CARITAS N° 3 / Juin 2019
Actualité
Le développement, ça marche ! Page 6
Prix Caritas
Point fort
Mort et destruction Faut-il aider le monde entier ? au Mozambique
Politique du développement
Aux enfants du Brésil
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Lettre ouverte
« Débattons publiquement de la coopération au développement » Chères donatrices, chers donateurs, Récemment, la coopération au développement a de nouveau fait parler d’elle. Ce sont surtout des voix critiques qui l’ont amenée sur le devant de la scène dans le monde politique et les médias. Saluons cette évolution et débattons publiquement de la coopération au développement pour qu’elle puisse continuer à se développer et rester largement ancrée dans la population. Pendant des années, la coopération au développement a été pratiquement absente de l’agenda politique. Elle a aussi disparu des débats diffusés par la télévision suisse. Seules les catastrophes humanitaires ont suscité de l’attention. Le Département fédéral des affaires étrangères ne s’est guère soucié d’intéresser les citoyens à la coopération au développement. Il en est résulté peu à peu une grande ignorance des défis concrets auxquels elle est confrontée. Il n’y a plus grand monde qui sait qu’aujourd’hui encore, 850 millions de personnes ne savent ni lire, ni écrire, que la faim dans le monde
Il n’y a plus grand monde qui sait que 700 millions de personnes vivent dans une extrême pauvreté.
a de nouveau progressé ces dernières années ou que 700 millions de personnes vivent dans une extrême pauvreté, avec un revenu de moins de 2 francs par jour. Caritas a déjà abordé voici quatre ans la question de cette ignorance à l’égard de la coopération au développement et décidé de renforcer son travail d’information. Nous avons ainsi nommé un délégué qui, lors de rencontres au Palais fédéral, présente nos projets et accomplit un travail de persuasion en faveur d’une politique du développement forte. Nous éditons un annuaire consacré à la politique du développement. Nous organisons régulièrement des conférences de presse et nous allons présenter notre travail dans les régions. Enfin youngCaritas réussit à inciter un nombre croissant de jeunes à s’engager dans la coopération au développement. L’expérience montre que cet engagement porte ses fruits et que ce travail de sensibilisation suscite des échos très positifs. À l’avenir, nous en ferons encore davantage. Cordialement
Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse
Photo : Franca Pedrazzetti
Sommaire
« Le regard sur nous a changé »
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La coopération au développement est d’autant plus efficace qu’elle favorise l’autonomie des femmes. C’est particulièrement vrai au Tchad, où les femmes assument souvent seules la charge de leur famille. Avec Caritas, elles modernisent une activité traditionnelle, la production de beurre de karité. Une aide importante, dont bénéficie toute la communauté. Page 6
Point fort : Idai a dévasté le Mozambique
Le cyclone Idai a semé la mort et la destruction au Mozambique. La petite Cheia a survécu et bénéficie de l’aide à la reconstruction de Caritas.
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L a coopération au développement est utile
Avons-nous encore besoin de la coopération au développement ? Caritas apporte des réponses aux questions pressantes et montre que ses projets portent leurs fruits.
12 Solidaires : le Prix Caritas au Brésil
L’organisation São Martinho à Rio de Janeiro encadre depuis plus de 30 ans des enfants des rues et des jeunes des favelas.
IMPRESSUM Le magazine de Caritas Suisse paraît 6 fois par an. Adresse de la rédaction : Caritas Suisse, secteur Communication et Marketing, Adligenswilerstrasse 15, case postale, CH-6002 Lucerne, Courriel : info@caritas.ch, www.caritas.ch, Tél. +41 41 419 22 22 Rédaction : Lisa Fry (lf) ; Fabrice Boulé (fbo) ; Stefan Gribi (sg) ; Anna Haselbach (ah) ; Vérène Morisod Simonazzi (vm) Abonnement : l’abonnement annuel coûte 5 francs. Il est prélevé une seule fois sur les dons sans affectation. Graphisme : Urban Fischer Photo de couverture : Fabian Biasio Imprimerie : Kyburz, Dielsdorf Papier : 100 % recyclé Dons : PC 60-7000-4
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Écho
Dans les médias
De nombreuses personnes trouvent refuge dans l’État du Roraima au Brésil.
Soulager la détresse des réfugiés vénézuéliens Sous le régime de Nicolas Maduro, le Venezuela s’est appauvri, au point que 80 % de la population ne mangent pas à leur faim. Depuis 2014, près de quatre millions de personnes ont fui dans les pays voisins. Brésil Beaucoup de réfugiés sont arrivés au Roraima, l’État brésilien situé à la frontière. Ils vivent dans des conditions précaires et des logements surpeuplés. Caritas et sa partenaire locale aident à améliorer les conditions de vie de 3500 migrants et à combler les failles de l’approvisionnement humanitaire. Caritas épaule en outre le
gouvernement dans le transfert des réfugiés vers d’autres États. Colombie La situation des réfugiés est aussi désolante en Colombie. Beaucoup de Vénézuéliens se réfugient dans ce pays où retournent aussi les Colombiens exilés. Caritas Suisse assure un soutien psychosocial et propose des programmes de formation professionnelle, afin que les réfugiés acquièrent leur indépendance. (lf) Plus d’informations : caritas.ch/ven
Dettes conseils de Caritas : nouveau site Le service Dettes conseils de Caritas a un nouveau site. La permanence « SOS Info dettes », la consultation en ligne, ainsi que le service d’entretiens personnalisés, proposent une aide facilement accessible aux personnes endettées. Un guide fournit en outre des informations détaillées sur des thèmes tels que les poursuites, la saisie et les crédits à la consommation. Sous
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la rubrique « planification du budget », on trouve de nombreux conseils pour gérer son argent, ainsi que l’application « Caritas My Money ». La rubrique « actualités et savoir » renseigne sur l’évolution de la situation dans le domaine de l’endettement. (lf)
Le Matin | « Caritas demande de l’argent à Berne pour la Syrie » | 25.4.2019 « Caritas Suisse ne veut pas oublier la Syrie. La Suisse doit participer à la reconstruction. L’argent nécessaire est disponible, écrit Caritas. Cet argent doit être mis à disposition sur place, en Syrie et dans les pays voisins, au Liban et en Jordanie. Sur le plan économique, la construction sera un secteur de première importance ces 25 prochaines années. » Keystone/ATS | « Caritas Suisse porte à 2 millions de francs l’aide au Mozambique » | 2.4.19 « Le Mozambique lutte contre les conséquences dévastatrices du cyclone Idai. Selon les indications officielles, on dénombre plus de 500 morts. Des maladies mortelles font maintenant planer de nouveaux dangers : plus de 1000 cas de choléra ont déjà été signalés. Un demi-million de personnes sont sans abri. Face à la gravité de la situation, Caritas Suisse porte à 2 millions de francs les secours d’urgence au Mozambique. » RTS | On en parle, « L’aide sociale baisse depuis 20 ans » | 29.3.19 « L’association Caritas Suisse tire la sonnette d’alarme : le montant de l’aide sociale ne permet plus de couvrir les frais de base. 986 francs pour couvrir notamment les frais mensuels en nourriture, télécommunications et habillement, est-ce assez à vos yeux ? » Cath.ch | « Caritas dénonce le rôle des primes d’assurance-maladie dans la précarisation » | 11.4.19 « Caritas Suisse dénonce des primes d’assurance-maladie devenues insupportables pour les personnes à faible revenu. Dans certains cantons, les systèmes de réduction de primes ne joueraient pas leur rôle de prévention de la pauvreté. »
Plus d’informations : caritas-dettesconseil.ch
Photo : Felipe Larozza
Point fort
Les parents de Cheia espèrent bonheur et santé pour l’avenir de leur fille.
Le cyclone Idai a provoqué d’énormes inondations dans toute la région.
Mozambique : le destin de Cheia Vanilla Le 15 mars dernier, le cyclone Idai s’abat sur le Mozambique, provoquant d’énormes inondations et destructions. Plus de 600 personnes perdent la vie, des centaines de milliers sont sans-abri. C’est ce soir-là que Cheia vient au monde. Cheia Vanilla naît le 15 mars, en plein cyclone. Idai est en train de balayer toute la région de Manica. Le jeune papa vient de couper le cordon ombilical. Le niveau d’eau monte rapidement. Fernando et sa femme Gloria doivent vite se mettre en
Un demi-million d’hectares de terres cultivables ont été détruits. sécurité avec le nouveau-né. Mais Gloria glisse et réussit tant bien que mal à maintenir le bébé au-dessus des flots. Fernando, déjà assis sur les branches d’un manguier, a juste le temps d’attraper la petite fille et de tirer Gloria hors de l’eau. Fernando et Gloria ont baptisé leur enfant « Cheia », parce que tout était « cheia de agua » (plein d’eau) à sa naissance. Le cyclone Idai a tout ravagé au centre du Mozambique : les maisons, les champs et les routes. Les victimes sont nombreuses. L’eau est partout. Caritas Suisse assure l’aide d’urgence ; elle
Photos : Pamela Stathakis; Andre Catueira, Keystone
distribue eau et nourriture avec l’aide de la Caritas régionale dans la région de Manica. Au bout de dix jours, l’eau s’écoule lentement. Des milliers de personnes ont perdu tout ce qu’elles possédaient. Un demi-million d’hectares de terres cultivables ont été détruits dans la région. Les cours d’eau coulent maintenant à travers champs, charriant des troncs d’arbres, de la boue et du sable. Comme la plupart des habitants vivent de l’agriculture, une crise alimentaire menace. Caritas approvisionnera en nourriture encore pendant plusieurs mois les habitants de la région. Logements temporaires Caritas dresse à la mi-avril de grandes tentes pour abriter les sinistrés. Elle commence par 300 logements temporaires et en construira d’autres au besoin pour que tout le monde dispose d’un toit. Il faut par ailleurs distribuer des denrées alimentaires, des ustensiles de cuisine, mais aussi des semences, des outils, des vêtements et du matériel scolaire.
Puis Caritas aidera les habitants à reconstruire leurs logements sur un terrain situé un peu plus en hauteur. Le terrain en aval, au bord du fleuve, est fertile tout au long de l’année, mais il a été ensablé. Il ne peut donc pas encore être utilisé pour l’agriculture. La population locale cultive maintenant de plus petites surfaces dans des régions plus élevées. Caritas distribue des semences et dispense des conseils pour une agriculture durable. Fernando et Gloria espèrent que le nom de Cheia n’évoquera pas seulement une catastrophe, mais aussi la promesse d’une vie remplie de bonheur et de santé. (lf)
Plus d’informations : caritas.ch/mozambique
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Reportage
Les femmes au cœur du développement Texte : Vérène Morisod Photos : Fabian Biasio
Au Tchad, la fabrication et la commercialisation du beurre de karité permettent aux femmes, comme Marie, d’être indépendantes. Caritas a professionnalisé cette activité.
Reportage « Nous sommes des femmes rurales. » Marie, Colette, Marianne et les autres sont fières de leur identité. Elles vivent dans les environs de Sarh, au sud du Tchad, une région très pauvre. Pour compléter leurs revenus, elles fabriquent du beurre de karité. Cette activité traditionnelle est désormais professionnalisée par Caritas. Une aide efficace et bien ciblée. Les femmes arrivent au petit matin à la plateforme de transformation du karité de Balimba, tout près de Sarh. Elles y apportent les noix de karité qu’elles ont récoltées. Elles mettent leurs tabliers et leurs masques et font démarrer les machines. Le travail peut commencer, il va durer plusieurs heures.
« Les femmes ont gagné leur autonomie. » Les femmes au Tchad assument souvent seules la charge de leur famille. Elles font du petit commerce, cultivent leurs lopins de terre. Mais les sols sont pauvres et il arrive que les bœufs des éleveurs dévastent les cultures. Afin d’améliorer leurs revenus, elles récoltent les noix des arbres à karité présents dans la région.
Elles produisent ainsi de l’huile, le beurre de karité. Jusqu’ici, elles fabriquaient ce beurre à la main, de manière très artisanale. Un travail pénible. Cette activité représente un gros potentiel. Caritas a donc développé des plateformes de transformation du karité équipées de machines. Un ingénieur local a conçu spécialement quatre machines : un concasseur, un torréfacteur, un moulin et une baratte. Le concasseur broie les amandes qui sont ensuite chauffées dans le torréfacteur. Les particules torréfiées sont alors passées au moulin, ce qui permet d’obtenir une pâte épaisse. Cette pâte est mélangée à de l’eau et le tout est remué dans la baratte jusqu’à obtenir une pâte fine. Formations Les femmes, organisées en coopératives, ont reçu une formation pour l’uti-
lisation de ces machines. L’une d’elles, Marie Bamounmanan a ensuite transmis ses connaissances aux autres femmes de la plateforme de Balimba ouverte en 2017. Une formation supplémentaire a mis l’accent sur les mesures d’hygiène et la nécessité d’utiliser de l’eau potable pour la transformation du karité. « Grâce à cette formation, notre beurre est désormais de bien meilleure qualité », se réjouit Marie. Et la production a bondi : il fallait auparavant douze heures de travail effectif à 20 femmes pour transformer un seul sac de noix de karité. Aujourd’hui, quatre femmes transforment six sacs en trois heures. Un sac permet de produire 36 litres d’huile. Il s’est donc rapidement avéré nécessaire de professionnaliser la commercialisation du beurre de karité : « Nous nous réunissons une fois par mois pour discuter et prendre des décisions sur la production et la vente de notre beurre », explique Colette Yamtourbaye, présidente d’une coopérative.
Sécurité alimentaire et formation Près de la moitié de la population tchadienne est touchée par l’extrême pauvreté. Les habitants souffrent régulièrement d’insécurité alimentaire. Or l’agriculture occupe 80 % de la population active. Les programmes de Caritas Suisse au Tchad visent donc à atténuer la pauvreté à travers le développement équitable du secteur agricole et la gestion durable des ressources naturelles. Quelque 675 000 personnes en bénéficient. Les filières karité et arachide sont professionnalisées et modernisées, avec un appui particulier aux coopératives féminines. Les productrices et producteurs acquièrent une meilleure connaissance des prix du marché. Leur pouvoir vis-à-vis des commerçants est
ainsi renforcé. Résultat : les revenus des exploitations familiales ont considérablement augmenté, permettant notamment aux femmes d’améliorer les conditions socioéconomiques de leur famille et d’augmenter ainsi leur pouvoir décisionnel. Ce projet est soutenu par la Direction du développement et de la coopération (DDC). Il est réalisé avec la collaboration de Swissaid. Par ailleurs, les paysans renforcent leur sécurité alimentaire et leur résistance au changement climatique. La production agricole au Tchad est principalement assurée par de petites exploitations familiales qui ont des moyens très limités et sont très vulnérables. Ce projet contribue au renforcement des acteurs locaux dans la zone sahélienne
du Tchad pour qu’ils améliorent durablement leur sécurité alimentaire. Un aspect important du projet est le renforcement de leur résilience face au changement climatique et aux risques de catastrophes naturelles. Enfin, les jeunes reçoivent une formation professionnelle qui correspond aux besoins du marché du travail. Avec un taux d’analphabétisme estimé à 78 %, une proportion infime des jeunes suit une formation professionnelle. Le projet vise à garantir une formation professionnelle de qualité pour les jeunes femmes et les jeunes hommes, tout en répondant à la demande du marché du travail.
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Reportage Nourriture, école, santé Grâce à la commercialisation de ce beurre utilisé dans l’alimentation et les produits cosmétiques, Marie a financé l’école de santé de sa fille et Colette a envoyé son fils à l’Université. La coopérative peut maintenant aider financièrement ses membres. « Le regard des autres sur nous, les femmes, a changé », souligne Marie.
« C’est un secteur appelé à se développer à l’avenir. » À quelques kilomètres de là, à Danamadji, Marianne Nguerassem produit également du beurre de karité, tout en cultivant des arachides. « Aujourd’hui, grâce à ma formation, je peux discuter des prix d’égal à égal avec les hommes. Avant, je n’osais pas, une femme ne pouvait pas le faire. » Ses conditions de vie se sont bien améliorées : « Nous pouvons maintenant manger deux fois par jour. Les enfants vont à l’école et toute la famille est inscrite à la mutuelle de santé. » Les femmes ont gagné leur autonomie et toute la communauté en bénéficie.
Quatre machines ont été installées, permettant une croissance considérable de la production de beurre de karité.
Pérenniser le projet Il s’agit désormais d’assurer le projet à long terme. Or avec l’augmentation considérable de la production, la pression sur les arbres est bien réelle. L’arbre à karité demande beaucoup de patience : il faut attendre dix à quinze ans avant qu’il ne donne des fruits. Six parcs à karité ont donc été aménagés dans la région du projet. Deux variétés d’arbres, celles qui produisent le plus d’huile, ont été sélectionnées. À l’autre bout de la chaîne, l’augmentation de la production a éveillé l’intérêt de fabricants de produits cosmétiques eu-
Les paysans du Tchad ont besoin de votre aide Votre don renforce la sécurité alimentaire des paysans tchadiens et leur permet d’envoyer leurs enfants à l’école.
Faites un don ! Compte pour les dons : 60-7000-4 Mention : « Tchad »
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ropéens. Des contacts sont établis, des tractations sont en cours. Mais le beurre de karité doit encore obtenir la certification qui permettra son exportation sur le marché européen. Labeye Koulemadjibeye, secrétaire générale de la plateforme de Koumra, se bat pour cela. Elle est pleine d’espoir : « Lorsque nous pourrons exporter notre production, des emplois seront créés. C’est un secteur porteur, appelé à se développer à l’avenir. »
Plus d’informations : caritas.ch/tchad
Reportage
« La pauvreté et l’insécurité alimentaire ne sont pas une fatalité » Jean Ngamine, quels sont actuellement les besoins les plus importants du peuple tchadien ? Les besoins les plus importants aujourd’hui sont la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable, la santé et la scolarisation des enfants et des jeunes. Il faut savoir que, dans les ménages les plus pauvres, 80 % des dépenses sont réservées à l’alimentation. Il faut donc d’abord en priorité améliorer la sécurité alimentaire, et l’on peut ensuite régler les autres problèmes. Les parents pourront alors investir dans la scolarisation de leurs enfants, dans l’accès à l’eau potable et dans leur santé. Caritas Suisse intervient là où elle peut faire la différence, à savoir la sécurité alimentaire, l’adaptation au changement climatique et la réduction des risques de catastrophes. Pourquoi la coopération au développement est-elle importante au Tchad ? Elle est importante car elle permet d’atteindre les plus vulnérables dans les régions les plus reculées. Il s’agit de travailler en complémentarité de l’action des autorités. Nous avons d’ailleurs une bonne collaboration avec elles. Il est particulièrement important d’aider les jeunes, car ceux-ci sont tentés de quitter le milieu rural pour aller en ville à la recherche d’emplois rémunérés et de gains faciles. Ils sont alors parfois récupérés par des extrémistes de tous genres. La coopération au développement permet aux plus pauvres de vivre chez eux et de bâtir leur avenir chez eux. Elle est importante car elle peut éviter aux plus jeunes de tenter des aventures de migration qui peuvent mettre en péril leur propre vie et celle de leurs parents.
Photo : Fabian Biasio
nos associations de producteurs en milieu rural, les femmes sont autonomes et elles prennent des responsabilités, au même titre que les hommes. Et elles peuvent alors à leur tour décider que leurs propres filles soient scolarisées.
Jean Ngamine est directeur du bureau de Caritas Suisse au Tchad.
Quels sont les changements les plus importants survenus au Tchad grâce à la coopération au développement ? L’aide apportée a permis de redonner confiance aux bénéficiaires les plus vulnérables, leur a permis de réaliser qu’ils peuvent vivre de leur travail, que la pauvreté et l’insécurité alimentaire ne sont pas une fatalité, qu’ils peuvent s’organiser. Cette confiance est la base. Et c’est
Quelles sont les raisons qui vous ont motivé à vous engager personnellement dans votre propre pays ? Je suis moi-même le fils d’un petit producteur. J’ai vu mon père travailler la terre, durant toute son existence, avec des moyens très rudimentaires. Ma mère est transformatrice et vendeuse d’huile d’arachide. Mon père et ma mère m’ont encouragé à aller à l’école, et je travaillais aux champs durant les vacances. Je sais donc à quel point le travail de la terre est dur. J’ai pu faire des études, je suis devenu ingénieur agronome. En m’engageant dans la coopération au développement, je peux à mon tour me rendre utile à mes semblables. Comment voyez-vous l’avenir du Tchad ? Le Tchad doit faire face à un environnement global difficile, la corruption est importante, les voies de communication
« La coopération au développement permet aux plus pauvres de bâtir leur avenir chez eux. » particulièrement vrai pour les femmes. Nos projets ont permis aux femmes de changer la perception qu’elles ont d’elles-mêmes. En disposant de leur propre source de revenus, elles peuvent accéder au foncier. Aucune loi au Tchad n’interdit à une femme de posséder une terre, mais la tradition veut que ce soit le fils, et non la fille, qui hérite de la terre de son père. Désormais dans le cadre de
ne sont pas entretenues, l’État ne planifie pas assez d’investissements. Toutefois, avec l’ouverture des frontières, beaucoup de jeunes Tchadiens ont voyagé, ils ont vu comment les autres s’en sortaient. On voit des jeunes qui ont pu étudier revenir dans leur pays et leurs villages. Il est donc possible de faire du Tchad un pays raisonnablement prospère.
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Politique du développement
Les réponses de Caritas La coopération au développement n’est-elle pas dépassée ? Il y a longtemps que construire et financer des puits n’est plus la principale contribution de l’aide au développement. Celle-ci a beaucoup évolué au fil du temps. Aujourd’hui, il s’agit plutôt de transmettre des idées couronnées de succès et des approches qui ont fait leurs preuves. Le but est de renforcer les bénéficiaires sur place et de privilégier leur autonomie. Il s’agit par exemple d’aider des organisations locales à trouver elles-mêmes les meilleures solutions pour avoir accès à de l’eau potable. Les revenus des populations du Sud augmentent grâce à la professionnalisation des processus de production.
Faut-il aider le monde entier ? Pourquoi la coopération au développement est-elle encore nécessaire aujourd’hui ? L’argent arrive-t-il bien là où on en a besoin ? Quelles sont les visées de la Suisse ? Caritas répond à des questions insistantes. Aujourd’hui, de plus en plus de voix critiques remettent en question la coopération au développement. Est-ce réellement le bon moyen de lutter contre la pauvreté ou a-t-elle carrément l’effet inverse ? La coopération au développement se retrouve aussi de plus en plus souvent dans le collimateur de la classe politique. Certains estiment qu’elle devrait apporter des bénéfices directs à la Suisse, empêcher avant tout la migration ou tout simplement coûter moins cher. Questions et réponses dans une brochure Cette nouvelle façon de voir a son importance pour une organisation comme Caritas Suisse qui s’engage aussi bien en Suisse que dans la coopération au développement dans le monde entier. Les donatrices et donateurs veulent savoir ce
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qu’il faut retenir des questions posées et comment Caritas se positionne à ce sujet. Ils se demandent aussi comment réagir si on les prend à partie sur ces questions. C’est pourquoi Caritas Suisse a rédigé une brochure qui répond en des termes très simples à beaucoup de questions pressantes. Cet ouvrage de 40 pages est disponible gratuitement sous le titre « Faut-il aider le monde entier? ».(sg)
Commande et informations : caritas.ch/cad
L’aide au développement est-elle efficace ? Oui, elle l’est, comme le prouvent des enquêtes externes indépendantes. Il en ressort que la grande majorité des projets de développement de la Confédération atteignent largement leur objectif. Ainsi, 85 % des projets dans le domaine de l’emploi (formation professionnelle, création de chaînes de valeur dans l’agriculture, amélioration des conditions de travail) se déroulent de façon satisfaisante à très bonne. La Suisse est-elle trop généreuse ? En 2018, la Confédération a alloué une somme de 3 milliards de francs à la coopération publique au développement. Cela représente presque un demi-milliard de moins qu’en 2016, soit un recul considérable. La communauté internationale et la Suisse ont convenu dans le cadre de l’ONU que les pays riches doivent mettre au moins 0,7 % de leur produit national brut à disposition de l’aide internationale au développement. En 2018, la Suisse a largement manqué la cible avec 0,44 %. C’est la valeur la plus basse depuis 2013.
Photo : Alexandra Wey
Rapport annuel 2018
Caritas vient en aide aux personnes qui ont perdu leurs moyens de subsistance à cause du changement climatique. La sécurité alimentaire doit être renforcée.
Rapport annuel : notre engagement contre la pauvreté Caritas lutte contre la pauvreté et ses causes en Suisse et dans le monde. Ces thèmes ont été au centre de ses activités l’an dernier. En Suisse et dans les pays en développement, Caritas s’engage en faveur des plus pauvres et s’efforce de leur permettre de vivre dans la dignité. Changement climatique et migration Les conséquences du changement climatique jettent toujours plus de personnes dans le monde dans la détresse. C’est pourquoi la protection du climat et la lutte contre la pauvreté sont une priorité absolue à Caritas. Vous découvrirez dans le rapport annuel les trois mesures que Caritas a définies pour renforcer la résilience des habitants de l’hémisphère Sud, comment ceux-ci peuvent s’adapter aux changements climatiques et anticiper les conséquences des catastrophes naturelles. Les crises persistantes en augmentation Les crises persistantes, telles que la guerre en Syrie, sont une autre priorité du
Photos : Fabian Biasio
travail de Caritas qui y consacre plus de la moitié de son aide humanitaire. Le rapport annuel montre comment les moyens sont de plus en plus utilisés pour la formation scolaire, afin de donner des perspectives d’avenir aux enfants. Former des réfugiés et les intégrer En Suisse, Caritas Suisse a davantage mis l’accent l’an dernier sur la formation et l’intégration des jeunes réfugiés et requérants d’asile. Dans le rapport annuel, nous expliquons à travers l’exemple de Lava Khalil, originaire du Kurdistan syrien, comment les bénéficiaires de ces mesures s’intègrent plus rapidement à notre société et acquièrent leur indépendance. En mars 2018, Caritas Suisse a ouvert à Matran (FR) la Maison de formation et d’intégration. Les réfugiés qui y habitent suivent des cours intensifs de français et de mathématiques, afin de pouvoir entrer plus tard à l’école professionnelle et apprendre un métier.
Politique fédérale Caritas Suisse s’engage dans la lutte contre la pauvreté sur le plan fédéral. Elle appelle à une politique de lutte contre la pauvreté efficace, assortie de mesures en matière d’éducation et de politique familiale. Une réduction suffisante des primes d’assurance-maladie et un meilleur contrôle de l’octroi de petits crédits ont été les priorités de 2018. Pour la coopération au développement, Caritas demande à la Confédération d’endosser plus de responsabilité et de se montrer solidaire des plus pauvres et des défavorisés. Quelques chiffres En 2018, Caritas a utilisé 90,6 % des moyens qui lui ont été confiés pour des projets en Suisse et à l’étranger. Elle a réa lisé en tout 226 projets de lutte contre la pauvreté dans le monde. La part consacrée aux tâches administratives et à la recherche de fonds s’est montée à 9,4 %. (lf) Feuilletez notre rapport annuel en ligne : caritas.ch/rapport-annuel
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Solidaires Regard
Alan de Abreu (20 ans), Rio de Janeiro, Brésil
« Je veux absolument trouver un emploi, je soutiens ma sœur, ses enfants et ma tante. » Lucimar Correa, coordinatrice, et Frei Adailson Quintino dos Santos, directeur de São Martinho.
Offrir un meilleur avenir aux enfants des rues de Rio Le 12 juin, au KKL de Lucerne, le Prix Caritas 2019 a été remis à Frei Adailson Quintino dos Santos et Lucimar Correa, respectivement directeur et coordinatrice de l’organisation brésilienne São Martinho. L’association s’occupe depuis des années des enfants des rues de Rio. Dans les villes brésiliennes, des milliers d’enfants et d’adolescents vivent dans la rue. Rio n’échappe pas à la règle. Ils sont exposés à la violence, aux abus sexuels et à la drogue. Frei Adailson Quintino dos Santos, directeur de São Martinho, et Lucimar Correa, coordinatrice, prennent ces enfants et adolescents en charge depuis plus de 30 ans. Ils dirigent une équipe de travailleurs sociaux, d’enseignantes, de psychologues et de juristes qui encadrent jusqu’à 1800 enfants et adolescents tout au long de l’année. Nouvelles perspectives Les travailleurs sociaux de São Martinho entrent en contact avec les enfants dans la rue et leur distribuent de la nourriture et des articles d’hygiène tout en les informant sur ce que São Martinho peut leur offrir. Dans un second temps, les enfants sont conseillés et pris en charge dans les structures de São Martinho. Des activités de loisirs et éducatives, sportives et
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culturelles, font partie du programme. Elles ouvrent de nouvelles perspectives sociales et professionnelles aux enfants, lesquels développent leur propre personnalité et apprennent à exercer leurs droits. Une offre est également proposée aux jeunes des favelas. Ils peuvent apprendre à jouer d’un instrument de musique ou pratiquer des arts martiaux. Ils reçoivent des cours d’administration, d’informatique et d’éducation civique. Les jeunes peuvent ensuite postuler pour un apprentissage dans l’une des 48 entreprises partenaires de São Martinho. Ils y travaillent comme assistants administratifs ou spécialistes de la logistique et deviennent ainsi conscients de leur propre valeur et développent leur confiance en eux. La plupart des adolescents font vivre leur famille avec le salaire qu’ils gagnent au cours de leur formation. (lf)
Comment avez-vous connu São Martinho ? Il y a six ans, je passais souvent la nuit dans la rue près d’ici. C’est comme ça que j’ai rencontré un assistant social de São Martinho. Je suis allé au centre et à chaque fois, je pouvais y prendre une douche et manger quelque chose. À quelles activités participez-vous dans le centre de São Martinho ? J’adore jouer au football, mais maintenant je n’ai plus beaucoup de temps. Votre situation a-t-elle changé ? Oui, les avocates de São Martinho m’ont fourni des papiers officiels. Le centre a également organisé un apprentissage pour moi. C’est génial ! Où faites-vous votre formation ? Je travaille comme assistant administratif au service juridique public. Je vais à l’école tous les matins. Je vais encore régulièrement au centre. Avez-vous une vision pour l’avenir ? Oui, je veux absolument trouver un emploi à la fin de mon apprentissage. Je soutiens ma sœur, ses trois enfants et ma tante. C’est important pour moi. Propos recueillis par Olga Sommer
Plus d’informations : caritas.ch/prixcaritas
Photos : Oliver Kuhn
Suisse
Procédure étendue : le financement doit être garanti
La procédure d'asile accélérée doit comprendre une représentation légale équitable.
Nouvelle procédure d’asile : Caritas mandatée L’innovation majeure de la nouvelle loi sur l’asile est le droit de tous les requérants à une représentation juridique gratuite, financée par la Confédération. Caritas Suisse assure cette prestation en Suisse romande, en Suisse centrale et au Tessin. La procédure accélérée et décentralisée est entrée en vigueur partout en Suisse dès mars 2019. Avec la procédure accélérée, toute personne demandant l’asile a droit gratuitement, dès son arrivée dans un centre fédéral pour requérants d’asile, à un représentant légal et à un conseiller. Deux personnes accompagnent le requérant durant toute la procédure. Elles informent les requérants sur leurs droits et leurs obligations et les représentent. Selon les pronostics des autorités, 60 % des demandes d’asile pourront être traitées dans une procédure accélérée, sur une durée de 140 jours. Les autres 40 % seront traitées dans le cadre d’une procédure étendue. Pour cette dernière, les requérants d’asile sont attribués aux cantons. La représentation juridique gratuite est prévue de façon restreinte dans cette procédure élargie (voir texte cicontre).
Photo : Reto Albertalli
Garantir un processus équitable Caritas est en faveur d’une procédure d’asile accélérée à la condition sine qua non d’une défense juridique équitable et efficace. Une décision rapide signifie une intégration précoce pour les personnes qui obtiennent l’asile. Des points importants doivent encore être améliorés dans la procédure. Une prise en compte simultanée du respect des délais serrés mais aussi des nécessités de la défense juridique doit avoir lieu pour assurer un processus équitable. Caritas Suisse assure la représentation juridique dans la procédure accélérée aux centres fédéraux de Boudry (NE), Chevrilles (FR), Vallorbe (VD) ainsi qu’à l’aéroport de Genève. Elle collabore avec SOS Ticino au centre du Glaubenberg (OW) pour la Suisse centrale et aux centres fédéraux de Balerna et Novazzano au Tessin. (fb)
La procédure d’asile étendue existe toujours, parallèlement à la nouvelle procédure accélérée. Elle concerne les situations plus complexes qui sont attribuées aux cantons parce qu’elles ne peuvent être traitées en 140 jours. Dans cette procédure, la représentation juridique et son financement ne sont envisagés que pour les étapes pertinentes pour la décision. Des aspects importants, tels que l’examen des pièces des dossiers, la notification de la décision et les mesures de protection de l’enfant applicables aux mineurs non accompagnés, n’ont pas été pris en compte. Une consultation juridique y compris pour les questions sociales Les bureaux de consultation juridique à la disposition des requérants d’asile continueront donc d’assurer un travail essentiel dans le soutien juridique et social apporté, qui n’est pas couvert financièrement. Dans les domaines du logement, de la santé, de l’aide sociale et de l’intégration, les requérants d’asile ont besoin d’être soutenus. Compte tenu des mesures d'austérité prises dans les cantons, on recourt de plus en plus aux bureaux de consultation juridique existants. Ces bureaux, tels que ceux gérés par Caritas Suisse en Suisse centrale ainsi qu'à Fribourg, dans le Jura et à Neuchâtel, sont donc plus importants que jamais. Mais pour cette partie de leur travail, ils ont besoin d'un financement indépendant et pérenne, qui doit également être alimenté par des dons. (lf)
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Bon à savoir
Agenda 25 août 2019 Dimanche de Caritas Collecte dans les églises catholiques pour le travail de Caritas Suisse. 12 septembre 2019 Séance d’information pour les donatrices et donateurs Gasthaus Adler, Soleure
L’héritage est aussi numérique Chacun a le droit de mener jusqu’au bout une vie digne et autonome. Le dossier de prévoyance de Caritas permet de régler ses dernières volontés en les exprimant de façon claire et contraignante. Ces indications sont aussi une aide pour vos proches. Le dossier comporte quatre brochures qui vous indiquent comment procéder. • Dans le mandat pour cause d’inaptitude, vous donnez des instructions pour vos affaires juridiques, personnelles et financières, si vous n’êtes plus en mesure de le faire par vous-même. • Dans le guide du testament, vous trouverez des conseils précis sur les points auxquels il faut faire attention en rédigeant vos dernières volontés. • Dans les directives anticipées, vous précisez quels traitements vous souhaitez
recevoir, si une maladie grave vous met dans l’incapacité de vous exprimer. • Dans la brochure « Dispositions en cas de décès », vous consignez vos souhaits concernant les obsèques. Nouvelle version Dans la nouvelle version du dossier de prévoyance, vous trouverez toutes les informations utiles sur l’héritage numérique. La brochure indique pour quels services numériques et comptes d’utilisateurs vous devriez laisser des instructions. Vos proches vous seront reconnaissants d’avoir accès à vos mots de passe.
18 septembre 2019 Séance d’information « Décider de sa vie quand l’âge avance » Maison des générations, Berne 20 septembre 2019 Séance d’information « Décider de sa vie quand l’âge avance » Maison des générations, Berne 16 octobre 2019 Vernissage de l’Almanach Politique du développement 2020 Neubad, Lucerne
Préparez dès maintenant votre dossier de prévoyance. caritas.ch/prevoyance
Un geste qui a du sens De nombreuses personnes expriment aux membres de leur famille leur souhait qu’un don en faveur d’une œuvre d’entraide soit fait le jour de leurs funérailles. Dans ces moments-là, l’idée de faire un geste qui a du sens procure souvent une paix intérieure. Tel était aussi le souhait de la mère de Leo Bieri. « De son vivant, ma mère se montrait solidaire avec les personnes qui n’allaient pas très bien. Moi aussi, je trou-
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vais judicieuse l’idée d’un don aux personnes en détresse », explique Leo Bieri, de Lucerne. « Notre famille, nos amis et nos connaissances ont largement fait usage de la possibilité de verser des dons au nom de ma mère. » Leo Bieri et sa mère en avaient discuté au moment où elle allait de plus en plus mal. Il a été heureux de pouvoir tout arranger à la convenance de sa mère et d’avoir suscité un grand élan positif.
Il va de soi que les proches peuvent aussi initier des dons de ce genre. Inscrivez sur l’avis mortuaire : « En lieu et place de fleurs, nous aimerions un don à Caritas Suisse. » Notez le nom de la personne décédée, ainsi que le compte postal 60-7000-4. Pour plus de conseils, composez le 041 419 22 61. Plus d’informations sur les dons lors d’un deuil : caritas.ch/deuil
Ensemble
Caritas-Montagnards : voilà pourquoi je m’engage
Ephraim Camenzind (36 ans), Berne
de CO2. uction des émissions stants exigent une réd nife ma des ier, ent Dans le monde
Belle dynamique pour le climat Depuis des mois, des milliers de jeunes descendent dans la rue partout dans le monde pour une protection efficace du climat. Il faut déployer d’énormes efforts pour endiguer le changement climatique. Il faut le faire maintenant. youngCaritas s’implique dans ce domaine depuis des années avec des projets concrets. « Il faut décréter l’état d’urgence climatique ! » Les jeunes défenseuses et défenseurs du climat ont parfaitement raison. Le changement climatique occasionne déjà beaucoup de détresse et de pauvreté dans les pays où Caritas réalise ses projets. Or on ne peut réagir de façon adéquate que lorsqu’une crise est reconnue comme telle. Une réduction de nos émissions de CO2 passe par différentes mesures. L’économie internationale et la place financière suisse ont un rôle important à jouer. De même que chaque individu. youngCaritas endosse ici un rôle actif et soutient les jeunes dans leurs efforts. En tant que co-initiateurs et membres fondateurs, nous promouvons depuis cinq ans des camps équitables qui attirent beaucoup de jeunes. Des connaissances nécessaires dans ce domaine sont ainsi transmises, notamment à travers la vie quotidienne concrète du camp.
Photos : Helen Joss, DR
Notre projet SuStainability motive les classes et les groupes de jeunes à organiser leur prochaine sortie de façon aussi durable que possible. Un voyage d’études à vélo, une soirée théâtre avec une collation végétarienne ? Tout est envisageable – il suffit de s’y mettre. Andreas Lustenberger Plus d’informations : faires-lager.ch et youngcaritas.ch/sustainability Week-end MigrAction 2019 , du 5 au 8 septembre à Einsiedeln Des jeunes de toute la Suisse se rencontrent chaque année au week-end MigrAction. Ils échangent leurs idées sur le thème de la migration et discutent des possibilités de s’engager. S’inscrire maintenant : youngcaritas.ch/migraction
Mon engagement au sein d’une famille d’agriculteurs de montagne dans le Jura a été passionnant et enrichissant. J’ai été immédiatement intégré, le contact a été très cordial. Le travail était certes fatigant, mais j'ai surtout aimé m'occuper des animaux. J’ai appris ce que cela signifiait d’être paysan aujourd’hui.
Valerie Vögli (28 ans), Zurich
Je me suis engagée dans une petite exploitation de montagne dans le canton de Schwytz et j’y ai t ravaillé avec une agricultrice. J’étais contente que l’on s’entende bien tout de suite. C’était dur de me lever à 5h30, mais chaque jour a apporté son lot de bonnes surprises. Il faut du temps pour s’occuper de 100 moutons. Mais c’était une expérience unique : deux agneaux en bonne santé sont venus au monde ! Physiquement, j’ai atteint mes limites, mais la nature, les animaux et la famille m’ont fait énormément de bien. Je le referais tout de suite.
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Marie Bamounmanan (56 ans), Tchad, a conquis son autonomie
Agir, tout simplement
Quand la pauvretĂŠ montre son visage Apprenez-en plus sur Marie sur : www.agirtoutsimplement.caritas.ch