Sapristi02

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. . Sapristi N°24/AVRIL N°22 / MARS 2002 2000

En février 2000, il y a deux ans, commencait la construction du réseau de tramway qui, à l’automne 2003, révolutionnera la vie des habitants de l’agglomération bordelaise. Après avoir, dans un précédent numéro, présenté ce gigantesque projet, Sapristi s’intéresse cette fois ci aux chantiers. Une classe de petits reporters de l’école Gambetta (Talence) a enquêté pour t’expliquer comment on construit le réseau. Et pourquoi on en profite pour faire des fouilles archéologiques qui vont nous apprendre comment vivaient nos ancêtres. Alors, tu es prêt? Attention au départ !

“dis, comment ça ça marche ?” ?” ”dis, comment marche

Tramway: gros plan sur les chantiers

Sapristi, BP 45 - 33029 BORDEAUX cedex


Le chantie

Plus beau Plus rapide plus propre

1/ D’abord, déplacer les réseau

La Communauté Urbaine de Bordeaux a choisi le tramway

Sous les trottoirs, des tuyaux aliment en gaz, tandis que des câbles nous ra à l’électricité et à la télévision câblée ces réseaux sous les lignes du tramw nir pour réparer une panne ou une stopper les rames et à casser la voie. A re ces voies, les entreprises en cha Lyonnaise des Eaux, Gaz de Bordeau doivent les déplacer à un endroit où accessibles. C’est l’occasion de rempl les câbles les plus anciens.

La Communauté Urbaine de Bordeaux* construit actuellement dans l’agglomération* bordelaise un réseau de tramway qui fonctionnera dans un peu plus d’un an, à l’automne 2003. Ce nouveau mode de transports permettra de diminuer la circulation automobile et la pollution de l’air. Les gens se déplaceront plus facilement. Ils pourront laisser leur voiture à l’entrée de la ville dans des parkings et prendre le tram pour aller rapidement dans le centre-ville travailler, faire leurs courses, aller au stade ou à la patinoire. Le réseau sera long de 43,7 km répartis sur trois lignes appelées A, B et C (voir notre plan) avec 84 stations. L’année prochaine, une première partie fonctionnera sur 25 km. La seconde ouvrira début 2007. Le tramway, qui circule sur des rails dans les rues, a été préféré au métro souterrain qui coûtait trois fois plus cher et posait des problèmes techniques en raison de la fragilité des sols. Modernes, silencieuses, propres et confortables, les rames passeront aux stations toutes les 4 minutes en heure de pointe et toutes les 8 minutes le reste du temps. Conduites par un chauffeur, elles mesureront 34 ou 44 mètres et transporteront jusqu’à 218 ou 300 passagers. Ces rames compteront deux locomotives (une à l’avant et une à l’arrière) de façon à ne pas avoir à faire demi-tour quand elles arriveront au terminus. Partout sur son trajet, le tram sera prioritaire: à son arrivée à un carrefour, les feux passeront au rouge pour que les voitures, les camions et les motos lui cèdent le passage. De cette façon, il ira beaucoup plus vite que les autobus. Le réseau fonctionnera 20 heures par jour, entre 5h du matin et 1h le lendemain matin. Dans chaque station, des distributeurs permettront d’acheter des billets. Les abonnés pourront y recharger leur carte à puce. Des écrans vidéo indiqueront aux passagers le temps d’attente avant le passage de la prochaine rame. * Communauté Urbaine de Bordeaux également appelée CUB ou Bordeaux Métropole, c’est l’association de 27 communes voisines qui mettent en commun des moyens pour faire fonctionner différents services : les transports en commun, l’entretien des rues, le ramassage, le tri et le recyclage des déchets, la fourniture en eau potable, le traitement des eaux usées, etc. Pour payer ces services, elle perçoit un impôt payé par les entreprises et les commerçants. ** Agglomération: ensemble constitué par une grande ville et les villes qui l’entourent. L’agglomération bordelaise compte 660 000 habitants.

Les reporters de Sapristi: Aïna, Margaux, Alexandre et Samya.

Les reporters de Sapristi: Clémentine, Aimable, Géraldine, Stéphanie, Nathanaelle, et Mylène.

3/ Enfin, refaire les

Bordeaux, Place de la Comédie

Quand les voies sont construites, place au troisième et dernier chantier: le réaménagement et l’embellissement des espaces urbains (quais, places, rues et avenues) empruntés par le tram. Partout sur le tracé du tramway, les travaux sont l’occasion de tout transformer : d’abord pour que ces espaces soient beaux (tout le monde en profitera, en particulier les passagers qui les verront à travers de larges vitres), ensuite pour organiser et partager au mieux la rue entre tous ses utilisateurs (le tram bien sûr, mais aussi les véhicules, les deux roues et les piétons). Dans les rues les plus étroites, il n’existera plus de voies automobiles. Seuls les camions de livraison, les véhicules de secours et des riverains* seront autorisés à rouler sur les voies du tram. Les cyclistes disposeront de voies réservées et les piétons auront de beaux trottoirs bien plus larges qu’actuellement. Quand la largeur est suffisante (avenue Thiers par exemple), les ingénieurs ont prévus des voies de circulation pour les quatre roues et des emplacements pour leur stationnement. Pour remplacer les places perdues, la CUB a entrepris la construction de grands parkings souterrains et de petits parkings de proximité en surface. Autant que possible, des arbres et arbustes seront plantés. Toutes les grandes places (Victoire, Pey-Berland, Comédie, Stalingrad...) et les stations du tramway ont été redessinées par des architectes. * riverains: habitants de la rue.


er étape par étape 2/ Ensuite, construire les voies

ux

Une fois la déviation des réseaux achevée, un second chantier peut commencer: c’est la construction des voies du tramway et la pose des rails. Il faut que le terrain soit parfaitement plat et très solide pour supporter le poids des rames (jusqu’à 80 tonnes pour les plus grandes quand elles transporteront 300 personnes). On creuse pour cela une tranchée d’environ 80 cm de profondeur sur 6 m de largeur. Au fond, on coule une dalle de béton sur laquelle on pose ensuite des traverses en béton qui supporteront les rails. Traverses et rails sont séparés par des semelles en caoutchouc chargées de réduire les vibrations. Enfin, on pose le revêtement de finition. Selon les zones et le choix des architectes, ce revêtement sera en pavé (centre-ville de Bordeaux), en gazon (avec arrosage automatique intégré), en sable stabilisé ou en goudron. Dans le centre-ville de Bordeaux et quelques autres secteurs de Cenon, Lormont, Talence et Pessac, la

tent nos maisons en eau, accordent au téléphone, e. On ne peut pas laisser way car s’il fallait intervee fuite, cela obligerait à Aussi, avant de construirge de ces réseaux (La x, EDF, France Télécom) ils resteront facilement lacer les canalisations et

voie comprendra en son centre un troisième rail qui alimentera la rame en électricité (750 volts) grâce à un capteur placé sous celle-ci. L’alimentation se déclenchera uniquement lors du passage d’une rame, écartant ainsi tout danger pour les piétons ou les cyclistes. Si les essais en cours sont réussis, ce système d’alimentation par le sol sera unique au monde. Il a été conçu pour le tramway bordelais qui sera le premier à l’utiliser. Beaucoup plus esthétique, il évite la pose de poteaux électriques le long des voies pour supporter les lignes électriques placées au dessus des rails.

Le s reporters de Sapristi: Paola, Audrey, Raffaella, Margot et Michaël

rues

Cloro’Fil Suivez le guide !

Pessac, avenue du Maréchal Lyautey

Le s reporters de Sapristi: Florian, Paul, Lorraine, François et Thomas

construction du réseau de tramway est un énorme chantier qui bloque des rues et ralentit la circulation. Pour aider les automobilistes, les cyclistes et les piétons à se déplacer avec le moins de gêne possible, la Communauté Urbaine de Bordeaux a décidé d’inventer une mascotte qui leur donnerait des conseils. C’est la coccinelle qui a été choisie. Dès que vous la voyez sur un panneau, lisez attentivement ses messages: elle vous permettra d’éviter les obstacles et les dangers. Et n’oubliez surtout pas qu’il ne faut jamais marcher sur la chaussée quand un chantier occupe le trottoir. Regardez bien: il y a toujours un passage aménagé pour vous protéger des voitures et des engins de travaux publics. La

Retrouvez Cloro’Fil sur www.circulation-bordeaux-metropole.com : elle vous donnera des conseils pour bien circuler


Les fouilles: la chasse aux trésors

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es travaux du tramway obligent à creuser des tranchées dans les rues. Des parkings souterrains sont en cours de construction dans le centre de Bordeaux pour remplacer les places de stationnement qui seront supprimées à cause du passage du tramway mais aussi à cause du réaménagement des quais en lieu de promenade. Des archéologues en profitent pour faire des fouilles dans ces sols. Ils espèrent trouver des objets très anciens qui nous apprendront comment vivaient nos ancêtres. Les fouilles sur le chantier du tramway sont assez faciles car les tranchées sont peu profondes, entre 80 cm et 1,20 mètre sur 7 m de large. Celles des parkings du quai des Salinières, de la place de la Bourse et de la place Jean Jaurès/cours du Chapeau Rouge atteignent 25 mètres. Elles permettent d’explorer le coeur de la ville romaine, de la ville médiévale et du port ancien. “Pour fouiller, explique l’archéologue Pierre Regaldo, ingénieur au Service régional de l’Archéologie, nous disposons de toutes sortes d’outils, de la grosse pelleteuse jusqu’au plus petit pinceau. C’est la truelle qui est notre préférée. Trouver des objets n’est pas la seule chose qui nous intéresse. Nous voulons aussi comprendre à quoi ils servaient, qui s’en servait, à quelle époque, quelles relations ils avaient les uns avec les autres. Pour dater leur origine, il y a plusieurs indices: la profondeur de la couche à laquelle ils ont été trouvés, la proximité d’objets que nous avions déjà trouvé ailleurs et dont nous avions réussi à préciser l’ancienneté, la présence de pièces comprenant une date... L’analyse du bois, quand il y en a, permet aussi de fixer très précisément un âge”. Avant de réaliser les fouilles, les archéologues ont déjà

une idée assez précise de ce qu’ils pourront trouver. La présence d’une gabarre* quai des Salinières n’a pas été vraiment une surprise pour eux puisque ce secteur de fouilles correspond aux anciennes rives de la Garonne. De la même façon, Cours de l’Argonne (Bordeaux), ils pensent trouver des traces d’un aqueduc que les Romains avaient construit pour Épave d’un bateau à fond plat (XVIIIème siècle) alimenter la ville en Bordeaux, quai des Salinières eau puisée à Villenave d’Ornon. Parfois, ils ont des surprises, comme quand ils ont découvert un morceau de plancher en bois vieux de 300 ou 400 ans Place de la Bourse ou une pointe de quai en pierre du XVIIe siècle aux Salinières. “Maintenant, explique Pierre Regaldo, nous allons chercher à comprendre ce que signifient ces découvertes”. * gabarre: embarcation servant au transport des marchandises et au chargement/déchargement des navire

Le s reporters de Sapristi: Aurélien, Léa, Hugo, Pauline, Lorenzo et Mélanie

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Une exposition pour remonter le temps

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ne fois nettoyés et restaurés, les objets découverts au cours des fouilles rejoignent des musées. A Bordeaux, c’est le Musée d’Aquitaine qui les conserve et les expose au public. Actuellement et jusqu’au 30 mars 2003, il organise avec la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Aquitaine et l’Association pour les fouilles archéologiques nationales une grande exposition intitulée Archéologie en chantiers. Cette exposition s’enrichira de nouveaux vestiges au fur-et-à-mesure des chantiers. Les groupes scolaires peuvent également visiter des chantiers de fouilles le jeudi matin et participer à l’atelier De l’ombre à la lumière (itinéraire d’un objet de sa découverte à sa mise en exposition). Renseignements et réservation au 05 56 01 51 03. Retrouve l’actualité des fouilles sur le site www.mairie-bordeaux.fr

. . Sapristi Numéro réalisé avec la participation de la Mission Tramway de la Communauté Urbaine de Bordeaux Sapristi est édité par l'association Sapristi (loi 1901) dans le but de sensibiliser les enfants à leur environnement quotidien, politique, économique, social, technique et culturel. Son siège social est à Bordeaux, 37 rue de Laseppe, BP 45, 33029 Bordeaux cedex Directeur de la publication Olivier Pelisse Réalisation Editions Papote tél. 05 56 61 04 38 Rédacteur en Chef Emmanuel de Lestrade Rédaction Emmanuel de Lestrade avec les élèves de la classe de CM2 de M. Franck Bodier à l’école Gambetta de Talence: Amélie, Audrey, Paola, Paul, Margaux, Nathanaëlle, Hugo, Pauline, Lorenzo, Mylène, Samya, Géraldine, Aimable, Margot, Mélanie, Léa, Clémentine, Florian, Aina, Stéphanie, Aurélien, Michaël, François, Thomas, Lorraine, Alexandre et Raffaella. Photos Communauté Urbaine de Bordeaux - Mission Tramway Musées de Bordeaux, Service Régional de l’Archéologie de la DRAC Illustrations Axyz Directeur artistique Charles Maubé Impression Graphic Impression Gradignan (33) Tél. 05 56 89 17 17. N° ISSN 1252 - 6746. Dépôt légal Avril 2002

Chaque numéro

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1 - Stèle funéraire (entre 150 et 270 après J.C.), Bordeaux, angle rue Duffour Dubergier et cous Alsace-et-Lorraine (2001), 2 - Meule de moulin, Bordeaux rue Duffour Dubergier (2001), 3 - Elément d’architecture (époque romaine), Bordeaux, angle rue Duffour Dubergier et cous Alsace-et-Lorraine (2001), 4 - Gaffe ou croc de batelier (XVIIe ou XVIIIe siècle), Bordeaux quai de Salinières (2002), 5 - Anse d’amarrage (vers 1732), Bordeaux Place de la Bourse (2001)

est réalisé dans l'agglomération bordelaise par une classe et son professeur. Sa distribution gratuite à tous les élèves de CM1 et CM2 des écoles de la Communauté Urbaine de Bordeaux est laissée à l'appréciation des directeurs et directrices d'établissement.


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