La lettre du Port de Nice

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ÉDITION N°006 | DÉCEMBRE 2022

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Rencontre avec des héros du quotidien

A CT I V IT É S

Transport de yachts : sensations fortes assurées

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Antipollution : un exercice grandeur nature

PORTRAIT

THIERRY CHOLET ALLEGRINI COMMANDANT DU PORT

PORTRAIT

GIL MARSALLA DIRECTO PRODUCTIONS

Un chef d’orchestre entre terre et mer

Depuis le premier septembre, c’est qui le patron ? C’est lui ! Entendons-nous bien. Quand on parle de patron, il faut comprendre que, en tant que Commandant du port de Nice, il a autorité sur tous les services du site. Pourquoi ? Parce que son rôle est de coordonner comme un chef d’orchestre l’ensemble des ressources devant interagir pour recevoir un navire en escale sans accroc. Mais pas seulement. Il doit assurer aussi la liaison entre toutes les parties en

présence, Chambre de Commerce et d’Industrie, Métropole, Préfecture… Agir au nom de l’autorité investi du pouvoir de police portuaire, être référent, par mandat du préfet, des affaires portuaires sur tout le département… Sans oublier non plus un engagement fort au sein de la SNSM en qualité de délégué départemental adjoint en charge des affaires techniques en Haute-Corse.

En fait, pour faire simple, il est l’interface obligée entre la mer et la terre. Un rôle finalement qui lui va bien et dans lequel il est à l’aise car son parcours de vie l’a amené à la fois sur mer (sous-officiers de la Marine Nationale, marin pompier volontaire, patron pêcheur) et sur terre (lieutenant de port depuis douze ans en Corse et 1er adjoint de son village). Bref, il est l’homme de la situation !


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La Lettre du Port de Nice

DÉCEMBRE 2022

activitÉs

les soldats de la mer

Basé à la Tour Rouge au port de Nice, le Groupe d’Intervention Nautique fait partie intégrante de la vie du port. Mais en quoi consiste exactement le rôle des trente-trois sapeurs-pompiers qui le composent ? Chef du centre, le lieutenant Stéphane Niollon, nous en dit plus. « Pour faire partie du Groupe, les candidats sapeur-pompiers doivent passer des tests, effectuer le stage de sauveteur côtier et bien évidemment savoir plonger. La plongée ne souffre aucune improvisation, aucune négligence. » Et comme la répétition permet de créer les bons automatismes, les sapeurs plongent chaque jour en alternant les différents scénarios auxquels ils peuvent être confrontés au cours de leurs missions. Justement quelles sont-elles ces missions ? 33 km de côte à surveiller.

« Nous sommes la seule unité opérationnelle H24, de jour comme de nuit prête à partir immédiatement. Notre zone d’intervention s’étend de l’aéroport de Nice à Cap d’Ail. Mais nous pouvons également être appelés en dehors de cet espace si la situation l’exige. » Les raisons pour intervenir sont nombreuses : « incident dans les eaux qui bordent l’aéroport Nice Côte d‘Azur, incendie sur un bateau, naufrage ou navire en difficulté dans le port ou en mer. On peut également être appelé pour contenir un risque environnemental comme une pollution d’hydrocarbure. » Chaque année, cela représente près de 220 interventions. Dans tous les cas, il s’agit d’abord de porter secours à des hommes et de protéger les biens et le plan d’eau. Pour se déplacer, ils disposent de trois embarcations : une vedette qui après plus de 20 ans de

bons et loyaux services va être remplacée, une barge rapide et un semi-rigide pour les sauvetages côtiers. L’été, le centre de la Tour Rouge a une mission supplémentaire : la surveillance pendant quatre mois des baignades. « Je suis responsable des 13 postes de secours de Nice à Beaulieu. 150 agents sapeurs professionnels ou volontaires tous formés au secours des personnes se relaient de 8h à 20h pour sécuriser la baignade. Et ce ne sont pas moins de 5 000 interventions que nous effectuons ! Cela va de la piqure de méduse au secours des personnes en détresse ». Si la protection des biens est importante ce qui motive avant tout ces hommes c’est de sauver des vies. « Cet automne, nous avons secouru in extremis un baigneur à 300 mètres des côtes. Des souvenirs comme ça, nous en avons tous ».

QUI SUIS-JE ? Je suis la nouvelle embarcation de la station de pilotage du port de Nice – Villefranche. Je sers à tracter les navires pour entrer et sortir du port en toute sécurité. Je peux également intervenir en mer pour aider un navire en détresse. Conçue et réalisée en France, j’ai bénéficié d’une aide de 500 000 € de la Région Sud. Je possède une autonomie de 60 heures et une puissance de traction de 15 tonnes. Je suis la 1e unité de ma catégorie, en France et en Outre-Mer, à répondre à la règlementation du projet de Zone à Faible Émission (ECA) qui devrait voir le jour en Méditerranée en 2025. Je suis dotée des technologies les plus innovantes permettant de réduire de façon très sensible mes émissions d’oxydes d’azote et de soufre. Baptisée en hommage au premier chef des Forces Navales Françaises Libres, Je suis … La pilotine Amiral Muselier !


événements et nouveautés 03

activitÉs

des yachts dans les airs Au port de Nice, on charge des yachts sur des cargos... Un professionnel du transport maritime vous dit tout sur cette activité hors normes. « Les gens se disent, mais pourquoi charger des yachts, ils peuvent naviguer ! » nous confie Atanas Bozev, responsable d’exploitation chez Mathez Freight, agence maritime niçoise. Et d’expliquer : « Il y a deux raisons, soit un propriétaire souhaite déplacer son yacht d’un pays à l’autre en évitant une traversée longue et coûteuse, soit il s’agit d’un yacht neuf sortant d’un chantier naval qui doit être livré dans le pays de résidence du client. » « C’est vrai que le chargement est assez impressionnant ! Le plus délicat dans le levage, c’est de passer les ceintures sous le yacht, en dehors des hélices. On se sert des plans du bateau et parfois on fait même appel à des plongeurs. Ensuite il faut s’assurer que cela soit bien équilibré, pour que le yacht ne tombe pas. Avec une grue du port, on lève le yacht et on le dépose sur des bers sur le pont du cargo. Ceux-ci soudés ou sanglés pour s’assurer de la stabilité du yacht pendant le transport. »

travaux

« En tant qu’agent maritime nous faisons le lien entre l’armateur et l’opérateur qui affrète le bateau. Nous sommes en contact avec la capitainerie, le service des douanes, la CCI... Nous travaillons avec deux compagnies, Starclass et Peters and May. La première opère en Europe avec deux navires, le De Volante et le Eemslift Hendrika, des cargos de 120 m. L’un navigue du sud (Turquie, Grèce) vers le nord (Allemagne, Angleterre, Danemark) avec des escales en Croatie, Italie, France. Et l’autre fait le chemin inverse. Dans chaque port il y a chargement et déchargement. On transporte jusqu’à sept/huit yachts de 20 à 100 tonnes sur un cargo. Peters and May est spécialisée pour les chargements transatlantiques (Amérique, Bahamas) et affrète des navires au cas par cas. » Avec une vingtaine d’escales par an, Mathez n’a pas fini de faire voler les yachts dans le ciel du port de Nice !

VIE DU PORT

Du nouveau à la capitainerie

A 45 ans – et après 23 ans dans la Marine nationale où il a navigué comme lieutenant de pont - Laurent Rames a posé ses valises au port de Nice. Enfin, ses valises professionnelles car sa vie familiale, elle, est restée à Toulon. Après avoir passé le concours d’officier de port, il a rejoint l’équipe de la capitainerie le 5 septembre dernier. « On est six en tout à faire tourner la capitainerie avec le Commandant, à placer les navires et à s’assurer que les conditions de sécurité et de sûreté soient respectées. Ce qui m’attirait dans ce métier, c’est de travailler avec une double mission : faire appliquer les règles de droit mais aussi assurer un rôle de commercial ; avec ses activités le port de Nice garantit des emplois et participe au dynamisme économique de toute une région. » Région qui a beaucoup à lui offrir : « Je ne connaissais pas du tout Nice et suis content de découvrir la qualité de vie qu’il y a ici ».

ÉVÉNEMENT Voyage dans le temps

Dès le 9 juin, la troupe de «Roxanne» a enflammé le public.

SOUS LE CARÉNAGE, LE SABLE La sécurité des personnes et des biens est la priorité n°1 du port de Nice qui chaque année investit pour améliorer la qualité des installations et les maintenir en conformité avec les normes de sécurité et environnementales les plus récentes. Début 2023 la cuve d’hydrocarbure, située sous l’aire de carénage au quai Infernet, va être entièrement ensablée pour mieux la protéger et l’isoler. Le port profitera de cette opération d’envergure pour procéder aux changements de l’ensemble des tuyaux d’alimentation. Aussi bien ceux qui courent des camions citernes à la cuve, que de la cuve à la station d’avitaillement. Parallèlement, le décanteur permettant de traiter les eaux de ruissellement ainsi que les cou-

EN BREF

lures d’hydrocarbures sera remplacé pour répondre lui aussi aux nouvelles normes environnementales. La station d’avitaillement sera fermée pendant les travaux. Même si l’activité est généralement calme en début d’année, tout a été pensé pour immobiliser l’aire le moins possible, et seul le côté Sud sera fermé. La grue de levage sera indisponible le temps de l’installation du nouveau décanteur. Sur la lancée, la station elle-même sera rénovée avec la création d’un nouvel espace d’accueil plus convivial. Enfin, il est prévu de mettre en place un service de paiement automatique par carte bancaire pour amplifier les horaires d’accessibilité aux pompes.

Le 29 septembre dernier, le « Götheborg of Sweden » - réplique unique d’un navire de la Compagnie suédoise des Indes orientales – a fait son entrée au port de Nice pour une escale de cinq jours. Pour le plus grand bonheur de tous, il était possible de visiter le voilier actuellement en expédition sur les traces historiques du navire original du XVIIIe siècle qui a coulé près de Göteborg en 1745. Une expérience unique aux côtés d’un équipage de passionnés pour s’imprégner de la culture de la grande marine d’autrefois.

ÉVÉNEMENT « Le Jacques Cartier » baptisé au port de Nice

C’est un navire de croisière de luxe, avec une capacité de 184 passagers seulement, qui allie à son bord l’excellence du service et les technologies les plus avancées en matière de transition écologique face au réchauffement climatique. 6e navire de la série des Ponants Explorers, son nom a été choisi par la Compagnie des îles du Ponant en hommage au célèbre navigateur Breton. Le baptême s’est déroulé le 28 octobre quai Infernet en présence du maire de Nice, Christian Estrosi, aux côtés des membres d’équipage et des autorités portuaires. Le Jacques-Cartier fait désormais route vers les Seychelles pour sa saison hivernale 2022-2023, au terme d’une saison passée à naviguer en Méditerranée.


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ENVIRONNEMENT s’ENTRAÎNER POUR ÊTRE PLUS EFFICACE

Le 12 octobre était organisé un exercice grandeur nature au port de Nice afin de préparer les équipes du port à un accident de pollution des eaux. Des exercices antipollution sont réalisés au port de Nice depuis 2008. Dans le cadre de sa certification environnementale ISO 14001, le port de Nice mène des actions régulières en particulier la sensibilisation des équipes au risque environnemental, l’achat de matériel antipollution et l’organisation d’exercices d’entrainement. Réalisés périodiquement, ces exercices visent à prévenir une réelle problématique de pollution des eaux. Les objectifs de l’exercice ? Tester la chaîne d’alerte, le matériel du port de Nice et identifier

les pistes de progrès éventuelles. Le but étant d’améliorer la rapidité ou la qualité d’intervention afin de réduire au maximum la pollution de l’eau et éviter l’atteinte à la biodiversité. Plusieurs équipes sont intervenues : les pompiers, les services du port (Plaisance, Technique et Commerce) et des sous-traitants portuaires (sécurité, nettoyage, sûreté). Un scénario d’accident de pollution est mis en place à chaque exercice. Cette année le scénario était le suivant : à 10h du matin les pompiers du

SDIS alertent sur une pollution aux hydrocarbures provenant de l’émissaire pluvial du bassin de la Tour Rouge. Missions des équipes mobilisées ? Contenir la pollution dans la Tour Rouge, vérifier l’état du barrage stocké sur Ile de Beauté et la manœuvre de déploiement du barrage. La transmission de l’information et la chaîne d’intervention pour déployer le barrage et venir en aide a été efficace. Quelques pistes d’amélioration ont été identifiées et seront traitées d’ici le prochain exercice.

Editeur : CCI Nice Côte d’Azur - 20 bd Carabacel - CS11259 - 06005 Nice Cedex 1. Directeur de la publication : Jean-Pierre Savarino, Président. Rédacteur en chef : Céline Biot, responsable Pôle éditorial. Conception-Rédaction-Réalisation : pôles Éditorial & PAO - Service Communication - CCI Nice Côte d’Azur - Email : lettreduport@cote-azur.cci.fr - Edition digitale : www.riviera-ports.com. Photos : M.Stark / SDIS06, Mathez Freight, CCI Nice Côte d’Azur. Impression : Imprimerie CEF - 2, rue de l’Hôtel des Postes 06000 Nice - Parution décembre 2022 - Dépôt légal à parution / ISSN : en cours. Tiré à 2300 exemplaires. Le magazine est imprimé sur un papier recyclé fabriqué en Europe. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite (loi du 11/03/57)


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