Le magazine de Caritas mars 2021

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CARITAS N° 2 / Mars 2021

Actualité

Syrie : nés avec la guerre Page 6

Actuel

Suisse

Montagnards

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Coronavirus : la Formation dans la construction en Haïti crise n’est pas finie

45% de bénévoles en plus


Lettre ouverte

Chères donatrices, chers donateurs, Quand on se demande ce que la crise du coronavirus a bien pu nous apprendre, voici une réponse possible : nous avons redécouvert la valeur de la solidarité. Les actions des bénévoles qui ont offert leur aide à des personnes vulnérables – ne serait-ce que pour faire leurs courses – ont été impressionnantes, de même que la disponibilité de chacune et chacun à adapter son comportement par égard pour la santé d’autrui. L’immense générosité de la population nous a aussi touchés. Elle a permis à Caritas d’organiser la plus grande action d’aide en Suisse de son histoire en faveur de plus de 100 000 personnes. Mais on peut aussi répondre que le coronavirus, ou la gestion des conséquences économiques et sanitaires de la pandémie, montre à quel point les moyens financiers sont répartis de façon inéquitable quand il s’agit d’apporter de l’aide. Alors qu’ici, nous obtenons la possibilité d’être vaccinés contre le coronavirus, il en va tout autrement dans les pays du Sud. Il faudra encore beaucoup de temps pour que les États structurellement fragiles puissent eux aussi offrir une vaccination à leur population. On peut

« Nous avons redécouvert la valeur de la solidarité »

objecter que la question du vaccin n’est pas le problème majeur de pays tels que le Venezuela, Haïti ou la Syrie. Mais cela soulève une autre question fondamentale : qu’en est-il de la solidarité internationale ? Comment nous accommodons-nous de la répartition très inégale des ressources ? Question qui ne se pose pas seulement dans le contexte international. Le coronavirus a aussi fait apparaître la pauvreté en Suisse. Et là aussi, nous nous employons à aider les personnes en situation de pauvreté à traverser cette crise. À nous de déterminer si la crise du coronavirus restera dans les mémoires comme l’origine d’un renforcement de la solidarité ou d’une intensification des luttes de partage. J’espère qu’à l’avenir notre action sera davantage tournée vers des valeurs comme la solidarité et ce, au quotidien comme en politique. Je profite de l’occasion pour vous remercier de tout cœur de la solidarité que vous exprimez sans cesse par vos dons à Caritas et qui rend notre travail possible.

Peter Marbet, directeur de Caritas Suisse

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Photo : Nique Nager


Sommaire

L’école pour l’avenir En Syrie, à côté de la lutte quotidienne pour manger, se loger, s’habiller, se chauffer et se soigner, le retour à l’école est un immense défi. Plus de deux millions d’enfants ne vont pas à l’école et 1,3 million courent le risque de devoir la quitter sans obtenir de diplôme. Beaucoup ont dû arrêter ou interrompre leur scolarité pendant un certain temps à cause de la guerre. Caritas investit dans l’instruction et le bien-être des jeunes Page 6 pour permettre des lendemains meilleurs.

5 Actuel : formation professionnelle en Haïti

En Haïti, Caritas assure une formation professionnelle duale à des jeunes sans diplôme.

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Suisse  : la crise n’est pas finie

Caritas Suisse continue de recevoir de nombreux appels à l’aide de victimes de la crise du coronavirus.

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ontagnards : M très grande solidarité

1200 bénévoles ont aidé les paysans de montagne l’an dernier, une hausse de 45 %.

IMPRESSUM Le magazine de Caritas Suisse paraît 6 fois par an. Adresse de la rédaction : Caritas Suisse, secteur Communication et Marketing, Adligenswilerstrasse 15, case postale, CH-6002 Lucerne, Courriel : info@caritas.ch, www.caritas.ch, Tél. +41 41 419 22 22 Rédaction : Lisa Fry (lf) ; Fabrice Boulé (fbo) ; Stefan Gribi (sg) ; Anna Haselbach (ah) ; Vérène Morisod Simonazzi (vm) Abonnement : l’abonnement annuel coûte 5 francs. Il est prélevé une seule fois sur les dons sans affectation. Graphisme : Urban Fischer Photo de couverture : Hasan Belal Imprimerie : Druckerei Kyburz, Dielsdorf Papier : 100 % recyclé Dons : PC 60-7000-4

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Écho

Sunrise s’engage en faveur de la participation numérique

Environ un quart de la population suisse n’a pas ou peu de compétences numériques. Sunrise offre 250 000 francs à

­ aritas Suisse pour un projet commun viC sant à permettre aux personnes touchées par la pauvreté en Suisse de s’adapter au monde numérique. En partenariat avec Caritas, Sunrise veut leur permettre l’accès aux appareils et aux compétences nécessaires pour naviguer dans le monde numérique. Elles pourront ainsi obtenir des informations, remplir des formulaires en ligne, s’inscrire auprès des offices ou postuler à des emplois. Cela leur permet de participer à la vie économique et culturelle et devrait améliorer leurs chances sur le marché du travail. « Caritas nous a semblé être le partenaire idéal pour un projet commun de promotion de la participation numérique des personnes touchées par la pauvreté », explique André Krause, CEO de Sunrise. (lf)

Lancez votre collecte de fonds personnelle Vous souhaitez lancer une collecte de fonds ? Avec Caritas, c’est facile : lancez votre propre action en ligne sur notre plateforme et motivez votre famille, vos amis et vos connaissances à y participer. De nombreuses occasions se prêtent au lancement d’une collecte de fonds et permettent d’avoir un impact. Choisissez votre événement et le but de votre don sur myaction.caritas.ch et faites-le connaître sur vos réseaux sociaux. Les opportunités ne manquent pas : anniversaires, mariages, événements sportifs ou crise du coronavirus. Connectez-vous et laissez-vous inspirer. (lf)

Dans les médias Écho Magazine | « La solidarité, ce n’est pas du romantisme » | 24.12.2020 La pauvreté, Hugo Fasel connaît bien. Au seuil de la retraite, le directeur de Caritas Suisse nous partage les convictions qui l’animent. Pour lui les pauvres, « experts en incertitude », sont des héros et la solidarité doit s’inscrire dans des actes concrets. L’Illustré | « Je redoute qu’en 2023 les précarisés du covid ne soient stigmatisés » | 18.12.2020 Depuis deux décennies, Jean-Noël Maillard (56 ans) est le directeur de Caritas Jura. En cette année de covid, il a assisté à la montée de la précarité dans son canton. Un phénomène qui, craint-il, va s’accentuer ces prochaines années. ArcInfo – L’Impartial/L’Express | « Le restaurant de Caritas a fait le plein pour Noël » | 24.12.2020 Il y avait foule, hier, au restaurant solidaire de Caritas, à Neuchâtel. Pour beaucoup de gens seuls, ce repas de Noël est l’occasion de voir du monde sans trop dépenser. « La population est en mode survie. Caritas n’a jamais été aussi impacté que cette année », affirme Hubert Péquignot, directeur de Caritas Neuchâtel. 20 Minutes | « S’engager dans les montagnes » | 9.12.2020 Depuis plus de 40 ans, les agriculteurs de montagne peuvent compter sur le soutien des missions de montagne de Caritas. Dans les situations d’urgence et pendant les mois d’été très chargés, les bénévoles apportent rapidement de l’aide aux familles qui en ont besoin. À partir de février, les lieux d’engagement pour la saison 2021 seront mis en ligne. On peut aussi se tenir informé via Facebook ou en consultant la newsletter de Caritas.

myaction.caritas.ch

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Photos : Thomas Plain, Shutterstock


Actuel

Le programme de Caritas crée de meilleures perspectives professionnelles et permet d’augmenter les standards de qualité de la construction.

Une bonne formation professionnelle est cruciale En Haïti, la population est jeune, le chômage très élevé. Un grand nombre de jeunes effectuent des formations dans le secteur informel qui ne sont pas réglementées. Caritas a mis en place un projet qui promeut une formation professionnelle dans la construction. Ce programme crée de meilleures perspectives professionnelles et permet d’augmenter les standards de qualité de la construction. « La vie n’est pas facile, surtout en Haïti, mais je vais continuer à me battre », affirme Philipe Joseph*. Ce jeune de 22 ans suit actuellement une formation professionnelle dans la construction. Philipe est né et a grandi dans la ville de Jacmel. Sa

« La formation de Caritas me permet de comprendre les nouvelles techniques de construction » famille vit en faisant du petit commerce informel. Philipe a suivi l’école primaire et secondaire, mais il n’a aucun diplôme. Le programme de Caritas vise précisément des jeunes comme Philipe. La formation qu’il suit actuellement lui permet de rattraper ses lacunes : « Cette formation m’aide à prendre confiance en moi.

Photo : Rafaelle Castera

Je me dis maintenant que je suis capable d’aller plus loin. » Quant à Charles Clairveau*, 32 ans, il a grandi dans une famille paysanne très pauvre. « Au début, je travaillais dans l’agriculture, avant de me lancer dans la construction, raconte-t-il. La formation de Caritas me permet de comprendre les nouvelles techniques de construction et complète mes connaissances techniques. » Mieux intégrer les femmes Philipe et Charles suivent des cours théoriques en classe et leur formation pratique se fait entre autres sur les chantiers. Ce système d’apprentissage dual est apprécié en Haïti. Dans ce pays très pauvre, un grand nombre de jeunes font des apprentissages qui ne sont pas réglementés. Le

projet de Caritas, financé par la Direction du développement et de la coopération (DDC), offre une formation agréée par l’État et crée ainsi des perspectives professionnelles pour des jeunes, femmes et hommes, qui n’ont pas terminé leur scolarité. Il permet aussi d’augmenter les standards de qualité de la construction, en tenant compte des risques de séismes et d’ouragans. Le projet vise par ailleurs à mieux intégrer les femmes dans les professions techniques et à promouvoir leur acceptation dans le secteur de la construction. Le projet collabore ainsi avec des femmes qui dirigent des chantiers. « Après cette formation, je veux poursuivre mes études, souligne Philipe. J’aimerais devenir ingénieur. » Quel que soit l’avenir qui leur est réservé, Philipe et Charles disposent désormais de meilleures perspectives professionnelles et pourront ainsi améliorer la situation économique de leurs familles. (vm) *noms modifiés

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Reportage

« Je veux réaliser mes rêves » Texte : Fabrice Boulé Enquête : Zeina Shahla Photos : Hasan Belal

Salim est très entouré dans son quartier. Le jeune garçon a été victime d’une mine. Il a perdu ses deux frères le même jour.


Reportage

La vie de Salim est dure. Malgré tout, il fait preuve d’une incroyable énergie et d’une joie de vivre contagieuse.

L’école a fait des aménagements pour faciliter l’accès de Salim dans sa chaise roulante.

Salim et Zahra* sont des enfants de la guerre. Les combats ont cessé dans leur quartier en ruines, mais tout est à reconstruire. À 9 ans et 13 ans, ils luttent au quotidien avec leurs familles pour survivre, pour avancer, pour faire que demain sera peut-être un peu meilleur. Caritas leur apporte un encadrement psychologique et social, reconstruit deux écoles et apporte un soutien pédagogique aux enseignants. Dès 2012, Caritas a été aux côtés des populations meurtries, en Syrie et dans les pays voisins. Jarba. Une localité de la Ghouta orientale, cette grande région proche de Damas qui fut jadis le grenier et le verger de la capitale syrienne. Comme plusieurs autres localités de la Ghouta orientale,

« Je veux devenir ingénieur. Ça peut paraître difficile, mais je sens que j’ai l’énergie qu’il faut. » Jarba a connu des bombardements incessants durant des mois lorsque l’armée syrienne voulait en déloger l’opposition armée. Des hôpitaux, les écoles ont été visés. Des combats ont parfois duré des semaines pour prendre ou reprendre quelques immeubles. On compte des milliers de victimes parmi la population civile. Jarba est en ruines. Salim (9 ans) et Zahra (13 ans) et leurs familles tentent de

reconstruire leurs vies dans les gravats… et parmi les mines. Les mines justement, comme celle qui a arraché les deux jambes de Salim et tué ses deux frères il y a deux ans. Après sept ans d’errance, la famille était revenue à Jarba après la fin des combats dans cette région. « J’entends encore les échos de ce triste jour, les appels affolés des enfants me demandant de venir », se souvient Leila, la mère de Salim. Comme si le malheur n’avait pas suffisamment frappé, son mari disparaît à la même période. Elle n’a plus jamais eu de nouvelles de lui. De telles disparitions ont malheureusement été fréquentes tout au long de la guerre. Du jour au lendemain, seule avec S ­ alim et sa grande sœur, Leila a entamé un marathon pour faire soigner son fils en Syrie et à l’étranger. « Il est encore trop jeune pour des prothèses. Il préfère sa chaise pour l’instant. Son énergie est fantastique. Il répand la joie autour de lui », sourit Leila malgré tout.

Entouré et aidé Salim a plein d’amis qui l’aident et le protègent. Tôt le matin, il quitte la maison avec sa mère et sa sœur. Immédiatement, ses amis l’entourent et manœuvrent sa chaise roulante dans les rues qui mènent à l’école. « Ils ont même déplacé la classe au rez-de-chaussée pour moi, s’exclame le garçon. Mais il faut encore franchir quelques marches et rouler jusqu’à son pupitre. Là, en hiver, j’ai vraiment froid » ajoute-t-il dans un bon anglais, sa matière préférée. Normal, dans une école sans portes ni fenêtres, dont les murs sont criblés d’impacts de balles. Pas facile d’apprendre dans de telles conditions. Le manque d’enseignants est aussi un gros problème. Les effectifs dans les classes sont pléthoriques. Salim aime beaucoup dessiner des arbres, la nature – il est très habile de ses mains et fabrique souvent différents objets en bois ou en métal. « Je veux devenir ingénieur. Ça peut paraître difficile, mais je sens que j’ai l’énergie qu’il faut. Même en chaise roulante, je veux réaliser mes rêves », confie encore Salim les yeux brillants d’enthousiasme, juste avant de donner le signal pour jouer dans la cour de l’école avec ses amis.

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Reportage

Toute petite, Zahra a dû quitter sa maison qu’elle a retrouvée détruite plusieurs années plus tard. Son parcours scolaire a été difficile. Doucement, elle gagne maintenant en sérénité.

Une enfant traumatisée Un soir de la fin août 2011, la famille de Zahra, 13 ans, était assise devant leur maison située à Jarba. Soudain, des ­dizaines d’assaillants ont attaqué le quar-

«  Aller régulièrement à l’école est un droit, pour notre avenir. » Zahra, 13 ans

tier. La nuit fut terrible. Dès le lendemain matin, la famille par chance indemne et au complet, a pris la fuite et a changé régulièrement de refuge durant les mois suivants. Jusqu’à gagner la plaine de la Bekaa, au Liban voisin. Le père de Zahra,

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n’a pas pu y exercer son métier d’enseignant. Il travaillait de façon sporadique dans l’agriculture. La scolarisation des enfants fut difficile. Pendant une année complète, Zahra n’a pas fréquenté l’école. À la fin 2018, la famille est revenue à Jarba dans l’espoir d’y retrouver sa maison. Déception. Le bâtiment avait en partie brûlé et tout avait été pillé. Avec l’aide de ses frères, le père de Zahra a pu remettre la maison dans le meilleur état possible. Zahra est une adolescente timide. Son père explique combien elle a été traumatisée par les violences vécues lors de l’attaque de l’été 2011, par la fuite, la peur, l’incertitude du lendemain, le manque d’un cadre rassurant notamment avec l’école. « Son espoir de retrouver sa

chambre, ses jouets a été déçu à notre retour du Liban, explique son père. Zahra est vraiment mon grand souci. Heureusement, le temps qu’elle passe deux fois par semaine avec des intervenants de Caritas dans son école l’aide beaucoup. Elle reprend peu à peu confiance et elle comble doucement son retard en lecture et en écriture. » Zahra et sa famille peuvent aussi fréquenter régulièrement le centre psycho-social de Caritas qui a ouvert récemment à Jarba. Pour éviter que Salim et Zahra n’appartiennent à une génération perdue en raison de la guerre, une des priorités de Caritas est de donner de l’espoir et des perspectives à ces jeunes. Ils ont besoin d’apprendre et de se sentir en sécurité.


Reportage Des millions d’enfants privés d’école et de diplômes En Syrie, plus de deux millions d’enfants ne vont pas à l’école et 1,3 million courent le risque de devoir la quitter sans obtenir de diplôme. Beaucoup ont dû arrêter ou interrompre leur scolarité pendant un certain temps à cause de la guerre. Les Nations Unies articulent le chiffre de six millions de jeunes qui ont besoin d’appui pour une formation dans le pays. Pour la seule Ghouta orientale, c’est un million d’enfants qui ont besoin d’instruction et de formation. À Jarba, Caritas a reconstruit deux écoles (trois bâtiments). À terme, c’est ainsi 800 enfants de cette localité qui pourront fréquenter l’école dans de bonnes conditions. Il manque aujourd’hui quelque 140 000 enseignants en Syrie. Caritas apporte un soutien pédagogique aux enseignants dans les écoles et fournit du matériel scolaire. Des intervenants

psycho-sociaux animent des groupes d’enfants deux jours par semaine dans ces écoles. Caritas propose des possibilités d’étudier sûres et adaptées. Elle forme en outre les enseignants et intervenants à la prise en charge d’enfants traumatisés. * Noms modifiés par la rédaction

Plus d’informations : caritas.ch/syrie

Sur mandat de Caritas Suisse, la journaliste Zeina Shahla et le photographe Hasan Belal, de Damas, se sont rendus à la Ghouta orientale en janvier 2021 et ont réalisé ce reportage.

Zahra va mieux depuis qu'elle est bien entourée à l'école.

Bientôt 10 ans d’aide de Caritas dans la crise syrienne Cela fait bientôt dix ans que Caritas ­Suisse vient en aide aux victimes de la crise syrienne. Au fil des ans, grâce à notre présence sur le terrain et à celle de nos partenaires locaux, nous avons pu fournir une aide humanitaire complète, rapide et répondant à des besoins aigus. En outre, Caritas Suisse a pu mettre en place un réseau dense permettant d’atteindre directement les personnes qui en ont besoin. Aide en espèces Un des éléments importants de notre programme est l’aide en espèces aux ménages dans le besoin (cash assistance). Dès la deuxième année, Caritas Suisse a coprésidé avec le Programme alimentaire mondial le Cash Working Group en Syrie.

Accès à l’éducation publique En collaboration avec les autorités du Liban, Caritas Suisse développe un modèle de formation pour préparer le corps enseignant à enseigner à des réfugiés syriens partout dans le pays. Cette filière d’aide systémique assure aux jeunes, Syriens et Libanais, un accès à l’éducation publique. Appui pédagogique En Syrie, le personnel des centres sociaux constitue un entourage attentif et bienveillant. Les enfants peuvent jouer et se détendre. À Jarba, dans la Ghouta orientale, Caritas a réparé deux écoles et fournit un appui pédagogique aux enseignants de ces écoles. Deux fois par semaine, les équipes de Caritas sont présentes dans les écoles pour organiser des activités avec les enfants.

Une situation tendue après l’explosion à Beyrouth L’explosion dans le port de Beyrouth en août 2020 a encore aggravé la situation déjà précaire de cette région en crise. L’augmentation de la pauvreté au Liban provoque une concurrence dans la distribution des prestations humanitaires : les autochtones doivent partager cette aide avec les réfugiés syriens qu’ils accueillent chez eux. Ces deux dernières années, Caritas Suisse a pu étendre ses prestations d’aide et ses partenariats en Syrie et dans les deux pays accueillant des réfugiés, le Liban et la Jordanie. Elle s’est concentrée sur l’aide d’urgence, l’éducation dans les situations de crise et les mesures visant à garantir le minimum vital. Ce faisant, ­Caritas combine des mesures d’aide à court terme avec une coopération au développement à long terme.

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Brennpunkt Solidaires

Après l’explosion de Beyrouth

Theresia, 23 ans, Beyrouth

Sarah Omrane travaille depuis plus de deux ans pour Caritas Suisse au Liban.

« Nous devons aller de l’avant » Depuis 2018, Sarah Omrane (34 ans) coordonne à Beyrouth une partie des projets humanitaires de Caritas au Liban. Avec l’explosion du 4 août 2020, elle a elle-même été soudainement touchée par une catastrophe. Elle a aussitôt pris part au développement du programme d’aide de Caritas Suisse pour sa ville. « Quand je suis arrivée à l’une des tentes de secours de Caritas trois jours après l’explosion, des bénévoles de tout le pays s’y étaient rassemblés. Tout le monde voulait apporter son aide. Cette solidarité m’a touchée et motivée à donner le meilleur de moi-même pour réaliser vraiment quelque chose en faveur des habitants de ma ville. Ma famille a eu une chance incroyable : bien que notre maison ait été gravement endommagée, tous s’en sont sortis indemnes. Comment des personnes pauvres et vulnérables sont-elles censées surmonter les conséquences de l’explosion, alors que le pays traverse une crise financière et que le chômage augmente à toute vitesse ? Dans mon quartier, en plein hiver, il y a encore beaucoup de réparations laissées en plan. Les familles n’ont pas les moyens de remettre leurs logements en état. Les problèmes psychiques ont fortement augmenté. Quelles que soient les personnes à qui je m’adresse, j’obtiens

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les mêmes réponses : beaucoup avaient déjà perdu leurs économies ou leur emploi. Perdre en plus la santé ou leur logement, c’est plus qu’elles n’en peuvent supporter. C’est pourquoi l’aide en espèces et le soutien psychologique sont des piliers importants du programme de Caritas. En tant que professionnels de l’humanitaire, nous sommes formés pour clarifier les besoins, ébaucher des projets et travailler avec les personnes frappées par une catastrophe. Agir pour ma propre communauté a été pour moi une mission nouvelle et difficile, mais aussi très belle. Nous autres Libanais devons maintenant aller de l’avant et continuer à nous mobiliser pour un pays où nous pourrons tous vivre décemment. Nous n’avons plus rien d’autre à faire. » (ah) Plus d’informations sur l’aide de Caritas à Beyrouth : www.caritas.ch/beyrouth

« Je suis bénévole à Caritas Liban depuis six ans. Les besoins des personnes sont immenses et ne peuvent être satisfaits sans le soutien de donateurs étrangers. Nous sommes très reconnaissants pour tout type de soutien que nous recevrons de l’extérieur du Liban. Le gouvernement n’est pas présent malgré tous les besoins qui sont apparus à la suite de l’explosion de l’été dernier. »

Lauren, 23 ans, Beyrouth

« En tant que bénévole à Caritas Liban, j’ai vécu les souffrances des victimes. Nous avons dormi dans la rue pour être sûrs de répondre à tous les besoins urgents. Si vous ne compatissez pas avec les victimes, vous ne pourrez jamais comprendre leur douleur. Tout ce que j’espère, c’est que tous soient soutenus de la même manière. »

Photos : Caritas Suisse


Migration

Yexibel ne peut jamais laisser son mari Miguel longtemps seul à la maison. Il a besoin de beaucoup de soins.

Yexibel se bat pour sa famille en Colombie Yexibel et son mari Miguel ont fui en Colombie pour échapper à la crise qui sévit au Venezuela. Miguel a dû être opéré d’urgence et il a depuis lors besoin de soins. Yexibel et sa famille reçoivent le soutien de Sepas, une organisation partenaire de Caritas. Yexibel, 23 ans, fait partie des millions de réfugiés vénézuéliens qui ont laissé derrière eux les conditions chaotiques et la pauvreté régnant dans leur pays d’origine. Mais la principale raison qui les a poussés, elle et son mari Miguel (35 ans),

« Cela fait tellement de bien de pouvoir se confier à quelqu’un et de recevoir du soutien » à émigrer en Colombie voilà six ans était la santé de Miguel. Il souffrait de problèmes cardiaques et pulmonaires et devait être opéré d’urgence. Or c’était impossible au Venezuela : le système de santé y manque de tout. Malgré la grossesse de Yexibel, ils ont émigré en Colombie et vivent aujourd’hui encore dans la région frontalière. Leur fils Santiago* est né peu après leur arrivée. Miguel a ensuite subi trois opérations. Il reste dé-

Photo : Caritas Suisse

pendant d’un appareil respiratoire aujourd’hui, ainsi que de divers médicaments coûteux. Il ne peut plus travailler. Yexibel ne peut jamais laisser son mari longtemps seul à la maison. Mais elle doit quand même veiller à ce que sa famille joigne les deux bouts. Elle vend des cosmétiques en passant des annonces dans des magazines, ce qu’elle peut faire de chez elle. Elle fait aussi des petits boulots qui lui permettent de rester autant que possible à la maison. À côté des soins qu’elle prodigue et de son travail, elle peine à trouver suffisamment de temps pour son fils de 6 ans. « C’est pourquoi Santiago vit avec ma mère de l’autre côté de la frontière, au Venezuela. Il vient nous rendre visite régulièrement », dit-elle avec un pincement au cœur. « Pendant le confinement, nous n’avons pas pu le voir pendant près d’un an. C’était une période difficile », se souvient-elle.

Nombreux obstacles L’année dernière, les différentes mesures de protection contre le coronavirus ont compliqué la vie de Yexibel. Les marchandises qu’elle voulait exporter sont restées bloquées à la frontière, et les paiements étaient retardés. Souvent, elle ne savait pas comment nourrir sa famille. Sans parler de son inquiétude permanente pour son mari. Yexibel espère que Miguel se remettra bientôt. La famille ne souhaite rien d’autre que d’avoir son propre foyer, dans lequel elle se sentirait en sécurité. « Même si ce n’était qu’une pièce. Mais ce serait la nôtre », dit-elle avec espoir. Elle est heureuse du soutien qu’elle reçoit de Sepas, l’organisation partenaire de ­Caritas. Les kits de soins médicaux, ainsi que l’accompagnement, sont précieux. « Cela fait tellement de bien de pouvoir se confier à quelqu’un et de recevoir du soutien, confesse Yexibel. Je me sens ensuite soulagée et j’ai de nouveau foi dans l’avenir. » (lf) * nom modifié

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Suisse

Depuis le printemps dernier, les Épiceries Caritas ont baissé les prix des denrées de base, ainsi que des fruits et légumes.

Crise du coronavirus : pas encore d’amélioration en vue En Suisse, le coronavirus engendre une profonde lassitude dans la population. Et la crise qui en résulte continue de faire basculer des personnes dans la pauvreté. Dans les consultations sociales et les Épiceries Caritas, la demande reste forte. La crise frappe très durement les personnes qui, auparavant, parvenaient tout juste à s’en sortir et qui, du jour au lendemain, ont perdu leur emploi à temps partiel, leur salaire horaire ou le travail sur appel qui assurait la totalité ou une partie de leur revenu. Les indépendants à la tête d’une petite entreprise ou d’un

« Ces personnes qui n’avaient encore jamais demandé d’aide sont les nouveaux pauvres de notre société » commerce sont aussi durement touchés. Beaucoup ont réussi à traverser l’été grâce à leurs réserves financières. Mais depuis le début de la deuxième vague, ils voient leurs revenus s’effondrer à nouveau et accumulent les factures

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impayées. « Ces personnes qui n’avaient encore jamais demandé d’aide sont les nouveaux pauvres de notre société. On les croise maintenant dans les Épiceries Caritas ou dans nos services de consultation sociale », déclare le directeur de Caritas Suisse Peter Marbet. La plus grande action d’aide de son histoire En réponse à l’aggravation de la pauvreté, Caritas s’engage maintenant depuis une année dans la plus grande action d’aide en faveur de la population suisse de son histoire. Le soutien conséquent de la Chaîne du Bonheur rend cela possible, de même que les particuliers, institutions et services ecclésiastiques restés solidaires. De nombreuses entreprises du secteur privé ont lancé des actions et soutenu l’aide de Caritas par d’importantes contributions.

En 2020, plus de 10 000 personnes ont sollicité les services de consultation sociale des seize Caritas régionales, soit près de deux fois plus que d’habitude. Caritas dispense aussi un soutien financier. À ce jour, plus de 17 000 personnes ont reçu une aide immédiate allant jusqu’à 1000 francs par personne ou 3000 francs pour les familles. Caritas développe en outre des dizaines de projets qui répondent à des besoins spécifiques, dans l’ensemble de la Suisse et dans les régions. Près de 78 000 personnes bénéficient de l’ensemble de ces offres. Baisse des prix Les 21 Épiceries Caritas de Suisse assument une fonction importante dans l’approvisionnement de la population touchée ou menacée par la pauvreté. Pour soulager au maximum les finances de leurs clients, les Épiceries ont baissé les prix des denrées de base, ainsi que des fruits et légumes, depuis le printemps dernier. Pour ces produits, la demande a augmenté d’environ 25 %. (sg)

Photo : Conradin Frei


Montagnards

Cyril a vécu une expérience enrichissante auprès d'une famille de paysans des montagnes glaronnaises.

L'année dernière, près de 1200 bénévoles sont venus en aide aux paysans de montagne et ont découvert un nouveau monde.

Prêter main forte dans une ferme de montagne Cyril avait prévu d’entreprendre un grand voyage, lorsque la crise du coronavirus a changé ses plans l’été dernier. Il a finalement décidé d’aider une famille de paysans de montagne. Cyril Dönni, 37 ans, est tendu lorsqu’il arrive à la ferme de la famille Figi, dans les Alpes glaronnaises. Quel genre de travail va-t-on lui confier et se sentira-t-il à l’aise avec cette famille ? Il n’a pas vraiment le temps d’y réfléchir. Il fait la connais-

« On forme une équipe soudée quand chacun doit donner un coup de main » sance de toute la maisonnée lors de l’encas de dix heures : Ruth et Walter et leurs cinq enfants, âgés de 6 mois à 10 ans. Et avant qu’il ait pu dire ouf, Cyril se retrouve sur le toit du nouveau bâtiment, juste à côté, et aide à poser la toiture. Cyril se lève tous les jours peu avant six heures et aide à la fauche. Le paysan conduit la motofaucheuse sur le terrain en forte pente. Dans les endroits particulièrement exposés, le véhicule doit être sécurisé au moyen d’une corde. Puis

Photos : Christoph Keiser, DR

Cyril coupe l’herbe autour des grosses pierres et en lisière de forêt à l’aide d’une cisaille. « J’ai été étonné de voir le soin apporté à ce travail. Chaque petit tas d’herbe est ramassé. Les 30 vaches de la ferme ont besoin de fourrage. » C’est ensuite l’heure d’un copieux petit-déjeuner. Plus tard, Cyril aide à nouveau à poser la toiture. Après le repas de midi, ils vont chercher du foin dans une autre prairie. Le paysan conduit l’autochargeuse et ramasse les petits andains qui ont été formés. Les enfants plus âgés ratissent ce qui reste. À l’aide d’une fourche, Cyril décharge le contenu de la remorque dans le souffleur. Le foin y est décompressé puis transporté jusqu’au grenier. Un travail pénible. « J’ai eu mal partout le lendemain », avoue-t-il. Mais il joue encore volontiers au jass avec la famille le soir venu.

sent rapidement intégré. « On forme une équipe soudée quand chacun doit donner un coup de main », explique-t-il. Avant d’ajouter que chaque franc que le paysan ne dépense pas est pour ainsi dire un franc gagné. Il constate pourtant un profond sentiment de satisfaction dans la famille. Il résume son travail à la ferme en ces mots : « Une expérience très intéressante et enrichissante. » L’année dernière, près de 1200 bénévoles sont venus en aide aux paysans de montagne suisses, soit 45 % de plus que l’année précédente. Le coronavirus a mobilisé de nombreuses forces et la solidarité a été grande. Nos paysans de montagne ont besoin d’aide cette année à nouveau. Le travail dans les fermes est très varié, allant de la garde d’animaux, de la fauche et de la réparation des clôtures aux tâches ménagères et à la garde d’enfants. Les femmes sont les bienvenues aussi : en 2020, elles étaient même majoritaires, à 53 %. (lf)

Vie intense et grande satisfaction La vie familiale est très intense. De six heures à 21 heures, neuf personnes sont réunies dans un petit espace. Cyril se

Trouver une ferme en ligne : montagnards.ch

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Monde

Bosnie-Herzégovine : aider les réfugiés durant l’hiver Plus de 10 000 migrants en route pour l’Europe occidentale sont bloqués en Bosnie-Herzégovine. L’hiver et la pandémie ont encore aggravé leur situation déjà désastreuse. De nombreux camps et centres, surpeuplés, n’offrent pas une protection suffisante contre le froid. Les conditions d’hygiène sont également mauvaises. Caritas Suisse soutient ­Caritas Bosnie qui s’occupe de 1000 personnes particulièrement vulnérables, prend en charge leurs besoins fondamentaux et leur protection contre le Covid-19. Services de blanchisserie et stations de lavage des mains permettent d’améliorer leur situation sanitaire et hygiénique. ­Caritas distribue également des colis alimentaires. Les personnes qui n’ont pas trouvé de place dans les centres d’accueil reçoivent des vêtements, des articles d’hygiène et des sacs de couchage. (lf)

Regard

Philipe Joseph*, 22 ans, Haïti

« Ma réussite va dépendre de mes efforts » Vous faites actuellement une ­formation dans la construction. Comment cette formation vous aide-t-elle ? Je peux approfondir mes connaissances dans ce domaine. Et cette formation me donne une image positive de moi-même. Mes proches et mes professeurs m’encouragent et je suis désormais plus respecté dans le quartier où je vis.

Invasion de criquets en Éthiopie Outre la crise du coronavirus, l’Afrique de l’Est subit depuis plus d’un an la plus grande invasion de criquets depuis des décennies. Par endroits, les essaims ont détruit plus de la moitié des récoltes. Dès le mois de juin, sur mandat de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Caritas a soutenu les familles touchées dans le sud-est du pays grâce à un programme d’aide d’urgence. Elles ont reçu de l’argent cash pour pouvoir se procurer rapidement de la nourriture et du matériel de protection pour les animaux. Caritas a aussi distribué 240 tonnes de semences de blé permettant un réensemencement rapide et de nouvelles récoltes. (lf)

La vie n’est pas facile en Haïti. Qu’est-ce qui vous pousse à vous battre malgré tout ? Comme on dit, « ceux qui luttent sont ceux qui vivent. » Je dois me battre et ma réussite va dépendre beaucoup de mes efforts personnels. Ma plus grande motivation, c’est l’avenir de mon fils. Vous avez un modèle dans la vie ? Ma grand-mère est mon plus grand modèle, pour son courage. Elle a pu élever dix enfants toute seule. Et dans ma vie, je suis guidé par mes parents et mon oncle. Quels sont vos projets et vos rêves ? Ils sont nombreux, mes rêves. Après cette formation, je veux poursuivre mes études. J’aimerais apprendre le génie civil pour devenir ingénieur. Je veux travailler dans tous les domaines de la construction. (vm)

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*nom modifié

Photos : Caritas Suisse, Giulia Paravicini


Ensemble

Agenda 16 juin 2021 à 17h30 Prix Caritas KKL, Lucerne 26 mai 2021 à 17h00 Rencontre et informations pour nos donatrices et donateurs Zoug ou en ligne 28 mai 2021 à 13h30 Rencontre et informations pour nos donatrices et donateurs Zurich ou en ligne  » (Nous continuons ion « W ir lernen weiter Bohn, et leur organisat ia Dal et 0. är 202 Sch ard ias Aw Tob ngCaritas heureux lauréats du you d’apprendre) sont les

Le numérique pour tous

De nombreuses manifestations ont malheureusement dû être annulées ou reportées, en raison de la pandémie.

En 2020, le monde s’est immobilisé. Mais pas l’engagement des jeunes ! Treize projets ont été nommés pour le youngCaritas Award. Pendant la pandémie, les jeunes participants au concours ont apporté leur contribution là où elle était nécessaire. Le premier prix a été décerné à un projet qui vise à offrir des opportunités numériques à tous. La diversité des projets en compétition a clairement montré les préoccupations des jeunes en 2020, comment ils identifient les problèmes sociaux, les abordent et présentent leurs propres solutions pratiques. « Creatives x Beirut » a par exemple rapidement organisé une collecte de fonds après l’explosion dans le port de Beyrouth, « Zeta Movement » se mobilise pour faire de la santé mentale un thème d’actualité, et « Essen für alle » (À manger pour tous) fournit de la nourriture aux personnes en situation de précarité pendant la crise du coronavirus. L’organisation «  Wir lernen weiter  » (Nous continuons à apprendre) s’est vu remettre le premier prix. Elle répare de vieux ordinateurs pour les donner à des personnes en situation de pauvreté en Suisse. Son objectif est de créer ainsi des opportunités numériques équitables pour tous.

Photo : Fabienne Wheeler

Le youngCaritas Award s’est déroulé en petit comité, crise du coronavirus oblige. Les nombreux intéressés ont toutefois pu suivre la remise des prix chez eux, en direct. Le fondateur de l’organisation lauréate Tobias Schär a insisté sur l’expérience acquise : « L’important n’est pas le prix, mais l’amélioration de la visibilité d’une question sociale importante. » www.youngcaritas.ch/award Nora Engler

Camp d'été Du 8 au 14 août 2021, des jeunes Suisses et des jeunes issus de la migration passeront une semaine ludique et pleine de rencontres passionnantes dans un camp à Zweisimmen. Inscrivez-vous dès maintenant comme moniteur ou participant : www.youngcaritas.ch/sommerlager

Envoyez vos vœux avec Caritas Exprimez votre sympathie ou partagez votre joie avec les cartes des éditions Caritas. Nous offrons un grand choix de cartes avec des thèmes graves ou joyeux. En les achetant, vous soutenez les projets de Caritas contre la pauvreté en Suisse et dans le monde. Ces cartes sont créées par de jeunes artistes et sont livrées avec un encart et une enveloppe assortis. Faites votre choix parmi 32 sujets originaux : shop.caritas.ch

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Sidra (10 ans) est née avec la guerre en Syrie. Elle veut devenir médecin pour soulager les souffrances des autres.

Agir, tout simplement

Quand la pauvreté montre son visage Apprenez-en plus sur Sidra et sa famille : caritas.ch/sidra-f


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