Cie L'Atalante

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THÉÂTRE / DÈS 12 ANS

DIOTIME ET LES LIONS CIE L’ATALANTE MAR 05 > JEU 07 DÉCEMBRE

— ccam / scène nationale de Vandœuvre — DOSSIER PÉDAGOGIQUE


THÉÂTRE / DÈS 12 ANS

LE TEXTE VU PAR LA METTEURE EN SCÈNE

mar 05 déc \ 10:00 + 14:30 (scolaires) mer 06 déc \ 10:00 (scolaire) jeu 07 déc \ 14:30 (scolaires) + 19:00 (tous publics)

« Il s’agit d’un récit à la première personne. C’est donc la parole qui est mise en jeu, comme un fil tendu. Diotime est seule à porter le texte. C’est l’urgence des mots qui la fait avancer sur le chemin de l’inconnu. Un second personnage est présent, chargé des utilités matérielles du déroulement, une sorte de “servante”, comme on nomme la lampe qui reste toujours allumée sur la scène, et qui est aussi celle qui écoute. Elle et Diotime déploient une toile brute, recouvrant le sol qui devient page blanche, toile vierge, plaine, territoire, lieu des combats et de l’errance. Des objets, des matières, des bois dont les branches écrivent des chemins ou des forêts, sont présents d’emblée, se jouant des situations, les suggérant, les transformant sans les appuyer, permettant à l’imaginaire de chacun de se déployer grâce au pouvoir des mots, comme dans les contes. »

DISTRIBUTION texte Diotime et les lions, Henry Bauchau (éditions Actes sud) adaptation et mise en scène Christiane Hugel scénographie Christophe Beyler costumes Judith Chaperon lumière Cathy Gracia musique Djamchid Chemirani (improvisations sur le zarb), Jean Morières (improvisations sur la flûte zavrila), Pascal Labbé, Jean Morières (Ping pong, duo) interprétation Ludivine Bluche, Christiane Hugel durée du spectacle 55min

LA COMPAGNIE L’ATALANTE L’Atalante a été créée en 1999 par Christiane Hugel. La compagnie est attachée à un mode de création proche de son public. En effet, chaque production prend forme au bout de nombreuses rencontres avec des enfants dans le cadre d’ateliers de pratique artistique (arts plastiques, écriture, musique, lecture), propices à l’exploration des thèmes du spectacle. Son premier spectacle : OVO, de l’œuf et autres petites choses sans importance, inaugure un cycle de quatre « leçons de choses » poétiques et colorées. HERBA MIDORI, correspondances avec le Japon, fait suite à Ovo et explore le vert dans son aspect végétal. La création 2004, ULTRAMARINE, paroles bleues, échos d’Afrique est le troisième volet. Après le jaune de l’œuf et le vert de l’herbe, c’est vers la couleur bleue que le regard se tourne pour célébrer l’eau et l’air à travers la cosmogonie du peuple dogon. SANGUINE, collections rouges vient clore le cycle en mettant en scène la couleur rouge. ICÔNE, de l’ombre à la lumière est créé en février 2007 au Musée PAB d’Alès avec Le Cratère. Cet « opéra de chambre noire » conte en chantant la naissance de la lumière. CHRÔMATIQUE, couleurs du monde déroule le carnet de voyage de quatre personnage en quête de leur monde coloré. BABIL auboutdelalangue, créé en 2012, explore le langage dans tous ses états et associe langues imaginaires et construction géométriques dans une évocation poétique de la création d’un monde. → www.cielatalante.com

« J’ai tracé sans le savoir sur le sol de ce pays une forme presque parfaite. Je ne comprends pas ce qu’elle signifie, ni ce qu’elle annonce peut-être. Comme dans le dernier rêve que j’ai fait, c’est toujours l’inconnu qui vient à ma rencontre. » in Oedipe sur la route d’Henry Bauchau


ÉTUDIER LE TEXTE Vous pouvez trouver le texte Diotime et le lions en librairie, notamment aux éditions Babel. Les pistes de travail rassemblées dans ce dossier sont cependant exploitables avec les extraits du texte envoyés en pièce jointe.

Résumé de la première partie (pages 9 à 45) Diotime se souvient de son enfance en Perse et de l’épisode où son grand-père Cambyse l’a emportée, toute petite, sur son cheval lui donnant pour toujours le goût de l’aventure et de la chasse. Par la suite, il lui offre un poulain et l’initie à la fauconnerie. Malgré l’opposition de sa mère qui veut l’éduquer comme une jeune fille et sa propre lutte intérieure pour renoncer à cette passion contraire à la tradition du clan, elle finira par participer à la fête réservée aux hommes du clan : la guerre contre les lions. À l’âge de quatorze ans, lors de cette chasse rituelle, elle s’éloigne de Cambyse et de son père ; elle tue son premier lion. [Texte 1] Akoum, l’intendant de Cambyse, la sauve en tuant une lionne avec son sabre. Elle participe aux cérémonies qui suivent la chasse ; seule femme parmi les hommes, elle prend conscience de sa propre sauvagerie et du désir qu’elle suscite. Au retour de la chasse, elle est totalement bouleversée par sa transformation. Son père et sa mère la rassurent. C’est alors que survient Arsès, un grec de Grèce, venu pour proposer à Cambyse la réunification de l’ensemble du clan. Au début, Diotime ne le remarque pas. Arsès tombe amoureux d’elle et, peu à peu, Diotime se rend compte qu’elle est attirée par lui. [Texte 2] Arsès se déclare et la demande en mariage. Cambyse accepte mais pose ses conditions : pour obtenir Diotime, Arsès devra tuer un lion désigné par le conseil du clan. Malgré ses réticences, Arsès finit par accepter. [Texte 3] Il se prépare puis se rend compte peu à peu qu’il a été attiré dans un piège tendu par Akoum : s’il tue le Grand Lion désigné par le conseil, il tuera en même temps Cambyse dont il est l’incarnation mystérieuse. [Texte 4] Diotime n’accepte pas ce « renoncement » ; blessée, elle décide de tuer elle-même le Grand Lion. Kyros et Arsès réussissent à apaiser sa folie mais elle ne sait pas comment elle pourra supporter d’attendre la mort du Grand Lion pour devenir enfin la femme d’Arsès.

Texte 3 : Cambyse pose ses conditions (pages 37 à 39) « Je me suis arrêté de frapper (…) En souffrant autant que lui, à cause de moi. » Texte 4 : Arsès refuse de tuer le Grand Lion (pages 43 à 45) « Nous sommes revenus au camp (…) comment je pourrais supporter le temps d’attente qui allait s’ouvrir. »

Les personnages Diotime, personnage principal et narratrice « Ainsi j’ai passé mon enfance et le début de ma jeunesse en vivant deux vies. » (p.11) « Regarde cette fille sauvage, c’est moi, je suis comme ça. » (p.25) « (…) j’ai senti que j’étais toujours au plus profond de moi-même, la fille de ma mère, la sœur de ma sœur… » (p.26) « (…) cette femelle sauvage que j’avais été, que j’étais toujours sans doute, qui avait tué un lion et blessé un homme en le mordant à la gorge. » (p.26) Cambyse, grand-père de Diotime, chef de clan « (…) je vois toujours mon grand-père arriver chez nous au galop, son faucon sur le poing, suivi de serviteurs armés » (p.9) « (…) un homme qui inspirait le respect et souvent la terreur à tout son entourage. » (p.10) « (…) sa passion effrénée de la chasse et du pouvoir. » (p.11) « Par sa mère, Cambyse appartenait à une lignée perse dont les plus lointains ancêtres étaient les lions. » (p.11)

4 extraits pour découvrir l’œuvre et imaginer la fin... Texte 1 : Diotime tue son premier lion (pages 18 à 20) « Il y a eu alors un moment où Cambyse et Kyros, qui m’avaient forcée à rester abritée derrière leurs chars, m’ont perdue de vue (…) tuée d’un seul coup par une vierge. » Texte 2 : Arsès tombe amoureux de Diotime (pages 32 à 34) « Mon père m’a laissée passer la première et, transportée par le regard d’Arsès, je me suis lancée dans une course folle. (…) et, sous l’effet de son regard, ils l’étaient. »

Kyros, le père de Diotime « Mon père Kyros que j’admirais tant, qui avait commandé une flotte et gagné des batailles sur l’océan des Indes… » (p.9) « Kyros était un grand guérisseur… » (p.31) « Kyros, qui possédait la science des lions nous a menés au bord d’une rivière… » (p.41) La mère de Diotime « Mon désir de participer à la guerre des lions blessait en elle l’aspiration grecque à ordonner le monde à la mesure humaine. » (p.14)


« Ce jardin, qu’elle avait dessiné et entretenait elle-même, était de proportions modeste et caché au milieu des vignes. » (p.25) La sœur de Diotime « Une vie douce et harmonieuse où, comme ma sœur, j’apprenais la danse, la poésie, la musique, tandis que notre mère nous initiait aux travaux de la maison. » (p.11) « Ma sœur était plus belle et plus intelligente que moi » (p.30) Arsès « Kyros avait connu Arsès en Inde et le tenait pour un homme exceptionnel. (…) un homme d’une grande bravoure, un marin consommé, subtil observateur des astres et un chef de clan inspiré par l’esprit de justice. » (p.29) « (…) j’ai pris d’abord pour de la prudence, vertu que j’estimais peu, ce qui était chez lui un sens affiné de la mesure. Je trouvais qu’il était ce que Cambyse appelait dédaigneusement un Grec de Grèce » (p.29) « J’ai appris chez moi et en Inde à vénérer la vie dans les animaux et à ne pas les exterminer. » (p.39) Akoum, l’intendant de Cambyse « (…) j’ai senti en lui une passion qui me fit horreur. » (p.19) « (…) j’ai aperçu Akoum qui m’observait en se cachant derrière des traqueurs. » (p.24) « (…) un traquenard patiemment tendu par Akoum… » (p.42)

Enfance, adolescence / Passage à l’âge adulte L’enfance et l’adolescence de Diotime correspondent à l’affirmation passionnée des désirs et des besoins, à la nécessité d’obtenir ce qu’elle veut, sans jamais prendre en compte ce qui l’entoure. L’arrivée d’Arsès, l’amour qu’elle lui porte et les obstacles vont la contraindre à maîtriser ses passions et à grandir. Traditions du clan / Transgressions C’est Cambyse qui, paradoxalement, permet à Diotime de transgresser la tradition du clan en l’autorisant à participer à la chasse. C’est pourtant Cambyse qui veut contraindre Arsès à se plier à la tradition pour obtenir Diotime. Arsès finit par refuser de tuer le Grand Lion pour épargner ce même Cambyse. Chasse / Respect de la vie Diotime est convaincue qu’elle honore les animaux en les combattant. Arsès s’oppose à elle sur ce point et rejette la chasse, incompatible à ses yeux avec le respect de la vie. Barbarie / Civilisation Au sein même de la famille de Diotime, on peut voir une opposition entre les traditions du clan perse qui se caractérise par la sensualité et la fureur et la retenue grecque qui apparaît à la fois chez la mère, la sœur de Diotime ainsi que chez Arsès, un « grec de Grèce ». Violence et passions / Patience et sérénité Diotime se caractérise par la fureur, la vitalité et la capacité d’aller au bout de ses désirs. Sa passion amoureuse contrariée va la contraindre à maîtriser sa propre violence et à apprendre la patience.

PRÉPARER LE SPECTACLE Quelques exercices pratiques qui facilitent l’appropriation Vous pouvez vous appuyer sur les quatre extraits proposés qui correspondent à des moments importants du roman. ► Dans un premier temps, vous répartissez votre classe en quatre groupes de 4 à 7 élèves qui constitueront quatre petites « équipes artistiques ». Chaque groupe dispose du résumé de l’œuvre, de la présentation des personnages et des thèmes principaux et doit réaliser un « microspectacle » à partir d’un des quatre extraits. ►

Les élèves commencent par lire individuellement le résumé, la présentation des personnages et des thèmes. ►

Les animaux

L’extrait attribué est lu à voix haute (disposés en cercle, les élèves lisent chacun une phrase). ►

Les lions Le premier lion tué par Diotime : « Il était beau comme le soleil. » (p.18) / La lionne tuée par Akoum pour sauver Diotime Le grand lion, « jumeau de Cambyse » : « C’était le plus grand, le plus beau fauve que nous ayons jamais vu. » (p.42) Les chevaux La jument de Diotime : « C’était une magnifique jument alezane. » (p.16) « (…) le cadavre de la jument alezane qui était morte à ma place. » (p.24)

Les thèmes Monde des hommes / Monde des femmes Diotime est partagée entre sa volonté de se conformer à l’éducation qu’elle a reçue de sa mère et son désir irrépressible de participer à la chasse réservée aux hommes. Elle s’éloigne des femmes grecques effacées, cantonnées à l’univers de la maison. Sa participation à la chasse marque une rupture, une sorte de retour à un âge où les femmes n’étaient pas exclues du monde des hommes.

► Les élèves se répartissent ensuite les rôles :

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metteur(e) en scène scénographe costumièr(e) accessoiriste comédiens, comédiennes…

1/ décident ensemble de la façon dont ils vont mettre en voix, mettre en espace cet extrait. 2/ commencent à répéter la mise en voix en réglant progressivement les problèmes de « mise en scène » et les questions pratiques : où vont-ils « jouer » la scène ? (délimitation de l’espace scénique, place des « spectateurs »…)


Quelques pistes de réflexion qui peuvent aider à la mise en voix-mise en espace d’un texte non-théâtral. C’est Diotime qui parle mais quelle apparence a-t-elle au moment où elle parle ? Est-elle une femme adulte mais encore jeune ? Une vieille femme à la fin de sa vie ? Quels vêtements porte-t-elle ? ►

► À qui parle-t-elle ?

Au public ? À un personnage présent sur scène qui l’écoute sans l’interrompre ? Qui est ce personnage ? (un des personnages du roman ? un nouveau personnage ?)

LE JOUR DU SPECTACLE L’équipe des relations avec le public vous accueillera dès votre arrivée. Nous vous remercions d’arriver au moins 20 minutes avant l’heure du spectacle, afin de vous accueillir et de vous installer en toute sérénité. Nous rappelons que le retard d’une classe entraine un décalage pour toutes les autres classes et le retard de la représentation. Notre souhait est de rendre cette venue au spectacle la plus agréable et la plus bénéfique pour le parcours éducatif de chaque jeune spectateur. Pour cela, nous vous procurons des pistes de réflexion et d’activités afin de les sensibiliser et de prolonger l’expérience artistique au delà de la représentation.

► Pourquoi se raconte-t-elle ainsi ?

Parce qu’elle éprouve le besoin de s’expliquer ? Parce qu’elle a la nostalgie de sa jeunesse ? Parce qu’elle veut transmettre son expérience à quelqu’un ? ► Dans quel espace se trouve-t-elle ?

Vous pouvez vous adresser à nous pour toute demande complémentaire, précisions, ou simplement pour discuter des idées qui sont proposées dans ce dossier.

À bientôt !

Dans une nature qui rappelle celle qu’elle décrit au fil du récit ? dans une maison ? dans un espace abstrait ou symbolique ?

Fabriquer un petit spectacle L’idée est de présenter les quatre extraits sous la forme de quatre « microspectacles » qui permettront aux élèves – alternativement acteurs ou spectateurs - de prendre conscience qu’ils n’ont pas réglé les problèmes de mise en scène d’un récit à la première personne de la même manière, qu’ils n’ont pas choisi le même parti-pris. Si vous avez un peu de temps, vous pouvez également leur faire réaliser des dessins (schémas de décors, choix des formes, des couleurs, des costumes, des accessoires…), les faire réfléchir à la lumière, à une bande-son, à l’utilisation d’une musique… Autrement dit, en fonction du temps dont vous disposez et de vos objectifs, vous pouvez développer à l’infini ces exercices, les intégrer à votre progression pour pratiquer l’oral et l’écrit…

Ou imaginer la suite… Si vous manquez de temps ou d’espace pour mettre en scène les extraits, vous pouvez du moins les mettre en voix et demander aux élèves d’imaginer la suite, à l’oral ou à l’écrit, par groupes ou individuellement : Diotime aura-t-elle la patience d’attendre la mort du Grand Lion ? Finira-t-elle par devenir la femme d’Arsès ?

Ce dossier compile des éléments tirés des documents créés par la compagnie L’Atalante et a été réalisé en collaboration avec Florence Marchand, professeure détachée par le Ministère de l’Éducation Nationale dans le cadre de la mission éducative du CCAM .

CCAM-SCÈNE NATIONALE DE VANDŒUVRE rue de Parme 54500 Vandœuvre-lès-Nancy contact : Valentin Capon 03 83 56 84 24 / valentin@centremalraux.com www.centremalraux.com


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