Le magazine de Caritas décembre 2022

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Actualité

CARITAS La pauvreté augmente dans le monde
Nº 6 / Décembre 2022
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Solidaires Notre nouveau directeur se présente Page 12 Point fort Agriculture durable en Amazonie Page 10 Actuel Notre aide en Ukraine Page 5

Chères donatrices, chers donateurs,

Les crises se succèdent. À peine avions-nous pensé avoir surmonté la pandémie que la guerre en Ukraine a éclaté. Les prix des denrées alimen taires et de l’énergie grimpent. La crise actuelle frappe particulièrement les plus pauvres des pays du Sud. Ils sont des millions à tomber ou retomber dans la pauvreté et la faim, à ne plus pouvoir payer leurs denrées alimen taires. Les saisons des pluies n’arrivent plus. Le bétail meurt et les champs se dessèchent. Dans cette crise aux multiples facettes, les problèmes se superposent et se renforcent mutuellement.

« La crise actuelle frappe particulièrement les plus pauvres des pays du Sud »

Caritas Suisse développe des projets pour le climat soutenant les pay sannes et les paysans dans leur apprentissage de méthodes de culture durables. Les plus vulnérables touchent de l’argent en espèces pour la nourriture et les articles de première nécessité. Et nous aidons aussi audelà de la crise, par exemple en proposant des formations et de nou velles sources de revenus. Lisez à partir de la page 6 l’histoire d’une pay sanne de 50 ans en Éthiopie, de deux hommes au Tchad et d’une jeune fille en Haïti. En pages 10 et 11, nous vous parlons de la Bolivie, et de la manière dont nous aidons les petits agriculteurs à mettre en place des méthodes agroécologiques qui créent un microclimat favorable, leur per mettant d’améliorer leurs récoltes sans avoir besoin de déboiser encore la forêt primaire.

La détresse s’étend dans le monde, mais nous n’oublions pas les per sonnes ici en Suisse, qui sont de plus en plus nombreuses à vivre sous le seuil de pauvreté : ici aussi, les prix des denrées alimentaires et de l’éner gie grimpent, et les primes d’assurance-maladie augmentent. Les Épi ceries Caritas soulagent les plus pauvres, mais des mesures politiques sont indispensables – c’est aussi pour cela que nous nous engageons au quotidien.

Nous vous sommes extrêmement reconnaissants de rendre notre travail possible. Votre générosité et votre solidarité envers les personnes en dé tresse nous fortifient dans notre engagement.

Photo : Gaëtan Bally 2
Lettre ouverte

Une question de survie

La hausse des prix entraîne des difficultés de subsistance, une grande pauvreté et la faim. Combinée à la sécheresse qui sévit au Sahel et en Afrique de l’Est, provoquée par le réchauffement climatique, et aux conséquences économiques de la pandémie, la situation actuelle est une question de survie pour des millions de personnes. Page 6

5 Actuel : l’Ukraine se prépare à l’hiver

Caritas Suisse fournit le nécessaire aux victimes de la guerre et les aide à se pré parer à l’hiver.

10 Point fort : cultiver et préserver la forêt

Les petits paysans de Bolivie apprennent à cultiver de manière durable et à préser ver ainsi la forêt amazonienne.

12 Solidaires : Peter Lack regarde vers le futur

IMPRESSUM

Le nouveau directeur de Caritas Suisse parle de ses premières impressions et dit sa vision d’avenir.

Papier : 100 % recyclé

Dons : IBAN CH69 0900 0000 6000 7000 4 Impression neutre pour le climat Nous protégeons vos données. Vous trouvez des informations sur la protection des données de Caritas Suisse ici : www.caritas.ch/confidentialite

Le magazine de Caritas Suisse paraît 6 fois par an. Adresse de la rédaction : Caritas Suisse, secteur Communication et Marketing, Adligenswilerstrasse 15, case postale, CH-6002 Lucerne Courriel : info@caritas.ch, www.caritas.ch, Tél. +41 41 419 22 22 Rédaction : Lisa Fry (lf) ; Fabrice Boulé (fbo) ; Livia Leykauf (ll) ; Vérène Morisod Simonazzi (vm) Abonnement : l’abonnement
coûte 5 francs. Il est prélevé une seule fois sur les dons sans affectation. Graphisme
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Sommaire
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Aldi Suisse et Caritas Suisse : dix ans de partenariat

Depuis tout juste dix ans, Aldi Suisse et Caritas Suisse sont liés par un partenariat. Aldi Suisse souhaite venir en aide aux familles touchées par la pauvreté en Suisse et sensibiliser ses clients à ce thème.

Depuis dix ans, Aldi Suisse remet chaque année un gros chèque à Caritas Suisse. Le détaillant souhaite soutenir les familles touchées par la pauvreté en Suisse. « Nous nous sentons responsables de re donner quelque chose à la société. Avec

tion permettant de sensibiliser la clientèle au thème de la pauvreté en Suisse. Avec les fonds récoltés, Caritas Suisse peut soutenir de nombreuses familles au bud get très serré.

Dans les médias

Le Temps | « Les primes maladie augmen teront de 6,6 % en moyenne en 2023 » | 27.9.2022 Une extension des subsides s’impose pour faire face à la hausse importante des primes maladie, es time mardi Caritas. De nombreuses personnes, proches du seuil de pau vreté, se retrouvent en difficulté.

Blick | « Avec le renchérissement, une adaptation de l’aide sociale est nécessaire » | 11.7.2022 L’inflation est difficile à supporter pour les personnes à bas revenus. La situation est particulière ment dure pour celles et ceux qui sont déjà à court d’argent, comme les bé néficiaires de l’aide sociale. « La plu part du temps, ces personnes n’ont aucune marge de manœuvre finan cière », explique Aline Masé, respon sable du service de politique sociale de Caritas. Caritas demande une aug mentation du montant alloué à l’aide sociale pour subvenir aux besoins de base.

Caritas Suisse, nous avons trouvé un par tenaire qui jouit d’une grande confiance et d’une grande acceptation auprès de notre clientèle », confirme Jérôme Meyer, directeur national d’Aldi Suisse.

Dans la période d’avant Noël, Aldi Suisse propose à ses clients des produits estampillés Caritas — produits d’hygiène dentaire, kits de bricolage, cartes de Noël ou, cette année, un pain spécial anniver saire — dont les recettes sont en grande partie reversées à Caritas. Les actions sont accompagnées d’une communica

Un engagement diversifié et innovant Peter Lack, directeur de Caritas Suisse, souligne la valeur de ce partenariat : « Grâce à Aldi Suisse, nous pouvons ai der les familles dans le besoin. Nous pre nons par exemple en charge leurs frais de dentiste ou achetons du matériel scolaire pour les enfants. Les dons de vêtements d’Aldi sont également un élément impor tant du partenariat. »

Pendant la pandémie, Aldi est en outre in tervenu pour aider les familles particuliè rement sous pression. Leurs clients ont pu faire un don à Caritas Suisse par Twint et exprimer ainsi leur solidarité. « Ce par tenariat est très précieux pour les deux parties, déclare Jérôme Meyer. Et nous avons encore beaucoup d’idées pour de nouvelles actions. » (lf)

cath.ch | « Caritas engage 12 millions pour l’Ukraine jusqu’à fin 2022 » | 21.7.2022 D’ici fin 2022, Caritas Suisse prévoit de consacrer 12 millions de francs à des programmes d’aide en Ukraine et dans les pays voisins. Le travail de Caritas Suisse se concentre sur les Ukrainiens particulièrement vulné rables et les enfants qui ont du mal à surmonter la violence et la fuite.

RTS La 1ère | « Caritas Suisse à l’origine d’une émission de radio pour les jeunes Éthiopiens » | 20.9.2022 La chaîne OBN, basée à Addis-Abeba, diffuse deux fois par semaine une émission de 20 minutes pour permettre aux jeunes de trouver des offres d’emploi.

Photo : DR
Ce
Écho 4
Pour Jérôme Meyer, directeur national d’Aldi Suisse, il est important d’agir contre la pauvreté en Suisse.
«
partenariat est très précieux pour les deux parties »

Notre aide aux victimes de la guerre en Ukraine

Des millions de personnes en Ukraine ont fui depuis le début de la guerre, à l’étranger ou à l’intérieur même du pays. Les souffrances subies chaque jour sont immenses. Caritas Suisse aide les victimes sur place et dans les pays voisins et leur fournit des biens de première nécessité.

Darja (39 ans) a fui la ville de Krama torsk, dans le sud-est de l’Ukraine, avec ses deux fils de 10 et 17 ans. Cette mère qui élève seule ses enfants vivait dans une maison qui a été détruite. Elle avait

Aide d’urgence dès les premiers jours

un bon travail et de grands projets pour l’avenir. Elle a dû laisser tout cela der rière elle. Elle vit désormais avec sa fa mille à Tchornomorsk, près d’Odessa. Au début, elle n’a pu s’en sortir que grâce à l’aide de Caritas. Avec les sommes d’argent liquide qui lui ont été al louées, elle a pu trouver un apparte ment. Elle a également reçu de la nourri ture, des couvertures et des vêtements. Elle essaie maintenant de se construire une nouvelle vie.

La plupart des réfugiés ont dû tout lais ser derrière eux et n’ont pu emporter que le strict nécessaire. Ils ont donc besoin d’aide pour survivre. Depuis le début du conflit, Caritas Suisse s’engage pour les victimes de la guerre, en Ukraine et dans les pays voisins. Elle distribue des colis alimentaires, procure des logements et offre un soutien psychologique. Le tra vail de Caritas Suisse peut se concen trer sur l’Ukraine grâce à la collaboration de longue date avec les Caritas locales très expérimentées et enracinées dans la région. Caritas a lancé l’aide d’urgence sur place dès les premiers jours de la guerre. Caritas Suisse consacre d’ici fin 2022 douze millions de francs à des pro grammes d’aide en Ukraine et dans les pays voisins.

Les organisations Caritas en Ukraine sont actives dans tout le pays. Elles ont

pris en charge plus de quatre millions de personnes à travers différentes offres. Plus de 40 000 personnes ont en outre reçu des montants en espèces pour des achats nécessaires ou pour la remise en état de leur maison. La Direction du dé veloppement et de la coopération (DDC) et la Chaîne du Bonheur cofinancent ce projet.

Se préparer à l’hiver

Les habitants se préparent maintenant à l’hiver. Ils craignent d’avoir froid, car les coupures d’électricité sont fréquentes et le prix du gaz ne cesse d’augmenter. Caritas les aide à trouver des sources d’énergie alternatives et à préparer leurs logements pour l’hiver. « Nous donnons aux gens des montants en espèces pour qu’ils puissent s’organiser eux-mêmes. Nous offrons aussi une aide technique, explique Lukas Voborsky, gestionnaire de crise à Caritas Suisse. Nous disposons en outre de 67 hébergements collectifs, où nous pouvons accueillir plus de 2000 per sonnes. Ils sont destinés aux plus vulné rables et disposent déjà de suffisamment de matériel de chauffage pour l’hiver. » (lf)

Photos : Caritas Ukraine, Caritas Suisse
Les habitants d’Ukraine se préparent à l’hiver
Actuel 5
Après avoir fui les bombes, Darja a pu reprendre pied grâce à Caritas. Il faut préparer les logements pour l’hiver. Caritas verse une aide en espèces.

Aider dans l’urgence et construire l’avenir

En Éthiopie, la pluie n’est pas tombée durant trois saisons consécutives. Les habitants luttent pour survivre.

Reportage

La pauvreté augmente dans les pays du Sud en raison d’une crise aux multiples facettes. Des millions de personnes risquent la famine notamment au Sahel et en Afrique de l’Est. Le défi est d’agir dans l’urgence pour sauver des vies, mais sans oublier des solutions à plus long terme. Car la pauvreté n’est pas une fatalité et des solutions existent. Exemples d’interventions de Caritas Suisse en Éthiopie, au Tchad et en Haïti.

« De toute ma vie, je n’avais encore ja mais connu une telle situation », déclare Dabo Huka Wako, une mère de famille de 50 ans, qui vit dans un village du dis

Et la guerre en Ukraine assombrit l’avenir dans le monde entier. On est in quiet en Suisse pour notre sécurité et notre bien-être. Les prix de l’énergie et de denrées alimentaires augmentent. L’in flation était de 3,3 % sur un an en août 2022. Elle est beaucoup plus élevée dans d’autres pays.

qu’une partie du problème. Dans les pays d’Afrique subsaharienne, c’est 80 % de ce qui est disponible chaque jour qui doit être dépensé pour se nourrir et pour les pro duits de base. Quand les prix des denrées alimentaires doublent, les plus pauvres doivent réduire de moitié leurs achats et leur consommation. Il devient évident que ces hausses de prix entraînent une terrible pauvreté et des famines. Pour compa rer : en Suisse, les 20 % les plus pauvres doivent consacrer 13 % de leur revenu disponible à l’alimentation.

trict de Moyale (région d’Oromia), au sud de l’Éthiopie. La pluie n’est pas tombée durant trois saisons consécutives. Des nuées de criquets se sont abattues à plu sieurs reprises sur les maigres cultures. Le bétail est décimé, la nourriture et l’eau potable manquent cruellement.

Prenons le cas du Mali et du Burkina Faso, dans la ceinture sahélienne de l’Afrique. Plus éloignés de l’Ukraine mais plus fortement impactés par les effets de la guerre. Les prix de nombreux aliments de base y ont pris l’ascenseur. Ainsi le maïs, le millet et le sorgho coûtent au jourd’hui deux fois plus cher que l’an der nier. Or, ces trois produits constituent la base de l’alimentation des personnes en situation de pauvreté. Mais ce n’est là

Aide d’urgence et à plus long terme Caritas Suisse constate une aggravation considérable de la situation alimentaire dans les 20 pays où elle intervient. De nombreux pays du Sud étaient déjà forte ment touchés économiquement par la pandémie de coronavirus. Ils sont lourde ment endettés et luttent contre les consé quences du réchauffement climatique qui les frappent très durement. Les causes se superposent et se renforcent mutuelle ment dans cette crise multiple.

Reportage
Le bétail est décimé, la nourriture et l’eau potable manquent cruellement
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Dabo Huka Wako en Éthiopie a reçu de Caritas une aide financière. Elle a pu ainsi acheter le nécessaire pour sa famille.

assez de maïs, de haricots, de piments, de choux, de mangues et de bananes pour manger trois fois par jour, mais c’est fini. Nous devons récolter assez de hari cots et de maïs pour pouvoir en vendre aussi un peu », espère-t-elle dans un ave nir proche.

Tchad : un meilleur revenu

Le sud du Tchad connaît un chômage élevé, des mouvements de population entre la République centrafricaine, le

« Je pourrai assurer l’éducation de mes enfants

»

Caritas Suisse lutte dans l’urgence en soutenant directement la population tou chée par la pauvreté. Aujourd’hui, l’aide humanitaire est au centre des préoccu pations. Il est toutefois important de ne pas perdre de vue les perspectives à long terme. Les objectifs essentiels de Caritas sont de promouvoir les systèmes de mar ché locaux et de renforcer une agriculture agroécologique. La sécurité alimentaire de la population est effectivement renforcée par ce biais.

Éthiopie : une question de survie

Dans le sud de l’Éthiopie, Caritas Suisse et son partenaire local apportent une aide en espèces afin que les familles puissent répondre à leurs besoins les plus urgents. L’accent est mis également sur l’accès à l’eau potable et à l’hygiène. Dabo Huka Wako et ses enfants ont reçu une aide fi nancière. « Nous avons pu acheter du riz, du sel, du savon et même du fourrage pour nos bêtes. Mais plusieurs vaches sont mortes », raconte cette mère de neuf enfants. « Auparavant, nous avions

Tchad et le Cameroun, et une pression croissante sur les ressources naturelles. Dans cette région, Caritas Suisse met sur pied des formations professionnelles de six mois dans les villages, dans les do maines de la menuiserie, de la couture et de la mécanique moto. À la fin de la formation, les diplômés reçoivent un kit contenant les outils les plus importants pour continuer à pratiquer ce qu’ils ont appris. « Grâce à cette formation, asso ciée aux travaux champêtres, je pourrai mieux nourrir ma famille et assurer l’édu cation de mes enfants », prévoit Tolnan Kossemadji. Il prépare l’ouverture de son propre atelier dans son village de Mai mana. Behodjim Fidèle, un autre menui sier, complète : « Nous sommes cinq di plômés du village de Danamadja, nous allons nous regrouper dans un seul ate lier. Chacun ouvrira son propre atelier quand nous maîtriserons toutes les tech niques. »

Haïti : énergies renouvelables

Fille de commerçants de la commune de Camp-Perrin, au sud d’Haïti, Solange, 17 ans, ne ménage pas ses efforts pour avancer dans sa scolarité et se former dans des activités pratiques pour gagner sa vie. Elle nourrit optimisme et dyna misme malgré des conditions de vie qui

Reportage
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Dans les villages au sud du Tchad, Caritas met sur pied des formations de six mois en menuiserie notamment. Caritas permet aux habitantes et habitants des villages de se former en couture.

ne sont pas faciles. Ces derniers temps, la jeune fille remarque que les alterca tions augmentent dans son quartier : « Il y a un manque de respect mutuel et la paix disparaît », souligne-t-elle avec tristesse. Une évolution qui est en partie due aux difficultés économiques croissantes que connaissent les Haïtiens et Haïtiennes et aux efforts permanents qu’ils doivent fournir pour échapper à la pauvreté. La moitié de la population haïtienne est âgée de moins de 25 ans, et 60 % des jeunes de 15 à 24 ans sont au chômage.

Solange a rejoint un programme fi nancé par la DDC et mis en place loca lement par Caritas Suisse. Des jeunes de 15 à 24 ans reçoivent une formation dans un métier de la construction et voient forte ment augmenter leurs chances de trouver ensuite un travail qualifié. La jeune

fille est formée dans la filière des énergies renouvelables, pour l’installation et l’en tretien de panneaux solaires. Une telle demande augmente doucement en Haïti, tant pour des bâtiments en construction que déjà construits.

Défis et solutions

Ces exemples le montrent : les défis aux quels sont confrontées les populations et les organisations d’aide comme Caritas Suisse face aux multiples crises actuelles dans de nombreux pays sont énormes. Mais les solutions pour aborder efficace ment les problèmes existent. Plus d’informations : caritas.ch/oui

Le temps presse

Entretien avec Angela Lindt, responsable du service Politique du développement

En Afrique, des gens meurent de faim à cause de la guerre en Ukraine. Pourquoi ?

La guerre menée par la Russie n’a pas seulement des conséquences catastro phiques pour la population civile ukrai nienne, elle a également un impact né gatif sur l’approvisionnement mondial en céréales et sur les prix des denrées ali mentaires, des combustibles fossiles et des engrais. Avant la guerre, l’Ukraine faisait partie des principales nations ex portatrices de différentes céréales. De nombreux pays africains importaient massivement de cette région. Les in terruptions de livraison et la hausse des prix des denrées alimentaires les frappent de plein fouet.

De nombreux pays pauvres sont confrontés à une crise aux multiples facettes. Comment s’exprime-t-elle ? Avant même que la guerre en Ukraine n’éclate, la situation était déjà tendue dans de nombreux pays du Sud. Ces

pays ressentent les conséquences du réchauffement climatique. Dans la Corne de l’Afrique, par exemple, une sé cheresse massive sévit actuellement. La pandémie du Covid a également mis à mal l’économie de nombreux pays, dont l’endettement a fortement augmenté.

À cela s’ajoutent des conflits armés lo caux et des guerres qui menacent les moyens de subsistance de la population civile. La combinaison de ces facteurs fait que nous observons désormais une crise aux multiples facettes lourde de conséquences.

La situation peut-elle s’améliorer ?

Au vu de l’avancée de la crise climatique, je ne suis pas très optimiste. La situation va s’aggraver dans de nombreux pays. C’est pourquoi il est important que nous réagissions rapidement et globalement. Nous devons empêcher que des points de basculement critiques soient franchis dans le système climatique, ce qui aurait des conséquences irréversibles.

Que peuvent faire la Suisse et la communauté internationale ?

À court terme, il est nécessaire de dé velopper l’aide humanitaire, notamment en augmentant les contributions au Pro gramme alimentaire mondial. En outre, la situation des habitants du Sud doit être améliorée à long terme par la coo pération internationale. Caritas Suisse est convaincue qu’il est possible d’amé liorer la sécurité alimentaire au niveau lo cal grâce à des projets agroécologiques et au renforcement des systèmes de marché locaux. Nous demandons que la Suisse assume enfin sa responsabilité climatique et aille de l’avant dans la ré duction des émissions de gaz à effet de serre. Le temps presse.

Reportage
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En Haïti, Solange apprend comment installer et entretenir des panneaux solaires.

De nouvelles méthodes améliorent le microclimat

Voilà 30 ans que Julia Flores Guari travaille comme paysanne en Amazonie, en Bolivie. Auparavant, elle pratiquait l’agriculture traditionnelle et parvenait tout juste à nourrir sa famille. Les nouvelles méthodes agricoles lui ont permis d’améliorer le rendement en cessant de déboiser la forêt.

À 63 ans, Julia Flores Guari a vécu beau coup de choses. Elle a élevé huit enfants, s’occupe aujourd’hui de deux de ses pe tits-enfants et est agricultrice dans la ré gion amazonienne du nord de la Bolivie.

Elle cultive du maïs, du yuka et des ba nanes plantains pour leur consommation personnelle, comme elle le fait depuis 35 ans. Pourtant, tout a changé pour elle en 2010 quand CIPCA, une organisation partenaire de Caritas, est arrivée dans son village de Deslinde dans la forêt ama zonienne.

Les collaborateurs de cette ONG ont apporté des semences, de jeunes plants, des conseils et de toutes nouvelles mé thodes agricoles. Ils ont vanté les mérites de l’agroforesterie qui consiste à cultiver sur la même surface de grands et vieux arbres, tels que des palmiers, et de pe tites plantes utiles à semer chaque an née. Les plantes vivaces poussent vite et ombragent les jeunes plants sensibles jusqu’à ce que ceux-ci aient la force de braver le soleil torride de l’Amazonie. Se lon CIPCA, cette méthode permet d’ac croître le rendement sans plus devoir défricher la forêt tropicale. Un double succès.

Limiter l’évaporation

Julia et son mari, aujourd’hui décédé, ont été très intéressés par les idées de l’agri

culture durable. « Ça nous paraissait to talement improbable, mais nous voulions quand même essayer », se souvient Ju lia. Notamment parce que « les conditions météorologiques ont changé » dans la ré gion amazonienne. Auparavant, la saison sèche et la saison des pluies variaient peu, et les paysans pouvaient s’y référer : ils semaient avant la pluie et récoltaient ensuite. « Mais cet équilibre s’est brisé. » Aujourd’hui, les périodes sèches durent

Photos : Fabian Biasio Brennpunkt Point fort
« Avec nos nouvelles connaissances, nous pourrons préserver la forêt tropicale »
Julia Flores Guari peut écouler une partie de sa récolte sur le marché local. Julia vit avec sa famille en Amazonie, au nord de la Bolivie. BOLIVIE
PÉROU BRÉSIL CHILI ARGENTINE
PARAGUAY La Paz 10 Guayaramerin

de plus en plus longtemps et quand il pleut, c’est souvent de manière beau coup plus intensive. « Le soleil cogne plus fort, déclare Julia. Je ne peux dé sormais travailler que le matin, entre 6 et 9 heures. Après, c’est presque impos sible. » Les nouvelles méthodes d’agro foresterie permettent de mieux résister

aux longues saisons sèches, car l’ombre des arbres améliore le microclimat dans les champs et limite l’évaporation. Les arbres assurent en outre une bonne pro tection contre l’érosion.

Julia habite avec ses deux petits-en fants dans une maison simple, en pleine forêt. On aperçoit le ciel à travers les fis sures des planches. Tout est aménagé avec simplicité et bon goût. Son mari, décédé il y a cinq ans, lui manque beau coup. Plusieurs photos de lui ornent les murs du salon. Quand Julia se sent par ticulièrement triste, elle sort les vieux al bums et passe en revue tout ce qu’ils ont vécu ensemble. Cela lui redonne de la force et le courage d’aller de l’avant.

Le message de Julia pour les prochaines

générations

Grâce aux formations que l’organisation CIPCA dispense régulièrement, Julia a admis à quel point les cultures sur brûlis sont dangereuses. Les petits incendies risquent de devenir incontrôlables et de se transformer en grands feux de forêt. Grâce aux nouvelles méthodes agricoles, Julia a pu renoncer aux cultures sur brû lis. Équipée par CIPCA, elle est en outre devenue membre du corps de pompiers local. Julia est fière de faire partie de cette unité qui protège la forêt amazonienne, sa source de subsistance.

Partenaire de Caritas Suisse, CIPCA dispense aujourd’hui encore des conseils aux agricultrices et agriculteurs de Deslinde. La sexagénaire en est impres

sionnée. « Beaucoup d’organisations viennent et repartent. Mais CIPCA est restée. Ils sont là pour nous. Contraire ment au gouvernement. » Au fil des ans, une amitié s’est nouée entre Julia et les responsables de projet, bien au-delà des questions professionnelles.

La vie de Julia a changé, quand CIPCA lui a suggéré d’adopter d’autres mé thodes agricoles. « Aujourd’hui, je ne me contente plus de subvenir aux besoins de ma famille ; je peux même vendre

quelques produits », explique-t-elle. Elle a ainsi plus d’argent pour la nourriture et les consultations médicales. Elle au rait aimé que son mari puisse lui aussi profiter de ces changements. Forte de sa riche expérience, Julia Flores Guari a un message pour les prochaines généra tions : « Pour chaque arbre abattu, nous devons en planter un nouveau. Avec nos nouvelles connaissances, nous pourrons préserver la forêt tropicale. » (ll)

Point fort
« Pour chaque arbre abattu, nous devons en planter un nouveau »
Le collaborateur de l’organisation CIPCA, partenaire de Caritas, explique à Julia à quoi il faut faire particulièrement attention pour la culture du cacao.
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Julia Flores Guari transforme le cacao en pâte.

Efficace, compétente et moderne

« Très professionnelle, réactive et proche des gens », c’est ainsi que le nouveau directeur Peter Lack décrit Caritas Suisse. Mais Caritas doit aussi s’adapter aux nouveautés de notre époque et trouver les moyens d’agir dans un monde de plus en plus complexe.

Lorsque Peter Lack (54 ans) a pris ses fonctions de directeur de Caritas Suisse en avril dernier, il en savait déjà beaucoup sur l’organisation. Pourtant il a encore été impressionné et positivement surpris par le haut degré de motivation des collabo ratrices et collaborateurs et par l’extrême rapidité de la réaction à une catastrophe

en Suisse, la faim dans le monde, la ga rantie des revenus et la migration. À cela s’ajoute la justice climatique. Les habi tants des pays du Sud sont les plus affec tés par le changement climatique.»

mément d’importance. » Et d’ajouter que Caritas est une entreprise de solidarité caractérisée par son dynamisme. Lors de son premier voyage professionnel au Ta djikistan, Peter Lack a été impressionné par l’étroite collaboration entre les colla borateurs locaux et ceux du siège princi pal. « Malgré la distance géographique et culturelle, nous sommes très proches de nos bureaux répartis dans une vingtaine de pays. »

Le réseau international de Caritas est très précieux. « Il nous a énormément aidé à réagir très vite quand la guerre a éclaté en Ukraine », souligne Peter Lack. Et le réseau en Suisse compte aussi énor mément. Les seize Caritas régionales ne jouent pas seulement un rôle important dans l’hébergement des réfugiés ukrai niens, mais aussi dans la lutte menée avec Caritas Suisse contre la pauvreté croissante en Suisse. La crise du corona virus a mis en évidence le fait que de nom breuses personnes sont touchées par la pauvreté. Or, la hausse des prix actuelle vient encore aggraver la situation. « Par notre travail, nous améliorons durable ment les conditions de vie de très nom breuses personnes», déclare Peter Lack.

Gérer la complexité

humanitaire, en l’occurrence la guerre en Ukraine. « Les collaborateurs et col laboratrices de Caritas abattent beau coup de travail, souvent sous une forte pression, relève-t-il. Ils doivent chaque jour faire face à de nouveaux défis, ré soudre les problèmes qui se posent. Et ils le font dans le domaine de la pauvreté

Grande proximité dans le réseau Peter Lack a précédemment dirigé l’Al liance suisse des samaritains, une orga nisation de la Croix-Rouge suisse. Après des études de théologie, il a obtenu entre autres un diplôme post grade en gestion d’ONG. Depuis, il a été à la tête de di verses organisations. Il a maintenant pour tâche de conduire Caritas Suisse vers l’avenir. « Notre organisation jouit d’une grande expertise dans ses thématiques et nous sommes reconnus et respectés par nos partenaires. Bien sûr, nous dé pendons en partie de gros bailleurs de fonds tels que la DDC et de leurs straté gies. Mais le soutien de chaque donatrice et chaque donateur a pour nous énor

La transformation numérique est égale ment l’une des préoccupations du nou veau directeur. Pour pouvoir continuer d’agir à l’avenir, Caritas doit s’adapter à notre temps. « La numérisation va nous occuper encore pendant des années, es time-t-il. Elle nous aide à gérer des situa tions de plus en plus complexes, tout en facilitant notre communication et la col laboration au-delà des frontières. Nous pouvons ainsi faire front commun et opé rer un changement culturel. Les struc tures deviennent plus flexibles, elles sti mulent la créativité et la responsabilité des collaboratrices et collaborateurs. Et nous en avons besoin pour pouvoir lut ter efficacement contre la pauvreté. Je me réjouis d’accomplir une tâche intéres sante et variée au sein de cette organisa tion. Et surtout de pouvoir y apporter des changements positifs. » (lf)

Photo : Alexandra Wey Brennpunkt Solidaires
« Nous améliorons durablement les conditions de vie de très nombreuses personnes »
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Peter Lack est directeur de Caritas Suisse depuis le printemps dernier.

Les plus pauvres seront touchés de plein fouet

2023 sera une année difficile pour les personnes à faibles revenus en Suisse. Assu rance-maladie, prix de l’énergie, des denrées alimentaires : les coûts vont continuer de prendre l’ascenseur. Or les ménages modestes ressentent beaucoup plus fortement la hausse des prix que les ménages plus aisés. Caritas Suisse demande une extension des subsides à l’assurance-maladie et des aides rapides et directes.

Aujourd’hui, 722 000 personnes sont en situation de pauvreté en Suisse. Presque autant vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté. Toute augmentation des dé penses peut signifier pour elles le bas

nécessaires. « Ces personnes n’ont donc aucune marge de manœuvre financière pour faire face à des prix plus élevés », souligne Aline Masé, responsable du Ser vice de Politique sociale à Caritas Suisse.

léger le budget des familles. « Contrai rement au coronavirus, il s’agit ici d’une crise annoncée », explique Aline Masé. Caritas Suisse demande également une compensation adéquate du renchérisse ment pour les salaires et les prestations complémentaires, ainsi qu’une augmen tation du forfait pour l’entretien pour les bénéficiaires de l’aide sociale.

culement dans la pauvreté. Or l’inflation, principalement due à la hausse des prix de l’énergie et des carburants, est forte.

En 2023, les personnes les plus défa vorisées vont particulièrement en souf frir : les 20 % des ménages aux revenus les plus bas consacrent en effet la qua si-totalité de leurs revenus aux dépenses

Mesures contre une crise annoncée À cela s’ajoute la forte augmentation des primes d’assurance-maladie, en moyenne de 6,6 %, qui va encore davan tage mettre en difficulté les personnes proches du seuil de pauvreté. Caritas le dit : une extension des subsides à l’as surance-maladie est inévitable. Les mé nages à faibles revenus qui ne bénéficient pas encore de ces subsides, ou n’en bé néficient que partiellement, ont désor mais un besoin urgent de cette aide.

Il est impératif que les responsables politiques prennent des mesures pour al

Caritas Suisse souhaite enfin que des aides directes soient mises à la disposi tion de toutes les personnes se trouvant dans une situation de détresse aiguë, de manière simple et rapide. La pandémie a montré que les œuvres d’entraide pou vaient jouer un rôle important dans ce do maine, en complément des services éta tiques. (vm)

Caritas Suisse en est convaincue : une Suisse sans pauvreté est possible.

Signez notre Appel sur caritas.ch/appel

Photo : Conradin Frei
Suisse
Les factures seront de plus en plus élevées en 2023. Des mesures seront nécessaires pour aider les familles modestes.
Une extension des subsides à l’assurance-maladie est inévitable
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Agir dès maintenant !

Le nouveau droit successoral entre en vigueur en janvier 2023, avec d’impor tants changements pour les réserves hé réditaires. Nous vous recommandons de vérifier la validité de votre testament. Vous disposerez désormais d’une plus grande marge de manœuvre si vous sou haitez prendre en compte des personnes ou des organisations qui vous sont

chères. Notre guide du testament actua lisé contient les nouvelles dispositions et d’autres informations importantes. (lf)

Avec le code mod23, vous pouvez commander le guide du testament à un prix avantageux et sans frais de port : shop.caritas.ch.

Agenda

17 décembre 2022

Action « Un million d’étoiles » À partir de 16 h partout en Suisse Lieux et informations : unmilliondetoiles.ch

27 janvier 2023

Forum de Caritas Inégalités en Suisse Eventforum, Berne 9h30–16h30 Inscription : caritas.ch/forum-f ou 041 419 22 22

Prix Caritas, 16 juin 2023

Remise du prix au KKL, Lucerne

Renseignements et inscriptions par mail à event@caritas.ch ou par téléphone au 041 419 24 19

Almanach social 2023

Inégalités en Suisse

Depuis les années 1980, les inégalités augmentent à nouveau dans le monde. Cette évolution s’est accentuée, en Suisse également, avec la crise finan cière et la pandémie. Le déséquilibre des forces entre le capital et le travail s’accroît, sous les diktats du secteur fi nancier, ce qui rend le monde plus vul nérable aux crises. L’Organisation de coopération et de développement éco nomiques (OCDE) considère que cette évolution constitue une menace pour la stabilité des sociétés. Quelles sont les

dynamiques économiques, politiques et sociales qui favorisent les inégalités ? Et comment peut-on contrer cette évo lution ? Le nouvel Almanach social es quisse des réponses à ces questions. (lf)

Almanach social 2023

L’annuaire de Caritas sur la situation sociale en Suisse Prix : 36 francs.

Commander en ligne : shop.caritas.ch ou par mail à info@caritas.ch

Bon à savoir 14
Testament

La solidarité ne connaît pas de frontières. Lisa Hummel, juniore à youngCaritas, Reto Schefer, de youngCaritas (à gauche), avec deux participants, sur le chemin de l’Université d’été.

youngCaritas Suisse va en Italie

Pour la première fois, j’ai participé en septembre à l’Université d’été de youngCaritas. C’est avec plaisir que je partage ici mon expérience.

L’Université d’été de youngCaritas réu nit chaque année des jeunes engagés de toute l’Europe. Sous la devise « La solida rité ne connaît pas de frontières », ce tra vail en réseau motive les jeunes à s’enga ger pour une Europe équitable.

En train pour Venise Avec deux bénévoles, nous — deux col laborateurs de Caritas Suisse — formons l’équipe suisse. Le voyage en train vers Venise est long, mais l’impatience de la semaine à venir est plus grande encore. Des conversations animées et beaucoup de café nous permettent de passer le temps jusqu’à l’arrivée.

Lorsque nous arrivons au camp, nous sommes émerveillés : une magnifique plage de sable se trouve directement de vant la porte de notre logement. Et l’ar rivée de 40 participants au total, venus d’Allemagne, d’Autriche, de France, du Luxembourg et d’Italie, nous plonge dans une belle effervescence. C’est parti !

Une semaine instructive sur la crise climatique

Au cours des jours suivants, nous rece vons énormément d’informations pas sionnantes sur différents aspects de la crise climatique. Des spécialistes nous expliquent ce que le climat a à voir avec le racisme ou ce que signifie le terme de jus tice climatique. Inspirés par ces nouvelles connaissances, nous nous penchons sur des points interactifs du programme : nous faisons de l’art avec des déchets et allons en ville pour parler de l’histoire de Venise avec une guide locale. À la fin de la semaine, nous développons de nom breuses idées de projets que nous allons mettre en œuvre dans nos pays respec tifs. Un succès total ! Nous terminons la semaine avec des pizzas à la plage, re connaissants pour les nouvelles amitiés que nous avons nouées et nous réjouis sant déjà de l’année prochaine. Merci à youngCaritas pour cette Université d’été inoubliable !

Bénévoles au Camp fédéral scout

« J’ai été impressionnée par la manière dont les enfants et les jeunes se sont engagés dans des discussions sensibles au sein de nos ateliers, au milieu du Camp fédéral scout, un événement de grande ampleur. Plus de 600 enfants et jeunes ont participé à des ateliers de youngCaritas, sur le thème de la pauvreté en Suisse. Le jeu de société que nous avons inventé a été particulièrement bien apprécié par les participantes et participants. »

« La semaine où j’ai fait du bénévolat au Camp fédéral scout avec youngCaritas a confirmé ce que j’ai toujours apprécié : j’ai fait de belles rencontres et j’ai pu me forger des souvenirs pour la vie. Ce que j’ai trouvé particulièrement passionnant dans mon engagement, c’est de voir comment youngCaritas lutte contre la pauvreté de diverses manières et implique aussi les jeunes. »

Photo : DR
Lucia Messer, 26 ans Lea Frey, 28 ans
Ensemble 15

Non, ce n’est pas un sac d’école

Nos projets donnent accès à l’éducation, à un revenu et à l’eau, face à la crise climatique aussi.

Oui

caritas.ch/oui

à un monde sans pauvreté

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