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Introduction
Francis Bradley, président-directeur général d’Électricité Canada
Bâtissons.
Voilà un mot qui résume bien l’ambition, les anxiétés et le rêve du secteur canadien de l’électricité en 2023.
Bâtissons.
Nous connaissons depuis plusieurs années l’ampleur du travail qui nous attend. Pour réduire les répercussions des changements climatiques, nous devons nous détourner des sources d’énergie émettrices de carbone et privilégier l’électricité comme principale source d’énergie. À cette fin, nous devons renforcer la capacité de notre réseau. Nous devons aussi le rendre pratiquement carboneutre d’ici 2035 afin d’aider le pays à atteindre la carboneutralité d’ici 2050
Il nous reste douze ans pour préparer notre réseau. Nous devons commencer à bâtir maintenant Nous pouvons y arriver.
Avant 2020, il fallait des années pour déployer un vaccin. Puis, lorsque la COVID-19 est arrivée, le gouvernement, l’industrie et la société civile ont concerté leurs efforts et accéléré la recherche, le développement, la production et la distribution pour ramener ce délai à quelques mois seulement. Nous pouvons comparer cet effort public à celui qui a fait suite à l’engagement pris dans les années 1960 par John F. Kennedy, alors président des États-Unis, lorsqu’il a affirmé « Nous choisissons d’aller sur la lune au cours de la présente décennie ». Et l’homme a marché sur la lune sept ans plus tard.
Pour les besoins du déploiement des vaccins contre la COVID-19, tous les intervenants ont travaillé ensemble afin d’accomplir ce qui semblait impossible. Un effort comparable s’impose dès maintenant pour contrer les effets des changements climatiques.
Les efforts que nous déployons pour atténuer les répercussions des changements climatiques reposent sur la technologie de l’électricité. Plus de 80 % de notre réseau électrique est déjà carboneutre.
Nous devons nous approcher de 100 %, mais sans nuire à la fiabilité et à l’abordabilité. Il ne faut pas se leurrer : la tâche qui nous attend est gigantesque. Mais elle n’est pas impossible. Il faut simplement que toutes les parties prenantes – gouvernements fédéral et provinciaux, fournisseurs d’électricité, consommateurs, peuples autochtones du Canada, etc. – travaillent ensemble à bâtir ce réseau.
Or, il semble que nous ne le bâtissons pas assez vite. En 2022, dans le budget fédéral du printemps et l’Énoncé économique de l’automne, le gouvernement a pris des engagements de dépenses importants et cruciaux. Le Règlement sur l’électricité propre est au nombre des projets attendus en 2023. Nous avons réalisé des gains considérables.
Mais nous sommes encore au point mort.
Merveille du xxe siècle, le réseau électrique canadien a contribué à donner naissance au xxie siècle, celui dans lequel nous vivons aujourd’hui. Nous voulons maintenant aménager le réseau qui verra naître le xxiie siècle – un réseau décarboné, fiable et abordable. Bien sûr, tous ceux qui souhaitent bâtir ce réseau devront surmonter d’immenses difficultés : la réglementation, le temps nécessaire afin de choisir l’emplacement pour chaque projet et d’obtenir les approbations requises et finalement, les différences qui existent entre les modes de production et de distribution d’électricité d’un bout à l’autre du pays.
Ces difficultés sont majeures, mais elles ne sont pas insurmontables. Le moment est venu de concerter nos efforts, de nous retrousser les manches et de nous mettre au travail.
Le moment est venu de bâtir.
En plus d’adopter une stratégie intergouvernementale axée sur la coordination de ces efforts et du financement ainsi que sur la mise en commun des ressources, le Canada doit collaborer avec le secteur de l’électricité afin de mettre en œuvre le processus de planification et de construction.