Meaux Habitat, 80 ans d'histoire !

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meaux habitat, 80 ans d’histoire

! le b m e s n e la s n vo i u Pou rs


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Préface

D

écembre 1929, la ville de Meaux préconise la création d’un Office public d’Habitation à Bon Marché (O.P.H.B.M.), formant le vœu d’engager énergique-

ment la lutte contre les taudis. La municipalité a beau être désireuse de faire instruire le dossier au plus tôt par les pouvoirs publics, il faudra attendre 3 ans, presque jour pour jour, entre l’accord de principe et la signature, le 4 décembre 1932, du décret relatif à la création de l’O.P.H.B.M. de Meaux pour en voir la concrétisation. C’est donc ainsi que naquit l’Office, il y a maintenant 80 ans ! Bien que fondé à l’initiative de la ville de Meaux, l’Office n’est pas un service municipal et dispose d’un budget autonome. Il entretient cependant, et a toujours entretenu, des liens privilégiés avec la municipalité ; la lecture de cet ouvrage vous permettra, d’ailleurs, de mieux comprendre ses différentes orientations. Bien évidemment vous découvrirez, en outre, l’évolution du logement social et plus largement celle des quartiers urbains à Meaux. Depuis toujours, l’accès à un logement est essentiel, aujourd’hui c’est même bien plus qu’une nécessité, c’est un symbole ! Ce récit restitue la vision des hommes et des femmes dont le talent et la capacité de s’adapter en permanence au respect des valeurs humaines et sociales font et feront ce que Meaux Habitat est aujourd’hui et ce qu’il sera demain. Une telle histoire ne s’arrête pas là et c’est chaque jour qu’elle s’écrit avec ses principaux acteurs : les habitants ! Car c’est avec eux que nous construisons l’avenir ! L’Office demeure attentif à leurs attentes, à leurs besoins et à l’amélioration de leur cadre de vie. Aujourd’hui, l’offre d’habitat s’élargit encore en intégrant le principe de mixité. Tenir compte des évolutions familiales et professionnelles, loger les plus fragiles de nos concitoyens, participer à la mutation de la société est le nouvel enjeu du logement social aux prises avec les grandes transformations de la ville “durable”. Un enjeu qui ne sera ni facile, ni linéaire. Le passé de Meaux Habitat ne l’a pas été non plus. Grâce à cet héritage, ces valeurs, et l’engagement de tous les collaborateurs, Meaux Habitat construit chaque jour son avenir avec et pour ses résidents. Jean-François Parigi, président de Meaux Habitat

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Guerre et reconstruction La Seconde Guerre mondiale a laissé une partie du

Pour la population, la situation est catastrophique :

pays en ruine. Un état des lieux est dressé par le nou-

quatre millions de personnes sont totalement sinis-

veau ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme

trées et un million le sont partiellement. Près de la

(M.R.U.) créé un an plus tôt, en novembre 1944,

moitié de la population vit dans des logements surpeu-

et confié par le général De Gaulle à Raoul Dautry.

plés, souvent dans des locaux insalubres. Pour la très

Achevé à l’automne 1945, le bilan des destructions est

grande majorité des Français, le confort est rudimen-

éloquent. Plus de cinquante villes importantes ont été

taire : ni baignoire, ni douche pour 90 % de la popula-

durement touchées dont une vingtaine à plus de 50 %.

tion et pour 48 %, pas d’eau courante…

Le rapport fait état de 22 000 kilomètres de voies ferrées hors service tout comme 115 gares, 11 500 ponts et 1 900 ouvrages d’art. Sur le plan du logement, le bilan est extrêmement lourd. Le rapport du M.R.U. dénombre 260 000 bâtiments d’habitation détruits, un million et demi endommagés. C’est presque 20 % du parc immobilier national.

La France s’appuie sur la nécessaire reconstruction du pays pour mettre en œuvre une vaste politique de logement et combler le retard accumulé dans ce domaine depuis la fin du XIXe siècle. Les premières années de l’après-guerre posent timidement les premiers jalons de la relance du logement. Le mouvement des H.B.M. est remis en route après le congrès de l’Union sociale pour l’Habitat, réuni à Strasbourg en 1946. Charles Pranard est chargé de réorganiser le secteur. C’est grâce à son dynamisme qu’est votée la loi de 1947 qui relance la construction et améliore les conditions de financement des logements sociaux et notamment les prêts à taux réduits. Elle augmente également la surface minimum des logements de

Centre-ville de Meaux. Carte postale. © Archives

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municipales de Meaux.


Campagne de souscription aux “Bons de la Libération” en faveur de la reconstruction des zones sinistrées. Affiche non datée, vers 1945. © Photo Dimea, Édition Havas. Archives départementales de Seine-et-Marne.

45 à 57 m2 pour un trois pièces et rend certains équi-

pour relancer un secteur totalement déstructuré et

pements obligatoires, la “salle d’eau” notamment.

manquant cruellement de moyens financiers. De fait,

L’année suivante, Eugène Claudius-Petit, ministre de

jusqu’en 1952, la production de logements neufs peine

la Reconstruction de 1948 à 1953, se fixe

à atteindre 150 000 unités par an et moins de 20 000

comme objectif la construction de

H.B.M. sont mises en chantier entre 1945 et 1950 avec

20 000 logements par mois et définit

une priorité pour les villes sinistrées.

trois priorités : la remise à niveau des loyers et l’amélioration du patrimoine ancien, l’industrialisation et la reprise de l’initiative privée dans le secteur du bâtiment avec des primes et des prêts du Crédit Foncier. Très rapidement, Eugène cet effort national se révèle insuffisant Claudius-Petit, nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme en septembre 1948.

Carte postale vendue au profit des mal-logés par le prêtre Joseph Wresinski, fondateur en 1957, avec les habitants d’un camp provisoire à Noisy-le-Grand, du mouvement d’Aide à Toute Détresse (ATD) Quart Monde.

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1950, il faut “désengorger” Paris ! En 1950, le plan d’aménagement de la région parisienne fait de la “déconcentration” de la capitale une de ses priorités. Il s’agit de délocaliser les industries “gênantes” du cœur de Paris, de rénover les quartiers vétustes, de lancer des programmes de construction de logements dans la banlieue parisienne et d’aménager la zone rurale par le développement et “l’accroissement modéré des villes périphériques”. Ainsi, la ville de Meaux, située à 50 km de la capitale, est-elle d’emblée intégrée dans les plans d’expansion de la région parisienne.

La simplicité est de mise, c’est d’ailleurs une consigne rappelée par le ministre, dans une circulaire qu’il Article extrait du journal La Marne, 6 août 1959.

adresse aux préfets en décembre 1952 : “Vous conseillerez la suppression des surfaces inutiles qui accroissent le prix de la construction sans améliorer l’habitabilité et vous recommanderez l’abandon des dispositions compliquées de façade et de toiture”. Une directive qui a le mérite d’être claire, et dont on imagine la portée puisque 90  % des logements neufs bénéficiaient jusqu’à la fin des années 1950, d’une aide de l’État. Le projet se présente sous la forme de 6 petits bâtiments longs, hauts de trois ou quatre étages comprenant pour l’essentiel des logements de 2 et 3 pièces, réalisés en trois phases successives, par tranches de 80 logements. Des logements adaptés à des familles de conditions moyennes, n’ayant pas plus d’un ou deux enfants... Parallèlement, l’Office se voit octroyer des crédits spécifiques pour la construction d’une cité d’urgence de 100 logements. Décidés par l’État en 1954, ces logements Économiques de Première Nécessité (L.E.P.N.), tel qu’on les désigne alors, sont des unités plus

En 1968, l’analyse du recensement I.N.S.E.E. révèle que,

dans le tissu urbain ancien et très dense du centre-ville, moins de 45 % des logements ont un w.-c. intérieur. Extrait du journal La Marne, 2 avril 1959.

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Cités d’urgence rédui­tes, destinées à accueillir rapidement les ménages les plus modestes, les mal-logés et les plus démunis. Bâtis sur des terrains cédés par la municipalité, rue de Fublaines, ces logements appliquent à la lettre les directives imposées par le ministre de la Reconstruction. Plans et méthodes de construction n’autorisent aucun écart à l’architecte chargé du projet, M. Riot. Les travaux sont confiés à la société des Maisons Phénix et à l’entreprise Cadiou de Meaux, à laquelle on confie la réalisation des clôtures, des celliers, des étendoirs à linge. En 1956, ce sont 48 Logeco que l’on

Alors que l’hiver 1953-1954 est le plus froid depuis l’Occupation, l’abbé Pierre, dont l’action en faveur de tous les déshérités est déjà bien connue, lance sur les ondes de Radio-Luxembourg, un virulent appel en faveur des mal-logés et des “couche-dehors”... et donne un signal fort que nul ne peut ignorer. Les pouvoirs publics accusés d’inertie, vont alors engager l’État, avec l’appui du mouvement H.L.M. dans la construction de nouvelles catégories de logements de première nécessité, à coût réduit. Partout des cités d’urgence, logements populaires et familiaux (Lopofa), logements économi­ ques de première nécessité (L.E.P.N.) et autres Logeco, sortent de terre. Les objectifs du “plan Courant”, 240 000 logements par an, sont presque atteints.

bâtit en quelques mois, chemin aux Prêtres. Le faible coût de construction de ces logements d’urgence dont la surface totale utile ne doit pas dépasser les 50 m2, permet d’appliquer de très bas loyers, inférieurs à ceux des H.L.M. En revanche, la viabilisation des terrains de construction de ces premiers immeubles, souvent éloignés des réseaux publics, est au moins aussi longue et souvent plus coûteuse, que la réalisation des immeubles eux-mêmes. Très rapidement, ces immeubles devront faire l’objet d’importantes réparations et transformation.

Je suis locataire au parc Foch, depuis avril 1956. C’est un endroit très agréable à vivre, calme, entouré de très beaux arbres, plantés il y a plus de cinquante ans maintenant. Le confort est parfait.Tout dernièrement fenêtres et volets ont été remplacés, un travail soigné. C’est devenu très pratique. Le voisinage change assez souvent, mais les relations sont assez amicales. Je m’y plais beaucoup et je garde un excellent souvenir des années passées, avec un peu de nostalgie…

M. K.

Le Conseil entérine la construction des logements d’urgence et contracte un prêt à taux réduit pour une durée de 45 ans. Séance du 6 juillet 1954. Extrait du registre des délibérations de l’O.P.H.L.M. de Meaux.

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1959 - 1980 La naissance des grands ensembles dans un contexte de fièvre économique

En 1960, le 4e plan quinquennal prévoit un rythme de construction de 350 000 logements par an. On assiste au développement spectaculaire du logement. Les dispositifs publics planificateurs se multiplient et les grands ensembles sortent de terre à un rythme soutenu. Cependant, l’espoir d’une croissance continue voire infinie des années 1960, viendra se briser sur la crise des années 1970. Le contexte économique change, on bascule progressivement du plein emploi au chômage et à la précarité qui toucheront d’abord les plus démunis. Dès lors, naîtront des tentatives successives pour résoudre les difficultés dans les grands ensembles.

La Pierre Collinet, fin des années 1960. Carte postale.

Meaux Habitat, 80 ans d’histoire


Portée par une croissance qui atteint 5 % par an, la

main d’oeuvre qui ne cesse d’augmenter, tandis que

France amplifie son effort. Les besoins sont plus que

l’exode rural se poursuit. Le ministre Pierre Sudreau

jamais considérables. En 1958, le déficit de logement

fait adopter cette année-là, une série de décrets au titre

est estimé à quatre millions, au point qu’en avril,

significatif : “Urbanisme, H.L.M. et crise du logement”,

Le Monde consacre sept articles à la crise du secteur

accompagnés d’une volonté de planification affichée

sous le titre “Logement, notre honte”. À l’heure du baby-­

par un État omniprésent qui impose ses orientations et

boom, de très nombreuses familles vivent à l’hôtel,

développe ses techniques. C’est l’époque où les grands

dans des meublés ou dans des logements surpeuplés.

ensembles apparaissent un peu partout à la périphérie

Les usines tournent à plein avec une demande en

des villes.

L’avenir de Meaux, enjeu des municipales de 1959 “L’avenir de notre ville de Meaux ? C’est une question de plus en plus brûlante à laquelle il ne faut pas craindre de donner une réponse nette et catégorique : Meaux ne doit pas se laisser absorber ni attirer par la banlieue parisienne. Elle doit résister de toutes ses forces pour éviter d’être fondue dans un vaste conglomérat et anonymat.” Cette déclaration de l’ingénieur René Mocquiaux, député de Seine-et-Marne, administrateur de l’Office des H.L.M. de Meaux, paraît dans le journal La Marne du 5 mars 1959, quelques jours avant le scrutin municipal qui l’oppose au socialiste Jean Bouvin, 1er adjoint sortant. Lui et ses compagnons optent au contraire pour une expansion de la ville sans s’effrayer de la recomposition sociale qu’elle entraînera. Jean Bouvin l’emportera au second tour, au terme d’une campagne centrée sur les projets d’agrandissement de la ville. Son mandat est reconduit aux élections de 1965.

Les listes des candidats aux élections municipales. Les déclarations du candidat Mocquiaux. Extrait du journal La Marne, 5 mars 1959.

34 La naissance des grands ensembles dans un contexte de fièvre économique

Extrait du journal La Marne, 26 février 1959.


Fiction ou réalité ? Meaux, une ville de 60 000 habitants À l’issue des élections municipales du 19 mars 1959, Paul Barennes passe la main à son successeur Jean Bouvin. Ce dernier inscrit sans réserve son action dans le droit fil de son prédécesseur alors que Meaux entreprend son spectaculaire développement. À Meaux, l’année 1959 marque véritablement le lancement du “programme d’agrandissement de la ville”. La cité se voit dotée de moyens financiers plus importants qui autorisent la nouvelle équipe municipale à former les plus grands espoirs. L’heure est à l’optimisme, on table sur le dynamisme démographique, une croissance assurée jusqu’à la fin du XXe siècle, des perspectives d’emploi prometteuses. Nommé président de l’Office le 8 avril 1959, Jean Bouvin accueille la nouvelle de la création de la ZUP de Meaux “avec un véritable soulagement”. Depuis quelque temps déjà, en effet, il se dit préoccupé par “l’extrême limite d’usure” de tous les équipements col-

croissants. Les réseaux d’eau, d’égout, d’éclairage public, les chaussées et les trottoirs, tout est à faire… sans compter les équipements scolaires et sportifs, les crèches, le centre hospitalier, les collecteurs d’égout et

Le maire Jean Bouvin voit sa ville en grand… La presse s’en fait l’écho. Extrait du journal La Marne, 22 février 1962.

une station d’épuration…

lectifs de la ville “à remplacer totalement pour satis-

À l’origine de la ZUP de Meaux, un choix de poli-

faire les besoins d’une ville de 20 000 habitants”. Car

tique industrielle. La situation de la ville, proche de

la municipalité espère tirer avantage de l’aménage-

Paris, au croisement d’axes importants de circulation

ment de la ZUP pour enfin moderniser les équipe-

et de développement urbain, ajoutée à la politique de

ments collectifs de la ville, sans avoir à en supporter le

décon­centration et à la volonté de désengorger Paris et

coût. Car il ne suffit pas seulement d’assurer la viabili-

sa banlieue, lui confère une vocation particulière à

té des voies où s’activent les constructeurs, il faut aus-

accueillir des activités industrielles. Aussi le projet

si renforcer ou renouveler des équipements fatigués

prévoit-il la création d’une zone industrielle accompa-

ou devenus insuffisants pour satisfaire des besoins

gnée d’un programme de construction de logements.

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Si cette opération s’inscrit dans une logique commune aux grands ensembles des années 1960, elle n’en revêt pas moins un caractère expérimental qui lui donne l’image d’une opération pilote. Il s’agit, comme le rappelle le représentant du M.R.U., d’attein­dre un triple objectif : économique par la baisse des coûts de construction, technique par l’industrialisation et la rationalisation, social par la qualité des logements. Si l’embauche est encore facile au cœur des Trente

La presse locale relaie les interrogations des Meldois. Extrait du journal La Marne, 28 janvier 1960.

Glorieuses, la question du logement est particulièrement problématique, surtout en région parisienne où

En 1962, diverses mesures sont prises pour assurer le

quelque cinq millions d’habitants peinent à se loger.

relogement des rapatriés français d’Algérie et des colonies. On multiplie les programmes spécifiques et tant le secteur public que les sociétés privées proposent foyers pour travailleurs et autres Sonacotra, ces derniers créés en 1956 pour loger les travailleurs nordafricains.

En 1960, l’avant-projet d’aménagement de la ZUP prévoit une zone industrielle de 80 ha susceptible d’absorber 8 000 travailleurs et une zone d’habitation de 9 000 logements… Extrait du journal La Marne, 1er février 1962.

Le temps des grands ensembles Entre exode rural et explosion de la société de

encore des parcelles de terres agricoles. L’ancienne

consommation, les relations qu’entretiennent la ville

cité meldoise blottie à l’ombre de sa cathédrale est en

et la campagne sont, partout en France, en pleine

pleine transformation. Que l’on arrive de Trilport,

recomposition. Meaux est entourée dès le début des

de Penchard, de Quincy ou de Varredes, partout se

années 1960, d’une ceinture blanche d’immeubles

dressent des immeubles qui donnent un visage nou-

neufs, là où quelques années plus tôt se trouvaient

veau à la vieille ville.

36 La naissance des grands ensembles dans un contexte de fièvre économique


L‘aérodrome de Roissy-en-France est inauguré le 8 mars 1974, après 10 ans de travaux. En 1975, il est le premier d’Europe. Carte postale.

En 1966, la fusion du ministère des Travaux Publics

En effet, l’urbanisation rapide de la région parisienne

et des Transports et du ministère de la Construction

au début des années 1960 gagne la vallée de la Marne

donne naissance à un grand ministère de l’Équipe-

(Noisy-le-Grand…) jusqu’à Trilport et aux plateaux

ment et du Logement sous l’égide d’Edgard Pisani.

environnants. La décision en 1964 de construire une

Désormais, il dispose de directions départementales

nouvelle zone aéroportuaire dans le nord de Paris,

afin de superviser voire d’instruire des dossiers

à Roissy, commence à provoquer l’urbanisation des

d’urbanisme.

cantons de Claye et de Dammartin-­en-Goële.

Partout se dressent de grands quartiers d’habitat social Depuis 1959, dans le département de Seine-etMarne, plusieurs exemples notables de zones à urbaniser en priorité (ZUP) ont été créés, notamment les quartiers de Surville à Montereau (5 500 logements construits à partir de 1958), de l’Almont à Melun (3 323 logements) ou celui de la Plaine du Lys à Dammarie-lès-Lys (2712 logements). Mais l’une des plus anciennes et emblématiques est la ZUP du quartier de la Pierre Collinet et de Beauval à Meaux. D’abord pris en main par Le Corbusier qui souhaitait en faire une nouvelle Cité radieuse, le projet est finalement confié à Jean Grinsberg pour le quartier de la Pierre Collinet et à Marcel Lods pour Beauval. Ils conçoivent entre 1959 et 1963 ces deux grands ensembles architecturaux qui logent plus de la moitié de la population de Meaux. La Pierre Collinet en carte postale, fin des années 1960.

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Chaque nouvelle construction suscite l’intérêt des journalistes dans les quotidiens régionaux… Extrait du journal La Marne, 27 octobre 1960.

Les besoins en logements

des premiers locataires dans les tours de 10 étages du

s’intensifient car la distance

parc Frot. À partir de l’année suivante, la presse locale

qui sépare la ville de la capi-

commencera à relayer quotidiennement l’avancée des

tale s’est considérablement

travaux des premiers immeubles de la Pierre Collinet

raccourcie (électrification de

avec force détails. Elle se fait aussi l’écho des craintes des

la ligne, accroissement de la

Meldois. Devant l’ampleur des constructions, nom-

population,

breux sont ceux qui s’interrogent : “où ira-t-on

implantations

industrielles…). “Mon Dieu que c’est haut”, titrait, en 1959, un numéro du journal La Marne qui consa-

chercher assez de monde pour habiter cela”. D’autres encore redoutent la création d’une cité-dortoir “animée au départ et à l’arrivée des trains mais morte et sans vie propre, dans la journée”.

crait un article à l’installation

Le secteur industrialisé de la cote 50 : la Pierre Collinet, un chantier pionnier Les très nombreuses séances du conseil d’administration à partir de 1958 en disent long sur la complexité du montage et de la mise au point des dossiers d’exécution d’une telle opération. Acquisition des terrains, viabilisation, le grand chantier de la Pierre Collinet démarre en 1959. Pour l’Office, qui n’ignore pas les opérations gigantesques menées quelques années auparavant à Saint-Étienne, Lyon ou Sarcelles, petite commune du nord de Paris où l’on construit depuis 1955, un programme de 10 000 logements, c’est un chantier d’une envergure inconnue. D’autant que la densité des logements imposés et l’emploi de procédés La Pierre Collinet est un chantier remarquable et très novateur car il permet la préfabrication totale en usine foraine des éléments lourds. De nombreux visiteurs se rendent sur place, venus de France ou de l’étranger. Extrait du journal La Marne, 15 septembre 1960.

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de construction industrialisés conduisent à revoir rapidement à la hausse le nombre de logements prévus. De 850 logements, le plan-masse proposé par Jean Ginsberg passe rapidement à 1 850 logements lors de la transformation de la zone en ZUP. Le projet définitif ne manque pas d’allure. Six bâtiments longs, hauts de 15 étages et trois bâtimentstours de 22 étages, répartis dans une stricte linéarité, sur un terrain de 18 hectares, dont 10 en espa­ces verts. Le système de distribution des logements s’inspire de celui imaginé par Le Corbusier pour ses Cités radieuses : une longue coursive intérieure conçue comme un espace de convivialité dessert 3 étages et des logements de 4 et 5 pièces en duplex, ce qui fait couler beaucoup d’encre. Les équipements intérieurs, interphones, ou vide-ordure et les aménagements extérieurs, espaces verts piétonniers, parkings tout autour des bâtiments, sont alors d’une grande originalité pour l’époque. Entre le Pierris, les cités d’urgence, et le chemin aux Prêtres, future avenue Dunant, commence un va-etvient incessant, de jour comme de nuit, d’engins de

Le temps de la préfabrication lourde L’impérieuse nécessité de construire vite oblige l’État à rechercher des gains de productivité. Dans l’objectif de l’industrialisation du bâtiment, une large place devait être faite à la préfabrication. Par ailleurs, le manque de main d’œuvre, et plus particulièrement de main d’œuvre spécialisée, amène le M.R.U. à favoriser des procédés simples à mettre en œuvre, comme la substitution du travail en usine par le travail sur place (éléments moulés directement sur le chantier). Les modèles français se définissent donc davantage par une préfabrication lourde dont les matières premières sont moins coûteuses et nécessitent moins d’usinage. Encadrements de baies, ossatures, murs porteurs ou parements sont conçus sous forme de dalles, de panneaux, de poteaux ou encore de blocs. Expérimentations et concours nationaux se succèdent. Pour la PierreCollinet, on emploie le procédé Tracoba. À Beauval, l’Office est retenu pour mettre en œuvre le procédé Stribick, mis au point par l’entreprise stéphanoise du même nom, lauréate en 1968 du concours “Programme expérimental national des 15 000 logements” qui pousse encore plus loin les procédés industriels. La France est alors leader mondial en matière de préfabrication de grands panneaux de béton.

toutes sortes. Sable et gravier sont fabriqués sur place par une entreprise locale. Réalisation exemplaire, le grand ensemble de la Pierre Collinet est un des premiers à mettre en œuvre des procédés innovants entièrement industrialisés, préfabriqués au pied des bâtiments… Le procédé, nommé Tracoba I, consiste essentiellement en la préfabrication sur le chantier, d’éléments de béton de grande dimension : planchers, murs porteurs, façades. Chaque pièce, chaque panneau, comporte le maximum d’éléments intégrés, dalles de chauffage, joints de polyester, emplacement pour l’installation électrique, les canalisations, la ventilation. Vue de l’usine de préfabrication des éléments de construction de Collinet en 1961. Vivre et Habiter n°9, 1989.

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Le projet de Ginsberg. Il prévoit un large espace, libre de toute circulation automobile. Voirie, centre commercial, groupe scolaire, parkings, sont prévus en périphérie de l’ensemble et ne seront réalisés que plus tard. Dans les barres, les duplex de 5 pièces se trouvent aux étages inférieurs alors que les petits logements sont situés aux étages supérieurs. Les coursives desservent trois niveaux. Les tours comportent à chaque étage, quatre appartements de quatre pièces. Un système économique et fonctionnel qui montrera rapidement ses limites. Ci-contre, le plan de masse. Ci-dessous, le schéma de distribution des logements. © Cahiers du CSTB, n°677, février 1966

Les cahiers du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment consacrent, en février 1966, une large place à la réalisation des 1 860 logements de la Pierre Collinet. © Cahiers du CSTB, n°677,

février 1966, photographie Pierre Berboy.

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Tout cela exécuté au pied des bâtiments dans une

1961 à avril 1965 (970 logements). Les bâtiments aux

usine de préfabrication, montée de toutes pièces pour

arêtes nettes, les immeubles sobres et rigoureux, les

la durée du chantier. L’assemblage des éléments est as-

façades sans décor, la nouveauté du béton employé à

suré par quatre équipes de vingt à vingt-cinq hommes

grande échelle, l’ampleur des espaces vides et les cou-

par bâtiment. Le chantier est spectaculaire.

leurs franches, tout témoigne d’une opposition très

La première tranche de l’opération se déroule de juillet 1959 à mai 1962 (878 logements), puis d’août

visible à la vieille ville, aux rues étroites des quartiers traditionnels.

Un eldorado pour les nouveaux locataires Le 1er janvier 1960, les Français se réveillent avec une

Chauffage central par le sol, eau courante, w.-c. inté-

nouvelle monnaie, le Nouveau Franc, le Franc lourd,

rieurs, salle de bains séparée de la cuisine, aération,

disait-on alors, un peu comme ils auront l’occasion de

ensoleillement, pelouses et espaces de jeux au cœur

le faire, 39 ans plus tard avec la mise en circulation

du grand ensemble, chemins piétonniers et parkings à

de l’Euro, le 1er janvier 1999. Le Marché commun est

la périphérie, même si les automobiles sont encore peu

entré en vigueur, l’appareil industriel est restructuré,

nombreuses…

l’agriculture se modernise enfin et entraîne un exode rural massif. Alors que la France entre dans une ère de croissance et de consommation, teintée d’une grande confiance dans l’avenir, les grands ensembles sont le symbole de la modernité et de l’urbanité.

Au verso de cette carte postale postée le 9 septembre 1966, on peut lire : “La croix indique l’immeuble de 22 étages où nous créchons et nous sommes perchés au 21e, très heureux d’y être car nous sommes enfin chez nous et ce n’est pas peu dire. Lorsque tout le monde aura repris les classes, je vous écrirai plus longuement car, pour le moment, j’ai tant à faire que chaque matin je ne sais par quel bout commencer”.

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Pour les premiers locataires qui ont en commun une longue attente de logement, les immeubles de la Pierre Collinet représentent l’accès au confort. Adaptés aux nouveaux appareils ménagers, l’électricité y est partout disponible, la cuisine devient “fonctionnelle”, la salle de bains s’affirme comme une pièce à part entière. Dans un premier temps, s’installent à la Pierre Collinet des ménages plutôt jeunes et aux revenus stables, issus de couches sociales variées, ouvriers, employés, cadres qui entrent de plain-pied dans la société de consommation et ses promesses d’un mieux-être collectif. De nombreuses familles consacrent alors leur sortie du dimanche à venir visiter un chantier qui promet de devenir pour les enfants “un merveilleux terrain d’aventure...”

La Pierre Collinet, une cité où il fait bon vivre… ©C ahiers du CSTB, n°677, février 1966,

photo Pierre Berboy.

Des logements clairs, spacieux, modernes. Ci-dessus un des logements de 5 pièces en duplex, réservé aux familles nombreuses. ©C ahiers du CSTB, n°677, février 1966,

photo G. Guillat.

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L’Office passe à la vitesse supérieure Fort de ses premières expériences et conforté par la cadence soutenue de son activité, l’Office va multi­ plier ses programmes de construction. Les opérations sont lancées par tranche et l’on opère sur plusieurs chantiers simultanément. En outre, dès 1957, les

Méfiance et ironie… En 1958 sort le film de Jacques Tati, Mon oncle. Une charge très ironique contre certaines formes extrêmes du “modernisme” appliqué dans la vie quotidienne, attirant l’attention sur ce qui se fabrique alors au nom du “bonheur” général. Il n’est pas le seul artiste qui, au milieu des années 1950, montre une certaine inquiétude envers une conception hygiéniste de la vie quotidienne, de l’architecture, de la ville.

L.E.P.N. ont fait l’objet de travaux d’amélioration : isolation thermique, pose de clôtures entre les jardins et installations de celliers individuels. La totalité du programme des 250 logements du parc Frot s’achève en 1960. La même année, s’ajoutent 15 logements construits place Henri IV, au cœur du vieux Meaux. Pour ce premier programme dans le quartier ancien, la municipalité prend à sa charge la construction de la façade en pierre de taille, celle-ci n’étant pas prévue dans les financements. Alors que des dizaines de chantiers s’ouvrent, l’Office est toujours installé dans d’exigus bureaux à l’Hôtel de Ville et travaille avec quelques employés détachés de la mairie. Eu égard à sa charge de travail, le conseil d’administration accepte d’augmenter la rémunération de l’agent spécial chargé du recouvrement des loyers ! Les plans, projets, demandes de financements, emprunts, attributions des marchés défilent sous la conduite avisée et efficace de Jean Bouvin qui cumule les fonctions de maire et de président de l’Office. Il fera cependant remarquer lors de la séance du conseil d’administration du 24 avril 1959, que l’ampleur de la tâche nécessite d’étoffer le personnel et en premier L’électroménager fait son entrée dans les foyers. Publicité de 1955.

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À Beauval, en 1974. La vie sociale se déroule aussi au pied des immeubles, sur les pelouses, où se retrouvent les mamans avec leurs jeunes enfants. Meaux, Revue municipale, mai 1974.

lieu de recruter un directeur. Il se trouve que Jacques Boucher, réviseur principal à la direction départementale du ministère de la Reconstruction se porte candidat. Détaché de son administration de tutelle, il occupera le poste de directeur de l’Office, jusqu’en

J’ai emménagé en 1969 dans un appartement en duplex, c’était le “515, Bâtiment A”, à la Pierre Collinet. L’appartement était très beau, très moderne. Depuis les coursives, nous assistions à la construction de Beauval. Les bâtiments se montaient sur l’emplacement de la ferme où j’allais encore, peu de temps auparavant, acheter des œufs ! Depuis 1979, je suis locataire à Beauval, au square Jacques Amyot. Je garde le souvenir d’un quartier très animé ; il y avait les grands feux de la Saint-Jean et même le passage du Tour de France pour le centième anniversaire de sa création !

G. S.

44 La naissance des grands ensembles dans un contexte de fièvre économique

1974. Il affiche d’emblée des objectifs plutôt ambitieux et accélère les procédures car de leur aboutissement dépend l’allocation des crédits. Avec 1 628 logements terminés ou en construction en avril 1959, les employés municipaux chargés de la gestion de l’Office ne chôment pas. M. Delattre et Mme Pierret s’occupent spécialement à la mairie de traiter les nombreuses demandes de logements H.L.M. et de première nécessité. D’innombrables circulaires ministérielles fixent les modalités d’attribution, les grilles de calcul des loyers et, chaque année ou presque, le système est modifié, amendé ou bouleversé.


Une opération d’envergure : la ZUP de Meaux-Beauval (1963-1970) Peu portée sur toute forme de publicité ou de célébration, l’Office ne fête pas en 1962 ses trente années d’existence. Il aurait pourtant toutes les raisons de se féliciter. Alors que la Pierre Collinet se dote peu à peu des équipements collectifs qui lui faisaient encore défaut, l’Office lance la première tranche de l’opération Beauval, projet de construction de 4 000 logements l’autre côté du canal de l’Ourcq, non loin des grands

1962 : l’accueil des rapatriés d’Algérie La question du relogement des Français rapatriés d’Algérie fait l’objet d’un décret du 8 mars 1962 aux termes duquel les préfets peuvent disposer de 10 % des logements H.L.M. sur leur département. À partir de cette date, l’Office leur réservera 10 % de ses logements mis en location dans ses futurs programmes.

ensembles de la Pierre Collinet. L’aménagement des 116 hectares de la ZUP, prévu sur 10 ans, est confié à la S.E.S.M. (Société d’équipement de la Seine-etMarne), société d’économie mixte créée en 1957, chargée de contrôler et de coordonner les différents intervenants. La réalisation du programme de H.L.M. est confiée aux architectes Lods, Despondt et Beauclair en collaboration avec les ingénieurs du bureau d’études techniques O.T.H.

Le président porte à la connaissance du Conseil le décret préfectoral concernant le logement des rapatriés d’Algérie. Séance du 20 juin 1962. Extrait du registre des délibérations de l’O.P.H.L.M. de Meaux.

Un chantier d’une ampleur extraordinaire et des cadences de travail qui suscitent l’admiration. Extrait du journal La Marne, 7 avril 1966.

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1968, les habitants prennent la parole C’est dans ce contexte florissant, mais déjà en désé-

Les coursives, prévues pour être des lieux de socia-

quilibre, comme en témoignent le vent de révolte et

bilité, sont vécues comme des accès malcommodes.

les événements de Mai 1968, que la colère s’exprime

Dès 1961, les habitants se plaignent de la mauvaise

aussi dans les grands ensembles. La Pierre Collinet qui

isolation acoustique et thermique, du nombre insuffi-

abritait en 1962 quelque 3 500 habitants, en compte

sant de vide-ordures (2 en bout de coursives…), du

en 1968, 7 316 soit 24 % de la population de Meaux.

manque d’entretien et de la dégradation du bâti, des

Passés les premiers bonheurs liés au confort de leur

actes de vandalisme commis dans les immeubles.

nouveau logement, suivent les premières critiques…

Les impératifs économiques et techniques ont contri-

Carences originelles de conception et en particulier

bué à effacer les préoccupations d’ordre social. Les

l’inadéquation des logements aux besoins des familles

besoins de la population ont été largement sous-

et l’inadaptation des parties communes aux fonctions

estimés, tant au niveau des logements qu’au niveau

qu’elles doivent remplir.

des équipements socio-culturels et de loisirs. Le quartier souffre de son enclavement et de son éloignement géographique. Car, si on a construit des immeubles, il manque encore les infrastructures et les équipements sont sommaires. On n’avait pris en compte que la scolarisation primaire et le centre commercial de proximité, prévu dans le plan de 1958, ne sera inauguré qu’en 1963… Les premières formulations s’attachent au manque de crèches, de commerces, à l’ennui et à tous les désordres supposés en découler : on évoque surtout la “délinquance juvénile”,

L’école maternelle Pierre Collinet aujourd’hui Saint-Exupéry.

54 La naissance des grands ensembles dans un contexte de fièvre économique


136 logements ILN ou “immeubles à loyer normal” : les squares Chasles et Curie sont construits entre 1969 et 1970. Ici, au premier plan, le bâtiment Curie, fin octobre 1969.

ces groupes de jeunes qu’on appelle alors “les blou-

De même, la plupart des équipements collectifs n’in-

sons noirs”. Très vite, les journaux s’en font l’écho.

terviennent qu’après la réalisation des immeubles. En

Ainsi, pour faciliter l’approvisionnement des pre-

1961, l’Office cède à la ville, pour un loyer symbolique,

miers locataires de la Pierre Collinet, l’Office auto-

le bâtiment “prototype”, utilisé pendant la construction

risera-t-il temporairement la “vente sur véhicules”

comme local technique puis en appartements-témoins.

d’objets divers et notamment de denrées alimen-

La municipalité y inaugurera en 1962, la Maison des

taires, dans les parkings. Un premier groupe scolaire

jeunes, espérant ainsi limiter les nuisances sonores cau-

ouvre ses portes à la rentrée 1961, puis un second en

sées par les attroupements de jeunes sur les trottoirs

1963. Collège, crèche, gymnase seront construits entre

et le bruit de leurs vélomoteurs. Mais il s’avère que les

1964 et 1970.

activités culturelles, sportives et de loisirs et sutout les

C’est également en 1963 que l’on met enfin en service la première ligne d’autobus qui relie le centre-ville, aux quartiers périphériques.

bals organisés le samedi soir au Foyer des jeunes travailleurs, construit par l’Office en 1967, attirent davantage les jeunes meldois qui n’hésitent pas à s’y rendre.

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meaux habitat, 80 ans d’histoire

! Pou rsui von s- la en sembl e

Le 4 décembre 1932 naissait par décret l’Office public d’Habi­ tation à Bon Marché de la ville de Meaux. Depuis cet acte fonda­teur, motivé par l’impérieuse nécessité de procurer à tous les Meldois un toit et un habitat digne, Meaux Habitat puise ses racines au cœur de l’histoire de Meaux et de sa région. Que de changements depuis le modeste Office d’H.B.M. à Meaux Habitat : 80 ans au rythme des mutations économiques et sociales qui ont vu évoluer considérablement les enjeux, souvent complexes, du logement social et de son financement. 80 ans qui traduisent la capacité de Meaux Habitat à s’adapter en permanence, privilégiant la proximité et la qualité de service, pour proposer un habitat accessible à tous. Un engagement qui, demain comme hier, fait la force et l’identité de Meaux Habitat.


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