CARITAS N° 2 / avril 2018
Actualité
Alep : la Syrie dévastée Page 6
Suisse
Actuel
Point fort
Contre la faim au Mali
La pauvreté dans un pays riche
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Formation pour les enfants en détresse
Lettre ouverte
Vivre dans des ruines Chère donatrice, Cher donateur, Je me suis rendu en Syrie voilà quelques semaines. Je voudrais vous parler des impressions que j’ai de mon voyage dans ce pays martyrisé. Nous nous sommes notamment rendus à Homs, une ville autrefois florissante de l’ouest de la Syrie. Il ne reste absolument rien de sa prospérité d’antan. La guerre a tout détruit. Les rues sont désertes, envahies seulement par les montagnes de décombres des maisons bombardées sous lesquelles sont encore ensevelies des victimes innocentes de la guerre. Les habitants de Homs se battent chaque jour pour survivre. Ils s’estiment
heureux lorsqu’ils ne souffrent pas trop de la faim ou de la soif — comme cette famille de sept personnes que nous avons rencontrée : la mère s’occupe seule de ses enfants, car son mari a été arrêté voilà trois ans et elle ne sait pas du tout ce qu’il est devenu. Son fils a perdu un œil à la guerre, et l’une de ses filles, une jambe. La fille aînée, complètement traumatisée, se replie sur elle-même, parce qu’elle n’arrive plus à supporter les images de la guerre qui la hantent jour et nuit. La famille vit dans un abri provisoire. Elle est reconnaissante que Caritas lui fournisse les denrées de première nécessité. La situation des habitants de Homs semble désespérée. Et la force de leur courage ne cesse de nous étonner. Ils ne baissent pas les bras, se battent inlassablement pour retrouver un avenir pour
eux-mêmes et leurs enfants. D’où tirentils cette force ? Je n’en sais rien. Cela dépasse mon imagination. Nous avons cherché à savoir quels étaient les besoins et les souhaits des habitants de Homs. Les réponses sont sans ambiguïté : ils souhaitent que leurs enfants puissent enfin retourner à l’école après sept ans de guerre ; ils souhaitent pouvoir s’installer dans un logement modeste qu’ils ne devront pas fuir ou quitter après quelques jours seulement ; et lorsque nous sommes repartis, beaucoup de per-
« Les habitants de Homs se battent chaque jour pour survivre. Ils s’estiment heureux lorsqu’ils ne souffrent pas trop de la faim ou de la soif » sonnes nous ont dit cette petite phrase bouleversante : « Ne nous oubliez pas. » Beaucoup ont aussi insisté pour que je vous dise, chère donatrice, cher donateur, à quel point ils sont reconnaissants de l’aide que vous leur avez apportée. Caritas a fourni une aide ininterrompue aux personnes touchées par la guerre en Syrie au cours des dernières années. C’est important. Et nous continuerons à le faire avec votre soutien, chère donatrice, cher donateur. Votre aide est indispensable ! Cordialement,
Hugo Fasel Directeur de Caritas Suisse
Vidéo : caritas.ch/syrie
Photo : Franca Pedrazzetti
Sommaire
La ville détruite
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À Alep, les habitants ne doivent plus se mettre à l’abri pour fuir les bombardements. Mais les souffrances persistent. Beaucoup de femmes restent seules dans les décombres de leur ville, à l’instar de Hanan al-Youssef et Amal Mahmoud. Bien que la guerre leur ait presque tout pris et qu’elles aient épuisé leurs forces, elles continuent à lutter sans relâche pour leur survie. Page 6
ctuel : les enfants ont A droit à l’instruction
Leurs écoles sont en ruines, les cours ont été suspendus, le système éducatif est paralysé. Dans le monde entier, Caritas soutient des enfants que des crises, des guerres et des catastrophes naturelles privent d’instruction.
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Point fort : chaque goutte compte
Le changement climatique a apporté la sécheresse et la sécheresse a apporté la faim. Au Mali, Caritas aide les petits paysans à engranger de belles récoltes malgré le manque d’eau.
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Suisse : que signifie être pauvre ici ?
La pauvreté existe aussi en Suisse. Mais elle est difficile à saisir car elle n’est pas visible. À quel point est-on pauvre dans un pays riche ?
IMPRESSUM Le magazine de Caritas Suisse paraît 6 fois par an. Adresse de la rédaction : Caritas Suisse, secteur Communication et Marketing, Adligenswilerstrasse 15, case postale, CH-6002 Lucerne, Courriel : info@caritas.ch, www.caritas.ch, Tél. +41 41 419 24 19 Rédaction : Sabine Schaller (ssc), responsable ; Jörg Arnold (ja) ; Fabrice Boulé (fbo) ; Stefan Gribi (sg) ; Anna Haselbach (ah) ; Vérène Morisod Simonazzi (vm) ; Odilo Noti (on) Abonnement : l’abonnement annuel coûte 5 francs. Il est prélevé une seule fois sur les dons sans affectation. Graphisme : Urban Fischer Photo de couverture : Alexandra Wey Imprimerie : Kyburz, Dielsdorf Papier : 100 % recyclé Dons : PC 60-7000-4
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Écho
Aide pour Bondo Caritas met à disposition de la commune grisonne de Bondo un premier montant d’un million de francs issus de sa collecte de fonds. L’un des plus grands glissements de terrain observés depuis 130 ans a eu lieu en août 2017 sur le territoire de la commune. Une commission constituée notamment de représentants de la commune et du canton doit affecter les fonds là où les besoins sont les plus urgents. Cette commision décide à son entière discrétion et remettra un rapport à Caritas. (on) Quel est le lien entre nationalisme et pauvreté ? Une table ronde a rassemblé Martin Flügel, Martine Brunschwig Graf, le journaliste Daniel Binswanger et le politologue de l’Université de Lucerne Nenad Stojanovic autour de cette question.
Dons en ligne : www.caritas.ch/faire-un-don
Forum de Caritas : le nationalisme et ses conséquences Pendant que le Forum de Caritas à Berne s’intéressait aux répercussions du nationalisme sur la politique sociale, le président américain Donald Trump participait justement au Forum économique de Davos. Le fossé entre pauvres et riches se creuse en Suisse. Quelles sont les conséquences de cette polarisation sociale ? Encourage-t-elle le populisme de droite et le nationalisme ? En quoi modifie-t-elle la société ? Parmi les personnalités qui ont débattu de ces questions au Forum de Caritas, on trouvait entre autres
la présidente de la Commission fédérale contre le racisme Martine Brunschwig Graf, le responsable des questions politiques à Caritas Suisse Martin Flügel et le professeur de philosophie Georg Kohler. La conférence sociopolitique de Caritas a réuni 170 spécialistes. Stefanie Egli
Interview de Martin Flügel dans « Echo der Zeit » : caritas.ch/forum
La CarteCulture toujours plus appréciée Fin 2017, on recensait 93 034 détenteurs et détentrices d’une CarteCulture – soit 7972 de plus que l’année précédente. Malgré un budget serré, ces personnes peuvent aller au musée, adhérer à un club sportif, s’abonner à un journal ou suivre un cours de langue. En effet, les utilisateurs et utilisatrices de la CarteCulture bénéficient dans toute la Suisse de 30 à 70 % de rabais sur plus de 2900
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offres culturelles, éducatives et sportives. À partir de l’été 2018, la carte sera aussi disponible dans le canton du Jura. Caritas étend ainsi le rayon d’action de la CarteCulture en Suisse romande. (ssc) Plus d’informations : carteculture.ch
Les personnes réfugiées à Côme restent tributaires d’un soutien.
Côme toujours sous pression Caritas Côme poursuit son engagement aux côtés des migrants qui fuient vers l’Europe et se retrouvent dans la ville lombarde, aux portes de la Suisse. En 2016, les autorités de Côme, les services sociaux et les œuvres d’entraide avaient été dépassés par l’afflux massif et soudain de migrants. En 2017, ils ont vu arriver encore 6000 personnes. « Mais tout le monde est mieux préparé maintenant », explique Roberto Bernasconi, directeur de la Caritas locale. Ces deux dernières années, Caritas Suisse a apporté un soutien financier qui a notamment permis d’ouvrir une deuxième cantine de jour dans la ville et d’installer trois tentes équipées de lits et de sanitaires. Ces tentes chauffées et médicalisées abritent une cinquantaine de migrants qui avaient commencé l’hiver dans un parking aérien. (fbo)
Photos : Nique Nager, Mattia Vacca
Actuel
De retour à l’école, enfin : au Népal, toujours plus d’enfants peuvent fréquenter les écoles antisismiques reconstruites par Caritas.
Apprendre malgré la crise et la guerre La guerre, l’exil, les catastrophes naturelles empêchent les enfants et adolescents d’aller à l’école. Mais sans formation, ils ont peu de chance de vivre une vie meilleure. Caritas travaille à faire en sorte que les enfants et adolescents ne renoncent pas à leur éducation en dépit des crises et des guerres. 75 millions d’enfants dans des situations difficiles ne vont pas à l’école. Lorsque le système scolaire est complètement détruit par une guerre, lorsque les enfants qui ont fui ne bénéficient plus d’encouragement ou que les infrastructures scolaires ont été détruites par une catastrophe naturelle, bref, lorsqu’on retire aux enfants le droit à l’éducation et qu’on les
« L’école offre plus que la lecture, l’écriture et le calcul » empêche d’aller à l’école, c’est un avenir sans espoir qui les attend. Pour les enfants qui vivent dans la pauvreté, notamment, l’éducation est souvent la seule possibilité de vivre une vie meilleure. L’école offre beaucoup plus que seulement l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul. Les enfants en effet peuvent s’épanouir dans un environnement sûr, consolider leur confiance en
Photo : Hemanta Chemjong
eux-mêmes, se faire des amis et retrouver un genre de normalité. Caritas met en place des projets bénéficiant à des milliers d’enfants et de jeunes, par exemple au Liban, où 450 000 enfants syriens doivent être intégrés dans le système scolaire, ou au Népal, où près de 8000 écoles ont été détruites par le tremblement de terre de 2015. L’absence d’infrastructures n’est pas la seule difficulté : les expériences traumatisantes de la guerre et de la fuite, le stress permanent freinent la capacité et la volonté d’apprendre. Pour recréer ces compétences, Caritas a développé une méthode qui lie des compétences pédagogiques et psychosociales. Elle est appliquée à Gaza et en Cisjordanie et vise à réintégrer les enfants à l’école. Patricia Kröll, Olivia Mathys Vidéo : la petite Yara (11 ans), réfugiée de Syrie, donne un aperçu du projet scolaire au Liban. agirtoutsimplement.caritas.ch/yara
Népal : des écoles sûres après le tremblement de terre • Reconstruction de 31 bâtiments scolaires sûrs et accueillants pour les enfants •F ormations permettant d’augmenter la qualité de l’éducation • Campagnes contre l’abandon de la scolarité Liban : éducation pour les enfants libanais et syriens réfugiés • Cours de rattrapage pour les enfants libanais et syriens défavorisés • Formation continue du corps enseignant pour mieux encourager les enfants • Développement du module de formation pour le corps enseignant Gaza : surmonter la guerre pour pouvoir apprendre • Construction de trois centres sûrs et accueillants pour les enfants • Mise en œuvre de soutiens à l’apprentissage (méthode « Essence of Learning ») • Sensibilisation du corps enseignant au travail avec des enfants traumatisés
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Reportage
Survivre parmi les décombres Texte : Anna Haselbach Photos : Alexandra Wey
Tout est détruit : depuis son balcon, Hanan al-Youssef observe sa rue dévastée par la guerre.
Reportage Alep est devenue le symbole des atrocités de la guerre en Syrie. Pour Hanan al-Youssef et Amal Mahmoud, cette ville aux multiples facettes est surtout leur terre d’origine. Plus d’un an après la fin des combats, elles luttent pour survivre parmi les décombres et pour l’avenir de leurs enfants. Au coin de la rue, un gros projectile s’est enfoncé dans l’asphalte. Personne n’en a déblayé les restes. À côté, le trafic est aussi dense que dans n’importe quelle ville. Deux hommes partagent un repas sur le pouce. Les maisons sont presque toutes intactes. Un corridor sombre
« La ligne de front a passé exactement par notre rue. » conduit à l’intérieur de l’une d’elles et un escalier étroit, sans lumière comme presque partout ailleurs, mène au premier étage où Hanan al-Youssef* nous ouvre la porte. « Bienvenue dans ma maison » « Bienvenue en Syrie, bienvenue dans ma maison », déclare-t-elle en nous servant du café et des pâtisseries. Nous sommes dans le quartier d’Ashrafieh au
nord d’Alep. L’appartement est composé de deux pièces et d’une minuscule cuisine. C’est ici que logent provisoirement Hanan et ses enfants Hassan* (18 ans), Ibrahim* (17 ans) et Yasmin* (10 ans). Hanan a la quarantaine. Le dénuement et la souffrance se lisent sur son visage, mais aussi la force et la détermination. Son mari est mort depuis longtemps d’une attaque cérébrale. Un proche lui a gratuitement laissé son appartement pour quelques mois. « Il m’a simplement remis les clés, Dieu merci ! », déclare Hanan. Mais dès qu’il reviendra, elle devra se chercher un nouvel abri. La famille al-Youssef possède bien un logement à quelques minutes à pied. Mais là-bas, on se croirait dans une autre ville. « La ligne de front a passé exactement par notre rue », explique Hanan. Nous voilà devant les vestiges de sa maison. L’ampleur de la destruction impressionne. Au cours des cinq dernières
Plan d’Alep Alep SYRIE
A B
A 1 km
B
ancienne ligne de front Ashrafieh Ard al-Hamra
nnées, cette partie d’Ashrafieh a sans a cesse été le théâtre de violents combats. Des habitations, il ne reste plus que des trous béants. Parmi les décombres des maisons bombardées, on trouve les vestiges de vie que les habitants ont laissés derrière eux : un téléphone, une chaussure, des photos de famille. La route est bordée de débris et de déchets, des stores en lambeaux pendent des ruines. Quelques enfants jouent dans une flaque. Sinon, aucun signe de vie courante. Le rêve de la reconstruction Hanan n’a pourtant pas abandonné l’espoir de reprendre une vie rythmée par les gestes du quotidien. Son grand objectif : réintégrer son logement, afin de retrouver enfin un vrai chez soi et un brin de normalité. Avec une détermination impressionnante, elle met toute son énergie et tout son argent dans cette entreprise : « J’ai déblayé les débris avec Hassan. Nous avons dégagé et nettoyé le bas de la cage d’escalier et l’appartement. » Avec l’aide de Caritas, Hanan a pu s’offrir les services d’un maçon pour reconstruire le balcon, réparer et replâtrer les murs. C’est un premier pas. Il s’agirait maintenant de rénover les portes et les fenêtres. Mais les prix des artisans ont grimpé à des hauteurs astronomiques. Un travail qui ne suffit pas pour vivre L’effondrement économique, que le collaborateur de Caritas Sarkis Khaloyan qualifie de « guerre de l’intérieur », rend un nouveau départ extrêmement difficile pour beaucoup de monde. En moyenne, les prix ont plus ou moins décuplé depuis le début de la guerre. En tant qu’employée d’une entreprise de téléphonie, Hanan gagne environ 40 000 livres syriennes par mois. L’équivalent de plus ou moins 170 francs. « Avant la guerre, je gagnais 27 000 livres syriennes et ça me suffisait amplement. Maintenant, ce n’est de loin pas assez. » Propriétaire d’un logement inhabitable, Hanan n’a pas les moyens de payer un loyer sur le long terme. Les appartements décents à des prix abordables
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Reportage ses parents. Mais ce retour entérine aussi le fait que sa vie d’avant est définitivement révolue.
La maison de la famille Mahmoud est très endommagée. L’air froid traverse toutes les fissures.
sont du reste devenus très rares. Plus de 950 000 personnes déplacées vivent pour le moment à Alep. Toutes ont be-
« Caritas aide les familles démunies dans les travaux de réparation. » soin d’un toit et d’une protection. Or, près d’un tiers de la ville est détruit, selon les
estimations de l’ONU. Caritas aide les familles dans le besoin à payer leur loyer et les épaule dans les travaux de réparation. Deuil et tristesse : une vie révolue Dans le quartier d’Ard al-Hamra qui se trouve à l’est de la ville à environ quinze minutes en voiture d’Ashrafieh, Amal Mahmoud* a fait ce dont rêve Hanan : elle est retournée dans sa maison avec ses trois filles, sa belle-fille, une petite-fille et
Retour dans un champ de ruines « La guerre m’a pris mon mari et ma maison », déplore Amal, 43 ans. Les larmes lui montent aux yeux. Nous nous trouvons au deuxième étage de sa maison, dans une pièce nue presque sans meubles. Une porte manque, les fenêtres ont été barricadées tant bien que mal. Dans le mur, un grand trou laisse passer le froid. Amal n’a plus de gaz pour se chauffer et pas d’argent pour en racheter. « Pour dormir, nous nous serrons les unes contre les autres dans le local du rez-de-chaussée », déclare sa belle-fille Noura*. « C’est le seul moyen de nous tenir chaud. » À Ard al-Hamra, tout fait défaut. L’architecture trahit un quartier déjà pauvre avant le début de la guerre. On y trouve une alignée de petites maisons en pierre. « Les gens menaient une vie simple mais digne », explique Magi Tabbakh qui coordonne le programme de Caritas dans le quartier. La guerre y a mis un terme. Les habitants restés sur place ont subi des souffrances inimaginables en particulier lorsque le gouvernement a repris fin
Les femmes d’Alep Les femmes jouent ici le rôle principal. Ce n’est pas un hasard. Rien qu’à l’est d’Alep, près de 70 % des ménages sont composés de familles avec plusieurs enfants tenues par une femme. La plupart des hommes entre 18 et 50 ans sont morts, en prison ou encore au front. En plus de leurs tâches domestiques, les femmes doivent ainsi continuer à assumer des besognes relevant traditionnellement de la responsabilité des hommes. En particulier l’activité lucrative. Beaucoup nous ont raconté à quel point cette double charge et les respon-
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sabilités qui en découlent pèsent lourdement sur leurs épaules. C’est justement dans les groupes de population les plus pauvres que les femmes sont souvent le moins préparées à ces tâches supplémentaires. Beaucoup n’ont même pas de diplôme, condition de base pour trouver un bon emploi. La redistribution des rôles renforce certes les femmes et leur position dans la société. En même temps, elle accroît aussi le risque que les femmes soient victimes de violence. Car les veuves et les femmes seules sont exposées à la stigmatisation.
Les femmes que nous avons rencontrées nous ont toutes impressionnés. Même quand elles manquaient de ressources et de connaissances, qu’elles étaient épuisées par leur travail, démoralisées par les conditions difficiles et qu’elles n’avaient de loin pas encore surmonté la perte des êtres qui leur étaient le plus chers, toutes se battaient pour leur famille avec une incroyable volonté.
Reportage
Kleinbauer Binoy Toppo muss seine Heimat nicht verlassen : Dank der Hilfe der Caritas
2016 la partie est d’Alep des mains des rebelles par des bombardements intensifs et un siège interminable. Presque toutes les maisons ont été endommagées, les missiles en ont rasé plusieurs rangées, les raccordements d’eau et d’électricité ont été coupés. Les habitants ont tout perdu. La charge qui pèse sur les épaules d’Amal La famille Mahmoud a fui voici cinq ans, suite à un tir de missile tout près de chez
Depuis que son mari est mort, victime de la guerre, Amal Mahmoud s’occupe seule de sa famille.
elle. « La détonation a fait éclater toutes les fenêtres de notre maison. Nous avons compris que nous devions partir. » Un jour, peu après leur fuite, le mari est rapidement revenu à la maison. « Il voulait juste ramasser quelques affaires. Mais il a été touché par un tir de grenade », explique Amal dont le frère a aussi été victime de la guerre. Depuis, les femmes sont livrées à elles-mêmes. Lorsqu’Amal est revenue à Ard al-Hamra, elle savait que ce serait désormais à elle de s’occuper de la famille.
Amal travaille maintenant deux à trois jours par semaine comme employée de maison dans une famille qu’elle connaît depuis longtemps. Elle n’a pas de diplôme. Son revenu doit nourrir une famille de huit personnes. Elle lutte chaque jour pour leur survie. « Je dois maintenant être un père et une mère », affirme-t-elle fermement. La famille reçoit sans cesse des articles de secours tels que vêtements ou paquets de nourriture de la part de Caritas. Amal en est très reconnaissante. Elle se sent plus forte : « Depuis que je suis soutenue par Caritas, je sais que je ne suis pas seule. » Jusqu’à présent, l’aide de Caritas a bénéficié à plus de 475 000 victimes de la guerre, en Syrie même, mais aussi au Liban et en Jordanie. Cette guerre entre dans sa huitième année et nous poursuivons notre soutien qui répond toujours à une nécessité absolue. Plus d’informations : www.caritas.ch/syrie * Noms modifiés pour la protection des personnes concernées
Apprenez-en plus sur Amal Mahmoud : agirtoutsimplement.caritas.ch
Les habitants de Syrie ont besoin de notre aide. Offrez un colis de nourriture ou un toit sûr à une famille et permettez à des enfants de réfugiés syriens d’aller à l’école.
Faites un don ! Compte pour les dons : 60-7000-4 Mention : « Syrie »
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Solidaires Regard
Madeleine Diakité, Mali
« Tous les jours, je pense à améliorer la culture de mon jardin. Mais c’est l’eau qui nous manque surtout. »
Magi Tabbakh coordonne l’aide de Caritas à Alep-Est.
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à la souffrance » Magi Tabbakh coordonne le programme de secours d’urgence à l’est d’Alep pour Caritas Syrie, une organisation partenaire de Caritas Suisse en Syrie. Si on accompagne Magi Tabbakh à travers le quartier d’Ard al-Hamra à AlepEst, on n’avance pas très vite : partout des personnes veulent échanger quelques mots avec elle et lui exposer leurs soucis. Magi prend le temps d’écouter chacune d’elles. Elle signale la prochaine distribution de tapis, prend des nouvelles du père malade, élève la voix quand de petits enfants jouent pieds nus et sans surveillance sur un tas de décombres et promet d’apporter une pommade à la maison pour soigner un doigt blessé. « Mamma Magi », comme l’appellent les habitants du quartier, est le cœur de l’aide de Caritas à Alep-Est. « Oui, j’aime beaucoup mon travail, reconnaît Magi. Sinon, ça n’irait pas. » Face aux conditions inhumaines dans lesquelles vivent beaucoup d’habitant-e-s de ce quartier ravagé par la guerre, ellemême perd parfois son sang-froid. « On ne peut pas laisser faire quelque chose de pareil », affirme résolument cette femme née à Alep.
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C’est avec la même détermination et la même énergie, mais aussi avec beaucoup de cœur et d’humour, qu’elle dirige sa jeune équipe. Pour ses collaborateurs, « Mamma Magi » est « Madame Magi ». À partir du bureau de Caritas à Alep-Est
« J’aime beaucoup mon travail. Sinon, ça n’irait pas. » où les habitants du quartier font tous les jours la queue pour obtenir des bons pour des biens de secours tels que couvertures, articles de ménage ou vêtements, elle répond aux questions, instruit, coordonne. Son téléphone n’arrête pas de sonner. Apparemment, Magi Tabbakh ne perd jamais la vision d’ensemble : elle est dans son élément, toujours au service de ceux qui ont traversé tant d’épreuves. Apprenez-en plus sur l’aide de Caritas en Syrie : www.caritas.ch/syrie
De quoi est faite votre journée ? Dès le lever du soleil, il faut mettre en route la journée. Préparer le feu pour le petit-déjeuner. Les plus jeunes partent à l’école. Les plus grands vont aux champs selon la saison. Que gagnez-vous ? Dans mon village, je suis l’une des bénéficiaires des périmètres maraîchers que Caritas a contribué à mettre en place. Je peux ainsi vendre plus de légumes sur le marché et gagner plus. Auparavant, il arrivait que nous manquions de tout à certaines périodes. J’ai dû aller travailler dans les mines d’or de la région. C’était dangereux. Que souhaiteriez-vous ? Que la pluie tombe régulièrement chaque année et que nous ayons de bonnes récoltes. Dans les jardins, les puits ne sont plus assez profonds pour que nous puissions arroser suffisamment tout au long de l’année. Nous devrons creuser plus, et installer des pompes. Quelles sont vos difficultés ? En période de forte sécheresse, nous devons aller acheter des légumes en ville pour nous-mêmes et pour les revendre à la campagne. C’est le monde à l’envers !
Photos : Alexandra Wey, Fabian Biasio
Point fort de l’environnement suivent régulièrement les agriculteurs.
Les habitants de Sirini préparent eux-mêmes la fumure organique.
S’adapter au changement climatique Au Mali, le changement climatique qui provoque toujours moins de précipitations rend difficile la satisfaction des besoins alimentaires d’une population rurale qui vit de sa propre production agricole. De nouvelles techniques sont introduites, avec des semences adaptées. La gestion durable des ressources naturelles doit être renforcée. Sirini est un village de 865 âmes situé à environ 250 kilomètres au nord de Bamako. Ses difficultés croissantes à produire suffisamment de nourriture pour ses habitants, et à vendre un éventuel surplus
« Le climat change. Si nous ne changeons pas nos méthodes agricoles, nous allons disparaître » pour acheter d’autres produits qui sont nécessaires, illustrent bien la sécheresse chronique et le souci grandissant de la sécurité alimentaire. En 2017, la saison des pluies a été la plus mauvaise de ces 15 dernières années à Sirini. Il n’est tombé que 528 mm d’eau, durant 43 jours. La moyenne des 15 dernières années, déjà faible, est de
Photos : Fabian Biasio
Fumure organique Les engrais chimiques sont certes subventionnés au Mali mais il y a mieux pour augmenter la production. Les hommes de Sirini ont uni leurs forces pour creuser plusieurs grandes fosses qu’ils remplissent de déchets végétaux, de cendres, de déjections animales, le tout copieusement arrosé afin que ça pourrisse assez vite : la fumure organique demande certes des bras et des efforts, mais elle ne coûte rien et nourrit le sol durant deux ans avant de devoir être renouvelée. Enfin, deux périmètres maraîchers permettent à une centaine de femmes du village d’améliorer l’alimentation des familles grâce à plus de tomates, de salades, de choux, d’oignons, de pommes de terre, etc. (fbo)
Reportage web du Mali caritas.ch/jardin
648 mm répartis sur 57 jours. De nombreuses cultures n’ont pas pu arriver à maturation cette année. Il faut s’adapter « Le climat change. Si nous ne changeons pas nos méthodes agricoles, nous allons disparaître », déclare Diawélé Coulibaly, un jeune agriculteur. Cette année, il a pratiqué la technique des demi-lunes en contre-bas de ses champs de mil. Un lourd travail pour tracer un cordon de pierres sur des centaines de mètres qui va retenir l’eau et diminuer l’érosion. Les bénéfices ont été immédiats : 400 kg de petit mil récoltés sur un demi hectare est un bon résultat. Il avait passé une journée dans un autre village où cette innovation avait déjà été adoptée sous l’impulsion de Caritas. Les conseillers de cet important projet de promotion de techniques durables dans l’agriculture et la gestion
Diawélé Coulibaly est agriculteur. Grâce à de nouvelles techniques agricoles naturelles, il a pu considérablement améliorer ses récoltes.
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Monde
L’ouragan Matthew avait frappé Haïti de plein fouet, inondant les champs et détruisant les récoltes.
Haïti : stopper le déboisement Haïti souffre des conséquences du réchauffement climatique. La défores tation radicale depuis l’époque coloniale rend l’île des Caraïbes particulièrement vulnérable à l’augmentation des catastrophes naturelles. Le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental manque de connaissances et de ressources pour s’adapter à l’évolution des conditions. Il faut combattre la déforestation — notamment à l’aide d'une nouvelle technique de cuisson. Haïti n’a pas de répit : pas une année sans une catastrophe ou une autre. Les ouragans ont durement frappé le pays, détruit des maisons, inondé des routes et des champs et anéanti les récoltes des petits paysans. Selon le Climate Risk Index, Haïti est l’un des pays les plus tou-
« Aujourd’hui, seuls 2 % de la superficie du pays sont recouverts de forêts » chés par les phénomènes météorologiques extrêmes. La population n’a pas fini de déblayer les décombres du dernier ouragan que les radars météorologiques annoncent de nouvelles destructions.
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L’intensité et la fréquence croissantes des ouragans sont une conséquence du changement climatique. En raison de la déforestation radicale, l’île est particulièrement vulnérable : elle n’a pas de défenses contre les vents violents et les pluies torrentielles. Nouvelle technologie Autrefois luxuriante et recouverte d’arbres, l’île est presque nue aujourd’hui. Seulement 2 % de sa superficie est recouverte de forêts. Et ces 2 % sont menacés : le bois est une source d’énergie bon marché. Les habitants l’utilisent pour cuisiner et la production de charbon de bois offre aux petits paysans du pays une maigre source de revenus supplémentaires.
Dans le bassin versant de Carrefour et Léogâne, où la consommation de charbon de bois est particulièrement élevée, Caritas Suisse a lancé un projet visant à mettre en place une nouvelle technologie de cuisson respectueuse de l’environnement : les déchets organiques agricoles tels que les feuilles sèches et les résidus de récolte sont utilisés comme combustible pour les réchauds mobiles à la pyrolyse. Cette technique de cuisson est abordable pour la population à faible revenu, et respectueuse de l’environnement. Après la cuisson, il reste du charbon végétal qui sert d’engrais organique et favorise la fertilité des sols. En outre, des entreprises et des personnes sont formées à la production de cuiseurs à pyrolyse et de briquettes bio ainsi qu’à la gestion d’entreprise. L’objectif du projet est d’empêcher que la déforestation se poursuive et de promouvoir le reboisement. (ssc) Plus d’informations : caritas.ch/p170007
Photo : Marie Arago
Suisse
La pauvreté, on ne la voit pas au premier coup d’œil.
La pauvreté devant notre porte Être pauvre, ça veut dire quoi ? Est-ce une question que vous vous êtes posée ? Il est difficile d’imaginer que des personnes ont à peine de quoi vivre dans notre pays prospère. Un filet social protège de la chute lorsque la normalité s’effondre. Et pourtant cela ne va pas bien pour tout le monde. Nous voyons quotidiennement des images de personnes affamées et marquées par la faim dans les pays en développement et les pays émergents. Cette souffrance visible qui montre le combat quotidien pour la survie est intégrée
« Plus la pauvreté est durable, plus elle prend de la place et distille un sentiment d’inutilité » dans nos mémoires et elle définit l’image que nous avons de la pauvreté. Mais en Suisse, la pauvreté est autre. On ne la voit pas au premier coup d’œil. Elle est faite d’exclusion et d’absence de perspective. Les personnes qui en souffrent ont moins d’argent que la moyenne, ce qui les empêche de prendre part à la vie de la société. Aller au théâtre ou au cinéma, entrer dans une association sportive, aller boire
Photo : Thomas Plain
un verre en ville avec des amis, prendre un billet de train pour aller voir ses proches ou acheter un livre — les personnes pauvres ne peuvent pas s’offrir cela. Mais est-ce si grave que ça ? La question est controversée dans l’opinion publique. Il est vrai que tout un chacun doit parfois faire face à des difficultés financières, et économiser plusieurs mois pour s’offrir des vacances. Quand nous faisons des courses, nous sommes à l’affût des promotions, parfois nous réfléchissons à deux fois, mais à la fin, nous décidons d’acheter ou non. Nous avons le choix. Les personnes pauvres ont perdu ce choix. Chaque franc compte. Elles doivent peser le pour et le contre pour chaque sou et espérer qu’aucun frais inattendu ne va leur tomber dessus. La peur pour leur propre existence et l’avenir de leurs enfants ne les quitte jamais. Le monde dans lequel ces personnes vivent est restreint, car leur mobilité est
limitée et leurs contacts sociaux de plus en plus rares. L’expérience que ces personnes font de ne pas pouvoir participer, de ne pas être « normales », agit sur leur confiance en elles-mêmes. Beaucoup de ces personnes se sentent incomplètes. Plus la pauvreté est durable, plus elle prend de la place et distille un sentiment d’inutilité. Leur problème n’est pas visible, et les personnes touchées doivent sans cesse s’expliquer. Elles se sentent coupables, elles pensent avoir fait quelque chose de mal, elles se demandent si elles méritent que l’État les aide. La pauvreté les rend suspectes. Il est facile d’oublier que souvent, c’est un coup du destin, un divorce, un licenciement, une maladie, le chômage ou le fait de gagner un petit revenu qui met les personnes dans cette situation. (ssc)
Vidéo : comment les enfants voient la pauvreté : caritas.ch/enfantspauvres
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Bon à savoir
Agenda Qui est Caritas et que fait-elle ? Caritas Suisse se présente et dispense des informations au sujet de la planification successorale. Conférence suivie par une visite du musée. Le 24 avril 2018 à Zoug Bibliothèque de Zoug. Le 27 avril 2018 à Bâle Musée historique de Bâle de 13h30 à 17h00. Les engagements bénévoles permettent de soulager les familles de paysans de montagne tout en entretenant le paysage alpin.
La pause hivernale est terminée Durant les mois d’hiver, les familles de paysans de montagne ont moins besoin de l’aide de bénévoles, sauf pour les situations d’urgence. Mais le printemps est là et dès fin février, Caritas-Montagnards place en ligne régulièrement les nouveaux lieux d’engagement pour la saison 2018. Consultez donc le nouveau site Internet de Caritas-Montagnards, dont la concep-
Inscriptions Tél. 041 419 22 22 ou event@caritas.ch
tion claire facilitera vos recherches. Nous vous tenons aussi au courant via Facebook et notre Newsletter. Vous obtiendrez ainsi toutes les informations voulues sur les engagements montagnards. (ssc) Plus d’informations : montagnards.ch
Prise en charge à domicile
Grâce à une prise en charge professionnelle, il est possible de vivre à la maison même quand l’âge avance.
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Pour les personnes âgées, la question se pose tôt ou tard : soins à domicile ou EMS ? Beaucoup désirent rester chez elles et garder leur indépendance aussi longtemps que possible, car elles ont de la peine à quitter leur environnement familier et à renoncer à ce qu’elles ont chèrement acquis. Mais un accident ou une maladie peut les placer dans l’incapacité d’accomplir seules toutes les tâches ménagères. Pour les personnes qui se retrouvent dans cette situation, Caritas a créé l’offre de prise en charge à domicile « En de bonnes mains ». Des professionnel-le-s de l’encadrement du réseau Caritas européen proposent une solution im-
pliquant sécurité à domicile et aide dans la gestion du quotidien, en complément aux services d’aide et de soins à domicile. Les personnes migrantes sont engagées dans le respect des conditions légales. Elles effectuent un ou plusieurs engagements de trois mois en Suisse, puis retournent dans leur pays, ce qui leur évite un déracinement. Avec leur salaire équitable, elles peuvent soutenir leur famille et financer par exemple la formation de leurs enfants. (ssc)
Plus d’informations : caritascare.ch
Photos : Franca Pedrazzetti, Alexandra Wey
Ensemble
Voilà pourquoi je le fais
Jean-Daniel (56 ans) et Anne Favre (49 ans).
Le mélange des saveurs Encore rien de prévu cet été ? Alors participe au camp interculturel de youngCaritas et partage une semaine pleine d’aventures avec des jeunes du monde entier. L’an dernier, de jeunes Suisses sont partis en camp à Flumserberg avec des jeunes réfugiés. Que ce soit au parc-aventures ou aux bains, au pingpong ou le soir autour d’un feu de camp – l’air était toujours empli de rires et d’un joyeux mélange de tigrinya, de farsi et de suisse-allemand. Le camp est une occasion unique d’élargir ton horizon, de goûter à la cuisine afghane ou de danser sur des airs de musique populaire érythréenne. Et au cas où la communication serait un peu compliquée au début : le football et la bonne
Prix youngCaritas Le projet AsyLex a remporté le Prix youngCaritas 2017 avec son concept novateur de consultation juridique en ligne proposée gratuitement aux per-
Photos : youngCaritas, DR
humeur sont un langage universel qui se comprend en peu de mots. Nous ne dévoilons pas encore l’endroit où se tiendra le camp d’été interculturel 2018. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’il s’agit d’un événement à ne pas rater ! Si la perspective de tisser de nouvelles amitiés et de vivre des expériences interculturelles te tente, dépêche-toi de t’inscrire. Chantal Zimmermann
« Tout enfant a droit à une famille aimante et bienveillante. Nous avons choisi le Programme de placement familial de Caritas parce que nous voulons travailler avec une organisation qui partage nos valeurs humanistes et notre engagement pour les jeunes en difficulté. »
Kathrin Fankhauser (52 ans)
« J’ai postulé comme famille d’accueil parce que j’aimerais aider les enfants et les adolescents qui doivent porter un lourd fardeau tout au long de leur vie. »
Plus d’informations : youngcaritas.ch/sommerlager
sonnes réfugiées en Suisse. Les lauréates se rendront en Colombie avec youngCaritas en 2018, afin de se faire une idée sur place des projets réalisés par Caritas Suisse. Tu as ton propre projet ou une idée ? Informe-toi sur www.youngcaritas.ch/ award et inscris-toi de préférence tout de suite pour le Prix 2018.
Christina (42 ans) et Martin Zahner (43 ans)
« Nous aimons travailler avec les autres et nous voulons donner une chance aux jeunes défavorisés. C’est un enrichissement – pour nous et pour les jeunes. »
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Amal Mahmoud (43 ans), Syrie, se bat pour la survie de ses enfants.
Agir, tout simplement
Quand la pauvretĂŠ montre son visage Apprenez-en plus sur Amal et sa famille sur : www.agirtoutsimplement.caritas.ch