1. Les milieux naturels de la CUB

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FICHE ÉCOSYSTÈME : LES ESPACES NATURELS DE LA CUB 1- L’ÉTAT FONCIER DE LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE BORDEAUX 2- ZOOM SUR DES MILIEUX CARACTÉRISTIQUES Coteaux Calcaires à Lormont Zone humide à Bruges Parcs et Bois : Ecosite du Bourgailh à Pessac Gravière à Bègles

3- LES ESPÈCES VIVANTES DE LA CUB Espèces emblématiques Espèces invasives

4- PROTECTION DE LA NATURE Réserve Naturelle Natura 2000

Avec le concours financier de

Avec le concours de

Fiche réalisée par REESOM

Fiche de sensibilisation écosystèmes – « les milieux naturels de la CUB »

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A deux pas de l’école se trouvent des espaces naturels propices à la découverte et à la compréhension d’un écosystème. La Communauté Urbaine de Bordeaux dispose de milieux naturels différents avec leurs faunes, leurs flores et leurs fonctionnements propres…

1- L’ÉTAT FONCIER DE LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE BORDEAUX

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2- ZOOM SUR DES SITES CARACTÉRISTIQUES

Coteaux Calcaires à Lormont( parc de l’Ermitage) Longtemps lieu de promenade des bordelais pour la beauté du paysage, la colline verdoyante de lauriers a été transformée en carrière et exploitée par les cimenteries "Poliet et Chausson" à partir de 1930. Pendant des décennies, l’usine a fait vivre de nombreuses familles lormontaises. L’exploitation a cessé en 1975 laissant un trou béant de plusieurs millions de mètres cubes. Depuis, la nature y a librement repris ses droits. Consciente de disposer, en plein coeur de la ville, d’un des plus grands espaces naturels de l’agglomération bordelaise, la municipalité de Lormont acquiert le site de l’Ermitage en 1997. Son objectif est de valoriser ce patrimoine naturel remarquable, en préservant ses richesses écologiques. Cette année 2004 marque le début du vaste projet d’aménagement. Le parc de l’Ermitage est un site d’une qualité exceptionnelle. Sa richesse écologique et sa situation en belvédère en bord de Garonne en font un lieu unique dans l’agglomération bordelaise.A l’arrêt de l’exploitation de la carrière, la nature a repris possession du sol en reconstituant une mosaïque de paysages différents : marécage, garrigue, petite montagne, forêt, pelouses rares. Cette biodiversité des milieux est un atout essentiel du site. Il est évident que si rien n’est entrepris pour la maintenir et la protéger, elle s’appauvrira au fil du temps et finira par disparaître. Autour d’un plan d’eau de deux hectares, le parc est devenu le territoire de nombreux animaux sauvages (renards, chevreuils…). Quantité d’oiseaux migrateurs (hérons pourprés et cendrés, milans noirs…) y font désormais escale.Le parc abrite également une large Milan Noir variété d’espèces végétales dont certaines sont assez rares. On y trouve ainsi plusieurs chênes du Maroc, une dizaine de variété d’orchidées, une cinquantaine de champignons (dont une douzaine rares) et bien sûr les lauriers qui ont donné leur nom à notre ville.

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Le parc nature de l’Ermitage, intégré dans la coulée verte des Hauts de Garonne, a été classé Zone naturelle d’intérêt écologique floristique et faunistique (ZNIEFF) par le ministère de l’environnement. La richesse floristique et faunistique du Parc de l’Ermitage n’est plus à démontrer. Et on vient de loin pour le visiter. C’est, sans doute, ce qui explique la surprenante découverte de Rosalies… alpines, une espèce protégée jamais encore observée en Gironde. C’est à l’occasion d’une de ses coutumières sorties d’observation que notre chargé de mission « gestion et valorisation des espace naturel » a rencontré Rosalie. Elle était là, solitaire, parcourant un tas de bois mort, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Et pourtant : quelle ne fut pas la surprise de notre homme ! Ce gracieux coléoptère appartient certes à la famille immense des Cerambycidae qui, pour la seule faune française, compte quelques 250 espèces. Assez commune en montagne, la rosalie Alpine se rencontre occasionnellement en plaine. Mais jamais encore on n’en avait signalé en Gironde. Ce n’est pas pour rien que rosalia alpina est une espèce protégée. Les Rosalies se reconnaissent en particulier à la forme des antennes des mâles sur lesquelles alternent le noir de ses houppettes poilues et le bleu des parties dénudées. Les Rosalies se nourrissent des liquides qui suintent des arbres malades ou blessés. La tendance actuelle à trop entretenir les espaces verts restreint et fragilise l’habitat de nombreuses espèces xylophages et saproxylophages (c'est-à-dire qui se nourrissent de bois plus ou moins pourris), comme les Rosalies alpines. Pour conserver cette biodiversité, il importe de conserver de vieux arbres, mêmes tombés à terre, ainsi qu’on le fait dans certains secteurs protégés du parc de l’Ermitage. Source : Lormont Actualité N°41 – Printemps 2004

Zone humide à Bruges Particulièrement menacés, les marais girondins ont eu à subir de nombreuses atteintes : remblais de la zone portuaire du Verdon, drainage pour la maïsiculture intensive, extension de Bordeaux, etc. Autrefois partagés entre une zone maraîchère et les parties basses inondées à plusieurs reprises dans l'année, les marais de Bruges s'étendaient sur plus d'un millier d'hectares. Il reste aujourd'hui un îlot de 280 hectares plus ou moins submersibles constituant

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une relique des "Grands Marais de Bordeaux". Sur un sol de limons argileux et argilo-siliceux provenant des alluvions récentes de la Garonne et sur des zones en voie de tourbification, différentes formations existent : Les prairies humides et les bords de fossés Ils représentent les 3/4 de la surface de la Réserve Naturelle. Les végétaux les mieux représentés sont les Joncs, les Boutons d'or, le Populage des marais, la Cardère sauvage ; sur les bords de fossés : le Roseau, la Massette et l'Iris des marais. L'eau libre Ce sont les jalles, les fossés, les vestiges anciens des bras de rivières ancestrales et les plans d'eau dans lesquels prospèrent la Jussie, la Myriophylle du Brésil, le Potamot et les Lentilles d'eau. La Jussie est une espèce introduite d'origine SudAméricaine pour agrémenter les bassins d'ornement. Malheureusement cette dernière a envahi certains milieux comme la Réserve Naturelle des Marais de Bruges et, est devenu un compétiteur très efficace des espèces indigènes. Le Myriophylle du Brésil a été introduite pour la beauté de son feuillage par un botaniste dans les jardins de Talence. On signale son caractère envahissant dès 1913 au Nord de Bordeaux. Ces plantes gêne la navigation et la pêche, elles étouffent la végétation et contribuent à la banalisation des écosystèmes. Aussi des moyens de lutte sont mis en place pour limiter leur extension tels que les chantiers nature. Les boisements et les haies arborescentes Les boisements, humides et inondés, sont constitués de Saule, d'Aulne et de Frêne. Les boisements de Chêne se situent dans les parties les plus hautes, notamment sur les bords de chemins et dans la partie centrale de la réserve. Les haies sont très fournies en buissons, arbres et arbustes. Épine noire, Sureau, Églantier, Aubépine, Cornouiller sanguin, Ronce, Saule, Aulne, Frêne et Chêne pédonculé en sont les principaux éléments. Les reptiles et amphibiens La diversité des biotopes, vasières, fossés, jalles, îlots boisés inondables, permet la concentration d'une quantité importante d'amphibiens, Grenouilles de Perez et Grenouilles agiles en particulier. Les reptiles typiques de ces milieux sont également bien représentés ; à signaler notamment la présence de la Cistude d'Europe (tortue d'eau). L'avifaune La Réserve Naturelle est placée sur un des axes migratoires les plus importants d'Europe. Elle est en outre un lieu privilégié d'étape et de nidification pour toute l'avifaune, aussi bien migratrice que sédentaire. Plus de 180 espèces ont été observées, les diverses populations, tant nicheuses qu'en stationnement hivernal, y sont en augmentation depuis la mise hors chasse et la surveillance de la réserve (septembre 1983). Nidification La diversité des milieux, la présence de nombreux abris, haies, arbres morts... favorisent la nidification de très nombreuses espèces caractéristiques, rapaces,

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anatidés, passereaux, échassiers (Héron cendré, Cigogne blanche, Milan noir, Pie grièche écorcheur...) Les mammifères Les micro-mammifères et les mammifères sont bien représentés. A noter la présence très discrète de la Genette ainsi qu'une population importante de Ragondins. Depuis peu la présence de plusieurs Visons d'Europe a été constatée, espèce rare et menacée. De nombreux travaux, dont un réseau de petites écluses, ont été effectués afin de pouvoir maîtriser l'eau, de manière à obtenir les niveaux d'eau souhaités pour une meilleure gestion biologique du marais. De plus certaines zones ont été aménagées en plan d'eau, îlots et vasières pour favoriser tant l'accueil de la faune que de l'entomofaune et permettre le développement de la flore adaptée à ce type de milieu. Dans le cadre de l'entretien du milieu, le gestionnaire utilise des races domestiques rustiques régionales menacées : vaches Casta (Pyrénées) et poneys Landais (Barthes de l'Adour). Il contribue ainsi à leur sauvegarde. (Source : SEPANSO)

Parcs et Bois : Ecosite du Bourgailh à Pessac Son histoire Après avoir recouvert de terre l’ancienne décharge de la CUB et installé les puits permettant la récupération du méthane qu’il s’en dégage, l’association Ecosite du Bourgailh fut créée en Décembre 2003 sous l’impulsion d’Alain Rousset, la ville de Pessac et la CUB, porteurs politique du projet de réhabilitation du site. La nécessité de mettre en place une structure gérant le parc du Bourgailh, s’est vérifiée à la suite d’une étude de faisabilité pour y voir les modalités de l’éventuel reconversion de la décharge. Les axes d’études définis par la CUB et les villes de Pessac et Mérignac dans lesquels s’inscrit l’association du Bourgailh sont :  la revalorisation d’un site à l’image dégradée et le reconvertir en une destination d’envergure régionale, de tourisme et d’environnement durable,  mettre en scène la nature et communiquer sur l’environnement en ouvrant au plus grand nombre  bâtir un projet économique pérenne, créateur d’emplois et d’activités.

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Ses aménagements Bien située au cœur de la Coulée verte, cette ancienne décharge revalorisée en un site tourné vers l’environnement et le loisir, nous dévoile aujourd’hui un vaste espace à multiples visages sur plus de 170ha. La première phase du projet a débuté en 2004, et a permis l’aménagement de la colline et de la forêt. Ce qu’il y a sur place : - une serre tropicale abritant une collection de 4500 plantes représentatives de 7 milieux différents avec la possibilité de la visiter accompagné d’un guide. Cet équipement est chauffé grâce à la combustion du méthane (biogaz), issu de la fermentation des déchets ménagers enfouis sous la colline et qui est donc récupéré par des puits. - un espace boisé de 70ha composé de diverses essences est ouvert au public via la grande promenade et les chemins secondaires où il est possible de s’arrêter pour observer le site grâce à des ouvrages en bois comme les 3 belvédères et 3 pontons dispatchés le long du cheminement. - la colline aux éricacées (30ha) totalement artificielle, se veut être un milieu ouvert où de nombreuses variétés de bruyères, rhododendrons et azalées ont trouvées leur place.

La forêt : le principal milieu du parc Le cordon boisé contournant la colline existe depuis plusieurs dizaines d’années, avant même la décharge de la CUB car nous pouvons y voir de gros spécimens de chênes et de pins maritimes. Le sol n’a pas subi d’agrément de terre et donc reste sableux, sec et acide accompagné de sa flore caractéristique : fougère, bourdaine, chèvrefeuille, mousse, bruyère cendrée et houx. En bord de lisière, les pins maritimes surplombent le craste donnant des perchoirs pour la corneille, le ramier, l’écureuil et le faucon crécerelle. Ce dernier accumule les va et vient entre la colline où il chasse et cette lisière où il scrute ses futures proies. C’est aussi sa zone de nidification. Derrière ces pins, les chênes et les houx ont assez de place pour s’y développer. La strate herbacée est plus fournie que sous les pins car la matière organique se décompose plus facilement. Ce qui n’est pas le cas de la seconde partie du milieu forestier avec un sous bois riche en bois mort, sur pied et au sol, et la difficulté d’y cheminer ; offrant de la sorte, des zones de refuges et d’alimentations aux nombreux insectes décomposeurs subissant l’appétit des petits rongeurs, lézards et de la multitudes de passereaux ayant trouvé leurs niches écologiques. Cette zone est agrémentée de quelques bouleaux essayant de trouver leur place au milieu de jeunes chêne et de châtaigners. L’avifaune est présente dû à la présence de toutes les strates du bois et d’un sousbois riche en nourriture et en abris grâce aux bois morts. Pouillot véloce, rouge gorge, merle, pie, huppe faciès et pic vert évoluent souvent au sol tandis que roitelet huppé, mésange bleue et sitelle torchepot eux évoluent plutôt sur la strate arbustive. Fiche de sensibilisation écosystèmes – « les milieux naturels de la CUB »

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Puis, il y a ceux qui utilisent le sommet des arbres comme perchoir comme le faucon, le pigeon ramier, le coucou et l’étourneau qui, ce dernier, réinvestit les trous creusés dans des chênes sains pour y faire leur nid. L’origine de la fréquentation de l’avifaune, que ce soit pour la nidification ou la nourriture, vient du sous-bois riche en bois morts et de la présence des 3 strates. Tant bien qu’il est question de déclarer une partie de bois en refuge LPO.

Les autres milieu du parc : le ruisseau, les mares et les prairies Le Peugue traverse le parc du Bourgailh sur une petite partie en amont du bassin d’étalement, mit en place pour anticiper d’éventuelles inondations et délimitant ainsi la partie Sud du site. Le Peugue est devenu, au fil du temps, un ruisseau urbain subissant multiples pollutions et a vu son débit d’eau diminuer ainsi que sa faune aquatique. Les mares ne sont pas naturel mais elles existent depuis une dizaine d’années, l’eau y est permanente. L’origine de l’eau ne vient pas d’une nappe phréatique affleurante mais du ruissellement de l’eau sur le flanc Ouest de la colline. Une des mares n’est pas accessible par les usagers du parc et donc n’en subit pas les dérangements. Ce qui en fait un milieu très riche malgré les résurgences de méthane venant du fond de la mare. Il en existe une autre en contre bas d’un belvédère où l’accès est autorisé. Concernant les pairies, les relations et le dynamisme entre les composantes de ce milieu semblent équilibrés.

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Les plantes à fleurs y sont nombreuses ponctuées de petits saule marsault jouant le rôle de perchoir et de garde à manger pour les passereaux. Étant donné que la strate herbacée n’y est pas tondue, son bon développement donne aux petits rongeurs et à quelques batraciens une zone de refuge. Les plantes à fleurs présentes sont prises d’assaut par quelques bourdons, papillons et moucherons. Ces insectes viennent garantir aux passereaux leurs repas. De même pour le faucon crécerelle et le milan noir avec les petits rongeurs faisant leur galerie dans les grandes herbes. Mais cette zone de prairie sur la colline n’est pas accessible aux usagers du parc car des résurgences de méthane sont présentes.

La plaine des sports à Bègles, espace de nature créé pour l’homme La commune de Bègles prend soin de son patrimoine naturel (biodiversité floristique et faunistique) et de ses habitants… L’espace de nature le plus emblématique est le parc de Mussonville, qui, avec ses 7ha de zone humide, fait l’objet d’un important travail de protection et de conservation. Cependant, chaque maillon du corridor vert est à prendre en compte pour maintenir l’équilibre écologique et aussi social (en tant qu’espace de détente et de rencontres dans la ville). Tous les autres espaces de nature : jardins, parcs publics, plaine des sports prennent alors leur importance. La plaine des sports est un exemple de « développement durable à la béglaise ». En 2003, la municipalité a créé un espace d’eau et de nature pour ceux qui ne peuvent pas rejoindre la côte. La Gravière de Bègles, qui était exploitée pour la construction de la rocade a été transformée en plage urbaine.

Biodiversité Voici quelques exemples des espèces que l’on peut rencontrer à la plaine des Sports. Le plan d’eau constitue une halte pour certains oiseaux. On note la présence d’une cinquantaine de Foulque macroule en hivernage chaque année (LPO, 2007)

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La fritillaire pintade se développe sur une des prairies de la plaine des sports. Cette espèce bénéficie d'un arrêté de protection régionale. Devenue très rare, car le bulbe est détruit par les apports de fertilisants, cette plante est absolument interdite de cueillette.

Des espèces invasives… La jussie est une plante aquatique originaire du continent américain. Son caractère envahissant engendre des conséquences néfastes : - sur la biodiversité locale (occupe l’espace au détriment des espèces autochtones…) - sur la qualité physico-chimique de l’eau - sur les activités humaines (recouvrement de plans d’eau…) et les systèmes hydrauliques (limite l’écoulement des eaux…) Le ragondin a été introduit en France en 1925 pour l’exploitation de la fourrure. Sur le territoire de Bègles, il fait depuis 2002 l’objet d’une surveillance et d’une gestion. Une campagne de piégeage est menée sur la plaine des sports et la zone de Mussonville. (Source : BIOTOPE – Mission d’assistance à maitrise d’ouvrage « Biodiversité ») Aménagements paysagers et développement durable La plage a été créée avec du sable provenant de Cestas (à 20 km de Bègles), les ressources locales sont utilisées… Une prairie fleurie a été créée dans le cadre de la gestion différenciée (gestion des espaces verts plus écologique, plus respectueuse de la nature). Elle présente un côté agréable aux promeneurs qui peuvent faire des bouquets (c’est autorisé) mais aussi aux insectes, en particulier les insectes pollinisateurs qui viennet y trouver leur nourriture. Le verger d’espèces anciennes créé avec les conseils du Conservatoire Végétal Régional d’Aquitaine, permet à chacun de venir redécouvrir les qualités gustatives de ces fruits. Ces espèces mises de côté par l’industrie agroalimentaire présentent des qualités tant pour leur gôut que pour la résistance à certains parasites. Ce verger participe donc à la préservation de la biodiversité végétale de notre région. Dans le même esprit, le jardin partagé accueillera bientôt des semences de légumes anciens. Fiche de sensibilisation écosystèmes – « les milieux naturels de la CUB »

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Enjeu écologique L’intérêt de maintenir les espaces de nature de la plaine des sports est de garantir le corridor biologique, trame verte dans la ville qui permet la migration des espèces et la circulation des gènes (animaux, végétaux) d’une sous population à l’autre. Les espèces protégées présentes sur le site sont soumises aux problèmes liés à la très grande fréquentation (piétinement, cueillette, bruit, …).

3- LES ESPÈCES VIVANTES DE LA CUB

Les espèces emblématiques La cistude La cistude est une tortue d’eau douce de 400 à 800 g avec une carapace aplatie de forme ovale mesurant de 10 à 20 cm pour l’adulte, tandis que celle du jeune à l’éclosion ne mesure que 2 à 3 cm. Sa carapace noirâtre à brun foncé a souvent de fines taches ou stries jaunes ; son plastron est jaune plus ou moins taché de brun ou de noir et sa tête et son cou sont ornés de taches jaunes. Elle dispose de pattes palmées pourvues de fortes griffes (5 sur antérieures, 4 sur postérieures) et d’une queue longue et effilée. La queue des femelles plus courte (8 à 8,5 cm contre 9 cm chez le mâle adulte) et plus étroite à la base, sa carapace est plus ronde et son plastron légèrement concave.

Le héron pourpré Il est fin et longiligne, au long bec pointu jaune, il mesure de 78 à 90 m de long avec une envergure de 120 à 150 cm. Mâles et femelles se ressemblent (les juvéniles sont plus brun).Sa poitrine est brune-rousse et l'abdomen noir avec flancs et scapulaires rousses-pourpre. Ses yeux sont jaunes clairs et sa tête est ornée d'une calotte noire, l'arrière du cou étant brun roussâtre et blanc sur le devant avec des stries noires en approchant du haut de la poitrine qui s'orne de plumes plus longues à la saison des amours. Les pattes jaunes tirant vers l'orange lui permettent de marcher dans l'eau et la vase. Des doigts inhabituellement longs pour un héron lui permettent de marcher sur les vases molles, les feuilles flottantes et de se poser sur les buissons.

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La loutre La Loutre représente est un des plus grands mustélidés d’Europe. Taille moyenne : de 70 à 90 cm pour le corps ; 30 à 45 cm pour la queue. Poids moyen : de 5 à 12 kg. Pour la population du Centre-Ouest atlantique, la longueur moyenne des mâles est de 118,5 cm ; celle des femelles est de 104,3 cm. Son poids moyen est de 8,6 kg pour les mâles et de 6,8 kg pour les femelles. Le pelage de la Loutre est en général de couleur brunâtre à marron foncé, avec des zones grisâtres plus claires, sur la gorge, la poitrine et le ventre. Des petites marques blanches irrégulières dont la forme est propre à chaque individu, ornent la lèvre supérieure, le menton et parfois le cou. Forme du corps fuselé, particulièrement visible pendant la nage, sont cou est large et conique ; sa tête est aplatie, profilée pour la nage ; membres courts et trapus ; ses doigts des pattes avant et arrière sont reliés par une palmure large et épaisse. La loutre a été observé le long des jalles ainsi que dans la réserve de Bruges et à Mussonville à Bègles.

Le vison d’Europe Sa morphologie est typique des mustélidés : sont corps est souple et élancé, ses pattes sont courtes, et sa tête légèrement aplatie avec des oreilles peu saillantes. À l'exception d'une tache blanche sur le menton et la lèvre supérieure, le pelage est brun foncé uniforme sur l'ensemble du corps (avec les extrémités éventuellement plus sombres). Le mâle adulte pèse 800 à 1000 g et la femelle de 400 à 600 g. Il est donc beaucoup plus petit que le vison d'Amérique qui n'a pas de tache blanche au museau. Il est facilement confondu avec le putois sombre. Bien qu'il passe la plupart de son temps sur la terre ferme, le vison d'Europe évolue presque exclusivement à proximité de l'eau. C'est pourquoi on le qualifie parfois d'animal semi-aquatique. Il se rencontre aux abords des berges, berges de forêt-galerie les zones boisées du bord des rivières petites. Il utilise les cours d'eau forestiers, les boisements inondables, les marais, les prairies humides et les ruisseaux traversant les zones agricoles. Il se nourrit de grenouilles, de petits mammifères, d'oiseaux, d'œufs et de poissons. Tout comme la loutre, le vison a été observé le long des jalles ainsi que dans la réserve de Bruges et à Mussonville à Bègles.

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Orchidées à fleurs lâches Magnifique orchidée protégée dans les régions Rhône-alpes, PACA, Franche Comté, Centre, Bourgogne, ainsi que dans les départements de l'Ariège et de la gironde. Elle possède une tige verte, fortement teintée de pourpre dans sa partie supérieure. La plante atteint généralement une taille d'une trentaine de centimètres. Les feuilles sont longues, vertes, et son disposées en gouttière. Les fleurs violacées sont réunies en épi allongé. Les sépales latéraux sont dressés. Cette plante pousse en pleine lumière en terrain calcaire humide à détrempé jusqu'a 1000 m d'altitude dans une grande partie du territoire sauf dans le Nord-Est.

Angéliques des estuaires Avec une tige de 1 à 2 m très creuse, l’angélique est lisse, excepté dans le haut où elle est cannelée et rude-pubescente. Ses feuilles sont très grandes et les pétioles largement dilatés à la base en gaine quelque fois rougeâtre, ses folioles sont ovaleslancéolées, elle est plus foncée et luisante en dessus, à dents de scie terminées en pointe blanchâtre et scarieuse. (Quand l'hiver est doux, les feuilles persistent toute l'année). Ses fleurs sont blanches, petites ovales à pointe infléchie. Sa fructification est en septembre-octobre et les graines tombées flottent un certain temps et peuvent alors être transporté par les marées et courants. Les graines semblent normalement germer en novembre.

Les espèces invasives Ragondins Il peu peser de 5 à 9 kilos et mesure de 40 à 60 cm. Présent dans seulement quelques départements français lors de son introduction, il est désormais présent dans plus de 70 départements. Il a colonisé des régions telles que le Marais poitevin, la Camargue ou les Landes. Il est maintenant présent dans les régions du sud de la France (Lot-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Aude, Gard, Tarn, Haute-Garonne,...) mais on le trouve également sporadiquement dans certaines régions plus au nord (sud de l'Île-de-France et Alsace notamment...). Le froid est un facteur limitant et les hivers rigoureux leur sont fatals. D'origine tropicale, l'organisme du ragondin n'est pas adapté au gel comme celui du castor. Lors d'hivers rigoureux, de nombreux ragondins ont la queue qui gèle, ce qui dégénère en gangrène mortelle. Le ragondin est reconnaissable à ses 4 grandes incisives orange tirant sur le rouge. Dans son environnement d'origine, les populations de ragondins sont régulées naturellement par ses prédateurs, comme le caïman et le puma. Dans les pays où il a été introduit, il n'a aucun prédateur naturel, tout du moins à l'état adulte. En effet

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les jeunes ragondins sont parfois les proies de mammifères prédateurs comme la fouine, ou des oiseaux comme le busard des roseaux et la chouette effraie

Tortues de Floride La partie supérieure de la carapace comporte au centre 5 plaques vertébrales et est de coloration verte sombre avec de nombreuses lignes jaunes et noires. Cette couleur s'assombrit avec l'âge. La peau est de la même couleur. Le dessous de la carapace (plastron) est jaune et comporte des tâches, vertes chez les juvéniles et noires chez les adultes. Les joues et le front sont ornés d'une tâche rouge. Une femelle adulte peut atteindre 28 cm de long pour un poids de 2 kg Les mâles restent plus petits : 15 à 20 cm pour un poids jusqu'à 1 kg. Elles mènent une vie essentiellement aquatique, ne sortant que pour prendre un apport calorifique au soleil.

Ecrevisses de Louisiane L'écrevisse de Louisiane est un crustacé décapode d'eau douce, ayant des couleurs allant du gris-rouge au rouge vif, pouvant atteindre 20 centimètres, avec de grandes pinces. En Europe, où elle a été introduite par l'homme dans plusieurs pays, elle est maintenant considérée comme une espèce invasive qui perturbe l'écosystème des espèces locales. En effet en plus d’être une espèce très agressive et très robuste, elle est également porteuse d’un champignon qui décime les écrevisses indigènes comme l'écrevisse à pattes blanches. Elle est capable de vivre dans des eaux moins claires ou ayant une plus forte salinité que les espèces européennes. De plus, elle est capable de creuser des galeries de près de 2 mètres pour s'abriter en cas de danger, mais aussi pendant l'hiver ou en période de reproduction (deux pontes par an, jusqu’à 700 œufs par femelle), ce qui modifie durablement l'écosystème.

Erables negundo C'est un petit arbre de 10 à 15 m de haut en moyenne avec un tronc d'environ 30 à 50 cm de diamètre (voire jusqu'à 1 m au maximum) et qui présente une croissance très rapide. L’arbre peut être vite déraciné en cas de vents forts car ses racines sont peu profondes. L’arbre ne dépasse en général pas l’âge de 80 ans. Les rameaux sont vert foncé et portent des bourgeons hémisphériques. Son feuillage est vert mais peut présenter des marbrures roses ou violettes lorsqu'il est jeune. Ses feuilles sont composées en général de trois à cinq folioles, ce qui constitue une originalité parmi les érables. Les fleurs dioïques apparaissent en avril avant l’apparition du feuillage et ses fruits ailés sont groupés en grappes pendantes.

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4- PROTECTION DE LA NATURE

Réserve Naturelle Les Réserves Naturelles Nationales (RNN) sont des espaces réglementés présentant un patrimoine naturel d’intérêt national ou international. Ils s’agit d’espaces fortement protégés faisant également l’objet d’une gestion suivie, déléguée par l’Etat auprès d’un organisme par convention. Le décret du 18 Mai 2005 rappelle la nouvelle procédure de création de ces RNN.. Initialement mises en œuvre par la loi du 2 Mai 1930 relative à la protection des sites et monuments naturels, les réserves naturelles ont vu leur légitimité renforcée par la loi du 10 Juillet 1976 relative à la protection de la nature. Cette loi distinguait deux types de réserves naturelles : les réserves naturelles et les réserves naturelles volontaires. Le Code de l’Environnement reprend ces dispositions réglementaires. Il existe actuellement 11 RNN en Aquitaine. Deux projets sont actuellement en cours d’instruction sur les Dunes et Marais d’Hourtin en Gironde (création prévue fin 2008début 2009) et sur les falaises et estrans et de la Côte Basque en PyrénéesAtlantiques (création prévue fin 2009-début 2010). Une réserve naturelle est présente sur le territoire de la CUB : la réserve du marais de Bruges.

Natura 2000 Avec la constitution du réseau Natura 2000, l’Europe s’est lancée dans la réalisation d’un ambitieux réseau de sites écologiques dont les deux objectifs sont : préserver la diversité biologique et valoriser le patrimoine naturel de nos territoires. Le maillage de sites s’étend sur toute l’Europe de façon à rendre cohérente cette initiative de préservation des espèces et des habitats naturels. Le vol des oiseaux migrateurs nous rappelle avec poésie que la nature et sa préservation n’ont pas de frontières. Sur le territoire de la CUB : le réseau hydrographique des Jalles de St Medard et D’Eysines fait l’objet d’un suivi Natura 2000 (des visons d’europe vivent sur ce cours d’eau)

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Les ZNIEFF : zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique L’inventaire des ZNIEFF est un programme initié par le ministère en charge de l’environnement et lancé en 1982 par le Muséum national d'histoire naturelle. Il correspond au recensement d’espaces naturels terrestres remarquables dans les vingt-deux régions métropolitaines ainsi que les départements d’outre-mer. Les inventaires naturalistes validés scientifiquement dans chaque région par le conseil scientifique régional du patrimoine naturel puis nationalement par le Muséum national d'histoire naturelle constituent le cœur de l’Inventaire national du patrimoine naturel. Commune BRUGES BLANQUEFORT

ZNIEFF Marais de Bruges

Intérêt écologique Avifaune nicheuse très diversifiée (145 espèces) Ombélifère endémique des rives des fleuves atlantiques : Angelica hetecarpia BORDEAUX Lac de Bordeaux Avifaune Présence de roselières St Louis de Marais de St Louis Axe migratoire des oiseaux du Nord de Montferrand de Montferrand l’Europe St Vincent de Paul Ambes Végétation composée d’espèces Ambares et hygrophiles et hélophiles variées Lagrave Le Taillan Médoc Bois de St Aubin Espèces végétales rares dont 1 espèce qui de Médoc et de ne se retrouve pas ailleurs dans le Louens département : Anémone bogenhartiana Risque lié à l’urbanisation et la cueillette TALENCE Mare du bois de Présence d’une espèce végétale peu Thouars commune dans les milieux humides de la région CENON Coteaux Nombreuses espèces végétales rares Source : DIREN Aquitaine

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