Fiche Ecoconstruction : SANTE,
CONFORT, ESTHETISME EN SAVOIR + Matériaux et revêtements sains.......................................................................4 Le confort acoustique.....................................................................................26 Le bien-être......................................................................................................43
IDÉES DE SÉANCES Matériaux et revêtements sains.....................................................................47 Le confort acoustique.....................................................................................50 Le bien-être......................................................................................................57
Avec le concours financier de
Avec le concours de
Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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« Aucune pédagogie ne peut remplacer les apprentissages procurés par le lieu dans lequel les enfants évoluent » Par respect pour l’environnement mais également pour l’homme, qu’il s’agisse des artisans ou bien des usagers, le choix des matériaux et des revêtements, les finitions et l’aménagement, la décoration sont à penser.
Les ENJEUX environnementaux
liés à la santé humaine liés au bien-être
économiques
« Chez les enfants en particulier, le bruit peut compromettre l’exécution d’une tâche cognitive. » (OMS)
« Dans nos sociétés industrielles, les polluants occupent une place importante dans le questionnement sur l’origine des perturbations des écosystèmes ou les problèmes de santé humaine. » (INRA RENNES)
« Nous passons en moyenne 22 heures sur 24 en espace clos ou semi-clos, que cela soit dans les logements, lieux de travail, écoles, espaces de loisirs, commerces, transports,... L'air qu'on y respire peut avoir des effets sur le confort et la santé, depuis la simple gêne - odeurs, somnolence, irritation des yeux et de la peau - jusqu'à l'aggravation ou le développement de pathologies comme par exemple les allergies respiratoires. »
(Observatoire de
la qualité de l’air intérieur)
« On ne construit pas une crèche, une école ou un centre de loisirs comme un bureau de poste ! Les conditions sanitaires mais aussi la qualité relationnelle, sensorielle, affective, fonctionnelle et esthétique de l’environnement bâti ont une très lourde influence sur le développement et la santé des enfants. Quand la pédagogie et l’espace construit se complètent, ils offrent un cadre de vie rassurant et une enveloppe protectrice, qui préviennent et limitent les nombreux risques d’exposition chimique, biologique et physique. » (magazine ECOLOGIK)
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EN SAVOIR PLUS De la naissance à l’adolescence, les enfants se construisent en permanence. Leurs organismes immatures sont vulnérables et extrêmement sensibles à la mauvaise qualité de l’environnement bâti : à la chaleur excessive des locaux, au confinement de l’air dans les salles, à l’acoustique inadaptée aux apprentissages, à l’insuffisances de lumière naturelle qui perturbe la stimulation du système circadien tout autant que le système visuel … Plus les enfants sont jeunes, plus ils sont sensibles aux polluants de l’air : ils respirent plus vite et inhalent plus d’air que les adultes. En raison de leur masse corporelle, ils absorbent deux fois plus de ces polluants. Des expositions répétées et prolongées à des concentrations élevées de contaminants aériens pendant l’enfance et l’adolescence sont lourdes de conséquences. La réduction de la croissance des alvéoles pulmonaires et l’inflammation des voies aériennes durant cette période de développement rapide du poumon affectent la morbidité et la mortalité durant la vie adulte. De plus en plus d’enfants sont touchés par les maladies allergiques respiratoires : on compte actuellement en moyenne trois élèves allergiques par classe. Or le lien entre le déclenchement et l’aggravation de ces affections et les expositions survenant dans l’environnement bâti est aujourd’hui établi. De même, l’impact du bruit doit être considéré comme un enjeu de santé publique et sa réduction dans les lieux d’éducation comme un facteur de réussite scolaire. Les nuisances sonores et la mauvaise acoustique des locaux affectent la transmission de l’information et le développement cognitif, génèrent une fatigue et un comportement agité, sans oublier les effets physiologiques cardiovasculaires et hormonaux.
« C’est à l’école que se forgent la culture architecturale et les réflexes écologiques des adultes de demain. » Dominique GAUZIN-MÜLLER Architecte, enseignante – rédactrice en chef du magazine ECOLOGIK
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1 - MATÉRIAUX ET REVÊTEMENTS SAINS (source : Observatoire de la Qualité de l’air intérieur, « Nos maisons nous empoisonnent » de G. MEAR, campagne CHEMICAL REACTION, « L’habitat écologique » de F. KUR, « Les plantes dépolluantes » de G. CHAUDET et A. BOIXIERE
Enjeux Nous passons en moyenne 22 heures sur 24 en espace clos ou semi-clos, que cela soit dans les logements, lieux de travail, écoles, espaces de loisirs, commerces, transports,... Or, une étude de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur sous l’égide du CSTB (centre Scientifique et technique du bâtiment) montre que, pour tous polluants mesurés, les teneurs sont beaucoup plus élevées dans les logements qu’à l’extérieur. Ainsi, l'air qu'on y respire peut avoir des effets sur le confort et la santé, depuis la simple gêne odeurs, somnolence, irritation des yeux et de la peau - jusqu'à l'aggravation ou le développement de pathologies comme par exemple les allergies respiratoires. Les effets de la pollution intérieure sur la santé ne sont que partiellement connus : en effet, les liens entre l'exposition aux polluants et le développement d'une maladie ou d'un symptôme n'ont pas encore été suffisamment étudiés. La contribution de la qualité de l'air intérieur à certaines maladies reste encore à identifier et à évaluer. Il existe deux types d'exposition : - l'exposition des personnes à de fortes doses de polluants dans un environnement intérieur (qui est un phénomène relativement rare, tel que l'intoxication grave par le monoxyde de carbone), - l'exposition continue à de faibles doses de polluants sur de longues périodes (qui peut avoir des conséquences importantes à court ou long terme). La question de la qualité de l'air intérieur est ainsi une préoccupation majeure de santé publique, car l'ensemble de la population est concerné, et plus particulièrement les personnes sensibles et fragiles (enfants, personnes âgées ou immunodéprimées, malades pulmonaires chroniques). Tous les lieux de vie clos ou semi-clos sont concernés par la pollution intérieure.
Les grandes familles de polluants de l’air intérieur Les principes polluants de l’air de nos habitations sont multiples. On peut les classer ainsi : Les composés organiques volatils (COV) et les aldéhydes, une redoutable famille de polluants
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Les pesticides : insecticides, fongicides, herbicides, acaricides, rodenticides, molluscicides, termicides, …
Les produits de combustion : monoxyde de carbone (1ère cause de mortalité domestique par produit toxique en France), les oxydes d’azote (produits par la combustion de carburants fossiles), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (gaz d’échappement de voiture, fumée de tabac et des barbecues, asphalte et bitume, …), le dioxyde de soufre (combustion du charbon et du pétrole)
Les particules : constituées d’un mélange de plusieurs substances physiques et chimiques qui se présentent sous forme solide ou sous forme de gouttelettes en suspension dans l’air et dont les dimensions vont de 0,005 à 100 microns. Atteignant les alvéoles pulmonaires, les particules les plus dangereuses sont celles qui ont un diamètre compris entre 0,1 et 10 microns.
Les fibres : cf. ci-après les laines minérales
Les contaminants biologiques : les acariens, les moisissures, les agents infectieux (bactéries, virus), les particules et autres matières organiques libérées par les animaux de compagnie (squames, urine, poils, salive), les pollens, les cafards et les blattes, …
Les sources de polluants intérieurs Les matériaux de construction Le bois : la plupart des bois utilisés dans la construction sont soit reconstitués, soit traités contre les insectes xylophages et les champignons. Dans les deux cas, ils libèrent pendant des années les substances chimiques contenues dans les colles et les produits de traitement tel le formaldéhyde (urée-formol pour les panneaux décoratifs, meubles de cuisine, étagères, aménagements de salle de bain,…, phénol-formol pour les panneaux extérieurs avec en plus des substances fongicides et résorcine-formol pour les lamellés-collés avec en plus les solavnts des colles : toluène, xylène, acétone, …)
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Les isolants : Un habitat ne se conçoit pas sans isolation (cf. partie « Energie »). Si celle-ci présente des avantages évidents (confort et économie d’énergie), elle peut cependant altérer la qualité de l’air ambiant. - Les laines minérales : La laine minérale est un matériau se présentant comme un matelas constitué de fibres minérales enchevêtrées utilisé comme isolant thermique ou acoustique dans l'habitat. On distingue principalement : - la laine de verre, fibres obtenues par la fonte de verre et de sable quartzeux, - la laine de roche, fabriquée à partir d'une roche volcanique, la diabase, - la laine de laitier, fabriquée à partir de sous-produits provenant de la fusion de métaux. De loin les plus utilisés en isolation, ces produits sont constitués de fibres suspectées d’être cancérigènes, notamment celles dont la longueur est capable d’atteindre les alvéoles pulmonaires. Plus grandes que les fibres d’amiante, elles sont aussi moins nocives. Les fibres de la laine de roche, plus petites que celles de la laine de verre, ont un pouvoir de pénétration respiratoire plus important. Liés avec une résine urée-formol ou phénol-formol, les isolants à base de laine de verre ou de laine de roche peuvent émettre du formaldéhyde. Si les professionnels sont les premiers exposés aux fibres de laine de verre ou de laine de roche lorsqu’ils les manipulent dans les endroits confinés que sont les combles et les greniers, nous le sommes également en tant que bricoleurs si nous ne prenons pas de précautions particulières en portant un masque, des gants et des lunettes. Même sans avoir à les manipuler, nous pouvons y être exposés à tout moment. En effet, on voit encore trop souvent ces produits posés en vrac sur les faux plafonds sans qu’aucune précaution d’étanchéité ne soit prise. Ils libèrent alors leurs fibres nocives au gré du moindre courant d’air, ne serait-ce que par les ouvertures des spots d’éclairage implantés dans les plafonds. - Les mousses urée-formol : Parce qu’elles libéraient du formaldéhyde en trop grande quantité, les mousses urée-formol utilisées pour l’isolation par injection dans les murs et les cloisons, notamment dans les années 1960 et 1970, ont été à l’origine de problèmes sérieux. Elles sont interdites dans de nombreux pays, et leur utilisation est maintenant réglementée en France. - Le polystyrène : Obtenu par polymérisation du styrène, cet isolant se présente sous forme de panneaux de deux types : extrudés et expansés. Les premiers sont constitués de polystyrène, de solvants et de gaz sous pression ou agents gonflants. Ils libèrent lentement divers COV (Composés Organiques Volatiles) : styrène, chlorure d’éthyle, acétate de vinyle et isocyanates, qui sont des sensibilisants du système respiratoire particulièrement redoutables. Les seconds, constitués d’un mélange de polystyrène et de pentane, ont une perméabilité à l’humidité plus élevée, ce qui facilité leur désagrégation au fil du temps et l’émission de poussières susceptibles d’être inhalées. Le polystyrène se dégrade sous l’action des rayons ultraviolets (UV), libérant ainsi des substances toxiques. Dégageant des gaz très toxiques en cas d’incendie (styrène, benzène, etc.), il doit impérativement être séparé des pièces habitables par une cloison étanche ou un pare-feu. - La mousse de polyuréthane : Obtenue en mélangeant du polyol avec un isocyanate et un agent gonflant, la mousse de polyuréthane libère des isocyanates au moment de sa mise en œuvre. En cas d’incendie, elle dégage, outre du monoxyde de carbone et des isocyanates, de l’acide cyanhydrique, un gaz particulièrement toxique. - L’amiante : enfin interdit, l’amiante est encore présent dans de nombreux bâtiments. Son élimination ne peut être faite que par des professionnels. - Les panneaux composite de liège : qui sont reconstitués à l’aide de colle et de vernis.
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Les matières plastiques de nos équipements et mobiliers Il existe des milliers de matières plastiques, aux caractéristiques extrêmement variables. Elles émettent des composés organiques volatiles, également variables selon leurs caractéristiques et leur utilisation, notamment sous l’effet d’une élévation de température ou d’une exposition aux UV. Le PVC : est un chlorure de polyvinyle produit à partir d’acétylène et de chlore. Il est utilisé dans la fabrication de très nombreux matériaux : canalisations, tuyaux, fenêtres, ustensiles ménagers, revêtements de sol, revêtements muraux, etc. Cette fabrication nécessite l’emploi d’additifs : agents plastifiants et assouplissants, notamment des phtalates, fortement suspectés d’être des perturbateurs hormonaux. Des métaux lourds comme le plomb et le cadmium ainsi que des composés organiques de l’étain sont également utilisés comme agents stabilisants. Soumis à une élévation de température, le PVC dégage de nombreuses substances toxiques : chlorure de vinyle monomère, formaldéhyde, styrène, toluène, benzène et divers hydrocarbures. En cas d’incendie, la combustion du PVC est particulièrement dangereuse par son dégagement d’acide chlorhydrique de dioxines et de furanes. Il ne faut donc jamais brûler de PVC dans son jardin et encore moins dans sa cheminée, mais le destiner à un centre de collecte et de tri. Rappelons qu’il est interdit de brûler des déchets de PVC sur les chantiers, pratique encore trop répandue. Une attention particulière doit également être portée à certains jouets en PVC, car les différents additifs qu’ils peuvent contenir, notamment les phtalates, présentent un réel danger pour les enfants. Les polyuréthanes, fabriqués à partir d’isocyanates, sont très utilisés de nos jours dans les vernis, les colles et les laques ainsi que pour la fabrication de fibres artificielles, notamment de mousses. Le danger des polyuréthanes vient essentiellement de leurs isocyanates, qui sont de puissants allergisants respiratoires pouvant provoquer de l’asthme. Le toluène diisocyanate est considérér comme un cancérogène humain potentiel par IARC - Centre International de Recherche sur le Cancer- (groupe 2B). Comme celle du PVC, la combustion du polyuréthane libère de nombreuses substances chimiques toxiques : isocyanates, acide cyanhydrique, etc. Le polyéthylène et le polypropylène présentent nettement moins de risques que les matières plastiques précédentes. Ils doivent donc leur petre préférés.
Les peintures et
revêtements
Les substances polluantes sont émises de deux façons : d’une manière continue s’il s’agit de matériaux eux-mêmes et de la colle utilisée pour leur pose, et d’une manière discontinue lors de leur entretien (cf. chapitre suivant). Les colles : très utilisés dans le bâtiment, la plupart des colles sont susceptibles d’émettre des COV. Elles sont classées en deux catégories : - les colles en phase solvant, dites « en solution » lorsque le solvant utilisé pour dissoudre les résines est de type organique ; - les colles en phase aqueuse, dites « en émulsion » lorsque le solvant utilisé est l’eau. Dans les deux cas, les colles sont constituées d’une résine de base qui sert de liant principal : polymères vinyliques, polymères acryliques ou le mélange des deux. Elles contiennent également une ou plusieurs résines secondaires (résines phénoliques, colophane, etc.), des pigments, des charges et des adjuvants : agents plastifiants et conservateurs, bactéricides et fongicides tels que le formaldéhyde et le pentachlorophénate de sodium, de l’eau dans le cas des « émulsions » avec un faible pourcentage de solvants organiques. Ces derniers (hydrocarbures, esters, cétones, alcools, etc.) sont présents en plus grande quantité dans les colles en phase solvant. Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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La nature des résines qui entrent dans la composition des colles dépend de leur utilisation (uréeformol, phénol-formol, résorcine-formol) ; elles restent les sources les plus importantes de formaldéhyde dans les logements. En raison de leur grande résistance à l’usure, les résines époxy sont utilisées comme revêtement pelliculaire des sols et des murs. Elles servent également à des collages de matériaux qui nécessitent une grande résistance. Ces résines contiennent des amines et des amides qui sont des sensibilisants cutanés très puissants pouvant être à l’origine de dermites eczématiformes. Les résines polyuréthanes sont utilisées dans les vernis et les revêtements pelliculaires des sols et des murs, ainsi que pour le collage de revêtements plastiques. Elles contiennent des isocyanates, substances sensibilisantes et cancérogènes. Quant aux résines vinyliques et acryliques, elles entrent dans la composition des colles vinyliques et acryliques « en émulsion » et « en solution ». Les colles vinyliques ou acryliques en solution contiennent 60% à 80% des solvants organiques d’où une grande toxicité : utilisation pour revêtements muraux plastifiés, revêtement de sol à support en jute, en mousse latex, en PVC ou en polyuréthane, les revêtements isolants, les revêtements de sol plastique, les carrelage muraux, … et l’encollage des tuyaux PVC et divers matériaux en plastique. Les colles vinyliques et acryliques en émulsion aqueuse sont moins toxiques : utilisation pour papiers peints, textiles, et autres revêtements. Les colles au néoprène sont utilisées pour l’encollage de divers revêtements muraux et de sol et contiennent 70% à 80% de solvants organiques et sont par conséquent très toxiques.
Les carrelages : Les carreaux de céramique (terre cuite, grès, faïence) sont des matériaux inertes et très écologiques. Ils sont particulièrement recommandés à condition qu’ils ne subissent pas un traitement de protection qui leur enlève leurs caractéristiques naturelles. Comme les parquets, les carreaux peuvent être collés avec des colles qui émettent des COV. Les carreaux de terre cuite sont généralement traités pour remédier à leur trop grande porosité. Divers produits, plus ou moins naturels, peuvent être utilisés à cet effet.
Les revêtements de sol en plastique : utilisés principalement dans les salles de bain et les cuisines ainsi que dans les espaces collectifs, ils peuvent libérer du chlorure de vinyle ainsi que des phtalates. Il y a une trentaine d’années, les revêtements de sol vinyliques pouvaient contenir jusqu’à 5% d’amiante. L’usure de ce type de revêtement doit être surveillé à cause de la possibilité d’un dégagement de fibres. Le problème se pose également pour certains anciens revêtements muraux en vinyle posé sur carton d’amiante. Les moquettes et les tapis : sont de véritables réservoirs de polluants chimiques et de contaminants biologiques : COV, acariens, poils de chat et chien, moisissures, poussières. Les plus polluantes sont celles qui ont un support en mousse synthétique. Ces supports libèrent en effet des COV : monomères, solvants, agents plastifiants, formaldéhyde, styrène, butène, isocyanates, le plus connu étant le 4-phénylcyclohexane ou 4-PC, issu du styrène butadiène. Ce produit est toxique à de très faibles doses et provoque des maux de tête, une certaine léthargie ainsi qu’une irritation de la peau et des yeux. Qu’elles soient synthétiques ou en laine, les moquettes sont généralement traitées contre le feu, les acariens, les moisissures, les bactéries et les taches ; ce qui constitue une source supplémentaire de COV. La plupart des moquettes en laine sont traitées contre les mites avec des produits qui contiennent du paradichlorobenzène, un cancérogène possible pour l’homme.
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Les papiers peints : Certains papiers peints, notamment les vinyles lessivables peuvent émettre de l’acétate de vinyle, du styrène, du chlorure de vinyle, des plastifiants, des monomères à l’état libre, des fongicides et du formaldéhyde, ce dernier étant utilisé pour augmenter la résistance du papier. Certains papiers non plastifiés ont la particularité d’adsorber les COV émis par les autres matériaux et de les réémettre ultérieurement. De nombreuses colles à papier peint contiennent des agents de préservation antifongiques et bactéricides.
Les tissus : Qu’ils soient muraux, utilisés comme rideaux ou pour recouvrir des sièges, les tissus émettent des COV pendant de longs mois lorsqu’ils ne sont pas en fibres naturelles non traitées. Ils contiennent tous du formaldéhyde, utilisé pour leur donner de la tenue et les rendre infroissables. Ils sont pour la plupart traités contre les taches, notamment ceux qui recouvrent les canapés et les fauteuils. Comme les papiers peints, ils ont également la particularité d’adsorber les CIOV émis par les autres matériaux et de les restituer. Certains tissus plastifiés contiennent des polymères de chlorure de vinyle et peuvent libérer des monomères à l’état libre. C’est le cas de la plupart des sièges de voitures neuves sont l’odeur caractéristique nous est familière.
Les peintures : plus que tout autre matériau, les peintures peuvent contribuer à la pollution de l’air intérieur. Elles sont composées essentiellement d’un liant ou résine, vinylique, acrylique ou cellulosique, d’un solvant, organique ou aqueux, de pigments, de charges et de divers additifs : agents dispersants, conservateurs, plastifiants, agents anti-UV. Elles sont susceptibles d’émettre de nombreux COV pendant des heures, voire pendant des mois et parfois des années après leur application. Il existe deux catégories principales de peintures : celles en phase solvant, plus communément appelées peintures à l’huile ou glycérophtaliques qui contiennent des solvants organiques et celles en phase aqueuse, ou peintures à l’eau, constituées principalement d’un mélange d’eau et de solvants (80% d’eau au minimum). Les peintures à l’eau : Très utilisées en décoration, les peintures à l’eau présentent de nombreux avantages, notamment leur facilité d’emploi et de dilution, leur rapidité de séchage et un nettoyage aisé du matériel après emploi. Si, dans l’esprit du public, elles ne présentent aucun danger puisque sans odeur, elles ne sont cependant pas totalement dénuées de risques toxiques. Leur toxicité à long terme peut même être plus élevée que celle des peintures glycérophtaliques. Utilisées aussi bien pour l’intérieur que pour l’extérieur, elles contiennent en effet des éthers de glycol, substances qui ont la particularité de s’évaporer très lentement après leur application. Certains de ces éthers de glycol sont particulièrement dangereux pour la femme enceinte. Plus sensibles aux moisissures et moins résistantes que les peintures à l’huile, les peintures à l’eau peuvent contenir des fongicides. Elles peuvent émettre du formaldéhyde et diverses matières actives contenues dans les fongicides utilisés. Les peintures en phase solvant (peintures à l’huile ou glycéro) : Les résines de ces peintures sont identiques à celles des précédentes : acryliques, vinyliques, époxydiques ou naturelles. Ces peintures diffèrent essentiellement des précédentes par la nature de leurs solvants, qui sont de type organique. Elles contiennent des hydrocarbures aliphatiques ou aromatiques, des alcools, des cétones et des esters. Les peintures à séchage rapide contiennent généralement du toluène, du xylène, de l’éthylbenzène et du benzène en faible quantité (inférieur à 1 %). Elles sont susceptibles d’émettre de l’acétone, du butanol, de l’éthanol, de l’acétate d’éthyle et de butyle. Les liants et les pigments : Les liants sont des résines servant à assurer le lien entre tous les composants de la peinture ainsi que son adhérence sur son support. Ils sont globalement peu toxiques avec toutefois une réserve pour les époxy-diques, qui peuvent être à l’origine de dermites et d’eczémas. Certains pigments utilisés dans le passé pour donner son opacité et sa couleur à la peinture sont particulièrement toxiques, notamment le plomb, à l’origine du saturnisme, qui touche encore de nombreux enfants résidant dans des appartements vétustes aux peintures très anciennes. Les solvants : Les risques toxicologiques présentés par les peintures à l’huile viennent essentiellement de la nature des solvants utilisés. Par contact avec la peau, ils peuvent être à l’origine de dermatoses irritatives ou de type allergique. Inhalés, ils peuvent provoquer une action Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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narcotique, des vertiges, des troubles digestifs : nausées, perte d’appétit. Les solvants contenant du benzène peuvent être à l’origine de leucémies.
Les produits d’entretien et d’hygiène Des boules antimites, aux déboucheurs de canalisations, en passant par les décapants de four, les désinfectants de toilettes, les insecticides ménagers, les détachants, les lessives, les nettoyants antibactériens, les nettoyant moquettes et tapis, les produits lustrants, les produits de nettoyage pour les vitres, les produits pour laver la vaisselle, les antigels, le dissolvant, les parfums, le vernis à ongle, les anti-transpirants, les savons, gels douche, et autres shampooings, …, la plupart des produits d’entretien et d’hygiène, contiennent des substances chimiques qui sont les matières dites « actives » ou les solvants qui permettent à ces dernières de mieux pénétrer les surfaces traitées. (cf. compléments dans dossier ECOCONSOMMATION)
Les activités humaines (tabac, cuisine, bricolage, …) La fumée de tabac est un mélange complexe de plusieurs milliers de substances, cancérogènes pour certaines d’entre elles ou suspectées de l’être pour d’autres. Les risques liés au tabagisme sont maintenant bien connus, et on sait que la fumée de tabac présente également un danger réel pour les non-fumeurs qui y sont exposés. La fumée du tabac a de plus la particularité de potentialiser les effets cancérogènes des autres polluants. Les travaux de bricolage amènent à manipuler de nombreux produits toxiques, notamment des solvants, utilisés pour diluer les peintures, nettoyer, dégraisser, décaper. Les activités de la cuisine ne dégagent pas que des odeurs mais également du dioxyde d’azote si l’ont cuisine au gaz et divers produits de combustion si elle est au charbon ou au bois.
Les ennemis organiques : bactéries, moisissures et acariens Une humidité intérieure excessive peut être à l’origine de sérieux problèmes, autant pour la structure du bâtiment que pour la santé des occupants. Les conséquences sont multiples apparition de moisissures, de champignons et de salpêtre ; dégradation des matériaux (plâtres, boiseries, revêtements de sol et revêtement muraux), diminution de l’efficacité des isolants. On sait également que les émissions de COV, notamment de formaldéhyde des panneaux de particules, des contre-plaqués ou des mousses urée-formol augmentent avec l’humidité et la température. Trop élevée ou trop faible, l’humidité peut avoir des effets importants sur la santé. Une hygrométrie inférieur à 30% dessèche la peau, les muqueuses des yeux, du nez et de la gorge, facilitant ainsi les infections par une rétention plus aisée des substances étrangères. Une hygrométrie trop élevée favorise la transpiration et provoque une sensation d’inconfort. Les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires et les personnes âgées sont particulièrement sensibles à une humidité élevée. Par ailleurs, température et hygrométrie élevées sont des conditions idéales pour le développement de toutes sortes d’êtres vivants indésirables dans nos maisons, depuis les blattes jusqu’aux bactéries pathogènes, en passant par les mites, les acariens et les moisissures.
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La pénétration des polluants extérieurs L’indispensable renouvellement de l’air intérieur est assuré par les échanges entre l’extérieur et l’intérieur, soit naturellement, à cause du manque d’étanchéité des portes et des fenêtres ou par leur simple ouverture mécanique. Or, l’air extérieur est souvent pollué et pas seulement dans les villes. (cf. compléments avec dossier ECOMOBILITE fiche « pollution de l’air »)
Zoom sur quelques polluants Les phtalates : très utilisés comme plastifiants dans les produits en PVC, y compris les jouets, comme solvants et fixatifs dans les produits de cosmétiques et d’hygiène, et comme dénaturant d’alcool dans les parfums. Ce sont des polluants largement répandus dans l’environnement mondial, certains sont connus comme étant toxiques pour le système reproductif et causes de baisse de fertilité chez l’animal, ou perturbateurs du développement et de la régulation hormonale. Les retardateurs de flamme bromes (RFB) : utilisés dans les tissus et garnitures de mobilier (par exemple les canapés) et les plastiques (par exemple dans les ordinateurs personnels et les téléphones portables) pour retarder la propagation des flammes. Les RFB les plus utilisés sont persistants et s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire. Des études ont montré que plusieurs d’entre eux avaient un impact sur le système hormonal. L’exposition au PBDE (éther diphényle polybromé) au sein de l’utérus a été associée à un développement anormal du squelette et du cerveau). Les muscs synthétiques : utilisés comme ingrédients des mélanges de fragrances dans les cosmétiques tels que savons, shampooings et parfums, ainsi que dans les détergents, les désodorisants et autres produits d’entretien. Les muscs polycycliques les plus couramment utilisés sont des substances chimiques persistantes qui s’accumulent dans la chaîne alimentaire ; elles peuvent provoquer des perturbations du système hormonal des poissons, des amphibiens et des mammifères. Les substances chimiques perfluorées (PFC) : utilisées pour les revêtements anti-adhésifs des semelles des fers à repasser et les poêles, dans la couche interne des emballages d’aliments fast food (frites, pop-corn, …), ainsi que dans l’apprêt antitache des moquettes, textiles et peintures. Les PFC persistent dans l’environnement et peuvent s’accumuler dans les sols et les tissus cellulaires des animaux. Certains sont connus pour être toxiques pour les animaux, pour dérégler le système reproductif des invertébrés d’eau douce et pour causer des lésions du foie aux poissons et aux mammifères. Ils peuvent également augmenter l’absorption et la toxicité d’autres contaminants chimiques.
● Fin de vie de ces produits En raison de leur toxicité, les résidus de peinture et de solvants sont classés dans les petits déchets chimiques. Jetés dans la poubelle, ils se retrouvent soit à la décharge soit à l’incinération entraînant, dans le premier cas, une pollution du sol et de l’eau, dans le second cas, une pollution de l’air. Vidés dans l’évier ou à l’égout, ou abandonnés n’importe où, ils polluent l’eau et le sol.
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Comment mieux respirer à l’intérieur de nos habitations ? Une bonne aération des locaux L’air intérieur doit être régulièrement renouvelé car il s’appauvrit en oxygène, se charge en vapeur d’eau et en gaz carbonique par la respiration des habitants et, éventuellement, se pollue par différentes odeurs et émissions de substances chimiques. On parle alors d’air vicié. Des locaux ne peuvent donc être sains que s’ils sont bien aérés. Autrefois, l’aération était assurée naturellement par les fenêtres et les portes qu’on ouvrait, par les différentes infiltrations d’air extérieur qui se faisaient par les fissures dans les murs et à cause du manque d’étanchéité des huisseries. Mais aujourd’hui, et plus particulièrement depuis la première crise pétrolière des années 1970, des problèmes nouveaux sont apparus, dus en grande partie à une trop grande isolation des maisons et à leur mauvais aération. Ainsi, dans une vieille maison, le renouvellement de l'air intérieur se fait en 1/2 heure contre 1h dans une maison standard et 10h dans une maison isolée thermiquement et sans ventilation. Au XIXè siècle, les hygiénistes ont démontré que l'ouverture des fenêtres dans le but de renouveler l'air du logement permettait de lutter contre le développement de maladies. Par la suite, en 1937, le premier règlement sanitaire de Paris impose des conduits débouchant en toiture pour les cuisines, des entrées d'air dans toutes les pièces principales et des orifices de ventilation pour les salles de bains ou les locaux contenant un appareil à combustion. Ce principe est généralisé à toute la France en 1955. En 1982 et 1983, la réglementation instaure des valeurs de débit à respecter. Aujourd’hui, si la ventilation naturelle est la plus satisfaisante du point de vue écologique, une ventilation mécanique contrôlée (VMC) bien conçue, bien réalisée et bien entretenue reste souvent la meilleure solution, notamment dans les maisons modernes. Sa conception et son installation doivent être particulièrement surveillées, sinon la VMC risque elle-même de contribuer à la pollution de l’air intérieur au lieu de la réduire. (cf. complément dans la partie « ENERGIE ») La ventilation des locaux doit se faire par un apport d’air le plus pur possible. Les prises d’air neuf doivent donc être situées à l’écart des zones de pollution spécifique : circulation automobile, parking, sorties de conduits de cheminées et de chauffage, etc. Enfin, on estime que l’air d’une pièce occupée devrait être totalement renouvelé toutes les 2 ou 3 heures selon le nombre d’occupants. Exemple : la concentration de formaldéhyde est divisée par deux lorsque l’air est renouvelé quatre fois plus souvent. Ouvrir les fenêtres en grand pendant 5 minutes suffit à renouveler entièrement l’air d’une pièce. Pour ceux qui s’inquiètent des déperditions de chaleur durant l’aération Certes, le renouvellement fréquent de l’air augmente les dépenses de chauffage en hiver, d’où l’intérêt de la ventilation mécanique à double flux. Mais il ne faut pas exagérer ce supplément de dépense, même avec un système à simple flux ou une ventilation naturelle. Réchauffer l’air exige en effet assez peu d’énergie. Par exemple, pour faire passer de 5°C à 20°C la température de la totalité de l’air d’une pièce de 16 mètres carrés, il faudra seulement l’équivalent de la consommation d’une ampoule de 200 watts pendant une heure. Contrairement à ce que l’on pense souvent, le plus gros des déperditions de chaleur dans une maison, même assez bien isolée, ce n’est pas le renouvellement de l’air, sauf s’il est vraiment trop fréquent, mais les calories qui s’échappent à travers les parois : on estime que, sauf dans une maison bénéficiant d’un très bon niveau d’isolation, le réchauffement de l’air ne consomme qu’environ 20% de l’énergie dépensée pour la chauffer. Chacun peut d’ailleurs remarquer que, une fois les fenêtres refermées après avoir aéré, la pièce retrouve rapidement sa température initiale.
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Des matériaux sains ATTENTION Ici sont présentés les matériaux sains, ce qui ne signifie pas pour autant : - que leur cycle de vie est respectueux de l’environnement (ressources renouvelables ou non, quantité d’énergie grise pour la fabrication, fin de vie) - que ces produits soient bon marché (la problématique de la structuration de ces nouvelles filières de production et de commercialisation – petite production, peu de demande - entraîne bien souvent des prix de vente plus onéreux que ceux des « produits classiques ») - que ces produits sont faciles à trouver sur le marché (même problématique) En revanche, les logos apposés sur les produits certifiés permettent à chacun de distinguer facilement ceux plus respectueux de l’environnement au cours de leur cycle de vie. Exemples :
La marque NF Environnement, créée en 1991 et qui a pour objet d’attester la conformité des produits ou services aux exigences définies dans des cahiers des charges (ou référentiels) et qui portent sur la qualité d’usage et la qualité environnementale des produits.
L’Eco-label européen, créé en 1992, est le seul label écologique officiel européen utilisable dans tous les pays membres de l’Union Européen utilisable dans tous les pays membres de l’Union Européenne. Il prend en considération « le cycle de vie du produit à partir de l’extraction des matières premières, la fabrication, la distribution, et l’utilisation jusqu’à son recyclage ou son élimination après usage. » (Cf. site de ces 2 ecolabels http://www.ecolabels.fr/) Les labels forestiers
(Forest Stewardship Council) L’écolabel FSC créé en 1993, dans la dynamique du second Sommet de la Terre de Rio (juin 1992), assure que la production d'un produit à base de bois (ex. meuble) a respecté des procédures censées garantir la gestion durable des forêts. http://www.fsc.org/
« Pan European Forest Certification » devenu « Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes». Cette certification a été créée en 1999. Apposé sur un produit en bois ou à base de bois, le logo garantit que ce produit est constitué d'au moins 70% de bois issu de forêts répondant pour leurs gestions aux recommandations des entités nationales et régionales de PEFC. http://conso.pefc-france.org/
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(American Tree Farm System) Certification sylvicole américaine né dans les années 40 http://www.treefarmsystem.org/ (cf. autres ecolabels et certifacation environnement dans dossier ECOCONSOMMATION) Le traitement du bois : La meilleure façon de conférer au bois une protection à la fois efficace et respectueuse de l’environnement et de la santé consiste à observer certains principes pour une utilisation du bois conforme à ses caractéristiques. Respecter ces principes permet de faire l’économie d’un traitement de préservation du bois souvent toxique pour la santé et l’environnement. - Choisir une essence de bois naturellement durable. La durabilité du bois concerne sa résistance aux attaques d’insectes et de champignons. - Couper le bois au bon moment. Il faut abattre les arbres lorsque leur bois contient le moins possible de substances sucrées (qui constituent la nourriture pour les insectes xylophages) et de substances aqueuses (propices au développement des moisissures). - Utiliser du bois bien sec. Les substances sucrées (amidon), encore contenues dans le bois artificiellement ou trop rapidement séché, attirent davantage les insectes xylophages. - Placer le bon bois au bon endroit ! Mis en œuvre en terrasse, un bois non durable sera vite sujet à des attaques d’insectes et de champignons. À l’intérieur, on pourra opter pour des essences plus ou moins durables, sauf pour la charpente si elle ne peut être contrôlée régulièrement. - Éviter et supprimer toute source d’exposition du bois à l’humidité ; Tous les champignons (pourriture du bois) susceptibles d’attaquer le bois ont besoin, pour se développer, que l’humidité du bois dépasse 18%. Les insectes xylophages sont un peu moins exigeants en humidité que les champignons. Mais ils ne s’attaquent pas à n’importe quel bois. Les ravageurs les plus fréquents sont la vrillette et le capricorne.
(+ cf. chapitre « traitements et sel de bore » ci-dessous) Les matériaux d’isolation : Les isolants minéraux L’argile expansée : Les billes d’argile expansée sont produites par cuisson à 1100°C de granules d’argile crue. L’expansion est provoquée par le dégagement de gaz lors de la cuisson des éléments organiques. Elles sont très résistantes à la compression et sont intéressantes lorsque la résistance à l’humidité est prioritaire. L’argile expansée est utilisée soit en vrac comme dallage isolant sur terre-pleins, terrasses, soit en béton allégé, soit comme constituant de blocs préfabriqués (briques, hourdis). La perlite et la vermiculite sont des roches volcaniques. Lorsqu’on les chauffe à 1200°C, une violente réaction libère l’eau et la vapeur leur fait subir une expansion jusqu’à 15 fois leur volume initial sous forme de perles. Utilisation : Les principales utilisations se font en vrac (combles perdus, insufflation entre parois), en bétons et mortiers allégés, en couches de nivellement et en panneaux coupe-feu. Les matières brutes sont très hydrophiles, d’où leur enrobage fréquent au bitume ou au silicone. Le verre cellulaire est fabriqué à partir du verre recyclé que l’on fait fondre à 1000°C. A ce verre fondu, on ajoute après broyage 0,15% de poudre de carbone qui provoque un dégagement interne de CO2. La masse refroidie est constituée d’un matériau léger, à cellules fermées, insensible au feu et à l’humidité et incompressible. Utilisation : Le verre cellulaire répond techniquement à la plupart des besoins du bâtiment conventionnel mais son coût en a limité l’usage à des domaines bien spécifiques (isolation des parois enterrées, des toitures-terrasses, ...) Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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Les isolants végétaux La fibre de bois est obtenue à partir du défibrage de chutes de bois résineux. Les matières brutes des panneaux sont très hydrophiles. La « laine » de bois est parfois utilisée comme isolant en vrac, destinée à être insufflée ou projetée mais la plupart du temps, elle est transformée en pâte par adjonction d’eau pour produire des panneaux auto agglomérés de diverses formulations, densités, profilages et épaisseurs qui s’utilisent comme isolation à part entière ou, le plus souvent, comme panneaux techniques complémentaires d’isolation. Les fibragglos sont des panneaux fabriqués à partir de fibres de bois résineux minéralisées et enrobées de ciment, ou de plâtre et de ciment. Les panneaux de fibragglos s’utilisent le plus souvent comme panneaux techniques complémentaires d’isolation (isolation en sous-face des plafonds ou sous-toitures rampantes, plafonds suspendus, fonds de coffrages perdus sous dalles, système isolant à inertie sur murs à ossature bois,...). Attention cependant, ces produits peuvent contenir des colles. Les granulats de bois minéralisés sont des copeaux de bois stabilisés au silicate de calcium. Ils proviennent du recyclage de bois résineux (épicéa) de faible valeur marchande. Les granulats de bois minéralisés peuvent être utilisés en vrac sans liant pour l’isolation des combles, planchers, ... L’utilisation la plus courante se fait sous forme de béton allégé en chape isolante sur terre-plein, sur locaux non chauffés ou en dalle d’étage. La ouate de cellulose provient du papier recyclé, obtenu à partir de journaux non utilisés, ou à partir de coupes de papier neufs d’imprimerie. Le papier est défibré et réduit en flocons, puis stabilisé par incorporation de divers agents (gypse, sels de bore, sels de sodium, ...) Hydrophile, capillaire et hygroscopique, la cellulose est un matériau très respirant. La ouate de cellulose est utilisée en rouleaux ou en vrac sous deux formes : compactée (pour application mécanique par insufflation) ou décompactée (pour utilisation manuelle) en isolation des combles, des planchers, des toitures et des murs. Le liège expansé provient de l’écorce du chêne-liège réduite en granules puis expansée à la vapeur à 300°C. Le pouvoir isolant du liège expansé tient à l’air enfermé dans ses cellules fermées. Sa perméabilité à la vapeur d’eau est assez faible. Le liège expansé est utilisé en granules (combles, planchers, toitures, murs) ou en panneaux. Le chanvre : La chènevotte est l’écorce du plant de chanvre. Il s’agit d’un sous produit agricole facile à valoriser. Sa structure micro-poreuse lui confère des propriétés d’isolation thermique particulièrement intéressantes. Le chanvre se présente sous différentes formes : granules de chènevotte, bétons légers de chanvre, ou laine de chanvre. Les utilisations sont très variées suivant la forme utilisée. Le lin : Les produits d’isolation issus du lin sont fabriqués à partir des fibres courtes de la plante, non utilisées par l’industrie textile. La matière première subit un traitement aux sels minéraux (sel de bore et silicate de sodium), puis est cardée et thermoliée avec des fibres de polyester pour former la ouate. Le lin utilisé comme isolant thermique peut se présenter en vrac, en rouleaux, en panneaux semirigides ou en feutre. La laine de coco est issue de la bourre entourant le péricarpe des noix de coco. Très réputées pour leur élasticité et leur durabilité, les fibres de coco sont utilisées depuis une trentaine d’années en tant qu’isolant thermique. Elles offrent également une grande résistance à l’humidité. La laine de coco peut se présenter en vrac, en rouleaux ou en panneaux semi-rigides. Les isolants d’origine animale La laine de mouton a une structure fibreuse lui permettant d’emprisonner une quantité importante d’air. Elle peut être utilisée directement après la tonte mais elle est le plus souvent lavée au savon et à la soude pour éliminer le suint, sécrétion de l’épiderme de l’animal dégageant une odeur particulière. La laine reçoit ensuite un traitement insecticide et un traitement contre le feu, puis elle est cardée et texturée au moyen de fibres thermofusibles, ou sur un canevas en polypropylène. La laine de mouton peut être utilisée en vrac comme isolant de remplissage, en rouleaux, en panneaux semirigides ou en feutre. Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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Les plumes de canard ont une capacité à emprisonner une très grande quantité d’air et à réguler l’humidité. Ces caractéristiques offrent un niveau d’isolation important contre les températures froides comme chaudes. Conditionnées sous forme de rouleaux, les plumes de canard permettent une isolation des murs et cloisons, des sols ou des combles perdus. Les revêtements muraux : Les peintures naturelles : Chaque matière première qui intervient dans la production de ces peintures, provient le plus possible de ressources naturelles renouvelables. Les liants sont à base d’huiles végétales (lin, ricin, romarin, lavande...), de cires d’abeilles, de résines naturelles (pin), de caséine, de craie,... Aucun solvant n’étant complètement inoffensif, les solvants naturels (essence de térébenthine balsamique, distillats d’agrumes,...) peuvent aussi entraîner des troubles dermatologiques ! Les pigments sont de nature végétale (valériane, thé, oignon,...) ou minérale (terre de Sienne, oxydes de fer,...). Les additifs chimiques et les charges sont inexistants dans les peintures naturelles ; elles sont donc moins fragiles que les peintures synthétiques. Si elles sèchent plus lentement, c’est qu’elles imprègnent le support en profondeur. La peinture naturelle n’est pas vraiment lavable. Elle laisse par contre passer l’humidité et joue donc un rôle important de régulateur dans le passage de l’humidité vers l’extérieur (utilisation en salle de bain, cuisine,...). Le coût d’une peinture naturelle est celui d’un produit de bonne qualité, mais sa nature la rend économe de deux manières : elle a un excellent rendement à la superficie et l’imprégnation des supports en profondeur lui assure un vieillissement différent : elle s’use de manière imperceptible (au lieu de s’écailler), si bien qu’au moment de la rafraîchir, un léger ponçage suffit pour préparer la surface (pas de décapage donc). La chaux : L’utilisation de la chaux dans la construction est connue depuis l’antiquité. Elle était utilisée comme liant d’un mortier pour bâtir et servait à la fabrication d’enduits, au traitement des sols ainsi qu’à la réalisation de peintures décoratives. Elle fût délaissée petit à petit au profit du ciment (liant hydraulique artificiel) et des peintures acryliques. Depuis peu, elle suscite un regain d’intérêt grâce à ses propriétés exceptionnelles. Les revêtements de sol : Le linoléum : Fabriqué à partir de produits entièrement naturels (liège, jute, bois en poudre, résines naturelles de pin et huile de lin), le linoléum est un revêtement de sol particulièrement sain à condition bien entendu qu’il soit collé avec une colle naturelle. Il est spécialement recommandé aux personnes allergiques. Bactériostatique, il est de plus en plus utilisé dans les hôpitaux. Le véritable linoléum ne doit pas être confondu avec les nombreux revêtements de sol plastique abusivement appelés « lino ». NB : Parce que l’huile de lin agit à mesure qu’elle vieillit, le linoléum est plus solide au fil des ans. Très durable, le linoléum est appelé à durer 20 ans et se révèle une excellente solution pour les zones très visitées.
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(AMSTRONG)
(Bio Médoc Habitat)
Les fibres végétales naturelles (jute, sisal, coco, jonc de mer, liège) : les revêtements de sol en fibres naturelles n’émettent aucun produit toxique à la condition que les colles utilisées ne soient pas ellesmêmes sources de COV. Le mieux est de les poser sans les coller.
Dalle de liège
(TOUTLELIEGE)
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jonc de mer
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fibres de coco
sisal
Traitements des matériaux et sel de bore (Sources : GreenFacts, Wikipedia, http://pagespersoorange.fr/smart2000/bore.htm, « Toxicologie industrielle et intoxications professionnelles » De Robert R Lauwerys) Depuis de nombreuses années le sel de bore fait partie des ingrédients utilisés dans les produits “écologiques” que ce soit dans les peintures, colles ou dans la ouate de cellulose et autres produits d’isolation naturelle ainsi que dans le traitement du bois. En effet, le sel de bore a plusieurs propriétés - Il est fongicide. - Il est un efficace répulsif d'insecte et de champignons. - Il retarde la propagation du feu Cependant la toxicité du sel de bore est controversé. Tout d’abord sous le nom de sel de bore se cache en fait différents type de produits et formulations : borax, tetraborate de sodium, acide borique, metaborate de sodium, perborate de sodium, … Le bore est un élément naturellement présent dans l’environnement. On le retrouve combiné à l’oxygène et d’autres éléments dans des composés appelés borates. Les borates sont des sels ou des esters d’acide borique. Ils sont très répandus dans la nature et sont présents dans les océans, les roches sédimentaires, le charbon, le schiste argileux ainsi que dans certains sols. La plus grande source de borates dans le monde est une mine à ciel ouvert située à Boron (Californie, USA). Parmi les borates importants d’un point de vue commercial, on trouve le borax, l’acide borique, le perborate de sodium ainsi que les minéraux ulexite et colémanite. Le borax (Na2B4O7·10H2O) est un borate important d’un point de vue commercial. Il est appelé aussi tétraborate de sodium ou borate de sodium. Le borax est un minéral. Il se présente sous forme de paillettes ou de poudre. Il est employé pour la décoration des porcelaines, la fabrication d'engrais, de savon, d'insecticides... On le retrouve aussi dans les composants électroniques ou le liquide de transmission. C'est également un fondant employé dans la fabrication de verres pour abaisser le point de fusion ; il est également utilisé comme tel par les artisans chaudronniers pour les brasures dites « à la forge ». Le borax est antiseptique.
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Le borax est irritant et serait même considéré par certains comme un composé chimique très puissant qui pouvant entraîner maux de tête, diarrhées, irritations cutanées, nausées, et à fortes doses, des pathologies cardiaques (arythmies). Aussi, un certain nombre de pays on restreint son utilisation: Inde, Nouvelle Zélande, Danemark, Hongrie, Pays Bas, Canada et USA. Il est même interdit en Algérie. Les services de santé de l'Etat de Californie est en cours de classification du borax comme toxique pour la reproduction humaine et l'Institut de Science et Technologie du Vietnam classe le borax comme agent cancérigène. Il sert de départ à la fabrication de l'acide borique et du perborate de sodium. L'acide borique (H3BO3) est produit principalement à partir des minerais de borate par sa réaction avec l’acide sulfurique. L’acide borique possède des propriétés antibactériennes et antifongiques, aussi est-il employé comme antiseptique incolore pour la peau et les muqueuses oculaires, oto-rhino-laryngologiques et vaginales, pour les brûlures ou les coupures, l’acné et est parfois employé dans les pommades (la fameuse "pommade Saint Louis" pour les fesses irritées des nourrissons) ou les onguents ou est utilisé dans une solution très diluée comme bain oculaire (eau boriquée). Il sert, par ailleurs, dans l’industrie nucléaire, du fait de sa capacité à absorber les neutrons, pour le contrôle et la régulation d’urgence des réactions. Les normes européennes ont fixé les concentrations d’acide borique autorisées respectivement à 0.5% pour les produits d’hygiène buccale et 5% pour les talcs et cosmétiques. L’acide borique est donc considéré par certains comme pas beaucoup plus toxique que le sel de table (sur la base de la Dose létale 50 estimée à 2660 mg/kg de masse corporelle) pour l'homme, mais il a une action fongicide et insecticide qui laisse penser qu'il ne serait pas neutre pour l'environnement en cas de pollution importante. Pour d’autres, l’acide borique est toxique pour l'Homme par voie digestive ou par inhalation. Au Canada, l'ACIA demande aux éleveurs et restaurateurs de ne pas l'utiliser en raison d'un « risque inacceptable pour la santé du consommateur» (suite à des mortalités d'adultes ou bébés). Il serait irritant pour les yeux, la peau et les voies respiratoires en cas d'exposition courte, mais pourrait avoir des effets sur le rein en cas d'exposition prolongée ou d'expositions répétées. Son efficacité persiste plusieurs années dans les endroits secs. Perborate de sodium : Agent blanchissant En octobre 2004, un comité d’esperts réunis par le Bureau Européen de substances chimiques (European Chemical Bureau – ECB) a recommandé que l’acide borique et les borates soient classés en catégorie 2 (Directive 67/548/EEC) à savoir substances devant être assimilées des substances altérant la fertilité et causant des effets toxiques sur le développement dans l’espèce humaine. Pour le perborate de sodium, la recommandation est catégorie 2 et catégorie 3 (substance préoccupante pour la fertilité de l’espèce humaine, risque possible d’altération de la fertilité). Cependant, comparativement aux produits « classiques » de construction, d’isolation et revêtement hautement toxiques pour la plupart, les matériaux dit écologiques traités au sel de bore sont moindre mal. En effet, le sel de bore commercialisé pour le traitement des matériaux écologiques est trouvé sur le marché sous forme de différents borate de sodium : octaborate de sodium, metaborate de sodium, disodium octaborate tetrahydrate (DOT), … Les concentrations en bore (qui va servir de produit actif) vont du simple au double voire triple ! Le meilleur produit pour le traitement des bois serait le disodium octaborate tetrahydrate (DOT) dosé à 67,1% de bore, qui a fait l'objet de certifications en Amérique du nord et qui a été spécialement formulé pour cette application et son absorption cutanée à travers la peau intacte serait faible. Aussi, prenant en compte, comme notre bon vieux Paracelce que « Rien n'est poison, tout est poison : seule la dose fait le poison. », à chacun d’être vigilant sur la concentration des produits achetés et sur les quantités et mise en œuvre employées. Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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Le mobilier :
Mis en place en 1998 et régulièrement amélioré, NF ENVIRONNEMENT AMEUBLEMENT est l 'éco-label officiel, qui prouve la qualité environnementale du produit et qui atteste que celui-ci respecte les règles qui assurent un moindre impact sur l'environnement, de sa conception à sa destruction. Cet éco-label est une des applications de la Marque NF propriété d'AFNOR. Cette marque est gérée par FCBA sour mandat d'AFNOR Certification. NF ENVIRONNEMENT AMEUBLEMENT permet d'apporter une réponse aux attentes des consommateurs, en matière d'achats éco-responsables. Il est basé sur des critères environnementaux répondant aux exigences suivantes : - Santé des utilisateurs - Protection des personnels en production - Economies d'énergie et de matière - Tri et recyclage - Gestion durable des forêts - Aptitude et sécurité à l'usage
Les plantes dépolluantes : Dans les années 1980, l’américain WOLVERTON a testé 50 plantes et mesuré leur faculté à absorber différents polluants organiques comme le formaldéhyde, le toluène et xylène, l’ammoniac, le benzène et le trichloréthylène. Les résultats américains firent apparaître des abattements dans les concentrations de polluants de 10 à 70% avec les plantes et seulement de 2,8 à 10 % sans les plantes. Aujourd’hui, des scientifiques de nombreux pays ont repris ces expérimentations avec des résultats plus ou moins probants, ce qui suscite quelques polémiques aux Etats-Unis. L’expérimentation française repose sur l’étude de 3 polluants : le toluène, le monoxyde de carbone et le formaldéhyde. Trois plantes servent de cobayes : Chlorophytum comosum, Dracaeana marginata et Scindapsus aureus. Ces expériences confirment les résultats américains à savoir une diminution de la concentration en polluant par les 3 végétaux étudiés. Cf. programme de recherche PHYTAIR http://www.plantairpur.fr/web2/upload_fich/phytair.pdf Les plantes n’agissent pas uniquement sur les COV. Elles ont également un effet bénéfique sur d’autres toxiques comme l’acétone, l’alcool méthylique, l’alcool éthylique et l’acétate d’éthyl. Le mécanisme de dépollution était assez bien connu jusqu’à présent : les plantes absorbent les molécules chimiques par leurs stomates, ces minuscules ouvertures dans les feuilles par lesquelles elles respirent, en métabolisent une partie dans leurs tissus et en transportent une autre partie jusqu’aux racines qui les éliminent dans le sol, où elles sont dégradées par des bactéries. Les molécules ne sont donc pas simplement « piégées » comme par exemple dans les filtres à charbon actif, mais réellement décomposées au moins en partie. Cependant les chercheurs pensent aujourd’hui que c’est l’ensemble de la plante en terre (avec ses feuilles et ses racines, ainsi que les micro-organismes présents dans le substrat) qui est efficace sur les polluants. Le nombre de plantes nécessaires en fonction du nombre et de la quantité de polluants et de la « performance » de la plante peut varier de 2 à plus de 50 par pièces ! Aussi, certaines sociétés proposent la mise en place de murs végétaux à air renforcé. Leur entretien est cependant assez ardu.
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mur végétal au collège Ausone au Bouscat (Végétales Visions)
Exemple de plantes épuratrices : En toute logique, une plante qui dispose d’un feuillage important et qui transpire abondamment a de fortes chances d’avoir de bonnes capacités dépolluantes. Ce sont par exemple les fougères, le lierre ou encore certains ficus. Avec des plantes type cactées, adaptées aux conditions désertiques qui savent limiter au maximum les échanges avec l’air ambiant, la dépollution sera plus faible.
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Chlorophytum elatum
Spathiphyllum
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Dracaena marginata
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Sansevieria trifasciata
Gerbera jamesonii (en pot)
Philodendron selloum
Hedera helix
Epipremnum aureus
Les ioniseurs Sur toutes les foires bio on trouve des ioniseurs, appareils produisant des ions négatifs. Principe : Les ions négatifs et les ions positifs sont présents dans la nature de manière tout à fait normale, le problème étant celui de l’équilibre entre eux. Les ions négatifs sont particulièrement abondants chaque fois que de l’eau est projetée dans l’air en fines gouttelettes, par exemple à côté d’une cascade ou de jets d’eau, ainsi que lors des orages. Dans le monde moderne, l’équilibre entre les deux types d’ions est souvent rompu au profit des ions positifs, produits en grande quantité notamment par les convecteurs électriques. D’où l’idée de placer, dans les lieux dans lesquels nous séjournons, des appareils produisant des ions négatifs. Ces ions ont incontestablement un effet sur la qualité de l’air, mais on dispose de peu d’éléments pour dire quel est l’impact réel des ioniseurs vendus dans le commerce. Les ions négatifs diminuent au moins : - la concentration des germes pathogènes présents dans l’air Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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la teneur de l’air en particules indésirables : allergènes, particules polluantes diverses (ces dernières se chargeant électriquement et allant se déposer sur les murs ou le sol de la pièce, ou encore sur l’ioniseur lui-même.
Deux conseils : Attention, certains ioniseurs produisent de l’ozone qui est un polluant atmosphérique. Il ne faut donc pas acheter ces appareils. Par ailleurs, les ioniseurs produisent un champ électromagnétique jusqu’à une distance de 1 mètre à 1,50 mètre. Il ne faut donc pas les mettre à côté d’un endroit où l’on dort ou travaille de longues heures.
Ioniseur OR’IONS
Ampoule ioniseur (www.zone-ecolo.com)
Les purificateurs d’air On trouve dans le commerce un certain nombre d’appareils appelés « purificateurs d’air ». Aucun d’eux n’a le pouvoir de dépolluer complètement l’atmosphère, mais certains peuvent en améliorer la qualité. On en trouve trois principaux types : - les filtres mécaniques - les filtres électrostatiques - les filtres à photocatalyse Les purificateurs d’air munis de filtres mécaniques utilisent des filtres à charbon actif ou des filtres HEPA à fibres de verre, ou les deux combinés. Les filtres à charbon actif piègent les odeurs et une partie des COV. Les filtres HEPA piègent les particules (99,97 % des particules supérieures à 0,3 micron contenues dans l’air qui les traverse, c’est-à-dire la quasi-totalité des allergènes, des particules émises par la combustion et par les véhicules diesel). Les appareils combinant les deux types de filtres sont donc assez efficaces, à la condition, pour l’élimination des COV, que la quantité de charbon actif contenue dans l’appareil soit suffisamment importante (plusieurs kilos). Par ailleurs, pour les purificateurs d’air portatifs, il faut se rappeler qu’ils ne purifient que l’air qui les traverse, ce qui ne représente jamais la totalité de l’air contenu dans une pièce.
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purificateur avec filtres HEPAS et à charbon actif (www.bien-et-bio.com)
Les filtres électrostatiques fonctionnent en fournissant une charge électrique aux particules, ce qui les amène à se déposer sur le filtre. Les purificateurs à filtre électrostatique sont relativement efficaces pour les particules, mais pas du tout pour les COV. Certains purificateurs d’air combinent un filtre électrostatique et un filtre à charbon actif.
purificateur avec filtres électrostatique et à charbon actif
(Electrolux)
Les filtres à photocatalyse fonctionnent par décomposition catalytique (par action d’ultraviolets sur du dioxyde de titane) des polluants. Ils filtrent les particules et décomposent, au moins en partie, les COV. Cette technologie, récente, semble assez performante, mais elle est encore peu utilisée pour les purificateurs d’air domestiques. Un modèle pour les voiture a été récemment mis sur le marché.
purificateur photocatalytique
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(Daikin)
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purificateur photocatalytique + filtre à charbon
(AERIS)
NB : Quel que soit l’appareil choisi, il est primordial de l’entretenir régulièrement, en se conformant scrupuleusement aux indications du fabricant, sinon il peut réémettre dans l’air les polluants qu’il a piégés.
Le programme REACH REACH est le nouveau Règlement sur l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et les restrictions des substances chimiques. En effet, afin notamment de lutter contre la pollution intérieur, REACH impose aux industries chimiques de fournir des données de sûreté sanitaire et environnementale de leurs produits, et ce, pour la première fois. Ce programme demande aussi d’identifier et de substituer les substances présentant certaines propriétés extrêmement dangereuses et une liste des « substances extrêmement préoccupantes » sera créée par la nouvelle agence des produits chimiques située à Helsinki. http://www.reach-compliance.eu/french/index.html REACH est entré en vigueur le 1er juin 2007 et offre une progression considérable concernant le cadre réglementaire des produits chimiques dangereux. Toutefois, c’est également au consommateur de faire évoluer ce cadre qui n’est pas figé et doit encore évoluer. Pour ce faire la campagne CHEMICAL REACTION http://www.chemicalreaction.org/ porté par le Bureau Européen de l’Environnement, Greenpeace, Les Amis de la Terre Europe, WWF, WECF, ChemSec, Health&Environnement Alliance, BEUC permet à chacun faire entendre « sa voix ». (cf. plaquette d’information « Ma voix »).
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2- LE CONFORT ACOUSTIQUE (sources : L’isolation phonique écologique TERRE VIVANTE, Guide l’acoustique du bâtiment ISOVER, Ecoutez la ville APIEU,
(à compléter avec la fiche sur « l’impact sonore » dans dossier ECOMOBILITE)
Enjeux Il faut remarquer que l’on ne peut pas fermer ses oreilles comme on ferme ses yeux. L’écoute reste active en permanence. Ainsi, la nuit, pendant le sommeil, les bruits activent la vigilance du sommeil ; Si les bruits sont continuels ou fréquents, le cerveau poursuit sans repos son activité de perception et d’analyse. C’est là une des raisons essentielles de leur dangerosité. C’est aussi un élément constitutif de la vie animale. Dès les premiers âges de la vie terrestre, la survie des espèces a nécessité une vigilance constante vis-à-vis des prédateurs. Cette vigilance devait s’exercer à chaque instant de la vie, quelles que soient les circonstances. La vision n’était pas un bon outil d’alerte parce qu’elle n’est pas omnidirectionnelle. L’audition, elle, est un bon outil d’alerte. Au stade évolué des mammifères, l’écoute permet de détecter précisément non seulement la direction, mais la distance d’un objet sonore et sa vitesse de déplacement. De la même façon, l’écoute de l’homme est active en permanence, même pendant le sommeil, si un évènement sonore la mobilise. Le cerveau continue à percevoir, à analyser, à traiter les bruits qu’il reçoit. Cette activité produit un sommeil peu réparateur et une fatigue essentielle s’installe. Nous avons là une des explications à la dégradation de l’état nerveux des habitants des villes. La permanence des bruits, même faibles, est d’autant plus mal ressentie qu’elle se produit à des moments ou dans des lieux qui devraient être associés au repos. Cinquante décibels au bureau dans la journée, c’est juste un peu agaçant, cinquante décibels le soir à la maison, c’est intolérable. Pour vérifier l’influence des bruits de faible intensité sur la santé des enfants, une étude a été menée conjointement en Autriche et aux Etats-Unis sur un échantillon de 115 enfants de 10 ans. Ils ont été choisis pour leur lieu d’habitation : un premier groupe vit dans un quartier où le niveau sonore moyen extérieur est de 50 dB, le second dans un quartier où le niveau sonore moyen est de 60 dB. Les chercheurs ont mesuré le rythme cardiaque, la tension artérielle, le taux d’adrénaline et de cortisol, ils ont aussi pratiqué une batterie de tests psychologiques. Les résultats montrent que dans le second groupe, la tension artérielle est plus élevée. Ce stress serait à l’origine du syndrome dit « d’impuissance acquise » qui provoque chez les enfants des effets semblables à la dépression, avec une démotivation très forte. Le niveau sonore ambiant d’une salle de classe se situe souvent entre 65 et 75 dB et d’un préau, d’un couloir ou d’une salle de cantine entre 80 et 85 dB(A) voir régulièrement au-delà de 85dB ! Or, un niveau sonore plus ou moins continu de 85 dB(A) ou plus pendant toute une journée de travail peut causer des lésions irréversibles. Dans un autre contexte professionnel, les travailleurs exposés à autant de bruit seraient obligés de se protéger les oreilles. Le bruit gêne et fatigue tant les éducateurs que les enfants eux-mêmes. Souvent, le bruit généré par des jeunes enfants s'alimente lui-même et s'amplifie, car les enfants ont tendance à crier pour se faire entendre à côté d'autres enfants bruyants. A la longue, l'exposition quotidienne à des niveaux sonores élevés peut faire apparaître des problèmes d'audition, tant chez les enfants que chez les professeurs, comme par exemple une perte d'acuité auditive ou un acouphène.
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Définitions Le son est une sensation auditive produite par une variation rapide de la pression de l’air. Physiquement, un bruit se compose d’un ensemble de sons. Physiologiquement, un bruit est le plus souvent associé à une gêne. Le bruit est caractérisé par : - une émission sonore vibrante dans le milieu ambiant (tout milieu possédant une masse et une élasticité : air, eau, bois, verre – sauf le vide) et selon des vitesses (m/s) propres à chaque milieu. - une réception : l’oreille constitue le seul organe sensoriel qui reste en éveil en permanence L’acoustique est une science qui a pour but d’étudier les problèmes physiques, physiologiques et psychologiques liés à l’émission, la propagation, la réception des sons et des bruits.
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La fréquence Le son est caractérisé par une fréquence, nombre de fluctuations de la pression par seconde. Cette fréquence est exprimée en hertz (Hz). L’oreille humaine est sensible à des sons compris entre 20 et 20 000 Hz.
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Le niveau Un niveau de pression (Lp) en dB quantifie l’amplitude d’un son. La pression acoustique s’exprime en pascal (Pa). Cependant l’oreille humaine, récepteur ultrasensible, détecte les sons dont l’amplitude varie de 0,00002 à 20 Pa.
Le spectre du bruit Le spectre est la représentation des niveaux en fonction de la fréquence. Le bruit est la superposition de sons de niveaux et de fréquences différents. Le niveau de bruit, exprimé en dB pour chaque fréquence, représente le spectre du bruit.
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Perception du bruit, sensibilité de l’oreille humaine et zone d’émission de la parole Généralement, un son de fréquence à 320Hz s’entend à partir d’un niveau de 70 dB, alors qu’un son à 16 000 Hz s’entend à partir de 13 dB environ. La courbe de perception des sons, caractérisés en niveaux de pression et en fréquences, permet de définir des courbes dites isosoniques ou « d’égale sensation » pour l’oreille humaine. La zone d’émission de la parole concerne un spectre acoustique plus réduit.
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L’échelle des niveaux de bruit Le niveau sonore indique l’intensité d’un bruit ou d’un son par rapport à une échelle de référence. De 10 à 120 décibels, la pression acoustique correspond à des sources de bruit de natures différentes et engendre des perceptions allant du calme (10 dB) à la douleur (120dB).
Règle d’addition des niveaux de bruit Afin d’évaluer le niveau de plusieurs bruits émis en même temps, quelques règles simples s’appliquent. 1 – Bruits de niveaux très sensiblement différents (écart > 10dB) Le bruit le plus fort masque le plus faible. Exemple : 100 + 70 = 100 dB 2 – Bruits de niveaux voisins (écart < 10 dB) Pour un écart < 10 dB, selon l’écart entre le bruit le plus faible et le plus fort, ajouter au bruit le plus fort les valeurs suivantes : Différence (en dB) entre les deux niveaux 0 sonores Valeur (en dB) à ajouter au niveau le plus 3,0 fort Exemples : 60 + 60 = 63 dB 70 + 72 = 74,1 dB 59 + 59 = 60,2 dB 63 + 67 = 68,5 dB
1
2
3
4
5
6
7
8
9
2,6
2,1
1,8
1,5
1,2
1,0
0,8
0,6
0,5
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Perception subjective et effets du bruit Certaines situations peuvent entraîner des perceptions plus subjectives. Cependant, des études de psycho-acoustique ont pu démontrer qu’il faut réduire le niveau de bruit de 10 dB pour avoir l’impression d’entendre deux fois moins de bruit. Durée d’exposition : Un bruit peut générer des effets néfastes en fonction de la durée d’exposition. L’émergence du bruit : un bruit faible, non perçu ou faiblement perçu dans la journée car noyé dans des bruits ambiants, deviendra insupportable ou agaçant la nuit car isolé dans le silence … Ainsi, la réglementation prévoit des seuils d’émergence par rapport à l’ambiance pour le jour et pour la nuit à ne pas dépasser. Le filtrage des bruits : Des bruits « harmonieux » ou acceptables en écoute directe deviendront insupportables lorsqu’ils sont transmis derrière un mur. Ce dernier ne laissant passer que les sons de fréquences graves, les oreilles ne perçoivent que des « boum boum ». L’effet cocktail : Des bruits de conversation dans un local dont les parois sont réverbérantes incitent les différentes conversations à « entrer en compétition », c’est-à-dire à monter le ton pour se faire entendre jusqu’à générer un « brouhaha » fatigant. Les bruits non désirés : A niveau égal, on est moins gêné par le bruit que l’on fait, alors que le bruit provoqué par un voisin est toujours dérangeant car il subi. Des bruits anodins, comme les pas sur un plancher, peuvent être très mal supportés par le voisin du dessous. La signature de certains bruits : Certains bruits ont des « signatures » (fréquences typiques de certains sons composant le bruit) qui peuvent être parfois insupportables par le symbole qu’elles représentent comme, par exemple, une sirène synonyme de danger ou de mauvais souvenir.
Le fonctionnement acoustique des parois L’absorption acoustique est une caractéristique d’une paroi. L’énergie sonore incidente sur les parois se répartit en énergie transmise et en énergie réfléchie. La nature et l’état des surfaces des parois du local vont influencer la quantité d’énergie réfléchie et donc l’ambiance sonore.
La Transmission acoustique est la propagation des bruits d’un local à l’autre. C’est l’isolation qui permettra une amélioration. (cf. ci-dessous)
La réglementation acoustique Il existe deux arrêtés datant du 28 octobre 1994 concernant la réglementation acoustique des habitations. En ce qui concerne les bâtiments autres que d’habitation, quatre familles d’établissements doivent respecter en application de la loi n° 92-1444 du 31 décembre 1992 relative à la lutte contre le bruit, des dispositions réglementaires en matière d’acoustique : Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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Il s’agit : - des établissements d’enseignement - des établissements de santé, de soins, d’action sociale - des établissements de loisirs et de sport - des hôtels et établissements d’hébergement à caractère touristique Ces établissements doivent être construits et aménagés de telle sorte que soient limités les bruits à l’intérieur des locaux, par une isolation acoustique vis-à-vis de l’extérieur et entre locaux, par la recherche des conditions d’absorption acoustique et par la limitation des bruits engendrés par les équipements des bâtiments. Ces dispositions concernent les bâtiments nouveaux et parties nouvelles des bâtiments existants. Elles sont fixées par arrêté interministériel. Pour les établissements d’enseignement, il s’agit de l’arrêté du 9 janvier 1995 paru au journal officiel le 10 janvier 1995. Pour la mise au point du programme acoustique, la démarche est analogue à celle menée pour les immeubles collectifs (recensement des sources sonores extérieures, puis prise en compte des bruits à l’intérieur du bâtiment). Mais une attention encore plus renforcée doit être apportée à la correction acoustique des locaux (limitation des durées de réverbération) particulièrement importante dans les salles de cours par exemple.
L’amélioration acoustique La correction et l’isolation acoustiques n’ont pas les mêmes effets. Pour réaliser une correction acoustique, on considère les propriétés d’absorption des parois, alors que pour une isolation phonique, on considère les caractéristiques en transmission. La correction acoustique consiste à maîtriser la propagation sonore dans un même local pour contrôler le niveau sonore et optimiser les qualités d’écoute. L’amélioration de la correction acoustique d’un local peut être envisagée sous plusieurs angles : - le choix de matériaux ou de surfaces absorbantes - la conception architecturale Les deux critères peuvent être concomitants. La maîtrise de l’énergie sonore réfléchie sur les parois d’un local par la pose de produits absorbants permet dans ce volume : - de diminuer le niveau sonore du champ réverbéré ; - d’améliorer les qualités d’écoute (contrôle de la durée de réverbération). Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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Exemple : Remplacez le carrelage ou les dalles PVC du sol par un revêtement de sol en liège qui est plus doux et qui amortit mieux le bruit.
Les boîtes à œufs : Mythe ou réalité ? par Jean-Pierre Lafont (www.akustar.com) A l'époque où j'étais adolescent, avant même d'étudier l'acoustique, alors que je répétais dans un garage de province avec des copains musiciens, des esprits éclairés m'ont assuré à maintes reprises que le nec plus ultra en matière de traitement acoustique consistait à coller les boîtes à œufs sur les murs. Je ne me souviens plus si le scepticisme ou le manque de matériau l'a emporté, mais je n'ai pas eu l'occasion d'expérimenter la recette. Durant toute ma vie professionnelle et aujourd'hui encore, la question des boîtes à oeufs éveille la curiosité de mes élèves et revient pesamment dans les suggestions de mes clients. Jusqu'à présent, je me suis contenté de répondre par un sourire amusé mais sans fournir d'argument véritable. Pourtant, un mythe aussi tenace ne peut être totalement dénué de fondement. Décidé à percer le mystère, j'ai entrepris une recherche non exhaustive mais assez pertinente pour démêler le vrai du faux. Comment çà marche : Fabriquée en cellulose rigide ou en polystyrène expansé, la boîte à œufs présente plusieurs propriétés acoustiques intéressantes : Le relief alvéolé engendre une dispersion des ondes incidentes aux fréquences supérieures à 7 kHz. La géométrie augmente sensiblement la surface d'absorption.
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Le matériau constitue une membrane qui vibre comme un diaphragme. Associé à l'air emprisonné derrière les alvéoles, ce diaphragme oscille à sa fréquence de résonance entre 600 et 800Hz. Les dimensions courantes pour un plateau sont de 265x265x48mm pour un poids de 50g à 65g. Les tests en laboratoire Aux Etats-Unis, mon collègue Nick Colleran de la société First Acoustics a fait procéder à une série de tests par un laboratoire reconnu. Les tests ont été menés dans les conditions définies par la norme ASTM C423 (proche de ISO 354) relative aux mesures d'absorption acoustique des matériaux en chambre réverbérante. Nature du matériau : cellulose. Surface couverte par l'échantillon : 2,63 x 2,34m (boîtes jointives). Épaisseur de l'échantillon : 5cm Masse surfacique : 0,73kg/m² Le matériau est posé sur le sol. Volume de la chambre réverbérante : 292m3 Plage de fréquences : Mesure par tiers d'octave, de 100 à 5000 Hz. Préparation : Stockage de l'échantillon pendant 24 heures dans les conditions suivantes : Température : 21°C Humidité relative : 60% ABSORPTION ACOUSTIQUE aw
La courbe ci-dessus parle d'elle-même. On distingue nettement une crête d'absorption vers 700Hz, correspondant à la fréquence de résonance. L'absorption aux fréquences supérieures est liée à la surface et à la porosité du matériau. Conclusions : La légèreté du matériau ne lui confère aucune propriété en matière d'isolation acoustique.
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L'absorption est très sélective et convient uniquement dans le cas où l'on souhaite absorber une fréquence ponctuelle autour de 700Hz. (Par exemple, pour traiter la résonance naturelle d'un volume cubique de 24cm d'arrête intérieure). La correction est inexistante aux basses fréquences. Enfin, la boîte à œufs Maintenant, c'est à vous de juger…
est
très
inflammable,
donc
dangereuse.
La mise en place de baffles acoustiques
(source : ACOUSTIK)
Salle d'activités sportives - Lycée et collège privé ST Pierre Chanel (Thionville - France)
La mise en place d’un faux plafond absorbant ou d’un plénum (volume d’air)
(source : ISOROY)
Dalle de faux-plafond
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La mise en place d’écrans acoustiques
(source : SARL BESSIERE)
La mise en place d’un parement perforé
(source : ISOROY)
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L’isolation phonique consiste à rechercher un isolement acoustique pour maîtriser la propagation des bruits d’un local à l’autre. L’isolation acoustique apportée par une paroi et son environnement traduit la faculté de celle-ci à réduire la transmission des ondes sonores d’un local à l’autre. De ce fait, elle limite la transmission du bruit et améliore le confort.
Les différents types d’isolants phoniques : cf. isolants écologiques dans chapitre précédent Les portes à isolation renforcée
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Les fenêtres acoustiques
Les aérateurs acoustiques de fenêtre
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Les rideaux acoustiques
Les petits aménagements pour limiter l’intensité sonore Les grandes pièces ouvertes sont souvent génératrices de bruit. Pourquoi ne pas diminuer les dimensions des pièces en les divisant à l'aide de cloisons permanentes ou amovibles ou de rangées d'étagères ? Placez des pastilles en feutre sous les pieds des chaises et des tables pour diminuer le bruit. Les nappes, les rideaux, les tableaux et les meubles permettent également de diminuer le niveau sonore. Pour sensibiliser les petits et les adultes au niveau sonore, on peut installer une lampe qui clignote quand il y a trop de bruit. NB : Pour être perceptible, toute amélioration acoustique doit être supérieure à 3 dB minimum.
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Cartographie du bruit sur la CUB La CUB a décidé de prendre en charge l’élaboration de la carte du bruit des 27 communes de son territoire et de passer des conventions de mise à disposition, à titre gratuit, de données numériques aux communes membres. Voir le reportage de TV7 "Bordeaux : la carte du bruit (émission du mercredi 12 mars 2008) http://www.tv7bordeaux.fr/index.php?id_video=1954&id_fiche=1929
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3 - LE BIEN-ÊTRE Le nombre et la diversité des initiatives alternatives montrent combien ce sujet est crucial. Certains projets sont initiés par des architectes charismatiques, comme l’Allemand Peter Hübner, qui a réalisé au cours des trente dernières années plusieurs écoles selon une démarche participative. En Angleterre, la BRE (Building Research Establishment), l’équivalent de notre CSTB (Centre Scientifique et technique du bâtiment), a lancé avec plusieurs partenaires un projet intitulé « Rethinking school » (littéralement « repenser l’école ») et propose sur son parc d’innovation un module expérimental de classe écologique. Dans la même optique, le MBI (Modular Building Institute) américain lance auprès des étudiants en architecture un concours annuel pour un projet d’école écologique modulaire qui connaît un grand succès. Parallèlement à ces initiatives concentrées sur la forme de l’école du futur, plusieurs représentants de la société civile française se sont regroupés pour développer une « living school », sous le parrainage de Jean-louis Servan-Schreiber et de Patrick Viveret. Cette école « au service de la vie » se donne pour mission de permettre aux enfants d’apprendre dans un climat positif, constructif et stimulant basé sur le « réussir ensemble « l’objectif est de favoriser le développement des jeunes dans leur globalité : l’intellect, les émotions, le corps et la créativité. Cette approche holistique qui s’applique à la pédagogie, mais aussi à l’agriculture, la médecine et l’architecture, fait de plus en plus d’adeptes. La démarche qui mène à un bâtiment écologique ne se limite en effet ni à un processus d’ingénierie ni à une affaire d’experts. Elle ne se traduit pas par la juxtaposition de réponses pertinentes à des cibles analytiques, mais par une synthèse créatrice qui englobe des préoccupations sociales, économiques, écologiques et culturelles. Elle s’appuie sur la relecture du passé et l’utilisation des moyens technologiques d’aujourd’hui pour préparer un avenir plus respectueux de l’homme et de la nature. Seule la sensibilisation de la jeunesse à cette nouvelle vision du monde peut modifier en profondeur nos modes de vie.
La lumière naturelle L'existence de l'homme est intimement liée à la lumière. Il ne peut littéralement pas vivre sans elle. La lumière constitue un élément essentiel, générateur de vie sur terre. Elle représente une partie indéniable de notre vécu quotidien et nous influence du point de vue physiologique et psychologique. L'extrême complexité du comportement de la lumière naturelle conduit de nombreux architectes à négliger les qualités intrinsèques de l'éclairage naturel au profit d'un éclairage artificiel plus adaptable. Néanmoins, la lumière naturelle est le mode d'éclairage le plus agréable, le plus performant et le plus économique pour peu qu'on puisse s'en préserver lorsque c'est nécessaire. Sa variabilité se montre extrêmement bénéfique pour le confort des occupants. Son utilisation judicieuse est un atout majeur pour développer les qualités architecturales, énergétiques et environnementales d'un bâtiment. La lumière naturelle se révèle donc l'éclairage d'ambiance par excellence. (Cf. mise en œuvre dans dossier énergie)
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Quand architecture et pédagogie se rejoignent pour le bien-être des élèves (source : magazine ECOLOGIK)
L’exemple mis en place par l’architecte autrichienne Anna HERINGER dans une école du Bangladesh avec des moyens simples et peu coûteux, avec des matériaux locaux et traditionnels est un bel exemple de démarche globale. Dans chacune des trois salles de classe du rez-de-chaussée, deux ouvertures rondes mènent dans une grotte destinée à la méditation et aux travaux en petits groupes. Ces grottes sont destinées à un travail concentré, seul ou en petit groupe, ou à des réflexions créatives dans une atmosphère protectrice.
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La beauté ne serait pas un luxe mais une nécessité. D’après François CHENG 1 « La beauté nous rend meilleurs ». Dans son ouvrage « Cinq Méditations sur la beauté » (Albin Michel, 2006), l’écrivain philosophe sur la « métaphysique du beau ». Quelques extraits : « Nous sommes transformés, rendus meilleurs par la beauté. Dans la vie, il y a des scènes qui exaltent, comme le combat, l’entrechoquement des corps par exemple, mais l’état suprême de la beauté, c’est l’harmonie. Il s’agit de la qualité éthique de la beauté. Cette beauté éthique permet à l’homme de conserver sa dignité, sa générosité et sa noblesse d’âme. Ces qualités nous permettent de transcender notre condition humaine, de dépasser la douleur pour atteindre l’harmonie. La beauté nous transfigure, car elle nous sort de l’habitude, nous permet de revoir les choses qui nous entourent comme au matin du monde, comme pour la première fois. » « Et je ne peux pas m’empêcher de citer Henri Bergson : “L’état suprême de la beauté est la grâce, or dans le mot grâce, on entend la bonté, car la bonté est la générosité d’un principe de vie, qui se donne indéfiniment. Donc à travers le mot grâce, beauté et bonté ne font qu’un.” Miraculeusement, “grâce” en français veut dire à la fois beauté et bonté, qui viennent tous deux du latin, bellus et bonus, lesquels viennent d’un seul mot indo-européen : dewnos. En chinois, nous avons l’idéogramme hao, composé de deux éléments, la femme et l’enfant, qui, ensemble, signifient à la fois beauté et bonté. Quoi de plus beau et de meilleur que la relation de la mère à l’enfant ? Pour finir, je dirais que la bonté est le garant de la qualité de la beauté. Et que la bonté irradie la beauté et la rend désirable. » « Quelqu’un qui possède une sensibilité à vif ne peut s’empêcher d’être ému, et même bouleversé par la beauté de l’univers qui s’impose avec une force d’évidence. »
1
Poète, calligraphe, romancier et essayiste, François Cheng, né en Chine en 1929 et naturalisé français en 1971, enseigne à Paris-VII et à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). En 1998, Le Dit de Tianyi (Le Livre de poche, 2001), son premier roman, obtient le prix Femina. Il a été élu à l’Académie française en 2002. Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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IDÉES DE SÉANCES 1 - MATÉRIAUX ET REVÊTEMENTS SAINS ● Je fabrique mes couleurs … sans produit chimique ! (source : Coccinelle/adaptation en séance CREAQ)
Lire aux élèves « Le ciel, les arbres, les fleurs, les roches des montagnes, les oiseaux … Autour de nous, la couleur est partout ! Depuis la nuit des temps, l’homme la convoite et cherche à l’extraire de la nature pour se maquiller, se vêtir, s’exprimer … Les hommes ont commencé à dessiner leur vie sur les parois des grottes, puis sur les parois des grottes, puis sur des peaux de bêtes ou des parchemins, avec des mélanges colorés appliqués avec les doigts, au pinceau, à la plume … Les Egyptiens et les Etrusques peignaient des fresques sur les murs des tombes et mélangeaient les pigments à différents liants naturels, comme la cire d’abeilles ou des résines. Au Moyen-âge, ce sont les moines qui détiennent la connaissance des pigments et des encres, en réalisant des enluminures et des fresques, puis des vitraux dans les églises. Depuis, les artistes peintres n’ont cessé de rechercher la perfection de leurs techniques et de travailler les couleurs, comme Léonard de Vinci, Michel Ange, Monnet, Van Gogh… »
Qu’est-ce qu’un pigment ? Application Faire écraser par les élèves et frotter directement sur une feuille de papier différentes sortes de terre, des fleurs, des feuilles, du charbon de bois, …. Ajouter un peu d’eau et étaler au doigt ou au pinceau. L’herbe, la menthe, le pissenlit (feuille) donnent de très beaux verts ? Les géraniums, iris, roses, vont du rose profond au bleu en passant par toutes les nuances de violets et de mauves. Les jaunes sont procurés par le bouton d’or, les alchémilles … On aura des bruns avec les fleurs de thym et certains feuillages pourpres. Transmettre aux élèves : « Cachés dans la peinture, la teinture, les encres (etc.), les pigments sont des substances naturelles à la source des couleurs ! Ils sont d’origine minérale, végétale ou animale (insectes, coquillages, …). Les pigments « de terre » sont utilisés, par exemple, dans la peinture. Les pigments végétaux, extraits de plantes ou de résines végétales, sont plus exactement des colorants ou des teintures. Ils sont plus adaptés à la coloration des textiles. Les pigments naturels sont d’abord transformés en poudre avant d’être mélangés à d’autres composants. »
Les encres ou « eaux colorées » Ce sont tout simplement des végétaux séchés que l’on fait bouillir dans de l’eau : fleurs, feuilles, racines, baies, etc. Si l’eau n’est pas assez colorée, la laisser macérer quelques heures. On peut peindre directement avec cette eau ou ajouter du sel d’alun (qui va fixer et embellir la couleur).
Anecdote
En Chine antique, l’encre était fabriquée en mélangeant du noir de fumée et de l’amidon cuit. Les encres colorées étaient préparées au moyen de pigments naturels (l’encre de seiche) ou de pigments végétaux dilués dans du blanc d’œuf ou de l’amidon de riz. Les peintures : On peint sur différents supports (papier, bois, tissu, cuir, …), à l’aide d’un pinceau, d’une éponge, de petite truelle, des doigts, … La peinture est essentiellement composée : - d’un pigment qui donne la couleur Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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d’un liant qui lie le pigment et donne la consistance (résine, gomme arabique, huile de poisson, de lin, œuf, …) - d’un diluant ou solvant (comme l’eau ou l’essence de térébenthine) qui permet une bonne application. Une fois sec, le diluant s’évapore, le liant s’oxyde et la peinture durcit. Application Pour faire de la gouache jaune d’or, prendre une bonne pincée de poudre de Safran (ou moins cher de curcuma) qui sera le pigment. Rajouter de la gomme arabique, de manière à obtenir suffisamment de gouache et un peu d’eau.
Les teintures Transmettre aux élèves : « Connu depuis l’antiquité, l’art de la teinture naturelle n’a cessé de se développer jusqu’à la fin du XIXe siècle … On suppose que les premiers teinturiers ont essayé d’imiter les couleurs de la nature avec des fleurs, des baies et des racines présentant les teintes désirées. Leurs essais étaient parfois bons… Alors, grâce aux échanges, aux voyages, aux explorations et aux guerres, ils ont transmis leur savoirfaire. Les différentes méthodes de teintures sont apparues d’abord dans les civilisations orientales (en inde notamment). Au Moyen-âge, il existait des corporations de teinturiers partout en Europe et le commerce des plantes tinctoriales était au cœur de l’économie. Aujourd’hui, la coloration naturelle est pratiquée par quelques artistes et artisans. En 1856, W.Perkin fabrique le premier colorant de synthèse : la mauvéine. Depuis cette date, environ 8000 colorants de synthèse ont été mis au point ! Actuellement, les colorants employés pour la teinture des textiles sont fabriqués à partir de la synthèse industrielle du goudron et du pétrole. Les plantes tinctoriales, elles, ont l’avantage de repousser … très vite ! On peut donc penser que les teintures naturelles ont probablement encore de l’avenir devant elles.» Il existe plusieurs techniques naturelles de coloration : la technique directe (les fibres sont plongées dans l’eau bouillante avec les plantes tinctoriales, mais cela marche avec très peu de colorants, comme les écorces ou les pelures), la technique de cuve (technique compliquée pour l’indigo ou le pourpre) ou la technique la plus fréquente par mordançage. La teinture par mordançage est essentiellement composée : - d’un pigment (plus exactement un colorant ou une teinture) qui donne la couleur - d’un mordant (un sel métallique, comme le sel d’alun, qui permet de lier le colorant à la fibre) Le terme mordant vient du latin « mordere » mordre. En effet, on pensait autrefois que les sels métalliques utilisés en teinture mordaient la fibre pour l’ouvrir !
Anecdote
Un jaune très vif (mais pas très résistant à la lumière) a été utilisé par les indiens (d’Inde). Il était obtenu par concentration d’urine de vaches sacrées, nourries aux feuilles de manguiers ! Quelques plantes tinctoriales Voici quelques pistes de plantes mais on peut s’amuser à en trouver d’autres. La couleur dépendra de la plante et de sa quantité, du temps de cuisson, … – Les teintes de jaune : la bruyère, l’ajonc, la prêle, le genêt, l’artichaut, le millepertuis, le figuier, le persil, le bouleau (jeunes feuilles), l’aulne, la gaude, le curcuma, la camomille … – Les teintes orangées : l’oignon, … – Les teintes de rouge-rose : le pissenlit, la garance, le carthame (le pistil), le dahlia, les écorces de boulot et prunier, les baies de prunelle (rose, parfois bleu), … – Les teintes de mauve-violet : le cassis, le genévrier, le sureau, l’airelle, le raisin, … – Les teintes de brun : l’oseille, les écorces de chêne ou de noyer, les bogues de châtaignier et hêtre, … – Les teintes de vert : les feuilles de lierre, l’amande, la reine des Prés, les fanes de carotte, la fougère, …
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● Fabriquer du plastique naturel ! (source : dispourquoipapa@free.fr) Ingrédients : - 500 ml du lait - une casserole - 6 cuilleres de vinaigre de vin blanc ou du jus de citron - du coton ou à un filtre à café - un récipient Préparation : Dans une casserole, faire chauffer le lait. Lorsque le lait est chaud, versez le vinaigre de vin blanc ou le citron. Sur un récipient, posez un morceau de coton ou le filtre à café puis versez le mélange lait-vinaigre lorsque celui-ci est refroidi. Une matière blanche apparaîtra sur le coton ou le filtre. Retirez le délicatement et rincez le doucement à l'eau Pressez la matière blanche entre deux feuilles de papier absorbant. Donnez lui une forme puis laissez le sécher à l'air libre au moins 2 jours. Vous obtenez une matière blanche et dure de caséine. Que se passe t-il ? La protéine du lait, la caséine, précipite en milieu acide, c'est à dire qu'elle devient insoluble dans l'eau (la preuve en est que la solution récupérée dans le récipient est limpide). En séchant, l'eau s'évapore et il ne reste que la protéine. Au début du siècle, c'est avec ce genre de plastique avant l'heure que l'on fabriquait des boutons de vêtements.
● Réaliser une fresque à base de chaux teintée ou/et de peintures écolabel
(demander la liste de fournisseurs au CREAQ)
● Les boites d’isolants (séance CREAQ) Confectionner avec du contreplaqué fin des boites équipées d’une ouverture ronde sur une de leur face. Sur ces « trous » sont ensuite montées des chaussettes sans pied. Cacher au sein de chacune des boites différents matériaux d’isolation écologiques : laine de mouton, chènevotte, laine de chanvre, plume de canard, … et demander aux élèves de retrouver (à l’aveugle donc) uniquement avec le toucher le matériaux constituant l’isolant. (Échantillons à récupérer auprès du CREAQ)
● Planter des plantes d’intérieures dépolluantes Le site de jardinage à l’école www.jardinons-alecole.org et plus particulièrement la rubrique « c’est possible même sans terrain » vous aidera à réaliser des plantations en jardinière, en treillage, …
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2 - LE CONFORT ACOUSTIQUE ● Ecouter et produire des sons [Cycles 2 et 3] (séance : La main à la pâte) Objectif : Ecouter et produire des sons dans le but de les caractériser. Acuité auditive : hauteur et timbre d'un son. Prendre conscience que la modification d’un paramètre dans la construction d’instruments modifie le son obtenu. Prendre conscience que le son est dû à des vibrations, et qu'il se propage dans l'air mais aussi dans des matériaux divers. 9 séances d’une heure, qui peuvent se répartir sur le cycle, en liaison avec les activités d'éducation musicale.
www.lamap.fr
● Les mots pour le dire (séance APIEU) Objectifs : - Recueillir les représentations liées aux sons - Enrichir le vocabulaire sur le thème - Favoriser les échanges Déroulement : Une liste de mots en lien avec le bruit est distribuée (cf. ci-contre). Chacun des élèves choisit cinq mots évoquant ce qu’est pour lui le bruit, en élimine cinq sans rapport avec le bruit puis ajoute cinq autres mots de son choix. Cinq mots sont alors choisis parmi les dix. A partir de ces cinq mots, chacun écrit une phrase pour exprimer ce qu’évoque pour lui le bruit. Par groupe de deux à quatre, les élèves négocient pour conserver cinq mots au total parmi ceux qui sont retenus par chacun d’eux. L’ensemble des participants échange sur les mots choisis, éliminés… Prolongement : Pour élargir leur vision du bruit, l’enseignant propose une discussion autour des mots inconnus de la liste ou qui semblent ne pas avoir leur place. A l’aide d’un dictionnaire, certains mots seront explicités dans leur rapport au bruit.
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● Les clefs de la perception (séance APIEU) Objectifs : - Eveiller la curiosité pendant le parcours - Orienter son écoute - Enrichir son vocabulaire sur le son Déroulement : Chaque élève tire au hasard un papier contenu dans une boite ou une enveloppe. Il devra pendant le parcours (école, quartier, ville) écouter pour répondre à une question ou une proposition. En fin de parcours, chacun présente sa clef et la manière dont il y a répondu. La même clef peut être donnée à plusieurs auditeurs.
● Dessine-moi un son (séance APIEU)
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Objectifs : - Exercer son écoute - Savoir décrire de manière plus fine les sons - Représenter par le dessin un son Déroulement : l’activité propose de choisir et d’étudier un seul évènement sonore pour un lieu donné. L’évènement sonore choisi peut être : - Un son qui se répète : des aboiements, des cloches qui sonnent midi, le chant d’un oiseau, une voiture qui démarre, … - Un son qui dure : le ronronnement d’un bus à l’arrêt, ou d’un climatiseur, … - Un son qui ne se produit qu’une fois : un cri. - Un ensemble de sons de même nature : les oiseaux dans les arbres, la rumeur de la foule, le bruit d’une route circulée, un bruit de fond, … Il vaut mieux pour un premier exercice privilégier des sources sonores immobiles ou très peu mobiles. En préalable, l’accompagnateur sélectionne un lieu où les sons sont de natures diverses, multiples et isolables (facilité à les distinguer). La fiche quelques questions à se poser pour décrire un son (cf. cidessous) est présentée, un son est décrit en commun. Chaque élève choisit un point d’écoute et sans se déplacer sélectionne un son puis répond aux questions. Chacun complète la fiche dessine-moi un son (cf. ci-dessous). Mise en commun.
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● Il n’y a pas un mais des silences (séance APIEU) Objectifs : - Mettre à jour l’opposition dualiste qui existe dans notre imaginaire collectif entre le bruit et le silence. - Découvrir à travers l’étude de proverbes et d’expressions les différents sens donnés au silence. Déroulement : Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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Le silence est souvent opposé au bruit : Consigne : demander en trois mots aux élèves ce que la notion d silence évoque chez eux. Idem pour le bruit. Mise en commun, discussion. Constat : le silence est jugé positivement par rapport au second. Le silence s’oppose au bruit (ex : le silence de la campagne opposé aux bruits de la ville). Découvrir qu’il n’existe pas un silence mais des silences : Distribuer une copie de la liste des proverbes et expressions du silence (ci-dessous). Demander aux élèves de relier l’expression à sa définition. Mise en commun. Expliquer les différentes symboliques du silence et son utilisation dans la vie quotidienne. (cf. les significations du silence ci-dessous. Proposer de compléter la liste par de nouvelles expressions.) Prolongement : Photographier les silences de l’école, du quartier, de la ville. Un silence qui suit un bruit brusque (« le silence se fait »). Un silence avant un bruit (« le silence avant la tempête »). Un silence nocturne, un silence qui isole (walkman, moquette), un silence en musique (pause, soupir), un silence comme absence de bruit (cimetière), un silence d’indifférence polie (dans l’ascenseur, le bus, dans une salle d’attente…).
● Les onomatopées (séance APIEU) Objectifs : - Décrire un son - Imaginer ou reproduire un son à partir de sa description - Enrichir son vocabulaire lié au son Déroulement : A la suite d’une écoute à l’école, en extérieur ou d’un enregistrement de sons, les participants décrivent les sons entendus : sans nommer et identifier la source sonore. Il s’agit de qualifier le son, de la faire entendre à travers des mots. L’utilisation de dictionnaires, de glossaires ou de la fiche mots-clé (cf. ci-dessous) est possible. Décrire le son à l’oral ou par écrit. A l’inverse rendre un son à partir de sa description : les textes produits précédemment peuvent être utilisés. Le son décrit doit être retrouvé dans une série de sons préenregistrés. Lister les onomatopées les plus utilisées. Travailler à partir de BD. Indiquer le son, sa source pour chaque onomatopée. Fiche sensibilisation ECOCONSTRUCTION – Santé, confort, esthétisme
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Prolongement : collectivement inventer une histoire où le son aura un rôle majeur : à qualifier, à décrire, à comparer, à « onomatopier »… sous forme de texte, de BD, de création audio.
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● Règle d’addition des niveaux de bruit Selon les règles définies (cf. partie « en savoir + ») proposez des calculs aux élèves lors des séances de mathématiques ! ● Le téléphone à ficelle Objectif : Le téléphone à ficelle est un objet simple mettant en évidence la propagation du son à travers un solide. Les vibrations émises par la voix voyagent le long de la ficelle et sont restituées dans les gobelets en plastique ou les boîtes de conserve qui jouent le rôle de caisses de résonance. Matériel : - 2 gobelets en plastique souple (pour le camping) ou 2 boites de conserve - 1 ficelle de cuisine (environ 5 mètres de long) Préparation : - Percez un petit trou bien propre à l'aide d'une épingle chauffé dans le fond de chaque gobelet, ou grâce à un clou et un marteau dans la boite de conserve, assez grand pour laisser passer la ficelle - Passez la ficelle dans le trou d'un gobelet et faites un noeud à l'intérieur du gobelet. - Faites de même pour l'autre gobelet - L'enfant prend un des gobelets et le plaque contre son oreille. Un autre enfant prend l'autre gobelet et, tout en tendant la ficelle (pas trop quand même), parle normalement. Les deux enfants vont ainsi communiquer !
● A l’écoute de mon école Sur le même principe que le CD « A l’écoute de ta ville » réalisé par le CPIE de Nantes (disponible au CREAQ), réaliser avec la classe un enregistrement des bruits de la classe, de l’école, du quartier, de la ville … Ces bruits seront analysés : - débat sur les impressions de chacun (perception subjective du bruit) - intensité sonore et classement sur l’échelle des décibels (cf. séance ci-après) - enfin les bruits « polluants » seront l’objets d’une réflexion pour tenter de les éliminer ou tout au moins de les diminuer.
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● L’échelle sonore ou « décibelomètre » ! (séance CREAQ) (CONRAD)
Matériel : sonomètre numérique L’échelle sonore permet aux élèves de repérer l’intensité sonore des bruits qui les entourent. Du plus faible au plus fort, des sons quotidiens servent de référence : du vent dans les feuilles au moteur d’avion, en passant par le brouhaha de la cantine et des voitures à la sortie des classes, … L’échelle sonore trouve ainsi sa place dans la vie de la classe et aide les enfants à prendre conscience des différents moments de la journée à travers leur dimension sonore.
sortie des classes : x décibels
● Construire un caisson d’isolation phonique (séance CREAQ) Tapisser rigoureusement (sans laisser de fente) un carton intérieur et extérieur de laine de mouton ou de pulls en laine de récupération sur une épaisseur de 50 mm à 100 mm. Mesurer le bruit d’un objet sonore (ex : un vieux réveil, un téléphone portable à faire sonner, une console de jeux, …) à l’extérieur puis à l’intérieur du caisson.
● http://www.fnh.org/francais/doc/en_ligne/bruit/intro.htm Sur ce site de la Fondation Nicolas Hulot, le bruit est traité sous trois angles avec, pour chacun d'eux, un dossier d'information, des fiches pédagogiques et des témoignages présentés par tranches d'âges.
● http://www.ac-rouen.fr/premier_degre/eedd76/articles.php?lng=fr&pg=205 Le site de l’EEDD de la Seine Maritime propose toute une progression pédagogique à travers diverses expériences autour du son et du bruit.
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3 - LE BIEN-ÊTRE ● Fabriquer des rideaux pour la classe Comme sur l’exemple de cette école du Bangladesh, fabriquer avec les élèves des rideaux colorés pour décorer la classe mais également se protéger du soleil en saison chaude ou du froid en hiver. Les colorants seront naturels, achetés ou fabriqués (cf. chapitre « des matériaux sains »)
Des rideaux en tissus de sari introduisent des couleurs vives et chatoyantes dans les classes, éclairant les enduits en terre des murs et du sol. (Magazine ECOLOGIK)
● Se dire que l’on peut faire beaucoup … avec peu !
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