Azur Entreprises et Commerces - 129

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AVRIL/MAI/JUIN 2020

#129

NUMÉRO SPÉCIAL

PLAN DE RELANCE

COMMENT L'ÉCONOMIE AZURÉENNE VEUT

Tour d'horizon des grands secteurs d'activité, moral des chefs d'entreprise, stratégie et investissements pour favoriser la relance... magazine de la Egalement disponible en version digitale sur www.cote-azur.cci.fr


N° 129 AVRIL/MAI/JUIN 2020

ON A TOUS BESOIN D’EXPLORER

Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur

■ p.4

La CCI en ordre de marche

Un été de résilience et de relance

© Dinkymage

Confinement

DÉCOUVREZ LA 1ÈRE RÉGION EN FRANCE POUR LA DÉCOUVERTE SOUS-MARINE ET SES 350 CLUBS DE PLONGÉE

Plan de relance ■ p.9

OnaTousBesoinDuSud

Et maintenant ? Commerce ■ p.16 Industrie ■ p.20 Tourisme ■ p.24 Services ■ p.28 Immobilier - BTP ■ p.32 Parfumerie ■ p.34 Numérique ■ p.36 Nautisme ■ p.37 Initiatives solidaires ■ p.38 Annonces cession ■ p.39

© SUNMADE.FR + PHOTO DR : NICOLAS BARRAQUE

Jean-Pierre SAVARINO

En cette période d’incertitude, je crois qu’il ne faut pas bouder les bonnes nouvelles. La première, vous la découvrirez à la lecture de ce numéro spécial d’Azur Entreprises & Commerces, c’est que certains secteurs azuréens, comme l’immobilier ou les arômes et parfums, ont bien résisté à la crise du COVID-19. Ensuite, que les chefs d’entreprise azuréens font preuve d’une remarquable combativité pour faire face. Certains ont même mis à profit la période pour innover. Enfin, parce que beaucoup ont su démontrer la générosité du monde économique dans ces moments où la société entière a été secouée. « Contre mauvaise fortune, bon cœur », dit le dicton. Bien sûr, il ne faut se leurrer : les dégâts sont profonds, il faudra du temps et de la résilience pour remonter la pente. Toutes les entreprises, tous les commerces n’y parviendront peut-être pas, malheureusement. Mais chacun doit savoir qu’il peut compter sur sa CCI pour l’aider à passer ce cap. Une CCI qui elle aussi a su démontrer dans l’adversité sa capacité de mobilisation et d’action. Nous demeurons plus que jamais le partenaire de terrain des entrepreneurs. Pour aider à cette relance, d’autres bonnes nouvelles arrivent également. À l’aéroport Nice Côte d’Azur, le terminal 2 est désormais entièrement rouvert et relie notre territoire à 79 destinations, dont 62 internationales. Un élément stratégique pour notre économie, historiquement focalisée sur le tourisme. Autre élément d’espoir : l’Insee a revu son diagnostic d’après-confinement. Après un mois d’avril qui restera dans les annales comme l’un des pires mois qu’ait connu l’économie française en temps de paix, la reprise économique est très nette depuis la mi-mai. L’accélération du déconfinement a donc permis à certains secteurs de mieux se relancer. Ce qui ne dispense pas bien entendu de respecter les geste barrières et les mesures de précaution. Mais une relance que chacun attendait : ensemble, faisons le maximum pour transformer l’essai. L’économie azuréenne en est capable. Soyez sûrs que votre CCI fera tout pour que l’objectif soit atteint. L’heure est au rebond !

Le magazine est imprimé sur un papier recyclé fabriqué en France, issu du tri sélectif pratiqué dans l’hexagone. Editeur Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur - 20, boulevard Carabacel BP 1259 - 06005 NICE CEDEX 1

Rédacteur en chef Christian PROUD-DIAZ, Responsable Communication christian.prouddiaz@cote-azur.cci.fr

Directeur de la publication Jean-Pierre SAVARINO, Président

Conception-Rédaction-Réalisation Pôle éditorial - Service Communication Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur Tél. : 04 93 13 73 93 Fax : 04 93 13 73 24 E.mail : azur.entreprises@cote-azur.cci.fr Edition digitale : cote-azur.cci.fr

Directeur de la rédaction Emmanuel SOURAUD, Membre élu délégué à la presse et aux médias

Régie publicitaire

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Impression : Trulli (Vence, 06) Tiré à 45 000 exemplaires Dépôt légal à parution ISSN 1296 - 3755

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La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite (loi du 11/03/57)

contactez Gersende Giordano au 04 93 13 73 52 ou par mail : gersende.giordano@cote-azur.cci.fr

Photo de couverture Istock Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020 I 3


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FACE À LA CRISE

Christian Estrosi :

Charles-Anges Ginésy :

« Un partenaire privilégié »

Le président du Conseil départemental porte un regard très positif sur les actions menées conjointement avec la CCI Nice Côte d’Azur auprès des entreprises depuis la mi-mars :

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« Nous avons toujours été conscients que seul un travail d’équipe nous permettrait d’affronter et de surmonter cette situation inédite. Avec son expertise et son expérience, la CCI est une carte maîtresse dans un tel contexte. La CCI et le Département sont d’ailleurs des partenaires de longue date, et par le passé, la Chambre a déjà été en première ligne dans des moments difficiles, en gérant par exemple le fonds de soutien lors des intempéries de fin 2019 », souligne Charles-Ange Ginesy. « Il était donc naturel que nous conjuguions à nouveau nos efforts. Nos structures se complètent parfaitement : le Département a impulsé et majoritairement financé le fonds au titre de la solidarité et de l’urgence ; les chambres consulaires et notamment la CCI de Nice ont apporté tout leur savoir-faire en matière d’accompagnement des entreprises. La pertinence et l’efficacité du dispositif en ont été renforcées, et la réactivité dans la gestion des dossiers saluée par tous. » ■

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« Avec la CCI, un vrai travail d’équipe »

Pour le président de la Métropole Nice Côte d’Azur , la CCI s’inscrit comme le partenaire privilégié de la Métropole pour le soutien aux acteurs économiques locaux. « Très en amont, alors même que le confinement n’avait pas encore été instauré, nous nous sommes réunis avec la CCI et tous les partenaires locaux pour anticiper les conséquences de la crise COVID et pouvoir être pro-actifs dans la mise en place des mesures d’urgence. D’ailleurs, la Métropole a contribué à hauteur d’1million au fonds d’urgence mis en place par la CCI et la CMAR. Au total, nous avons soutenu 500 entreprises et 2 000 emplois du territoire métropolitain à travers le fonds d’urgence, pour un montant d’aide financière supérieure à 3,5 millions. Je note que la CCI a également soutenu la ville de Nice pour la mise en place de son Label Confiance Sanitaire. C’est grâce à ce travail quotidien et coordonné auprès de notre écosystème - notamment avec le guichet unique - que nous avons pu mener une réflexion solide et profonde sur les sujets de relance économique et mettre en place le plan de relance économique métropolitain dont j’ai évoqué les principales mesures précédemment. » ■

CONFINEMENT :

LA CCI EN ORDRE DE MARCHE

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FACE À LA CRISE DU COVID-19, LA CCI NICE CÔTE D’AZUR A REMPLI SON RÔLE D’INTÉRÊT GÉNÉRAL ET A MIS EN PLACE DES MESURES IMMÉDIATES, AFIN DE GUIDER ET SOUTENIR LES ENTREPRISES IMPACTÉES : CONFINÉE, MAIS EFFICACE !

« Nous sommes avec les entreprises sur le terrain, pour leur apporter un soutien concret et efficace. » Jean-Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d'Azur

Selon l’enquête Acteurs publics/EY pour l’Observatoire des politiques publiques réalisée par l’Ifop, pour deux Français sur trois, les organisations publiques ont bien tenu durant la crise. C’est aussi le cas du réseau des CCI en France, qui a répondu à l’appel de l’État et montré toute sa valeur auprès du tissu économique. La CCI Nice Côte d’Azur a elle aussi réussi à donner toute la mesure de son efficacité et ce n’est pas un hasard pour son président, Jean-Pierre Savarino : « Après les attentats, les inondations, après la crise des "gilets jaunes " et la grève de décembre dernier, les entreprises le savent : quand ça va mal nous sommes avec elles sur le terrain pour leur apporter un soutien concret et efficace. » Cette nouvelle épreuve a permis de le démontrer une fois de plus, sans doute avec encore plus d’acuité. « Notamment avec le guichet unique, que nous avions déjà activé après les inondations de 2015 et de fin 2019, et après l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice. Il nous sert à maintenir un minimum d’activité économique. Les mesures annoncées par le gouvernement, parfois contradictoires et évoluant rapidement, ne sont pas simples. Résoudre l’équation entre la préservation de la sécurité des salariés et le manque de moyens de protection, non plus. »

4 I Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020

350 appels d'entreprises par jour Sur le site internet, le centre d’appel, les réseaux sociaux de la CCI, 300 à 350 entreprises interrogeaient la Chambre chaque jour au plus fort de la crise. « Une trentaine de collaborateurs de la CCI, tous en télétravail, étaient à leur poste pour leur répondre. Nous avons également très vite développé un kit de renseignements téléchargeable en ligne et mis à jour quotidiennement. À ce jour, il en est à sa 45éme édition ! En clair, nous donnons les contacts nécessaires, nous guidons les entreprises. C’est toujours le cas et ça, nous savons plutôt bien le faire. » La CCI a aussi géré le fonds d’urgence départemental créé avec les EPCI et le Département 06. « Nous avons financé 500 000 euros de sa dotation de 8 millions, avec un objectif clair : aider vite les plus petits, les plus faibles de notre tissu économique. Plus de 1 000 entreprises ont bénéficié d’un prêt pour amortir l’impact du COVID-19 sur leur trésorerie. Nous avons géré le quotidien, en approvisionnant aussi en masques, gants et gel mais aussi en préparant l’avenir, la relance. Je crois que notre CCI, tout comme le réseau régional et national, a su montrer son expertise et son utilité. De cela, je suis assez fier, alors que les CCI ont été durement malmenées ces dernières années. »

Une mission d’accompagnement

Un rôle d’observation et d’écoute

Malgré le confinement, la CCI Nice Côte d’Azur a, plus que jamais, été en action pour aider les entreprises et les commerçants. Depuis le 17 mars dernier, le télétravail a été instauré et il a chaque jour démontré son efficacité. Les équipes dédiées à l’accompagnement des entreprises ont été en première ligne. Le Ministre de l’Economie et des finances Bruno Lemaire a, dès le 17 mars par lettre de mission, confié aux réseaux consulaires le rôle d’interlocuteur de premier niveau pour renseigner les entreprises sur les mesures d’aide mises en œuvre face à la crise du COVID-19. À la CCI Nice Côte d’Azur, un guichet unique a très vite été mis en place. Son rôle : répondre aux questions, faciliter et orienter les chefs d’entreprise et commerçants azuréens. Depuis le début de la crise, plus de 1 700 appels ont ainsi été enregistrés. « Tous les jours, nous avons orienté les entreprises vers le guichet unique CCI : cela a permis de régler de nombreux problèmes, notamment pour 251 entreprises en difficultés administratives. La Chambre a pleinement joué son rôle, elle est efficace et a su coordonner un travail opérationnel incroyable, là où c’était nécessaire : sur le terrain, en aidant vraiment les plus faibles de notre tissu économique. Les CCI sortent grandies de cette crise : chacun a pu comprendre à quoi et combien elles servent ! », témoigne Philippe Renaudi, président de l’UPE06. Des informations actualisées sur le site de la CCI ainsi qu’un kit de renseignement disponible en ligne ont permis d’y voir plus clair dans les nombreux dispositifs d’urgence, en recensant à la fois les guides sectoriels édités par le Ministère du Travail, les mesures d'accompagnement à destination des entreprises et les initiatives des collectivités du département.

Face à l’ampleur des répercussions économiques de l’épidémie de Coronavirus, la CCI Nice Côte d’Azur a, dès le confinement, aussi lancé une enquête de perception auprès de 30 000 entreprises du département afin de mesurer l’impact sur leurs activités. Les trois grands secteurs d’activités (commerce, industrie, services) ont été sollicités pour répondre à un questionnaire exhaustif. « En trois jours à peine, plusieurs centaines de réponses nous ont permis de confirmer qu’à plus de 72 %, les entreprises étaient impactées négativement par les conséquences du coronavirus », souligne Jean-Pierre Savarino. Ceci a ser vi de précurseur à la mise en place de mesures d’urgence exceptionnelles. L’observatoire économique Sirius-CCI a également permis de collecter des informations économiques auprès des entreprises et de produire des baromètres facilitant les prises de décisions des instances de pilotage pour le plan de relance. Un enseignement “tout à distance et numérique” Dans un souci de maintien de la continuité pédagogique et éducative, les établissements de formation de la CCI Nice Côte d’Azur (IFA/INB/ICS et IFPS) ont eux aussi rapidement déployé tout un ensemble d’outils numériques pour permettre à 100% des alternants présents (1 100 en tout) de poursuivre leur formation à distance. Résultat : le dispositif a permis d’assurer la quasi-totalité des cours dès le 16 mars. La continuité administrative a également pu être opérée et l’ensemble des centres de formation est resté opérationnel pour procéder aux inscriptions en ligne pour la rentrée 2020/2021 via leurs sites internet respectifs.

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FACE À LA CRISE

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métropole », précise Christian Estrosi. « Nous avons aussi lancé un label " Confiance Sanitaire ", qui est un gage du respect par l’entreprise des règles de sécurité sanitaire en vigueur, afin de soutenir notamment nos commerçants dans leur reprise d’activité et rassurer nos concitoyens face au risque sanitaire. Enfin, je souligne la contribution de 1 million d'euros au fonds de soutien piloté par la CCI, ainsi que l’exonération des droits de terrasse et d’occupation du domaine public pour les deuxième et troisième trimestres. »

« En lien avec tous les services de l’État concernés, la CCI a été en effet en première ligne pour assurer l’information des entrepreneurs sur leurs droits.»

39 000 entreprises ont bénéficié de reports de charges dans le 06

Pour le Préfet des Alpes-Maritimes, le bilan de la mission confiée à la CCI à l’échelle du département est très positif : « En lien avec tous les services de l’État concernés, la CCI a été en effet en première ligne pour assurer l’information des entrepreneurs sur leurs droits. Le constat que je fais est double. Positif d’abord concernant la CCI comme interlocuteur de premier niveau », insiste Bernard Gonzalez. Les chiffres sont sans appel : pour la plupart des aides gouvernementales, le département des Alpes-Maritimes est le premier de la région PACA en nombre de demandes, de volumes et de personnes ou d’entreprises concernées. « À titre d’exemple, pour le fonds de solidarité nationale, notre département se classe 5e au plan national en nombre de bénéficiaires. Cela révèle néanmoins un bilan très sombre concernant l’économie de notre territoire, et les difficultés auxquelles celle-ci a dû faire face. L’aide de l’État a ainsi été fondamentale dans la période, et la CCI y a pleinement contribué », souligne Bernard Gonzalez. « Ce bilan encourageant ne doit pas relâcher notre mobilisation, et nous continuerons de renseigner toutes les entreprises, de la plus petite à la plus importante, que ce soit concernant les dispositifs mis en place en première instance, tel le niveau 2 du fonds de solidarité, encore insuffisamment utilisé, que les dispositifs spécifiques au niveau sectoriel, tels les plans tourisme, automobile et aéronautique. » 6 I Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020

La gestion du fonds d’urgence départemental Afin de soutenir le tissu économique et répondre aux besoins de trésorerie exprimés par les entreprises, les acteurs institutionnels du département, dans un esprit de solidarité territoriale, se sont immédiatement mobilisés en créant un fonds d’urgence d’un montant global de 8 millions d'euros. Ce fonds géré par la CCI Nice Côte d’Azur a pris la forme d’un prêt à taux zéro et vient en complément des autres dispositifs et fonds mis en place par le Gouvernement et la Région Sud. Les équipes de la CCI ont ainsi traité 1 189 dossiers de demande depuis le début de la crise. 54% sont issus du commerce, 40% du secteur des services et près de 6% de l’industrie. À elle seule, la restauration traditionnelle a représenté plus de 1,3 million des 8 millions d’euros engagés. Suivie par les hôtels et hébergements, la restauration rapide, les agences immobilières, le commerce de détail d’habillement, les débits de boissons, le transport de voyageurs, la coiffure... À noter que dans 80% des cas, elles emploient moins de 5 personnes : les 1 063 prêts accordés (6 725 euros en moyenne) concernent des entreprises employant au total 4 236 personnes. Principal financeur (5 millions d’euros) aux côtés des établissements publics de coopération intercommunale : le Conseil départemental des Alpes-Maritimes. Pour son président, « face aux lourdes conséquences économiques de la crise sanitaire, c’était un devoir : nous nous sommes mobilisés pour sauver les entreprises, confrontées à l’arrêt total ou partiel de

leur activité. Ce fonds d’urgence débloqué dès la mi-mars en lien avec la CCI, la Chambre de métiers et de l’artisanat PACA et la Chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes, en a été le symbole », souligne Charles-Ange Ginesy. Epuisé le 22 avril, le fonds a été une véritable bouffée d’oxygène pour la trésorerie des entreprises, une aide précieuse pour qu’elles puissent se relever et connaître des jours meilleurs. Véritable chef de file, quel rôle a joué la Région Sud face à la crise ? « La loi Notre nous a fait chef de file du développement économique régional : c’est quasiment notre mission principale aujourd’hui », souligne Bernard Kleynhoff, président de la Commission Économie, Industrie, Innovation, Nouvelles technologies et Numérique de la Région Sud. « Avec le COVID-19, nous avons vite vu que nous aurions un rôle essentiel à jouer lors du confinement, mais aussi pour la reconquête. La première urgence, Renaud Muselier l’a exprimée de façon claire : ne laisser personne au bord du chemin. Sur le plan économique, cela s’est traduit par l’organisation d’une task force hebdomadaire, à laquelle la CCI régionale a fortement contribué.» Objectif : faire un accompagnement direct des entreprises, là où elles en avaient le plus besoin. « Nous avons mis tout de suite 18 millions sur la table pour cela (près de 115 millions à fin mai). Mais aussi de faire remonter les infos sur les vrais besoins. Car dans cette crise, les Régions ont été les interlocuteurs directs de l’État. »

La Métropole Nice Côte d’Azur exonère les loyers des entreprises et commerçants

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Services de l’Etat et CCI : une collaboration efficace

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Bernard Gonzalez, préfet des Alpes-Maritimes

Bernard Kleynhoff :

« La CCI a été un fer de lance » Président de la Commission Économie, Industrie, Innovation, Nouvelles technologies et Numérique de la Région Sud « La CCI Nice Côte d’Azur a très vite joué le jeu d’une coopération avec la Région pour servir au mieux les entreprises de son territoire, elle a été un vrai fer de lance y compris à l’échelle régionale. Renaud Muselier s’est d’ailleurs réuni en visioconférence avec l’ensemble des présidents des CCI, qui sont nos relais de proximité naturels et efficaces avec les 450 000 entreprises de la Région Sud : la Région seule ne pourrait assurer une telle mission de terrain. Donc la coopération a été totale et a bien fonctionné. Je crois que les CCI sortent renforcées de cette période terrible. C’est encourageant pour faire face aux prochains mois, mais aussi à plus long terme. En jouant collectif, on peut être confiant pour limiter les dégâts et voir vers le futur. » ■

Pour aider les entreprises et les commerces du territoire métropolitain à faire face à la crise du COVID-19, la Métropole Nice Côte d’Azur a également mis en place un large dispositif d’accompagnement. Quel bilan porte son président sur l’efficacité de cet accompagnement ? « Mon premier enjeu a été, dès les prémices de la crise sanitaire et économique qui nous touche tous, la mise en place rapide de mesures d’urgence complémentaires aux dispositifs nationaux et régionaux permettant de protéger nos entreprises, leur activité et in fine, contribuer activement à la sauvegarde de l’emploi sur notre ter ritoire », indique Christian Estrosi. De quelles mesures s’agit-il ? « Tout d’abord la création avec Renaud Muselier du fonds de prêt COVID Résistance, que la Métropole a abondé de 1 million. Ensuite, parce que l’une des caractéristiques de notre territoire est le grand nombre de petites entreprises et qu’elles sont les plus fragilisées durant cette crise, j’ai voulu leur apporter tout le soutien de la collectivité en mettant en place - dès l’annonce de fermeture administrative du 14 mars des établissement recevant du public - la prise en charge des loyers professionnels pour les commerçants et artisans, les hébergements touristiques et les entreprises culturelles et artistiques. À ce jour, plus de 1,5 million d'euros a été versé. Plus l’exonération des loyers pendant la durée du confinement pour les entreprises et associations hébergées dans des locaux ville et

Si la mobilisation a été locale et régionale, L’État a bien sûr lui aussi mis en place rapidement des mesures afin de préserver la trésorerie et les compétences des entreprises, mais que représentent ces aides dans notre département ? Le Préfet Gonzalez précise : « Les Alpes-Maritimes ont su bénéficier des différents dispositifs et aides mises en place par l’État. Notre département est le premier en PACA en matière de bénéficiaires du fonds de solidarité, près de 16 000 entreprises ayant été accompagnées, pour un montant de 22 millions d’euros. Au niveau du chômage partiel, près de 30 000 entreprises ont déposé des dossiers, et la moitié des salariés du département en ont bénéficié. Le constat est le même côté Banque de France : les prêts garantis par l’État (PGE) ont atteint le chiffre de 13 700, pour un montant de 1,75 milliard d’euros, et près de 250 dossiers de médiation de crédits sont en cours de traitement. » Selon le Préfet des Alpes-Maritimes, les reports de charges ont également constitué une part importante des aides dans notre département, avec plus de 39 000 entreprises bénéficiaires d’un report. « Ces chiffres illustrent un engagement inédit de l’État pour soutenir le tissu économique de nos territoires, tous les services, qu’il s’agisse des finances publiques, de la Banque de France, de la DIRECCTE et bien sûr de la préfecture s’étant mobilisés dès le début de la crise sanitaire. Notre préfecture a ainsi organisé des groupes de travail ad hoc concernant des secteurs spécifiques (BTP, tourisme, plagistes, aéroport…) afin d’organiser un dialogue construit et productif, et accompagner les dif férents secteurs dans leur recherche de solutions. » ■ *Conseil Départemental des Alpes Maritimes, Métropole Nice Côte d’Azur, CCI Nice Côte d’Azur, Communauté d’Agglomération de la Riviera Française, Communauté d’Agglomération Cannes Pays de Lérins, Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020 I 7


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PLAN DE RELANCE

PLAN DE RELANCE

ET MAINTENANT ? AVEC LE DÉCONFINEMENT, L’HEURE EST AU PLAN DE RELANCE POUR FACILITER CETTE NOUVELLE ÉTAPE AUX ENTREPRISES ET COMMERCES AZURÉENS. BILAN SUR LES PREMIERS DISPOSITIFS MIS EN PLACE. Parce que l’énergie est au cœur de votre entreprise, EDF propose des offres et services spécialement conçus pour les professionnels. Devenons l’énergie qui change tout.

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Rendez-vous sur edf.fr/entreprises

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L’énergie est notre avenir, économisons-la ! D’après les données publiées par Powernext concernant l’année 2017, organisme nommé par l’État pour administrer le registre national des garanties d’origine en France. ** Certifiée avec les garanties d’origine, délivrées par un organisme indépendant. Plus d’informations sur edf.fr/entreprises. *

« Nous avons initié deux campagnes d’incitation au réflexe d’achat local » Jean-Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d'azur

D’après la Banque Mondiale, le monde connaît sa plus vaste crise économique depuis 150 ans, par le nombre de pays qui se retrouveront en récession. Dépassées les guerres du Golfe, 1968, la dépression de 1929 : il faut remonter à la grande dépression des années 1870 pour trouver une situation comparable... Aujourd’hui, le PIB mondial des économies avancées s’est contracté de 7%. Il faudra du temps pour remonter la pente et des mesures exceptionnelles pour soutenir les entreprises. En France, les dépenses des ménages ont plongé de 10 %, la contraction du PIB au 2e trimestre 2020 est estimée autour de – 11 à 15%, selon la Banque de France. Frappée elle aussi de plein fouet, l’économie azuréenne encaisse. Mais elle a aussi des atouts pour engager la relance, sans délai. À l’échelon local, un vaste plan est mis en œuvre par les pouvoirs publics, les collectivités et l’ensemble des acteurs du tissu économique. Quatre grands comités de relance « La crise sanitaire a été le révélateur de notre capacité à rebondir et à s’adapter. Il est temps maintenant de capitaliser sur nos atouts et amorcer la reprise. La relance est

en marche, de manière collective et pro-active », souligne Jean-Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d’Azur. Pour sa part, après avoir été aux côtés des entreprises et des commerces au quotidien durant le confinement, la CCI remplit plus que jamais son rôle d’intérêt général : « Nous sommes force de propositions grâce à la veille et l’analyse que nous réalisons, notamment via notre observatoire économique Sirius-CCI. Nous allons notamment accompagner la reprise avec la mise en place de comités de relance par secteur. Quatre sont prioritaires : tourisme, commerce, industrie, BTP. Nous avons aussi initié deux campagnes d’incitation au réflexe d’achat local, à destination du grand public pour soutenir le commerce et les services, mais aussi pour que les entreprises favorisent des bons de commande à destination prioritairement de fournisseurs locaux. Nous venons de compléter ce dispositif par une campagne visant à inciter les azuréens à jouer cet été les touristes de leur propre destination ! Beaucoup vont sans doute la redécouvrir à cette occasion et c’est un bon coup de pouce pour nos professionnels, durement impactés. Et les petits ruisseaux font les grandes rivières. »

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PLAN DE RELANCE

UN ACCOMPAGNEMENT SUR MESURE POUR LES ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ Pour tester la santé de son entreprise, la CCI Nice Côte d’Azur propose une solution déclinée en trois temps forts. En premier lieu, la prévention des difficultés, grâce à un autodiagnostic permettant de déterminer le niveau de risque de l’entreprise. Puis, un volet axé sur la gestion des difficultés, par le biais d’une analyse approfondie de la situation et l’orientation vers les meilleurs dispositifs d’accompagnement. Pour cela, rendez-vous avec un conseiller CCI ou en se rendant à une permanence CIP 06*. Enfin, objectif rebond, avec un plan d’accompagnement ou de transmission de l’entreprise, une aide individualisée à la reprise, à la création d’un nouveau projet ou après une liquidation. *Permanences les 1er,3ème et 4ème jeudi de chaque mois sur trois sites (CCI Nice Côte d’Azur, Chambre des métiers de l’artisanat et CCI de Grasse)

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Contact : Marjorie Bourse, conseillère en entreprises marjorie.granier@cote-azur.cci.fr - 04 93 13 43 09 ■

Tirer parti de l’expérience confinement et réindustrialiser le 06 Le confinement a aussi mis en évidence de nouveaux modes de consommation et usages. Avec plus de 30 000 commerces azuréens, représentant plus de 55 000 emplois, l’enjeu est de taille. « Le digital représente une évolution du commerce. Déjà amorcé avec notre boutique sillonnant le département pour présenter les opportunités du digital, le mouvement s’intensifie aujourd’hui. La transition numérique se doit d’être abordable, facile et efficace pour permettre de générer du business. » Toujours pour doper la relance, la CCI entend donc accélérer le virage digital des commerçants et professionnels du tourisme : elle vient de lancer un appel à candidatures " Solutions innovantes spécial Covid-19 ". « Le numérique s’impose d’autant plus avec les nouvelles obligations sanitaires, les nouveaux modes de travail et nous allons identifier les entreprises proposant une solution, un outil ou un service pour faciliter les ventes ou le travail à distance. Paiement dématérialisé, menu de restaurant dématérialisé, outil de détection de fièvre, précommande de produits, sites e-commerce sont des exemples de solutions qui seront valorisées à l’issue de la sélection des entreprises », indique Jean-Pierre Savarino. 10 I Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020

« Avant la fin de l’année, nos commerçants, restaurateurs et acteurs du tourisme pourront retrouver les fleurons du numérique azuréen sur le site de CCI Nice Côte d’Azur avec des webinars et guides pratiques ... L’appel à candidature* est ouvert jusqu’au 1er septembre mais en attendant, nous proposons déjà des webinars dédiés à la reprise d’activité. Comment financer ses projets de croissance en période de relance ? Comment communiquer sur sa sécurité sanitaire et les mesures prises ? Comment repenser son offre et lui donner du « sens » ? Autant de problématiques et de solutions qui peuvent être accessibles directement sur inscription ou en replay sur le site de la CCI Nice Côte d’Azur. » Enfin, la CCI va, dès l’été, mettre en place un tout nouveau service où donneurs d’ordres publics et privés pourront trouver un offreur de solution dans une logique de circuit court. Pour l’industrie, la CCI proposera ainsi des solutions de mise à disposition de salariés entre entreprises azuréennes, pour éviter les licenciements ou la fuite des compétences. « À moyen terme, nous ferons plus que jamais la promotion du "fabriqué local", tout en valorisant les vertus du circuit court. Et nous entendons bien contribuer à développer une politique de réindustrialisation », insiste Jean-Pierre Savarino.

Quelles sont les priorités pour l’État ? Pour le Préfet des Alpes-Maritimes, la relance de l’économie azuréenne doit s’appuyer sur trois piliers : protection, préservation, et diversification. « Protection, d’abord, en matière sanitaire : l’épidémie n’est pas encore derrière nous, et le rôle de l’État est avant tout de protéger la population, la santé devant primer sur toute autre priorité », précise Bernard Gonzalez. « Préservation, ensuite, car le premier objectif de la relance, c’est de s’assurer que les entreprises de notre département puissent continuer leur activité. Les différentes formes du soutien de l’État que j’ai pu évoquer plus tôt ont ainsi, avant tout, le but de soutenir les entreprises dans leur reprise en assurant des filets de sécurité pour leur éviter la cessation de paiements ou la faillite. La protection des emplois est cruciale : le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 41,5 % entre février et avril 2020, du jamais vu dans notre département. Sans les mesures mises en place par l’État, cet impact aurait pu être bien plus fort. » Pour le représentant de l’État, accompagner la relance, c’est donc d’abord protéger les entreprises existantes, et les aider à reprendre. « Diversification, enfin, car cette crise a pu révéler au grand jour les faiblesses du tissu économique maralpin. Dans notre

département, 73 % de l’activité relève du secteur tertiaire (tourisme, commerces…), conduisant donc à une très forte exposition sectorielle. Si les richesses et la diversité de notre département doivent continuer de faire de celui-ci une destination de tourisme privilégiée, une diversification de l’activité économique apparaît nécessaire », souligne le Préfet. « Et nous disposons de nombreux atouts sur ce plan : Sophia-Antipolis, première technopole européenne, est à la pointe de la recherche dans de nombreux domaines et fait vivre un vivier de TPE et de PME innovantes aux multiples compétences. L’industrie produit déjà 25 % du PIB azuréen, générant une activité de près de 100 000 emplois : trop souvent oubliée, notre industrie a de l’avenir devant elle ! Pour surmonter cette crise, notre économie territoriale doit donc s’appuyer sur ses atouts, et sur son identité : le tourisme et l’immobilier, mais aussi le secteur des parfums et de l’horticulture, l’industrie, ou encore l’agriculture, notamment dans l’arrière-pays. En développant des produits locaux et de qualité, en renforçant la connaissance des spécificités des Alpes-Maritimes, en France et à l’étranger, et en continuant de faire de ce département une terre où il fait bon vivre, je suis convaincu que nous surmonterons cette crise, tous ensemble. »

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La CCI a organisé la remise des kits sanitaires dans six points de retrait à proximité des entreprises.

« La relance de l’économie azuréenne doit s’appuyer sur trois piliers : protection, préservation et diversification » Bernard Gonzalez, préfet des Alpes-Maritimes

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Quelles actions prioritaires pour la Région Sud ?

« Les difficultés sont devant nous, il faut en garder sous le pied pour pouvoir continuer d’investir » Bernard Kleynhoff, président de la commission Économie, Industrie, Innovation, Nouvelles technologies et Numérique de la Région Sud

« Notre contribution au fonds de solidarité, sur le volet 2, c’est 38 millions », indique Bernard Kleynhoff, président de la commission Économie, Industrie, Innovation, Nouvelles technologies et Numérique de la Région Sud. « Donc oui, nous sommes montés au front, pour aider tous les acteurs économiques : entreprises, commerçants, artisans, professions libérales ou encore les associations. La question grave, c’était l’approvisionnement en masques, comme chacun sait. Nous avons très vite établi une chaîne d’approvisionnement de 13 millions de masques, distribués aux services et acteurs de santé-secours. Puis dans un deuxième temps, ce stock a été ouvert à la vente aux entreprises de la région, pour leur permettre de poursuivre leurs activités en sécurité. Soit près de 3 millions de masques. » Le second fonds monté par la Région, c’est COVID-Résistance, qui a atteint 37 millions d’euros avec l’aide de ses partenaires. « Il a permis de prendre le relais des fonds dépar tementaux, rapidement épuisés. Nous sommes d’ailleurs en train de le ré-abonder », précise Bernard Kleynhoff. « Nous avons aussi élargi certaines mesures d’aides à toutes les entreprises, sans limiter à celles répondant à certaines caractéristiques. Et puis nous avons beaucoup informé, avec des éléments fiables et durables pour que les entreprises puissent s’adapter sur de bonnes bases. Bref, c’est un vrai plan de recon-

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quête que nous avons organisé, confié à Rising Sud, l’agence de développement éco pour la Région Sud et piloté avec un large ensemble de partenaires, dont les CCI en fer de lance. Tout compris, c’est 1,4 milliard, incluant la réorientation de certains budgets, y compris certaines subventions européennes. Il faut être clair : les difficultés sont devant nous, il faut en garder sous le pied, pouvoir continuer d’investir, optimiser les compétences des uns et des autres : le développement économique à l’échelon de la Région, le levier social à celui des départements... Sans oublier les autres collectivités. » Le tourisme au cœur du plan de relance Pour le président du Conseil départemental, il y a deux priorités pour aider le tourisme, secteur majeur de notre économie à se relancer, alors que la saison estivale devrait déjà battre son plein... « D’une part, l’accompagnement des professionnels du tourisme dans la mise en place des protocoles sanitaires ; d’autre part, le développement avec le CRT d’une stratégie de rebond destinée à valoriser notre destination. Sur le premier point, les professionnels recevant du public, notamment les campings, restaurateurs, hôteliers, plagistes, peuvent percevoir une aide jusqu’à 3 500 € pour des équipements d’aménagement sanitaire (cloison de séparation mobile, marquage au sol, affichage, distributeur de gel ou de masques…) », précise Charles-Ange Ginesy. « L’instruction des dossiers a débu-

Les collectivités au 1er rang pour la relance Avec le recul, quels enseignements peut-on tirer du rôle que doit jouer une collectivité pour préserver puis relancer l’activité économique ? Christian Estrosi est maire de Nice, président de la Métropole Nice Côte d’Azur, président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il a donc une vision complète sur ce sujet. « En période de crise majeure comme celle que nous traversons depuis plusieurs semaines, il est du devoir de la collectivité de rester au plus près de ses concitoyens et de ses entreprises afin de les soutenir et de mettre en place des mesures de soutien efficaces et adaptées à leurs besoins. En complément des actions mises en place par le niveau national et régional et par leur proximité avec leur écosystème local, les métropoles sont légitimes pour l’élaboration et le pilotage de leur plan de relance économique afin de couvrir l’ensemble des besoins des entreprises et limiter au maximum les cessions d’activité ». L’emploi est bien entendu au cœur de la préoccupation : « Comme sur tous les territoires français, nous constatons une nette hausse des demandeurs d’emplois, c’est pourquoi sans attendre j’ai souhaité mettre en place un Plan Métropolitain pour la relance de l’emploi en partenariat avec l’ensemble des acteurs du développement économique, de la formation et de l’emploi. » Pour le président de la Métropole, il va falloir tenir la distance : « la Métropole Nice Côte d’Azur a déjà alloué

près de 130 millions d’euros pour protéger autant que possible son économie et ses entreprises. Sur le second semestre 2020, nos actions de relance économique seront dotées d’un budget supplémentaire de 3,5 millions d’euros pour venir en aide aux entrepreneurs et publics les plus fragilisés ainsi qu’aux PME stratégiques de notre territoire. Parmi les actions et mesures, j’ai décidé de cibler les secteurs économiques les plus impactés, tels que le tourisme et le commerce, mais également l’industrie et l’innovation afin de renforcer notre attractivité économique dans les filières d’avenir. » Les grandes orientations de la Métropole Nice Côte d’Azur Les grandes orientations qui seront mises en place dans les prochaines semaines ? « Tout d’abord, le versement d’une aide directe aux restaurants qui ont réouvert leurs portes afin de soutenir le retour à l’emploi dans ce secteur très affecté par la baisse de fréquentation et d’exploitation, indique Christian Estrosi. Mais c’est aussi la mise en place d’un programme d’accompagnement pour les PME du tourisme et le lancement d’un appel à projets d’innovation en tourisme responsable et durable ; le lancement d’un incubateur commerce afin d’accompagner les commerçants les plus fragilisés dans le démarrage ou la reprise de leur activité. » La Métropole va aussi créer un financement en fonds propres auprès des entreprises innovantes et stratégiques du territoire dans les filières prioritaires et les domaines d’excellence: « Nous allons élaborer un plan pluriannuel de requalification et revalorisation de ses zones industrielles et sites d’activités économiques, afin de les rendre plus attractifs et notamment dans une démarche d’Ecologie Industrielle Territoriale. De plus, je m’engage à ce que le niveau d’investissement de la collectivité qui s’élève à 435 millions d’euros en 2020 soit maintenu pour les années à venir et j’encourage fortement nos entreprises locales à se positionner sur de prochains appels d’offres », insiste Christian Estrosi. « Enfin, dans ce contexte de crise internationale nous devons poursuivre nos efforts, afin de rendre notre territoire encore plus attractif et compétitif auprès des entreprises nationales et étrangères. Car plus nous attirerons de nouveaux projets d’implantation sur la Métropole Nice Côte d’Azur, plus nous créerons de la valeur ajoutée et de l’emploi. Ce sera le cas avec l’ouverture de l’Ecole 42 en janvier 2021 sur Nice Méridia pour attirer de nouveaux talents et former ceux de demain. Mais aussi avec le repositionnement stratégique de notre pépinière d’entreprises - le Centre Européen d’Entreprises et d’Innovation - afin d’accompagner au mieux nos jeunes entreprises innovantes. Je compte aussi m’appuyer sur l’Agence d’Attractivité qui permettra de faire rayonner la Côte d’Azur à l’échelle internationale et sur l’Agence de développement économique, Team Côte d’Azur que je sais très mobilisée aux côtés des partenaires régionaux et de Business France pour la mise en place de nouveaux plans de prospection d’entreprises étrangères dans le contexte économique et sanitaire actuel. »

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té le 29 mai sur Mesdemarches06. Cette aide est cumulable avec une autre aide jusqu’à 1 000 € pour du matériel de protection et d’hygiène (masques, gants, visières, blouses, sur-blouses, sur-chaussures, gel…). » Sur le second point, dès mars, le Département et le CRT ont travaillé à un plan de relance avec les professionnels du tourisme azuréen : « Avec une campagne de communication et de commercialisation évolutive et flexible sur le marché national, en vue d’attirer la clientèle qui préfèrera rester en France cet été », indique le président du Conseil départemental. Car la France représente 47% de la clientèle touristique de Côte d'Azur France. « Ce plan d’envergure représente un budget de 2 millions d'euros, dont un quart abondé par des fonds privés. Dans ce cadre, le Département a attribué au CRT une aide exceptionnelle de 300 000 €, en complément du soutien qu’il lui apporte chaque année pour stimuler la filière touristique. Nous mettrons tout en œuvre pour promouvoir la destination Côte d’Azur France, à l’échelle nationale puis européenne, notamment sur les segments loisirs et tourisme d’affaires. Aujourd’hui, les activités reprennent et notre territoire retrouve des couleurs. Sur le littoral comme dans le moyen et haut pays, les Alpes-Maritimes recèlent d’innombrables richesses et des acteurs économiques très dynamiques. À nous, collectivement, de les défendre et de les mettre en valeur. »

« Nous devons poursuivre nos efforts afin de rendre notre territoire encore plus attractif et compétitif » Christian Estrosi, président de la Métropole Nice Côte d’Azur

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PLAN DE RELANCE

LA VEILLE, UNE SOLUTION POUR DÉTECTER LES OPPORTUNITÉS La CCI accompagne les entreprises en termes de veille technologique, commerciale et concurrentielle. Dans la période d’incertitude actuelle, la veille peut apporter des avantages compétitifs à votre entreprise. Elle s'impose comme un outil indispensable permettant d’analyser l’environnement économique et les changements de comportements (clients / concurrents). Et apporte des pistes de réflexion et d’anticipation pour réévaluer la stratégie de l’entreprise et appréhender plus sereinement la relance (ouverture sur de nouveaux marchés, nouvelles lignes de produits…)

démultiplie les opportunités business de sa propre entreprise, tout en contribuant à développer celles des autres. Les entreprises peuvent interagir 24h/24h, renseigner une base de données, sourcer fournisseurs et clients locaux, se tenir informées des rendez-vous business de la région, ou encore promouvoir leurs offres et leurs actualités. Enfin, le service leur permet d’accéder aux appels d’offres des grands donneurs d’ordres locaux. Contact : Sophie Roussel, responsable mise en relations business - sophie.roussel@cote-azur.cci.fr - 04 93 13 75 25 *La Place Business est soutenue par nos partenaires la Caisse d’Epargne Côte d’Azur, EDF, Malongo, Harmonie Mutuelle, Le Journal des Entreprises, Mane et Amadeus

Contact : Khalida Rahmani, chargée de veille stratégique - khalida.rhamani@cote-azur.cci.fr - 04 93 13 20 69

DÉVELOPPEZ VOTRE RÉSEAU POUR VOTRE BUSINESS

Afin de limiter les effets négatifs de la crise, le gouvernement a annoncé un plan de relance composé de quatre mesures phares : une aide financière à l’embauche aux employeurs d’apprentis, la prolongation de 3 à 6 mois de la période qu’un jeune peut passer en CFA avant de conclure un contrat d’apprentissage, la garantie pour les jeunes ayant fait le vœu de se former en apprentissage sur Affelnet ou Parcoursup de recevoir une proposition, et l’éligibilité des ordinateurs portables à l’aide au premier équipement. ■

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La CCI lance “La place Business"*: un service de mise en relation BtoB au profit du développement des entreprises azuréennes. Cette offre se présente à la fois de manière physique, notamment sous la forme de rendez-vous d'affaires, mais également de manière digitale, grâce à la création d’une nouvelle plateforme en ligne basée sur les valeurs d’entraide, de partage, d’engagement et de renforcement du tissu local. Elle

DES MESURES EXCEPTIONNELLES POUR L’APPRENTISSAGE

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4 000 kits de protection ont été distribués pour répondre aux besoins en équipements de protection des entreprises et des commerces.

« Pour le 06, j'ai la conviction qu'il va falloir faire une grosse promotion sur le tourisme » Philippe Renaudi, président de l'UPEO6

Un plan de relance général, par la consommation avant tout

Un collectif pour privilégier le local et les circuits courts

Pour Philippe Renaudi, président de l’UPE06, c’est très clair : « Il faut un grand plan de relance général, par la consommation des ménages en baissant la TVA de manière drastique pendant plusieurs mois, comme en Allemagne : avec le MEDEF, nous sommes pour cette solution. Soyons clairs : additionner des plans sectoriels comme cela est engagé dans notre pays, ce ne sera pas assez efficace, il y aura une déperdition d’énergie et de moyens. » Pour favoriser la relance, selon le président de l' UPE06 « Il faut aussi prendre en compte les résultats sanitaires très probants, pour revoir le calendrier des contraintes qui plombent clairement notre économie en ce moment. Pour le 06, j’ai la conviction qu’il va falloir faire une grosse promotion sur le tourisme, donc la destination Côte d’Azur. Chez nous il pèse 40% du PIB du département, alors que c’est 7 à 8% au plan national. C’est notre locomotive, il faut la refaire rouler à pleine charge... Et le plus vite possible ! »

Autre initiative née d’une volonté de s’engager de manière concrète pour aborder « la nouvelle économie », la création du collectif « Et Après ? » par Serli Karagozyan-Lauze, présidente du Comex 40 06, avec l’UPE 06 et le MEDEF 06. Les quarante entrepreneurs membres ont signé une charte-label. « Nous nous engageons à privilégier le local et les circuits courts : sous-traitants, prestaires et fournisseurs, favoriser le recrutement, l’investissement et le développement au sein du territoire, s’impliquer dans les instances professionnelles locales… » Et après ? « Nous invitons les entrepreneurs qui le souhaitent à signer la charte afin de créer un label fort et être davantage entendus .»

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L’aide à la reprise d’activité De son côté, la CCI Nice Côte d’Azur a anticipé l’accompagnement nécessaire des entreprises dans la mise en œuvre des mesures sanitaires. Elle a lancé une enquête mi-avril auprès des entreprises azuréennes pour quantifier leurs besoins en équipements de protection et a dé-

ployé auprès des entreprises une opération d’approvisionnement de kits de protection qui a permis la livraison dans six points de retrait de 10 000 masques tissus et 100 000 masques chirurgicaux, associés à des flacons de gel hydroalcoolique. Des affiches « Commerce ouvert et gestes barrières » ont également été distribuées aux entreprises et restent disponibles en téléchargement sur le site de la CCI Nice Côte d’Azur. Enfin, elle a offert aux adhérents des fédérations et associations commerciales 10 000 bandes de distanciation au sol, produites par l’entreprise niçoise Peradotto Publicité. Les dispositifs d’après crise Quels sont les secteurs prioritairement ciblés par les mesures régionales ? Bernard Kleynhoff, président de la Commission Économie, Industrie, Innovation, Nouvelles technologies et Numérique de la Région Sud détaille : « L’hôtellerie-restauration, les activités connexes du tourisme, les organisateurs de spectacles, qui sont très impactés. Nous engageons aussi un plan de relocalisation manufacturière à long terme à l’échelle de la région. Nous entendons favoriser le circuit court dans tous les domaines, pas que dans l’alimentaire, mais aussi dans

les services et l’industrie. Sans oublier la digitalisation de toutes les entreprises, que nous allons accompagner, et le soutien à la promotion de nos multiples destinations touristiques. » Une campagne de communication nationale et départementale Dans un élan collectif de soutien à l’économie locale, une action de communication nationale au niveau du réseau des CCI a été lancée. Dans cette période de distanciation physique, quatre visuels ont vu le jour, avec des messages et une signature axés sur la proximité : « Ensemble, soutenons nos commerçants ». En complément, dans le 06, la CCI Nice Côte d’Azur, avec le soutien de l’ensemble des collectivités et du Département des Alpes-Maritimes, a déployé sa déclinaison d’une campagne de communication départementale pour soutenir les commerces et les entreprises azuréens : #Jachète06etVous ? ■ * Appel à candidature à télécharger sur le site https://cote-azur.cci.fr

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COMMERCE

Gilles Perrard - Krys Optique Antibes « Une fois l’équipe mise au chômage partiel, j’ai rejoint durant tout le confinement le dispositif " Urgence Opticien " créé par notre syndicat. C’est une sorte de permanence pour dépanner bénévolement les gens. Je recevais entre 30 et 40 appels par jour. Depuis la reprise, nous travaillons sur rendez-vous. Ce qui me va très bien, car cela nous permet d’être plus dans le conseil et l’accompagnement. D’où ma volonté de pérenniser ce système " portes fermées " jusqu’à la fin de l’année. »

Fabien Gobi - Super U Cannes

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« Nous avons dès le départ répondu à la sollicitation de la commune pour monter un service de prise de commandes et de livraison groupée destiné à tous ceux qui ne souhaitaient ou ne pouvaient pas sortir. On a commencé à l’ancienne, avec le téléphone, avant de développer un système de mail qui nous est propre. On est aujourd’hui rodé, et le service se poursuit car il plaît. Ce que nous faisons, les grandes plateformes ne peuvent pas le faire parce que nous sommes un magasin de proximité et que nous connaissons nos clients. » ■

TOUCHÉ, MAIS PAS COULÉ :

LA RÉSILIENCE DU COMMERCE AZURÉEN

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« Il y a eu toutes ces initiatives, partout, pour garder le contact avec le client » Bernard Chaix, vice-président de la CCI en charge du Commerce

Les commerces font de la résistance. Certes, le coup est rude. Un chiffre pour l’illustrer : au plus for t de la crise, 70% des terminaux de paiement (TPE) gérés par la Banque Populaire Méditerranée ne tournaient plus. C’est dire le caractère exceptionnel de cette parenthèse confinée et le choc vécu par le secteur, qui ne se cache pas derrière son petit doigt. « Si globalement la reprise s’est bien passée, l’inquiétude domine », admet Bernard Chaix, vice-président de la CCI en charge du Commerce. « On navigue à vue », indique de son côté Philippe Desjardins, président de la Fédération du commerce niçois et de l’artisanat (FCNA), particulièrement pr éoccupé par les commer çants des zones touristiques. Lesquels s’interrogent, à l’instar d’Éric Chaumier, président de la FATEO qui regroupe les associations commerciales de sept communes de l’Ouest du département, parmi lesquelles Cannes et Mandelieu : « Comment va-t-on passer l’hiver ? Aura-t-on le temps de reconstituer nos fonds pendant l’été ? On sait que l’on va vraiment au-devant de grandes difficultés. À chacun d'être prêt. »

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PLUS SOUS LE PRISME DU NUMÉRIQUE. À CŒUR VAILLANT, RIEN D’IMPOSSIBLE.

Proximité et lien social

Le click & collect à la rescousse

Pourtant, tous veulent rester positifs, mettant en avant, comme Sylvie Richefeu de l’association Antibes Cœur d’Azur, « le plaisir partagé des retrouvailles » après deux mois d’exil forcé, la formidable résilience dont fait preuve le secteur et, déjà, les enseignements à tirer pour aller de l’avant. « On a vraiment réalisé la contribution du commerce de proximité au lien social dans la cité et à la valorisation des circuits courts, estime-t-elle, et par conséquent l’importance de le préserver ». De même, « le monde associatif professionnel a marqué un grand point pendant la période de confinement, notamment pour son rôle de relais au quotidien », avance Philippe Desjardins. « La création de nombreux groupes sur les réseaux sociaux a permis de répondre à un vrai besoin d’informations administratives, juridiques, mais aussi d’échanges permanents. D’ailleurs, 87% des commerçants ont été satisfaits de l’accompagnement délivré durant cette période, que ce soit de la part des Chambres Consulaires, des associations ou des fédérations alors que tous n’étaient pas fans du monde associatif. Nous avons démontré là quelque chose de très fort. »

Surtout, se réjouit Bernard Chaix, « il y a eu toutes ces initiatives, partout, pour garder le contact avec le client via le numérique, les réseaux sociaux, le click & collect et l’émergence de marketplaces regroupant les offres commerciales de proximité. » À chaque commune, la sienne ou presque. Avec la volonté désormais de transformer l’essai de manière pérenne pour affronter la crise économique qui s’installe. C’est l’objectif, par exemple, de l’opération de crowdfunding lancée par l'association Cap Carros sur la plateforme de financement participatif Tudigo, spécialisée dans l’entrepreneuriat local. « 6 000 euros ont été récoltés en un mois et demi de campagne », explique Marie-Hélène Piroud. « Cela va nous permettre de lancer le projet d’une marketplace dédiée que l’on espère effective à la fin de l’année. » Vers un format numérique Cette dynamique observée constitue un véritable changement de paradigme pour un secteur jusqu’alors réti-

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■ COMMERCE. SOLIDAIRES, CRÉATIFS, MOBILISÉS, LES COMMERÇANTS DE PROXIMITÉ REGARDENT DEMAIN, DE PLUS EN

cent au passage au numérique. « Beaucoup de ceux qui n’étaient pas encore dans le train cherchent désormais à y monter », constate Bernard Chaix. « L’accélération me paraît évidente, même s’il faudra encore convaincre », renchérit Jean-Michel Cloppet, président de la Fédération des commerçants et artisans de Cagnes-sur-Mer qui, justement, entend relancer un projet de marketplace mis en sommeil par le passé... faute de commerçants intéressés.« Le rôle positif du Covid sera peut-être celui-là : accompagner le commerçant vers une modernisation et une digitalisation de ses pratiques. » D’autant plus que « nos clients ont changé », remarque Philippe Desjardins. « Du fait du confinement, certains ont passé le pas et commandé sur les grandes plateformes du e-commerce. C’est un point de bascule. Nous devons désormais leur proposer une démarche similaire, sur des plateformes plus petites évidemment, correspondant à notre échelle. C’est très important d’y adhérer, même si cela ne représente que 2% de son chiffre d’affaires. Toute une génération de commerçants doit en prendre conscience. »

« 87% des commerçants ont été satisfaits de l’accompagnement délivré durant cette période » Philippe Desjardins, président de la FCNA

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COMMERCE Mike Elbaz - La Fabrica (restaurant) Antibes « Je fais partie de ceux qui ont trois à quatre mois pour faire leur chiffre d’affaires annuel, c’est dire si cette crise est tombée au plus mauvais moment. J’ai bien tenté la livraison et la vente à emporter mais faute de rentabilité j’ai laissé tomber. 90% de ma clientèle est touristique, notamment internationale. Mes projections sont donc assez pessimistes, autour de 40% du CA habituel, mais je garde le moral. Étant préparé au pire, peut-être aurais-je le meilleur… »

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Antoine Ballone - Gusti Italiani traiteur Cannes

« Nous, présidents de fédérations, pensons qu’il est tout à fait possible de parler d’une même voix » © Istock

Eric Chaumier, président de la FATEO

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Des initiatives locales de relance

« C’est le rôle d’une chambre consulaire, être au-dessus de la mêlée, penser à l’échelle départementale, et surtout anticiper » Jacques Kotler, président de la commission Commerce de la CCI

« Aujourd’hui, nous essayons de surfer sur la proximité induite par l’épisode Covid pour encourager la clientèle à garder le panier à la main, plutôt que de retourner pousser un chariot de supermarché », reprend Jean-Michel Cloppet. Lequel, après avoir obtenu gracieusement auprès de JCDecaux et la mairie de Cagnes-sur-Mer l’affichage d’une campagne de communication mettant l’accent sur l’achat local durant la période de déconfinement, multiplie les initiatives pour soutenir la relance de l’activité. « Nous avons commencé par développer une offre dédiée à notre monnaie locale, le Renoir, permettant d’améliorer le pouvoir d’achat des Cagnois de 20% ». Et, « depuis le 15 juin, nos commerçants distribuent des tickets à gratter d’une valeur de 5, 10, 15 et 20 euros de bons d’achat pour une somme totale de 10 000 euros. Une ligne directrice commune Et demain ? « Chaque commune a sa particularité, toute-

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fois, je me demande si pour valoriser notre territoire, nous ne serions pas plus for ts en mutualisant nos moyens humains et financiers plutôt que de faire chacun sa propre marketplace, sa propre communication ? N’aurions-nous pas tout intérêt à tendre vers l’unité départementale ? Même si je n’aime pas ce mot, nous sommes entrés en guerre économique, il ne faudrait pas qu’elle devienne une guerre de territoire. Nous, présidents de fédérations, pensons qu’il est tout à fait possible de parler d’une même voix, de suivre une ligne directrice commune sans inhiber les spécificités de chacun et les aménagements qui lui sont nécessaires », avance Éric Chaumier. Un vœu pieux ? « Il est certain que tous ces outils mis en place devraient faire l’objet d’évaluation afin de fédérer les commerçants autour des deux ou trois plateformes les plus performantes, ce qui par ailleurs permettrait des économies d’échelle », relève Jacques Kotler, président de la commission Commerce de la CCI. « C’est le rôle d’une CCI : être au-dessus de la mêlée, penser à l’échelle départementale, et surtout anticiper ». À cet égard, « On

a bien vu le bond colossal du drive ces derniers mois, ce qui revient à se pencher sur la problématique du dernier kilomètre. Nous avions déjà évoqué un projet consistant à travailler avec les villes, toutes propriétaires de cellules commerciales vides, pour utiliser ces dents creuses dans le cadre du click & collect comme un lieu mutualisé où les clients pourraient venir récupérer leurs achats. » Projet à remettre sur la table, donc. Tirer les leçons de la crise Même volonté d’anticipation pour Philippe Desjardins : « Que cette crise nous serve de leçon ! L’État ne pourra pas se permettre de financer de nouvelles aides à cette hauteur en cas de rechute. Il nous faut donc nous préparer. Et cela passe, je pense, par la création d’une cellule de crise regroupant tout le monde : les chambres consulaires, les fédérations de commerçants et les politiques afin de mettre en place les protocoles qui vont bien. » À bon entendeur... ■

« La période de confinement s’est révélée être un puissant accélérateur. Tous les projets que nous avions, comme le passage au digital, la livraison, l’organisation du travail, toujours remis à plus tard de peur de sortir de sa zone de confort, ont été mis en œuvre. J’ai notamment réfléchi à la vente en ligne et mis en place une logistique qui me permet, désormais, de livrer dans toute la France en 24h. Avant, commerçant, c’était être un capitaine de bateau. Aujourd’hui, on est pilote de chasse ! Il faut être créatif et réactif. »

Jean-Luc Pelé - Boulangerie Pâtisserie Menton « Cette crise a permis de se recentrer sur l’essentiel, en particulier l’authenticité et la traçabilité des produits travaillés, mon cheval de bataille. Le client veut mieux manger, c’était déjà vrai avant, ça l’est encore plus maintenant. C’est pourquoi j’ai mis en place une nouvelle offre mettant en avant les fruits et les légumes locaux, présentés en vrac, en snacking ou en pâtisserie. L’idée est de donner une autre image à notre maison en se réinventant afin de (re)séduire la clientèle et faire du chiffre différemment. »

Claire Nikonoff - CN Beauté Institut Saint-Laurent-du-Var « Lorsque la fermeture administrative a été annoncée, nous avons réagi tout de suite afin de préserver la clientèle. J’ai donc créé un groupe privé accessible depuis Facebook, avec une campagne SMS pour les en informer. J’ai commencé à faire des vidéos tutos, des astuces maison portées sur le bien-être. Nous avons par la suite mis en place la vente en ligne et préparé la reprise en effectuant quelques travaux dans l’institut afin d’augmenter la capacité d’accueil. Bilan : +30 % de CA sur les trois semaines de mai par rapport à l’an passé et nos actions ont permis de développer notre clientèle. » ■

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INDUSTRIE L'IMPACT DU COVID-19 ET LES PISTES DE LA RELANCE

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L'impact de la crise sur l'industrie azuréenne ? Les actions à mener pour la relance ? Sirius, l'observatoire de la CCI Nice Côte d'Azur, a apporté des réponses. L'impact ? Il varie selon les filières. Deux secteurs ont été relativement épargnés : l'agroalimentaire (activité restée correcte sauf pour les entreprises liées à l'hôtellerie-restauration), les arômes et parfums (hausse pour arômes alimentaires mais faible visibilité internationale pour les parfums). Ont été en revanche touchés l'aéronautique (annulation de commandes), l'automobile (baisse de charge sans annulation), le spatial (secteur déjà en restructuration), le maritime (stoppé, hors défense) et l'énergie (activité en baisse). La relance ? À court terme, sont à régler les questions de sécurisation des salariés, de sauvegarde de la trésorerie (mobilisation du PGE, le Plan Garanti par l'Etat) et de visibilité sur le carnet de commande. À moyen terme, pour les TPE/PME, il s'agira d'accéder à de nouveaux marchés, de mettre en avant le "fabriqué local" en activant les circuits courts et de restructurer la supplychain. Le groupe de travail CCI en charge de l'industrie a également listé des pistes d'action pour passer le cap puis amorcer une transformation vers l'industrie de demain. Elles visent à la survie de la supplychain (création d'une plateforme d'échange entre TPI/PMI et groupes, Small Business Act, label Made in Côte d'Azur…), à la transformation des TPI/PMI (mouvement vers le B2C, plateforme d'accélération industrie 4.0…) et, troisième chapitre, à la réindustrialisation avec, par exemple, la mise en place de vrais clusters business. Tout un programme. Mais l’industrie azuréenne a du ressort. ■

L’INDUSTRIE AZURÉENNE

A TENU DANS LA TORNADE

« L'État, les collectivités, la CCI, le Département ont heureusement joué le jeu pour amortir le choc »

■ INDUSTRIE . CERTES, L'INDUSTRIE AZURÉENNE A MOINS SOUFFERT QUE LE TOURISME OU LE COMMERCE. MAIS ELLE N'EN A PAS MOINS ÉTÉ TOUCHÉE : SON ACTIVITÉ N'A PU ÊTRE MAINTENUE EN MOYENNE QU'À 60%, AVEC DE FORTES DISPARITÉS SELON LES SECTEURS.

Retrouver des contrats et sauver la " supplychain " Rien n'est cependant gagné pour la suite. La crise ne s'est pas arrêtée au déconfinement. Dans l'immédiat, la reprise est engagée sous la contrainte des mesures sanitaires (distanciation, désinfection…). Un changement d'organisation, des frais supplémentaires. Ensuite, pour bien repartir, il faut deux choses : des contrats et la possibilité de les assumer avec une "supplychain", toujours active, cette chaîne logistique essentielle de sous-traitants, fournisseurs, transporteurs et autres chaînons. C'est ce que disent les industriels et responsables d'asso20 I Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020

L'action publique a été déterminante Les dégâts économiques du Covid-19 ? Pour Stéphanie Calviera, présidente de la commission Industrie de la CCI Nice Côte d'Azur, il est encore trop tôt pour les évaluer. « Il faut attendre le mois de septembre, avec la fin d'année, les probables cessations d'activité et ce que nous indiquera le Tribunal de Commerce. » À la tête de SMR, elle s'inscrit dans la filière automobile. C'est une société de réparation de bennes à ordures qui a moins été impactée que les concessionnaires ou les garagistes, mis à l'arrêt pendant deux longs mois. « L'État, la Métropole, la CCI, le Département ont heureusement joué le jeu pour amortir le choc », souligne Stéphanie Calviera qui estime que l'action publique a été déterminante. « Plus que jamais, maintenant, il est nécessaire d'acheter local, valoriser les circuits courts » ajoute-t-elle. « J'espère que cette crise va ouvrir sur une nouvelle donne

et prise de conscience de l'importance du territoire. La commission Industrie se tient, en tout cas, à la disposition des entreprises de l'industrie pour essayer de leur venir en aide peu importe la difficulté. »

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ciations que nous avons interrogés. Optimistes par nature, confiants après avoir passé la crise sanitaire, ils parlent tous d'un choc "historique", des changements qu'ils perçoivent et de leurs inquiétudes quant à l'ampleur et la rapidité de la reprise à la rentrée de septembre.

« L'industrie s'inscrit en plein dans les projets métropolitains de "smart city" et nous souhaitons qu'il y ait un local business act pour les créateurs »

Réserver à l'industrie les locaux libérés par le télétravail ? Grand apôtre de l'industrie, Daniel Sfecci voit dans la situation actuelle une confirmation du combat qu'il a mené à la présidence de l'APPIM et aujourd'hui de l'UIMM Côte d'Azur. « Nous nous apercevons de ce que coûte la désindustrialisation. Les pays qui se sortent le mieux de cette crise sanitaire, la Chine et l'Allemagne, sont ceux qui ont maintenu une industrie. Dans des domaines essentiels pour le pays et pour les citoyens comme l'est la santé, nous devrions garder une souveraineté à l'échelon européen. » À l'échelon Côte d'Azur, plus que jamais il plaide pour une montée en gamme. Son crédo : « L'internet des objets, ce sont aussi des capteurs. L'industrie s'inscrit en plein dans les projets métropolitains de "smart city" et nous souhaitons qu'il y ait un local business act pour les créateurs. » Pragmatique, il entrevoit même une solution face au grand problème de l'industrie

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Les entreprises de la filière énergie, aéronautique et automobile ont été très impactées ; celles de la filière agro-alimentaire ou parfum-arôme, beaucoup moins hors cas particuliers. Mais, très diversifiée, l'industrie azuréenne a tenu. Positif pour la Côte d'Azur. Car moins "visible" que le tourisme, c'est tout un pan de notre économie. Avec près de 30 000 salariés, plus de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires, l'industrie "pèse" 25% du PIB du département comme l'avait montré une étude du cabinet Goodwill Management sortie l'an dernier.

Stéphanie Calviera, présidente de la commission Industrie de la CCI Nice Côte d'Azur

Daniel Sfecci, vice-président de la CCI Nice Côte d’Azur en charge de l’Industrie

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INDUSTRIE

Charles Pallanca - Electronie (fabricant cartes et systèmes électroniques) Mouans-Sartoux « Pendant les deux semaines d'arrêt nous avons discuté avec nos clients et redécouvert des projets enfouis. Cela ne compense pas les pertes d'activité mais ouvre des perspectives. Autre enseignement de cette crise : il faut s'associer. Associer les institutions, les entreprises, les banquiers pour qu'il y ait le moins de casse possible et générer une autre forme de croissance. Une vrai opportunité sociétale s'ouvre. Nous devons aussi redémarrer tout de suite pour éviter la crise sociale. Puis casser les silos en mettant en place par exemple des échanges de compétences et entrer pleinement dans un nouveau monde de flux et de mouvement. Nous avons les technologies et les outils pour ce rebond. »

Jean-Charles Roussel - Addishape Mandelieu La Napoule © Istock

« Spécialistes de l'impression 3D, nous avons apporté notre aide en fabricant des visières pour les hôpitaux et les soignants et dans un second temps, pour les PME et artisans. Ce qui nous a donné un peu d'activité. Aujourd'hui, si nous avons une reprise au niveau des particuliers, nous n'avons pas retrouvé le niveau. De la crise, je retiendrai une nécessité de proximité : nos matières premières viennent de Chine et nous avons rencontré des difficultés d'approvisionnement. »

L’alliance des techs et industries de la Côte d'Azur Ce mouvement vers une industrie 4.0 avait été engagé avant même la crise sanitaire. Il s'était traduit en février dernier par le changement de nom de l'APPIM, l'association des industriels méditerranéens que Jean-Pierre Savarino, actuel président de la CCI, avait fondée en 1996. Désormais elle s'appelle ATI-CA (Alliance des Techs et Industries Côte d'Azur). Un changement de nom qui symbolise une volonté d'élargissement de l'association

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par une alliance entre toutes les industries du territoire (métallurgie, BTP, Techs, chimie, parfumerie…). En quelque sorte, sur fond de transformation numérique, l'union de Carros et Sophia, une idée qui prend aujourd'hui encore plus de sens. « L'APPIM avait été créée pour rassembler les acteurs de la sous-traitance et les donneurs d'ordres » explique Michel Manago, passé de la présidence de l'APPIM à celle d'ATI-CA . « Mais au-delà, il s'agit aujourd'hui d'assurer une alliance inter-entreprises de toutes les filières industrielles confondues. Nous discutons ainsi avec le BTP, la parfumerie, les techs, l'industrie agro-alimentaire, les biotechs, etc. Nous y associons également l'automobile, le design…. Nous essayons de regrouper l'industrie du territoire dans toutes ses branches et ses formes, bien au-delà de la métallurgie. » Un excellent travail d'approche pour la relance de l'industrie azuréenne... ■

Laetitia Bezzi - France Hélices (fabriquant propulsion navale) Cannes la Bocca

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sur la Côte : le manque de foncier.« Le développement du télétravail va libérer des surfaces de bureaux. Pourquoi pas, dans l’Eco Vallée à Nice par exemple, réserver les rez-de-chaussée et les premiers étages à des entreprises industrielles de nouvelle génération ? » Ajoutons qu'en tant que dirigeant d'entreprise, il a montré à la tête d'Orsteel Light que l'industrie savait être agile : spécialisée dans les luminaires, sa société s'est engagée en pleine crise sanitaire dans la création d'hygiaphones et de distributeurs de gel hydroalcoolique.

« Il s'agit aujourd'hui d'assurer une alliance inter-entreprises de toutes les filières industrielles confondues »

« Nous avons fermé une semaine puis nous nous sommes organisés pour reprendre. Nous avons voulu livrer nos clients locaux (pêcheurs, chantiers navals, petits mécaniciens…). Difficile aujourd'hui d'avoir des perspectives. Nous attendons avec le salon nautique de Cannes en septembre les retours que nous donneront les clients et misons sur une croissance de l'export (20% de notre CA aujourd'hui). »

Michelle Cimelli - One-Too (outils de mesure et de contrôle pour l’automobile) Carros « Nous avons été moins impactés au début que les équipementiers, mais après, les garagistes et les constructeurs nous ont demandé d'arrêter de livrer. Nous avons continué à travailler mais avec 12 heures de chômage partiel depuis avril. Cette crise aura montré l'importance de la solidarité entre entreprises (prêts de salariés, de compétences) et celle d'être dans les réseaux (APPIM, CCI, UIMM…) qui ont délivré aide et informations. »

Michel Gschwind – Areco Grasse « Notre principale activité, la nébulisation, est liée à la distribution. Ce secteur a continué de fonctionner. Nous avons maintenu l'activité Service Après Ventes (40% du chiffre d'affaires). En revanche nous avons perdu deux mois de prise de commandes, ce qui se fera sentir en septembre. Mais nous gardons de belles perspectives sur l'export. L'Allemagne, les USA, le Canada et l'Australie, où nous nous implantons, sont plus que jamais sensibilisés à l'hygiène et à la fraîcheur dans la distribution. »

Marcel Ragni - Groupe Ragni (fabricant d'éclairage public) La Gaude « Nous avons dû nous arrêter du jour au lendemain avec un carnet plein. Nous avons donc repris le 4 mai... avec un carnet plein. Mais est-ce que ce carnet va de nouveau se remplir ? Ce que je retiens de la crise, c’est le télétravail. J'ai 64 ans. J'ai suivi l'école de la vie et j'étais plutôt réfractaire au télétravail. La reprise s'est faite avec l'administratif et le bureau d'étude en télétravail. La productivité a été très bonne. Ça été une découverte pour moi. » ■

Michel Manago, président de l’Alliance des Techs et Industries Côte d'Azur Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020 I 23


TOURISME Serena Tripodi & Arnaud Lefièvre - Lab-Foto Cannes « Du jour au lendemain notre activité liée à l’événementiel s’est effondrée à cause de l’annulation de tous les grands rendez-vous de printemps, Mipim, Festival du Film, Cannes Lions, Top Marque… Le chiffre d’affaires perdu est perdu. Heureusement nous avons pu pour conserver des contrats avec des agences immobilières en proposant des séquences vidéo sur site, en respectant bien sûr les protocoles sanitaires, destinées à présenter le bien aux clients étrangers qui ne peuvent pas se déplacer. »

Laurence Flatt - Selectour Bleu Voyages Nice

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« Notre activité est tellement dépendante des frontières et des décisions des états que nous avons très peu de visibilité, même si aujourd’hui l’horizon semble s’éclaircir au niveau de l’Europe. Nous sommes aussi une industrie qui au-delà d’être soumise au contexte géopolitique est aussi impactée par la situation économique. Accorder un budget aux voyages et aux vacances risque de devenir compliqué pour beaucoup de gens dans les mois qui viennent. Mais nous avons espoir qu’après deux mois de confinement et avoir vécu un contexte anxiogène, les Français soient en demande d’évasion ! » ■

TOURISME : DÉFENDRE LA DESTINATION

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■ TOURISME. C’EST CERTAINEMENT LE SECTEUR LE PLUS TOUCHÉ : SES PERTES SONT ÉVALUÉES SUR LA CÔTE D’AZUR À PLUS D’1,3 MILLIARD D’EUROS SUR LES SIX PREMIERS MOIS DE L’ANNÉE. FACE À CETTE SITUATION, LES INSTITUTIONNELS ET LES PROFESSIONNELS SE MOBILISENT AVEC DÉTERMINATION.

« Cette crise a mis en lumière ce que représente l’hôtellerie, la restauration.C’est un véritable trésor national qu’il faut préserver. » Michel Chevillon, vice-président CCI en charge du Tourisme

Le tourisme est aujourd’hui la filière économique la plus lourdement et durablement sinistrée. Le secteur a été totalement à l’arrêt... La reprise, depuis le 2 juin dernier, se fait avec de gros risques sur la rentabilité économique en raison du respect des protocoles sanitaires. Or, il est le premier créateur d’emplois et de richesse du pays. Il représente 7 % du PIB national et surtout, il est le principal vecteur d’emplois et de croissance dans les Alpes-Maritimes : 13 millions de touristes, 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 15 % du PIB azuréen et 150 000 emplois directs et indirects. Avec la crise du Covid-19, d’autres chiffres sont encore plus éloquents. L’hébergement sur la Côte d’Azur a accusé une perte de 105 millions d’euros de CA sur le premier mois écoulé du confinement… Un chiffre qui monte à 178 millions d’euros pour la restauration et qui atteindra potentiellement 712 millions d’euros d’ici la mi-juillet. Les pertes en consommation touristique sont évaluées à plus d’1,3 milliard d’euros sur les six premiers mois de l’année. Et elles sont définitives à près de 100 %, car elles ne pourront pas être rattrapées. Près de 6 500 emplois salariés seraient ainsi menacés. Le secteur du transport fait lui aussi face à une chute de CA de plus de

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156 millions d’euros sur le premier mois, dont 30 % sont imputables au transport aérien. Il est donc impératif de réagir et de sauver le soldat tourisme... La CCI veut agir vite et fort Pour Michel Chevillon, vice-président en charge du Tourisme à la CCI, « cette crise, a permis de mettre en lumière ce que représente l’hôtellerie, la restauration et tous les métiers de nuit ou encore les cafés. À la fois d’un point de vue économique, mais aussi en termes de lien social. C’est un véritable trésor national qu’il faut préserver. Il faut en prendre conscience, agir tout de suite vite et fort. » Dans cette logique, il a été chargé par JeanPierre Savarino de diriger un groupe de travail Tourisme qui s’est donné deux objectifs : contribuer à un redémarrage efficace de la filière, essentiel à une relance de l’économie de notre territoire, et produire un manifeste pour une sortie de crise de la filière tourisme avec des solutions à la clé. Deux objectifs soutenus par trois volets. Premièrement, l’aspect sanitaire : « Indispensable pour la mise en œuvre d’une dynamique collective de stratégie de réassurance de la destination, le volet sanitaire

concourt à restaurer la confiance et à garantir la sécurité à la fois auprès des touristes et des clients mais également des salariés. » En deuxième lieu, ce qui touche au fiscal et social. « Malgré les mesures du plan d’urgence économique mises en place par l’État, le secteur est en situation de survie. Les dispositifs proposés nous aident au niveau de la trésorerie mais créent de l’endettement. Il faut donc aller plus loin : exonération des charges patronales, fiscales et sociales à ce stade de mars à juin 2020, activité partielle maintenue jusqu’à fin septembre 2020… » Enfin, le troisième levier - Relance/Rebond – est partie prenante dans l’élaboration des plans de relance inédits et ambitieux par les deux CRT Sud Paca et Côte d’Azur France, en partenariat avec tous les acteurs des destinations concernées pour stimuler le retour des clientèles françaises et compenser la perte des clientèles internationales qui représentent, en temps normal, plus de 50 % de nos touristes à l’année sur la Côte d’Azur. 2 millions d’euros pour relancer le tourisme azuréen En effet, depuis le début du mois de mars, les professionnels du tourisme azuréen se sont mobilisés pour la co-construction d’un plan de relance avec le CRT Côte d’Azur France et le Département des Alpes-Maritimes, notamment en planifiant une campagne de communication et de commercialisation flexible dans le temps sur le marché français. Intitulée « Changez de Décor - Inspire #CotedAzurFrance », elle aura pour cible la clientèle française qui privilégiera de rester en France cet été

(9 millions de Français potentiels qui ne partiront pas à l'étranger). Pour David Lisnard, président du CRT Côte d’Azur France, « À situation exceptionnelle, budget exceptionnel. Une enveloppe de 2 millions d’euros est dédiée prioritairement au déploiement d’actions qui s’articulent autour de trois enjeux : la notoriété de la Côte d'Azur, la réassurance de la destination couplée à la transformation en séjours. Le premier volet se concentre exclusivement sur le marché français en ciblant prioritairement la clientèle de loisirs sur l'été, puis valorisera également à l'automne le tourisme d’affaires. Le deuxième volet mettra en œuvre des campagnes de promotion digitale sur les marchés européens de proximité, notamment l’Allemagne, la Suisse et la Scandinavie, voire l’Italie et le Royaume-Uni, puis les pays lointains selon l’évolution relative à la réouverture des marchés et des connexions aériennes. C’est une stratégie de relance en stimulant la demande. Les professionnels du tourisme ont maintenant besoin de clients pour redémarrer et avoir des perspectives. » Pour compléter ces actions de promotion visant le marché national et européen, la CCI de son côté a initié une campagne intitulée « Cet été, le touriste... C’est vous ! » visant la clientèle interne au département. L’objectif ? Inciter les azuréens- qui pour beaucoup ne partiront pas ailleurs cet été - à redécouvrir les nombreux charmes parfois oubliés de la destination qui est leur lieu de vie au quotidien. Et les inciter à soutenir par leur consommation les professionnels azuréens du tourisme et l’emploi qu’ils génèrent.

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CÔTE D’AZUR !

« À situation exceptionnelle, budget exceptionnel. Une enveloppe de 2 millions d’euros est dédiée à la relance du tourisme azuréen. » David Lisnard, président du CRT Côte d’Azur

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TOURISME

Cécilia Albuixech - Lamparo Plage Cap-d’Ail « Nous avons rouvert le restaurant et la plage le mardi 2 juin. Et nous avons fait sur les deux premiers jours, soixante-seize et quatre-vingts couverts alors qu’habituellement nous en faisions presque cinq cents à cette période. Cela ne nous a pas empêchés d’embaucher un staff complet soit vingt-cinq personnes. Nous ne baisserons pas les bras et notre équipe est motivée même si porter le masque cet été sur la plage va être très pénible. Nous attendons quand même deux choses importantes, l’exonération pour l’année entière – et non pas seulement sur la période de fermeture - de la redevance et que l’on nous prolonge d’un an la concession car nous considérons que cette année est une année perdue. »

Catherine Besse - Hôtel Le Grand Pavois Antibes Juan-les-Pins

Du côté d’Antibes Juan-les-Pins, c’est en parfaite harmonie avec les campagnes des CRT Région Sud et Côte d’Azur, auxquelles elle participe, que la ville a développé sa propre campagne et son propre slogan. Philippe Baute, directeur général de l’office de tourisme et des congrès d'Antibes Juan-les-Pins, explique : « Le CRT Région Sud a choisi " Nous avons tous besoin du Sud ". Le CRT Côte d’Azur dit " Changez de Décor ". Nous, nous disons donc logiquement… " Retour à l’essentiel ! " » Et les images associées parlent d’elles-mêmes, une vue du vieil Antibes, des gréements dans la baie, une crique au cap… « Peut-être y aurait-il un phénomène positif suite à la crise du Covid. Nous étions sur les standards de communication qui nécessairement aujourd’hui doivent être réformés de par les circonstances. Nous sommes habitués à une complexité de service qui risque d’être remise en cause. Un pique-nique sur des rochers en bord de mer reprend aujourd’hui tout son sens. C’est du plaisir. Et qui dit plaisir, dit bien-être, dit loisir et donc dit tourisme. C’est le plaisir comme levier de développement. » Autre changement de paradigme à envisager : la cible. En effet, à ce jour, il est raisonnable de penser qu’il y aura peu d’étrangers dans les mois à venir. Quand bien 26 I Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020

même, avec la réouverture des frontières au sein de l’espace Schengen, à l’instar de la France, chaque pays favorisera un tourisme national. « Priorité absolue donc au marché français », poursuit Philippe Baute. « Il est vrai, les institutionnels du tourisme ont souvent regardé en priorité les marchés étrangers en négligeant la clientèle nationale qui, il faut l’admettre, fréquentant la Côte d’Azur à hauteur de 46 %, représente la moitié de notre marché pérenne… » Trouver un autre business model Pour Christine Welter, présidente du syndicat des Hôteliers de Cannes et du bassin cannois, le choc a été rude. « Avec 250 millions d’euros de perte pour la partie hôtellerie et 500 millions au global (événementiel, traiteur…), nous sommes une des villes de France qui a le plus souffert. La partie événementielle et congrès internationaux qui a toujours fait notre force a été, cette année, notre talon d’Achille. » Malgré un constat sans appel, deux points positifs émergent de la crise ; tout d’abord un élan de solidarité hors du commun. « Le syndicat regroupe 120 membres allant de la résidence aux 5 étoiles. Nous avons rapidement créé des groupes de compétences sur WhatsApp, qui ont très bien fonctionné. Les 5 étoiles

nous ont aidé avec leur expertise en termes de commercialisation et de juridique dans les renégociations avec les organisateurs de congrès. Les 2 étoiles sont restés ouverts pour héberger les soignants. Et les 4 ont beaucoup travaillé sur toute la problématique des OTA* comme Booking ou Expedia. » Les OTA justement au cœur d’une polémique qui est en passe d’initier un nouveau business model. « Quand les OTA se sont créées, elles se sont présentées à nous comme apporteurs d’affaires rémunérés à hauteur de 5 % de commission. Aujourd’hui nous arrivons à des taux de 20 %, c’est-à-dire notre marge. Quand la crise est arrivée, Booking et Expedia se sont servis sur les comptes des hôteliers sur lesquels ils avaient accès, en prélevant des paiements, pour rembourser leurs clients... alors que ces mêmes hôtels avaient souvent déjà négocié un avoir avec ces mêmes clients ! Ça a été un coup de bâton d’une incroyable violence de la part de soi-disant partenaires », s’emporte Christine Welter. « Ce qui prouve que les choses doivent changer. C’est maintenant qu’il nous faut reprendre la main sur la commercialisation dans l’hôtellerie ! » ■

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Retour à l’essentiel

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« Dès l’annonce du confinement, j’ai créé un groupe WhatsApp au sein de mon staff pour conserver un lien. C’était très important car nous savions que nous n’allions plus nous voir physiquement. Il fallait conserver ce lien pour être prêts dès que la situation serait débloquée. Nous sommes ouverts depuis le 18 juin, car, à un moment donné, il faut prendre des risques, ne plus se poser de questions et lancer la dynamique. Il faut la créer car au-delà de l’hôtel, il y a une destination : Antibes Juan-les-Pins. C’est une petite famille et il faut que nous soyons tous ouverts, les hôtels, les restaurants et les plages pour pouvoir espérer relancer la saison. » ■

« C’est maintenant qu’il nous faut reprendre la main sur la commercialisation dans l’hôtellerie »

« Priorité absolue au marché français » Philippe Baute, Directeur Général de l’Office de tourisme et des congrès d’Antibes Juan-les-Pins

Christine Welter, présidente du syndicat des hôteliers de Cannes

*Online Tourism Agency Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020 I 27


SERVICE

Caroline Vaglio - Urby Nice « Nous avons vécu une forte baisse d’activité sur le mois d’avril. Mais nous avons réagi en proposant nos services de livraisons à domicile aux commerçants ne pouvant plus ouvrir leurs boutiques et aux professionnels de l’alimentaire. Nous avons trouvé de nouvelles opportunités et diversifié notre activité encore toute récente de logistique urbaine et de livraison du dernier km. Nous allons poursuivre et développer ces offres de services aux commerçants, en particulier tout ce qui concerne la livraison à domicile en véhicule léger et vélo cargo. Nous ouvrons pour cela un nouvel espace de logistique urbaine en plein cœur de ville. »

Bruno Devesa – Sodexo (sous-traitance) Carros

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« Nous avons fermé deux de nos trois points de vente pendant le confinement dont le restaurant d’entreprise. Répondant à la demande d’une entreprise du site nous avons mis en place des paniers repas pour midi et nous avons étendu cette formule avec des paniers " prêt à dîner ". Nous avons également boosté notre site Internet et développé le click and collect. Après le confinement nous avons rouvert un deuxième lieu et innové avec la mise en place d’un coin grillade ! »

LE SECTEUR DES SERVICES :

IMPACTÉ, MAIS TRÈS RÉACTIF Qu’il s’agisse de services aux entreprises, le « BtoB », ou au consommateur, il s'agit d'un secteur d'activité qui induit très souvent le contact humain. La crise du COVID-19 a donc logiquement durement touché ses acteurs. « Toutes les entreprises de services ont été impactées », souligne Pascal Nicoletti, vice-président de la CCI en charge du Territoire et des Services. « La plupart ont dû cesser complètement de fonctionner. Certaines ont dû fermer des pans entiers de leurs activités. D’autres ont participé à l’effort collectif en sacrifiant parfois, en raison notamment des contraintes sanitaires, l’impératif de rentabilité au profit de l’intérêt général. Ce qui est certain c’est que toutes ont fait face dans la tourmente. J'ajoute que nous avons été aux côtés des entreprises du secteur pour les accompagner, les informer, les soutenir. Y compris financièrement, lorsque cela était malheuresement nécessaire. » 28 I Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020

Des mesures fortes pour soutenir le secteur « Il fallait parer au plus urgent », reprend Laurent Lachkar, vice-président CCI en charge de la Formation et de l’Alternance. « Dès l’annonce du confinement, la CCI a mis en place des outils en renforcement des mesures gouvernementales. Le guichet unique a été créé pour répondre à toutes les questions, bien sûr des entreprises de services, mais aussi de l’industrie comme du commerce. Nos conseillers ont vraiment pu être au plus près des besoins. Anticipant le déconfinement, nous avons aussi créé une plateforme chargée de regrouper les demandes pour distribuer aux entreprises qui le souhaitent des packs d’équipement de protection à prix coûtant : une initiative qui a été particulièrement utile pour le secteur des services, pour ceux qui ont pu rester ouverts ou ont décidé de reprendre une activité même partielle en suite en page 30

Claire Peradotto - Peradotto Publicité Nice

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■ SERVICE. AVEC PLUS DE 45 000 ÉTABLISSEMENTS ET UN VIVIER DE 190 000 EMPLOIS EN 2019, LE SECTEUR EST LE PLUS IMPORTANT DE L’ÉCONOMIE AZURÉENNE, DEVANT LE COMMERCE ET L’INDUSTRIE.

« Nous avons été aux côtés des entreprises du secteur pour les accompagner, les informer, les soutenir » Pascal Nicoletti, vice-président CCI en charge du Territoire et des Services

« L’entreprise niçoise spécialisée dans le domaine de la signalétique et de l’image a apporté sa contribution au plus fort de la crise sanitaire du coronavirus. En détournant dans l’urgence une partie des matériaux de stockage nous avons mis au point dans un temps record des hygiaphones portatifs en plexiglass. D'autres produits sont venus élargir la gamme : panneaux de prévention, bandeaux de démarcations, clés sans contact, parois de séparation translucides de couleurs. Un nouveau produit est en cours. Un site internet : www.ren.fr a vu le jour en moins d'une semaine. Il est appuyé par une subvention de 50 % pour lesTPE / PME sur tous les produits de " prévention COVID " par l'Assurance Maladie. »

Franck Cannata – Transcan (transport et logistique) Carros « Nous avons fait face en mettant l’impératif de rentabilité de côté au profit de l’intérêt général. Tous nos métiers, transport, logistique, affrètement, etc. ont été impactés mais nous avons trouvé des solutions pour éviter le chômage partiel à 160 de nos collaborateurs sur les 200 que compte l’entreprise. L’ensemble de nos process a été revu. Cette implication va payer. Nous avons d’ailleurs, grâce à notre engagement, bénéficié de quelques opportunités durant la crise. Cela nous permet aujourd’hui de voir l’avenir de façon plus sereine. »

Xavier Leclerc - Groupe DPMS (spécialiste data) Mougins « Nous avons proposé nos formations RGPD (règlement général sur la protection des données) à distance et cela a très bien fonctionné. »

Jean-Marc Brasca - Elis Riviera (locations textiles) Carros « Après un bon début d’année, les mesures de confinement ont eu un impact négatif significatif sur notre chiffre d’affaires notamment en hôtellerie-restauration, et nous nous attendons à une baisse d’activité encore plus marquée au deuxième trimestre. Notre fierté est celle d’être toujours restés opérationnels dans l’ombre, et ce pour honorer en toute sécurité notre prestation destinée à nos clients de la première ligne en industrie, dans les commerces et services, ou dans le domaine de la santé. Depuis quelques semaines, nos branches d’activité hygiène des mains, vêtements de travail, désinfection Pest Control sont grandement sollicitées. Cette dynamique laisse augurer d’une éclaircie vers des jours meilleurs. » ■

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SERVICE Manon Bertrand - Sinhatec (habitat conseil) Cannes « 100 % de nos clients sont des administrations. L’arrêt de l’activité nous a fortement impacté et nous avons eu recours au chômage partiel. Nous avons profité de cette période pour réagir et repartir sur de bonnes bases en modifiant nos process de travail. »

Jeremy Segur - Distrisud Ideelice (distribution alimentaire) Nice « La fermeture des restaurateurs, composant les deux tiers de nos clients, nous a directement impacté nous avons dû faire face à une chute de chiffre d’affaires sans précédent. Les mesures prises par le gouvernement concernant le chômage partiel, nous ont permis de réduire nos effectifs de 70 à 80 %. Pour les autres, nous avons adapté leurs tâches afin d’assurer une qualité de service irréprochable à nos clients encore en activité. La logistique a entièrement été revue avec de nouveaux objectifs ainsi que nos branches Commerce et Développement. Ces mesures nous ont permis de ne pas licencier. »

ENSEMBLE, DONNONS DE L’AIR À NOS ENTREPRISES. Achetons et consommons 06.

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David Museur - Riskattitude (gestion des risques) Biot

« La CCI a mis en place des outils en renforcement des mesures gouvernementales » Laurent Lachkar, vice-président CCI en charge de la Formation et de l’Alternance

cours de confinement. N’oublions pas que c’est grâce aussi à ces entreprises - transporteurs, spécialistes de la logistique, services informatiques, distributeurs de produits de première nécessité - que notre pays a pu continuer à vivre et que d’autres secteurs comme le commerce ont pu continuer à tourner, même à bas régime. L’idée étant de décharger les chefs d’entreprise sur ces questions, afin qu’ils se concentrent sur leurs activités », souligne Laurent Lachkar. « Autre initiative qui a permis de soutenir le secteur des services : le fonds d’urgence constitué par le Département, les Communautés d’agglomération et la CCI pour soutenir les TPE et PME du 06 », précise Pascal Nicoletti. « Ce fonds a été rapidement distribué sous la forme de prêt à taux zéro. » Mais si la période du confinement a été dure pour ce pilier de l’économie azuréenne que sont les services, elle a aussi été propice à anticiper la relance et renforcer la compétitivité. C’est ce que révèle le tour d’horizon auprès de chefs d’entreprise du secteur... ■

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« Après une perte de 20 % du CA annuel, la pandémie aurait pu avoir raison de notre jeune société. Mais nous avons su réagir en développant en un temps record plusieurs outils. D’abord en digitalisant le process de la visite de risque des assureurs qui nous a permis de signer plusieurs contrats de prestation. Nous avons également développé un outil e-learning en réalité augmentée pour assurer nos formations en toute sécurité. Je tiens aussi à souligner l’efficacité de la CCI qui nous a épaulé à chaque moment de cette crise. »

Olivier Roubin - monpanierbleu.com (livraison de repas) Cannes « Les commandes des particuliers ont explosé ! En revanche, nous avons connu des pertes importantes liées à l’annulation des grands évènements azuréens. Afin d’aider nos clients, nous avons réduit les frais de livraison de 20 % pendant le confinement et reconduit ce coup de pouce jusqu’à fin juin. Nous travaillons à renforcer notre présence dans les Alpes-Maritimes, et également à une levée de fonds d’ici fin 2020 pour lancer nos services notamment dans les Bouches-du-Rhône et la région parisienne. » ■

BON DE COMMANDE VALIDÉ


IMMOBILIER

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Lionel Dolciani - MD ALU (menuiserie métallique) La Trinité

« L'innovation au service de l'immobilier » Emmanuel Souraud, vice-président de la commission Immobilier

« Sur le court terme, nous devons faire face à un manque de trésorerie évident et plus largement à une baisse de productivité et à des surcoûts liés aux règles sanitaires. À plus long terme, le « trou » engendré par un blocage des permis de construire pendant plus de trois mois, combiné à une baisse de ceux-ci depuis six mois en raison des périodes électorales. Et enfin, à une baisse de la consommation des ménages : tout ça ne présage rien de bon pour l’emploi. »

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Matthieu Marin - Marin Architectes Nice

« Le BTP est prêt à prendre sa part mais il ne pourra en aucun cas absorber à lui seul ces surcoûts »

LA PIERRE CONFIRME ÊTRE

UNE VALEUR REFUGE

« Le poids de la filière représente 10% du PIB du 06 » Jean-Marie Ebel, président de la commission Immobilier de la CCI

« Nous devons réussir ensemble la relance », souligne Pascal Nicoletti, vice-président et pilote du groupe de travail à la CCI. L’arrêt des chantiers de construction puis leur reprise au ralenti génèrent des surcoûts importants. Il y a quelques mois, la CCI a initié un comité de pilotage BTP et immobilier composé de l’ensemble des acteurs de la filière sur la Côte d’Azur, afin de répondre aux problématiques qui se posent pour ce secteur hautement stratégique. « Ce comité doit envisager de façon équitable, honnête et solidaire comment répartir ces frais supplémentaires. Tout le monde doit consentir à un effort financier important et accepter de l’amortir sur le long terme. Mais notre volonté ne s’arrête pas là. Nous devons aussi participer activement à l’élaboration de propositions permettant la relance économique et également nous rapprocher des acteurs tiers : pouvoirs publics, collectivités, banques, assurances, pour les impliquer dans ce processus. » « Le BTP est prêt à prendre sa part mais il ne pourra en aucun cas absorber à lui seul ces surcoûts, explique Laure Carladous, présidente de la Fédération du BTP06. Sans compter que les effets du confinement vont se faire sentir

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encore longtemps avec une baisse des affaires, un retard voire un ralentissement des permis délivrés, un attentisme de la part des maîtres d’ouvrage soucieux de voir comment la situation sanitaire va évoluer. Une renégociation est indispensable avec tous les acteurs de la chaîne. » Ne pas casser l’élan d’une filière stratégique Car l’enjeu est de taille. « Le poids de la filière, poursuit Jean-Marie Ebel, président de la commission Immobilier de la CCI, représente 10% du PIB des Alpes-Maritimes. Il ne faut d’ailleurs pas séparer les problèmes conjoncturels des problèmes structurels spécifiques qui affectent notre région : déficit des logements (depuis vingt ans, la moyenne des logements mis en vente est de 3 500, alors que le besoin est estimé à 5 000), prix élevé et rareté du foncier, délai d’instruction des permis, recrudescence des recours, retard en matière de digitalisation des administrations. » Marc Raspor, président de la Fédération des Promoteurs Immobilier précise : « Le principe de continuité devrait prévaloir à minima dans le secteur de l’immobilier neuf,

pour les services de l’Etat, ses établissements publics, les titulaires de contrats de service public et de contrats de concession, voire pour les officiers publics. Il nous semble nécessaire, dans le même esprit, de mobiliser les collectivités locales. À court terme et dans l’attente de la généralisation de la dématérialisation voire de l’externalisation de l’instruction des permis de construire, il est fondamental que les collectivités puissent identifier des méthodes d’instruction, même en mode dégradé, qui permettent d’éviter l’engorgement et la saturation en sortie de crise. »

Laure Carladous, présidente de la Fédération du BTP06

Cap sur la Proptech L'embellie viendra de l’innovation. « La filière doit se réinventer à l’aune des nouvelles technologies », explique Emmanuel Souraud, DG de Smart Service Connect : « BIM (Building Information Modeling), DATA, dématérialisation, digitalisation, etc. Il faut faire entrer dans les mœurs ces nouveaux process afin d’optimiser les délais, les coûts et offrir de nouvelles opportunités de business. Cette nécessité aura été un des enseignements de la crise. » En attendant, des signes encourageants invitent à l’optimisme. « Les carnets de RDV sont pleins prévient William Siksik, président de la Fédération Nationale de l’Immobilier Côte d’Azur. Reste bien évidemment à confirmer ceci par des commandes mais cela montre qu’en dépit de cette crise l’attractivité de notre territoire est toujours intacte. À nous de faire en sorte qu’elle le reste. » ■

Laurent Tissinié - Gestion Immobilière Tissinié Nice « Cette période a permis d’améliorer encore la qualité de service, d’innover avec la digitalisation et de rationaliser les dépenses. Les visites ont été organisées en visio, nous avons mis en place la signature électronique des baux et mandats de gestion locative, le télépaiement des loyers, etc. Ces mesures vont être pérennisées. »

Laurent Garotta - Riviera Réalisations (promoteur immobilier) Nice

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■ IMMOBILIER. UN SECTEUR QUI A CERTES SUBI LUI AUSSI LA CRISE, MAIS SEMBLE RÉUSSIR SON DÉBUT DE RELANCE BIEN MIEUX QUE D’AUTRES. RESTE À TENIR LES MOIS DIFFICILES DU DEUXIÈME SEMESTRE : IL VA FALLOIR REMPLIR LES CARNETS DE COMMANDE ET LES AGENDAS DE VISITE...

« Sur les cinq chantiers importants que nous avons, trois ont continué. Nous avons donc mis en place au sein du cabinet comme sur le chantier des procédures sanitaires. Avec à la clé des retards engendrés et des conséquences dans l’allongement des plannings. Je pense que dans le BTP la crise est devant nous avec des questions qu’il va falloir rapidement régler. »

« Nous devons réussir ensemble la relance »

« L’avenir de la filière dépend non seulement des mesures incitatives que l’Etat va prendre mais aussi de la volonté des collectivités de faciliter les projets fonciers et de raccourcir les délais des autorisations d’urbanisme. » ■

Pascal Nicoletti, vice-président CCI en charge du Territoire et des Services Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020 I 33


PARFUMERIE Patrick Blaizot - Parfum Cosmetic World (PCW) Grasse « Cette crise va changer notre manière de nous organiser, notamment en matière de télétravail. Nous nous sommes aperçus à la lumière du confinement que cette idée - qui était déjà dans la tendance - apparaît comme une solution totalement efficace. On pourrait même imaginer combiner ce système avec du temps de présence en entreprise. Concernant la reprise, je suis optimiste et crois à un véritable boom de la consommation dès septembre avec une fin d’année difficile pour nous... en termes de production, afin d’honorer les commandes ! »

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Alexandre Dingas - Sofia Cosmétiques Carros

« Nos entreprises travaillent à 70 % avec l’international. Nous avons donc été alerté dès le mois d’octobre de la situation », explique Philipe Massé, président de Prodarom, Syndicat National des Industries de la Parfumerie, dont le siège est situé à Grasse et qui compte autour de 80 membres actifs ou associés. Une industrie, qui, dans les Alpes-Maritimes, représente 78 entreprises générant presque 700 millions d’euros de chiffre d’affaires et employant plus de 2 500 personnes. « Dès les mois de décembre et janvier, l’arrêt total d’activité dans certaines parties de la Chine et la fermeture, par exemple, du port de Shanghai a confirmé ce que nous avions anticipé. Ce qui nous a permis très en amont, par exemple, de constituer des stocks de matières premières, afin de continuer nos activités » précise le président de Prodarom. Activités qui ont rapidement connu une réorientation afin de répondre à de nouveaux besoins. Le marché des arômes alimentaires en hausse au premier trimestre « Nos entreprises, dès le début du mois de mars, ont été extrêmement réactives concernant les demandes de certaines municipalités des Alpes-Maritimes en matière de 34 I Azur Entreprises I N° 129 I Avril-Mai-Juin 2020

solution hydroalcoolique. Par exemple, Mane a fabriqué plus de 20 tonnes de produits pour aider les municipalités à organiser le premier tour des élections municipales », souligne Philippe Massé. Et les exemples se sont multipliés mettant ainsi en avant l’action solidaire des entreprises azuréennes : don de masques, gants, charlottes, produits de toilette pour les hôpitaux… Mais au-delà, de ce " nouveau marché " investi par l’action citoyenne des entreprises du secteur, ces dernières ont bénéficié de fait d’une période particulière, qui a permis de stimuler certaines de leurs activités dites " essentielles ". En premier lieu, celle des arômes alimentaires et des parfums entrant dans la composition des produits sanitaires et d’hygiène corporelle. « Le confinement et son impact ont dopé la consommation de produits issus de l’industrie agro-alimentaire, comme celle des produits liés à la sécurité sanitaire. » Résultat : les chaînes de production ne se sont pas arrêtées. Mieux encore… « Non seulement pendant cette période nous n’avons pas eu recours au chômage partiel mais de plus, nous pouvons afficher un solde positif à hauteur de 2,2 % du nombre d’emplois sur le premier trimestre de l’année », témoigne Philippe Massé. Concernant les exportations au premier trimestre dans le secteur pour les Alpes-Maritimes,

ces dernières étaient en augmentation vers les ÉtatsUnis et vers l'Europe. À noter néanmoins, une baisse vers certains pays d’Asie. Le parfum du luxe fortement impacté Mais, malgré cette bonne santé, peut-on affirmer que l’industrie du parfum azuréen ait tiré son épingle du jeu ? Ces bons résultats ne peuvent cacher une réalité moins positive pour les entreprises liées spécifiquement au parfum de luxe. « La fermeture des aéroports, donc de tous les tax free dans le monde, celle des boutiques de parfums et de cosmétique dans les villes ont eu des conséquences importantes sur les chiffres d’affaires de ce secteur de notre filière », précise Philippe Massé. « Seules les entreprises qui avaient un service de vente par correspondance efficace ont pu générer du chiffre, sans toutefois compenser les pertes. Avec ce type de produits rien ne remplace le contact en boutique. » L’avenir ? « Nous sommes raisonnablement optimistes. Parce que toutes nos entreprises sont sur les rangs pour alimenter le marché, mais faut-il encore que les consommateurs se remettent à consommer… » ■

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■ PARFUMERIE. SI LA CRISE DU COVID 19 A PRIS DE COURT BON NOMBRE DE SECTEURS, IL EN EST UN QUI S’Y ÉTAIT PRÉPARÉ. LA FILIÈRE ARÔMES ET PARFUMS.

« Le confinement et son impact, a dopé la consommation de produits issus de l’industrie agro-alimentaire comme celle des produits liés à la sécurité sanitaire. »

« Satisfaire les besoins en gel hydroalcoolique, notamment de municipalités comme Carros, nous a permis de traverser cette crise du COVID en maîtrisant les frais fixes et en maintenant l’emploi. Mais pour moi, ce qu’il faut surtout retenir de cette période, c’est ce qu’elle a révélé sur nos industries. Il faut profiter de cette expérience pour aborder les choses de manière différente. On a beaucoup parlé de rapatrier les industries stratégiques : oui, il faut le faire. Mais aussi exiger que la production de certains produits, notamment ceux liés à la sécurité sanitaire, soient relocalisés pour ne pas être dépendants de pays qui pourraient ne plus nous fournir en cas de crise mondiale. » ■

Philippe Massé, président du syndicat Prodarom

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NAUTISME

NUMÉRIQUE

LE YACHTING ET LA PLAISANCE RESTENT À QUAI Alex de Boom - Arie de Boom (vente et location de bateaux, chantier naval) Théoule

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« TROU D'AIR » À COURT TERME, BOULEVARD ENSUITE

Cédric Messina, président de la commission Numérique de la CCI

Même constat pour Cédric Messina, président de la commission Numérique de la CCI. « Tout le monde a pu se rendre compte de l'impact de la filière ». Mais, ajoute-til, « surtout de la dépendance aux grands acteurs américains ». Et d'insister sur les idées qu'il avait développées dans l'étude sur le numérique publiée par la CCI Nice Côte d'Azur il y a deux ans : « Faire du concept startup un modèle économique, se concentrer sur les pépites azuréennes que sont Teach on Mars, Kinaxia, Inventy, Wildmoka et ceux qui font déjà plus d’un million de chiffre d'affaires. Parce que ce seront les grands de demain. Nous sommes dans un moment charnière. C'est ce challenge que mène la French Tech Côte d'Azur avec comme objectif de soutenir la relance de l'économie azuréenne, en facilitant les relations entre startup, PME et ETI » poursuit Cédric Messina. Cet objectif sera au cœur du French Tech Summit qui sonnera les 3 et 4 septembre la reprise des événements cannois. ■

Vincent Desnot - Teach on Mars Sophia-Antipolis

César Camy - AllMySMS, Nice

Fred Bossard - Telecom Valley Valbonne

« Nous sommes sur le créneau des formations sur mobile pour les professionnels. Les grands comptes pour lesquels nous travaillons avaient déjà fait leur transition numérique. Mais les organismes de formation restaient sur le présentiel. La crise les a poussés à basculer sur le digital . »

« AllMySMS a certes été impacté, mais nous avons même continué à embaucher. Les entreprises traditionnelles se sont tournées vers le numérique, notamment les commerces pour la digitalisation des points de vente. Wizishop, qui offrait la gratuité pendant le confinement, a ouvert plus de 500 sites d'e-commerce. »

« L'idée de nos webinaires est aussi d'ouvrir nos actions au-delà des membres de l'association et d'élargir notre audience au niveau national comme cela a été fait pour la conférence StopCovid du 11 juin avec Cédric O',le Secretaire d'état chargé du numérique. »

Philippe Peyrard - Ellcie Healthy Villeneuve-Loubet

Gad Mouchenik - IPKOL Telecom Antibes

Franck Lavagna - Telecom Valley, Valbonne

« Au titre des opportunités, nous avons mis au point de nouvelles fonctionnalités dans nos lunettes connectées : une alerte symptôme Covid-19 à travers une captation de température, et des détecteurs de toux et de fatigue. »

« Dans l'informatique la possibilité de redémarrer sera plus forte avec de nouvelles opportunités. Nous nous occupons d'infrastructure réseau et de sécurité et nous avons élaboré un projet dans la virtualisation de l'environnement de travail. »

« Dès le confinement nous avons mis en place une animation 100% digitale. Nous avons non seulement maintenu nos événements, mais renforcé l'entraide et la solidarité avec nos adhérents . » ■

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■ NAUTISME. PLAISANCIERS CONFINÉS, MER FERMÉE : LE NAUTISME S'EST RETROUVÉ À L'ARRÊT PENDANT PLUS DE DEUX MOIS. Activité nulle comme pour l'hôtellerie ou le tourisme. Que ce soit dans sa version yachting (les bateaux avec équipages, nombreux sur la Côte) ou dans sa version plaisance. Une catastrophe pour ce secteur de l'économie azuréenne qui représente 750 millions d'euros de chiffre d'affaires et près de 4 000 emplois. Président d'ECPY (European Comittee for Professional Yachting) et de la commission Maritime, Nautique et Portuaire de la CCI Nice Côte d’Azur, Thierry Voisin n'a jamais connu ça : un chiffre d'affaires négatif. Sa société de location de yachts rembourse plus d'avoirs qu'elle n'encaisse de factures ! « L'année sera dramatique », souligne-t-il. « Des équipages ont été mis sur le carreau. Nous avons perdu le MIPIM, le Festival de Cannes, le Grand Prix de Monaco, les temps forts de l'année pour la location de yachts. Pour l'été, en dehors des incertitudes sur les liaisons aériennes, des clients nous appellent. Ils souhaitent venir avec leurs bateaux mais s'interrogent : qu'est-ce qu'on pourra faire ? Aller en Italie ? En Corse ? © DR

« Faire du concept startup un modèle économique, et se concentrer sur les meilleurs »

Sophia Antipolis, la technopole du numérique, ou Nice Côte d'Azur, la métropole lancée dans la smart city s'en sortent bien. C'est certainement vrai pour le moyen terme. Mais à court terme, le numérique azuréen pourrait rencontrer quelques « trous d'air » comme le craint Laurent Londeix, directeur régional d'Orange. « Très liés au tourisme fortement impacté par la crise du Covid-19, Amadeus et Air France, les deux grands acteurs de Sophia Antipolis, ont dû libérer de la sous-traitance. Les ESN (Entreprises de Services Numériques), se sont retrouvées en première ligne », constate-t-il. « Mais la mise en avant du numérique et des possibilités de télétravail va générer du business. De nouveaux enjeux sont ainsi apparus avec la nécessaire sécurisation du télétravail, avec les solutions de travail collaboratif et de visioconférence. Quant à l'Intelligence Artificielle, c'est une vague de fond sur laquelle la Côte d'Azur s'est positionnée avec notamment le 3IA (Institut Interdisciplinaire d'Intelligence artificielle). »

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■ NUMÉRIQUE. BASCULEMENT DANS LE TÉLÉTRAVAIL, ACCÉLÉRATION DE LA TRANSITION DIGITALE : LE NUMÉRIQUE DEVRAIT AVOIR LE VENT EN POUPE DANS LE MONDE D'APRÈS.

Si nous sommes prêts à les accueillir, pour autant viendront-ils ou pourront-ils venir ? » Même constat pour la plaisance. « Comme pour le tourisme, tout s'est arrêté net. De la planche à voile au moindre bateau », note Gérard Lachkar, vice-président de la FIN (Fédération des Industries Nautiques). « Et pour nous, ces deux mois sont les plus forts de la saison : le propriétaire prépare son bateau pour l'été, le répare, change les équipements, fait le carénage. Personne cette année. Les shipchandlers sont restés fermés, les chantiers n'ont pas tourné. Tout le monde a demandé des prêts et s'est endetté. Nous craignons une hécatombe. » La saison d'été ? « Nous avons perdu la préparation des bateaux, mais nous pouvons espérer un rattrapage. Quelques bémols. Il nous reste encore à attendre les dates d'ouverture des espaces Schengen et hors Schengen. C'est essentiel pour la Côte d'Azur qui accueille une importante clientèle étrangèr e. » ■

« Location : zéro, c'est fini pour cette année. Nous n’avons pas de visibilité, donc nous allons vendre en partie nos bateaux de location. Le chantier naval a fermé le 17 mars. Chômage partiel et discussion avec les banques pour le PGE. Il a rouvert à 100% le 11 mai. Mais les bateaux en hivernage sont restés en hivernage et les deux mois les plus importants en termes de chiffre d'affaires sont perdus. Pour la vente, les bateaux sont bien arrivés, mais les clients ne pouvaient pas les réceptionner. Même si la saison estivale se déroule correctement, le chiffre d'affaires 2020 baissera de 25% et le bénéfice sera nul. »

Antoine Perry - SeaSatCom (télécommunications pour yachts) Vallauris « Depuis la réouverture, le téléphone crépite de nouveau. Mais s'il y a des espoirs pour la saison, le chiffre d'affaires perdu ne se rattrapera pas. Nous sommes dans la même situation que les hôtels et les restaurants.La différence, c'est que nous n'avons pas bénéficié des mesures de soutien. Cela risque fort de se payer en termes d'emploi. »

Julien Négri - Aqua-Module (pontons flottants et bouées nouvelle génération) Mougins « Nous sommes restés à l'arrêt pendant le confinement, même si quelques devis nous ont été demandés. Nous gardons quelques perspectives à l'international, au Sénégal notamment pour des constructions d'habitations flottantes ou des bouées signalétiques pour l'aquaculture. Mais ce sera une année blanche. » ■

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CESSION

SOLIDARITÉ

Retrouvez l’intÊgralitÊ de nos annonces sur www.cote-azur.cci.fr

PLACE À LA SOLIDARITÉ

NÉGOCE Distribution d’outillages, machines-outils, EPI RĂŠf. 062C0425 CA : 450 000 â‚Ź / Prix : 100 000 â‚Ź (valeur fonds de commerce hors stock) Effectif : 2 Cause changement de rĂŠgion, cède parts sociales d’une sociĂŠtĂŠ spĂŠcialisĂŠe dans la vente en gros d’outillages, machines outils et ĂŠquipements de protection individuelle (EPI). Bonne notoriĂŠtĂŠ acquise depuis plus de 10 ans. Clientèle fidèle et rĂŠcurrente de professionnels. Zone intervention : Alpes-Maritimes, Monaco, Est du Var. Stock estimĂŠ : 70 000 â‚Ź.

PENDANT LA PÉRIODE DE CRISE, DE NOMBREUSES ENTREPRISES AZURÉENNES SONT MONTÉES AU CRÉNEAU EN PROPOSANT DES SERVICES GRATUITS À DESTINATION DU SECTEUR MÉDICAL, DES ENTREPRISES ET COLLECTIVITÉS, OU DU GRAND PUBLIC.

NĂŠgoce plomberie, sanitaire et chauffage RĂŠf.062C0353 CA : 294 000 â‚Ź / Prix : 60 000 â‚Ź Effectif : 1 Raisons personnelles, cède parts sociales ou fonds de commerce. Clientèle de professionnels Ă 85 % (dont marchĂŠs publics 20 %). Local de 255 m2 sur 2 niveaux.

ILS ONT OFFERT...

‌la crĂŠation d’un site en ligne Wizishop (Nice) offre une aide aux commerçants contraints de fermer leurs portes en lançant l’opĂŠration #EcommerceSolidaire : une mise Ă disposition de boutiques en ligne gracieusement et sans engagement. Evoluflor (Cagnes), ERP (ÂŤ Entreprise Resource Planning Âť) Ă destination des fleuristes, propose un site de vente en ligne gratuitement ou contre une participation symbolique pour les non-clients.

ILS ONT ÉTÉ SOLIDAIRES... ...des malades et des soignants Le Club des entreprises du bois de Grasse avec un don au CHU de Cimiez d’eau de Cologne et de savons pour les patients du service de gÊriatrie. La Mesta Chimie fine (Gilette) a libÊrÊ plusieurs appareils industriels pour lancer une production de liquide hydroalcoolique pour les mairies, institutions de sÊcuritÊ et de santÊ environnantes. Teach on Mars (Mougins) a mis à disposition des soignants des formations en e-learning. Whoog (Valbonne) a dÊveloppÊ #FaceAuCovid, une plateforme de gestion des recrutements et remplacements de personnel de santÊ, en partenariat avec l’ARS (Agence rÊgionale de santÊ) Provence-Alpes-Côte d’Azur. Volumic 3D (Nice) a imprimÊ en 72 heures plus d’un millier d’Êprouvettes d’analyses du COVID-19. Arthes (Grasse) a remplacÊ sa production habituelle de parfum par celle de gel hydroalcoolique pour les hôpitaux et la police.

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‌des visières de protection Addishape (Mandelieu), spĂŠcialiste de l’impression 3D, se mobilise pour produire et distribuer gratuitement des visières de protection Ă des secteurs d’activitĂŠ en première ligne : CHU, gendarmerie, pompiers et ambulanciers.

COMMERCE

Durant le confinement, les entreprises du territoire en difficultĂŠ ĂŠconomique ont ĂŠtĂŠ soutenues et accompagnĂŠes financièrement. Quelques exemples‌ Banque Populaire MĂŠditerranĂŠe : proactivitĂŠ, ĂŠcoute et rassurance des clients Les 2 000 collaborateurs de la BP MED se sont adaptĂŠs Ă vitesse grand V pour que la quasi-totalitĂŠ des agences restent ouvertes par tĂŠlĂŠphone et par mail. Dans les sites centraux, de nombreuses personnes ont temporairement changĂŠ de mĂŠtier afin de permettre la plus grande rĂŠactivitĂŠ dans la mise en place des PrĂŞts Garantis par l’État et le report des ĂŠchĂŠances des prĂŞts professionnels. Premier groupe bancaire Ă choisir le report automatique et systĂŠmatique de six mois des crĂŠdits professionnels et sans aucune dĂŠmarche pour le client, le groupe BPCE a dĂŠployĂŠ un process rapide en moins de dix jours pour tous les clients pros qui ont fait l’objet d’une fermeture d’office lors de la crise. Harmonie Mutuelle : un dispositif d’accompagnement exceptionnel pour ses entreprises clientes Dans le contexte inĂŠdit liĂŠ au COVID-19, les ĂŠquipes Harmonie Mutuelle de la rĂŠgion SudEst se sont toutes mobilisĂŠes afin d’accompagner au mieux les entreprises clientes. Des actions concrètes ont ĂŠtĂŠ mises en Ĺ“uvre pour aider celles-ci, parmi lesquelles : le report de paiement des cotisations santĂŠ du 2e trimestre, la levĂŠe temporaire des processus de contentieux, ou encore la crĂŠation d’un fonds de soutien dotĂŠ d’une première tranche de 2 millions d'euros afin d’octroyer des aides exceptionnelles pour les entrepreneurs et les petites entreprises en difficultĂŠ ĂŠconomique.

Groupe EDF : soutien aux fournisseurs TPE et PME fragilisĂŠs Afin d’accompagner ses fournisseurs TPE et PME dans un contexte de ralentissement ĂŠconomique dĂť Ă l’ÊpidĂŠmie, le groupe EDF a accĂŠlĂŠrĂŠ le paiement des factures par rapport au dĂŠlai contractuel de 60 jours en France. Le dispositif a concernĂŠ 4 000 factures et 19 millions d'euros au 30 avril pour la RĂŠgion Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur. Dans cette pĂŠriode inĂŠdite, tous les canaux commerciaux habituels sont restĂŠs opĂŠrationnels grâce Ă la dotation d’ordinateurs portables et de connexions Ă distance pour l’ensemble des " conseillers clientèle " et ce afin de garantir Ă tous nos clients un accès optimal Ă leur service clientèle. Alors que de nombreuses entreprises, acteurs institutionnels ou ĂŠconomiques font de l’Êconomie circulaire et de la rĂŠindustrialisation des territoires une prioritĂŠ, le groupe EDF rappelle qu’il apporte plus d’1 milliard d’euros d'achats Ă des entreprises rĂŠgionales et reprĂŠsente 8 100 salariĂŠs et plus de 440 alternants en Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur, dĂŠmontrant qu’il est un contributeur majeur Ă la rĂŠsilience de notre rĂŠgion. CrĂŠdit Agricole : un appui aux clients bancaires et aux assurĂŠs Le CrĂŠdit Agricole a mis en place un report d’ÊchĂŠances de prĂŞts afin de soutenir ses clients, ainsi qu’un dispositif inĂŠdit pour tous ceux ayant souscrit une assurance multirisque professionnelle avec perte d’exploitation. Les assurĂŠs se voient verser une somme correspondant Ă une estimation forfaitaire de la perte de revenus du secteur ĂŠconomique concernĂŠ pendant la pĂŠriode. Ă€ cela s’ajoute le lancement d’une plateforme d’entraide, J’M Mon Territoire by CA, afin de favoriser le lien social et l’entraide entre voisins. Pendant le confinement, clients et non clients ont pu utiliser le service pour demander ou proposer leur aide.

Cave Ă vin RĂŠf. 061C0390 CA : 140 000 â‚Ź / Prix : 90 000 â‚Ź Effectif : 0 Changement d’activitĂŠ, cède fonds de commerce. Ville touristique du littoral. Local de 42m2 pour un loyer de 8 000 â‚Ź. Stock de 55 000â‚Ź (qui peut ĂŞtre diminuĂŠ). Pas de salariĂŠs Ă reprendre. E-commerce secteur automobile RĂŠf. 061C0316 CA : 310 000 â‚Ź / Prix : 160 000 â‚Ź Effectif : 0 Cause retraite, cède sociĂŠtĂŠ de vente accessoires automobiles. SAS crĂŠĂŠe en 1988 et disposant de 3 sites de e-commerce. Marques dĂŠposĂŠes Ă l’INPI. Bonne notoriĂŠtĂŠ auprès d’un rĂŠseau de revendeurs en France, et pays francophones.

INDUSTRIE - BATIMENT Maçonnerie gros Ĺ“uvre RĂŠf. 061C0451 CA : 850 000 â‚Ź / Prix : 250 000 â‚Ź Effectif : 6 Raisons personnelles, cède parts sociales. Projets de Construction de villas, travaux d'extension et de rĂŠnovation. Terrain de 850 m2 pour un loyer annuel de 9 600 â‚Ź HC comprenant 6 algecos, salle de douche et toilettes. Second oeuvre du batiment - RĂŠnovation RĂŠf. 061C0458 CA : 630 000 â‚Ź / Prix : 330 000 â‚Ź Effectif : 4 Raisons personnelles, cède parts sociales. Forte croissance. L’entreprise a une bonne notoriĂŠtĂŠ locale, auprès d’une clientèle de professionnels (grands comptes rĂŠgionaux et nationaux) et de particuliers. Site internet prĂŠsentant les diffĂŠrents domaines d’intervention, ĂŠquipe d’ouvriers qualifiĂŠs et polyvalents. Peinture - DĂŠcoration - RevĂŞtement RĂŠf.3450P0117 CA : 1 500 000 / Prix : 470 000 â‚Ź Effectif : 8 DĂŠpart Ă la retraite, cède parts sociales. Positionnement haut de gamme, entreprise structurĂŠe avec une bonne notoriĂŠtĂŠ locale ; le repreneur pourra s’appuyer sur une ĂŠquipe de 8 collaborateurs expĂŠrimentĂŠs. Locaux 300 m2 loyer de 27 600 â‚Ź. EtanchĂŠitĂŠ RĂŠf.3438P0116 CA : 2 000 000 / Prix : 700 000 â‚Ź Effectif : 8 Cause changement d’activitĂŠ, cède parts sociales. Forte croissance. Bonne notoriĂŠtĂŠ rĂŠgionale auprès d’une clientèle de professionnels du bâtiment. Entreprise structurĂŠe avec ĂŠquipe compĂŠtente et expĂŠrimentĂŠe. Local de 250m². Loyer annuel HC : 21 600 â‚Ź. MatĂŠriel en bon ĂŠtat.

SERVICES

Vente et rĂŠparation de cycles RĂŠf. 061C0418 CA : 440 000 â‚Ź / Prix : 150 000 â‚Ź Effectif : 1 Changement d’activitĂŠ, cède fonds de commerce. Vente neuf et d’occasion, avec service de rĂŠparation, vente d’Êquipements et accessoires vĂŠlo. Bail renouvelĂŠ en 2018, superficie de 100 m2 plus terrasse privative. Agencement du magasin refait en 2019.

Studio prĂŠ-presse et production graphique RĂŠf. 062C0363 CA : 500 000 â‚Ź / Prix : 280 000 â‚Ź Effectif : 5 Retraite, cède fonds de commerce ou parts sociales. Clients professionnels (grands comptes, acteurs publics), le repreneur pourra s’appuyer sur une ĂŠquipe qualifiĂŠe en charge du suivi de leurs dossiers clients).

Cave Ă vin - Petite restauration RĂŠf.061C0405 CA : 240 000 â‚Ź / Prix : 170 000 â‚Ź Effectif :0 Changement d’activitĂŠ, cède fonds de commerce. SituĂŠ dans une citĂŠ balnĂŠaire de la CĂ´te d'Azur. Clientèle locale composĂŠe de particuliers (2/3) et de professionnels. Bail neuf surface de 75 m2 pour un loyer de 18 000 â‚Ź CC.

Magazine spĂŠcialisĂŠ RĂŠf. 061C0470 CA : 180 000 â‚Ź / Prix : 210 000 â‚Ź Effectif : 0 Cause dĂŠpart Ă la retraite cède magazine spĂŠcialisĂŠ, de niche, crĂŠĂŠ depuis plus de 20 ans. Belle notoriĂŠtĂŠ, reconnu pour la qualitĂŠ des sujets de fond traitĂŠs ; le repreneur pourra s’appuyer sur une ĂŠquipe de collaborateurs qualifiĂŠs et impliquĂŠs intervenant en sous-traitance. Pas de salariĂŠ Ă reprendre. Bureaux de 75 m2.

HOTELLERIE – RESTAURATION HĂ´tel-restaurant RĂŠf. 065H0028 CA : 210 000 â‚Ź / Prix : 260 000 â‚Ź (+ murs 580 000 â‚Ź) Effectif : 3 Retraite cède fonds de commerce (achat des murs possible), situĂŠ au Col de Turini, lieu mythique du sport automobile, Ă 50 km de Nice, Menton, Monaco. Chalet sur 3 niveaux avec 17 chambres, hammam, appartement de direction et chambres pour le personnel. Salle de restaurant (150 couverts). Bar restaurant licence IV Valberg RĂŠf. 065H0108 CA : 350 000 â‚Ź / Prix : 230 000 â‚Ź Effectif : 3 (+2 en saison) Cause retraite cède fonds de commerce. Local de 115 m2, rĂŠserve 80 m2. CapacitĂŠs 70 couverts Ă l’intĂŠrieur, 90 en terrasse. HĂ´tel restaurant licence IV GrĂŠolières RĂŠf. 066H0110 Fonds de commerce + murs Ă vendre d’un hĂ´tel restaurant 3 ĂŠtoiles, 12 chambres, situĂŠ Ă GrĂŠolières les neiges. Surface totale de 830 m2 sur un terrain de 4600 m2. Etablissement entièrement refait en 2016 avec une extension. Montant des investissements rĂŠalisĂŠs : 2.200.000 â‚Ź. Faire proposition. Restaurant - Snack CafĂŠ RĂŠf.061H0095 CA : 120 000 / Prix : 115 000â‚Ź Effectif : 0 DĂŠpart Ă la retraite cède fonds de commerce. SituĂŠ Ă Cannes, proche de la Croisette, ouvert la journĂŠe uniquement. Local de 48 m2 en bon ĂŠtat et aux normes. Loyer annuel :16.500 â‚Ź HC

Location de matĂŠriel RĂŠf.061C0472 CA : 60 000 â‚Ź / Prix : 90 000 â‚Ź Effectif : 0 Cause retraite, cède parts sociales. 20 relais de location sur tout le territoire national. Site de rĂŠservation automatisĂŠ et performant, bien rĂŠfĂŠrencĂŠ et communication active. Poursuivre le dĂŠveloppement commercial recherchant de nouvelles implantations nationales, voire Ă l’international. ActivitĂŠ transfĂŠrable. 3 salles de sport RĂŠf.061C0453/061C0454/061C0455 CA : entre 380 000 et 480 000 â‚Ź / Prix : 200 000 â‚Ź et 270 000â‚Ź Effectif : 3/salle Cause changement d’activitĂŠ, cède parts sociales. Salles de sports sous franchise, situĂŠes dans l’ouest du dĂŠpartement des Alpes-Maritimes. PossibilitĂŠ de reprendre l’ensemble ou sĂŠparĂŠment.

LOCAUX A LOUER OU A VENDRE Locaux d’activitĂŠ – Nice – QPV – ZFU TE RĂŠf. 062C0460 Prix : 695 000 â‚Ź Locaux de 1020 m2, divisibles sur deux niveaux situĂŠs Ă 2 mn de A8 Nice Est et de la pĂŠnĂŠtrante du Paillon au sein d’un Quartier Prioritaire de la Ville et en Zone Franche Urbaine. ExonĂŠrations Foncières et Fiscales. Locaux classĂŠs "Code du Travail". Nombreux ĂŠquipements techniques et de confort. Pas de travaux Ă prĂŠvoir. Dossier complet sur demande. Local commercial Ă usage d’entrepĂ´t et de bureaux RĂŠf. 062C0464 Loyer : 3 600 â‚Ź/mois Local commercial composĂŠ d’un entrepĂ´t et de 8 bureaux situĂŠ rue Chabrier Ă Nice. Surface totale d’environ 260 m2 sur 2 ĂŠtages. Loyer mensuel de 3 600 â‚Ź charges comprises. Toutes activitĂŠs sauf garage. Bail neuf. Disponible immĂŠdiatement.

Services Ă la personne : cession actif incorporel RĂŠf. 061C0423 Prix : Ă dĂŠfinir avec le dirigeant Effectif : 0 Cession de l'autorisation d'exercer un ĂŠtablissement de services Ă la personne sur le dĂŠpartement des Alpes-Maritimes. Le cessionnaire doit ĂŞtre pressenti Ă remplir les conditions pour gĂŠrer un ĂŠtablissement de services Ă la personne. Le cessionnaire doit respecter les conditions d'organisation et de fonctionnement correspondant aux dispositions du dĂŠcret N°2016 - 502 du 22/04/2016, relatif au cahier des charges national des services, d'aide et d'accompagnement Ă domicile. Carrosserie TĂ´lerie Peinture RĂŠf. 061C0450 CA : 860 000 â‚Ź / Prix : 600 000 â‚Ź Effectif : 8 Changement d’activitĂŠ, cède totalitĂŠ des actions. Bonne notoriĂŠtĂŠ auprès d’une clientèle locale de particuliers, d’entreprises et de collectivitĂŠs. TrĂŠsorerie de la sociĂŠtĂŠ est largement positive et rĂŠcurrente. CrĂŠation et entretien de jardins RĂŠf. 061C0465 CA (moyen pondĂŠrĂŠ) : 880 000 â‚Ź / Prix : 340 000 â‚Ź Effectif : 9 (dont 2 ou 3 saisonniers) Cause dĂŠpart Ă la retraite cède fonds de commerce. Zone d’intervention : de Mandelieu Ă Menton. Les plus de l’entreprise : bonne notoriĂŠtĂŠ acquise depuis 35 ans auprès d’une clientèle de particuliers et de prescripteurs (cabinets d’architectes). 30% de rĂŠcurrence de CA (contrats d’entretien). 4 jardiniers compĂŠtents.

Pour rÊpondre à une offre, pour passer une annonce ou en savoir plus sur nos services d’accompagnement, contactez-nous ! TÊl. : 0 800 422 222 I Fax : 04 93 13 21 02 cession.reprise@cote-azur.cci.fr


LE COLLECTIF AU SERVICE DES ENTREPRISES Nous vivons actuellement une période sans précédent : une double crise sanitaire et économique qui demande à toutes les organisations de se dépasser pour continuer à fonctionner et à proposer des solutions utiles. Quand des milliers d’entrepreneurs et d’entreprises se retrouvent subitement en première ligne pour faire face à la crise ou dans une insécurité financière, nous nous mobilisons pour les protéger davantage. En réalisant plus de 20 000 appels par jour à nos adhérents, entrepreneurs et entreprises clientes, nous prenons en compte la réalité de chacun et mettons l’humain au cœur de nos dispositifs. En proposant un kit de reprise d’activité pour permettre aux entreprises, les plus petites notamment, de se doter de gel, de masques, etc., nous protégeons la santé des collaborateurs et des chefs d’entreprise. En créant un fonds de soutien exceptionnel pour les entrepreneurs dans le cadre d’un large plan de solidarité de plus de 150 millions d’euros, nous sommes le partenaire des entreprises qui s’engagent pour avoir un impact positif sur la société par la protection et la valorisation de leur capital humain.

Retrouvez nos engagements et notre plan de solidarité sur www.harmonie-mutuelle.fr/solidaire

Pour appeler la cellule d’écoute et de soutien psychologique* aux chefs d’entreprise :

0 805 655 050 * Cellule mise en place par le ministère de l’Économie et des Finances, en s’appuyant sur l’action de l’association APESA (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë) et avec le soutien d’Harmonie Mutuelle, de CCI France et de CMA France.

Mutuelle soumise aux dispositions du livre II du code de la mutualité, n° SIREN 538 518 473, n°LEI 969500JLU5ZH89G4TD57.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons continuer à avancer collectif pour ceux qui nous font confiance.


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