Caritas Magazine 2/2017

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CARITAS N° 2 / Mars 2017

Magazine

Six ans de guerre en Syrie Page 6

Point fort

Solidaires

Suisse

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Haïti après Matthew

Notre homme au Palais fédéral

Nouvelle patrie


Lettre ouverte

Chères donatrices, chers donateurs, L’actualité se concentre principalement sur un thème : le changement de gouvernement aux États-Unis. Les perspectives sont sombres. Donald Trump libère des fantômes que nous avons âprement combattus ces dernières années : il se moque des handicapés, réduit les femmes au rang d’objets sexuels, dresse des murs et prône l’exclusion. Les événements politiques aux ÉtatsUnis font toutefois aussi clairement ressortir les défis majeurs auxquels nous sommes confrontés en termes de communication et de perception. Les faits perdent de leur importance dans l’opinion publique. Les fausses affirmations et les pures inventions peuvent être propagées éhontément. Quelqu’un a ainsi prétendu

que le pape aurait soutenu l’élection de Donald Trump. Beaucoup de citoyennes et de citoyens américains l’ont cru, simplement parce que cette affirmation a été abondamment relayée sur Internet. Nous devons nous confronter à ces évolutions, si nous voulons contribuer au maintien de la bienséance et des débats publics ordonnés et factuels. Il y a beaucoup à faire. Les réfugiés sont l’une des priorités de ce magazine. Nous constatons que les informations sont aussi relayées de façon très inégale par les médias. Quand les chiffres de l’asile augmentent, cela fait les gros titres. Par contre, le recul de près de 30 % des demandes d’asile en 2016 est pratiquement passé inaperçu. Notre travail se concentre d’une part sur les pays d’origine des réfugiés, d’autre part sur les gens qui doivent commencer une « nouvelle » vie chez nous. En Syrie, y compris à Alep, nous distri-

buons des biens de première nécessité. En Jordanie, nous créons des débouchés commerciaux, et au Liban, nous permettons à des enfants et adolescents en fuite ­d’aller à l’école. Cela offre un soutien aux familles et une perspective aux enfants. En Suisse, nous aidons des réfugiés reconnus à trouver un logement et un travail. Les réfugiés mineurs sont l’une de nos priorités. Ces enfants et adoles-

« Donald Trump libère des fantômes que nous avons âprement combattus » cents livrés à eux-mêmes ont impérativement besoin d’une prise en charge et d’une éducation. Avec l’ouverture de la Maison de la Jeunesse à Immensee, nous avons réussi un premier pas important dans cette direction. Chères donatrices, chers donateurs, c’est uniquement grâce à votre précieux soutien que nous pouvons entreprendre toutes ces actions. Je suis toujours impressionné par la générosité et l’engagement que nous rencontrons. Merci de tout cœur. Cordialement

Hugo Fasel Directeur de Caritas Suisse

Photo : Franca Pedrazzetti


Sommaire

L’espoir malgré les souffrances

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En Syrie, Ali (49 ans) et sa famille ont aménagé une habitation de fortune sur le toit d’un immeuble à Damas. Nour (12 ans) est retournée avec ses ­parents et son frère dans les ruines de Homs. Deux histoires de douleur et d’espoir, de guerre et de poésie, et du courage d’aller de l’avant. Page 6

Point fort : Haïti après l’ouragan Matthew

Cinq mois après le passage du cyclone, la détresse est toujours très grande sur l’île : la nourriture manque, le choléra menace. Caritas Suisse s’engage sur place.

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Solidaires : notre homme au Palais fédéral

Caritas renforce son engagement politique : Martin Flügel est le nouveau responsable du dialogue politique à Caritas Suisse et le porte-voix des personnes socialement défavorisées sur la scène fédérale.

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Projets en Suisse : nouvelle patrie

Le droit de séjour est le début d’un long chemin vers l’intégration : Meawel, originaire d’Érythrée, travaille dur pour un meilleur avenir. Grâce au soutien de Caritas, son rêve de devenir électricien est en train de se réaliser.

IMPRESSUM Le magazine de Caritas Suisse paraît 6 fois par an. Adresse de la rédaction : Caritas Suisse, secteur Communication et Marketing, Adligenswilerstrasse 15, case postale, CH-6002 Lucerne. Courriel : info@caritas.ch, www.caritas.ch, tél. +41 41 419 22 22 Rédaction : Sabine Schaller (ssc), responsable ; Jörg Arnold (ja) ; Fabrice Boulé (fbo) ; Stefan Gribi (sg) ; Anna Haselbach (ah) ; Vérène Morisod Simonazzi (vm) ; Odilo Noti (on) Abonnement : l’abonnement annuel coûte 5 francs et est prélevé une seule fois sur les dons sans affectation. Graphisme : Urban Fischer Photo de couverture : Alexandra Wey Imprimerie : Kyburz, Dielsdorf Papier : 100 % recyclé Dons : PC 60-7000-4

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Écho

Award 2016 Forum Caritas : droit au travail Le monde du travail a changé : la numérisation et l’automatisation ont augmenté la productivité tout en menaçant de faire disparaître de nombreux métiers bien établis. Le changement structurel renforce la pression sur les salaires ; ce qui auparavant semblait impensable en Suisse est désormais la réalité de 120 000 personnes : bien qu’elles travaillent, elles vivent dans la pauvreté. Le Forum Caritas du 27 janvier était consacré au thème du droit à un travail décent. Heiner Flassbeck, ancien collaborateur à la CNUCED et Ueli Mäder, professeur émérite de sociologie, ont analysé les développements préoccupants du marché du travail d’un

point de vue scientifique, lors d’une discussion animée par Carlo Knöpfel, professeur à la Haute école de travail social de Bâle. Patricia Ganter, déléguée à l’intégration du canton des Grisons, et JeanNoël Maillard, directeur de Caritas Jura, ont présenté les aspects concrets. Finalement, Martin Flügel, responsable du dialogue politique à Caritas Suisse, a dirigé son regard vers le travail non payé et a analysé la question du rôle intégratif du travail à l’avenir. Quelque 200 spécialistes ont participé au Forum. (on) Interview de Carlo Knöpfel caritas.ch/132

Action de Noël de Migros

Durant la période de Noël, en achetant des cœurs en chocolat, les clients de Migros ont permis de collecter 2,8 millions de francs en faveur des personnes défavorisées en Suisse. Migros y

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Le youngCaritas-Award 2016 a été attri­ bué à Sophia Delgado, Leonie Mugglin, Sophie Gfeller, Angela Gruber et Linda Bergauer pour leur projet « wegeleben ». Ces jeunes femmes proposent des chambres en collocation via un portail en ligne. Ce qui est spécial dans cette démarche : l’offre s’adresse à des réfugiés. La vie en communauté a de nombreux avantages et facilite l’intégration sociale et linguistique des nouveaux venus. En 2017, les gagnantes iront en Inde avec youngCaritas pour découvrir les projets de Caritas Suisse sur place. youngCaritas distingue chaque année les meilleurs projets de jeunes qui s’engagent pour un monde plus juste. Andreas Lustenberger

a ajouté un million supplémentaire, et Caritas, l’EPER, Pro Juventute, le Secours d’hiver et Pro Senectute ont ainsi reçu chacun 764 000 francs. (ssc)

Vous avez la parole ! «  Expérimentée, solide, chaleureuse et cordiale » : c’est ainsi que nos donatrices et donateurs évaluent Caritas et nous témoignent de leur confiance. Nous leur demandons leur avis chaque année. Pour 86 % d’entre eux, il est important d’être informés sur notre travail. Et, ce qui est particulièrement réjouissant : 60 % des donateurs trouvent que la quantité d’envois est juste. Mais nous n’oublions pas ces 6 % qui font remarquer que Caritas les contacte trop souvent. Nous prenons ces remarques très au sérieux, afin d’agir, tout simplement, avec nos donatrices et donateurs. (ja) Exprimez votre opinion. Envoyez-nous un courriel à dons@caritas.ch

Photos : Angelika Annen, Nique Nager, Jorma Müller


Point fort

Haïti : les ravages de Matthew Insécurité alimentaire, lutte contre le choléra, problèmes de sécurité : quelques mois après le passage du cyclone Matthew sur Haïti, les conséquences de la catastrophe sont très lourdes. Plus d’un million de personnes dépendent de l’aide humanitaire. Caritas Suisse se démène pour fournir une aide d’urgence et pour aider la population à rétablir ses moyens de subsistance. « C’est comme si on avait lâché une bombe atomique sur cette zone », témoignait sur les ondes de la RTS JeanLuc Virchaux, ambassadeur de Suisse

Les paysans reçoivent des semences à maturation rapide. en Haïti, quelques jours après la catastrophe. Le cyclone a frappé la côte sud le 4 octobre 2016. Plus de 500 personnes ont péri. Dans les zones les plus touchées, il ne restait plus rien, plus une habitation, plus de récoltes. Caritas Suisse soutient les victimes par divers projets pour un montant total de 1,6 mil-

lion de francs, avec l’aide de la Chaîne du ­Bonheur. Le choléra est une menace constante. Dans la région à l’extrême sud-ouest d’Haïti, Caritas Les Cayes distribue des vivres, mais aussi des kits anti-choléra et mène des campagnes de sensibilisation à cette maladie. Le projet fournit par ailleurs une aide financière aux familles particulièrement touchées. Hausse des prix Vu l’ampleur des destructions des terres agricoles, une crise alimentaire aiguë est à craindre. « Les marchés traditionnels ont repris leur fonctionnement, mais la disponibilité des produits locaux y est li-

Distribution de vivres à Arniquet, au sud-ouest d’Haïti : dans tout le pays, 806 000 personnes manquent de nourriture.

Photos : Marie Arago

Matthew a détruit les moyens de subsistance de la population : un paysan de Léogâne remet son champ en état.

mitée et les prix ont augmenté de 15 à 20 % », déplore Léveillé Gutenbert, responsable pour Caritas du programme d’aide d’urgence. Caritas distribue des kits alimentaires à 2700 familles à StJean-du-Sud et Arniquet. À Léogâne et Petit-Goâve, 900 familles de paysans reçoivent des semences à maturation rapide. Des incidents surviennent parfois : « Nos convois ont été attaqués deux fois, sur la route pour St-Jean-du-Sud et Arniquet », raconte Léveillé Gutenbert. Caritas fournit également des tôles ondulées : à Délattes, les familles peuvent ainsi réparer leurs maisons, et à Léogâne et Petit-Goâve, 30 écoles sont aménagées, permettant la reprise de l’enseignement. Dans la région de Camp-Perrin, la population participe aux travaux de déblaiement des champs et du système d’irrigation. Caritas distribue des semences, de jeunes plants et des outils à 4550 familles. L’avenir est incertain car les récoltes du printemps vont dépendre des conditions météorologiques et l’ONU a recueilli à peine plus d’un tiers des fonds dont elle a besoin. L’aide à Haïti doit se poursuivre intensivement. (vm)

Dons en ligne : caritas.ch/faire-un-don

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Reportage

« Nous voulons vivre » Texte : Fabrice Boulé Photos : Alexandra Wey

Une petite flamme de vie : Zahra Al-Hassan, son mari Ali Al-Ahmad et leurs enfants ont quitté Alep pour Damas. Ils vivent maintenant sur le toit d’un immeuble, sans travail fixe. Ils s’accrochent à l’espoir que demain sera meilleur.

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Reportage

Alors que le soleil descend sur les toits de Jaramana, dans la banlieue de Damas, Ali Al-Ahmad prend quelques secondes pour respirer. Il a passé la journée à la recherche de petits boulots pour nourrir sa famille.

Ali* et Nour donnent un visage aux millions de familles syriennes déplacées et démantelées par la guerre. Ils ont tout perdu, à l’exception de leur désir de retrouver une vie normale. Leur énergie est remarquable, leurs talents admirables. Mais pour l’heure, ils ont besoin d’aide pour assurer le minimum vital. Récit de deux familles syriennes, à Damas et à Homs. Leurs enfants représentent leur avenir. La première famille a perdu il y a quelques mois son fils aîné à la guerre. Elle est encore à tenter de se relever de ce drame. Déplacée d’Alep à Damas, Ali,

« Comprends-tu ce que je te dis ? Comprends-tu ce que je ressens ? » son épouse et ses trois enfants vivent sur le toit d’un immeuble dans une banlieue de la capitale syrienne. L’autre famille est celle de Nour, une jeune fille de 12 ans, merveilleusement juvénile, chanteuse, poète. Sa famille est revenue vivre dans la vieille ville de Homs. Ils sont en-

tourés de ruines mais ils espèrent des lendemains meilleurs. Une famille brisée Abou Mohamad, « père de Mohamad ». C’est ainsi que ses voisins appellent avec affection et respect Ali Al-Ahmad. L’homme a 49 ans. Il avait quatre enfants jusqu’au 9 juillet 2016. Ce jour-là, son fils aîné, Mohamad, engagé volontaire dans l’armée syrienne, est mort dans des combats contre des islamistes à Deir ezZor. Il avait 22 ans. Son portrait habille les murs nus d’une des trois pièces que louent Ali et sa famille à Jaramana, une banlieue de Damas. À plusieurs reprises, le père décroche le portrait et étreint son enfant. Ses yeux s’emplissent de larmes. Son regard interroge en permanence le

visiteur : « Comprends-tu ce que je te dis ? Comprends-tu ce que je ressens ? » Depuis six mois, toute la famille est à la dérive. Et plus encore la maman Zahra et le deuxième fils Hussein. Elle passe plusieurs heures par jour assise sur les talons, adossée à un mur à regarder dans le vide : « Je pense à mon fils, c’est tout. » La famille au complet va tous les vendredis sur la tombe de Mohamad, située dans un village à 20 kilomètres de là. Hussein est lui aussi profondément déstabilisé par le décès de son aîné. Il ne quitte pas sa pièce ou presque. Il ne peut rien faire. Il lui arrive d’avoir des accès de violence. La veille de notre visite, il avait percé à coups de poing les feuilles de plastique qui servent de vitre dans la pièce principale. Recherche inlassable de travail Leur fille Zenab, 20 ans, et le dernier, Hassan, 12 ans, font ce qu’ils peuvent pour garder le cap. Ali tente de tenir tout son monde à bout de bras. Il ne s’ac-

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d’Alep, il faisait toutes sortes de petits travaux payés à l’heure ou à la journée à Jaramana. Harcelée et menacée par les islamistes dans leur région, toute la famille a migré en 2012 vers cette banlieue de Damas. Les groupes de combattants islamistes proposaient de l’argent au fils aîné Mohamad pour qu’ils les rejoignent. Lui n’a jamais cédé. La dernière fois que les islamistes ont insisté, le fils leur a répondu qu’il préférait rester sans argent mais que ses parents soient fiers de lui. Il est mort quinze jours plus tard. « Imagine-toi qu’ils me proposaient de l’argent pour que mes fils les rejoignent », m’interpelle Ali.

Son fils aîné est mort dans des combats contre les islamistes. Zahra Al-Hassan a beaucoup de peine à refaire surface.

corde pas une minute de repos. Il va et vient toute la journée à travers le quartier, dans ses bottes en caoutchouc trop grandes, son bonnet vissé sur la tête. Il répare ici un tuyau d’eau qui fuit, là une antenne satellite. Il nettoie aussi des mai-

La population en Syrie a besoin de notre aide Faites un don Offrez un repas chaud, de l’eau, des vêtements, des soins médicaux, des couvertures, du savon, et aussi un toit sûr. Compte postal : 60-7000-4

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sons ou porte des marchandises au marché. Il prend tout ce qu’on lui propose. Ali sait tout faire. Heureusement. Avant la guerre, le père devait déjà venir travailler en ville pour compléter les revenus de la famille. Paysan dans la région

Une aide indispensable Ses revenus irréguliers ne suffisent de loin pas à assurer même le minimum vital à sa famille. Il passe de temps en temps au centre d’aide de Caritas, situé à quelques rues. On lui donne un coupon pour de la nourriture, pour des habits, ou on l’aide à payer le loyer de ses trois pièces en briques construites sur le toit d’un immeuble à moitié terminé : 10 000 livres syriennes, soit 20 dollars. Caritas aide aussi Hassan, le plus jeune fils, pour qu’il aille à l’école et prenne des cours d’appui pour rattraper le temps perdu lorsque les islamistes lui interdisaient d’aller en classe. Malgré ses efforts constants, Ali couvre à peine la moi-


Reportage tié des besoins de base de la famille avec ses revenus. Ils dépendent de l’aide que leur apportent Caritas et d’autres organisations, ainsi que des voisins. Tous les jours, Ali doit apprendre à dépasser sa fierté, à ravaler sa honte d’être aidé. Mais il n’a pas le choix : « À Alep, nous vivions simplement mais nous avions le néces-

« À Alep, nous vivions simplement. Mais nous avions ce qu’il nous fallait. » saire. Notre maison, à manger, les enfants allaient à l’école », se souvient Ali. « Nous avions des bêtes, des olives… » ajoute Zahra, son épouse, revenue quelques secondes à elle-même. Ali est reconnaissant à l’égard de son logeur : « Le logement est bon marché et il me donne souvent du travail. » Pourtant le plafond n’est qu’une plaque de tôle qui laisse passer la pluie et le froid, et sous laquelle on cuit en été. Ali a rajouté des feuilles de plastique aux fenêtres et a essayé d’isoler au mieux la toiture. Il a aussi bouché des trous provoqués par des éclats de mortier. Il y a six mois, un obus est tombé non loin de leur bâtiment. Des éclats sont passés à quelques centimètres de la tête de son épouse. Heureusement, le quartier voisin d’où partaient les tirs a été libéré depuis. Du toit où habitent Ali et sa famille, on entend pourtant de façon sporadique des tirs en rafales. Personne n’a l’air de s’en émouvoir. La vie doit continuer coûte que coûte. Une famille pleine d’espoirs Changement de lieu. Homs, une des villes martyres. Entre 2012 et 2014, plusieurs quartiers ont été rasés durant les combats entre rebelles, islamistes et l’armée syrienne. Nour Ghozam, 12 ans, et sa famille, font partie de ceux qui sont revenus vivre dans leur quartier de la vieille ville. Ils n’ont pas pu se réinstaller dans leur maison détruite. Alors ils ont emménagé au 4e étage d’un immeuble moins endommagé que les autres. Le

propriétaire leur fait un bon prix et a laissé quelques beaux meubles : il est rassuré que l’appartement soit occupé. Les immeubles voisins ne sont que ruines. Enfants talentueux Dans une pièce glacée trône un piano. Le grand frère Rafi, 18 ans, en joue avec talent. C’est la fierté de la famille. Comme le sont la voix de Nour et son inspiration poétique. Soudain, nous nous retrouvons tous à écouter quelques morceaux. Rafi au piano, Houssam, le papa, à l’oud (une guitare orientale) et Nour qui chante. Les paroles sont de Rita, la maman. La nuit tombe sur le quartier, la lumière est douce. Nous vivons quelques belles minutes, comme suspendus au milieu des ruines. Les morts, la destruc-

tion, les familles éparpillées, le froid, les privations, le déracinement, l’avenir incertain, tout se dissipe un instant autour des artistes. Mais la musique ne nourrit pas la famille. En 2011, elle s’est réfugiée à Mashta al-Helou, une ville proche qui a recueilli beaucoup de déplacés de Homs et d’Alep notamment. Houssam est un cuisinier apprécié et il a toujours réussi à travailler. Les enfants sont allés à l’école, les choses n’étaient pas trop dures. Après quatre ans, une fois Homs reprise par l’armée gouvernementale, le père est revenu travailler dans un des restaurants qui l’y employait. La famille a suivi quelques mois plus tard. « Nous nous en sortons à peine, avec de l’aide, nous ­raconte ­Houssam. Avant la guerre,

Des besoins d’une ampleur inimaginable TURQUIE

Alep SYRIE Homs LIBAN Damas

IRAK

JORDANIE

• La guerre entre dans sa septième année. • Les civils en sont les principales victimes. • 13,5 millions de personnes ont ­besoin d’une assistance humanitaire. • La moitié de la population du pays a dû fuir, à l’étranger ou ailleurs dans le pays. Parfois à plusieurs reprises. La moitié des déplacés sont des ­enfants ou des jeunes.

• 70 % des déplacés internes sont venus grossir les villes et leurs banlieues. • 85 % de la population vit dans la pauvreté, 69 % dans une pauvreté extrême. • 1 enfant sur 3 ne va pas à l’école, ce qui représente environ 1,75 million d’enfants. •1 école sur 4 a été endommagée, détruite, occupée ou fermée. •1 2,8 millions de personnes ont ­besoin d’assistance médicale. 2,8 millions vivent avec une infirmité permanente. Chaque mois, 30 000 personnes sont affectées dans leur santé par le conflit. • Fin 2015, le chômage était supérieur à 50 %. • 11,8 millions de personnes n’ont pas d’électricité jusqu’à 18 heures par jour. •L a perte économique accumulée durant le conflit est estimée à 254 milliards de dollars. Source : UNOCHA, Humanitarian Needs Overview 2017.

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La famille Ghozam peut se réfugier dans la musique. C’est comme si la guerre restait alors quelques minutes devant la porte. Mais ils sont entourés de ruines, et leurs souffrances sont bien réelles.

L’aide de Caritas Le constat de base est simple : le fossé est énorme entre les ressources des gens et leurs besoins. Les autorités, les ONG et les organisations internationales tentent de réduire cette différence. À Kashkoul, un des trois centres de Caritas Syrie dans la capitale, plus de 5000 familles sont enregistrées. Plus de 11 000 le sont à Homs. • Caritas aide directement les gens en leur allouant des coupons, de 25 000 ou 40 000 livres syriennes selon la taille des familles (50 ou 80 francs), qui leur permettent d’acheter des habits, des détergents, des couvertures, de la nourriture (pas de cigarettes, ni d’alcool et de maquillage). Des accords sont passés avec des magasins qui font des prix intéressants. Avec le coupon, les gens ont le choix, c’est eux qui savent ce dont ils ont besoin.

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• Caritas aide aussi à payer les loyers qui augmentent sans cesse en raison de la très forte demande, malgré le fait que les gens vivent dans des immeubles à moitié construits ou très endommagés. • Orientation médicale : des accords existent avec des hôpitaux et des cliniques fixant le prix des interventions couvert par Caritas. L’appui psychologique est un besoin très fort. • Aide à la scolarisation : même si les écoles publiques sont gratuites (mais surpeuplées, 80 élèves par classe, avec des shifts matins/après-midi), les frais de transport, de nourriture, de matériel, d’uniformes sont hors de portée de beaucoup de familles. • Les coupures d’électricité sont très fréquentes à Damas. L’eau courante a manqué depuis Noël 2016 jusqu’à fin janvier 2017.

je travaillais dans deux restaurants. Nous avions une maison. Nous vivions bien. » Mais leurs espoirs sont grands. Leurs enfants sont pleins de talents. Celui de Rafi au piano lui fait même entrevoir de trouver de l’aide pour poursuivre sa formation de musicien à l’étranger. Nour, quant à elle, regarde un peu moins loin : « J’ai retrouvé quelques copains et copines à notre retour à Homs. Mais avant, toute la famille vivait dans le quartier. Maintenant elle est éparpillée à travers le pays ou à l’étranger. J’aimais aller chez mes cousins. Toute ma famille me manque beaucoup. » * Les noms ont été changés pour la protection des personnes.

Vidéo: plus d'informations sur Ali Al-Ahmad et sa famille sur agirtoutsimplement.caritas.ch/ali


Solidaires

Regard

Fiseha Berhe, Éthiopie « L’eau a changé notre vie. Nous avons maintenant des fruits et des légumes toute l’année. » Quel est votre quotidien ? Au réveil, je prépare le repas pour mes enfants et mon mari, puis j’envoie les petits à l’école. Je fais la lessive avant d’aller aux champs. J’y vais presque tous les matins selon la période. J’en profite pour remonter de l’eau potable et je prépare le repas de midi. Il m’arrive de regarder un feuilleton à la télé lorsque la plus petite dort. Et le soir arrive rapidement. Combien gagnez-vous ? C’est difficile à dire, c’est irrégulier. Mon mari travaille fréquemment à la journée comme maçon. Il a construit notre maison. Il en construit d’autres, il fait des murs pour renforcer la route qui arrive à notre village ou les canaux d’irrigation. Depuis que nous avons de l’eau toute l’année, grâce au barrage construit par Caritas, nous pouvons vendre des fruits et des légumes. Qu’est-ce qui vous rend fière ? Notre champ n’est pas grand, mais il est beau et il nous a permis d’améliorer ce que nous mangeons. Nous avons amené de la bonne terre, construit des murs. Qu’est-ce que le bonheur pour vous ? Mes enfants sont en bonne santé et ils vont à l’école. Mon mari travaille dur. Certains tentent de migrer, ce n’est pas facile. Nous nous en sortons ici. (fbo)

Photos : Fabian Biasio, Franca Pedrazzetti

Martin Flügel est responsable du dialogue politique à Caritas Suisse. On le rencontre souvent au Palais fédéral.

Donner une voix aux défavorisés Ce n’est pas seulement par une aide pratique que Caritas s’implique dans la lutte contre la pauvreté. Elle s’engage aussi sur le plan politique en faveur des défavorisés. Depuis novembre 2016, Martin Flügel est responsable du dialogue politique à Caritas Suisse. Il rencontre les parlementaires, soigne la communication avec l’administration et les associations ou rédige des prises de position : en tant que responsable du dialogue politique, Martin Flügel est chargé d’amener les idées de Caritas sur la scène politique. « S’engager pour les

« Les parlementaires ont de l’estime pour les compétences professionnelles de Caritas. » gens qui ont de la peine à se faire entendre par eux-mêmes » est au centre de ses préoccupations. Martin Flügel recherche, observe et analyse continuellement la vie politique. Il suit de près le déroulement de l’actualité. « Souvent, il se passe beaucoup de choses avant qu’on en arrive à une décision au Parlement », constate-t-il. D’où l’importance de respecter un bon timing

si l’on veut avoir un impact. Finalement, il s’agit aussi de rapporter des informations pour que Caritas « voie où mène le voyage en politique ». Avec ce nouveau poste, Caritas renforce son engagement politique et social ancré dans sa Charte. Martin Flügel se réjouit que cette décision soit aussi saluée par les politiciennes et les politiciens : « Les membres du Parlement s’intéressent aux préoccupations de Caritas et ont de l’estime pour nos compétences professionnelles. » Le travail de Martin Flügel requiert beaucoup de réflexion, d’endurance et de tolérance à la frustration. La politique, c’est souvent trois pas en avant, deux pas et demi en arrière. « Il faut sans cesse répéter les mêmes choses pour avancer. » Et quand il ressent le besoin de s’aérer la tête ? « J’ai trois filles adolescentes, répond Martin Flügel en riant. À côté de la cuisine et de la pratique du vélo de course, cela fait un bon équilibre. » (ah)

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Monde

Apprendre dans un environnement sûr : les écoles reconstruites aux Philippines résistent aux catastrophes naturelles.

Nouveau départ pour les écoles

Manille

Après la destruction d’une grande partie de l’archipel des Visayas centrales par le typhon Haiyan en novembre 2013, Caritas a reconstruit des maisons et des écoles au cœur des Philippines. Les travaux sont terminés et toutes les écoles ont été remises à la population.

îles de Bantayan et de Kinatarkan Cebu

Les sept écoles reconstruites sur les îles de Bantayan et Kinatarkan dans les Visayas centrales sont très colorées et lumineuses. Les derniers bâtiments ont été inaugurés le 19 septembre 2016 dans l’école de Hagdan, sur l’île de Kinatarkan. Les villageoises et les villageois concernés, ainsi que les enfants, ont adapté

Les nouvelles salles de classe sont lumineuses et spacieuses.

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chacune des écoles à leurs besoins. Des places de jeu ont aussi été aménagées dans les cinq établissements qui offrent suffisamment de place. Le passage du typhon Haiyan sur les Philippines le 8 novembre 2013 a coûté la vie à des milliers de personnes et en a privé des millions de leur toit. Les 80 salles de classe ont maintenant été construites de telle sorte qu’elles puissent résister aux séismes et aux cyclones. C’est pourquoi les bâtiments ne sont pas seulement dévolus à l’instruction quotidienne des 4000 élèves : en cas de nouvelle catastrophe naturelle, ils serviront aussi de centres d’évacuation et de refuges aux communautés villageoises. Pour que le projet ait un effet durable, Caritas a préparé les comités scolaires à l’entretien des bâtiments. Elle a en outre appris à des ouvriers locaux à construire des bâtiments résistant aux typhons et aux tremblements de terre. Forts de cette formation, les intéressés ont aussi

Les sept écoles reconstruites sur les îles de Bantayan et de Kinatarkan ont été inaugurées en septembre 2016.

pu améliorer leurs chances sur le marché de l’emploi. « D’aussi loin que je me souvienne, ma famille est pauvre », déclare Julito Villacarlos, 31 ans. « Maintenant que j’ai suivi des cours professionnels sur le chantier et que j’ai un certificat en poche, j’ai pour la première fois une perspective d’avenir. » Avec la remise des écoles, le programme de reconstruction aux Philippines touche à sa fin. La construction de 1200 maisons s’achèvera aussi d’ici juin. (ah)

Vidéo et plus de photos: caritas.ch/philippines

Photos : Caritas Suisse


Suisse

L’autonomie comme objectif Lorsqu’ils arrivent ici, ils ne sont de loin pas au bout de leur périple. À Fribourg, Caritas soutient des personnes réfugiées sur le chemin de leur intégration. À genou par terre, Meawel pose des tubes de protection. Dans cette pièce où des étudiants sont appelés à suivre des séminaires de psychologie, l’apprenti électricien œuvre lui aussi à son avenir. Un avenir qu’il envisage aujourd’hui avec optimisme. Mais ça n’a pas toujours été le cas. « Lors de notre premier entretien, il pleurait », se souvient Patrick Bussmann, conseiller en intégration au Département Fribourg de Caritas Suisse. Meawel, alors âgé de 23 ans, venait de perdre son emploi d’auxiliaire de cuisine dans un restaurant. Et le rêve de faire un apprentissage d’électricien semblait inaccessible à cet Érythréen sans diplôme scolaire et au français rudimentaire. Depuis, il a fait preuve de ténacité et appliqué pas à pas le plan d’action élaboré avec Patrick Bussmann. Finalement,

Meawel a pu faire ses preuves lors d’un stage dans une entreprise locale. Après un préapprentissage au cours duquel il a amélioré son français, il s’est vu proposer un contrat d’apprentissage par son chef Giovanni Autunno. « Nous ne regardons pas le passeport. La seule question déterminante est de savoir si la personne convient pour le métier », déclare ce dernier.

compliqué qu’avec des Suisses. Souvent, ces gens sont même particulièrement motivés. » Patrick Bussmann l’a lui aussi constaté sans cesse au cours de ses 30 ans de travail avec les réfugiés : « Les gens qui risquent leur vie dans l’es-

« Lors de notre premier entretien, il pleurait. » Patrick Bussmann, conseiller en intégration, Fribourg, Caritas Suisse, à propos de Meawel.

poir d’améliorer leur sort possèdent une grande force. Il s’agit de l’utiliser pour se bâtir ici un avenir professionnel. » Exactement comme Meawel. (ssc)

L’aide des entreprises À Fribourg, Caritas collabore avec près de 200 entreprises qui donnent une chance aux personnes réfugiées et facilitent leur entrée dans le monde professionnel. Deux apprentis migrants travaillent actuellement dans l’entreprise de Giovanni Autunno. « Le travail avec les réfugiés n’est pas différent, ni plus

Des succès en matière d’intégration À la fin août 2016, sur 690 familles suivies par Caritas Suisse dans le canton de Fribourg, 143 étaient autonomes et ne dépendaient plus de l’aide sociale, soit 20,7 %. C’est un chiffre très encourageant, d’autant plus que la moitié a obtenu l’asile voici moins de deux ans. Ces deux dernières années, 230 personnes réfugiées ont pu effectuer un stage dans une entreprise. À côté de l’intégration professionnelle, Caritas Suisse favorise aussi l’intégration sociale à Fribourg : par exemple en offrant des cours pour faciliter les démarches administratives, des informations sur le système scolaire et une aide pour la recherche d’un logement.

Meawel est un Érythréen de 27 ans qui termine un apprentissage d’électricien.

Photo : Flurin Bertschinger/Ex-Press

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Bon à savoir

0800 708 708 : la permanence téléphonique « SOS info dettes »

Agenda Jusqu’au 30 mars 2017 Filmtage 21 : éducation21 repart en tournée et présente dans les Hautes écoles pédagogiques de Suisse de nouveaux films destinés à l’enseignement scolaire sur le thème de la durabilité. L’énergie, les droits humains et la protection du climat figurent cette année parmi les thèmes mis en avant. www.education21.ch/de/filmtage

Rencontres d’information de Caritas Pour échapper à la spirale des dettes, il est important de demander de l’aide assez tôt.

Legs Les personnes qui rencontrent des difficultés financières et qui ont des dettes devraient chercher conseil le plus rapidement possible. Leur situation financière peut ainsi être stabilisée. Une fois que les dettes se sont accumulées, il est généralement difficile de s’en libérer seul. D’où l’importance de faire appel à une aide professionnelle. La permanence té-

léphonique « SOS info dettes » au numéro gratuit 0800 708 708 établit un premier contact avec un bureau de consultation régional compétent et sérieux. Le site Internet de Caritas www.caritas-schuldenberatung.ch/fr permet en outre de demander de l’aide en ligne. Cette première consultation peut rester anonyme. Martin Abele

Paré à toute éventualité « Il n’y a pas si longtemps, je signais encore des contrats de travail. Aujourd’hui, c’est mon mandat pour cause d’inaptitude », déclare Pascal Michel. Retraité depuis cinq ans, il règle maintenant ses affaires pour l’avenir. À côté de son travail, il a toujours attaché de l’importance à la famille et aux amis. Aussi donner une procuration à ses proches en cas de démence ou d’accident grave va pour lui de soi. Destiné aux personnes âgées, le mandat pour cause d’inaptitude de Caritas sert à choisir la bonne personne de confiance. La permanence 0848 419 419 fournit les renseignements souhaités. Beat Vogel

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Caritas Suisse se présente et fournit des informations sur la planification successorale. Rencontre suivie d’une visite de musée. Le 16 mars 2017 à Berne Musée d’histoire de Berne Le 30 mars 2017 à Baden Musée d’histoire de Baden Le 2 mai 2017 à Fribourg Musée Bible et Orient, Université Miséricorde Les rencontres commencent à 13h30. Inscriptions à l’adresse event@caritas.ch ou par téléphone 041 419 22 22

Maître de ses décisions Informations de Caritas Suisse sur les dispositions de fin de vie, le mandat pour cause d’inaptitude et le testament.

Le mandat pour cause d’inaptitude aide les proches à prendre des décisions conformes aux souhaits de la personne, si celle-ci n’est plus en mesure de le faire par elle-même.

Plus d'informations: caritas.ch/prevoyance

Les 20 et 22 mars 2017 à Lucerne Caritas Suisse, Adligenswilerstr. 15 Les rencontres commencent à 14h. Inscriptions à l’adresse event@caritas.ch ou par téléphone 041 419 22 22

Photos : Heike Gasser/Ex-Press, DR/Caritas Suisse


Ensemble

Je m’engage

Martin Lambrecht (64 ans)

réfugiés apprennent l’allemand Ensemble, c’est plus facile : à Kehrsatz, des Caritas. young de oles avec des habitants et des bénév

« Un engagement montagnard représente pour moi le parfait équilibre avec mon travail de bureau. C’est varié, physique et gratifiant. En même temps, je suis fier et heureux d’apporter une aide utile et précieuse. »

Apprendre l’allemand en cuisinant Toutes les deux semaines, le bistro Weidli à Kehrsatz se transforme en « Deutsch­kaffee ». Des réfugiés et d’autres personnes désireuses d’améliorer leur allemand y rencontrent des habitants du lieu et des bénévoles de youngCaritas. Le crépuscule tombe lentement sur les montagnes de la commune bernoise de Kehrsatz. Dans le bistro Weidli, tout est prêt pour une nouvelle rencontre : des friandises sont disposées sur les tables, des crayons de couleur sont prêts dans le coin enfants et, à la cuisine, des légumes attendent d’être coupés. Les bénévoles de youngCaritas espèrent susciter autant d’écho que lors de la dernière rencontre. Ils affichent un large sourire quand la porte s’ouvre sur plusieurs poussettes d’un seul coup. Une certaine frénésie règne bientôt dans la grande cuisine : on prépare la pizza. Pendant ce temps, d’autres participants et bénévoles prennent place à table, jouent au Uno et discutent de différents thèmes. Jeunes et vieux, réfugiés et immigrés passent ainsi la soirée avec des habitants du lieu et font connaissance dans une ambiance décontractée. Le « Deutschkaffee » permet aux habitantes et habitants de Kehrsatz et aux bénévoles

Photo : youngCaritas ; DR

de youngCaritas de s’engager en faveur de personnes originaires d’autres pays et de les aider à démarrer une nouvelle vie : à travers le jeu, la cuisine et la discussion, les nouveaux arrivants apprennent l’allemand et se sentent bienvenus. Le projet est soutenu par la commune de Kehrsatz. Bettina Wyler

Michèle Cesal (27 ans)

« Parce que je peux réaliser un rêve tout en soutenant des paysans de montagne débordés. La nature, les animaux et les Alpes sont le plus précieux des salaires. »

Plus d’informations : youngcaritas.ch/deutschkaffee

youngCaritas à l’école YoungCaritas se rend dans les écoles en Suisse alémanique pour rencontrer les jeunes et leur parler de différents thèmes, tels que la migration, la pauvreté en Suisse et la coopération au développement. Plus d’informations sur : www.youngcaritas.ch/school

Peter Federer (58 ans)

« Je découvre d’autres univers, je peux faire un travail physique et apprendre à mieux connaître la Suisse. L’engagement montagnard est aussi utile à moi qu’au paysan, c’est formidable. » Plus d’informations : montagnards.ch/fr/agir

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Ali Al-Ahmad (49 ans), Syrie a perdu son fils à la guerre

Agir, tout simplement

Quand la pauvreté montre son visage

Apprenez-en plus sur Ali et sa famille : agirtoutsimplement.caritas.ch


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