Le magazine de Caritas décembre 2018

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CARITAS N° 6 / Décembre 2018

Magazine

Urgence climatique Page 6

Point fort

Suisse

Actuel

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L’Indonésie après le tsunami

La santé, bientôt un luxe ?

Réfugiés en Amérique latine


Lettre ouverte

Chère donatrice, cher donateur, « Le monde bouge. » Cette formulation est-elle excessive au regard de l’année qui s’achève ? Quoi qu’il en soit, nous pouvons observer que les changements et les incertitudes ont augmenté de manière significative. L’Europe devient de plus en plus instable. Le populisme se propage comme un feu de broussailles. Sa recette tient en ces termes : se dresser contre les plus faibles. Le nationalisme qui ­rejette tout ce qui est étranger lui est étroitement associé. La peur et ­l’insécurité qu’il attise offrent un terreau fertile à de nouveaux partis. Le nouveau nationalisme vise le plus souvent les réfugiés, qu’il tient responsables de tous les maux. La chute du mur de Berlin a été un triomphe de la liberté. Partout sur la planète, les foules ont applaudi. Aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit. On applaudit la mise en place de nouveaux murs – dans le sud des États-Unis, en Hongrie et en Israël, ou encore en Inde, où des grillages sont dressés à la frontière contre les réfugiés climatiques en provenance du Bangladesh. Dans le même temps, peu d’attention est accordée aux avertissements du Conseil mondial du climat et à l’appel pressant à lutter contre le réchauffement climatique.

« Le respect de la dignité humaine, la solidarité et la justice. Ces valeurs chrétiennes sont intemporelles et non négociables. »

En Suisse, on constate que malgré la bonne situation économique, le nombre des personnes en situation de pauvreté et arrivées en fin de droit continue d’augmenter. Il est par conséquent scandaleux que certains cantons réduisent leurs prestations pour les personnes dans le besoin et que la Confédération entende largement se désengager de la politique de lutte contre la pauvreté. Et quel est le rôle de Caritas ? Dans une période marquée par l’incertitude, il faut des orientations et un positionnement montrant la voie à suivre. Nous voulons mettre en exergue les valeurs composant un socle indispensable pour chaque ordre social et y rester fidèles : le respect de la d ­ ignité humaine, la solidarité et la justice. Ces valeurs chrétiennes sont intemporelles et non négociables. C’est pour elles que nous nous battons. Chère donatrice, cher donateur, c’est avec une grande constance que vous nous soutenez dans cette tâche. Nous vous en remercions de tout cœur. Que Noël vous apporte lumière et force et soit une fête de l’amour et de la solidarité. Avec toute ma gratitude

Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse

Photo : Franca Pedrazzetti


Sommaire

Un lac à sauver

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Point fort : l’Indonésie après le tsunami

Il faut sauver le lac Wegnia au Mali. Il s’assèche presque aussi vite qu’il ne se remplit. Les pluies sont chroniquement insuffisantes. Leur violence épisodique balaie des berges fragilisées par l’activité des hommes. Caritas aide la population à faire face au changement climatique. Page 6 Un tsunami a de nouveau frappé l’Indonésie. Sur l’île des Célèbes, près de 2000 personnes sont mortes et beaucoup sont encore portées disparues. Caritas organise l’aide d’urgence.

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Suisse : la santé, bientôt un luxe ?

Les primes d’assurance-maladie augmentent, alors que les réductions individuelles de primes subissent des coupes. Pour toujours plus de Suisses, l’assurance-maladie devient source d’endettement.

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Actuel : réfugiés en Amérique latine

Supermarchés vides, pénurie de médicaments, hyperinflation : des millions de Vénézuéliennes et de Vénézuéliens tournent le dos à leur pays et fuient dans les États voisins. Caritas Suisse apporte son aide au Brésil. IMPRESSUM Le magazine de Caritas Suisse paraît 6 fois par an. Adresse de la rédaction : Caritas Suisse, secteur Communication et Marketing, Adligenswilerstrasse 15, case postale, CH-6002 Lucerne, Courriel : info@caritas.ch, www.caritas.ch, Tél. +41 41 419 24 19 Rédaction : Sabine Schaller (ssc), responsable ; Jörg Arnold (ja) ; Fabrice Boulé (fbo) ; Stefan Gribi (sg) ; Anna Haselbach (ah) ; Vérène Morisod Simonazzi (vm) Abonnement : l’abonnement annuel coûte 5 francs. Il est prélevé une seule fois sur les dons sans affectation. Graphisme : Urban Fischer Photo de couverture : Fabian Biasio Imprimerie : Kyburz, Dielsdorf Papier : 100 % recyclé Dons : PC 60-7000-4

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Écho Vernissage de l’Almanach Politique du développement 2019

Pour des migrations à visage humain

Steffen Angenendt est l’un des auteurs de l’Almanach Politique du développement 2019.

Une centaine de personnes ont participé mi-octobre à Lucerne au lancement de l’Almanach Politique du développement 2019 de Caritas Suisse. Steffen Angenendt, l’un des principaux experts allemands en matière de migration, a insisté sur le fait que les crises de réfugiés durent toujours plus longtemps ; l’aide d’urgence ne suffit plus, et ces crises doivent également relever de la coopération au développement. Une migration conforme aux droits humains nécessite

un renforcement urgent de la coopération internationale en matière de politique migratoire et des réfugiés. Thomas Cottier, professeur émérite de droit économique européen et international au World Trade Institute de l’Université de Berne, a plaidé pour que la migration soit perçue comme un phénomène concernant l’humanité dans son ensemble. Marianne Hochuli, responsable du Secteur Études de Caritas Suisse, a montré comment les causes de la migration sont liées à nos propres choix politico-économiques. Ces trois intervenants font partie des auteurs du nouvel Almanach Politique du développement 2019. Manuela Specker

L’annuaire de Caritas sur la Suisse humanitaire Migration et développement : pour des migrations mondiales à visage humain Éditions Caritas, Lucerne septembre 2018, 340 pages / 39 francs Commande en ligne : shop.caritas.ch

Un petit geste pour un gros impact « Être là pour les autres. Faire un don tous ensemble. » Tel est le slogan cette année de l’action de Noël de Migros. Soutenez cette action en achetant du chocolat ou en faisant un don direct dans votre magasin Migros, à hauteur de 5, 10 ou 15 francs. Avec cette collecte, Migros aide les personnes en Suisse qui ont besoin d’aide et soutient les organisations Caritas, EPER, Pro Juventute, Pro Senectute

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et Secours suisse d’hiver dans leurs efforts pour atténuer la pauvreté en Suisse. Pour chaque don effectué et chaque chocolat vendu, Migros fait don d’un franc supplémentaire. L’action se déroule jusqu’au 24 décembre.

Dans les médias La Liberté : « Les réfugiés accueillent les Matranais », 3.9.18 « Désormais, ces murs sont ceux de la Maison de formation et d’intégration, gérée par le département Fribourg de Caritas Suisse. Le site a ouvert ses portes au public samedi. Les intéressés, venus essentiellement de la commune, ont répondu à l’invitation en nombre. La Maison de formation et d’intégration abrite actuellement 41 âmes, venues de Syrie, d’Erythrée et d’Afghanistan principalement… Les occupants actuels sont des mineurs et de jeunes adultes, ainsi que des familles. » Littoral Région « Journée de rencontres au Centre fédéral pour requérants », 7.9.18 « Samedi 1er septembre, plusieurs centaines de personnes se sont rendues à Perreux pour visiter le centre et rencontrer les requérants d’asile ainsi que les représentants des autorités, notamment Simonetta Sommaruga, cheffe du Département fédéral de justice et police. La journée avait pour but de favoriser les échanges entre la population régionale et les occupants du centre … Il est vrai, a indiqué la conseillère fédérale, qu’avec la loi révisée sur l’asile et l’assistance juridique procurée par Caritas, les requérants sont à même de mieux suivre la procédure. » ARCInfo « À la rencontre des réfugiés de Perreux », 3.9.18 « Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a convié la population à visiter le nouveau Centre fédéral d’accueil pour les réfugiés, qui fonctionne sous le régime de la nouvelle politique d’asile… Parmi les visiteurs, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. La cheffe du Département fédéral de justice et police est venue tirer un premier bilan de la phase pilote, et remercier les autorités cantonales et communales pour leur collaboration. »

Photo : Nique Nager


Point fort

Plus de 200 000 personnes se sont retrouvées sans abri à la suite du tsunami. Beaucoup d’entre elles vivent dans des campements temporaires, sous tente.

Indonésie : aide aux villages retirés Frappée par la mort et dévastée, l’île des Célèbes en Indonésie est sous le choc après le tsunami. Caritas Suisse organise son aide d’urgence dans des régions difficiles d’accès. Fin septembre, un tremblement de terre d’une magnitude de 7,4 a provoqué une vague de onze mètres de haut qui s’est abattue sur la côte occidentale de l’île des Célèbes en Indonésie, à une vitesse de 800 km/h. La catastrophe a fait 2000 morts et 11 000 blessés ; 68 000 maisons et 1500 écoles ont été détruites.

« Pour l’amour des enfants, nous devons garder confiance. » Des vies ruinées Depuis, plus de 200 000 personnes sont sans abri. Celles qui n’ont pas trouvé à se loger chez des proches cherchent refuge dans l’un des quelque 100 campements provisoires qui ont été dressés dans la ville de Palu, ainsi que dans les districts ruraux de Sigi, Donggala et Parigi Moutong. Avec ses deux fils cadets, Ida a pu se sauver à la dernière seconde de sa maison en train de s’effondrer. Elle vit maintenant

Photo : Tatan Syuflana/Keystone

à Balaora dans un alignement de tentes où s’entassent 300 autres familles. La plupart viennent d’un quartier situé en périphérie de Palu. Là-bas, la terre n’a pas seulement tremblé ; elle s’est aussi liquéfiée et a littéralement englouti 1000 maisons. Le tsunami a tout pris à Ida et aux autres familles, jusqu’aux vêtements qu’elles portaient pendant la catastrophe. Grâce au soutien de la Chaîne du Bonheur, Caritas Suisse aide 2000 familles qui ont perdu tout ce qu’elles possédaient et qui vivent maintenant dans des campements installés dans des villages retirés. Avec Caritas Autriche et l’organisation d’entraide locale Indonesia Bhadra Utama, elle leur distribue des couvertures, des serviettes, du savon et des articles d’hygiène, et leur permet d’avoir accès à l’eau potable. Une aide difficile Plusieurs routes et ponts étant détruits, il n’est pas facile d’accéder aux familles. Meri, qui vit dans un campement dressé

dans le district de Donggala, est d’autant plus reconnaissante à Caritas de son aide. Elle ne peut pas oublier ce qui s’est passé. « Il n’y a pas de mots pour décrire la peur qu’on ressent. Ce sentiment revient chaque fois que je m’assois et que je ne suis pas occupée », expliquet-elle. Pour les enfants, ces angoisses et les conditions de vie actuelles sont particulièrement difficiles à supporter. C’est pourquoi Caritas leur a aménagé des locaux où ils peuvent participer à des activités éducatives et récréatives et renforcer leur bien-être. Ida est assise dans sa tente vide à Balaora. Elle envisage l’avenir avec inquiétude. « Nous partons de zéro », déclaret-elle. « Mais pour l’amour des enfants, nous devons garder confiance. » Caritas n’abandonnera pas Ida, Meri et les autres familles sans abri ; elle étendra encore son soutien et les aidera à prendre un nouveau départ. (ssc)

Dons en ligne : www.caritas.ch/indonesie

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Reportage

En première ligne face au changement climatique Texte : Fabrice Boulé Photos : Fabian Biasio

Les conditions de vie des générations à venir dépendront de leur capacité d’adaptation au changement climatique.


Reportage Pour Modeste Traoré, les caprices du ciel se payent comptant : le lac où son père pêchait déjà rétrécit à vue d’œil à cause du manque de précipitations. Les puits sont taris des mois durant, diminuant les rendements agricoles. La sécurité alimentaire est très aléatoire d’une année à l’autre. Caritas Suisse aide les paysans à rétablir un équilibre entre les ressources en eau, la production agricole et les besoins en énergie : il faut ménager les arbres et la terre sur les rives pour sauver le lac. En 2018, le verdict est sans appel : la quasi-totalité des familles qui vivent autour du lac Wegnia, situé à 150 kilomètres au nord de Bamako, au Mali, ne parvient

« Je suis un pêcheur sans poissons. » pas à couvrir ses besoins a ­ limentaires annuels. Une distribution de céréales ­ était donc une question de survie. Mais au-delà de l’urgence, la population, avec l’appui de Caritas Suisse et de ses partenaires locaux, doit trouver des solu-

tions pour améliorer durablement sa situation. Pour diversifier les sources de revenu, beaucoup de jeunes vont travailler durant l’hivernage dans les mines d’or sauvages qui se multiplient à l’ouest du Mali. Certains trouvent un emploi temporaire dans la capitale Bamako. D’autres migrent plus loin. Sur place, les villageois adoptent aussi vite que possible de nouvelles habitudes qui diminuent la pression mise sur le lac. «  Mes enfants ne seront pas pêcheurs », regrette Modeste Traoré. Son père l’était avant lui. Le lac Wegnia ne reçoit plus assez d’eau. Au village, les vieux se souviennent d’une période où les vi-

siteurs affluaient. Les oiseaux étaient innombrables, la végétation et les cultures très riches. Ce n’est plus qu’un souvenir. Le changement climatique frappe fort. Presque en riant, Modeste se dit « un pêcheur sans poissons ». C’est fou comme on rit de ses malheurs au Mali ! Et les chasseurs sont aussi sans gibier. Comment prévoir ? Les précipitations sont chroniquement en diminution et plus imprévisibles. Les villageois observent une augmentation de la fréquence des événements extrêmes : forte pluie, fortes chaleurs, tempêtes de sable. Des orages violents emportent arbres morts et terre dans le lac. Il peut se remplir en une nuit, mais il s’assèchera très vite ensuite. « Même si beaucoup d’eau tombe d’un coup, cela ne me donne pas d’espoir. Quand viendra la prochaine pluie ? » se demande Modeste Traoré.

Les projets de Caritas pour le climat

Brésil Au nord du Brésil, les précipitations se font plus rares et irrégulières. Le déboisement et le surpâturage accélèrent l’érosion des sols et la désertification. Plus de la moitié des familles de petits paysans n’ont pas d’eau courante. Caritas les aide à se doter d’une infrastructure d’approvisionnement en eau : les ménages sont équipés de systèmes de traitement des eaux usées peu polluées, ainsi que d’installations d’irrigation simples qui permettent aux familles d’améliorer le rendement agricole. Des systèmes agro-forestiers contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit d’une forme d’utilisation des sols qui combine la culture agricole, la plantation d’arbres et l’élevage d’animaux.

Somaliland Au Somaliland, une sécheresse sans fin a de graves conséquences pour la population nomade : des récoltes perdues ou misérables, le bétail qui périt faute de fourrage. Les familles perdent leurs moyens de subsistance. Pour trouver de l’eau, elles doivent souvent déménager dans des régions très retirées. Les habitants ont faim. Ils s’affaiblissent et deviennent plus sujets aux maladies. Caritas soutient financièrement les familles pour qu’elles puissent s’acheter de la nourriture sur le marché local. Elle améliore l’accès aux soins de santé et dispense des formations en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire à des femmes enceintes ou qui allaitent.

Tadjikistan Le Tadjikistan subit lourdement les conséquences du changement climatique : les conditions météorologiques extrêmes se multiplient. Comme la consommation de bois de chauffe a anéanti les forêts, le pays est maintenant exposé sans défense aux pluies diluviennes : les sols fertiles sont emportés et l’érosion augmente dans des proportions dramatiques. C’est pourquoi Caritas s’engage en faveur du reboisement au Tadjikistan. Les arbres régulent les ressources en eau, protègent les sols et absorbent les gaz à effet de serre. Les forêts peuvent ainsi amortir les conséquences du changement climatique et permettre aux êtres humains de mieux s’adapter aux nouvelles conditions.

Lisez les histoires des personnes touchées dans ces pays : caritas.ch/climat

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Quand Modeste Traoré ne gagne pas suffisamment avec la vente de poissons et de produits agricoles, il doit vendre quelques bêtes.

En 2017, il a retiré 50 kilos de petits poissons du lac. Un petit peu pour sa famille et celles de ses deux frères qui vivent ensemble, et le reste à la vente, pour gagner l’équivalent de 200 francs. De quoi acheter une vache, pas plus. Alors Modeste se tourne plus vers l’agriculture. Dès le lendemain des premières précipitations de la saison des pluies, il se dépêche de planter son sorgho pour profiter d’une terre humide. Et il implore le ciel pour que la prochaine pluie ne mette pas des semaines à venir.

colte de produits maraîchers est bonne, les commerçants de Bamako font plus de 150 kilomètres pour venir acheter une bonne partie de la production. S’il n’y a pas d’accord sur les prix, les villageois doivent se déplacer durant plusieurs heures pour aller au marché de Tioribougou, sur une route affreuse, difficilement praticable lorsqu’il a plu. Depuis 2017, faute d’autres revenus, Modeste a dû vendre plusieurs têtes de bétail pour s’en sortir.

Le bétail est une épargne À côté du lac, Modeste Traoré a quelques manguiers et bananiers. Il fait principalement du sorgho, un peu de maïs, et de l’arachide surtout pour la vente. Les femmes cultivent tomates, poivrons et autres salades en contre-saison. Pour protéger le lac, les périmètres maraîchers ont été éloignés du lac. Ce qui accroît encore le manque d’eau souterraine et la nécessité de creuser des puits de plus en plus profonds. Lorsque la ré-

Les victimes du ­climat ont besoin de notre aide. Votre don aide les petits paysans pauvres à assurer leur alimentation malgré le changement climatique et à mieux se protéger contre les catastrophes naturelles.

Aidez-les par un don ! Compte pour les dons : 60-7000-4 Mention : « climat »

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Des solutions existent Le manque d’eau et les parasites font de chaque campagne une loterie. Reboisement, protection des rives, nouvelles variétés plus résistantes, rotation des cultures, adaptation des techniques agricoles, établissement de zones forestières intouchables : des solutions existent mais nécessitent quelques années pour porter tous leurs fruits. Les villageois sont déterminés à les appliquer même si elles nécessitent des changements d’habitude. Ces derniers mois, tout le village s’est mobilisé pour pouvoir élever plus de 100 000 jeunes arbres qui commencent à être replantés. Certains paysans ont dû déplacer leurs champs situés trop près du lac pour faire place à ces arbres qui retiendront mieux l’eau dans le terrain et diminueront l’érosion. Les nouveaux en-


Reportage

La Suisse doit en faire davantage !

Les villageoises et les villageois de Wegnia se mobilisent pour élever et planter de nouveaux arbres.

clos sont construits en utilisant moins de bois. Des centaines d’agriculteurs ont adopté également la technique des cordons pierreux au bas de leurs champs.

« Notre collaboration avec Caritas améliore nos conditions de vie. » Ils n’hésitent pas à déplacer à la main des tonnes de pierres qu’ils alignent au bas de leurs champs de sorte à retenir l’eau de pluie. Ils épandent de la fumure organique et fertilisent ainsi sensiblement leurs terres, doublant, voire triplant leurs rendements. La conscience des mesures à prendre pour protéger leurs ressources naturelles progresse vite. Dans toute la région, les brigades villageoises veillent à ce que le déboisement se fasse avec l’accord du chef du village. Les feux de brousse pour ouvrir de nouveaux champs sont interdits, ainsi que l’exploitation du bois et du charbon de bois. Des zones sacrées et de culte sont totalement protégées, comme le sont les bords du lac Wegnia. À Tioribougou, une grande surface est réser-

vée aux plantes médicinales dont la population profite gratuitement. «  Notre collaboration avec Caritas améliore nos conditions de vie », se félicite Famougouri Diarra, maire de Tioribougou, la commune où se situe Wegnia. C’est que Caritas et ses partenaires locaux proposent aux villageois de voir large pour aider leur environnement à se régénérer et à leur assurer plus de nourriture et de revenu à terme. Certaines habitudes doivent changer. Par exemple, seule une faible proportion des agriculteurs est engagée dans la rotation des cultures, une pratique importante pour éviter l’épuisement des ressources, prévenir les maladies pour les plantes et permettre une meilleure fertilisation des sols. Mais les choses peuvent vite changer. Les villageois sont pleinement conscients des services que leur rend toute la zone du lac Wegnia et ils adoptent vite des pratiques qui ne fragilisent pas plus leur environnement. Ils veulent sauver le lac Wegnia, mais le changement climatique est un adversaire puissant.

Plus d’informations: caritas.ch/climat

Le lac Wegnia au Mali est bien loin, mais ce qu’il s’y passe nous concerne tous. Car nous contribuons tous pour beaucoup au réchauffement climatique, mais nous faisons peu pour que cela change. L’Accord de Paris sur le climat avait pour objectif de maintenir le réchauffement en-dessous de deux degrés. Le projet de révision de la loi sur le CO2 n’en tient pas compte. D’ici 2030, la Suisse devrait réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre de 60 % par rapport à 1990. La proposition du Conseil fédéral ne va toutefois que très approximativement dans cette direction. Le Conseil fédéral reste aussi silencieux au sujet des investissements dans les énergies fossiles sur la place financière suisse. Les placements de la Banque nationale provoquent à eux seuls un réchauffement de la planète de quatre à six degrés. Les pays riches se sont engagés à mettre des moyens « supplémentaires et nouveaux » à disposition des pays en développement pour des mesures de protection du climat et pour l’adaptation, souvent vitale, aux cyclones, inondations et sécheresses dévastatrices. Le projet de loi sur le CO2 n’aborde pas du tout ces points. Il entend bien au contraire continuer à prélever les moyens nécessaires dans le budget de l’aide au développement. Une telle politique climatique est inacceptable, parce qu’elle se fait au détriment des plus pauvres. Patrik Berlinger, Secteur Études, Politique du développement Prise de position sur le climat : caritas.ch/prises-de-position

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Suisse

Il arrive de plus en plus souvent que des personnes cherchent de l’aide auprès du Service Dettes conseils de Caritas, parce qu’elles n’arrivent plus à payer leurs factures d’assurance-maladie.

Le piège de l’assurance-maladie Les primes d’assurance-maladie risquent de plus en plus souvent d’entraîner les assurés dans la pauvreté : alors qu’elles augmentent d’année en année, beaucoup de cantons font des économies et diminuent les réductions de primes. Les familles à bas ou moyen revenu en particulier ne peuvent pratiquement plus faire face aux coûts de la santé. Pour les personnes qui vivent avec un budget serré, c’est un moment lourd d’appréhension : chaque année en septembre, quand la Confédération annonce les primes d’assurance-maladie pour l’année à venir, il s’agit ni plus ni

Les coûts de l’assurance-maladie ne doivent plonger personne dans des difficultés financières. moins de survie financière. En 2019, la hausse moyenne est relativement modérée : 1,2 %. Mais la famille de M.B du canton de Bâle-Campagne ne respire pas pour autant. Elle avoue avoir de plus en plus de peine à réunir le montant nécessaire pour les primes d’assurance-maladie, parce que le coût de l’assurance de base augmente d’année en année, alors que le salaire stagne.

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La santé doit rester abordable La famille de M.B. perçoit un revenu mensuel de 3300 francs pour cinq personnes. La caisse maladie engloutit 1320 francs, déduction faite des 320 francs de réduction de prime. Lorsqu’un rappel de la facture d’électricité arrive dans la boîte aux lettres et que la famille risque de se retrouver bientôt plongée dans le noir, M.B. règle le montant dû. Mais le budget prévu pour l’assurance-maladie a de ce fait été dépensé et l’argent fait défaut. Les coûts de l’assurance-maladie ne doivent plonger personne dans des difficultés financières. C’est ce que le Conseil fédéral avait souligné en 1996, lors de l’introduction de l’assurance-maladie. Il avait alors appelé les cantons à maintenir les primes à un niveau abordable pour tous. Or, aujourd’hui, la réalité est tout autre : les cantons se montrent toujours plus rarement prêts à soutenir les personnes à bas revenu ; ils ont plutôt tendance à

diminuer les réductions individuelles de primes. Les personnes qui ont un budget serré consacrent une part toujours plus importante de leur revenu aux primes de l’assurance de base ; la famille de M. B. à Bâle y sacrifie 37 % de son revenu ! Il faut des solutions politiques Pour économiser, la famille de M.B. a choisi une franchise élevée et doit de ce fait prendre en charge un gros montant en cas de maladie, bien qu’elle n’en ait pas les moyens. Cette situation ne cause pas que des soucis financiers aux parents : l’un des enfants devait se faire vacciner de toute urgence. Mais le médecin refuse, parce que la facture du dernier traitement n’est pas encore réglée. Les primes d’assurance-maladie vont continuer à augmenter. Elles sont hors de prix pour les personnes qui ont un budget serré. À l’occasion d’une conférence de presse en novembre, Caritas a appelé la classe politique à agir. Un changement de cap s’impose. Car les coûts de la santé ne doivent pas devenir une cause d’appauvrissement. (ssc) Plus d’informations : caritas.ch/assurancemaladie

Photo : Kellenberger & Kaminski


Actuel

3500 réfugiés bénéficient directement de l’aide de Caritas au Brésil. 28 500 personnes sont touchées par les campagnes de sensibilisation.

Exode du Venezuela Le Venezuela est économiquement à terre. Plus de 2,3 millions de personnes ont quitté leur pays pour trouver refuge dans les États voisins. Cette crise humanitaire met toute l’Amérique latine devant des défis énormes. Caritas Suisse s’engage au Brésil pour les réfugiés vénézuéliens. « Les réfugiés arrivent traumatisés et affaiblis dans l’État du Roraima », explique Rebekka Reischmann, collaboratrice de Caritas. Environ 100 000 Vénézuéliennes et Vénézuéliens ont déjà cherché refuge dans cet État-frontière du nord-ouest du Brésil, et il en arrive quotidiennement de nouveaux. Beaucoup d’entre eux ont parcouru des centaines de kilomètres à pied

« Beaucoup d’enfants meurent au Venezuela parce qu’ils n’ont rien à manger et pas de soins médicaux. » pour fuir la répression et la faillite économique qui sévissent dans leur pays. Mais au Brésil non plus, la détresse et la pauvreté ne relâchent pas leur emprise. « Les rues sont pleines de mendiants qui demandent de l’argent et de la nourriture », explique Rebekka Reischmann.

Photo : Felipe Larozza

De la richesse à la faillite Le Venezuela s’enfonce dans la crise depuis 2014. Les rayons des supermarchés sont vides et l’argent perd sans cesse de sa valeur à cause de l’inflation galopante. Près de 80 % de la population vit désormais dans la pauvreté dans ce pays qui a été le plus riche d’Amérique latine. « Un mois de salaire ne suffisait même pas à acheter de quoi manger un jour pour ma famille. Beaucoup d’enfants meurent au Venezuela parce qu’ils n’ont rien à manger et pas de soins médicaux », dit Andres, réfugié depuis neuf mois au Roraima et qui travaille aujourd’hui pour Caritas. Caritas s’occupe du plus urgent Le Roraima est l’un des États les plus pauvres et les moins peuplés du Brésil (500 000 habitants). L’accueil et la prise en charge des nouveaux arrivants mettent la province dans une situation désespérée : les hôpitaux sont débordés, les

écoles surpeuplées, les logements d’urgence largement insuffisants. Caritas apporte son aide directement sur place, elle distribue du matériel d’hygiène, des ustensiles de cuisine, des couvertures aux personnes réfugiées, ainsi que des cartes bancaires qui leur permettent de disposer d’un petit pécule. Transfert dans d’autres États fédéraux La situation est préoccupante. Après que des conflits ont opposé les habitants et les nouveaux arrivants, le Brésil a renforcé sa présence militaire dans la province. Pour soulager un peu l’État du Roraima, le gouvernement prévoit de répartir les réfugiés dans des villes où ils pourront trouver des conditions moins précaires et s’assurer des perspectives d’avenir. Caritas soutient les autorités qui transfèrent 1224 réfugiés dans six États et leur fournit un logement sur place. Elle favorise l’accès des enfants à l’école et aide les réfugiés à s’intégrer dans la société brésilienne. (ssc)

Plus d’informations : caritas.ch/p180064

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Solidaires Regard

Chikodi Otounge, Grèce

« Grâce à Caritas, j’ai réussi mon examen de grec » Quel est votre quotidien ? Je me lève tôt, j’amène les enfants à l’école et je m’occupe du ménage. Trois fois par semaine, je suis les cours de grec de Caritas. Jusqu’à sa retraite, Odilo Noti a dirigé le Secteur Communication et Marketing de Caritas Suisse.

Odilo Noti : une personnalité marquante quitte Caritas Trois décennies durant, Odilo Noti a lutté contre la pauvreté au service de Caritas. Il prend désormais une retraite bien méritée. Une organisation comme Caritas se nourrit de visions sociales. Son travail repose sur des valeurs fondamentales comme la dignité humaine, la solidarité, la justice et la paix. Mais désigner simplement ces valeurs ne suffit pas. Elles ne peuvent prendre effet qu’à la condition d’être mûrement réfléchies et en prise avec la réalité. C’est un effort de réflexion exigeant qui permet à une organisation de se positionner et de se prononcer sur le plan social. S’attaquer aux racines de la pauvreté C’est précisément ce travail de réflexion qu’Odilo Noti a mené trois décennies durant pour Caritas, dans sa fonction de membre de la Direction, de directeur adjoint et de responsable du Secteur Communication. Sous diverses formes, il a fait entendre la voix de Caritas dans les débats publics et a façonné de manière déterminante le profil de Caritas.

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Il s’est aperçu très tôt qu’une œuvre d’entraide ne pouvait pas se limiter à réaliser des projets d’aide, mais qu’il y avait lieu d’explorer en détail les causes de l’injustice, de la pauvreté et de la détresse, et de s’y attaquer au niveau politique. Avec la plus haute compétence, Odilo Noti a analysé les développements en cours, désigné les défis à relever et élaboré des solutions. Cher Odilo, tu as marqué Caritas de manière décisive et défendu, incarné et mis concrètement en œuvre nos valeurs chrétiennes. Nous t’en remercions de tout cœur. Notre respect et nos meilleurs vœux t’accompagnent tout au long de la prochaine étape de ta vie et dans tes prochaines activités. Hugo Fasel, directeur

De quoi vivez-vous ? Mon mari travaille. Et j’essaie de soutenir la famille avec des emplois occasionnels. Que regrettez-vous par rapport au Nigeria ? Clairement la chaleur. Ici, les hivers sont froids. Quel est votre souhait ? Décrocher mon diplôme de master. Mais pour ça, je dois améliorer mon niveau de grec. C’est difficile, parce que je dois aussi m’occuper des enfants. Sans compter que je ne suis plus allée à l’école depuis que j’ai fui, ce n’est pas facile de reprendre les études. De quoi êtes-vous fière ? D’avoir réussi l’examen A2 en grec, grâce aux cours de Caritas. J’étais tellement fière quand j’ai eu mon certificat en main. Je peux maintenant participer à un cours pour avancés. C’était très bien de pouvoir prendre chaque fois mon bébé au cours ; ça m’a évité de devoir m’interrompre. Anouk Zulauf

Photos : Nique Nager, DR


Weltweit Monde

Caritas s’engage en faveur des enfants en détresse Shrey Mon mendie quotidiennement dans les rues de Poipet, l’une des villes les plus dangereuses du Cambodge. La ville des casinos, à la frontière de la Thaïlande, est aussi la ville où vivent les migrants bloqués, le point de rencontre des joueurs et la plate-forme d’échange de la drogue et de la traite d’enfants. Pour beaucoup de Cambodgiens, la Thaïlande est le pays de cocagne. Ils espèrent y trouver du travail et une vie meilleure. Et ils tentent donc de s’y rendre. La mère et

« Ma grand-mère et moi, nous travaillons souvent jusque vers une heure du matin », dit-elle. le beau-père de Shrey Mon étaient eux aussi pleins d’espoir à l’idée de sortir du chômage, des bidonvilles et de la pauvreté. Mais ces espoirs se sont brisés contre la réalité. Ils ont bien trouvé de pe-

tits boulots, mais ce n’était jamais assez. Ils ont dû vivre d’expédients. C’était encore pire pour Shrey. La petite fille de 8 ans a subi la frustration et les colères de son beau-père. Il la frappait et l’accablait d’injures. Encore et encore, jusqu’à ce que sa mère décide de la ramener chez sa grand-mère au Cambodge, à Poipet. Trafic de drogue et d’êtres humains Cette ville de casinos se trouve à la frontière avec la Thaïlande. Beaucoup de migrants y vivent dans une misère noire. Les jeux d’argent attirent de riches touristes du pays voisin, et le trafic de drogue et d’êtres humains se révèle très lucratif. Poipet est

Les marraines et parrains aident à protéger les enfants comme Shrey Mon de la traite d’enfants.

Photo : Nicolas Honore

Pour les enfants du Cambodge Le Prix Caritas 2018 a été décerné au médecin cambodgien Sovannarith Sam. C’est lui qui dirige l’organisation « Damnok Tœk » se vouant à la protection des enfants. L’organisation prend en charge près de 3500 enfants par an dans les villes de Phnom Penh, Poipet et Neak Lœung. caritas.ch/prix-caritas

un bon endroit pour la traite d’enfants. Ils courent sans cesse le risque d’être enlevés, vendus ou forcés à la prostitution. Shrey Mon s’expose quotidiennement à ce risque. Pour aider sa famille, elle mendie et fouille les déchets à la recherche de choses à revendre. Parfois, elle travaille jusque tard dans la nuit. « Ma grand-mère et moi, nous travaillons souvent jusque vers une heure du matin », dit-elle. Un jour où elle travaillait d’arrache-pied, Shrey Mon a rencontré un assistant social de « Damnok Tœk », l’organisation partenaire de Caritas (voir encadré). Il l’a emmenée dans un centre d’accueil permettant aux enfants de prendre quelques heures de repos. Au début, Shrey Mon ne voulait rien dire. Mais après quelque temps, elle s’est ouverte. Elle a même pris part à un programme d’éducation. « Je voudrais devenir institutrice », dit-elle maintenant en riant. Shrey Mon est très reconnaissante aux marraines et parrains de Caritas qui lui permettent d’espérer un avenir moins sombre. Avec un franc par jour, les parrains et marraines soutiennent des enfants qui, comme Shrey Mon, vivent dans des conditions désastreuses. (ssc)

Vous trouverez plus d’informations sur les parrainages d’enfants dans l’encart de ce cahier ou sur caritas.ch/parrainages

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Bon à savoir Almanach social 2019

La numérisation – et l’individu dans tout ça ? La numérisation et ses conséquences sociales sont au centre de l’Almanach social 2019. Les transformations du marché du travail sont à l’origine de grandes incertitudes et remettent en cause le système de sécurité sociale. La numérisation influence aussi la manière dont une société fonctionne et l’importance que l’on attribue à la solidarité et à l’équité. Concrètement, l’être humain lui-même devient de plus en plus un objet de mesures. La progression des algorithmes, qui interviennent de plus en plus invisiblement dans nos vies, provoque d’autres mécanismes d’exclusion. Cette évolution crée de nouvelles hiérarchies, renforce les inégalités existantes et discrimine les personnes touchées par la pauvreté. L’Almanach social analyse ces interactions et montre comment la nu-

mérisation axée sur la technologie d’aujourd’hui peut s’adapter à ce qui est socialement souhaitable. Manuela Specker

L’annuaire de Caritas sur la situation sociale en Suisse La numérisation – et l’individu dans tout ça ? Éd. Caritas, Lucerne, janvier 2019 304 pages/36 francs Commande en ligne sur : shop.caritas.ch

Une bonne action pour Noël très spéciale de faire un cadeau : lancez votre propre collecte en faveur des personnes touchées par la pauvreté. Placez une petite corbeille ou une boîte sous le sapin – lors du dessert, vous pourrez proposer à vos hôtes de faire un don pour soutenir les personnes dans le besoin. Contactez-nous, et nous vous enverrons volontiers une boîte de dons ou des bulletins de versement. Chaque geste, petit ou grand, contribue à soulager les souffrances des plus vulnérables. À Noël, merci de laisser parler votre cœur ! Ysabel Hotz Vous avez cessé, depuis des années, d’offrir des cadeaux de Noël en famille ? Ou bien profitez-vous simplement de cette occasion pour penser à ceux qui n’ont pas votre chance ? Dans ce cas, nous aimerions vous suggérer une façon

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Agenda 15 décembre 2018 Grâce à l’action « Un million d’étoiles », des bougies vont illuminer les places et les bâtiments publics de différentes villes suisses. Cet océan de lumière est un signe de solidarité envers les personnes vivant dans la pauvreté. Les fonds récoltés serviront à soutenir des projets en faveur des familles touchées par la pauvreté en Suisse. www.unmilliondetoiles.ch 15 –21 décembre 2018 Les enfants victimes de violence et maltraitance sont au cœur de l’édition 2018 de « Cœur à cœur », l’événement de fin d’année organisé par la Chaîne du Bonheur, en partenariat avec la RTS du 15 au 21 décembre, avec le soutien de radios privées. L’argent récolté sera versé pour leur venir en aide, leur permettre d’être protégés, d’apprendre et de s’amuser. 25 janvier 2019 Forum Caritas : des experts s’exprimeront sur le thème de « La numérisation et ses conséquences sociales ». La conférence a lieu de 9h30 à 15h30 à l’Eventforum à Berne. Inscriptions par téléphone au +41 419 22 22 ou en ligne sur www.caritas.ch/forum Jusqu’au 10 mars 2019 FUIR : Exposition au Musée d’histoire de Lucerne. Les visiteurs de l’exposition pourront mieux comprendre ce que signifie la fuite, et l’arrivée sur une terre où l’on n’est attendu par personne. www.historischesmuseum.lu.ch

Pour plus d’informations : Caritas Suisse, tél. 041 419 24 19 spendenaktionen@caritas.ch

Photos : stock.adobe.com ; DR


Ensemble

Les raisons de mon soutien Les parrains et marraines soutiennent des projets de lutte contre la faim, permettent l’accès à l'eau potable et aident en cas de catastrophes.

Lors du voyage en Colombie offert aux lauréat-e-s du prix, l’organisation AsyLex a découvert un pays multicolore et hospitalier, mais encore et toujours à la recherche de la paix.

La paix n’est pas encore gagnée

Marianne Luyten (78 ans), « L’eau pour tous »

« Pour moi, mondialisation signifie répartition équitable des biens dont nous avons besoin, tout particulièrement de ‹l’eau pour tous›. »

Les lauréat-e-s du youngCaritas-Award 2017 se sont rendus en Colombie où ils ont visité les projets de Caritas Suisse. Réflexions sur un voyage dans un pays que le traité de paix n’a pas suffi à apaiser. « Le conflit aura duré 52 ans et fait plus de 220 000 morts. Sur le papier, il y a déjà deux ans qu’il appartient au passé. Nous avons découvert au cours de notre voyage que ce n’était pas le cas. Nous avons visité de nombreux projets à Bogotá et dans les Caraïbes. De prime abord, le pays paraît si pacifique que c’en est presque étrange. Le paysage idyllique, l’hospitalité et la diversité culturelle font facilement croire que le passé est surmonté depuis longtemps. Mais pour la plupart des touristes, la réalité reste cachée. Peut-être parce qu’on n’aimerait pas se laisser gâcher les vacances. Mais aussi parce que les gens sur place rechignent à parler du passé, de l’époque de la guerre civile. On aimerait oublier, mais l’oubli passe par le pardon. Un désenchantement a maintenant succédé à l’espoir initial. Ainsi, les paysans de retour luttent toujours pour la reconnaissance de leurs terres, le trafic de cocaïne est florissant, beaucoup d’anciens rebelles ont plongé dans la clandestinité et rallié des groupements criminels et près de

Photos : youngCaritas, DR

300 militants sociaux ont été tués ou portés disparus depuis le traité de paix. Le Venezuela voisin connaît une crise humanitaire qui force des millions de personnes à fuir. Nombreux sont ceux qui cherchent refuge en Colombie, qui se retrouve submergée. Les structures et la volonté politique font défaut. Le nouveau président conservateur diminue encore les espoirs d'une paix rapide et durable. Et pourtant, nous avons rencontré de nombreuses personnes déterminées qui luttent sans relâche pour la paix. Grâce à leur engagement admirable, l'espoir d'une Colombie pacifique semble toujours possible.» Selina Sutter est membre de l’organisation AsyLex

Plus d’informations : youngcaritas.ch/kolumbien

Martina Frei (32 ans), « Partenaire urgence »

« En cas de catastrophe, il faut une aide simple et rapide. Je trouve utile qu’il y ait un fonds dans lequel Caritas puisse puiser en cas de catastrophe. »

Martin Egli (58 ans), « Un monde sans faim »

« Avec mon don, Caritas peut aider des personnes à préserver leurs moyens de subsistance. Si les intéressés ont suffisamment de nourriture, ils ne sont pas obligés de quitter leur pays en quête de conditions meilleures. »

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Modeste TraorĂŠ (54 ans), pĂŞcheur au Mali, lutte contre le changement climatique

Agir, tout simplement

Quand la pauvretĂŠ montre son visage Apprenez-en plus sur Modeste : www.agirtoutsimplement.caritas.ch


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