énergie propre? En collaboration avec Gazifère Inc., une entreprise du groupe Enbridge, Evolugen a récemment annoncé l’un des plus grands projets canadiens d’injection d’hydrogène vert dans un réseau de distribution de gaz naturel au Québec. Pour y parvenir, les deux entreprises ont l’intention de combiner leur expertise et leur infrastructure : Evolugen exploite l’un des portefeuilles d’énergie renouvelable les plus importants au pays, tandis que Gazifère est l’un des deux seuls distributeurs de gaz naturel au Québec. Nous avons annoncé notre projet de construction et d’exploitation d’une usine d’une capacité d’environ 20 MW pour produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau. En plus de contribuer à réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre (GES), cette installation générera des retombées considérables à l’échelle régionale, provinciale et nationale. L’usine sera construite dans le secteur de Masson, à Gatineau, au Québec, à proximité des centrales hydroélectriques d’Evolugen, qui alimenteront l’électrolyseur. Selon les estimations, une capacité d’environ 425 000 GJ d’hydrogène vert sera ainsi rendue disponible pour injection dans le réseau de distribution de gaz naturel de Gazifère, ce qui fait de ce projet le premier du genre au Canada.
L’HYDROGÈNE VERT UN ÉLÉMENT CLÉ DE LA TRANSITION VERS L’ÉNERGIE PROPRE AU CANADA - Rémi Moreau Vice-président, Affaires publiques et développement durable, Evolugen, une société de Brookfield Renewable Partners L.P.
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hez Evolugen, nous estimons que le développement durable et la progression de la transition énergétique du Canada vont de pair. À titre de fournisseur de solutions d’énergie renouvelable, nous sommes conscients de l’importance des ressources que nous exploitons et de la nécessité de limiter les répercussions négatives tout en privilégiant des solutions durables pour nos clients et les générations actuelle et à venir. À titre de propriétaire-exploitant d’installations hydroélectriques, solaires et éoliennes dans l’ensemble du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, Evolugen propose une expertise en développement variée pour mettre en œuvre des solutions à faibles émissions de carbone. Notre paysage énergétique en constante évolution nous amène à remettre sans cesse en question les façons traditionnelles d’exercer nos activités. Comme la lutte contre le changement climatique est inévitable, notre secteur doit s’adapter pour bâtir un avenir durable.
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En plus d’éviter le rejet d’environ 15 000 tonnes métriques de GES annuellement, le projet aura d’importantes retombées économiques localement, entre autres en créant de nouveaux emplois et en générant des recettes fiscales foncières supplémentaires. Ce projet novateur représente la première phase de la création d’un écosystème régional de l’économie verte axé sur la production, la distribution et la consommation d’hydrogène vert. Grâce au soutien continu de l’administration municipale et des gouvernements fédéral et provincial, nous sommes bien placés pour mettre à profit de nombreux atouts stratégiques, notamment l’accès à des ressources naturelles et le savoir-faire de la main-d’œuvre locale. Non seulement le projet cadre avec l’objectif gouvernemental d’atteindre d’ambitieuses cibles en matière de transition énergétique, mais aussi la collaboration avec Gazifère permet à Evolugen de réaliser son objectif de contribuer à l’accélération de cette transition.
Débouchés en perspective pour l’hydrogène vert Le Québec est bien placé pour devenir un important chef de file de la production et de la consommation d’hydrogène vert, à plus forte raison du fait de sa grande capacité de production d’énergie renouvelable. Compte tenu du solide portefeuille d’énergie renouvelable diversifié d’Evolugen, nous aimerions aussi explorer et accroître le développement d’hydrogène vert partout au pays. À la lumière de son large éventail d’applications actuelles et futures, l’hydrogène s’impose comme technologie privilégiée pour décarboniser l’économie canadienne.
Au Canada, Evolugen possède et exploite actuellement 61 installations de production d’énergie renouvelable, dont 33 centrales hydroélectriques, 4 parcs éoliens et 24 parcs solaires. En tant que leader de l’industrie des énergies renouvelables, l’entreprise offre des solutions durables axées sur l’accélération de la transition vers un avenir sobre en carbone au pays. Evolugen est une société de Brookfield Renewable Partners L.P., l’une des plus importantes entreprises d’énergie renouvelable cotées en bourse au monde.
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L’économie bleue conversation avec Elisa Obermann - Jay Wilson Directeur de la production et de la gérance de l’environnement, Association canadienne de l'électricité
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ous avez peut-être vu ou entendu en 2020 une nouvelle expression employée plus fréquemment dans les annonces gouvernementales : l’économie bleue. Pour moi, c’était une toute nouvelle expression. Plus je la voyais ou l’entendais, plus j’étais curieux. Cette expression a vraiment attiré mon attention et j’étais impatient d’en savoir plus et de comprendre ce qu’elle signifierait pour ceux qui consacrent leur temps à réfléchir aux océans bordant notre pays et à la production d’électricité canadienne. La meilleure personne avec qui discuter de ce sujet est sans doute Elisa Obermann, directrice générale de Marine Renewables Canada (MRC). Cet organisme établi à Halifax, en Nouvelle-Écosse, contribue depuis 2004 au développement de projets portant sur les énergies renouvelables sur les côtes canadiennes. Elisa a manifestement certaines observations intéressantes à formuler à propos de l’économie bleue.
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Jay Wilson – ACE : Elisa, je suis ravi de discuter avec vous aujourd’hui. Pour commencer, j’aimerais que vous précisiez ce que signifie l’économie bleue pour le secteur de l’électricité. Elisa Obermann – MRC : Merci Jay. Une économie bleue signifie que l’on utilise les ressources marines de façon plus durable et plus productive. Nous pouvons y parvenir en améliorant notre compréhension des ressources et des écosystèmes et en les coordonnant mieux. Les océans sont fortement touchés par le changement climatique. Les énergies marines renouvelables font partie de la solution, car nos projets contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
JW : Alors, en quoi consistent les énergies marines renouvelables? Comment produisent-elles de l’électricité? EO : Les énergies marines renouvelables englobent l’énergie des vagues, l’énergie des marées, l’énergie des courants et l’énergie éolienne en mer. Toutes ces formes d’énergie permettent de produire de l’électricité en exploitant le mouvement de l’eau ou du vent. L’énergie des marées est intéressante parce que c’est un phénomène très régulier. Nous savons à la minute près l’heure de la marée montante et de la marée descendante tous les jours. Pour la gestion du réseau, il est vraiment utile de savoir quand exactement l’énergie sera produite jour après jour. C’est pourquoi il s’agit d’un bon complément aux sources intermittentes comme l’énergie éolienne ou solaire, qui peuvent varier un peu plus. JW : Nous avons un très long littoral au Canada. Quelle est l’ampleur des possibilités qui s’offrent à nous? EO : Le Canada bénéficie de quelques avantages qui en font un lieu de prédilection pour les énergies marines renouvelables. Nous avons le plus long littoral au monde. Certains Canadiens vivent en région éloignée près d’un océan ou d’un cours d’eau. Nous voyons aussi une foule de possibilités de déployer ces énergies pour réduire le recours au diesel dans les communautés éloignées. À elle seule, l’énergie des marées permettrait de produire 35 700 MW d’électricité propre. Nous avons également la baie de Fundy, qui est reconnue comme ayant les marées les plus hautes au monde. Deux fois par jour, 160 milliards de tonnes d’eau de mer entrent dans la baie et s’en retirent. Puisque ce débit est supérieur à celui de l’ensemble des cours d’eau douce à l’échelle mondiale, on peut facilement imaginer la quantité d’électricité qu’il serait possible de produire. Selon une estimation prudente, la baie de Fundy à elle seule permettrait de produire 2 500 MW. C’est énorme! À titre de comparaison, la Nouvelle-Écosse en entier peut produire environ 3 000 MW. JW : Qu’en est-il des régions qui ne se trouvent pas sur le littoral? Peuvent-elles tirer parti des énergies marines renouvelables et de l’économie bleue?
JW : D’accord. Alors, comment pouvons-nous apporter notre contribution? Quelles sont les principales difficultés liées à la mise en valeur et au déploiement des énergies marines renouvelables au Canada dans la poursuite de l’objectif d’une économie bleue? EO : Bon nombre d’activités se pratiquent sur le littoral, entre autres la pêche, le tourisme, la navigation de plaisance et certains loisirs. Nous devons nous assurer de pouvoir continuer à pratiquer ces activités, tout en réduisant nos répercussions sur les écosystèmes qui répondent à nos besoins. Pour ce faire, il faut d’abord mieux comprendre ces activités et leurs répercussions. C’est pourquoi la recherche sera un élément clé des mesures qu’il reste à prendre. Et nous avons besoin de politiques plus claires. Comme les énergies marines renouvelables sont relativement nouvelles, le Canada ne s’est pas encore doté d’un cadre réglementaire bien défini. Les investisseurs doivent être en mesure de voir que le projet pourrait être réalisé dans un laps de temps raisonnable, faute de quoi ils n’investiront pas! Afin de bénéficier des avantages des projets sur le plan climatique et de stimuler le développement économique, nous avons besoin d’une voie à suivre. JW : Quelles autres parties travaillent dans le domaine? Y a-t-il des pays dont nous pourrions nous inspirer pour trouver des idées? EO : Plusieurs autres pays, notamment le Royaume-Uni, ont aussi pris les devants dans le secteur des énergies marines renouvelables. Des cadres réglementaires, des centres d’essai et des mesures de soutien stratégiques ont joué un rôle clé. De plus, l’industrie et le gouvernement ont collaboré pour établir un programme conjoint de réduction des risques environnementaux, ce qui contribue aussi à réduire les risques liés aux investissements. Cette volonté de travailler ensemble et d’aller de l’avant est essentielle pour faire progresser les nouvelles technologies. Nous nous efforçons de favoriser une coordination et une collaboration accrues sur ce front au Canada.
EO : Bien sûr. Premièrement, toutes les provinces et tous les territoires comptent des cours d’eau qu’ils pourraient exploiter. Deuxièmement, la chaîne d’approvisionnement des énergies marines renouvelables s’étend jusqu’au cœur du pays. Ces énergies requièrent des services d’ingénierie, des composites, des logiciels et bien d’autres expertises et équipements que peuvent fournir des entreprises établies au centre du pays – ce qui est synonyme de création d’emplois et de développement économique. Enfin, le changement climatique ne varie pas en fonction de la provenance des émissions. Si les régions côtières, où que ce soit, peuvent réduire leurs émissions grâce à ces énergies, l’effet positif se fera sentir partout dans le monde. JW : Elisa, je vous remercie beaucoup! Si des gens souhaitent en savoir plus, comment peuvent-ils communiquer avec vous? EO : Je vous en prie. Je suis sur Twitter à @ElisaObermann. L’adresse URL de notre site Web est https://marinerenewables. ca/about-us/overview/.
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En Alberta, la province où elle a vu le jour, Capital Power abandonnera les centrales au charbon en 2023 – soit près de six ans avant la date butoir imposée par le gouvernement. Pour y parvenir, elle convertira au gaz naturel sa centrale Genesee et accroîtra son parc de production d’énergie renouvelable en réalisant ses deux premiers projets d’énergie solaire au Canada et en construisant de nouveaux parcs éoliens.
Progresser sur le front de la carboneutralité d’ici 2050 - Sian Barraclough Vice-présidente, Stratégie et durabilité, Capital Power
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hez Capital Power, nous sommes déterminés à offrir l’énergie responsable de demain. Mais qu’est-ce que cela signifie? Capital Power prend des mesures pour contribuer à la transition mondiale vers la carboneutralité en collaboration avec ses employés, les collectivités locales, les investisseurs, les administrations publiques, le milieu scientifique, ses partenaires, les communautés autochtones et d’autres intervenants. À l’heure actuelle, l’entreprise fait des recherches et des investissements et tire parti d’innovations à l’avant-garde de l’industrie pour décarboniser son parc de centrales thermiques de calibre mondial, tout en accroissant son portefeuille de production d’énergie renouvelable.
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Installation phare de Capital Power, la centrale Genesee est un véritable carrefour d’innovation. L’entreprise y investit près d’un milliard de dollars afin de mettre à niveau deux de ses trois groupes turbo-alternateurs pour utiliser la meilleure technologie de gaz naturel à cycle combiné qui soit et de convertir entièrement au gaz naturel le groupe turbo-alternateur à pression supercritique. La remise à niveau des trois groupes augmentera de 560 mégawatts (MW) la puissance nette de la centrale, ce qui portera à 1 360 MW sa capacité de production d’énergie de base disponible en tout temps pour alimenter les collectivités, l’économie et les services essentiels en Alberta. L’un des aspects particulièrement intéressants du projet de remise à niveau tient au fait que les groupes turbo-alternateurs pourront produire de l’hydrogène (on prévoit une proportion de 30 % d’hydrogène lorsque les travaux seront achevés, qui pourrait passer à 95 % à terme moyennant un coût minimal) et permettront le captage de carbone. Grâce à cette dernière caractéristique, il sera possible de mettre en œuvre les plus récentes technologies de décarbonisation dès qu’elles deviendront rentables. Après la remise en service et la conversion au gaz naturel, les émissions de gaz à effet de serre à la centrale Genesee diminueront d’environ 3,4 millions de tonnes par an par rapport à celles de 2019. Capital Power en est très fière. En parallèle aux efforts que nous déployons pour décarboniser notre parc thermique, nous accroissons notre parc de production d’énergie renouvelable. Nous avons annoncé nos premiers projets de centrales solaires au Canada, plus précisément en Alberta, soit Strathmore Solar (40,5 MW) et Enchant Solar (75 MW), qui représentent respectivement des investissements de 50 et de 90 millions de dollars. Dans ces projets, nous mettrons à profit l’expérience acquise dans notre parc solaire aux États-Unis afin de poursuivre la diversification de notre portefeuille d’énergie renouvelable et d’offrir aux collectivités et aux entreprises canadiennes de nouvelles possibilités de s’approvisionner en électricité d’origine solaire. Les deux projets devraient être achevés en 2022. Nous avons aussi annoncé trois projets solaires totalisant 160 MW en Caroline du Nord. De plus, nous prévoyons deux nouvelles phases pour l’agrandissement de notre parc éolien Whitla Wind en Alberta, soit Whitla Wind 2 (97 MW) et Whitla Wind 3 (54 MW), qui représentent respectivement des investissements de 165 et 92 millions de dollars. Lorsque les trois phases seront achevées vers la fin de 2021, la puissance de cette installation éolienne atteindra 353 MW, ce qui en fera la plus puissante installation du genre dans la province. Tous ces investissements permettent à Capital Power de respecter son engagement à assurer un avenir durable et sobre en carbone. L’entreprise contribue résolument et en toute transparence à la poursuite de l’objectif de carboneutralité d’ici 2050 – à la fois en assurant aujourd’hui un approvisionnement en électricité fiable et en investissant dans l’énergie responsable de demain.
Capital Power (TSX: CPX) est une entreprise nord-américaine de production d’énergie axée sur la croissance dont le siège social est établi à Edmonton, en Alberta. Elle met sur pied, acquiert, possède et exploite des installations de production d’énergie faisant appel à diverses sources. La puissance des installations de Capital Power dans l’ensemble de l’Amérique du Nord totalise plus de 6 400 MW.
Création du marché de l’électricité de demain - Sarah Roger Conseillère principale en communications, Programme de renouvellement du marché, Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE)
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ettre à jour le système d’exploitation de notre téléphone intelligent, ce n’est pas très compliqué, et nous en retirons des avantages à long terme. Sa mise à jour nous permet de profiter de nouvelles fonctions, d’améliorer la performance de l’appareil et de réparer des bogues. En omettant de mettre à jour ce système d’exploitation, non seulement nous n’aurions pas accès aux nouvelles fonctions, mais aussi notre téléphone intelligent pourrait commencer à fonctionner au ralenti et nécessiter des réparations coûteuses au fil du temps. Il en va de même pour les marchés ontariens de l’électricité. Ils ont besoin d’une mise à jour pour permettre une meilleure harmonisation avec ceux des autres provinces et des États américains, remédier à des inefficacités connues et jeter les bases de l’intégration de futures technologies. Les marchés de gros de l’électricité remontent à près de 20 ans. Leur conception a fait l’objet d’améliorations importantes au fil des ans mais, désormais, des changements plus fondamentaux s’imposent. En 2002, le charbon, l’énergie hydroélectrique et l’énergie nucléaire étaient les principales sources de production d’électricité. Les clients n’avaient alors pas beaucoup d’outils ni de technologies pour comprendre ou gérer leur consommation de cette ressource. Depuis, de nouvelles technologies ont vu le jour, de nouveaux concurrents sont entrés sur le marché, les centrales au charbon ont été abandonnées, le rythme du changement s’est accéléré, la demande est devenue plus difficile à prévoir et les clients participent davantage à la gestion de leur consommation d’électricité. Tout comme les téléphones intelligents, les marchés de l’électricité doivent suivre le rythme des développements révolutionnaires qui surviennent à l’échelle du secteur pour nous permettre de continuer à répondre aux besoins de ceux qui y exercent leurs activités et maximiser les avantages pour les clients. C’est précisément la finalité du Programme de renouvellement du marché de la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE), qui est conçu de manière à réaliser des gains d’efficacité opérationnelle substantiels et à appuyer le réseau de l’avenir. La mise en œuvre de ce programme pluriannuel se traduira par des bénéfices appréciables pour le réseau et les abonnés ontariens – selon les prévisions établies, les avantages devraient se chiffrer à 800 millions de dollars au cours des dix premières années.
Par exemple, l’un de ces gains d’efficience sera possible grâce à la mise en place d’un marché journalier, où les participants présenteront des offres d’achat et de vente pour le lendemain. Ainsi, tous les intervenants seront mieux préparés aux activités en temps réel. Ce type de marché, nouveau en Ontario, est déjà implanté dans la plus grande partie de l’Amérique du Nord. Une amélioration de l’ordonnancement et de l’engagement des ressources devrait permettre de générer la majeure partie des gains d’efficience, soit plus de 500 millions de dollars sous forme d’économies uniquement. Le renouvellement des marchés ontariens de l’électricité créera une plateforme plus efficiente et souple qui permettra à la province de mieux utiliser ses actifs en place. En outre, grâce à ces changements, les participants aux marchés actuels et futurs pourront prévoir les besoins et favoriser l’adoption de solutions novatrices qui les aideront à s’attaquer aux problèmes émergents. Par ailleurs, le renouvellement réduira les interventions et les paiements hors marché et rendra plus transparent le flux des coûts dans le marché. Grâce à l’augmentation de la transparence et de la certitude opérationnelle, les participants aux marchés actuels et aux nouveaux marchés recevront des signaux d’investissement plus clairs. L’opinion exprimée par les intervenants a été au cœur de la conception des marchés de l’électricité actualisés. Elle nous a amenés à intégrer de nouvelles exigences en matière de rapports, à améliorer les processus et à assouplir le mode de fourniture de l’énergie. La SIERE continue de collaborer en toute transparence avec les intervenants sur diverses tribunes pour s’assurer que le renouvellement du marché aboutira à des solutions avantageuses pour le secteur et pour les clients.
La SIERE veut constamment entendre de nouvelles voix. Si vous souhaitez en apprendre plus sur les possibilités qui s’offrent à vous grâce à ces efforts, consultez la page ieso.ca/market-renewal.
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Nous ne pouvons continuer de contourner l’iceberg passons à l’action pour atteindre la carboneutralité! - Michael Powell Vice-président des relations gouvernementales, Association canadienne de l’électricité
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’eût été la pandémie de COVID-19, les catastrophes naturelles planétaires causées par le changement climatique auraient été la grande nouvelle de 2020.
Le début de l’année a été marqué par un continent littéralement en feu. La saison des feux de brousse en Australie a fracassé des records, avec plus de 18 millions d’hectares ravagés – ce qui représente environ 50 % de plus que la superficie du sud de l’Ontario. Un peu plus tard dans l’année, la saison des ouragans dans l’Atlantique a égalé un sommet avec un nombre de tempêtes si élevé que l’on a manqué de noms pour les désigner. Le monde a aussi égalé le record de l’année la plus chaude.
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À la fin de 2020, l’iceberg A-68a, qui s’était détaché trois ans plus tôt d’une plateforme de glace flottante dans l’Antarctique et avait deux fois la superficie du Luxembourg, a semblé s’approcher des eaux peu profondes à proximité de l’Île de Géorgie du Sud. À cet endroit, l’iceberg risquait de bloquer les voies d’accès à la nourriture pour les centaines de milliers de manchots, de phoques et d’oiseaux marins qui y habitent. Il aurait ainsi détruit la vie marine microscopique qui est à la base d’autres parties de l’écosystème et créé des dommages irréversibles sur notre planète. Cet iceberg a fini par se briser en morceaux et par s’échouer ailleurs. Plus de peur que de mal – cette fois-ci à tout le moins.
Collectivement, nous sommes comme ces manchots. Nous vivons notre vie pendant qu’une colossale métaphore glacée représentant un changement climatique d’origine humaine se cache à l’abri des regards, en faisant peser sur nous la menace d’un changement existentiel et catastrophique. Fort heureusement, nous avons une certaine capacité d’action. Nous semblons enfin disposés à intervenir. Le grand engagement consiste maintenant à « atteindre la carboneutralité d’ici 2050 », ce qui signifie qu’en somme, aucun nouveau gaz à effet de serre (GES) ne sera rejeté dans l’atmosphère. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura aucune émission de GES. En fait, les émissions de GES seront compensées par le CO2 extrait de l’atmosphère grâce à des émissions négatives. Au Canada, le gouvernement fédéral s’est engagé à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Il a même présenté un projet de loi pour officialiser cette cible. L’administration Biden considère le changement climatique comme l’une des quatre catastrophes convergentes qui menacent les États-Unis et elle s’est engagée à construire davantage d’installations de production d’énergie renouvelable pour rendre le réseau américain carboneutre d’ici 2035. L’industrie emboîte aussi le pas : Shell a annoncé qu’elle prévoit atteindre le pic de sa production de pétrole d’ici 2025; pour sa part, General Motors – qui résistait depuis toujours aux efforts axés sur l’établissement de normes plus strictes en matière de rendement du carburant – s’est engagée à commercialiser 30 modèles de véhicules électriques. Il est facile de nous fixer une cible, mais comment nous y prendre pour l’atteindre? À l’heure actuelle, les émissions annuelles de GES au Canada se chiffrent à environ 730 mégatonnes. Par définition, la carboneutralité signifie que l’on doit les réduire à zéro, malgré la croissance démographique et économique. C’est tout un défi! Et, en fin de compte, la voie que nous prendrons pour atteindre la carboneutralité sera fonction, d’une part, de la façon dont les technologies modernes verront le jour et deviendront rentables et, d’autre part, du moment où cela se produira. Inévitablement, cette démarche se traduira par une consommation accrue d’électricité. Le réseau d’électricité canadien est déjà l'un des plus propres au monde. Plus de 80 % de l’électricité produite au pays ne génère pas d’émissions. De fait, notre secteur a déjà réduit ses émissions de près de 50 % depuis 2005. C’est un bon point de départ, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. À l’heure actuelle, d’après le nouveau plan climatique du gouvernement du Canada, l’électricité ne représente qu’environ un cinquième du portefeuille énergétique du Canada. Nous devons passer à l’action. Par la suite, il ne faudra pas nous arrêter. Pour l’essentiel, le problème n’est pas de mettre au point de nouvelles technologies. L’Institut canadien pour des choix climatiques a analysé 60 trajectoires qui, à son avis, permettraient au pays d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Ce groupe de réflexion financé par le gouvernement a classé comme « valeurs sûres » ou « paris risqués » diverses mesures de réduction du carbone.
Il considère comme des valeurs sûres toutes les mesures associées à une augmentation de la consommation d’électricité à court terme. Par contre, la réalisation des mesures considérées comme des « paris risqués » est incertaine. La « faisabilité technique » fait peser sur les décideurs le fardeau de l’action. Pour permettre l’expansion du réseau d’électricité, ceux-ci devront adopter une politique claire et cohérente du fait que les entreprises prévoient que les investissements en capital seront considérables. Le gouvernement du Canada a indiqué clairement que tous les efforts de relance économique après la pandémie viseront non seulement à remettre les Canadiens au travail, mais aussi à faire progresser des dossiers de grande envergure, en particulier la lutte contre le changement climatique. Si nous rebâtissons en neuf, il est logique de rebâtir en mieux. Le budget déposé en avril par le gouvernement fédéral, qui est articulé autour du nouveau plan climatique, propose de nouveaux programmes et prévoit une cible plus ambitieuse pour la réduction des émissions de GES de l’ordre d’au moins 40 %. Comme je l’ai déjà mentionné, l’administration Biden accorde aussi une grande priorité aux émissions de GES et considère le changement climatique comme l’une des quatre catastrophes convergentes qui menacent son pays. Les États-Unis ont déjà pris des mesures à cet égard : ils ont réintégré l’Accord de Paris sur le climat et le président a promulgué le jour même de son arrivée au pouvoir un décret ordonnant à l’administration fédérale de s’attaquer aux objectifs climatiques et prévoyant l’atteinte de la carboneutralité dans le secteur de l’électricité d’ici 2035. En outre, les efforts consacrés à l’infrastructure seront axés sur la lutte contre le changement climatique et la production d’énergie plus propre. À quels investissements devrions-nous accorder la priorité? Le rapport intitulé État de l’industrie canadienne de l’électricité, que publie l’ACE chaque année, recense des mesures qui s’imposent – entre autres la mise au point et la commercialisation de technologies comme le stockage d’énergie, les petits réacteurs modulaires, l’hydrogène ainsi que le captage et l’utilisation de carbone. De plus, nous devrons repenser le mode de réglementation de notre secteur, tout en nous assurant de mettre en place un réseau qui est non seulement propre, mais aussi abordable et fiable. Un plan global pour l’électrification devrait être au cœur de cette démarche. Il s’agit là d’une occasion unique en son genre. Le gouvernement et le secteur sont prêts à faire des choix qui peuvent nous mettre sur la voie d’un avenir plus durable. En unissant nos efforts, nous pouvons aménager un réseau d’électricité qui répondra aux besoins de demain. Il nous faut déployer des efforts pour saisir cette occasion et éviter de laisser notre destin être dicté à notre insu par des questions qui échappent à notre contrôle – comme les palmipèdes en smoking qui sont en péril dans l’Atlantique Sud.
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Vers la carboneutralité Manitoba Hydro prête à se conformer aux lignes directrices fédérales - Scott Powell Directeur des communications d'entreprise, Manitoba Hydro
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râce à son abondante hydroélectricité propre renouvelable, le Manitoba est bien placé pour être à l’avant-garde de la lutte contre les changements climatiques au pays reposant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). La stratégie climatique du gouvernement fédéral, énoncée dans un rapport de près de 90 pages intitulé Un environnement sain et une économie saine, présente un plan pour atteindre, voire dépasser la cible de réduction des émissions prévue dans l’Accord de Paris (réduction de 30 % en 2030 par rapport aux niveaux de 2005) et mettre en place l’assise qui permettra d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
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« Il s’agit de la stratégie de lutte contre les changements climatiques la plus vaste jamais élaborée par un gouvernement fédéral au Canada, affirme Kristel Arnold, responsable de la politique énergétique à Manitoba Hydro. Et nous atteignons déjà certains objectifs fixés dans cette stratégie. » Même si ce n’est pas forcément intentionnel, depuis toujours, l’infrastructure électrique du Manitoba ne rejette pratiquement pas de GES, car la plupart des centrales produisent l’électricité en tirant parti du débit naturel des cours d’eau de la province. Ainsi, jusqu’à tout récemment, les faibles émissions provenant de la production d’hydroélectricité étaient donc davantage un produit dérivé du développement plutôt qu’un choix stratégique.
Une énergie propre pour un avenir propre
Les émissions de GES générées par les activités de Manitoba Hydro représentent moins de 1 % de celles de la province, lesquelles correspondent elles-mêmes à moins de 3 % des émissions de GES à l’échelle du pays. En 2019, les émissions de GES de l’entreprise se sont chiffrées à 0,11 mégatonne, soit moins de 0,1 % de celles du secteur canadien de l’électricité.
Volume moyen de CO2 par GWh généré par les compagnies d’électricité américaines
Volume moyen de CO2 par GWh généré par les compagnies d’électricité canadiennes
459 135 TONNES
Volume de CO2 par GWh généré par Manitoba Hydro
0,4 TONNE
TONNES
L’électricité produite par les centrales au fil de l’eau de Manitoba Hydro est l’une des énergies les plus propres au Canada.
Pour répondre à la future demande et respecter les modalités des ententes d’exportation, la compagnie d’électricité continue de trouver de nouvelles sources d’énergie propre et renouvelable. Au terme des travaux de construction échelonnés sur sept ans, le premier groupe turbo-alternateur de la nouvelle centrale de Keeyask a été mis en service le 16 février 2021. « L’électricité produite par la centrale de Keeyask renforce la position enviable de l'entreprise dans le monde sobre en carbone de demain, affirme Jay Grewal, président-directeur général de Manitoba Hydro. Près de 98 % de notre électricité est déjà produite à partir d’énergie hydroélectrique propre renouvelable et pratiquement sans émissions de carbone – ce qui représente un énorme avantage pour notre province alors même que l’Amérique du Nord s’efforce de réduire ses émissions de carbone. »
Améliorations à venir
Les changements climatiques sont dans le collimateur de Manitoba Hydro depuis les années 1980. Il y a plus de 25 ans que l’entreprise met à profit son expertise technique et sa connaissance approfondie du marché pour appuyer l’élaboration, l’évaluation et la mise en œuvre de normes, de règlements, de lois, de programmes à participation volontaire et de marchés visant à réduire les émissions de GES. La stratégie de lutte contre les changements climatiques adoptée par Manitoba Hydro consiste à accroître la production des centrales actuelles et à constamment examiner la façon dont l’énergie éolienne ou solaire et toute une gamme de nouvelles technologies dans le domaine de l’électricité (par exemple les batteries et les systèmes de bioénergie) peuvent s’intégrer à la planification de l’approvisionnement en énergie.
En vertu de sa stratégie à long terme, Manitoba Hydro continue également de surveiller les tendances concernant l’électrification des transports et l’adoption de thermopompes, de systèmes géothermiques ainsi que d’autres technologies énergétiques et de planifier en conséquence. En outre, elle publie périodiquement un rapport sur les changements climatiques pour donner un aperçu des mesures qu’elle prend sur ce front. La plus récente édition a été publiée en 2020. « Manitoba Hydro souhaite demeurer un chef de file de la lutte contre les changements climatiques dans le secteur de l’électricité alors que nous nous dirigeons vers un monde carboneutre », ajoute M. Grewal.
Manitoba Hydro est l’une des plus importantes sociétés provinciales intégrées de distribution d’électricité et de gaz naturel au Canada. Pratiquement toute l’électricité produite dans les 15 centrales hydroélectriques de cette société d’État provinciale est propre et renouvelable.
Lorsque les sept groupes turbo-alternateurs de la centrale de Keeyask seront en service, ils produiront en moyenne 4 400 gigawattheures d’électricité par an, ce qui en fera la plus puissante centrale au Manitoba. Cette centrale est le fruit d’un partenariat regroupant Manitoba Hydro et quatre Premières Nations – les Nations cries de Tataskweyak et de Fox Lake et les Premières Nations de War Lake et de York Factory. Ces partenaires sont connus collectivement sous le nom de « Keeyask Hydropower Limited Partnership ».
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LE PRÉ DE POLLINISATION D'HYDRO OTTAWA UN PROJET DE RÉGÉNÉRATION DE L'ENVIRONNEMENT - Morgan Barnes Conseiller, Médias et affaires publiques, Hydro Ottawa
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l’échelle de l’Amérique du Nord, les populations de papillons monarques, d’abeilles et d’autres pollinisateurs diminuent rapidement en raison des herbicides, des pesticides, du changement climatique et de la réduction des habitats pollinisateurs naturels. Laissez-moi vous parler d’oiseaux, d’abeilles, de fleurs, d’arbres et… d’une compagnie d’électricité! Cette association peut paraître saugrenue à première vue, mais les compagnies d’électricité sont particulièrement bien placées pour remettre en état les environnements pollinisateurs compte tenu du grand nombre de couloirs de services publics et de propriétés qui se trouvent dans les territoires qu’elles desservent, sans oublier les kilomètres de lignes électriques et d’emprises en bordure des routes.
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De plus, la gestion de la végétation dans les couloirs de services publics est compatible avec le type de végétaux propices à la pollinisation. Sur un terrain de 24 acres situé sur le chemin Cambrian, dans le secteur sud de la ville, Hydro Ottawa a mis en chantier en 2019 un nouveau poste de transformation, le plus grand ayant jamais été aménagé sur le territoire de la Ville. Cette nouvelle installation vise à répondre à la demande future, car on prévoit que les besoins en électricité dans la collectivité augmenteront de plus du double au cours des 20 prochaines années en raison de l’aménagement prévu de zones résidentielles et commerciales. Cette nouvelle demande s’ajoutera à celle du nouveau centre de distribution d’Amazon, dont la charge atteindra 10 mégawatts. Une grande partie du terrain sur lequel se trouve le poste aurait pu demeurer vacante, mais les responsables du projet à Hydro Ottawa se sont demandé s’il serait possible de l’affecter à une utilisation plus inspirante.
« Nous avons vu là une occasion de poser un geste qui pourrait véritablement contribuer au bien-être de notre collectivité et de notre environnement, déclare Guillaume Paradis, dirigeant principal de la distribution d’électricité à Hydro Ottawa. Nous ne voulions pas laisser en friche cette parcelle de terrain. Lorsque l’ingénieur chargé du projet a lancé l’idée d’un pré de pollinisation, nous nous sommes dit qu’il s’agissait de l’option idéale : elle nous permettrait non seulement d’assurer un approvisionnement en électricité fiable dans un secteur en pleine croissance dans notre ville, mais aussi de le faire de façon créative et écoresponsable. » Comme le nouveau poste de transformation n’occupe que cinq acres sur ce terrain, Hydro Ottawa s’est associée avec la Ville d’Ottawa, l’Office de protection de la nature de la vallée Rideau et la Fédération canadienne de la faune pour créer l’un des plus vastes prés de pollinisation du genre dans l’est de l’Ontario. En vertu de l’entente conclue entre les partenaires, Hydro Ottawa devrait faire ensemencer au printemps 2021 une zone de 15 acres adjacente au poste de transformation pour la convertir en pré de pollinisation. En outre, 2 750 arbres ont été plantés en 2020 dans une zone de quatre acres grâce au concours de l’Office de protection de la nature de la vallée Rideau. Le tiers de l’approvisionnement alimentaire mondial est tributaire de la pollinisation. En partant du principe que les pollinisateurs sont essentiels non seulement à notre existence même, mais aussi à celle de notre planète, la Fédération canadienne de la faune s’attache à sensibiliser le public. Elle offre aussi un soutien technique aux agriculteurs et aux membres de l’industrie alimentaire canadienne afin de mettre au point des pratiques sans danger pour les pollinisateurs et de formuler des recommandations en matière de politiques agricoles. La protection d’habitats favorisant le rétablissement des populations de pollinisateurs sauvages est à l’avant-garde de ces efforts. « Il y a un énorme potentiel de création d’habitats pour les pollinisateurs dans les emprises, par exemple le long des routes, des lignes de transport d’électricité et des gazoducs et même sur des terrains privés, souligne Tracey Etwell, spécialiste en écologie de la restauration à la Fédération canadienne de la faune. En misant sur la puissance des partenariats que nous avons établis avec les administrations publiques, les gestionnaires d’emprises routières et de couloirs de services publics et d’autres entreprises et propriétaires fonciers, nous pouvons préparer un avenir et un écosystème plus durables pour les pollinisateurs. Ces partenariats très fructueux illustrent ce que l’on peut accomplir. » Hydro Ottawa fournit le terrain et prend en charge les coûts du projet, y compris la préparation du site, la sélection du mélange de semences d’espèces indigènes, l’ensemencement effectué par des professionnels et l’entretien annuel pendant cinq ans. Ce projet montre que l’entreprise prend des mesures concrètes pour réduire sa propre empreinte environnementale et contribuer à une vaste transition vers une économie plus verte dans la capitale nationale.
Non seulement Hydro Ottawa est le principal producteur d’énergie verte appartenant à une municipalité en Ontario, mais aussi elle a figuré au palmarès des employeurs les plus écolos au Canada neuf fois au cours des dix dernières années dans le cadre du concours des 100 meilleurs employeurs au Canada. « Il s’agit de revenir à nos racines et de nous rappeler d’abord pourquoi nous travaillons dans le domaine, explique Bryce Conrad, président et chef de la direction d’Hydro Ottawa. Bien sûr, notre principale responsabilité consiste à assurer un service d’électricité sûr et fiable à prix abordable, mais nous devons le faire de manière à protéger notre environnement et à atténuer nos répercussions sur le milieu. Nous prenons en compte le changement climatique dans toutes nos activités de planification et de prise de décisions. Un projet comme celui du pré de pollinisation cadre avec notre vision d’un avenir plus radieux et plus sain pour Ottawa. Notre collectivité bénéficiera pendant nombre d’années des avantages environnementaux qui en découleront. » Cet engagement en faveur de l’environnement représente une excellente nouvelle pour l’Office de protection de la nature de la vallée Rideau, l’un des 36 offices de protection de la nature de l’Ontario chargés de favoriser la régénération, la mise en valeur et la gestion des richesses naturelles des bassins hydrographiques dans l’ensemble de la province. « Hydro Ottawa souhaite la même chose que nous : aménager un superbe pré de pollinisation florissant qui assurera la préservation d’espèces végétales et animales indigènes et créer ainsi un environnement plus sain, déclare Meaghan McDonald, coordonnatrice de la planification des milieux lacustres et de l’intendance des rives à l’Office de protection de la nature de la vallée Rideau. Il est parfois difficile de trouver des plantes indigènes, mais les gens d’Hydro Ottawa ont compris dès le départ que le succès du projet repose sur la pérennisation et le respect de l’environnement naturel. » Le poste de transformation entrera en service en 2022. Le secteur sud d’Ottawa aura alors de l’électricité en abondance. En outre, certaines portions du pré de pollinisation seront en fleurs et prêtes à accueillir de nombreuses espèces, entre autres les oiseaux et les abeilles qui en feront leur habitat. Dans les efforts qu’elle déploie afin d’obtenir les meilleurs résultats possible pour sa collectivité, Hydro Ottawa prouve qu’aucune plante ni aucun animal n’est trop petit pour être considéré comme digne de notre intérêt et que de belles perspectives peuvent émerger de la symbiose.
À Hydro Ottawa, nous estimons qu’il est de notre responsabilité de contribuer à bâtir une capitale dynamique et durable. Cette philosophie englobe nos propres activités et les répercussions qu’elles ont sur l’environnement et les collectivités où nous vivons et travaillons. Nous prenons extrêmement au sérieux la santé et la sécurité de nos employés, de nos clients et de notre ville. Par conséquent, nous veillons à prendre des décisions qui priorisent l’environnement comme facteur déterminant de notre vision de la réussite.
La Ville d’Ottawa a déclaré l’état d’urgence climatique en 2019. De plus, le Comité permanent de la protection de l’environnement, de l’eau et de la gestion des déchets de la Ville a demandé qu’un examen de la situation des espèces pollinisatrices soit mené et que des recommandations lui soient présentées à cet égard. Le pré de pollinisation cadre très bien avec ces efforts.
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DES GRAINES de changement Plus vastes travaux de remise en état de terres sauvages menés par AltaLink dans le parc national de Banff - Amanda Sadleir Gestionnaire des communications, AltaLink
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our AltaLink, la grande aventure débute véritablement en 2009, lorsque l’entreprise élabore un plan d’action pour ce qui deviendra le plus vaste projet de remise en état de terres sauvages de son histoire. Brent Sandhu, chef de projet principal, participe depuis le début à ce projet visant à reconstruire la ligne de transport d’électricité d’AltaLink, appelée « 551L », dans le parc national de Banff. « En 2016, lorsque Parcs Canada nous a donné le feu vert, il y avait déjà quatre ans que nous planifiions les travaux, se rappelle M. Sandhu. Nous devions reconstruire la ligne de transport 551L sur un terrain difficile dans les montagnes, en traversant un site du patrimoine mondial de l’UNESCO et le principal parc national du Canada. Il nous fallait donc gérer les arbres et les autres végétaux le long d’une emprise de 60 kilomètres, tout en prenant bien soin de protéger la faune, les végétaux et les habitats aquatiques. »
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La ligne de transport 551L, qui relie les postes de Banff et de Lake Louise, traverse les zones écosensibles de la vallée de la Bow dans le parc national de Banff. Elle alimente en électricité de multiples infrastructures touristiques de calibre mondial qui accueillent plus de quatre millions de visiteurs par an. La reconstruction de cette ligne avait pour objet de réduire les pannes de courant dans ces destinations touristiques et d’éviter les contacts entre les arbres et la ligne afin d’assurer la sécurité et la fiabilité du réseau de transport d’électricité dans le secteur pendant de nombreuses années. En collaboration avec Parcs Canada, l’équipe de spécialistes d’AltaLink a réalisé une étude d’impact détaillée unique en son genre qui a permis de recenser très précisément les contraintes environnementales à l’emplacement des 450 ouvrages échelonnés dans l’emprise actuelle. En raison de l’empiétement par les arbres, de l’érosion et des inondations dans certaines zones, l’équipe a proposé des mesures d’atténuation propres aux emplacements visés.
Des spécialistes de la faune, de la végétation et des ressources aquatiques et culturelles ont tous participé à l’élaboration et à l’approbation de l’étude d’impact détaillée. Comme la ligne de transport se trouve entre deux destinations touristiques de renommée mondiale, l’étude d’impact a aussi examiné des mesures d’atténuation destinées à préserver l’expérience des visiteurs et l’esthétique naturelle le long de la Promenade de la vallée de la Bow. Elle a notamment comporté une analyse de la visibilité à partir de belvédères très fréquentés. Comme dans toutes les zones écosensibles où AltaLink exerce ses activités, l’équipe a travaillé en collaboration avec des spécialistes de la biologie et de la botanique pour recenser les principales composantes des écosystèmes. Ensuite, en ayant recours à un équipement spécialisé et à des pratiques de gestion exemplaires, l’entreprise a poursuivi les travaux durant l’hiver pour réduire les impacts sur ces écosystèmes. AltaLink a mis en place une puissante installation de production d’énergie de secours au poste de Lake Louise pour maintenir l’alimentation en électricité pendant les travaux. En raison de sa taille, cette installation devait être approuvée par Parcs Canada et par l’Alberta Utilities Commission (AUC). Les groupes électrogènes d’une longueur de 55 pieds, permettant de fournir 10 millions de watts au village de Lake Louise et aux zones situées à l’ouest de Banff, occupaient une superficie de la taille d’un terrain de football. Les travaux de reconstruction ont été achevés en mars 2020, mais la remise en état de l’emprise visant à préserver l’intégrité écologique du parc national constituait un volet important du projet.
Les travaux de remise en état étaient hors du commun. Nous avons d’abord dû prélever des graines dans le secteur, puis les semer et les faire croître en pépinière pendant une période pouvant atteindre trois ans. Nous avons ensuite planté les semis dans l’emprise de manière à maintenir l’intégrité écologique du parc national. Les travaux de construction de la ligne sont achevés, mais nous tous, à AltaLink, attendons avec impatience de voir croître les semis dans l’emprise. « AltaLink s’est engagée à surveiller la remise en état, en collaboration avec Parcs Canada, pendant trois ans après les travaux de construction, explique Brent Sandhu. Le but est de s’assurer que les efforts de remise en état sont efficaces. » La reconstruction de la ligne de transport 551L dans le parc national de Banff comporte plusieurs volets tout à fait exceptionnels pour AltaLink. L’analyse environnementale a porté sur plusieurs facettes des impacts durant la construction ainsi que sur les étapes des travaux de remise en état menés dans le cadre du projet. C’était la première fois que l’entreprise avait dû demander à l’AUC d’approuver une installation de production d’électricité temporaire et il s’agissait jusqu’alors des plus vastes travaux de remise en état de terres sauvages menés par l’entreprise. La modernisation de la ligne de transport 551L montre parfaitement comment AltaLink a mené à bien tous les volets du projet pour offrir un approvisionnement en électricité sûr, fiable et rentable dans une perspective de développement véritablement durable.
AltaLink, principale société de transport d’électricité en Alberta, propose des solutions novatrices permettant de répondre à la demande provinciale d’énergie fiable à prix abordable.
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C’est pourquoi il est sage d’en avoir autour de nous. Le gouvernement fédéral a l’intention de planter des milliards d’arbres – c’est l’une des initiatives sur lesquelles il mise pour lutter contre le changement climatique. Il doit veiller à ce que ces arbres soient plantés à bonne distance des ouvrages et des lignes électriques pour éviter des pannes fréquentes. Le gouvernement devra coordonner avec le secteur de l’électricité ces travaux dont nous bénéficierons mutuellement. La gestion de la végétation se trouve au cœur d’un mouvement de transformation. Comme les compagnies d’électricité déploient de plus en plus d’efforts dans la gérance de l’environnement, la réduction des incendies et l’amélioration de la fiabilité, la technologie les aidera à prendre de meilleures décisions en ce qui concerne ces pratiques. En utilisant des technologies et des systèmes d’information modernes, les compagnies d’électricité ont renouvelé la lutte contre les pannes causées par les arbres. Nous ne sommes plus à l’époque où les travailleurs arpentaient l’emprise à pied et procédaient à des inspections visuelles pour détecter les arbres dangereux. Les satellites, le lidar et les drones sont tous des outils employés dans la lutte contre ce type de pannes.
La technologie à la rescousse pour résoudre un problème de longue date - Daniel Gent Directeur de la fiabilité, de la résilience et de la gestion du risque, Association canadienne de l'électricité
D
epuis plus de trois ans, les arbres sont à l’origine d’environ une panne de courant sur cinq au Canada. Et, depuis plus de cinq ans, ils figurent parmi les principales causes des pannes subies par les Canadiens. La réduction du nombre de pannes attribuables aux arbres constitue un sujet récurrent parmi les spécialistes de la fiabilité. Comme les arbres se régénèrent constamment, ils ne cessent de croître et peuvent causer des pannes plus ou moins étendues en endommageant les lignes de transport et de distribution. En 2019, les interruptions de service subies par les clients pour cette raison se sont chiffrées à plus de 48 millions d’heures. Toutefois, malgré toutes les difficultés qu’ils peuvent poser pour le secteur de l’électricité, grand catalyseur de notre économie, les arbres sont foncièrement bénéfiques. En plus de fournir de l’ombre et de servir à la production de matériaux de construction, ils constituent le principal filtre de carbone sur la planète.
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Combinées avec le suivi et la consignation des précipitations, de la texture du sol, du niveau d’acidité, du taux d’humidité ainsi que des types d’arbres au moyen d’applications de données, ces technologies aident les entreprises à analyser la situation dans son ensemble et à prévoir le taux de croissance des différentes essences dans l’emprise. L’analytique les aide à gérer leurs vastes secteurs d’activité et leur budget pour mieux servir les clients.
Toutes ces pratiques novatrices faciliteront l’élaboration des plans de gestion de la végétation stratégiques dont ces compagnies ont besoin pour améliorer la fiabilité de leur approvisionnement. En adoptant des solutions technologiques avant-gardistes, les compagnies d’électricité peuvent améliorer la performance du réseau, tout en mettant en valeur l’innovation et le service à la clientèle. Une phrase peut résumer ces stratégies :
« Connais ton ennemi et connais-toi toi-même. Même avec cent guerres à soutenir, cent fois tu seras victorieux. » – Sun Tzu, grand stratège militaire Le lidar permet de calculer la distance à laquelle se trouve un objet au moyen de l’impulsion d’un faisceau lumineux qui est ensuite renvoyé vers son émetteur. Il est souvent utilisé pour créer des relevés 3D à haute résolution par balayage laser.
Cap sur le rebranchement adapter l'assistance mutuelle aux nouveaux défis - Joelle Lancaster Conseillère, Affaires réglementaires et infrastructure de réseau Association canadienne de l'électricité
L
e réseau d’électricité constitue un élément essentiel de notre vie quotidienne : il alimente le réveille-matin qui nous tire de notre sommeil, la veilleuse qui éclaire le couloir lorsque nous allons au lit, etc. Un vaste effectif de monteurs de lignes qui réparent les lignes électriques, d’arboriculteurs qui élaguent les arbres dangereux et d’opérateurs qui travaillent dans la salle de commande contribuent à alimenter le réseau, lequel repose sur le bon fonctionnement de l’équipement de production, de transport et de distribution d’électricité. Ce faisant, ils surveillent de près le réseau pour régler de façon aussi sécuritaire et efficiente que possible tout problème interrompant le service d’électricité, par exemple des dommages causés par une tempête. L’adaptation occupe une place permanente dans le secteur de l’électricité. Les monteurs de lignes et les arboriculteurs sont préparés pour s’attaquer aux problèmes qui surviennent à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire de desserte et apporter leur aide dans des situations mettant en péril la distribution fiable d’électricité à leurs voisins. Les ententes d’assistance mutuelle, qui sont à la base de ces activités, renforcent la collaboration entre les diverses compagnies d’électricité, qui envoient leurs monteurs de lignes en renfort pour rebrancher des clients à la grandeur de l’Amérique du Nord en cas de phénomènes météorologiques violents. Ce type d’intervention peut aller d’un arrêt rapide dans une ville voisine pour contribuer à démêler des lignes électriques brisées par une tempête de vent à un long séjour pour effectuer des travaux de réparation majeurs un peu partout en Amérique du Nord, voire encore plus loin. Ainsi, toujours disposés et prêts à parcourir de longues distances afin de reconstruire une infrastructure essentielle, les travailleurs des compagnies d’électricité canadiennes ont participé au rétablissement du courant non seulement du Québec à la Géorgie, de l’Ontario à la Californie et de l’Île-du-PrinceÉdouard à l’Alberta, mais aussi jusqu’aux îles Turques-et-Caïques et à de nombreux autres endroits. Ils sont intervenus lorsque des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes, en raison du changement climatique, accroissaient les besoins des compagnies d’électricité touchées. Tout nouvel environnement suppose de nouveaux défis. Les travailleurs des compagnies d’électricité doivent parfois apprendre à grimper à un poteau électrique en l’absence d’un camion à nacelle ou à se conformer aux nouvelles normes de sécurité applicables à un réseau haute tension différent de celui sur lequel ils sont habitués de travailler.
Au début du printemps 2020, le secteur a dû s’adapter à une nouvelle réalité intense et soudaine. Les compagnies d’électricité s’efforçaient à la fois d’assurer la sécurité de leurs employés et de fournir un approvisionnement en électricité fiable – un service essentiel pour les Canadiens. Parallèlement, dans l’optique des mécanismes d’assistance mutuelle, les compagnies d’électricité ont veillé à ce que leurs employés soient en mesure de répondre aux appels à l’aide dans l’éventualité de conditions météorologiques extrêmes, persuadées que la sécurité de leur personnel constituerait une priorité à chaque étape du processus. Il a été possible de partager les pratiques exemplaires et de surmonter les difficultés grâce aux tribunes transfrontalières réunissant des compagnies d’électricité qui étaient toutes aux prises avec la même pandémie mondiale. Afin que les employés puissent respecter la distanciation physique pendant le trajet vers les régions touchées ou que les travailleurs essentiels puissent traverser la frontière entre le Canada et les États-Unis pour intervenir, les compagnies d’électricité ont uni leurs efforts afin de pouvoir se prêter main-forte mutuellement en cas de besoin. Le secteur de l’électricité doit constamment s’adapter : l’électricité demeurera essentielle à notre vie quotidienne, la société moderne continuera d’évoluer et les défis inévitables nous tiendront sur un pied d’alerte. Les compagnies d’électricité qui appuient le secteur – pour faire face à la pandémie ainsi qu’aux effets à long terme du changement climatique et de l’intensité croissante des phénomènes météorologiques extrêmes – auront encore besoin de collaborer. De fait, la collaboration constitue un élément clé pour appuyer l’adaptation à l’échelle du pays. Le secteur de l’électricité demeure prêt à donner un coup de main, que ce soit pour réparer les lignes électriques d’un voisin ou trouver une nouvelle norme de l’industrie en matière de sécurité.
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Renouveler la relation pour obtenir des résultats le partenariat canado-américain dans le domaine de l’électricité - Robin Yee Gestionnaire, SST, et ancienne conseillère en affaires américaines, Association canadienne de l'électricité
À
première vue, il peut sembler étrange de lire un article sur la relation canado-américaine dans un numéro d’une revue consacré au renouveau. Après tout, la relation très positive et mutuellement bénéfique axée sur le commerce et l’intégration entre le Canada et les États-Unis dans le domaine de l’électricité ne date pas d’hier et elle est stable. Il y a plus de 100 ans que la première ligne de transport transfrontalière a été mise en place! Et, depuis ce temps, le réseau d’électricité canado-américain extrêmement intégré a apporté la prospérité en assurant un service essentiel – un approvisionnement fiable, sûr et à prix abordable en électricité de plus en plus propre – pour alimenter les ménages et les entreprises des deux côtés de la frontière. Or, c’est précisément le renouveau qui explique l’immense succès de cette relation. 26
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Tout comme une amitié qui perdure aux différentes étapes de la vie, la relation canado-américaine s’est renouvelée à maintes reprises pendant que nos deux pays faisaient équipe pour surmonter de nouvelles difficultés et saisir de nouvelles possibilités – création de la North American Electric Reliability Corporation (NERC) pour offrir un réseau plus stable au bénéfice des clients, collaboration dans le cadre du Conseil de coordination du sous-secteur de l’électricité pour s’attaquer à des difficultés qui transcendent les frontières, par exemple les dangers liés aux cybermenaces, et assistance mutuelle dans les moments difficiles, par exemple par suite de tempêtes ou de feux de forêt majeurs. Ainsi, lorsque les tempêtes hivernales ont frappé les États-Unis au début de l’année, des compagnies d’électricité canadiennes étaient prêtes à apporter leur aide et à acheminer de l’électricité supplémentaire aux collectivités américaines qui en avaient le plus besoin.
Même durant la pandémie de COVID-19, la relation s’est renouvelée encore une fois. Les secteurs de l’électricité des deux côtés de la frontière ont collaboré pour relever les défis sans précédent découlant de cette crise sanitaire. Maintenant, alors même que nous envisageons dans la perspective de l’après-pandémie les défis auxquels feront face les décideurs politiques canadiens et américains – relance économique, lutte contre le changement climatique, création d’une société plus juste ou offre d’une électricité plus propre, résiliente et abordable aux clients –, notre relation bilatérale dans le domaine de l’électricité évolue pour nous permettre de relever ces défis grâce à la vigueur de notre partenariat. À titre d’exemple, il serait possible d’assurer un approvisionnement plus fiable en électricité plus propre et à prix plus abordable en jumelant l’électricité de base propre et modulable canadienne avec les ressources éoliennes et solaires intermittentes américaines. Nous pouvons conjuguer nos efforts pour construire l’infrastructure qui nous permettra d’acheminer une électricité propre des deux côtés de la frontière aux clients qui en auront besoin. Nous pouvons construire une économie axée sur l’énergie propre en concertant nos efforts sur des technologies comme les petits réacteurs modulaires ainsi que le captage et l’utilisation du carbone. Nous pouvons nous efforcer ensemble de comprendre comment utiliser l’électricité propre pour alimenter d’autres secteurs, comme celui des transports, et desservir de façon fiable une économie plus électrifiée et branchée. Nous pouvons nous engager conjointement à mettre en œuvre des initiatives de promotion de l’équité, de la diversité et de l’inclusion afin que chaque communauté soit incluse dans notre avenir énergétique collectif. Enfin, nous pouvons continuer de travailler ensemble et avec nos partenaires gouvernementaux pour pouvoir faire tout cela de façon sécuritaire – en protégeant notre réseau contre les nouvelles menaces. Des deux côtés de la frontière, le secteur de l’électricité est prêt pour cet avenir plus radieux. De fait, nous prenons déjà les mesures voulues pour nous y engager résolument. Les décideurs canadiens et américains peuvent se rendre utiles en déterminant comment tirer parti de cette relation au bénéfice des deux pays pour les aider à atteindre des objectifs communs et à éliminer les obstacles inutiles au progrès. C’est pourquoi le premier ministre Trudeau et le président Biden, à l’occasion de leur première rencontre, ont fait preuve de leadership sur ces enjeux importants en annonçant la Feuille de route pour un partenariat renouvelé États-Unis–Canada, annonce qui a été très bien accueillie. Cette feuille de route souligne les avantages de la relation bilatérale dans le domaine énergétique et de son infrastructure hautement intégrée pour l’économie et la sécurité énergétique. Elle fait état d’un engagement à coopérer sur des aspects comme le transport d’électricité propre, qui sera le pilier de nos objectifs économiques et climatiques communs. Depuis plus de 100 ans, le Canada et les États-Unis sont les alliés et les partenaires les plus proches qui soient. En continuant de renouveler et de faire évoluer notre relation bilatérale positive dans le secteur de l’électricité, nous serons prêts à façonner et à alimenter le prochain siècle de prospérité pour toutes les collectivités en Amérique du Nord.
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Prêts à intervenir l’électricité et les nouvelles cybermenaces - Leah Michalopulos Directrice des relations gouvernementales, Association canadienne de l'électricité
U
n approvisionnement en électricité fiable et résilient est essentiel. C’est pourquoi les compagnies d’électricité travaillent 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour alimenter le réseau afin de continuer à nous fournir l’électricité, notamment pour faire fonctionner nos ordinateurs portables. La pandémie a touché toutes les facettes de nos activités et de notre vie personnelle au cours de la dernière année, mais les nouvelles cybermenaces ont peut-être représenté une préoccupation encore plus urgente. Non seulement les auteurs de cybermenaces sont de plus en plus nombreux et leurs moyens, de plus en plus sophistiqués, mais aussi ceux qui sont financés par des États étrangers cherchent fort probablement à renforcer leurs cybercapacités afin de perturber les infrastructures essentielles du Canada. Tel est le message sombre livré par le Centre canadien pour la cybersécurité (CCC) dans son récent rapport intitulé Évaluation des cybermenaces nationales. 28
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Dernièrement, le monde a vu un exemple concret de ce type de menaces lorsque l’attaque contre la chaîne d’approvisionnement de SolarWinds a été mise au jour. En exploitant une vulnérabilité logicielle, les pirates ont pu s’introduire dans les réseaux de gouvernements et d’entreprises pendant plusieurs mois. Cette cyberattaque ne ciblait pas expressément le secteur de l’électricité, mais elle a forcé tous les intervenants à examiner de plus près la sécurité de leurs réseaux ainsi que les chaînes d’approvisionnement connexes. Par ailleurs, comme l’explique le rapport, même si les avancées technologiques améliorent notre qualité de vie à de nombreux égards en stimulant l’innovation et la transformation, les technologies porteuses de croissance telles que l’Internet des objets, l’Internet industriel des objets et l’automatisation entraînent aussi de nouveaux risques de cybersécurité auxquels les entreprises doivent s’adapter.
La plupart de ces risques de cybersécurité ne sont pas nouveaux pour le secteur de l’électricité. C’est la réalité à laquelle il fait face tous les jours en s’efforçant constamment de protéger le réseau contre des menaces dynamiques. Et c’est là une priorité absolue pour les compagnies d’électricité canadiennes. Le secteur prend cette responsabilité très au sérieux. Qu’il s’agisse de se conformer aux normes de cybersécurité comme base de référence, de participer à des tribunes pour mettre en commun les renseignements de sécurité, de continuellement prendre des mesures proactives pour prévenir les atteintes à la sécurité physique et à la cybersécurité ou y réagir, d’intervenir en cas d’événement majeur, de favoriser une culture de la sécurité ou d’investir dans la sécurité physique et la cybersécurité, ce travail ne cesse jamais. En outre, il est essentiel d’établir des partenariats avec le milieu de la sécurité en général, comme le gouvernement du Canada et plus particulièrement le Centre canadien pour la cybersécurité. En raison de la nature intégrée du réseau électrique canado-américain, les Canadiens collaborent aussi avec leurs homologues américains pour en assurer la sécurité. Les deux pays unissent ainsi leurs efforts dans la lutte contre les nouvelles menaces. Toutefois, comme en témoigne l’Évaluation des cybermenaces nationales et la cyberattaque visant SolarWinds, les menaces contre le secteur de l’électricité et le contexte même de ces menaces évoluent constamment. Or, cette évolution a lieu à un moment où l’électricité joue un rôle de plus en plus essentiel et où nous sommes de plus en plus branchés. À mesure que les technologies – comme l’intelligence artificielle et l’intégration de l’Internet des objets – transformeront nos vies personnelle et professionnelle et que les décideurs et les entreprises s’efforceront d’atteindre leurs objectifs en matière d’énergie propre, l’électricité gagnera encore davantage en importance. Et c’est une bonne chose. Plus d’électricité peut stimuler l’innovation – et ainsi créer des emplois et des possibilités pour les Canadiens. Plus d’électricité peut également favoriser la connectivité numérique – et ainsi nous faciliter la vie et améliorer notre productivité. L’électrification peut stimuler la croissance d’une économie propre et nous aider à atteindre nos objectifs climatiques.
Mais rien de cela ne sera possible sans un approvisionnement sûr en électricité. Comme les cybermenaces continuent de se renouveler et d’évoluer, les moyens que nous prenons pour y réagir doivent évoluer eux aussi. Les compagnies d’électricité y veillent déjà en apprenant, en s’adaptant et en réagissant constamment. Toutefois, nous ne pouvons y parvenir seuls. Personne ne le peut. Il est plus que jamais primordial que le secteur de l’électricité, d’autres secteurs d’infrastructures essentielles et les administrations publiques unissent leurs efforts afin de réagir aux menaces. Pour contrer de nouvelles menaces courantes, changeantes et de plus en plus complexes, il sera primordial d’établir des partenariats de confiance encore plus solides dans l’ensemble du milieu de la sécurité des infrastructures essentielles. Maintenant plus que jamais, les partenaires gouvernementaux doivent continuer d’investir dans des programmes et des politiques qui renforceront la sécurité des infrastructures essentielles canadiennes et de démontrer leur leadership sur ces enjeux. Ils doivent entre autres contribuer à promouvoir la création d’une main-d’œuvre compétente en matière de cybersécurité et lui donner une formation afin qu’elle puisse surmonter dès aujourd’hui les obstacles qui l’attendent sur la voie de l’avenir. Ces partenaires doivent aussi renforcer leur appui aux programmes de mise en commun des renseignements de cybersécurité entre l’industrie et le gouvernement. Il leur faut également permettre aux compagnies d’électricité de prendre des mesures de cybersécurité en communiquant de l’information exploitable et à jour. Enfin, ils doivent miser sur les partenariats et la collaboration pour trouver des solutions aux principaux problèmes de cybersécurité avec lesquels nous sommes aux prises à l’heure actuelle. Les besoins en électricité ne cesseront pas d’augmenter. Et la filière qui produit, transporte et distribue l’électricité deviendra forcément de plus en plus réseautée et connectée. Les cyberpirates motivés par la malveillance, l’appât du gain ou des objectifs politiques sont là pour longtemps. Collectivement, nous ne pouvons pas baisser la garde et nous ne la baisserons pas.
Une première version du présent article a été publiée en anglais sur le site Web de l’Institut canadien des affaires mondiales en janvier 2021.
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Un renouveau articulé autour de notre raison d’être et de nos valeurs - Karen M. McCarthy -
Vice-présidente, Communications et affaires générales, Fortis Inc.
L
a pandémie de COVID-19 a créé des défis et des possibilités dans toutes les sphères de notre vie, notamment dans le secteur des services publics. Les entreprises du groupe Fortis n’ont pas tardé à évaluer la situation en constante évolution et à adapter leurs activités pour continuer de fournir des services essentiels à leurs clients. On peut soutenir qu’il n’a jamais été aussi important d’assurer un approvisionnement en électricité sûr et fiable. Notre système de soins de santé et les autres services d’urgence de première ligne comptent sur nous. Compte tenu des nombreux changements auxquels la société a fait face au cours de la dernière année, bien des organisations, entre autres celles de notre secteur, réfléchissent à l’avenir. Tout en continuant de gérer les répercussions de la pandémie, nous songeons aux besoins énergétiques à long terme et aux attentes de nos clients, employés et intervenants.
Une période de réflexion On peut citer nombre d’événements, tout au long de l’histoire, qui nous ont obligés à mettre notre vie sur pause et à nous demander dans quelle direction nous orienter. Depuis une vingtaine d’années, nous avons affronté les attentats terroristes du 11 septembre en 2001, la crise financière en 2008-2009, les conséquences du mouvement #MoiAussi en 2017, les manifestations antiracistes en 2020 partout dans le monde, la pandémie de COVID-19 qui n’est pas encore terminée, et j’en passe. « Une chose est certaine – ces types d’événements peuvent nous amener tous à concentrer nos efforts sur ce qui importe le plus », explique Nora Duke, vice-présidente directrice, Développement durable, et chef des ressources humaines, chez Fortis Inc.
« Alors même que nous explorons des moyens de renouveler et d’améliorer en continu nos activités et la façon dont nous les menons dans l’ensemble de nos compagnies d’électricité en Amérique du Nord, nous revenons toujours à ce qui nous guide depuis le début : nos valeurs. » Mme Duke a touché un point important. Dans le secteur des services publics, nous respectons nos clients et sommes déterminés à être là pour eux, quoi qu’il arrive. Ce que visent nos employés, c’est l’excellence opérationnelle, et nous faisons de la sécurité et de la fiabilité nos grandes priorités. Aujourd’hui, nous amorçons tous ensemble un virage vers un avenir plus vert et nous nous efforçons d’exercer nos activités dans une perspective de développement durable pour les 100 prochaines années, voire plus longtemps encore. « Nous avons la responsabilité importante de fournir une énergie essentielle à nos clients sur un vaste territoire, explique Roger Dall’Antonia, président-directeur général de FortisBC. Ce n’est pas un rôle à prendre à la légère, car les gens comptent sur nous pour alimenter leur habitation en électricité et permettre de faire fonctionner les entreprises du pays. » Le secteur canadien de l’électricité, qui compte environ 89 000 employés, injecte plus de 34 milliards de dollars dans le produit intérieur brut du Canada. Fortis est avant tout une société de distribution d’énergie canadienne, mais le secteur national de l’électricité dans son ensemble produit environ 640 TWh d’énergie, dont plus de 80 % sans émissions de gaz à effet de serre. (Association canadienne de l’électricité, État de l’industrie canadienne de l’électricité, 2020)
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Ancrés dans nos valeurs D’après M. Dall’Antonia, les compagnies d’électricité préconisent des approches et des investissements créatifs et novateurs afin de favoriser un avenir plus sobre en carbone : « Notre volonté de créer un avenir plus propre est motivée par le talent et le savoir-faire de nos employés et leur passion. » Comment pouvons-nous collectivement tirer parti de ces possibilités? Quelle innovation faut-il développer? Quelles compétences faut-il acquérir? Comment nous y prendrons-nous pour permettre une collaboration à l’échelle nationale et avec les États-Unis dans la planification du réseau d’électricité? Respectonsnous notre engagement à assurer l’équité, la diversité et l'inclusion? Notre stratégie en matière de technologie est-elle assez efficace? Sommes-nous vraiment à l’écoute de nos parties prenantes? « Nous réfléchissons encore et encore à l’histoire de notre entreprise, ajoute Nora Duke. Les dirigeants visionnaires qui nous ont précédés sont pour nous une source d’inspiration. Depuis sa création, Fortis se fait un devoir de privilégier la gestion, le service et les réalisations. » Selon Mme Duke, les valeurs fondamentales qui ont orienté Fortis dès le début font encore aujourd’hui partie intégrante des objectifs et des valeurs de l’entreprise. Il s’agit de ne faire aucun compromis sur la sécurité, de valoriser ses employés, de maintenir le processus décisionnel à l’échelon local, d’agir avec courage et intégrité, de promouvoir les intérêts de la collectivité et de viser l’excellence jour après jour. Ces objectifs et ces valeurs sont les mêmes pour les entreprises du groupe Fortis – Newfoundland Power, Maritime Electric, FortisOntario, FortisAlberta et FortisBC ainsi que ses entreprises exerçant leurs activités aux États-Unis et dans les Caraïbes.
Respect des normes les plus élevées À mesure que la société évolue, nous sommes tous appelés à prendre des décisions stratégiques concernant la meilleure façon d’exploiter nos compagnies d’électricité. Nous mettons en balance, d’une part, les considérations liées aux investissements financiers et aux immobilisations et, d’autre part, la complexité des besoins en matière de ressources humaines et des changements technologiques, tout en prenant en compte les attentes environnementales, sociales et de gouvernance. « Nos valeurs doivent toujours demeurer la pierre angulaire du processus décisionnel, précise M. Dall’Antonia.
Nous n’échouerons pas si nous continuons de respecter les normes éthiques les plus élevées et que nous faisons ce qui est nécessaire. » « Un renouveau s’impose dans le secteur des services publics, souligne Jason Roberts, président-directeur général de Maritime Electric. Nous avons maintenant une occasion de renforcer les liens établis avec nos clients tout en jouant un rôle encore plus essentiel dans le développement de nos collectivités et la lutte contre le changement climatique. » Maritime Electric est très fière de planifier l’avenir. D’après M. Roberts, elle s’adapte à une nouvelle ère au chapitre des attentes et trouve des réponses et une orientation dans les points forts qui en ont fait une entreprise prospère tout au long de son histoire : « Quelle que soit la façon dont nous évoluerons, nos clients resteront au cœur de toutes nos activités. Nous bâtirons un avenir énergétique plus propre, mais nous y parviendrons de manière responsable en répondant aux attentes de nos clients. » Janine Sullivan vient d’être nommée présidente-directrice générale de FortisAlberta, entreprise qui jouit d’une excellente réputation pour l’importance qu’elle accorde à la sécurité, à l’optimisation des activités et à la relation entretenue avec les 240 collectivités qu’elle dessert. « Nous touchons la vie de bien des gens à titre de voisin et de partenaire d’affaires, signale Mme Sullivan. Nous ne nous limitons pas à alimenter ces collectivités en électricité. Nous renforçons leur autonomie. » Selon Janine Sullivan, l’entreprise est bien consciente de l’importance de l’équité, de la diversité et de l’inclusion dans le milieu de travail : « Nous sommes ouverts à des perspectives, à des idées et à des identités différentes. »
La force du leadership Le renouveau prend de nombreuses formes. Chez Fortis, l’établissement d’une cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre a été un engagement important au cours de la dernière année. En outre, le projet de Wataynikaneyap Power dans le nord de l’Ontario permettra de raccorder 17 communautés de Premières Nations au réseau d’électricité et de mettre ainsi fin à leur dépendance aux génératrices diesel. Les projets comme celui-là continueront d’orienter les efforts que déploie l’entreprise pour améliorer le tissu social et économique de notre pays. « D’ici la fin de la pandémie de COVID-19, continuons de mettre la santé et la sécurité au premier plan, ajoute Nora Duke. En ce moment, il n’y a rien de plus important. » Le message de Fortis est semblable à celui de toutes les compagnies d’électricité du pays. Le secteur canadien de l’électricité demeure vigoureux. Notre avenir est défini par notre souhait commun d’améliorer les choses. Nous sommes résolus à prêcher par l’exemple en ne ménageant aucun effort pour définir la voie à suivre, bien ancrés dans les valeurs de base de notre industrie.
Photographies fournies gracieusement par Fortis. Fortis Inc. est une société de portefeuille internationale établie à St. John’s, à TerreNeuve-et-Labrador. Elle regroupe des compagnies d’électricité variées et exerce ses activités au Canada, aux États-Unis, en Amérique centrale et dans les Caraïbes.
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How to Provide a Great Customer Experience in 2021 and Beyond We’ve all spent the last 12-months meeting multiple challenges related to the COVID 19 pandemic. For the intrepid among us, adversity often drives innovation, new perspectives, and advanced technologies. Let’s take a look at some new approaches and lessons learned along with time-tested best practices that together, will enhance the customer experience in 2021 and beyond.
Any effort to evolve CX for the new normal must originate at the leadership level and trickle down all the way to front line managers and CX associates. One of the key factors driving optimal CX is an investment in creating a strong technology stack.
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“The technology that businesses used when I first dipped my toe into the field (customer relations) in the mid ’80s has exponentially leapfrogged. Customer service as an industry has matured to become a non-negotiable part of business growth. The mindset around customer experience has changed dramatically.” Elizabeth Sedlacek, VP Client Relations & Partnerships
Tune in to hear Elizabeth talk about the past, present and near future of the customer experience and the top global trends to follow in rebranding your CX playbook!
A recent report by PwC states 73% people consider customer experience to be an important factor in purchase decisions. To provide this, companies need an in-depth understanding of their customer, from interactions across different channels. The right tech stack is essential to aggregate data from voice, email, chat, social-media, and in-person interactions. The ability to then analyze and interpret this data can allow companies to know their customer at a granular level, to create highly personalized experiences.
Orchestrate Customer Journeys
A combination of brand goals and a basic understanding of consumer behavior is used to identify key touchpoints on a customer journey map. Companies prepare to deliver the right experience at these touchpoints along the journey. While this is critical, it is equally important to influence the journey between these touchpoints on the map. To succeed at influencing a customer’s journey, companies must focus on customers’ goals and assist in achieving those, instead of focusing only on brand’s goals. Since purchase paths are different for every customer, it’s important to segment customers to better understand their
For more information contact: elizabeth.sedlacek@contactpoint360.com
And Data
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Context
Useful Data
Useful Data
Human Approach
Successful Outcome for Customer & Brand
challenges, preferences, and context. This information is useful to provide an experience that meets their needs. To orchestrate customer journeys, organizations have to breakdown departmental silos, identify & fill gaps in data, validate CX strategies with real customer journeys, and periodically update them to stay relevant.
Train & empower frontline employees with data
Personalized customer service became one of the most essential attributes of a successful CX strategy during this pandemic. When executed well, customer-facing associates had the proper training and relevant information about the customer, which empowered them to provide a great experience. AI and speech analytics technologies enable companies to analyze up to 100% of customer interactions, to identify areas of improvement and enrich CX training. In this way, companies can share timely and contextual data about customers with their CX associates to enable more personalized experiences.
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Improving Customer Experience Post-pandemic Rapid and flexible scaling of customer care professionals
Effective training and knowledge transfer for customer care professionals
Automation to complement human efforts & prodive self-serve options for customers
Utilizing AI, data and analytics to understand and re-imagine purchase journeys
Digitize purchase journeys, reduce or eliminate paperwork to increase convenience and compliance
Implement empathetic collections with care for past dues
Humans need a humane approach
While brands like Zappos have it in their DNA, for a large majority of companies, it took a pandemic to infuse ‘empathy’ into all aspects of customer service. Anxious and isolated customers turned to customer support representatives to talk about matters affecting their hearts. Brands that encouraged their CX associates to engage with customers beyond delivering basic services or minimalistic answers predicated on transactional benchmarks earned a great deal of credibility and brand loyalty.
At ContactPoint 360 our CX brand ambassadors build customer loyalty with genuine empathy, deep product knowledge, impeccable communication skills, and advanced technology. Every day we unite people across the world through our omnichannel communications systems and bespoke approach. We believe that delivering constant customer experience excellence requires unceasing innovation and a steadfast commitment to being the best. Whether it’s your home, our home, or their home, we put people first. We strive to hire and retain the best CX ambassadors and match them with the best possible technology. We are strong proponents of data analytics and we love to provide our clients with insights and analysis designed to drive efficiencies and to perfect the customer journey. 12+ YEARS OF SERVICING ENERGY & UTILITY COMPANIES Our journey into the contact center industry began with a utility client. While we have expanded to service new industries, energy & utility sector remains our area of expertise. Our propriety ‘Collections with Care’ program which maximizes your past due recoveries, ensures brand safety, and maintains long-term relationships. SALES | ACCOUNTS RECEIVABLES | BACKOFFICE SUPPORT | CUSTOMER CARE | REMOTE WORKFORCE
Overview By the Numbers • • • • •
8 CX centers across Canada, North America, Latin America, Asia & Europe. 40 years of combined fortune 500 experience. 80+ years of combined Sr. BPM and CX Management experience. 1200+ associates and flexible remote workforce solutions. 25 in-house software developers.
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Une nouvelle ère pour l’Association canadienne de l’électricité - Rewa Mourad Conseillère en communications et en diversité, Association canadienne de l'électricité
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a pandémie de COVID-19 et ses répercussions à long terme sur notre monde ont fait couler beaucoup d’encre. On a dit qu’elle a souligné avec force le manque de préparation de la société à faire face à une situation d’urgence de longue durée. On a aussi parlé des limites de la capacité de notre système de santé à répondre à une intensification de la demande. L’année 2020 a été extrêmement difficile pour les gens du monde entier, les familles, les petites entreprises, les collectivités et les groupes sousreprésentés. Malgré tout, l’Association canadienne de l’électricité (ACE) et ses entreprises membres – compagnies d’électricité à intégration verticale, producteurs indépendants, sociétés de transport et de distribution, revendeurs d’électricité ainsi que fabricants et fournisseurs de matériaux, de technologies et de services – en ont fait une année extraordinaire pour le secteur. Sans surprise, nous avons fait preuve d’une résilience admirable. L’ACE est fière non seulement d’avoir maintenu un niveau de 36
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service élevé et offert un soutien en continu à ses membres – alors que ceux-ci, pour offrir aux Canadiens un approvisionnement en électricité fiable et sûr à prix abordable, déployaient des efforts sans doute plus essentiels et difficiles que jamais auparavant –, mais aussi d’être passée avec souplesse au mode virtuel, d’avoir poursuivi la collaboration avec ses partenaires et les rencontres avec des décideurs clés et, bien entendu, d’avoir fait face aux problèmes physiques et psychologiques découlant d’une pandémie mondiale. Par ailleurs, il vaut la peine de souligner un autre jalon franchi par l’Association en 2020 : l’élaboration de son plan stratégique, qui a constitué une réalisation remarquable. Ce document concrétise un renouvellement issu du dévouement et de la collaboration de ceux qui y ont participé. Le plan stratégique renouvelé de l’ACE présente une feuille de route pour renforcer le rôle de l’organisme, à savoir fournir à ses membres des services, des produits et des programmes à valeur ajoutée et promouvoir les intérêts stratégiques du secteur canadien de l’électricité.
Il jette aussi les bases qui permettront à l’Association de s’adapter à la transformation continue du paysage du secteur de l’électricité au Canada. À titre de seule association pancanadienne qui rassemble tous les aspects des activités de ce secteur, l’ACE s’exprime haut et fort, d’une seule voix, afin de créer un avenir durable qui sera favorable à nos entreprises, à nos collectivités et à notre pays. Sous la gouverne de son Comité exécutif, l’ACE a lancé en juin 2019 le processus d’actualisation de son plan stratégique. En raison de la rapidité et de l’ampleur de la transformation dans le secteur et en périphérie du réseau, il est devenu évident qu’une révision en profondeur et un renouvellement du plan stratégique s’imposaient. L’avenir du secteur et les aspects sur lesquels l’Association peut procurer des avantages à ses membres ont alors fait l’objet de plusieurs discussions. Ensemble, l’ACE et ses membres ont discuté des priorités du secteur et des obstacles à surmonter, analysé les tendances, recueilli de précieux renseignements et trouvé des idées ayant un effet catalyseur pour nous guider au cours des prochaines années. Nous avons ainsi pu consolider les aspirations de l’Association à la lumière d’une nouvelle vision – faire de l’ACE la meilleure association commerciale qui soit –, d’une nouvelle mission – faire de l’ACE le porte-parole national de ses membres et de leurs clients en matière d’électricité durable – et d’objectifs stratégiques renouvelés – des objectifs qui reflètent le rôle de l’ACE axé sur la réflexion, la promotion des intérêts, la communication et l’éducation au nom de ses membres. L’ACE continuera de procurer des avantages indispensables à ses membres, à leurs clients, aux peuples autochtones, aux organismes de réglementation de l’électricité, aux différents ordres de gouvernement ainsi qu’à d’autres groupes importants, et à définir ses relations avec eux.
Le Plan stratégique 2021-2025 reflète nos priorités actuelles et nouvelles, en amont et en aval du compteur. Il réorientera l’approche de l’ACE pour ses activités de réflexion, de promotion des intérêts, de communication et d’éducation. Nous demeurerons le porte-parole incontesté du secteur de l’électricité au Canada; les yeux et les oreilles de nos membres à l’échelle nationale et la principale source d’information impartiale au sujet de la décarbonisation et de l’électrification au pays. Nous demeurerons aussi le principal leader d’opinion au sein du secteur, qui aide les différents ordres de gouvernement, partout au Canada, à mettre à jour leur cadre réglementaire et à répondre aux attentes des consommateurs. Nous serons le dépositaire des leçons tirées des pratiques exemplaires pour tous les participants au secteur ainsi que le chef de file qui ralliera, autour d’enjeux d’intérêt commun, toutes les associations qui exercent des activités dans le secteur de l’électricité au pays. L’Association canadienne de l’électricité est prête pour un renouveau. Nous sommes prêts à reprendre le travail que nous faisions avant que le monde soit mis sur pause et prêts à rebâtir en mieux. L’élaboration de notre plan stratégique quinquennal constituait un premier pas essentiel dans cette voie, mais il reste beaucoup de travail à accomplir pour préparer l’avenir. Nous devons mettre en pratique les leçons tirées de la pandémie de COVID-19, commencer à réfléchir aux besoins des clients, améliorer et agrandir le réseau d’électricité, moderniser les cadres réglementaires provinciaux et territoriaux, et j’en passe. Une chose est certaine : l’ACE continuera de jouer un rôle essentiel dans l’environnement instable actuel, alors même que les avancées technologiques et la rapidité de l’électrification transforment notre pays. Ainsi, elle se transformera au fil de l’évolution soutenue du secteur.
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Coup d'œil sur le balado de l'ACE THE FLUX CAPACITOR - avec Francis Bradley Président-directeur général, Association canadienne de l'électricité
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e quoi le secteur de l’électricité aura t-il l’air dans cinq, dix ou vingt ans? Quel rôle les politiques et les technologies à venir joueront-elles alors? Quelle sera leur incidence sur notre réseau? Comment les demandes des clients et les marchés réagiront-ils aux nouvelles technologies? Quel rôle notre secteur doit-il jouer dans l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050 et la lutte contre le changement climatique? Ces questions sont à la base des principales conversations entre l’Association canadienne de l’électricité (ACE), les dirigeants de l’industrie, nos membres, le gouvernement, les organismes de réglementation et d’autres parties prenantes. Depuis son arrivée à l’ACE en 1986, Francis Bradley, qui en est maintenant président-directeur général, a animé bon nombre de ces conversations dans le cadre de conférences ou de réunions et plus récemment… dans un balado.
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En effet, M. Bradley a lancé au début de 2019 le balado The Flux Capacitor pour continuer à multiplier ces conversations avec des dirigeants d’entreprise et des leaders d’opinion, désormais sur une plus grande plateforme et au bénéfice d’un plus vaste auditoire. Rewa Mourad, rédactrice en chef : Pourquoi avez-vous nommé ce balado « The Flux Capacitor »? Francis Bradley, président-directeur général de l’ACE : The Flux Capacitor (condensateur de flux) était un appareil technologique utilisé dans le film Retour vers le futur, qui est sorti en 1985. Alors, l’idée derrière ce balado consistait à voyager dans le temps de façon virtuelle pour essayer de décrire la forme que prendra l’avenir de notre secteur. Dans cette optique, j’ai donc pensé que le titre The Flux Capacitor conviendrait parfaitement pour les conversations portant sur l’avenir de l’électricité.
RM : Quels sont les principaux messages clés que vous souhaitez livrer au moyen de ce balado? FB : L’une des raisons pour lesquelles je fais référence à un film de 1985, c’est en partie pour évoquer à quel point les choses ont changé et, par conséquent, à quel point elles changeront encore. Les hypothèses que nous posions en 1985 concernant l’avenir semblent toutes un peu étranges aujourd’hui. C’est pourquoi je veux échanger dans le balado avec des personnes qui sont bien placées aujourd’hui pour imaginer le secteur de demain. Jusqu’à présent, des cadres supérieurs d’organismes de réglementation, des universitaires et des dirigeants autochtones ont participé au balado. Chacune de ces personnes avait un point de vue particulier sur l’avenir de notre secteur, un point de vue vraisemblablement ancré dans une compréhension claire de notre présent.
Nous savons que la décarbonisation, la décentralisation, la numérisation et la démocratisation feront partie intégrante de notre avenir et que ces quatre éléments transformeront les interactions que nous avons avec l’électricité, avec le secteur même et entre nous au sein de la collectivité.
RM : Récemment, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, vous avez laissé trois employées de l’ACE s’emparer du micro du balado. C’était d’ailleurs la première fois que d’autres personnes animaient la conversation dans The Flux Capacitor. Pourquoi avez vous consacré une série d’épisodes à la place des femmes? Et pourquoi était-ce important que les animatrices soient des femmes? FB : Il y a deux aspects à prendre en compte. Premièrement, l’importance et la pertinence des questions de genre dans notre secteur. C’est un aspect auquel les dirigeants de nos membres portent de plus en plus attention, surtout en ce qui concerne la participation des femmes dans les métiers spécialisés. Il était donc non seulement pertinent, mais aussi nécessaire de fournir une plateforme pour ces discussions. Le deuxième aspect a trait à la voix. Oui, il me semblait vraiment important que nous nous penchions sur ces enjeux, mais je ne pouvais le faire moi-même. D’autres personnes sont beaucoup mieux placées que moi pour cela. Si nous voulons parler des questions de genre dans le secteur, il est important que les auditeurs du balado entendent des voix féminines, des perspectives féminines et des expériences féminines. J’étais ravi que des femmes membres de notre équipe, ici à l’ACE, soient prêtes à passer à l’action et à animer ces trois épisodes du balado.
C’est pourquoi je voulais discuter avec des personnes qui ont un point de vue intéressant à ce sujet.
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RM : À la fin de chaque épisode, vous demandez à vos invités quel livre ils lisent à ce moment. C’est pratiquement devenu votre question emblématique. Pourquoi avez-vous décidé de poser cette question? Et pouvez-vous nous indiquer des livres dignes d’intérêt dont vos invités ont parlé jusqu’à présent?
RM : Quel serait votre « invité de rêve » pour le balado?
FB : Comme je l’ai dit plus tôt, l’idée du balado a jailli à la suite de conversations que j’avais déjà au sujet de l’avenir du secteur. C’est aussi une question que je pose souvent aux gens dont le point de vue me semble intéressant et avec qui j’ai des conversations vraiment captivantes. Je me demande toujours ce qu’ils lisent! J’ai constaté que j’obtiens de précieux renseignements à propos des gens lorsque je leur demande ce qu’ils lisent. C’est une question courte qui me permet de savoir ce que mon interlocuteur trouve intéressant et utile.
Mais un invité de rêve un peu plus près du Canada et de l’ACE aurait été J.J. Wright, qui a dirigé l’Association au moment de sa fondation il y a 130 ans. Ce serait palpitant d’entendre la personne qui a fondé notre association en 1891 exprimer son point de vue sur l’électricité d’aujourd’hui. Nous parlons maintenant de l’objectif du gouvernement canadien consistant à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 et de ce à quoi la situation pourra ressembler à ce moment-là. J’aurais réellement aimé avoir cette conversation avec lui, car il était présent au moment des balbutiements du secteur de l’électricité au pays.
Certaines personnes m’ont donné des réponses fascinantes. Je commence maintenant à dire à la blague dans le balado que je dresserai une liste de lecture à partir des livres recommandés par les invités participant au balado. Mais, dans le fond, je ne plaisante pas… J’ai moi-même lu plusieurs de ces livres. De plus, l’équipe de l’ACE est en voie de lancer le club de lecture du Flux Capacitor pour souligner le Mois national de l’électricité! Je me permets de signaler une anecdote : en plus de recommander un livre, un de mes invités m’en a envoyé un exemplaire la semaine suivante! RM : Pourriez-vous nous indiquer le titre du livre en question? FB : Il s’agit d’un livre intitulé Paris 1919, qui nous plonge dans la période des pourparlers de paix après la Première Guerre mondiale. C’est George Lidgett, anciennement d’ATCO Utilities, qui m’en a parlé et m’a offert un exemplaire. Ce livre lui avait en fait été recommandé par le fondateur du groupe ATCO il y a plusieurs années.
FB : J’aurais bien aimé organiser une table ronde avec Benjamin Franklin, Thomas Edison, George Westinghouse et Nikola Tesla. Nous aurions eu droit à des échanges passionnants, n’est-ce pas?
RM : Maintenant, quelle sera la prochaine étape pour The Flux Capacitor? À quoi les auditeurs devraient-ils s’attendre? FB : Nous avons récemment lancé une série d’épisodes sur la carboneutralité d’ici 2050. En quoi ce concept consiste-t-il en réalité et qu’est-ce que cela signifie pour notre secteur? Nous présentons le point de vue de divers intervenants et dirigeants du secteur, qu’il s’agisse de nos entreprises membres, du gouvernement, d’environnementalistes ou d’universitaires. Nous souhaitons réunir une diversité de voix et organiser une série de discussions concernant la forme que prend cette « aspiration » à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Que signifie-t-elle pour notre secteur? Pour la société? Pour les clients? Comment pouvons-nous y parvenir? Écoutez le balado The Flux Capacitor maintenant!
Regardez l’entrevue que Francis Bradley, animateur du balado The Flux Capacitor, a accordée à Rewa Mourad. Scannez le code QR au moyen de votre téléphone mobile ou regardez l’entrevue en ligne.
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Balado
the FLUX capacitor avec Francis Bradley
Écoutez dès aujourd’hui l’épisode 35 du balado
Kate Chisholm et le parcours de Capital Power vers la carboneutralité Kate Chisholm, vice-présidente principale de Capital Power, discute de la réduction de l’intensité carbonique, de la carboneutralité, des nouvelles technologies et de l’importance croissante des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Écoutez MAINTENANT!
Scannez le code QR au moyen de votre téléphone mobile ou rendez-vous sur le site electricite.ca.
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À l’aube de ce changement majeur dans le secteur, on doit recruter et stimuler les plus brillants esprits, sans égard à leurs genres, races, groupes ethniques ou origines. Nous avons là une occasion en or de devenir un chef de file mondial de la promotion de l'équité, de la diversité et de l’inclusion au travail et d’en porter le flambeau au bénéfice des générations futures. Il est temps pour le secteur de l’électricité de passer à l’action s’il veut continuer de prospérer et contribuer à la décarbonisation de l’économie ainsi qu’à l’atteinte des cibles climatiques. La sensibilisation, l’éducation et la compréhension permettent de faire progresser ces questions. Or, c’est précisément l’objectif de notre Série de discussions informelles sur les partenariats hommes-femmes, où nous parlons d’enjeux importants concernant l’égalité des genres et le traitement réservé aux femmes dans le milieu de travail. Cette série offre une tribune où les employés de l’ACE, à tous les échelons de l’organisation, peuvent être à l’aise de partager leur expérience et leur point de vue sur des sujets traditionnellement difficiles – mais extrêmement importants – afin d’apprendre les uns des autres et de stimuler la réflexion. La mission de cette série est de créer une tribune où les employés peuvent tenir un débat ouvert, mettre en lumière les aspects sur lesquels des efforts supplémentaires s’imposent et trouver ensemble des solutions qui déboucheront sur des changements véritables à l’échelle du secteur.
Atteindre nos objectifs grâce à la diversité - Shahrzad Simab Gestionnaire, changement climatique et énergie propre, Association canadienne de l'électricité
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epuis quelques dizaines d’années, le Canada et de nombreux autres pays ont fait d’énormes progrès sur le front de la promotion des droits des femmes dans bien des secteurs et sur celui de la création de milieux de travail équitables. Toutefois, certains secteurs, y compris celui de l’énergie, sont traditionnellement à prédominance masculine. Notre secteur demeure l’un des moins diversifiés sur le plan du genre. Comme l’électricité sera de première importance dans l’atteinte de l’objectif de carboneutralité du Canada d’ici 2050, il est plus essentiel que jamais de combler l’écart entre les genres, d’autant plus que les femmes jouent un rôle clé dans la découverte de solutions novatrices, comme elles l’ont prouvé à maintes reprises. L’électrification de l’économie fera inévitablement augmenter la demande d’électricité. En parallèle, les avancées technologiques transformeront la façon dont les clients reçoivent et consomment l’énergie.
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Parmi les sujets dont nous avons parlé dans le cadre des discussions informelles, mentionnons :
• les répercussions qu’ont sur la carrière des femmes les congés qu’elles doivent prendre en raison de leur rôle de mère, de leurs besoins biologiques (congés menstruels) ou de leurs responsabilités de proche aidante; • la pertinence de l’instauration de quotas hommesfemmes pour l’embauche; • les choses à faire ou à éviter pour la reconnaissance des femmes dans des cadres officiels; • la levée des obstacles à l’accession des femmes à des postes de direction; • l’élimination de l’écart salarial entre les genres. À titre de porte-parole national du secteur canadien de l’électricité, l’ACE a jugé important de s’assurer d’abord que son personnel interne dispose des outils et des connaissances nécessaires pour induire de façon efficace un changement à grande échelle. L’objectif est de favoriser la sensibilisation et l’empathie plutôt que d’inviter les employés à adhérer à des opinions ou à des façons de penser particulières. Des divergences d’opinions, des expériences différentes et des désaccords sont à prévoir, mails ils sont d’une grande utilité. Simplement en entretenant ce dialogue, nous faisons un pas de plus pour susciter l’empathie, la compréhension et une inclusion véritable.
Pour en savoir plus sur les initiatives de l’ACE en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, rendez-vous sur la page www.electricite.ca/EDI.
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Que pouvons-nous apprendre de Tommy Douglas dans l’optique des changements climatiques? - Justin Crewson Directeur des affaires réglementaires et de l'infrastructure de réseau, Association canadienne de l'électricité
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es jeux de culture générale sont depuis toujours une tradition bien ancrée lors des rassemblements des Fêtes dans ma famille. Ainsi, une année, ma famille et moi-même devions deviner qui avait été nommé « le plus grand Canadien de tous les temps » à l’issue d’un sondage national récent mené par la CBC. Comme de nombreux participants à notre jeu étaient actifs dans les ligues de hockey mineur, les noms de Wayne Gretzky et de Mario Lemieux figuraient en bonne place dans les prédictions. Mais c’est Tommy Douglas, ancien premier ministre de la Saskatchewan, qui avait été choisi par les répondants au sondage de la CBC. Ce jeu, auquel je n’avais guère repensé par la suite, m’est revenu à l’esprit des années plus tard lorsque j’étudiais les politiques publiques dans l’État du Michigan. 44 ASSOCIATION CANADIENNE DE L'ÉLECTRICITÉ – LE RÉSEAU 2021 – RENOUVEAU
On sait que les grands projets collectifs comme les soins de santé publics suscitent l’enthousiasme au Canada. Cependant, bon nombre de mes camarades de classe semblaient avoir d’emblée une préférence pour l’individualisme et les forces du marché comme solution stratégique aux maux de la société. Ils ont généralement semblé intéressés lorsque j’ai évoqué le système de santé canadien, mais la plupart ont fini par déclarer que ce système était trop « socialiste » pour fonctionner aux États-Unis. C’est à ce moment que j’ai compris pourquoi on tenait Tommy Douglas en si haute estime. Il représentait une institution qui, plus encore que le hockey, incarne ce que cela signifie d’être Canadien.
Près de dix ans plus tard, je repense à Tommy Douglas. L’an dernier, de concert avec des pays du monde entier, le Canada s’est fixé par voie législative un objectif ambitieux : atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
En fait, puisque plus de 80 % de l’électricité produite au Canada ne génère pas d’émissions et que cette proportion va en augmentant, nous avons une longueur d’avance. Des investissements considérables s’imposent toutefois pour simplement remplacer l’infrastructure vieillissante de notre réseau d’électricité – sans mentionner les coûts à engager pour mettre à niveau les installations de production et les réseaux de transport et de distribution afin d’électrifier et de décarboniser l’économie. Des investissements soutenus seront nécessaires afin d’assurer la sécurité, l’entretien et la modernisation de cette infrastructure à perpétuité. Selon les estimations établies dans le cadre de travaux récents menés à l’Université de Princeton, les États-Unis investiront 9,4 billions de dollars pour renouveler leur filière énergétique entre 2020 et 2030 selon le scénario du statu quo. Or, pour avancer sur la voie de la carboneutralité d’ici 2050, il leur suffirait d’investir 3 % (ou 300 milliards de dollars) de plus. C’est là un point important qui met en relief l’importance de ne pas s’en tenir au coût le plus bas et de faire l’investissement supplémentaire qui permettra d’obtenir un rendement non négligeable en freinant les changements climatiques. Un renouvellement du réseau d’électricité s’impose également au Canada. Il serait judicieux de permettre à nos compagnies d’électricité de faire les investissements supplémentaires nécessaires au lieu de se limiter à remplacer l’infrastructure vieillissante par des équipements identiques. À terme, ces fonds supplémentaires devront venir de quelque part. Or, comme l’infrastructure d’électricité a une durée de vie de quelques dizaines d’années, nous ne devons pas tarder à prendre cette décision. Malheureusement, le mandat de la plupart des organismes de réglementation des provinces et des territoires les oblige à examiner les investissements dans le secteur en se concentrant exclusivement sur la réduction des coûts, même si ces investissements limités ne permettent pas d’atteindre de grands objectifs sociaux. Que pouvons-nous apprendre de Tommy Douglas pour orienter notre lutte contre les changements climatiques? En 1947, son parti, la Fédération du commonwealth coopératif, a mis en place le premier système de santé financé par des fonds publics en Amérique du Nord, principalement en réaction à la grande dépression et à la nécessité d’adopter des politiques publiques améliorant le bien-être humain. Tout comme l’électricité, les soins de santé relèvent de la compétence des provinces et des territoires en vertu de la Constitution canadienne. Et, tout comme les réseaux d’électricité d’aujourd’hui, les systèmes de santé de la première moitié du 20e siècle évoluaient de façon différente d’une province et d’un territoire à l’autre. Les choses ont changé en 1957. S’inspirant de l’accessibilité et de l’universalité des soins de santé dispensés par des provinces comme la Saskatchewan, le gouvernement fédéral a alors adopté la Loi sur l’assurance-hospitalisation et les services diagnostiques. Dans le but de normaliser l’accessibilité des soins de santé à l’échelle du pays, il offrait de rembourser la moitié des dépenses engagées par les provinces et les territoires au titre de services hospitaliers déterminés.
Moins de cinq ans plus tard, les provinces et territoires ont tous décidé de fournir des services de santé financés par des fonds publics. La structure de paiement des soins de santé s’est transformée au fil des ans mais, sous sa forme actuelle, la Loi canadienne sur la santé établit des normes que les provinces et les territoires doivent respecter pour recevoir le plein montant des transferts de fonds. Le système de santé canadien n’est pas parfait et il comporte son lot de défis. Toutefois, nous devrions nous tourner vers Tommy Douglas comme source d’inspiration pour remédier aux maux actuels de la société. C’est dans cette optique que les gouvernements provinciaux et territoriaux et le gouvernement fédéral ont ratifié en décembre 2016 le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, qui accordait la priorité aux programmes de financement de l’infrastructure. Le gouvernement fédéral met en œuvre plusieurs de ces programmes, mais le modèle en place impose une approche universelle en vertu de laquelle il faut structurer les investissements de manière à répondre aux besoins fédéraux et non provinciaux ou territoriaux. En outre, les mécanismes de financement actuels sont lourds en raison des exigences en matière de partage des coûts et de production de rapports et, quoi qu’il en soit, ils ne s’attaquent pas à la source du problème.
Le gouvernement fédéral doit faire preuve de plus de courage et mettre l’accent sur les cadres réglementaires régissant les investissements dans l’infrastructure d’électricité provinciale et territoriale. Il doit s’agir d’une question prioritaire au cours de la prochaine réunion de la Conférence des ministres de l’Énergie et des Mines. Les discussions devraient porter principalement sur les principes d’une formule de financement partagé de la lutte contre les changements climatiques afin de favoriser les investissements nécessaires pour décarboniser et électrifier en profondeur l’économie canadienne. À l’instar de ce qui existe dans le domaine des soins de santé, ce financement devra être généralisé et transformateur, c’est-à-dire qu’il devra permettre des investissements continus ne se limitant pas à maintenir le statu quo. Il devra aussi être géré entièrement par les gouvernements provinciaux et territoriaux. Tout comme dans le domaine des soins de santé, le gouvernement fédéral devrait aussi définir des paramètres, par exemple au chapitre de la réduction des émissions, pour encourager une utilisation appropriée des fonds. Je ne doute pas que Tommy Douglas aurait été favorable à ce type d’approche, d’autant plus que c’est son gouvernement qui a créé la Saskatchewan Power Corporation, compagnie d’électricité appartenant à la province qui a précédé SaskPower. Outre SaskPower et ses propriétaires provinciaux, de nombreux autres intervenants bénéficieraient d’un mécanisme de partage des coûts similaire. Cette mesure très audacieuse pourrait aussi faire de son fondateur l’un des plus grands Canadiens de tous les temps, comme Tommy Douglas, en proposant une solution respectueuse des valeurs nationales canadiennes pour régler un autre problème général.
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Elle fait aussi connaître les processus courants de SaskPower, par exemple la facturation, le versement des paiements et le changement d’adresse des clients desservis dans le Nord. Les cinq membres de l’équipe assurent la liaison entre SaskPower, les communautés dénées de Fond-du-Lac et de Clearwater River et celles de la Nation des Cris de Peter Ballantyne de Deschambault Lake, de Pelican Narrows, de Southend Reindeer et de Sandy Bay. L’équipe s’associe avec les dirigeants et les bureaux locaux pour offrir aux résidents des possibilités de participer au programme, de se renseigner sur l’énergie et de connaître des moyens de réduire leurs factures d’électricité. En outre, dans chaque communauté, un membre autochtone local agit comme représentant du milieu pour les besoins du programme. Il assure une liaison essentielle entre l’équipe du service à la clientèle autochtone, SaskPower et sa communauté. Ensemble, tous les intervenants améliorent la connaissance des enjeux énergétiques dans les communautés et aident à offrir aux clients des outils d’efficacité énergétique qui leur permettront de réduire leur facture d’électricité. « La réduction des factures d’électricité et la sensibilisation aux enjeux énergétiques sont prioritaires pour SaskPower, explique Mike Marsh, président et chef de la direction de l’entreprise. L’équipe du service à la clientèle autochtone est le fruit d’une initiative de rapprochement unique en son genre entre SaskPower et les peuples autochtones du Nord. Nous en sommes très fiers. Cette équipe fait un excellent travail et continue de dialoguer avec les communautés participantes de façon très directe et personnelle. »
Renouvellement des relations avec les communautés autochtones du Nord - Natosha Lipinski Gestionnaire stratégique de communications, SaskPower
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e renouvellement des relations avec les communautés autochtones dans le but de favoriser l’efficacité énergétique en Saskatchewan constitue une priorité pour SaskPower. Fidèle à son engagement sur ce front, l’entreprise a créé une équipe du service à la clientèle autochtone qui a pour objectif de réduire les factures d’électricité dans plusieurs communautés du nord de la province où la consommation est très élevée. Ce programme pilote fructueux, qui entame maintenant sa deuxième année d’existence, s’attaque aux causes profondes des difficultés dans le domaine de l’énergie grâce à des solutions axées sur la collaboration. La détermination de SaskPower à collaborer avec les communautés autochtones du Nord passe notamment par un dialogue efficace avec elles et leur participation au programme. À cette fin, l’entreprise fait traduire ses documents en langues dénée et crie, soit les langues autochtones locales, et communique avec les communautés en leur transmettant des messages directement dans les médias sociaux. L’équipe intensifie ses activités de sensibilisation aux enjeux énergétiques ainsi que ses efforts d’amélioration de l’efficacité énergétique et de l’économie d’énergie. 46
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L’entreprise donne aux représentants des communautés une formation sur la facturation, le versement des paiements, l’efficacité énergétique et d’autres services importants. Chaque représentant met ensuite à profit ces connaissances pour former et mobiliser sa communauté en offrant des consultations à domicile et des séances d’information individuelles et en distribuant de la documentation imprimée de SaskPower. Les communautés qui participent au projet pilote ont été choisies en raison de leur consommation d’électricité particulièrement élevée et des répercussions que cette situation occasionne pour leurs résidents. Plusieurs éléments expliquent que la consommation est plus élevée qu’ailleurs dans ces communautés, mais le chauffage électrique est le plus important. En effet, les communautés autochtones du Nord n’ont pas accès au chauffage au gaz naturel. Au total, l’équipe du service à la clientèle autochtone viendra en aide à 2 000 clients dans les communautés participant au projet pilote. « Les possibilités que l’équipe offre à notre communauté et les connaissances qu’elle nous permet d’acquérir pour mieux renseigner nos résidents sont extrêmement utiles, affirme Darrin Morin, conseiller de bande de la Nation des Cris de Peter Ballantyne. Dans le Nord, nos factures d’électricité sont très élevées. Il est donc formidable d’entretenir avec SaskPower une relation privilégiée qui nous aide à résoudre ce problème. » L’équipe du service à la clientèle autochtone a vu le jour en 2019 sous la forme d’un projet pilote. SaskPower évalue actuellement la possibilité d’y intégrer des communautés supplémentaires. Elle devrait prendre ces décisions d’ici la fin de l’année.
SaskPower est le principal fournisseur d’énergie en Saskatchewan. Cette société se distingue par sa détermination à stimuler la croissance économique et à améliorer la qualité de vie dans la province.
Réflexions sur une année tumultueuse et sur la façon dont les compagnies d’électricité canadiennes sont passées à l’action - Diana Dominique Directrice du Conseil de la clientèle, Association canadienne de l'électricité
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l y a plus d’un an que les premières mesures de confinement sont entrées en vigueur au Canada et, manifestement, les restrictions imposées sont plus sévères dans certaines villes et provinces qu’elles ne le sont dans d’autres collectivités et régions du pays. Même si nous ne pouvons pas encore apprécier la pleine portée des répercussions que la pandémie aura eues sur la société, nous pouvons dire qu’elles seront considérables et se feront sentir longtemps encore. Pendant que nous attendons tous le déploiement de la vaccination à grande échelle et la levée des restrictions, je suis convaincue que nombre d’entre nous réfléchissent à l'année que nous venons de traverser. Comme je travaille dans le secteur, il a toujours été naturel pour moi de mettre l’électricité au premier plan. Toutefois, au cours de la dernière année, j’ai pleinement pris conscience de la véritable importance de notre réseau et de l’électricité que nous fournissons aux ménages et aux entreprises dans l’ensemble de notre vaste pays. Dès le début de la pandémie, nos membres se sont adaptés rapidement et ont travaillé sans relâche pour aider les clients les plus démunis.
Partout au Canada, les compagnies d’électricité ont mis en œuvre des mesures d’aide ciblées et offert du financement à des organismes communautaires et caritatifs, comme Centraide, et à des banques alimentaires locales. Nos membres ont également communiqué de façon proactive avec leurs clients résidentiels, commerciaux et industriels pour leur offrir un soutien et assouplir leurs modalités de paiement. Ils ont aussi interrompu toutes les activités de recouvrement et de débranchement. Par exemple, Hydro One a restitué leur dépôt de garantie à des entreprises ayant des problèmes de trésorerie, tandis que BC Hydro a créé un fonds pour offrir pendant une période pouvant atteindre trois mois un crédit sur la facture d’électricité des clients résidentiels et des petites entreprises admissibles touchés par la COVID-19. Tandis que la pandémie se poursuit, les compagnies d’électricité canadiennes contribuent à la relance de l’économie. Hydro-Québec a élargi la portée de son programme de solutions énergétiques, si bien que les entreprises québécoises peuvent maintenant recevoir une aide financière deux fois plus élevée qu’auparavant – jusqu’à 3 millions de dollars par projet. D’après le Sondage national 2020 de l’ACE, malgré cette année très difficile, les clients résidentiels, commerciaux et industriels ont une opinion positive de leur compagnie d’électricité. Le taux de satisfaction de la clientèle a même augmenté, vraisemblablement en raison d’influences externes – comme la gestion de la pandémie par le gouvernement du Canada –, mais aussi des mesures prises par les entreprises mêmes. Les compagnies d’électricité canadiennes font preuve de résilience, de détermination et d’une grande capacité d’adaptation. Elles continuent d’aider les clients qui en ont le plus besoin, tout en contribuant à la relance économique du pays. À la lumière des réalisations menées à bien par notre secteur au cours de la dernière année, je suis convaincue que nous pouvons tous être un peu plus optimistes alors que nous entamons notre transition vers l’après-pandémie. ASSOCIATION CANADIENNE DE L'ÉLECTRICITÉ – LE RÉSEAU 2021 – RENOUVEAU
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« En raison de l’âge du poste, de l’état de son équipement et de son rôle crucial au chapitre de l’approvisionnement en électricité, l’équipe d’ENMAX Power juge nécessaire de remplacer sans délai les principaux équipements du poste no 1, qui ont atteint la fin de leur vie utile ou qui s’en approchent, explique Jana Mosley, vice-présidente principale d’ENMAX Power. L’équipe a pris cette décision dans un souci de fiabilité et de sécurité. Après avoir envisagé diverses options et consulté les parties prenantes, elle a déterminé que la reconstruction du poste ne constituait pas la solution idéale, notamment sur les plans de la sécurité, des coûts et de l’ampleur des travaux à mener. L’équipe a plutôt opté pour la construction d’un nouveau poste à un autre emplacement. »
Planification du nouveau poste no 1 Cette décision a été suivie de deux années de planification, puis de la présentation d’une demande d’autorisation réglementaire à l’Alberta Utilities Commission. À l’issue d’un processus réglementaire de plus d’un an, la Commission a conclu que le projet était dans l’intérêt public. Elle a donné le feu vert à ENMAX Power en janvier 2021. Reconstruction du poste no 1 d’ENMAX Power, après plus de 100 ans au service des clients.
Unpournouveau chapitre le tout premier poste de Calgary - Julia Perkins Rédactrice en chef, Communications, ENMAX Corporation
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NMAX Power est la filiale d'ENMAX qui possède et exploite le réseau de transport et de distribution d’électricité desservant plus de 510 000 clients dans la région de Calgary, en Alberta.
Cette entreprise exerçant des activités à tarifs réglementés continue de moderniser et de remplacer l’infrastructure vieillissante pour pouvoir répondre de façon fiable aux besoins énergétiques actuels et futurs de ses clients.
Au service de Calgary depuis plus de 100 ans
En raison de la croissance enregistrée à Calgary dans la zone du poste d’origine et de la vitalité du centre-ville, il était essentiel de mobiliser les clients et les principales parties prenantes et d’obtenir leur rétroaction pour la conception du nouveau poste. Cette conception prend en compte l’aménagement du territoire actuel et futur et prévoit des caractéristiques visuellement attrayantes, par exemple des panneaux de verre et des œuvres d’art qui amélioreront l’interaction avec les personnes habitant ou travaillant à proximité. La construction du nouveau poste devrait débuter au troisième trimestre de 2021 immédiatement à l’ouest du poste actuel. Étant donné que l’emplacement se trouve au centre-ville, l’équipe a planifié les travaux minutieusement : consultation des intervenants et des partenaires municipaux et collaboration avec eux afin d’avoir l’assurance que l'on pourra réaliser les travaux en toute sécurité et atténuer le plus possible les répercussions de la fermeture de rues et de voies. Selon l’équipe, les travaux devraient être achevés d’ici la fin de 2024. La mise hors service du poste actuel et la récupération du matériel d’infrastructure électrique sur les lieux sont prévues en 2025. « Il s’agit d’un projet emballant pour ENMAX Power et ses clients, ajoute Mme Mosley. Ce projet de remplacement et de modernisation du poste no 1 témoigne de notre détermination inébranlable à offrir aux gens de Calgary un service sûr et fiable dans un avenir énergétique en évolution constante. »
Certains postes d’ENMAX Power, entre autres le poste no 1, alimentent Calgary en électricité depuis plusieurs dizaines d’années. Comme l’indique son nom, ce poste a été le premier à entrer en service à Calgary. Il a été construit en 1912 pour alimenter les tout premiers lampadaires et le réseau de tramways sur le territoire de la ville. Le poste no 1 a évolué en plus de 100 ans et il fournit maintenant le courant à environ 45 % du centre-ville de Calgary (superficie approximative de 3,2 km2). Il alimente ainsi plus de la moitié des clients d’ENMAX Power dotés d’un compteur dans le secteur (à peu près 19 500), y compris des tours d’habitation, des commerces, des centres de données et des établissements de santé. Poste no 1 et appareillage de commutation, 1929.
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MISER SUR LE STOCKAGE PAR BATTERIE PREMIÈRE ENTREPRISE DU MONDE À DÉPLOYER LE MEGAPACK DE TESLA - Andrew Ahearn Gestionnaire de l’ingénierie, Saint John Energy
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ar un glacial matin d’hiver vers la fin de 2019, lorsque la grue a abaissé l'énorme batterie Megapack de Tesla pesant plus de 23 000 kilos, quelques ingénieurs de Saint John Energy observaient la scène en retenant leur souffle. C’est seulement plus tard que nous avons appris ce qui avait rendu ce matin mémorable : il s’agissait du premier déploiement du Megapack dans le monde. À Saint John Energy – petite société de distribution d’électricité de la côte est –, nous sommes extrêmement fiers de notre souci d’innovation. Et nous étions sur le point d’être les premiers de la planète à charger la batterie commerciale ultramoderne de Tesla. Depuis longtemps, nous envisagions d’avoir recours au stockage par batterie, d’une part, pour réduire les coûts en période de pointe et les émissions de carbone associées à la production d’électricité nécessaire afin de répondre à la demande de pointe et, d’autre part, pour nous aider au moment d’adopter des solutions d’énergie renouvelable d’envergure commerciale pour notre ville. Au printemps, le Megapack était installé, raccordé au réseau de distribution et prêt à être mis en service. Nous trépignions d’impatience. Cette batterie constitue une pièce clé du réseau intelligent que Saint John Energy construit actuellement. Ce projet de 13,5 millions de dollars est unique au Canada, en raison de ses objectifs ambitieux et de la technologie déployée. Aménagé de concert avec les partenaires de l’entreprise en matière d’innovation, son réseau fera appel à l’intelligence artificielle pour gérer les ressources énergétiques dans l’ensemble de son réseau de distribution, prévoir la charge et mettre à profit le système SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition) perfectionné dans sa salle de commande. L'entreprise est dans une position enviable alors qu’elle construit son réseau intelligent. Plus de 60 % des clients nous louent un appareil, par exemple un chauffe-eau. En les équipant de chauffe-eau intelligents et d’autres appareils faisant appel à des technologies énergétiques intelligentes, nous avons accès à diverses ressources énergétiques distribuées permettant de stocker l’énergie et de déplacer la demande. Pendant la première année du déploiement, nos ingénieurs décident encore quand charger ou décharger le Megapack pour écrêter les pointes.
À terme, le réseau prévoira les pointes et déterminera automatiquement le moment où la batterie sera chargée et déchargée. En tant que première entreprise Électricité durable dans l’est du pays, nous tenons à faire des choix intelligents et écoresponsables, dont le stockage par batterie. Pour répondre à la demande de pointe, notre fournisseur sur le marché de gros de l’électricité doit utiliser des installations de production qui émettent du carbone. Au Nouveau-Brunswick, la production d’énergie nécessaire pour répondre à la demande de pointe génère deux fois plus d’émissions de dioxyde de carbone. En écrêtant nos pointes et en évitant à notre fournisseur d’avoir à recourir à des centrales thermiques, nous avons un effet bénéfique sur l’environnement et sur notre économie. Le Megapack s’avère un investissement judicieux et écologique pour notre avenir et nos plans en matière d’énergie renouvelable. Nous avons établi un partenariat avec Natural Forces pour construire d’ici 2022 un parc éolien qui fournira jusqu’à 45 MW à Saint John – soit environ 15 % des besoins de la ville. En outre, nous réalisons à titre pilote des projets d’énergie solaire à échelle industrielle. Au terme de ces travaux, nous aurons élargi l’éventail de possibilités de stockage d’énergie pour compenser en partie la nature intermittente de notre production d’énergie renouvelable. Un peu plus d’un an après la mise en service du Megapack, nous sommes impressionnés de voir à quel point cette batterie nous aide à écrêter les pointes. Même si nous n’avons pas encore pleinement optimisé son utilisation, les économies réalisées répondent à nos attentes. Nous songeons déjà à accroître le stockage d’énergie pour permettre à nos clients d’économiser encore plus, accroître la fiabilité de notre réseau et contribuer à protéger la planète.
Saint John Energy est une société novatrice qui fournit des solutions énergétiques d’avantgarde à plus de 36 000 clients résidentiels et commerciaux à Saint John. Cette entreprise locale en activité depuis 1922 accorde la priorité à la fiabilité et au service à la clientèle, ce qui lui permet de maintenir ses tarifs au niveau le plus bas dans la région de l’Atlantique.
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LISEZ MAINTENANT! Guide de planification de l’adaptation au climat 2021
Pour aider les entreprises canadiennes à s’adapter à la « nouvelle normalité » et à gérer les risques que posent les changements climatiques et les conditions météorologiques extrêmes, l’ACE a publié Changements climatiques et conditions météorologiques extrêmes : Guide de planification de l’adaptation destiné aux entreprises d’électricité au Canada. Ce rapport aide les compagnies d’électricité à cerner et à évaluer les risques auxquels le climat et les conditions météorologiques exposent l’infrastructure d’électricité dans un cadre de gestion des risques d'entreprise et à planifier en conséquence.
Téléchargez le rapport gratuitement www.electricity.ca/fr/climat L’ACE a produit ce guide avec l’appui de Ressources naturelles Canada et d’entreprises membres.
Façonner l’avenir
L’électricité – c’est la magie que nous tenons pour acquise, mais dont nous dépendons tous les jours. Le Centre d’excellence de l’ACE souligne l’innovation et la technologie de pointe du Canada dans le secteur de l’électricité. Qu’il s’agisse d’une centrale virtuelle offrant aux clients résidentiels la possibilité de produire eux-mêmes de l’énergie propre et de contribuer ainsi à l’expansion du réseau ou du tout premier système de captage et de stockage de carbone à échelle industrielle – tous les projets du Centre d’excellence améliorent la vie des Canadiens et façonnent notre avenir collectif.
Tantalus has been serving utilities for decades. PURPOSE-BUILT For the unique requirements of utilities just like yours. FLEXIBILE Utilities stay in control as their smart grid evolves. REL RELATIONSHIPS Unparalleled customer support.
Pour explorer des projets novateurs reconnus pour leur excellence, rendez-vous à la page electricity.ca/fr/conduire/centre-dexcellence/.
Learn more about Tantalus. www.tantalus.com 50
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PROGRAMME DES ENTREPRISES PARTENAIRES DE L’ASSOCIATION CANADIENNE DE L’ÉLECTRICITÉ
Grâce au Programme des entreprises partenaires de l’ACE, des entreprises qui proposent une gamme variée de produits et de services, entre autres des services-conseils dans tous les sous-secteurs de l’électricité, peuvent établir des liens avec les décideurs des membres de l’ACE, des compagnies d’électricité et des fournisseurs de services de l’ensemble des provinces et des territoires. Certaines entreprises partenaires exercent déjà leurs activités sur le marché canadien, tandis que d’autres cherchent un moyen de présenter leurs produits ou services aux membres de l’ACE à partir de l’étranger.
DEVENEZ UNE ENTREPRISE PARTENAIRE! Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec :
Faran Mirza
Gestionnaire des commandites et du Programme des entreprises partenaires
mirza@electricity.ca ASSOCIATION CANADIENNE DE L'ÉLECTRICITÉ – LE RÉSEAU 2021 – RENOUVEAU
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FROM SENTIENCE TO SUSTAINABILITY WITH INFOSYS The supply and use of energy from fossil fuels account for two-thirds of global greenhouse gas (GHG) emissions. And the energy sector must now shift from fossil fuels to renewable sources, drive significant change in the usage of energy and accelerate decarbonization to shape a sustainable future. Today, energy utilities across Europe and the Americas are at different stages of this transition and face many challenges. From an aging infrastructure to a changing generation, and remote energy generation to the adoption of renewable. To overcome these challenges, they need a new business model. One that can sense with data, respond with precision and adapt for every next. Because the future of utilities is live. The Infosys Urban Electric Grid – Utility Platform for a Live Enterprise, integrates IT, physical infrastructure, and standardizes business processes to power new possibilities to help you Navigate your Next with:
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Presence in Toronto, Vancouver, Calgary, Montreal and Ottawa Infosys named a 'Leader' in the IDC MarketScape: North American DERMS Strategic Consultants and Systems Integrators 2020 Vendor Assessment
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