Illhaeusern Images d’hier et reflets d’aujourd’hui ®
Illhaeusern
Images d’hier et reflets d’aujourd’hui
sommaire Chap. I Quelques repères historiques > Illhaeusern > Le
p. 6
au f il du temps
village pendant la Seconde Guerre mondiale
> Habitations
de fortune : les baraques
> L’après-guerre > Les
et la reconstruction
Chap. VI La vie scolaire > Les
bâtiments scolaires
> Les
photos de classes
> Les
activités diverses
> Les
fêtes
p. 130
années 1980 à 2000
> Des
Chap. VII La vie religieuse
ponts indispensables à la vie quotidienne
p. 152
> Les
Chap. II S ervice militaire et cérémonies commémoratives > Plusieurs
et service militaire
monuments commémoratifs
> Diverses > Les
commémorations de 1945 à nos jours
anciens combattants
Chap. III Les activités au village > Les
pêche et la batellerie
> La
chasse
> Le
moulin du Ried - moulin Herzog
> Les
commerces, entreprises et services
> Les
restaurants et hôtels
> Les
curés de la paroisse
> Les
religieux originaires du village
> Les
religieuses originaires du village
> Les
servants de messe
> Les
célébrations religieuses
> Diverses > La
p. 52
activités agricoles
> La
> Le
p. 30
générations d’Illhousiens militaires
> Conscription > Les
grandes étapes historiques de la paroisse catholique
Crédit Mutuel
paroisse protestante d’Illhaeusern
Chap. VIII Les associations et les activités culturelles > La
kilbe et les fêtes champêtres
> La
fête de la friture
> Le
groupe folklorique
> La
chorale Sainte-Cécile
> La
comédie Illhousienne
> La
fête des bateliers
> Les
Chap. IV La vie communale > L’administration > Les
municipale
travaux communaux
> Des > Le
visiteurs illustres et des remises de décorations
jumelage Illhaeusern - Collonges-au-Mont-d’Or
> Les
sapeurs-pompiers
> Des
évènements naturels exceptionnels
Chap. V Portraits de famille > Visages
d’Illhousiens
> Mariages
et noces d’or
> Rencontres > Quelques
4
p. 90
de classes d’âge
grands anniversaires
> Repas
des anciens
> Loisirs
et jeux d’enfants
p. 114
fêtes et célébrations
associations sportives
> L’étang
de pêche La Grenouillère
> Les
Amis des Fleurs
> L’Ill
aux Enfants
> Les
Fleurs de l’Ill
p. 184
Avant propos
L
e travail de mémoire, que nous avons entrepris depuis le mois de juillet 2011, est arrivé à son terme et a abouti au livre intitulé “Images d’hier et reflets d’aujourd’hui”.
Nous sommes heureux de vous présenter cet ouvrage, témoignage de notre patrimoine. Ce livre nous fait découvrir une rétrospective minutieusement reconstituée et renseignée allant de la vie d’autrefois à l’époque actuelle. Il permet de nous remémorer le mode de vie de nos aïeux, leurs joies, leurs peines et les faits marquants de l’histoire de notre commune. Il met en lumière, à travers des anecdotes et des témoignages personnels, les qualités humaines des Illhousiens, les aspects de la vie quotidienne et surtout l’évolution de la cité au fil du temps. Une œuvre émouvante qui relate de bons souvenirs, mais aussi de douloureux événements. Dès son lancement en 2011, le projet trouve un écho favorable auprès de la population. Dans la foulée, à l’instigation de la municipalité, un groupe de bénévoles passionnés d’histoire locale, s’est chargé de collecter, de choisir, d’identifier les photos, de rédiger les textes et les légendes. Ce livre est le fruit du travail d’une équipe, qui pendant des heures, a examiné les documents collectés. Nous avons disposé de plus de quatre mille images et avons dû nous soumettre à un choix difficile afin de respecter le souhait éditorial du nombre de pages. C’est à contrecœur que nous avons dû renoncer à de nombreuses illustrations et sommes conscients que bien des événements n’ont pu être évoqués tant la vie du village est dense et diversifiée ; nous avons pourtant par petites touches, fait entrevoir bien des aspects de l’originalité de notre bourgade si attachante. Ce projet ambitieux a pu aboutir grâce au soutien de la municipalité et à la collaboration des nombreuses personnes qui nous ont confié leurs photos. À tous, nous exprimons nos chaleureux remerciements. Nous espérons avoir répondu aux attentes des uns et des autres. Le comité de rédaction.
Le comité de rédaction. De g. à dr. : Jean-Paul Sibille, Paul Walké, Auguste Schlewitz, Aline Jehl, Hubert Meyer et Jean-Paul Meinrad.
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I
Quelques repères historiques
Illhaeusern au fil du temps
L
e village d’Illhaeusern a été créé à la fin du XVe siècle. Les pêcheurs et les bateliers de Guémar, réunis en une seule corporation, sont venus s’installer sur les bords de l’Ill. La première mention écrite de la localité se trouve dans un document de 1482 dans lequel un groupe de maisons est spécifié comme étant “zu den huseren an der Yllen gelegen”. La dénomination n’est pas encore officielle. Mais très rapidement, dès le milieu du XVIe siècle, le nom de Illhisere s’impose pour dénommer les habitants de cet endroit situé au confluent de l’Ill et de la Fecht.
L’orthographe du nom du village dans les documents anciens > zu den huseren an der Yllen gelegen (1482) > zu den husern (1500) > zu den Hüsern an der Yllen gelegen (1509) > heuseren brucken (1530) > zu Illheüsern (1553) > Illheusern (1569) > zoller zu Illheüsern (1595) > Illhisseren (1675) > Illhiseren (1755) > Illheyseren (1770)
Il y a 2 500 ans… À l’est d’Illhaeusern, le lieu-dit Niedere Eilache, recèle des vestiges archéologiques confirmant l’occupation humaine à l’époque protohistorique et gallo-romaine qui commence aux alentours de l’an 500 avant notre ère jusqu’au IIe siècle. Outre de la céramique, il faut signaler la découverte de trois monnaies gauloises datées du I er siècle av. J.-C. : un potin Séquane, Leuque et Reme. On notera également la découver te d’une broche en bronze appelée fibule à timbale datée du Hallstatt Final (550-475 av. J.-C.). Un peu plus loin, à l’extrémité sud-est, à cheval entre Illhaeusern et Grussenheim, se situe une villa galloromaine dite la Nachweide-Seirath. Il s’agit d’une vaste exploitation agricole s’étendant sur une vingtaine d’hectares, avec des habitations et des dépendances agricoles. Les recherches ont révélé la présence d’une mosaïque.
Les données géographiques > Altitude : 176 m > Superficie du ban en 1831 : 1046 ha dont 34 ha appartenant à la commune > Cadastre établi en 1831, comprenant 1 796 parcelles > Latitude : 48.184 degrés Nord > Longitude : 7.435 degrés Est
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Illhaeusern
Images d’hier et reflets d’aujourd’hui
Quelques lieux-dits figurant au cadastre Loechermatten, Waeldele, Neuwald, Kutschenwasen, Mittel Klotz, Illhaeuserner Ried, Schreibermatt, Guemarer Ried, Rappoltsweiler Ried, Erlen, Riedmuehle, Ohnenheimer Ried, Elsenheimer Ried, Bruehly, Grussenheimer Ried, Niedere Eilache, Hundsruecken, Hassen, Riedbrunnen, Strueth, Eilache, Wechselmatt, Zwischenwasser, Linden ueber die Aecker, Linden auf dem Bruehl, Linden, Rathsamhauser Matt, Im Neuland, Sebsen, Post, Im Franken Wasen, Friesen…
Fibule à timbale.
Potin séquane (revers).
À l’époque romaine Le site du village ne semble pas avoir été occupé. Pourtant une voie romaine transversale, venant de la voie le long des collines sous-vosgiennes passait par Guémar et reliait celle qui longeait le Rhin (dont une partie est encore visible entre Elsenheim et Marckolsheim). Cette voie passait approximativement sur l’emplacement de l’actuelle route départementale.
À l’époque médiévale Vers 1300, il est clairement fait mention d’un pont suspendu sur l’Ill , eine schwebende Brucke. En 1393, l’existence d’un péage est signalée sur l’Ill, “ein zoll zu gemer an der illen”. Mais aucune allusion à des habitations n’est faite à cet endroit. Pourtant une activité économique intense existe près de l’Ill. Le territoire est géré par les seigneurs de Ribeaupierre.
À partir du XVe siècle Le village prit forme. Illhaeusern faisait de tout temps partie de la seigneurie de Ribeaupierre et du baillia ge de Guémar. Les habitants du village étaient des bourgeois de la ville de Guémar jusqu’à la Révolution française. Le port d’Illhaeusern se développa à partir de la mise en place du péage à la fin du XIV e siècle. Le seigneur, par l’intermédiaire d’un péager, lève les droits de péage sur l’Ill. Il réglemente très précisément le travail des bateliers et des pêcheurs regroupés dans une tribu. Le seigneur fait construire une métairie, Melkerhof , à Illhisere, dont la gestion est confiée à un métayer. Cet établissement est cité dans les archives dès 1568. Les membres de cet établissement, ceux du péage et ceux de la tribu des pêcheurs et des bateliers formeront le premier noyau des habitants établis près du confluent de la Fecht et de l’Ill. La lettre du curé de Guémar, Jean Lefebvre, à Radius, conseiller de la seigneurie, datée du 3 février 1788,
Potin séquane (avers).
Anecdote
“
Le vieux comte Eberhard de Ribeaupierre mourut en pleine guerre de Trente Ans, le 17 août 1637, dans son hôtel de Strasbourg, où il était venu se réfugier. On transporta alors son cercueil par bateau jusqu’à Illhaeusern, puis en voiture jusqu’à Ribeauvillé…”
résume bien la situation d’Illhaeusern à la veille de la Révolution française. En voici un extrait : “Illheussern, qui n’était composé, il y a soixante-dix ans, que d’un très petit nombre d’habitations, s’est tellement peuplé depuis que l’on y compte à ce moment soixante-trois familles dont huit calvinistes dont la principale est celle de Farny, anciens fermiers du seigneur. Parmi les catholiques, il y en a sept plus anciennes qui sont des notables du lieu. À un quart de lieue se trouve la Riethmühl, une emphytéose seigneuriale, possédée par un calviniste, ainsi que les deux parcs de Guémar et
Légende Une légende qui se situe à Illhaeusern a été relevée par Friedrich Ehrmann : “Entre Elsenheim et Illhäusern, sur le pont de la Croix ou de la Rivière, chemine un berger fantôme avec son troupeau et son chien noir. Un paysan, qui voulait franchir le pont un soir vers onze heures, le trouva barré par un enclos où se trouvait le troupeau. Il attendit tranquillement son départ et, lorsque minuit sonna à Elsenheim, moutons, chiens et berger disparurent soudain et le passage fut libre.” Publiée dans Alsatia, 1854-1855, p. 210.
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Illhaeusern
Images d’hier et reflets d’aujourd’hui de Ribeauvillé dans le Gemeind Rieth qui dépendent de la paroisse de Guémar. Il n’y a jamais eu de juifs ni de luthériens à Illhaeusern. Le curé de Guémar est le propre curé des calvinistes pour le baptême, le mariage et la sépulture parce qu’ils n’ont aucun exercice de religion. Ils vont à la Cène à Sainte-Marie et fréquentent les prêches indifféremment à Ostheim ou Ribeauvillé. Deux portes à Guémar : celle du Ladhof ou port de Guémar, là où les bateliers chargeaient ou déchargeaient. La porte appelée Oberthor ou Fischerthor a été murée depuis que la tribu des bateliers s’est retirée à Illhaeusern.
Illhaeusern n’a pas de ban. La seigneurie a distribué, à quelques particuliers, des portions de la Gemein Mark pour cultiver. Une petite chapelle à Illhaeusern où les habitants se font desservir les dimanches et fêtes ordinaires à leurs frais par un augustin de Ribeauvillé avec l’accord du curé, sinon ils sont obligés de se rendre à Guémar. La seigneurie indique chaque année le Schwörtag, en mai,…”
Carte de Cassini : carte n°163 imprimée en 1761.
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Quelques repères historiques
4
Plan de 1785 :
3
2
1 Tracé de l’ancien cours
de l’Ill.
2 Tracé du nouveau cours
de l’Ill creusé en 1755, confluent de l’Ill et de la Fecht. 3 B ras de décharge du Bennwasser. Près du pont de l’Ill est indiqué l’emplacement du port. 4 Tracé du vieux canal de décharge de la Fecht.
1
© Archives départementales du Haut-Rhin.
Quelques noms de prévôts, de maires et de comptables d’Illhaeusern avant 1789 Schultheiss ou prévôt : > Weit Baas (1607) > Christophe Weiss (1700, 1708) > Paul Muller (1707)
> Hans Michel Schultz (1709) > Johannes Gander (1707-1727)
> Joannes Muller (1728-1761) > Jean Beudon (1762-1787)
Burgermeister ou maire : Au XVIIIe siècle, cette fonction était occupée chaque année par une autre personne nommée par l’administration seigneuriale. Voici, à titre d’exemple, quelques noms recensés dans les archives de l’époque : > Clemens Uhl (1789) > Antoine Uhl (1788) > Jacob Reist (1787) > Frantz Heyberger (1786) > Johann Georg Farny (1785) > Johannes Muller (1784) > Clemens Dorps (1783)
> Frantz Meyer (1782) > Johannes Carlen (1781) > Antoine Muller (1780) > Johannes Heyberger (1779) > Frantz Hirn (1778) > Andreas Uhl (1777) > Jacob Maurer (1776)
> Michael Muller (1775) > Georg Muller (1774) > Johannes Wagner (1773) > Johannes Meyer (1772) > Andreas Ostwaldt (1771) > Johann Jacob Mertz (1770)
Heimburger, Rechnungsführer, comptable d’Illhaeusern : > Johann Georg Muller (1708) > Antoni Humard (1710-1713) > Bernardt Weiss (1720) > Ambroy Schneyder (1720 -1721) > Hans Michael Schneyder (1721-1722)
> Johannes Muller (1723) > Ignaty Knecht (1725) > Johannes Franck (1727) > Jacob Kayser (1728) > Paul Bootz (1729)
> Carl Bach (1730) > Johanna Georg Hueber (1731)
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Illhaeusern
Images d’hier et reflets d’aujourd’hui
Surnoms des habitants Autrefois, les habitants du village étaient appelés les “Mainzer ”. Les bateliers du village faisaient souvent le trajet ErsteinIllhaeusern (aller-retour) et le halage des bateaux venant de Mayence (Mainz). Illhaeusern était ainsi un relais de la navigation où l’on changeait les chevaux de halage. Le relais précédant Illhaeusern était Erstein, et le suivant le Ladhof de Colmar, point terminus de la navigation sur l’Ill. Lienhart Leser, Surnoms et sobriquets des villes et villages d’Alsace, 2009.
Plus récemment, on entend parfois le surnom de “cul dans l’eau”, d’Wasserarsch. Aquarelle de François Walter de 1785. Un bateau à fond plat, chargé de tonneaux, passe au péage de l’Ill à Illhaeusern. Derrière des maisons, dont certaines sont couvertes d’un toit de chaume, émergent un mât de cocagne et le clocher de la chapelle construite à partir de 1728. Celle-ci sera remplacée par une nouvelle église en 1863. Original au Cabinet des Estampes à Strasbourg.
Illhaeusern devient
progressivement une commune à part entière après 1789… Jusqu’à la Révolution française, Illhaeusern dépendait entièrement de Guémar. Pourtant un prévôt était nommé par les Ribeaupierre et résidait à Illhaeusern. Il était chargé de contrôler les activités du lieu et de récolter les impôts dus à la seigneurie. La communauté d’Illhaeusern n’avait pas de bien propre ; il n’y avait pas de paroisse spécifique pour le village. Une première étape sera franchie et préparera l’autonomie du village au moment de la Révolution française. Le 14 décembre 1789, la Constituante décréta les statuts de nouvelles institutions ; elle crée les communes et définit le rôle du maire et du conseil municipal. Illhaeusern obtint le statut de municipalité avec à sa tête un maire assisté d’un conseil ; cette division était purement administrative et politique puisque le village ne possédait ni ban, ni revenus propres. Cette création compliqua la situation d’Illhaeusern qui, séparé administrativement de Guémar, est rattaché au moment de la création des départements (décret du 4 mars 1790) au Bas-Rhin, district de Benfeld et canton de Marckolsheim jusqu’en 1795. Le village payait ainsi des contributions au Bas-Rhin, mais aussi au Haut-Rhin, puisque dépendant encore de Guémar. En 1795, le village rejoint le Haut-Rhin et dépendra jusqu’en 1802 du canton de Riquewihr. Finalement en 1802, la commune intègre définitivement le canton de Ribeauvillé. 10
Une ordonnance, signée par le roi Louis-Philippe en date du 18 mai 1833, accorde l’entière autonomie à la commune. Elle concède au village un ban et décrit les limites de sa propriété. Par la suite, la commune réclamera une part du parta ge de la Gemeinmark qui avait eu lieu en 1805 entre les sept communes. Il en résulte des années de procédure qui aboutiront, en 1845, à un accroissement de son ban et une nouvelle délimitation communale. Ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle que le développement de la commune débutera et se poursuivra au XXe siècle.
La rue du Rittweg rappelle la Gemeinmark, la marche commune
Issue vraisemblablement d’une propriété carolingienne, la Marche Commune, gérée par les ducs de Lorraine jusqu’au XIVe siècle, passa alors sous la jurisprudence des seigneurs de Ribeaupierre. Cette vaste zone de prairies et forêts, de plus de 931 ha, est sillonnée de cours d’eau et très souvent inondée, suite aux intempéries ou par les remontées de la nappe phréatique. Elle est située dans la basse plaine de l’Ill ou Rieth, et a appartenu en indivision à sept communes qui sont : Bergheim, Elsenheim, Guémar, Ohnenheim, Orschwiller, Ribeauvillé et Saint-Hippolyte. La constitution de la Marche sera définitivement fixée par le règlement en dix points du 23 mai 1580 où sont
Quelques repères historiques
précisées les conditions de nomination de deux repré sentants, Markmeister, pour chaque localité, de gardes champêtres, l’obligation d’entretien des ponts et digues, les coupes de bois et la pâture des bêtes. Régulièrement les Markmeister sillonnaient la Marche et dressaient des procès-verbaux. Chaque année à Illhaeusern, le seigneur de Ribeaupierre réunissait les représentants, jugeait les différends constatés et assistait à la prestation de serment des pâtres. Tous les sept ans, les copropriétaires chevauchaient la Gemeinmark afin de vérifier les bornages. La rue du Rittweg à Illhaeusern, était le lieu de départ des différentes chevauchées. À la demande de Ribeauvillé, les pâturages de la Marche ont été partagés à parts égales, entre les sept communes en 1805. La part de la Gemeinmark restée indivise fit l’objet d’une répartition définitive, par feux (foyers), entre les sept communes en 1835. Cependant un différend opposa Guémar et Illhaeusern en 1831 ; Illhaeusern demanda un partage des terres et des biens de Guémar, au prorata du nombre de feux (soit la proportion d’un tiers, deux tiers). Étant donné qu’Illhaeusern a été une localité indépendante dès sa fondation, c’est-à-dire lors du départ de la tribu des pêcheurs de Guémar, les habitants se considéraient comme des bourgeois, le village avait un prévôt et des gens de justice, ainsi elle n’avait donc aucun droit sur les autres biens de Guémar. Après une longue procédure de 14 années, de 1831 à 1845, le tribunal décida
le partage par feux pour un seul pré de la Marche. Illhaeusern obtiendra 45 ha de terres. À cette date, les limites territoriales entre les deux communes ont été définitivement fixées.
L’évolution de la population en nombre d’habitants > 1732 : 208
> 1910 : 538
> 1975 : 517
> 1776 : 318
> 1936 : 513
> 1999 : 653
> 1812 : 540
> 1946 : 519
> 2011 : 751
> 1875 : 579
> 1961 : 453
800
700
600
500
400
300
200 1732
1776
1812
1875
1910
1936
1946
1961
1975
1999
2011
Plan de 1804. L’ emplacement du village est représenté en rose, il est situé dans le ban de Guémar. À remarquer : le tracé des rues existantes à cette époque, un petit méandre à droite entre le confluent et le pont est une partie du lit de l’ancien cours de l’Ill qui avait été remanié en 1755. Ce fossé sera comblé au début du XXe siècle. Le village est entouré de terres agricoles et de prés. © Archives départementales du Haut-Rhin.
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II
Service militaire et cérémonies commémoratives
Plusieurs générations d’Illhousiens militaires
A
près la défaite de Napoléon III en 1870 et l’invasion du territoire par les Prussiens, le nouveau gouvernement français, la IIIe République, demanda l’armistice le 28 janvier 1871. Parmi les clauses du traité de Francfort signé le 10 mai 1871 l’Alsace et la Moselle furent annexées. L’empereur Guillaume I er laissa aux populations qui ne voulaient pas devenir allemandes, la possibilité d’opter pour la nationalité française jusqu’au 1er octobre 1872. Les populations non optantes furent déchues de la nationalité française et intégrées dans la nation allemande. Pour notre village, trente-trois personnes nées à Illhaeusern sont parties. Le nombre est en réalité plus élevé, car les membres d’une même famille, habitant au village sont, en général, partis ensemble.
Joseph Uhl, né en 1887 en uniforme de la garde impériale de Guillaume II.
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Par contre, sur les registres des optants ne sont mentionnés que les noms de ceux nés au village. Certaines personnes sont parties sans se faire inscrire, comme par exemple Eugène Hartmann qui est allé à SaintDié et deviendra prêtre dans les Vosges. Parmi ces trente-trois personnes, la plus âgée avait 71 ans et la plus jeune 2 ans ; onze personnes avaient moins de 30 ans, dix entre 30 et 40 ans, sept entre 40 et 50 ans et cinq plus de 50 ans. La destination de ces personnes est pour un tiers dans les régions limitrophes de Lorraine et Franche-Comté, pour un autre tiers Paris et sa région. Dix optants ont choisi d’autres destinations françaises (Dijon, Lyon, Brest, Perpignan et également l’Algérie) et un la Belgique. Illhaeusern vivra à l’heure germanique de 1871 jusqu’à la fin de la guerre 1914-1918.
La guerre 1914-1918 Après la déclaration de la guerre, le 3 août 1914, de jeunes Illhousiens seront enrôlés sous l’uniforme allemand. Ils participeront à la terrible guerre de tranchées. La commune déplorera la mort de dix-huit jeunes Illhousiens tombés sur les champs de bataille. Leurs noms figurent sur une plaque fixée sur le mur de la sacristie derrière le monument aux morts.
Illhaeusern Soldat Eugène Jehl sur le front russe lors de la guerre 1914-1918. Il participera aussi à la bataille de Verdun.
Un groupe de soldats de la guerre 1914-1918. En haut à droite l’abbé Joseph Hartmann.
Images d’hier et reflets d’aujourd’hui
Les victimes de la Première Guerre mondiale > Joseph Uhl
> Joseph Schmitt
> Albert Uhl
> Joseph Meinrad
> Louis Herzog
> Alfred Uhl
> Maximin Uhl
> Antoine Husser
> Georges Reist
> François-Xavier Bach
> Jean-Baptiste Muller
> Maximin Muller
> Eugène Schmitt
> Émile Husser
> Eugène Meinrad
> Eugène Hartmann
> Auguste Herrmann
> Eugène Meyer
Le soldat Georges Uhl en 1915.
Carte postale adressée par Karl Husser du 445e régiment d’infanterie à Joseph Buecher, instituteur. Photo de 1917.
Le soldat Alphonse Husser, père, au début du XXe siècle.
Eugène Herrmann, soldat en Russie pendant la Première Guerre mondiale.
Le soldat Joseph Uhl, son épouse Augustine, née Schlewitz, et leur fils Joseph.
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Illhaeusern
Images d’hier et reflets d’aujourd’hui La guerre 1939-1945 Actuellement, les trois bunkers encore existants rappellent la période d’avant-guerre, appelée “la drôle de guerre ”. En 1939, le 330 e Régiment d’infanterie et le 116 e Régiment d’artillerie sont stationnés au village. Les soldats français quittent le village le 16 juin 1940. Illhaeusern comme le reste de l’Alsace subira alors des mois difficiles sous le joug nazi. À partir d’octobre 1942, les jeunes Alsaciens vont être contraints de porter l’uniforme allemand. Les jeunes des classes 1908 à 1928 sont incorporés de force. Ils sont souvent envoyés sur le front de l’Est. Le village déplore la perte de onze victimes au front et de quatorze victimes civiles. Leurs noms figurent sur les plaques apposées derrière le monument aux morts.
Les “rappelés” de 1939. À gauche Auguste Schlewitz, père.
Édouard Feuerbach dans la cavalerie au début de la guerre de 1939-1945.
François Meyer à cheval durant son service militaire dans l’armée française en 1939.
Les incorporés de force à Brunn en Allemagne. De g. à dr. : Charles Schalk, Max Goerig, Alfred Herrmann. Photo de 1942.
Les victimes militaires de la Seconde Guerre mondiale > François Husser > Joseph Schneider > Albert Meinrad > Armand Schmitt > André Hirn > Eugène Meinrad > François Husser > Émile Messinger > André Goerig > René Meinrad > Xavier Fuchs
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U n groupe de militaires français à la gare de Saint-Hippolyte. Parmi eux Joseph Fischer d’Illhaeusern.
Service militaire et cérémonies commémoratives
Les victimes civiles de la Seconde Guerre mondiale > Maximin Muller > Joseph Muller > Jean-Baptiste Uhl > Anna Uhl, née Uhl > Maximin Uhl > Eugénie Uhl, née Herrmann > Denise Uhl > Alfred Uhl > Jeanne Uhl > Blanche Uhl Groupe de militaires sur leur canon. En bas à gauche, Eugène Meinrad, incorporé de force et tombé au champ de bataille.
> Charles Meinrad > Léonie Husser > Ernest Schmitt > Antoine Schneider
Le soldat Antoine Gaschy de la classe 1927.
L ucie Walké, réquisitionnée pendant l’occupation pour le travail obligatoire comme conductrice de tramway à Strasbourg.
Guerre d’Algérie (1954-1962) L’Algérie étant une colonie française, les Algériens aspiraient à devenir un État indépendant, d’où les conflits armés.
Les incorporés de force dans l’armée allemande. À gauche Joseph Uhl et Isidore Muller.
Jean-Paul Meinrad au poste de garde de la base aérienne, La Sénia, près d’Oran. Photo de 1957.
Les hostilités de la guerre d’Algérie commencent avec l’insurrection du 1er novembre 1954 et s’amplifieront progressivement. Les opérations dites de pacification mobilisent les appelés du contingent, les rappelés, les engagés volontaires (devancement d’appel), à partir de novembre 1956. Guerre en Afrique du Nord (A.F.N.), Bernard Schneider au Maroc. Photo de 1956.
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III
Les activités au village
L
es recensements de la population précisent souvent les professions des habitants et permettent d’apprécier les évolutions des activités. Entre le recensement de 1866 et celui de 1936, certains métiers sont toujours exercés au village : agriculteur, aubergiste, boulanger, charpentier, cordonnier, couturière, épicier, garde champêtre, garde-chasse, garde-pêche, garde forestier, maçon, maréchal-ferrant et forgeron, menuisier, meunier, pêcheur, tailleur, sage-femme,... Par contre, certains métiers ont disparu : batelier, débiteur de tabac et de vin, sabotier, tisserand, vacher, vannier, voiturier. Et d’autres apparaissent : berger, boucher, caissier comptable, marchand de sable, mécanicien… En 1936, seuls 15 % de la population active va travail ler dans des entreprises situées principalement à Colmar, Marckolsheim, Ostheim, Ribeauvillé et même
Les activités agricoles
A
utour d’Illhaeusern, entre Colmar et Sélestat s’étend une vaste plaine de forêts et de bonne terre arable, appelée le Ried sur laquelle la sylviculture, l’élevage et l’agriculture sont florissants dès la haute antiquité. Une activité disparue est l’extraction du sable des rivières. Ces sables constituaient une autre source de richesse très exploitée et prisée par les entrepreneurs de la région.
52
Ensisheim. Souvent les personnes exercent plusieurs métiers (agriculteur et vannier, forestier ; meunier et pisciculteur…) mais, lors du recensement, seule l’activité principale est prise en compte. Au milieu du XIXe siècle, les difficultés économiques facilitèrent l’émigration de quelques Illhousiens, principalement vers les États-Unis d’Amérique. Actuellement, nous constatons que certaines professions sont toujours exercées au village : agriculteur, charpentier, entrepreneur de construction, garde champêtre, garde-chasse, garde-pêche, menuisier, meunier, restaurateur, coiffeur,... Mais la majorité de la population active travaille hors du village. Les progrès technologiques et le mode de vie actuel ont fait émerger de nouvelles professions : esthéticienne, conseiller en gestion, électricien, fleuriste, chocolatier, maintenance informatique, traiteur…
Anecdote
“
En 1662, un berger originaire de Suisse faisant paître le bétail dans le Ried, se rendit à l’auberge d’Illhaeusern où il but jusqu’à en être ivre. Pendant sa longue absence, le bétail se dispersa et commit de grands dégâts dans le canton des Linde. Le berger fut puni sévèrement : on lui attacha le violon, on le conduisit à travers les rues et il fut mis dans une corbeille, immergé dans l’eau et finalement chassé du village.” Extrait de L’Alsace, 18 avril 1980.
Illhaeusern Les attelages
Images d’hier et reflets d’aujourd’hui
Alfred Muller et son neveu Hubert Schneider, dans la cour de Salomé Haeberlin, 25 rue du 25 Janvier.
Joseph et Stéphanie Wotling et leur fils Bernard traversent le pont provisoire de l’Ill en voiture à ridelles. Construction du pont actuel. Photo de 1948.
Joseph Jehl et son fils Xavier dans la cour de leur ferme.
Joséphine Uhl, Finnela, à vélo, rue du 25 Janvier, et plusieurs attelages prêts à partir en forêt pour chercher des grumes.
Kurt Beyer, employé au moulin Herzog, conduit un tombereau ou Deleváya, en 1951.
Antoine Muller conduit son attelage de bœuf sur le nouveau
pont. En arrière-plan, le clocher provisoire de l’église. Thérèse Muller, S’Resel, conduit son attelage de vache en 1956.
Madeleine Beranek mène sa vache au pâturage à proximité de son habitation, près du Vieux Canal.
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Images d’hier et reflets d’aujourd’hui
Le moulin du Ried - moulin Herzog
L
a culture du blé explique en partie la présence d’un moulin au village. L’existence de ce moulin date vraisemblablement de l’époque des Seigneurs de Ribeaupierre. Des écrits de 1491 indiquent que le moulin de la Riethmuhle, actuel moulin du Ried, propriété du Seigneur Wilhem de Ribeaupierre, était loué à Michel von Lose. L’exploitation verra se succéder plusieurs locataires. De 1623 à 1634, pendant la guerre de Trente Ans, le moulin sera plusieurs fois dévasté. Les tenanciers sont souvent dévalisés et maltraités comme Jean-Jacques Muller battu à mort. En 1695, les Ribeau pierre, ayant besoin d’argent, vendent le moulin aux juifs Lipmann et Mathis Weyl de Westhoffen pour 3 000 livres avec possibilité de rachat ; en 1700, la seigneurie est à nouveau en possession du moulin. Au courant des XVIIIe et XIXe siècles les familles Zimmermann, Roth, Bintz, Farny, Dreyfus, Sommer et Strohl feront fonctionner le moulin. En 1846, les droits d’eau permettaient d’exploiter un moulin à farine ainsi qu’un second moulin à plâtre ou gypse, propre aussi à fouler du chanvre. La maison d’habitation comprenait une blanchisserie. Mathias Klein, en 1868, développera une activité de pisciculture de truites et de saumons grâce à la construction de plusieurs bassins et d’une écloserie. Cette diversification sera arrêtée suite aux inondations. En 1898, Charlotte Immer veuve de Mathias Klein vend l’ensemble à Adolphe Herzog. Le moulin à farine fonctionnait à l’eau, il existait aussi un moteur à vapeur.
Plan des abords du moulin en 1869.
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Le moulin Herzog en 1935.
Les moulins à plâtre, à chanvre et la blanchisserie avaient disparu et furent remplacés par une batteuse à grains. Les agriculteurs livraient leur blé, repartaient avec de la farine et du son, ce qui leur permettait de faire leur pain tout au long de l’année et de nourrir bovins et cochons. En 1918, le courant électrique fut installé. Le moulin à farine s’agrandit en 1923 avec le développement d’un petit train de culture. En 1930, Charles Herzog fils d’Adolphe, commença à vendre de la farine aux boulangers. Les années de guerre furent éprouvantes tant pour le matériel que pour les hommes. Toutefois, le moulin pouvait tourner au maximum de ses possibilités car de nombreux moulins avoisinants furent détruits. Les bâtiments souffriront lors de la libération du village en 1945, mais dès le rétablissement de l’alimentation électrique, la production reprendra.
Les activités au village
En 1953, le site s’étend par la construction de silos en béton, d’un abattoir, d’une écloserie et de bassins pour redémarrer l’activité piscicole. En 1960, Armand Herzog succéda à son père Charles, le moulin du Ried continue à tourner, silos et séchoir à maïs sont construits. Cependant les inondations, en 1985, ont détruit la pisciculture et l’élevage fut abandonné, seuls quelques petits bassins persistent. Après le décès d’Armand en 1986, ses fils Bernard et Alain continuent l’exploitation du moulin avec une diversification accrue des activités : transformation de céréales traditionnelles et biologiques, commerce d’aliments pour le bétail, vente de produits pour l’agriculture biologique.
Excursion du personnel du moulin Herzog.
Adolphe Herzog et son épouse, derrière eux Blanche et Charles Herzog.
Michel Elles et Armand Herzog à l’intérieur de l’ancien moulin en 1950. Dans les années 1930, la famille Herzog et sa nouvelle voiture dans la cour du moulin. De g. à dr. : Charles Herzog, Mme Hueber, Lucienne Herzog, Ernest Herzog, Eugénie Herzog, ?, le chauffeur Adolphe Herzog, Armand Herzog, frère de Charles décédé à 28 ans, et une amie d’Armand.
La Citroën de la famille Herzog en 1952. Livraison de grains à moudre.
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V
Portraits de familles
Visages d’Illhousiens
A
utrefois la plupart des familles ne possédaient pas d’appareils photographiques. Pour marquer un événement, un photographe professionnel était appelé. C’était l’occasion de sortir de l’armoire ses plus beaux habits et de poser pour la postérité. Ces images ont aujourd’hui beaucoup de charme. Elles sont les témoins d’une façon de vivre disparue de nos campagnes. Famille Max Muller, le boulanger dit Bäcker Max, et son épouse Anne-Marie Hirn. Derrière eux, leurs enfants : Anna, Anne-Marie, Émile, Eugénie et Joséphine.
Famille Georges Meyer et Rosalie Uhl, grands-parents de Madeleine Uhl, entourés de leurs dix enfants aux environs de 1900.
Famille Maxime Hartmann. De g. à dr. : • Debout : Eugène, Max et Frantz-Joseph. • Assis : Eugénie, Maxime Hartmann et son épouse Anne-Marie Meinrad et Marie. •D evant ses parents, Xavier.
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Images d’hier et reflets d’aujourd’hui
Les époux Henri Uhl et leurs enfants.
Les époux Joseph Uhl et Louise Stritt entourés de Joseph à gauche et Victor à droite. Debout de g. à dr. : Georges, Victorine, Charles en uniforme de marin, Louise et Théodore.
Famille Husser-Erb et leurs enfants. De g. à dr. : Marguerite, Anna et Xavier.
Antonie Muller née Wotling avec son filleul Xavier Wotling, né en 1901.
Famille Maurice Fischer et Caroline Suhr et leurs enfants. De g. à dr. : Caroline, Joseph, et Marie.
L es époux Joseph Schlewitz et Marie Husser et quelques-uns de leurs enfants. De g. à dr. : Émile, Albert, Caroline, Joseph, Charles, Albertine, Madeleine et Jacques.
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VI
La vie scolaire
Les bâtiments scolaires
J
usque vers 1740, les enfants pouvaient fréquenter l’école de Guémar. À partir de 1741, Frantz-Joseph Rodtblätz est instituteur à Illhaeusern. Jusqu’en 1778, l’instituteur louait une maison à un habitant du village, où il logeait et accueillait les élèves. La commune lui donnait une allocation annuelle et lui payait sa location ; elle lui attribuait chaque année une subvention pour l’achat d’une paire de chaussures car il assurait aussi la fonction d’appariteur ; il s’occupait également de remonter l’horloge de l’église et il était aussi chargé de laver le linge d’église. Les habitants qui envoyaient leurs enfants à l’école payaient une taxe à la commune. En 1778, la commune fit construire la première école communale du village. Cette maison sans étage comprenait au rez-de-chaussée la salle de classe et la salle de garde, d’Wacht. Le logement de l’instituteur était situé sous le toit mansardé. Ce bâtiment sera utilisé
Les Enseignants - Instituteurs avant la Révolution française > Frantz-Joseph Rodtblätz (1741-1745) > Joseph-Carl Teutsch (1745-1753) > Frantz-Joseph Dürrenberger (1754-1761) > Martin Weibel (1761-1783) > Georg Clementz (1784-1789)
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jusqu’en 1834 comme école et mairie. Il occupait une partie de l’emplacement de l’actuelle mairie. La loi du 28 juin 1833 impose aux communes de plus de cinq cents habitants le financement d’une école. Cependant, l’obligation d’envoyer les enfants à l’école n’existait pas et la scolarité n’était pas gratuite. La fréquentation de l’école pouvait varier de plus de cent enfants en hiver à environ une vingtaine pendant les travaux des champs. En 1834, la commune fit construire, sur l’emplacement de l’ancienne école, l’actuel bâtiment de la mairie qui servira d’école jusqu’en 1958. À côté de son métier, l’instituteur était obligé de mener souvent un petit train de culture pour subvenir à ses besoins. Par courrier du 13 février 1837, le maire Hartmann remercie le préfet pour le secours accordé, qui a permis la construction de la maison d’école. Il demande un nouveau secours de 1 200 F pour “la construction d’une remise où l’instituteur, père de famille, puisse loger son bois, ses légumes et une vache, pour lesquels la maison d’école n’offre aucune place”. En 1848, lors d’une inspection par le curé Wernert de Ribeauvillé, il est signalé que l’instituteur Charles Otter a de l’ordre dans sa classe, de la propreté, de l’exactitude et du silence. Par contre, il manque un tableau noir ; les enfants lisent mieux en allemand qu’en français, l’écriture et le calcul sont passables.
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Images d’hier et reflets d’aujourd’hui
les Instituteurs de l’école des garçons (1819-1946) > Michel Schnell (en 1819) > Jean-Louis Frantz (1823/1824-1843) > Xavier Ringeisen (1843-1847) > Charles Otter (1847-1852) > François-Joseph Graené (1852-1864) > François-Joseph Freymann (1864-1876) > Aloïs Kutt (1876-1880) > Léon Kuentz (1880-1893) > Joseph-Édouard Buecher (1893-1922) > Théophile Herrbach (1922-1946)
À cette date, cent cinquante-quatre enfants (quatrevingt-onze garçons et soixante-trois filles) fréquentaient irrégulièrement les deux salles d’école mixte soit l’une tenue par l’instituteur laïc et l’autre par une religieuse de la Congrégation de la Divine Providence de Ribeauvillé. À l’étage du bâtiment se trouvaient la mairie et le logement de la religieuse ; l’instituteur était logé chez l’habitant et le loyer payé par la commune. L’instituteur était secrétaire de mairie et souvent en même temps organiste à l’église catholique. En 1851, vu le nombre d’élèves, la commune cherche des solutions pour mieux les accueillir. Elle refuse la proposition du Rectorat de créer une “école protestante” (il n’y avait alors que quinze enfants “protestants”) et préfère envisager la création d’une école des filles, les garçons restant dans le bâtiment de la mairie. En 1858, la commune acquiert les propriétés de Sébastien Husser et de Joseph Uhl et les échange, en 1862, avec la maison du prêtre François-Maurice Masquelet
Arrière-cour de la mairie avec au premier plan le jardin, le verger et le débarras de l’instituteur. Photo de 1942.
Vue de la rue Principale. Au premier plan les dépendances de la propriété de Salomé Haeberlin, habitation actuelle de Marc Haeberlin. Du même côté, la mairie avec la porte du poste de garde, d’Wacht, au rez-de-chaussée l’école des garçons, à l’étage le bureau de la mairie et le logement de l’instituteur-secrétaire de mairie. Photo de 1942.
qui devient l’école des filles tenue par les sœurs de Ribeauvillé. Le bâtiment servait de logement aux religieuses et aussi de dépôt du matériel de lutte contre les incendies. Dès 1866, la commune met en place un cours pour adultes, les soirs d’hiver avec des horaires différents pour les hommes et pour les femmes. En 1867, les deux salles de l’école des garçons sont transformées en une pièce unique qui servira de salle de classe pour les garçons jusqu’en 1958.
Salle de classe de l’école des garçons, actuellement salle du conseil municipal. Photo de 1942.
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Images d’hier et reflets d’aujourd’hui L’école des filles située trop près du cours d’eau, plusieurs noyades d’enfants se produisirent. Le conseil municipal décida, en 1903, de créer une nouvelle école de filles et d’ouvrir la première salle d’asile (école maternelle). L’ancienne maison devint salle de sport, salle de théâtre et d’activités diverses au sein du Cercle Catholique créé en 1925. Ces deux bâtiments furent détruits lors de la Seconde Guerre mondiale.
De 1946 à 1957, la classe de maternelle et la classe des filles seront installées dans un bâtiment provisoire. En 1958, le complexe scolaire actuel est inauguré : école maternelle et école primaire mixtes. En 2001, les deux écoles sont regroupées sous une seule direction.
Les enseignantes de l’école des filles de 1811 à 1939 : > Sœur Sigmonde Schaeffer (1811-1817) > Sœur Sara Simon (1852-1858) > Sœur Rémy Meyer (1858-1859) > Sœur Liguori Meyer (1859-1887) > Sœur Bartholomé Meyer (1887-1909) > Sœur Séraphia Fahrner (1906 - ? ) > Sœur Evarista Brodbeck (1906-1936) > Sœur Marie Thérèse Fritz (1909-1915) > Sœur Constantin Kiener (1915-1937) > Sœur Jeanne Eugénie Ackerer (1936-1940 (42))
L’école des filles et la maternelle qui étaient situées rue de l’Église. Photo de 1942.
> Sœur Marie Athanase Killian (1937-1940) > Sœur Léonida Lichtlé (1937-1938) > Sœur Marie Cyriana Freyburger (1938-1939)
Toilettes et remise à l’arrière-cour de l’école des filles. Photo de 1942. Intérieur de l’école des filles en 1942. Perspective de la rue de l’Église. La sœur enseignante de la Divine Providence accompagne les enfants à l’école.
Les enseignants de 1940 à 1945 : École maternelle > Claire Muller, née Husser, > Marie Herrmann, aide maternelle
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École primaire > Deux enseignants allemands : Muller et Gobelsröder
La vie scolaire
À cet ensemble, s’ajoute, en 2006, un bâtiment destiné au périscolaire qui est géré par la Communauté de Communes. Il est installé sur l’espace entre l’école et la salle paroissiale. L’association l’Ill aux Enfants soutient, depuis 2001, les activités scolaires et péri scolaires.
Salle de classe de la maternelle. Photo de 1942.
Le groupe scolaire en 1959.
Les enfants sortent du bâtiment provisoire servant d’école.
Le groupe scolaire en 2013.
Les enseignants à partir de 1946 École maternelle
École primaire
> M Iss-Delabre > Mlle Groff > Mlle Antoni > Mlle Tourneur (1948-1962) > Mme Almousny (1962-1963) > Marie-Rose Heinrich (1963-1968) > Michelle Lorrette (1970-1978) > Josiane Dorgler (1978-1983) > Marie-Odile Hickel (1983-1998) >M ichel Baderou (1998-2002) directeur en 2001-2002 > Frédérique Thomas (2001-2008)
> Armand Uhl (1946-1955) directeur >M lle Charlotte Baechler (...1957-1959...) directeur par interim en 1967 > Claude Schoor (1955-1966) directeur > Huss (instituteur remplaçant, 1967) > Schuster (1966-1973) directeur > Marie Claude Jost (1971-1972) > Léa Metzger (1973-2001) directrice > Danièle Bedez (1972-2006) > Laurence Gabriel (Ritz) (2002-2011) directrice
me
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Images d’hier et reflets d’aujourd’hui
Photo de classe du 20 mai 1930 avec l’enseignant Théophile Herrbach.
• Au 4e rang : l’instituteur Théophile Herrbach, ?, Antoine Herrmann, Erwin Schlewitz, ?, ? , ? et Alfred Herrmann. • Au 3e rang : Isidore Muller et Joseph Meinrad. • Au 2e rang : ?, ?, ?, ?, ? , Max Goerig, ?, ? , François Schmitt et ?.
• Au 1er rang : Eugène Herrmann, Albert Meinrad, ?, Albert Herrmann, François Meyer, ?, René Meinrad, ?, René Schmitt et ?.
Enfants nés entre 1925 à 1934. •A u 3e rang : Yvonne Jehl, Madeleine Uhl, Jeanne Jehl, Antoinette Hirn, Jeanne Paar, Anna Meyer, Anna Hirn, Marie-Louise Fuchs, Jeanne Hirn, Jeanne Uhl, Lina Schneider et Félicie Muller. •A u 2e rang : Georges Uhl, François Jehl, Henri Hirn, Armand Jehl, Joseph Schmitt, Robert Meyer, Edmond Husser, Jean Hirn, Fernand Hirn, Roger Jehl, Walter Paar, François Fuchs, Aimé Zimmermann et Marie-Louise Uhl. •A u 1er rang assis : Berthe Muller, Céline Erb, Berthe Gander, Marthe Schlewitz, Blanche Uhl, Maria Uhl, Alvine Husser, Liliane Erb, Anna Muller, René Hirn, Henri Muller, Lucie Muller, Irène Fuchs et Aline Muller.
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La vie scolaire
Année scolaire 1946. De g. à dr. : • Au 6e rang : Irène Fuchs, Lucienne Uhl, Irène Husser, Marie-Louise Uhl et Lucie Muller. •A u 5e rang : Henri Muller, Aimé Zimmermann, Achille Fuchs, Henri Reist, Georges Uhl, Waldy Paar et René Hirn. • Au 4e rang : Raymond Herrmann, Antoine Husser, Bernard Schneider, Jean Uhl, Pierre Meinrad, Marcel Zimmermann, Albert Husser, Étienne Husser, Aimé Uhl, Aimé Husser, Gérard Uhl, Jean-Paul Meinrad et l’instituteur Armand Uhl. •A u 3e rang : Angèle Uhl, Joséphine Uhl, Mathilde Muller. Suivent en costume alsacien Marie-Thérèse Herrmann, Louise Uhl et Jacqueline Uhl. Puis Félicie Schmitt, Pierrette Schlewitz, Élisa Meyer, Marie-Louise Schlewitz et François Wotling. •A u 2e rang : Odile Wotling, Hélène Husser, Bernard Uhl, Marie-Rose Muller, Mariette Jehl, Amande Uhl, Maria Jehl, Antoinette Husser, Mariette Husser et Bernadette Meinrad. •A u 1er rang accroupis : Roger Muller, Charles Muller, Raymond Meyer, Jean-Claude Schmitt, Vincent Meinrad, Benoît Wotling, Ernest Herrmann et Michel Schlewitz.
Enfants nés entre 1940 à 1943. De g. à dr. : • Au 4e rang : Gilbert Schneider, Roger Meinrad, Roland Schneider et Bernard Uhl. • Au 3e rang : Gabrielle Muller, Sylvienne Uhl, Liliane Muller, Joséphine Wotling et Marie-Rose Meinrad. • Au 2e rang : Albert Schlewitz, Erna Husser, Marie-Antoinette Wotling, Marlyse Wotling, Marie-Jeanne Schlewitz et Jean-Marie Husser. • Au 1er rang : Camille Muller, Josépha Hirn, Marie-Claire Husser, Maria Muller, Marthe Husser, Gérard Hermann et Auguste Schlewitz.
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Canton de Ribeauvillé De sinople à la truite d’argent posée en pal, la queue vers le chef. Sources : L’armorial des Communes du Haut-Rhin - Commission d’Héraldique du Haut-Rhin