Courbevoie, pas à pas

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Courbevoie pas à pas

Jadis simple village de pêcheurs et de viticulteurs, puis bastion industriel, Courbevoie s’est imposée dans la seconde moitié du XIXe siècle comme une ville moderne à la fois dynamique et attractive. Entre bords de Seine et audacieuses architectures de La Défense, la cité des Hauts-de-Seine, à quelques minutes seulement de Paris, séduit aujourd’hui par sa mosaïque de quartiers, sa politique environnementale et culturelle, et son cadre de vie prisé des familles. Cet ouvrage vous invite à une balade inattendue dans cette ville à l’atmosphère unique.

Courbevoie

Pas à pas

Hauts-de-Seine

Courbevoie pas à pas Hauts-de-Seine



pas Ă pas

Courbevoie

5

Sommaire chapitre 1

Un voyage dans le temps

7

chapitre 2

Un patrimoine remarquable

31

chapitre 3

Une mosaĂŻque de quartiers

59

chapitre 4

Une nature forte

79

chapitre 5

Une ville qui bouge

111


Au départ, une simple

« voie courbe »... « Curva via », soit la « voie courbe »... Selon les historiens, Courbevoie doit vraisemblablement son nom au tracé antique de la route de Normandie qui passait par le village en s’infléchissant fortement.

Difficile de l’imaginer aujourd’hui, mais Courbevoie n’est alors qu’un simple hameau établi sur la rive gauche de la Seine. Les sources historiques sont peu nombreuses sur cette époque. On sait cependant qu’au VIIIe siècle le village dépend de la puissante abbaye bénédictine de Saint-Wandrille, à quelques kilomètres de Rouen. La bourgade passe ensuite au XIIe siècle dans le giron de l’abbaye de Saint-Denis. Les moines installent d’ailleurs un premier bac en 1140 pour gagner l’autre rive de la Seine. Ce village médiéval, composé de simples ca­banes, vit du travail de la terre : les Courbevoisiens d’alors sont des paysans-vignerons ... et sans doute des pêcheurs de Seine.

Plan de l’Ouest parisien par Jean Boisseau, enlumineur, vers 1650. Etudes sur la ville et paroisse de Courbevoie, Abbé A.Piquemal, Paris, Honoré Champion éditeur - 1908.

Ils vivent dans l’actuel « Cœur de Ville » et dans le quartier de Bécon, sur les coteaux sablonneux, orientés au sud, dominant la Seine et ses abords marécageux. En 1248, les habitants achètent leur liberté économique (au prix de 1700 livres parisis), mais ils restent dépendants de la paroisse de Colombes jusqu’en 1787 – Courbevoie constitue sa première municipalité en 1790. On estime à 600 le nombre d’habitants au début du XVIIe siècle. La majorité d’entre eux sont regroupés autour d’une chapelle dédiée à Saint-Pierre-Saint-Paul, l’ancêtre de ­l’actuelle église située place ­Hérold. Les champs et les vignes occupent encore une grande partie du territoire.


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Château de Courbevoie. Lithographie aquarellée par François-Joseph Dupressoir et Charles Motte – XIXe siècle. Collection du musée du Domaine départemental de Sceaux.

Voie courbe, esprit droit droit »... ie courbe, esprit recta », soit « vo s en m via a sion du rv es « Cu tirée d’une expr Courbevoie est de e vis de re ux (86La célèb ain Antonin le Pie l’empereur rom s e siècle attribuée à II ant aux armoirie reur Hadrien. Qu pe m l’e de tif datent pas 161), fils adop voie –, elles ne blème de Courbe m l’e – lle Vi la it penser : de que l’on pourra rairement à ce nt co e, Ag ant en du Moy eil municipal av 1900 par le Cons en es té op ad é elles ont ét en 2013, pour s en 1999, puis ée ifi od m t en s moderne. d’être légèrem plus lisible et plu un graphisme à e dr on sp nt que rre co tente ­(rappela un pont, une s té en és pr re des Y sont voir p. 11) et le de garnison, vil e un t fu e ­Courbevoi la ville. istoire viticole de ns évoquant l’h grappes de raisi

Courbevoie en 1670. Le territoire est encore majoritairement agricole. Etudes sur la ville et paroisse de Courbevoie, Abbé A.Piquemal, Paris, Honoré Champion éditeur - 1908.


Et Henri IV

tomba dans la Seine... La « révélation » de Blaise Pascal

frôle la mort sophe et savant ilo ph le , 54 16 mbre : « les deux Un jour de nove t en carrosse alors qu’il étai , lly ui Ne pont de sur le pont s à l’endroit du frein aux dent le nt ire pr au, e lé l’e écipité dans chevaux de vo u et, s’étant pr fo erd ga de t in e se rompirent où il n’y avait po train de derrièr au t en ai ch ta les at ipice… », les laisses qui le bord du préc e demeura sur ss rro ca le e ns cette en sorte qu Pascal voit da é in extremis, uv Sa . ne oi mme an raconta un ch t considéré co événement es L’ . eu Di de t l : il serait à survie le Salu ent intellectue em in em ch n dans so ­déterminant jansénisme. conversion au sa ­l’origine de

C’est une anecdote entrée dans la « légende de Courbevoie ». Le 9 juin 1606, le roi Henri IV, accompagné de la reine Marie de ­Médicis, mais aussi du duc de Vendôme et de la princesse de Conti, emprunte à Courbevoie, au retour de la ­ré­si­dence royale de Saint-Germainen-Laye, le bac permettant de traverser la Seine pour rejoindre Paris.

­ rusquement, le carrosse royal B ­cha­vire, les chevaux étant déséquilibrés sur l’embarcation. « Nous l’écha­pasmes belle, hyer », aurait dit le roi, qui manqua de peu de se noyer ! Cet incident a au moins une conséquence positive pour ­Courbevoie et ses habitants : Sully, le célèbre surintendant des finances du roi, exige la création d’un pont à cet endroit. L’ouvrage sera achevé en 1611, par l’ingénieur Christophe Marie. Grâce à cette passerelle en poutres de chêne, Courbevoie devient dès lors un passage obligé pour les voyageurs et marchandises à destination ou en provenance de Paris depuis l’Ouest. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’un véritable pont en pierre sera élevé. Cet ouvrage, construit par l’ingénieur du roi, Jean-Rodolphe Perronnet, est l’ancêtre de l’actuel pont métallique de Neuilly, bâti en 1946.

L’ancêtre de l’actuel pont de Neuilly enjambant la Seine, représenté ci-dessus en 1773. En arrière-plan à gauche, la caserne des gardes suisses (B). Etudes sur la ville et paroisse de Courbevoie, Abbé A. Piquemal, Paris, Honoré Champion éditeur - 1908.


L’implantation d’une caserne de gardes suisses impulse un nouveau souffle à la ville au XVIIIe siècle.

11 Courbevoie

Un voyage dans le temps

Aquarelle de Grémion, XVIIIe siècle. Collection du musée du Domaine départemental de Sceaux.

Courbevoie devint

une ville de garnison Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, Courbevoie n’est qu’un village de quelques centaines d’habitants et un lieu de résidence secondaire pour une noblesse parisienne, qui, en mal d’air pur et d’espace, y édifie de vastes « maisons de campagne » - quelquefois même de véritables châteaux. Une petite trentaine de propriétaires se partagent le territoire. Bouleversement dans la ville en 1754, Courbevoie, tout comme Saint-Denis et Rueil, est choisie par décret royal de Louis XV, comme ville garnison pour les gardes suisses. Alors considérés comme « l’élite de l’élite », ils constituent le régiment d’infanterie qui, depuis Louis XI, protège personnellement les rois de France. Les soldats dorment dans un premier temps chez

Représentation d’un officier du régi­ ment des gardes suisses en « petit uniforme » - XVIIIe siècle. Bibliothèque nationale de France.

La caserne conservera un rôle militaire jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

l’habitant, avant qu’une caserne – la caserne Charras, comme on l’appellera ensuite – soit construite pour les héberger, à l’emplacement de l’actuel marché Charras. Le bâtiment militaire donne un incontestable nouveau souffle à la ville qui double bientôt sa population. Dans le sillage des troupes, commerçants, artisans, cafetiers, nombre de blanchisseurs (pour l’entretien des uniformes) s’y implantent, notamment sur les bords de Seine.

Courbevoie s’urbanise peu à peu : des rues aménagées remplacent les vieux sentiers et chemins de terre sinueux. Les registres des impôts indiquent en 1789 la présence à Courbevoie de trente-huit vignerons, treize cabaretiers, quatorze blanchisseurs, deux charcutiers et un pâtissier. Une vraie petite ville se dessine. Les gardes suisses seront remplacés en 1804 par les soldats de la garde impériale de Napoléon.



Se promener dans les rues de Courbevoie, c’est découvrir un étonnant musée à ciel ouvert de l’architecture du XVIIIe siècle à nos jours. Loin de l’image « grise » des banlieues parisiennes, Courbevoie présente au contraire un nombre fascinant de pépites architecturales encore méconnues, mais particulièrement bien restaurées, dont l’éclectisme témoigne de la riche histoire de la ville.

Courbevoie

Un patrimoine remarquable

Un patrimoine remarquable

31


La salle des

mariages

Au premier étage de l’« ancienne mairie », la salle des mariages, classée au titre des monuments historiques, présente un décor ­extrêmement raffiné.

Peut-on rêver plus beau cadre pour se dire « oui » ? La salle des mariages de « l’ancienne mairie », construite entre 1855 et 1858, par l’architecte Paul-Eugène Lequeux, est digne des plus beaux décors de films historiques. Longue de 18,50 mètres, large de 14,20 mètres, cette vaste salle de réception, éclairée par neuf fenêtres, mérite absolument le coup d’œil pour sa décoration d’un extrême raffinement,

Au-dessus de la cheminée de la salle des mariages, un buste de femme couronnée d’épis en bronze. Une copie de la sculpture La Patrie de Jean-Baptiste Carpeaux.

presque intimidante ! La pièce subjugue par ses peintures, aux murs et au plafond, signées Alexandre Séon (1855-1917), un disciple du célèbre Puvis de Chavannes.

apaisantes et empreintes de symbolisme, mettant principalement en avant des figures féminines : L’Aïeule, La Mère, La Femme, La FIlle, etc.

Ces œuvres ont été présentées lors de l’Exposition universelle de Paris, en 1889 – où elles obtinrent la médaille d’argent – avant d’être fixées dans la salle. Colorées, les peintures sont particulièrement

Levez les yeux pour admirer les peintures du plafond, divisé en quatre compartiments illustrant cha­cune des saisons. Si vous êtes attentifs, vous apercevrez à chaque angle le « C » de ­Courbevoie représenté. Vous ne pourrez éga­ le­ment manquer, à droite de l’entrée, une vaste cheminée de style Renaissance, surmontée d’un médaillon représentant une femme : il s’agit d’une copie de La Patrie, du sculpteur Jean-Baptise Carpeaux (l’original, en plâtre, se trouve dans la salle du Conseil muni­cipal). ­Notons également que sur le palier de la salle des mariages, quatre peintures monumentales de René Billotte (1846-1915) offrent de belles représentations mélancoliques de la banlieue parisienne.

La sculpture en bronze La Toilette d’Emile Morlaix, située dans le hall de l’« ancienne mairie », a obtenu la médaille d’or au Salon des Artistes français en 1982.

L’ « ancienne mairie », un classique à revisiter C’est sans aucun doute l’un des plus beaux bâtiments du Cœur de Ville. L’ « ancienne mairie », comme on l’appelle aujourd’hui, est le bâtiment qui jouxte sur sa gauche l’actuel Hôtel de ville, construit en 1983, pour pouvoir accueillir de manière plus fonctionnelle les services de la Ville. De style classique, le monument de pierre blanche a été édifié au milieu du XIXe siècle par Paul-Eugène Lequeux, un architecte émule de Baltard, pour remplacer une mairie devenue trop petite située place Hérold. Un brin sévère, afin d’affirmer « l’austérité de l’autorité ­publique », la façade est scandée de colonnes doriques et surmontée d’un fronton sculpté de deux bas-reliefs, avec d’un côté une allégorie de la loi et de l’autre, celle de la justice.


Courbevoie

Un patrimoine remarquable

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L’Automne du peintre symboliste Alexandre Séon, qui revendique le culte de la beauté.

Le plafond de la salle des mariages présente un ensemble de quatre toiles consacré aux saisons du peintre Alexandre Séon, qui s’illustre par son sens de la monumentalité.


ils  témoignent


Ce couple de créateurs et restaurateurs d’art courbevoisiens, appelé sur les chantiers du monde entier, fait partie des équipes qui ont œuvré à la résurrection du Pavillon des Indes. En s’installant à Courbevoie il y a une

qui a été employée. J’ai étudié dans

stores, des voilages... Or, il y avait

dizaine d’années, Stéphanie et Cyril

nos ateliers des prélèvements issus

très peu de documentation hormis

de Ricou sont tout de suite tombés

des pièces originales du pavillon, via

quelques vieilles photographies indé-

sous le charme du Pavillon des Indes,

des spectromètres, des microscopes,

chiffrables... Dans ces cas-là, il faut

vestige de l’Exposition universelle

et par expérience, j’ai compris que

effectuer quasiment un travail d’ar-

de 1878. « Il y avait quelque chose

la peinture était de l’hématite, un

chéologue, en étudiant les vestiges

de terriblement romantique et d’at-

ocre rouge très brut... Je pense qu’il

existants - un piton par-ci, un mor-

tachant

architecture

est probable que le pavillon ait été

ceau de ferraille par-là. C’est formi-

éphémère, à l’abandon, qui servait

construit – du moins en partie – en

dable de le voir debout aujourd’hui »,

de réserve aux jardiniers... On avait

Inde : certains pigments sont très

conclut ­Stéphanie de Ricou. « Ce fut

alors peur que le pavillon s’effondre

proches de ceux utilisés sur le Palais

pour nous un chantier très ludique,

littéralement, mais la mairie avait

de Lahore, dans le Nord du pays. »

par rapport aux sites plus consé-

dans

cette

déjà prévu, heureusement, de le faire

quents sur lesquels on a l’habitude de

renaître de ses cendres », souligne

Stéphanie et Cyril de Ricou se sont

travailler, tels que les ambassades,

Stéphanie de Ricou.

chargés de la peinture du pavillon,

les églises ou les hôtels particuliers...

mais bien plus : les restaurateurs ont

Nous sommes heureux de constater

Restaurateurs et créateurs d’art re-

notamment rendu tout leur éclat aux

qu’il a été adopté par les habitants

nommés, appelés pour travailler sur

bulbes en les redorant. « Nous avons

comme faisant partie de l’identité de

des chantiers dans le monde entier,

également restauré des carreaux de

la Ville, mais aussi par de jeunes ar-

les « de Ricou », comme on les ap-

faïence peinte et ornementée (si-

tistes qui s’y épanouissent.... »

pelle, ont fait partie des équipes qui

tués sous la corniche), doré une par-

ont redonné tout son lustre à cette

tie des serrures anciennes, retouché

archi­tecture singulière. « C’est un

les encadrements des miroirs des

travail scientifique de longue ha-

salons... » Les « petits

leine, stimulant, commente de son

dit Stéphanie, les ont particulière-

Les bulbes ont retrouvé leur lustre, les marqueteries leur finesse, le bois d’origine a été en

côté Cyril de Ricou, avec son ap-

ment passionnés : « il s’agissait, par

grande partie sauvé et repeint... Le travail des architectes chargés de la restauration du pavil-

proche de technicien et de chimiste.

exemple, de redessiner les rideaux du

Il faut analyser le bâtiment, retrouver

pavillon ! Pour recréer le système, il

une partie de la technique ancienne

fallait comprendre le mécanisme des

travaux »,

Une restauration exemplaire lon a consisté à rendre cette structure pérenne tout en respectant son architecture. Pour sa réhabilitation minutieuse et respectueuse du monument, la Ville de Courbevoie a reçu en décembre 2014 le prestigieux prix régional des « Rubans du Patrimoine », un prix récompensant les communes ayant entrepris une excellente mise en valeur de leurs beautés patrimoniales.

« Nous sommes heureux de constater que le Pavillon des Indes a été adopté par les habitants et par de jeunes artistes qui s’y épanouissent. »

Courbevoie

créateurs et restaurateurs d’art

Un patrimoine remarquable

Stéphanie et Cyril de Ricou

43



Cœur de Ville, Bécon, Gambetta, Faubourg-de-l’Arche... Courbevoie se compose de quatre quartiers bien distincts. Quatre quartiers offrant une multitude d’ambiances et une mosaïque de paysages qui font d’elle un lieu de résidence et de vie apprécié et convoité.

Courbevoie

Une mosaïque de quartiers

Une mosaïque de quartiers

59


La Défense,

poumon économique

Palais du Louvre, Champs-Élysées, Arc-de-Triomphe... Le grand parvis de La Défense s’insère avec majesté dans l’axe historique parisien.

Ses tours gigantesques et son côté avant-gardiste peuvent surprendre au premier abord, mais La Défense est aussi un quartier vivant, riche de quelque 25  000 habitants. Des com­merces, des associations, des mani­festations culturelles... La vie du quartier y est intense.

L’aménagement du boulevard ­cir­ culaire, inscrit dans le Plan de Renouveau de La Défense, en­visage de rendre encore plus humain cet espace architectural hors normes, en favorisant la mixité des usages sur ses abords. Il s’agit, notam­ment, de transformer ce boulevard

a­ utoroutier en véritable axe de circulation urbain. De nouvelles liaisons (ascenseurs, ­accès PMR…) seront créées entre la dalle et Courbevoie, et de nou­veaux amé­ nagements permettront de ren­­dre plus vivant le pied des tours.


Courbevoie Une mosa誰que de quartiers

73


Le quartier Gambetta s’étire aux pieds des tours de La Défense.

Gambetta,

un quartier en évolution

Riche de plus de 15 000 habitants, le quartier Gambetta doit son nom à l’avenue rectiligne qui relie la place de La Défense au Cœur de Ville. Ce long cours – l’un des axes majeurs de la ville – a été ouvert en 1757 au moment de la construction de la ­caserne des gardes suisses (voir p.11). Populaire, le quartier accueillait au début du XXe siècle deux fois par semaine un grand marché en plein air, où plus d’une centaine de marchands ambulants se retrouvaient. Gambetta offre aujourd’hui une grande variété architecturale, des gratte-ciel tels que la tour Eqho, haute de 140 mètres, aux immeubles en brique à taille humaine. Jalonné de restaurants, cafés et commerces, ce quartier, qui mêle bureaux et habitats, est agrémenté de plusieurs espaces verts propices à la détente tel que le parc Diderot, réaménagé, ou le parc Freudenstadt. Ce quartier fait l’objet d’une vaste réflexion ­urbaine afin d’être plus attractif pour les piétons et les cyclistes, notamment grâce à ses liaisons avec le ­parvis de La Défense.

La rue Segoffin, dans le quartier Gambetta, offre une diversité architecturale entre maisons individuelles, immeubles en briques et tours modernes.


Courbevoie Une mosa誰que de quartiers

75


ils  témoignent


Restauré, le Pavillon des Indes, situé dans le parc de Bécon, est aujourd’hui une résidence d’artiste, réalisée en partenariat avec l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA). Tous les dixhuit mois, un jeune artiste, sélectionné par un jury, y est invité en résidence.

Sarah Derat, jeune sculptrice contem-

de l’Exposition universelle de 1878,

poraine, a été la première artiste à in-

­ ispose d’une atmosphère, d’une hisd

vestir les lieux : dix-huit mois d’une

toire, qui a évidemment eu une in-

période de création intense !

fluence sur mon travail, durant ces dix-huit mois. En tant qu’artiste, com-

« J’avais l’habitude de travailler dans

ment ne pas être interpellée par les

des entrepôts, des fonderies ou des

fines marqueteries du pavillon, par son

« white cubes », ces décors vierges

côté orientalisant... mais aussi par les

pour la création... Alors, travailler,

artistes qui m’ont précédée ici. Un ta-

mais aussi vivre, dans ce lieu chargé

bleau – Vers la Foi – exposé au musée

­d’histoire, à l’architecture si singulière,

Roybet Fould, juste à côté du pavillon,

a évidemment été une expérience très

m’a beaucoup marquée. Le pavillon est

particulière », explique l’artiste de

une sorte de bulle propice à la création.

trente ans, dont c’était la première ex-

On y trouve une acoustique singulière,

périence de résidence artistique. ­

une solitude et, en même temps, on est scruté, car le pavillon attire beaucoup

« Surtout, je viens d’une ville de la

le regard des curieux ! Ici, dans ce vaste

banlieue parisienne où il n’y a pas vrai-

atelier, j’ai pu pour la première fois

ment, contrairement à Courbevoie,

réellement travailler sur des œuvres

de patrimoine. Le pavillon, vestige

plus monumentales... »

« Le pavillon est une sorte de bulle propice à la création. »

Courbevoie

artiste en résidence - « Une parenthèse enchantée »

une ville qui bouge

Sarah Derat

127


Une ville si proche

de Paris

Si Courbevoie attire tant les en­tre­ prises, c’est aussi du fait de sa situation stratégique, à 10 minutes de Paris et des Champs-Élysées. Plus de 257  000 usagers des transports en commun tran­sitent chaque jour par La Défense. Depuis 2012, la ligne de tramway T2 relie Courbevoie à la Porte de Versailles en 30 minutes. La proximité avec les sites stratégiques de la région parisienne devrait s’accroître en­ core dans les années à venir autour

du hub Cœur Transport de La­­ Dé­fense. La ligne 15 du Grand Paris Express, qui sera mise en service en 2027, reliera La Défense aux aéroports du Bourget et de RoissyCharles-de-Gaulle en seulement 35 minutes. Cette ligne permettra la modernisation de la gare de Bécon-les-Bruyères à Courbevoie, qui deviendra une des gares du Grand Paris, et celle de La Défense sous le centre com­mercial des Quatre-Temps. Enfin, dès 2020, la

Courbevoie-Porte de Versailles : une liaison directe en tramway de 30 minutes.

ligne du RER E sera prolongée vers Mantes-la-Jolie et permettra la création d’une gare sous le CNIT, reliant ainsi rapide­ment La Défense à la gare du Nord. Il ne faudra plus que 11 minutes pour être connecté, depuis Courbevoie, au réseau­­ fer­roviaire nord-européen. Cette ­nou­­velle liaison directe de­vrait bé­ né­ficier à 620 000 voyageurs.


Courbevoie une ville qui bouge

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Courbevoie pas à pas

Jadis simple village de pêcheurs et de viticulteurs, puis bastion industriel, Courbevoie s’est imposée dans la seconde moitié du XIXe siècle comme une ville moderne à la fois dynamique et attractive. Entre bords de Seine et audacieuses architectures de La Défense, la cité des Hauts-de-Seine, à quelques minutes seulement de Paris, séduit aujourd’hui par sa mosaïque de quartiers, sa politique environnementale et culturelle, et son cadre de vie prisé des familles. Cet ouvrage vous invite à une balade inattendue dans cette ville à l’atmosphère unique.

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