CARITAS N° 2 / Mars 2020
Actualité
Pour que les enfants syriens aillent à l’école Page 6
Point fort
Intégration
Suisse
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Mozambique, un an après
Préparer les enfants réfugiés à l’école
Un foyer pour les enfants placés
Lettre ouverte
Les Épiceries Caritas sont des lieux de rencontre Chères donatrices, chers donateurs, Depuis des années, l’économie se porte bien et le taux de chômage est bas. Dans ces circonstances, beaucoup doutent de l’existence de la pauvreté en Suisse. Or, elle est pourtant bien présente : tout dernièrement, l’Office fédéral de la statistique a dénombré 660 000 personnes en situation de pauvreté, dont 140 000 enfants. Plusieurs raisons expliquent l’augmentation de la pauvreté en Suisse. Chaque année, près de 40 000 personnes au chômage arrivent en fin de droit. Certaines entreprises pratiquent des salaires qui n’assurent pas le minimum vital. L’évolution de l’économie entraîne une obsolescence rapide des connaissances professionnelles et la disparition de certaines activités. La numérisation joue en cela un rôle central. Pour contrer la pauvreté, Caritas agit à deux niveaux : elle s’engage sur le plan politique en faveur des prestations complémentaires pour les familles, de meilleures réductions des primes et d’un soutien aux familles monoparentales. En même temps, elle veut aussi aider directement les plus défavorisés. Ce soutien passe notamment par les Épiceries Caritas
« Nous apprenons ainsi ce qui compte pour les personnes en situation de pauvreté et quels sont leurs besoins »
où les personnes concernées peuvent acheter des produits d’usage courant à des prix très réduits. Cette offre est généreusement soutenue par plusieurs grands distributeurs et sponsors. Une nouvelle Épicerie Caritas vient d’ouvrir ses portes à Bienne. Les besoins sont importants. L’ensemble des Épiceries réalise un chiffre d’affaires annuel de 10 millions de francs suisses et ce, en pratiquant des prix très bas. Mais il ne s’agit pas seulement d’offrir des rabais importants. Les Épiceries Caritas sont des lieux de rencontre et d’échange. Nous créons du lien social et de l’intégration. Il est important que les personnes en situation de pauvreté ne se replient pas sur elles-mêmes, mais puissent au contraire participer à la vie de la société. Au sein de Caritas aussi, nous attachons beaucoup d’importance à l’échange social avec les personnes en situation de pauvreté, car nous apprenons ainsi ce qui compte pour elles et quels sont leurs besoins. Ce dialogue avec les principaux intéressés nous donne de l’assurance dans notre engagement politique. Je vous remercie de tout cœur, chère lectrice, cher lecteur, de soutenir activement et sans relâche le travail de Caritas.
Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse
Photo : Franca Pedrazzetti
Sommaire
L’école et la guerre Malgré la guerre qui s’éternise, les enfants de Syrie veulent aller à l’école. Ils étudient dans des salles de classe froides et bondées, car la plupart des écoles ont été bombardées. Jasmina vit dans la Ghouta orientale, l’une des régions les plus dévastées de Syrie. Cette adolescente de 14 ans raconte son quotidien à l’école et la manière dont elle et ses camarades font face à l’adversité. Page 6
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oint fort : un an après Idai P au Mozambique
L’aide d’urgence est encore nécessaire. Ce n’est que maintenant que les cultures peuvent reprendre.
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I ntégration : les enfants réfugiés vont à l’école
À la MFI de Caritas à Matran, les enfants suivent un programme de préscolarisation. Après six mois, ils intégreront le système scolaire fribourgeois.
13 Suisse : prendre en charge des enfants placés
Ursula et Richard Winter accueillent des enfants depuis 40 ans. Ils ont parfois atteint leurs limites, mais ont aussi vécu de très beaux moments.
IMPRESSUM Le magazine de Caritas Suisse paraît 6 fois par an. Adresse de la rédaction : Caritas Suisse, secteur Communication et Marketing, Adligenswilerstrasse 15, case postale, CH-6002 Lucerne, Courriel : info@caritas.ch, www.caritas.ch, Tél. +41 41 419 22 22 Rédaction : Lisa Fry (lf) ; Fabrice Boulé (fbo) ; Stefan Gribi (sg) ; Anna Haselbach (ah) ; Vérène Morisod Simonazzi (vm) Abonnement : l’abonnement annuel coûte 5 francs. Il est prélevé une seule fois sur les dons sans affectation. Graphisme : Evelyne Bieri Photo de couverture : Hasan Belal Imprimerie : Kyburz, Dielsdorf Papier : 100 % recyclé Dons : PC 60-7000-4
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Écho
Dans les médias Le Courrier, « Le chiffre du jour, 10 pour cent » | 18.12. 2019 « En Suisse, la pauvreté touchait 675 000 habitants en 2017, soit une hausse de 10 % en un an. Caritas, qui a rendu publics ces chiffres hier, plaide pour une réforme de l’aide sociale. Alors que le taux de pauvreté se situait à 6,7 % en 2014, il a atteint plus de 8 % en 2017. »
Les bénévoles apportent leur aide à des paysans de montagne en difficulté.
Rendez-vous utile chez un paysan de montagne En 2020, Caritas Suisse cherche à nouveau près de 1100 bénévoles disposés à soutenir une famille de paysans de montagne pendant au moins une semaine. Pour ces diverses activités allant de la garde des enfants à la fenaison, il n’y a pas de prérequis autre qu’une saine motivation. On peut choisir la ferme sur notre site. Un engagement montagnard fait découvrir une autre manière de vivre et décharge une famille de paysans de montagne qui en a urgemment besoin. Ceux
qui se laissent tenter par cette aventure, parfois éreintante mais très utile, ménagent leur empreinte carbone. Pour les entreprises, il y a une option supplémentaire : des équipes entières peuvent s’engager une journée. L’occasion d’améliorer l’esprit d’équipe en s’offrant une activité physique qui sort de l’ordinaire. (lf) Plus d’informations : montagnards.ch
Nouvelle Épicerie Caritas à Bienne Le 30 janvier, Caritas Suisse a ouvert une nouvelle Épicerie Caritas à Bienne. Les personnes en situation de pauvreté peuvent désormais acheter des denrées alimentaires et des articles d’hygiène avantageux dans la ville affichant le taux d’aide sociale le plus élevé de Suisse. L’assortiment comporte aussi du pain frais, ainsi que des fruits et légumes. Caritas
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est convaincue que la nouvelle épicerie située au centre de Bienne répond à un besoin. Toutes les villes suisses d’une certaine importance disposent maintenant d’une Épicerie Caritas. Ces magasins constituent également des lieux de rencontre sociale. Chacun d’eux offre en outre une place de travail à six personnes au chômage depuis longtemps. (lf)
Le Quotidien jurassien, « Dans chaque classe, un enfant est touché par la pauvreté » | 3.12. 2019 « Caritas tire la sonnette d’alarme sur la pauvreté des enfants en Suisse. Plus de 100 000 enfants sont touchés et les chiffres ne cessent d’augmenter ces dernières années, selon l’œuvre d’entraide. Elle interpelle le Conseil fédéral et le Parlement… ’Il est intolérable que le développement des enfants pâtisse de l’insuffisance des revenus de leurs parents ni que ces enfants soient sanctionnés à cause de la situation familiale dans laquelle ils grandissent’, s’est alarmé Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse. » RTS, Couleur 3 | 27.11.2019 « Au lendemain du séisme en Albanie, Caritas Suisse apporte une aide d’urgence d’un demi-million de francs aux victimes. » cath.ch, « Test de la vue gratuit dans les Épiceries Caritas » | 3.10. 2019 « Les Épiceries Caritas de Lausanne, Genève, Neuchâtel et de la Chaux-deFonds proposent le 10 octobre 2019 un test de la vue gratuit. Une action réalisée en partenariat avec Optic 2000 Suisse. »
Photo : Niels Herrmann
Point fort
Admira Filipe aimerait offrir un jour à son fils une vie meilleure.
Nouveau départ au Mozambique Le cyclone Idai a balayé le Mozambique le 15 mars 2019. De nombreuses personnes ont perdu leurs biens. Comme la totalité de la récolte a été détruite, la plupart des victimes dépendent encore de l’aide alimentaire et ont besoin d’un soutien pour relancer leurs cultures. Admira Filipe, comme beaucoup d’autres personnes, a perdu sa maison dans le cyclone Idai. Elle était alors enceinte de trois mois – elle vit maintenant avec son fils âgé de quatre mois, dans une tente
Caritas enseigne aux agriculteurs des méthodes d’agriculture durable qu’elle a reçue de Caritas. Elle a également reçu des vêtements, de la nourriture et des équipements ménagers et agricoles, comme prévu dans le programme d’urgence de Caritas. Suite au cyclone, la plupart des habitants de la région de Dombe ont construit une nouvelle cabane dans une zone sur élevée. Cependant, certaines familles vivent encore sous des tentes pour le moment. La plupart sont autosuffisantes,
Photo : Mario Macilau/Fairpicture
mais ont toujours besoin des distributions de nourriture de Caritas. Les habitants n’ont pas pu mettre à profit la dernière saison de récolte, car l’accès aux terres agricoles a été limité après les inondations. De plus, les champs étaient trempés et les parasites pouvaient se propager rapidement. Les champs le long de la rivière sont encore couverts d’argile et de boue. Les agriculteurs essaient maintenant de planter dans des zones plus élevées. À cette altitude, les champs sont à l’abri des inondations. Caritas montre aux familles comment elles peuvent cultiver de manière durable. En collaboration avec des partenaires locaux, elle enseigne aux agriculteurs différentes méthodes de culture. Ils reçoivent des semences locales adaptées aux conditions climatiques : sésame, maïs, haricots et autres légumes. Caritas fournit également un
soutien technique. Elle finance les travaux nécessaires à la préparation des champs pour les semailles. L’objectif est de permettre aux personnes touchées de ne plus avoir besoin d’aide d’urgence. Elles sont systématiquement impliquées dans la planification et la mise en œuvre de toutes les activités et sont accompagnés par Caritas. Accès au marché Jusqu’ici, les agriculteurs n’ont pas eu un accès suffisant aux marchés locaux, en raison des marges importantes des intermédiaires locaux. Aujourd’hui, Caritas aide les agriculteurs à former des groupes communaux qui peuvent négocier de meilleurs accords d’approvisionnement et d’achat. Cela leur permet de générer davantage de revenus. Admira Filipe espère aussi offrir un jour à son fils une vie meilleure. (lf) Plus d’informations : caritas.ch/mozambique
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Reportage
Ils apprennent dans le froid et des classes bondées Enquête : Zeina Shahla Photos : Hasan Belal
Pour se changer les idées, Jasmina et sa petite sœur regardent un film sur un téléphone portable.
Reportage La guerre ravage la Syrie depuis neuf ans. Toute la scolarité de Jasmina* s’inscrit dans cette période de violence. Malgré un parcours scolaire sans cesse interrompu, cette adolescente de 14 ans n’a pas perdu le courage d’apprendre. À l’école, elle souffre néanmoins du froid et des classes surpeuplées. Quand Jasmina regarde par la fenêtre, elle voit des barres d’immeubles bombardés et un cimetière. Voilà deux ans qu’elle est revenue dans ce paysage de désolation avec sa mère et ses cinq sœurs. Comme presque toute la population de la ville de Mleiha, la famille a passé des années à se déplacer sans cesse d’un endroit à l’autre, chassée par les combats entre les troupes gouvernementales et
5 écoles sur 17 sont de nouveau opérationnelles, mais dans un état lamentable les rebelles. Mleiha se situe près de la capitale, dans la Ghouta orientale, l’une des régions les plus dévastées de Syrie. Aujourd’hui, Mleiha a pratiquement retrouvé sa population initiale de 25 000 habitants. Chaque jour, des gens reviennent. Faute de pouvoir louer une maison intacte dans d’autres régions, ils s’installent dans des appartements ravagés par la guerre. Beaucoup de maisons n’ont toujours ni portes, ni fenêtres. Il n’y a de l’électricité que six heures par jour, et de loin pas tous les jours. La plupart des maisons sont aussi privées d’eau courante. Les habitants trouvent au marché les biens de première nécessité, mais à des prix qui excèdent souvent leurs possibilités. Le taux de chômage est élevé. Ceux qui trouvent du travail à la journée dans l’agriculture ou le bâtiment gagnent des salaires de misère. Aide directe Seule responsable de ses six filles, la mère de Jasmina dépend de chaque soutien qu’elle peut recevoir. Caritas aide la famille avec son projet Carma Cash Assistance. La mère de Jasmina dispose
ainsi d’argent liquide pour faire face à ses besoins les plus urgents. Le père vit ailleurs. Il souffre de problèmes de santé dus à la guerre. Seules deux des filles vont à l’école. La sœur aveugle de Jasmina n’a pas cette chance, aucune école ne proposant de cours spéciaux pour les enfants malvoyants. Quant aux trois cadettes, elles ne sont pas encore en âge de scolarité. Six années d’errance La vie de Jasmina se déroule entre les murs de son appartement exigu et de son école. Les 17 établissements scolaires de Mleiha ont tous été fortement endommagés ou détruits pendant la guerre. Cinq d’entre eux sont de nouveau opérationnels, mais dans un état lamentable. Jasmina effectue en une année le programme de 6e et de 7e. Cette possibilité a été élaborée par le Ministère de l’éducation et l’UNICEF pour les élèves qui ont manqué l’école à cause de la guerre.
Jasmina a perdu quelques années d’école, sa famille ayant dû se déplacer d’un endroit à l’autre de la Ghouta orientale pendant les six ans de siège. Elle a interrompu et repris sa scolarité à plusieurs reprises. Plus tard, elle a réussi à passer en quatrième année dans la ville de Saqba, alors que la guerre continuait à faire rage. Voici deux ans, lorsque les armes se sont enfin tues dans la région, Jasmina a pu poursuivre sa scolarité en paix, une fois de retour à Mleiha. Conditions adaptées En Syrie, beaucoup d’enfants ont dû arrêter ou interrompre leur scolarité pendant un certain temps à cause de la guerre. Pour éviter qu’ils n’atteignent l’âge adulte sans bagage scolaire suffisant, Caritas leur propose des possibilités d’étudier sûres et adaptées à leurs besoins dans trois centres sociaux à Damas, Alep et Tartus. Elle forme en outre les enseignants pour leur apprendre notamment à prendre en charge des enfants traumatisés. Ces prochains mois, Caritas Suisse va également introduire cette offre dans la ville détruite de Mleiha et dans d’autres régions de la Ghouta orientale.
La plupart des familles habitent dans des maisons bombardées et sans chauffage.
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même encore plus pleines que la nôtre et rassemblent plus de 65 filles. » L’école idéale pour Jasmina est un établissement calme et chauffé dont les classes ne comptent pas plus de 25 filles, de sorte qu’on puisse bien suivre les cours. « J’aimerais que l’école n’ait lieu qu’en été, ajoute-t-elle en riant, pour qu’on n’ait plus à claquer des dents et avoir les doigts aussi engourdis. » (sg) * Nom modifié par la rédaction
Plus d’informations : caritas.ch/syrie
Beaucoup d’écoles n’ont pas de vitres. Les enfants ont froid.
Ne plus avoir froid Jasmina apprend vite. Quand elle sera grande, elle souhaiterait devenir enseignante, car elle admire ses professeurs
« Il y a parfois tellement de bruit en classe ! » et aimerait leur ressembler. Très à l’aise en mathématiques, elle a en revanche de la peine avec les sciences naturelles. Mais ce qui lui pose le plus problème,
Les écoliers syriens ont besoin de notre soutien Votre don aide les enfants de Syrie à réintégrer l’école.
Faites un don ! Compte pour les dons : 60-7000-4 Mention : « écoliers de Syrie »
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c’est le froid et le trop grand effectif des classes. La sienne regroupe 45 élèves. Chaque banc est occupé par cinq filles. C’est particulièrement difficile quand elles veulent écrire dans leurs cahiers. Certaines doivent alors se lever pour que les autres aient suffisamment de place. « Il y a parfois tellement de bruit en classe ! Ça m’agace beaucoup, déplore Jasmina. Dans la région, il n’y a malheureusement pas assez d’écoles intactes. Toutes les filles de mon âge doivent aller dans la même école. D’autres classes sont
Sur mandat de Caritas Suisse, la journaliste Zeina Shahla et le photo graphe Hasan Belal, de Damas, se sont rendus à Mleiha en janvier 2020 et ont réalisé ce reportage. La photo a été prise par Jasmina.
Reportage
Liban : ces personnes qui ne peuvent rester nulle part une aide en espèces de 200 à 300 dollars par mois pendant trois à six mois. Pour se maintenir à flot provisoirement. « Si les paiements en espèces revêtent tant d’importance, c’est qu’ils assurent une aide individuelle à court terme », déclare Mirna Sabbak de Caritas Liban. Si nécessaire, Caritas prend également en charge les frais hospitaliers ou médicaux. Mariam suit actuellement un cours de couture à Caritas Liban et une autre organisation l’aide à chercher un emploi.
Mariam Khalaf (25 ans) et ses trois enfants ne connaissent depuis longtemps que la vie dans les camps de réfugiés.
Le ciel est bas sur la plaine de la Bekaa et change de couleur d’heure en heure. Des tentes et des cabanes en bois s’entassent dans cette vaste étendue prise entre deux chaînes de montagne. C’est là que vivent plus d’un tiers des Syriens réfugiés au Liban. Quelque 915 000 sont enregistrés et près de 650 000 ne le sont pas. Ils logent dans des campements, des fermes abandonnées ou des garages, partout où ils trouvent un abri et un propriétaire qui les tolère ou qui veut faire des affaires. Dans un camp situé près de la ville de Zahle, Mariam Khalaf et ses enfants Sidra, Shiro et Jalal se tiennent assis autour d’un poêle, le seul meuble de leur tente. En hiver, les températures tombent maintenant en dessous de zéro. Une tempête de grêle martèle le camp. De l’eau s’écoule du plafond. Pour aller aux toilettes, il faut emprunter un sentier boueux jusqu’à une cabane en tôle à ciel ouvert. Ici, l’extrême pauvreté est accablante. Le travail est rare, surtout en hiver. Au printemps, il y a à nouveau plus d’emplois journaliers ou saisonniers dans l’agriculture. Presque tout le
Photo : Alexandra Wey
monde est endetté. La peur d’être expulsé accompagne constamment ceux qui ne peuvent pas payer de loyer. Mariam l’a déjà vécu plusieurs fois. « Nous
À bout de forces et de ressources La plupart des personnes qui ont fui dans la plaine de la Bekaa y croupissent depuis cinq, six ou sept ans. Sidra, Shiro et Jalal ne connaissent rien d’autre : ils sont nés ici. Les gens n’en peuvent plus. « J’aimerais juste une tente convenable à un endroit où nous pouvons rester », soupire Mariam. Elle n’ose même plus rêver d’un vrai appartement.
« J’aimerais juste une tente convenable » passons d’un camp à l’autre, expliquet-elle. Nous ne pouvons jamais rester longtemps. » De l’argent liquide pour éviter le pire Dans cette situation, tout aléa prend des proportions très inquiétantes, qu’il s’agisse d’une maladie, d’un décès, d’une séparation ou d’un vol. Le mari de Mariam est décédé voici quelques mois d’une insuffisance cardiaque. Les coûts des médicaments ont englouti tout ce qu’elle possédait. Pour pouvoir payer l’enterrement, la jeune veuve a dû s’endetter. Elle est en fin de grossesse et n’a aucune formation. Caritas est là pour de tels cas. Les personnes qui ont, comme Mariam, subi un choc socio-économique reçoivent
Les Libanais sont eux aussi fatigués. L’économie et les infrastructures ploient sous la pression des 1,5 million de personnes supplémentaires. La population locale s’appauvrit à vue d’œil. Alors que la communauté internationale des donateurs alloue de moins en moins d’argent pour maîtriser la catastrophe humanitaire, Caritas soutient aussi les Libanais dans le besoin par ses paiements en espèces. (ah)
Apprenez-en plus sur Mariam, avec une vidéo : caritas.ch/mariam-f
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Actuel
Aide d’urgence après le séisme en Albanie Caritas s’est rendue sur place immédiatement après le tremblement de terre dévastateur qui a frappé l’Albanie et participe maintenant à la reconstruction. La catastrophe a frappé la côte albanaise le 26 novembre 2019 au milieu de la nuit. Le tremblement de terre a surpris les habitants dans leur sommeil. L’ampleur des dégâts est clairement apparue à l’aube : des dizaines de morts, plus de 2000 blessés, des milliers de sans-abri. Les plus pauvres ont été particulièrement touchés, leurs maisons en plus mauvais état n’ayant guère résisté au séisme.
Le personnel de Caritas clarifie les besoins des victimes.
Logements chauffés et nourriture Dès les premières heures, Caritas Albanie a fourni des repas, de l’eau et des couvertures à 1200 personnes dans deux
campements improvisés. En étroite collaboration avec son homologue albanaise, Caritas Suisse a aussi déployé une aide d’urgence : des logements chauffés ont été mis à disposition des sans-abri, des kits de nourriture et des articles d’hygiène ont été distribués et une assistance psychosociale est proposée. Caritas Suisse soutient en outre l’aide d’urgence de la Croix-Rouge. Nous avons d’emblée pu compter sur la grande solidarité de la population suisse. Caritas Suisse continue d’aider les personnes touchées à satisfaire leurs besoins fondamentaux et prévoit de rénover des jardins d’enfants. (ah)
Des milliers de réfugiés arrivent chaque jour Les habitants du Venezuela n’ont plus rien à manger, pas de médicaments, pas de travail ni de sécurité. Ils sont des millions à avoir fui dans les pays voisins, surtout en Colombie. Darlimar Alvarez est l’une d’entre eux. Avec son organisation partenaire FAMIG, Caritas soutient les personnes ayant fui en Colombie, notamment à la frontière à Maicao. Ceux qui ont dû laisser derrière eux tout ce qu’ils possédaient reçoivent ici le strict nécessaire pour survivre et des conseils psychosociaux. Avoir quelqu’un qui les écoute représente déjà une aide pour beaucoup. Sa fille s’est évanouie de faim Il y a parmi eux Darlimar Alvarez. Cette femme de 29 ans, mère de quatre enfants et enceinte du cinquième, menait une vie parfaite avant la crise. Avec son mari, elle avait ouvert une épicerie dans leur propre maison. Lorsqu’ils se sont sé-
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parés, elle s’est retrouvée livrée à ellemême. Darlimar tentait à longueur de journée de trouver à manger pour ses enfants. « Un jour, ma fille ainée s’est évanouie de faim lorsque je suis rentrée à la maison, explique-t-elle. C’est là que j’ai décidé de quitter le pays. » Elle a échangé sa maison contre des billets de bus pour la Colombie où elle a trouvé du travail en tant qu’aide de ménage, puis comme employée de boulangerie. Grâce au soutien de Caritas, elle a bénéficié d’un suivi psychologique et de conseils juridiques. Darlimar a aussi reçu des billets qui lui ont permis de se rendre avec ses enfants chez son frère qu’elle avait retrouvé en Colombie. (lf)
Elle a échangé sa maison contre des billets de bus pour la Colombie.
Photos : Leonard Hessling, Alexandra Wey
Intégration
À la Maison de formation et d’intégration de Matran, les enfants réfugiés se préparent à intégrer le système scolaire fribourgeois.
« Ici à Matran, on les laisse redevenir des enfants » Comment intégrer les enfants réfugiés au système scolaire suisse ? Dans le canton de Fribourg, Caritas Suisse accueille durant les six mois qui suivent leur arrivée des familles de réfugiés à la Maison de formation et d’intégration (MFI) de Matran. Les enfants âgés de 4 à 15 ans y suivent un programme de préscolarisation. Ils sont ainsi préparés à trouver leur place dans le système scolaire fribourgeois. « Sakr, tu vas chercher ton classeur ? », demande l’enseignante au petit garçon. Devant le regard interrogateur de l’élève, Émilie Romanens se tourne vers sa camarade : « Zeinab, tu montres à Sakr où est le classeur s’il te plaît ? » La petite fille s’empresse d’aider son camarade et
« Une partie de leur enfance leur a été volée » Sakr comprend ainsi le mot « classeur ». Sakr, Zeinab et Mohammad, de Syrie, ont 6 ans et sont arrivés début octobre. En ce matin de janvier, ils ont fait un peu de mathématiques et de français. Trois enseignantes à mi-temps encadrent actuellement 27 enfants. « Lorsque les familles arrivent, explique Emilie Romanens, nous parlons avec les parents
Photos : Caritas Suisse
pour connaître le parcours scolaire des enfants. Certains ont déjà été scolarisés, d’autres pas du tout. » Puis les enfants sont répartis en trois groupes, en fonction de leur âge et de leur niveau. « C’est un système souple qui se construit en fonction des enfants, souligne l’enseignante. Lorsque les objectifs sont atteints, les enfants peuvent changer de groupe. » Enfants traumatisés L’apprentissage du français et des mathématiques a la priorité. Les enfants font aussi du bricolage et du dessin, ainsi que du sport. Le chant est très important car il est une grande aide pour l’apprentissage de la langue. Mais avant tout cela, la première chose est de savoir si l’enfant est prêt à apprendre. Pour certains, c’est très difficile, ils ont subi des traumatismes importants.
Les enfants portent parfois les traumatismes de leurs parents, dus à la guerre et à l’exil. Les enfants syriens peuvent aussi avoir vécu des violences dans leur parcours scolaire, parfois rejetés et victimes de mauvais traitements dans certains pays. Ces questions font partie intégrante du travail des enseignantes qui ont suivi une formation en traumatologie. Progrès constants Les enfants accueillis à Matran seront prêts au bout de six mois à intégrer le système scolaire fribourgeois. « Les enfants progressent constamment, et c’est ce qui est très positif », se réjouit Émilie Romanens. Et de conclure : « Une partie de leur enfance leur a été volée, et ici à Matran, on les laisse redevenir des enfants. » (vm)
Découvrez le témoignage d’Émilie Romanens : caritas.ch/matran
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Solidaires Regard
Katia João, 21 ans, Mozambique
« Mes enfants peuvent à nouveau manger plusieurs fois par jour. Grâce à Caritas, j’envisage un avenir. » Reyna écoute les adolescentes qui vivent dans la rue et les invite au centre de la FMK.
Reyna arrache des adolescentes à la rue Reyna aime le contact humain. À la Fundación Munasim Kullakita en Bolivie, elle s’occupe des jeunes filles qui vivent dans la rue ou qui se prostituent. Reyna Salamanca travaille depuis 2010 à la Fundación Munasim Kullakita (FMK). À La Paz et à El Alto, l’organisation s’occupe des adolescentes qui vivent dans la rue et qui se prostituent pour la plupart. Beaucoup ont déjà subi des violences. Reyna observe les jeunes filles, les aborde et les invite au centre de la FMK où elle travaille en groupe ou individuellement avec ses protégées. « Il est très important d’écouter ces adolescentes et de connaître leur histoire personnelle. » Cette psychopédagogue de 33 ans examine les différentes possibilités d’action avec les intéressées. Beaucoup sont émotionnellement dépendantes de leurs souteneurs ou violeurs et sont déjà enceintes ou atteintes de maladies sexuellement transmissibles, explique-t-elle. Il s’agit maintenant de les guider vers l’indépendance. Ensemble, elles parlent de drogues et de sexualité. Les jeunes filles apprennent à connaître leurs droits
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et leurs obligations. Reyna intègre également la famille et l’école à son travail. Défendre leurs droits Reyna aime le contact avec les adolescentes. Elle aime aussi discuter avec son équipe et partager ses expériences pour améliorer son travail. Le but est d’aider les jeunes filles à faire valoir leurs droits. Elles doivent pouvoir échapper à la rue et ne plus subir de violence sexuelle. Cette tâche emplit Reyna de satisfaction. Mais il y a aussi des moments frustrants quand ses efforts sont voués à l’échec. La psychopédagogue se sent alors impuissante. Mais les aspects positifs de son travail l’emportent malgré tout. Reyna se sent enrichie par le contact avec différentes personnes. (lf)
Quelle est la pire chose qui vous soit arrivée ? Le cyclone Idai a détruit notre maison et nos moyens de subsistance. L’eau est montée très vite, j’en avais jusqu’au cou. C’est uniquement grâce au manguier que nous avons pu nous sauver, mes enfants et moi. Comment allez-vous aujourd’hui ? Aujourd’hui, je vis seule avec mes deux enfants dans une hutte appartenant à des proches. Mon mari est parti chercher du travail en Afrique du Sud. Quel est votre plus grand espoir ? Avec l’aide de Caritas, j’aimerais planter des légumes et des céréales pour nourrir ma famille. Qu’est-ce qui vous rend heureuse ? Je suis tellement heureuse que Caritas m’ait donné des semences et des outils. Elle m’a aussi montré ce qu’il faut planter et comment pour avoir quelque chose à manger toute l’année. Comment voyez-vous votre avenir ? Grâce à Caritas, j’ai appris à cultiver durablement du maïs et des haricots. Maintenant mes enfants peuvent à nouveau manger plusieurs fois par jour. J’ai retrouvé du sens à la vie et j’envisage un avenir. (lf)
Photos : Álvaro López Molina, Caritas Suisse
Suisse
Apprécier les progrès des enfants Depuis plus de 40 ans, les Winter accueillent des enfants placés. Ils ont souvent été poussés dans leurs derniers retranchements, mais ont aussi vécu beaucoup de beaux moments. La ferme d’Ursula et Richard Winter est située quelque part dans le canton de Lucerne. Zima, le chien blanc à la fourrure ébouriffée, court à la porte dès qu’on sonne. Il aime les visiteurs et a souvent l’occasion de se faire de nouveaux amis.
« À l’époque, nous disions oui juste parce qu’il y avait une personne en détresse » En effet, Ursula et Richard accueillent des enfants placés depuis plus de 40 ans. Ils ont commencé avec Peter *, un proche parent, qui était alors âgé de 8 ans. Plus tard, Rolf * les a rejoints. Le premier jour,
cet adolescent de 14 ans a certes cambriolé l’épicerie du village, mais avec le temps, il a appris à accepter les règles. « Il nous a surtout fallu de la persévérance, explique Ursula. Nous avons dû affronter d’innombrables incidents et recommencer à zéro. » D’un autre côté, la difficulté les a stimulés. Les Winter ont appris à se réjouir des petits progrès. « Une fois que les enfants ont réussi à venir vers toi, à s’appuyer sur toi et à te dire ’Je t’aime bien’, c’est un sentiment magnifique », certifie Richard. Au début, le couple était complètement livré à luimême. À partir des années 1980, le placement d’enfants s’est heureusement professionnalisé.
Aider quelqu’un en détresse Lorsque le bureau d’aide sociale les a appelés à l’aide, les Winter ont accepté d’accueillir trois enfants en plus des trois leurs, encore en bas âge. Les enfants étaient un peu négligés et les ont parfois poussés à leurs limites. Cette période a été intense. « À l’époque, nous disions oui juste parce qu’il y avait une personne en détresse. Aujourd’hui, c’est différent, affirme Richard. Beaucoup de détails sont clarifiés au préalable. » Une chance, selon lui, qu’ils aient toujours eu des animaux de compagnie. Cajoler le chien et établir une relation avec lui constitue déjà un premier pas. Leurs propres enfants ont accueilli avec beaucoup de plaisir leurs nouveaux frères et sœurs. Un bon encadrement de Caritas Après une assez longue pause, les Winter ont à nouveau accueilli des enfants, lorsqu’ils ont lu dans un journal que Caritas cherchait des familles. Un jeune Afghan de 11 ans, Farhad *, s’est alors installé chez eux. Les Winter apprécient beaucoup la collaboration avec Caritas. Ils peuvent à tout moment demander un coaching et appeler un numéro d’urgence jour et nuit en cas de problème. Comme la fois où Farhad a soudain disparu. Les spécialistes de Caritas sont vite intervenus. Un interprète interculturel assiste généralement aux entretiens de bilan régulier, afin de garantir une communication claire. Malgré toute leur expérience, les Winter profitent aussi des rencontres de Caritas. Il est important de discuter avec d’autres familles. « Nous voyons qu’elles sont confrontées à des défis semblables, ça nous donne une assise. Nous avons appris quelque chose avec chaque enfant. » (lf) * Les noms des enfants ont été modifiés
Les animaux de compagnie sont une chance pour les enfants accueillis par la famille Winter.
Photo : Priska Ketterer
L’équipe de Caritas Placement Familial à Lausanne répond volontiers à vos questions par mail ou par téléphone. placementfamilial.ch
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Bon à savoir
Agenda Le 19 mars 2020 à 17h30 Soirée d’information pour nos donatrices et donateurs Lausanne, Tibits, Place de la gare Le 4 mai 2020 à 13h30 Séance d’information pour nos donatrices et donateurs Musée Torculum, Coire
Un avenir pour les enfants du Népal Le 25 avril 2015, le sol s’est littéralement effondré sous les pieds des Népalais. Dès les premiers jours qui ont suivi le séisme, Caritas Suisse s’est rendue sur place dans la région de Sindhupalchok. Après la première phase d’aide d’urgence, nous avons construit avec Helvetas 200 salles de classe provisoires en tôle ondulée pour que les enfants ne manquent pas les cours trop longtemps. Les travaux se sont achevés fin 2019 : plus de 4700 enfants peuvent aujourd’hui s’instruire dans 36 écoles reconstruites dans le respect
des normes antisismiques, équipées de bonnes installations sanitaires et d’eau potable. Grâce à une sensibilisation appropriée, les enfants ont aussi appris à se mettre à l’abri en cas de catastrophe et à se prémunir contre les maladies par une bonne hygiène. Et les habitants de la région de Sindhupalchok sont conscients de l’importance de la formation scolaire. (ah) Bilan détaillé de la reconstruction au Népal : caritas.ch/nepal-f
Le 5 juin 2020 à 17h00 Remise du Prix Caritas, KKL Lucerne Le 18 juin 2020 à 14h00 Séance d’information « Vieillir en toute autonomie » Caritas Suisse, Lucerne Le 22 juin 2020 à 14h00 Séance d’information « Vieillir en toute autonomie » Caritas Suisse, Lucerne Vous obtiendrez de plus amples informations auprès de event@caritas.ch
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Écouter un témoignage de première main sur la vie de Marie Bamounmanan, paysanne au Tchad, qui nous parle de son amour pour le karité ? Vivre les espoirs des personnes ayant fui le Venezuela et le chaos à la frontière colombienne ? Accompagner des jeunes lors d’un engagement chez des paysans de montagne ? Seule une vidéo offre un accès aussi direct à d’autres univers. Pour
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Caritas aussi, cela revêt toujours plus d’importance. Découvrez sur notre chaîne YouTube les vidéos qui vous donneront un aperçu direct de nos projets, faites la connaissance de nos collaborateurs et des personnes que Caritas soutient. Et si vous vous abonnez à Caritas Suisse sur Facebook, Instagram ou Twitter, vous recevrez régulièrement les dernières petites vidéos dans votre flux d’actualité. (ah) youtube.com/user/caritasschweiz facebook.com/caritas.suisse instagram.com/caritas.schweiz twitter.com/caritassuisse
Photos : Bikash Khadge, Alexandra Wey
Ensemble
Accompagnement en fin de vie : voilà pourquoi je m’engage
Marc Bolis (38 ans), Les Pontins
Award 2019. nants du youngCaritasLes gagnantes et gag
En réseau dans toute l’Europe Notre monde est confronté à des défis qui réclament des solutions dépassant les frontières. C’est pourquoi les réseaux à l’échelle européenne revêtent tant d’importance pour une société durable et juste. Les lauréats du prix YoungCaritas 2019 misent sur les réseaux. C’est la Semaine de la Durabilité Suisse (Sustainability Week Switzerland) qui a remporté le dernier youngCaritas-Award. Les lauréats 2019 coordonnent les Semaines de la durabilité dans les hautes écoles et universités, enthousiasmant étudiants et chercheurs. Ils ont ancré leur concept à l’échelon local et l’ont transmis au niveau international. Grâce à leur travail de réseau, les Semaines de la durabilité ont essaimé dans plusieurs pays. Le réseau « youngCaritas en Europe » montre ce que représente un engagement qui dépasse les frontières. Depuis quatre ans, youngCaritas en fait partie. Les projets communs à l’échelle européenne créent de nouvelles perspectives. Cet été à Lourdes, plus de 400 jeunes développeront pendant cinq jours des actions autour du thème de la participation. Enfin, en tant que membre du « Comité des jeunes pour une Suisse ouverte »,
Photos : Fabienne Wheeler, Cyrille Voirol, DR
youngCaritas se mobilise pour une Suisse ouverte sur le monde. Nous unissons nos forces pour nous opposer à l’initiative de résiliation de l’UDC qui veut supprimer la libre circulation des personnes. C’est seulement avec un non clair que nous pourrons offrir un avenir valable aux jeunes. Lucia Messer
L’ouverture est également au menu du camp d’été interculturel qui se tiendra du 26 juillet au 1er août dans l’Oberland bernois. Des requérants d’asile mineurs non accompagnés et de jeunes Suisses partageront une passionnante semaine de jeux, de sport et de rigolade. Plus d’infos et inscription : youngcaritas.ch/sommerlager
«Lors du décès de mon grand-père, j’ai noté que les autres résidents du home étaient très sensibles et attentifs à un simple petit mot de ma part. J’ai compris que si je partageais juste un peu de mon temps, cela suffisait parfois à changer toute leur semaine. Je crois que nous sous-estimons le pouvoir des petites attentions dont nous sommes pourtant tous en recherche, par gourmandise ou par nécessité vitale.»
Anne-Lise Mayor (53 ans), Montalchez
« Depuis une dizaine d’années, j’accompagne des grands malades et des personnes en fin de vie. Les gens qui partagent ces moments intenses avec moi me font un grand cadeau. J’apprécie ces instants d’échange authentique. Le groupe de bénévoles est très important afin de pouvoir parler de mes expériences et d’entendre le vécu des autres accompagnants. »
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Mariam Khalaf (25 ans, Syrienne), veuve, 3 enfants, vit dans un camp de rĂŠfugiĂŠs au Liban
Agir, tout simplement
Quand la pauvretĂŠ montre son visage Apprenez-en plus sur Mariam sur : caritas.ch/mariam-f