2 minute read
COMMENT ACQUÉRIR UNE VISION PÉRIPHÉRIQUE
Maurizio di Nolfi n’a pas hésité à reprendre ses études à 40 ans pour parfaire sa formation d’architecte ETS-EPFL. Retour sur un beau parcours qui l’a mené à la Fondation Immobilière de la Ville de Carouge.
Ce pur Genevois de 58 ans a choisi l’architecture en suivant les cours de l’Ecole d’ingénieurs de Genève, à la rue de Lyon, de 1979 à 1984, au sein de la section dédiée à l’architecture. Il a ensuite fait ses premières armes au sein du bureau de feu Ugo Brunoni, un célèbre architecte tessinois établi à Genève. Maurizio di Nolfi s’y est occupé d’un vaste projet qui ne verra finalement pas le jour: Y1, du nom d’une nouvelle aérogare à Cointrin. «J’étais chargé entre autres de la coordination des techniques avec les divers ingénieurs», se souvient-il. Souhaitant poursuivre ses études, il part à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne où il obtient son diplôme d’architecte EPFL en 1990. Puis, pendant plus de 15 ans, il va œuvrer au sein du Bureau d’architecture et de recherche urbaine (BARU).
«La meilleure décision»
Tout bascule lorsqu’il décide de parfaire encore sa formation en 2004. «Je venais d’avoir 40 ans et conscient de mes lacunes, il me manquait des compétences dans certains domaines de l’immobilier que j’abordais rarement dans mon quotidien: les relations avec les investisseurs, les aspects juridiques et financiers. C’est là que je suis tombé sur une annonce de l’Institut d’Etudes Immobilières dans le journal Tout l’Immobilier.» Malgré la difficulté à reprendre des études à 40 ans, Maurizio di Nolfi n’hésite pas une seconde.
Maurizio di Nolfi a fait ses premières armes auprès de feu Ugo Brunoni.
«C’est sans doute une des meilleures décisions que j’ai prise dans ma vie», nous confie-t-il. Son envie: comprendre les objectifs de chaque partie prenante des différents métiers de l’immobilier. «Je n’avais pas choisi de suivre cette formation dans l’idée de changer de métier, ce cursus m’a enthousiasmé par la richesse des cours, ainsi que les échanges avec les étudiants venant de différents milieux de l’immobilier. Rapidement, j’ai eu l’opportunité d’entrer à la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (CEH) en tant que ges- tionnaire en promotions immobilières en 2007.» Fin 2014, la CEH a fusionné avec la Caisse de prévoyance du personnel enseignant (CIA) pour former la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (CPEG). Nouvelle opportunité dix ans plus tard avec la Fondation immobilière de la Ville de Carouge, une petite fondation qui cherchait à renforcer son équipe. Il y suit notamment le futur aménagement de la parcelle dite de l’Université sur la commune de Carouge (secteur de Pinchat), développé avec l’Université de Genève, qui avait fait l’objet d’un concours de projets d’architecture, remporté en 2015 par le bureau vaudois Pont12 Architectes. L’autorisation de construire a été délivrée en juin 2022, mais il y a encore quelques oppositions, malgré la mise sur pied au préalable d’ateliers de concertation. Ce projet prévoit la construction de plus de 450 chambres pour étudiants, 430 logements (HMZDloc) et des équipements de quartier. A côté de cela, Maurizio di Nolfi consacre une partie de son temps en tant que secrétaire de la Fondation du Vieux-Carouge, laquelle vient de finir les rénovations du 16-16bis rue Joseph-Girard. Et il trouve encore le temps de donner un cours sur la gestion des rénovations au sein de l’Association des gérants et courtiers en immeubles (APGCI) avec Magali Scholaert, responsable du département rénovation énergétique chez Naef Immobilier.
Serge Guertchakoff