LA LETTRE DU PORT Journal du Port de Nice et de son quartier
N° 22 I juillet 2013
Lou journal dou pouort de Nissa e doù siéu quartier
Collectif
Les copains d’abord
Tranche de vie
Ecoutilles
Une « Formule 1 » des mers débarque au port de Nice
A Nice, le corail pousse sur les galets !
Commandant Martial Leleyter : un officier en avance sur son temps
Open Day : un succès grandissant
3 questions à
Collectif
Une rubrique du Conseil général des Alpes-Maritimes
Richard Chemla,
médecin anesthésiste-réanimateur, chroniqueur à France Bleu et président du Centre de Découverte du Monde Marin : « la mer est un livre dont il faut maîtriser la grammaire » 1
Une « Formule 1 » des mers
débarque à Nice Sensation forte au port de Nice. Jean-Pierre Dick est venu présenter son nouveau bolide aux élèves du collège Ségurane à l’invitation de son partenaire indéfectible, le Conseil général des Alpes-Maritimes.
Pourquoi avoir créé le CDMM ? Lorsque je suis arrivé à Nice de Montpellier en 1968, la mer était le lien qui me permettait de ne pas me sentir dépaysé. C’est grâce à elle que j’ai découvert et appris à aimer la ville, à m’y sentir chez moi. J’avais alors un petit pneumatique avec lequel j’ai commencé à plonger. Naturellement, j’ai rencontré d’autres plongeurs aussi passionné que moi par les fonds marins, leur richesse, leur variété. C’est ainsi qu’est née l’association. C’était en 1991. Peu à peu, nous nous sommes structurés. En 1999, grâce aux emplois jeunes (emplois aidés), nous avons recruté deux personnes. Dans le même temps, un espace s’est libéré à l’Aigle Nautique. Cela nous a permis de nous installer dans des Algeco. Aujourd’hui le CDMM compte 13 salariés et de nombreux bénévoles. Avec le temps, notre local s’est avéré trop exigu et les normes de plus en plus drastiques pour l’accueil des enfants. D’où l’idée de reconstruire entièrement la base nautique. Nous avons été très soutenus par nos partenaires et notamment le port de Nice géré par la CCI Nice Côte d’Azur pour mener à bien ce projet. En 2006, la nouvelle base était achevée. Le jour de son ouverture a été un des plus beaux moments de mon existence.
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A quoi sert le CDMM ?
A apprendre le « langage » de la mer aux jeunes générations. La mer est comme un livre. Pour l’apprécier, il faut savoir « la lire », en maîtriser la grammaire et le vocabulaire et ne pas faire de faute de conjugaison ! C’est ce que nous nous employons à faire. Chaque année, nous accueillons environ 2 000 enfants. Nous les initions à la richesse de la mer à travers de nombreuses activités comme le kayak, la voile, la plongée… A chaque fois, leur enthousiasme et leur étonnement sont notre plus belle récompense. Nous accueillons également un public adulte à la recherche d’emploi pour des formations en relation avec le milieu marin. Enfin, nous recevons aussi un public handicapé pour de nombreuses activités.
près avoir terminé en héros le dernier Vendée Globe en franchissant l'arrivée en 4e position, après avoir parcouru 2 643 miles sans quille, le marin de l'année 2011 prépare son nouveau bateau : Virbac Paprec 70. Cette fois, c'est à bord d'un trimaran que le skipper niçois va relever ses prochains défis dont la transat Jacques Vabre déjà remportée à trois reprises. Et il sait pouvoir compter sur le soutien du Conseil général des Alpes-Maritimes à ses côtés depuis 2005 et qui a décidé de poursuivre son engagement.
Quelles sont vos relations avec le port de Nice La vie, c’est la biodiversité. Le CDMM a parfaitement conscience de l’intérêt économique du port de Nice qui, a mes yeux, est un port exemplaire. Je n’en connais pas d’autres qui réussissent à faire vivre en bonne intelligence et dans un périmètre aussi restreint autant d’activités : le transport, la croisière, le fret, la plaisance, les activités sportives… Nous montrons cette diversité aux jeunes. Il est absurde d'opposer l'environnement et l'économie : leur développement est lié et interdépendant. Le port est un secteur essentiel à la vie du quartier et un partenaire très impliqué par nos activités. Imaginez qu’il ne soit plus là… A quoi ressemblerait alors le quartier ?
Les journées intenses d’activité au port de Nice
L’aventure continue A peine sorti des chantiers navals et descendu à Nice en guest star, le bolide des mers n’a laissé personne indifférent. Et pour cause : plus de 21 mètres de longueur, 16 de large, un mât qui culmine à 27 mètres et une voilure de plus de 400 m2… des mensurations taillées pour la victoire qui lui permettent d’avaler les distances avec des pointes à 37 nœuds (près de 70 km/h) ! Les collégiens qui ont suivi la sortie en mer sur deux zodiacs du Conseil général garderont sans doute longtemps le souvenir de cette journée. ■
Bien chez nous
Le port de Nice dans la Grande Boucle ussi étonnant que cela puisse sembler, la Corse n’avait jamais fait partie des étapes du Tour de France. Un oubli aujourd’hui réparé de belle manière puisque l’Île de Beauté a servi d’entame à la 100e édition de la Grande Boucle. Trois étapes pour se mettre en jambe avant de regagner le continent, direction Nice « la très fidèle » pour un contre-la-montre par équipe très attendu. La devise latine de la ville est d’ailleurs largement respectée avec, depuis 1906, 36 apparitions (en comptant celle-ci) comme ville-étape du Tour de France !
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Un Grand Tour et puis s’en vont…
Mardi 2 juillet Débarquements du Tour de France
Vendredi 5 au dimanche 7 juillet Vacances scolaires
Week-end du 14 juillet
Vendredi 2 au dimanche 4 août Croisement des juilletistes et des aoûtiens
Pont du 15 août
Vendredi 30 août au dimanche 1er septembre Derniers retours des vacances scolaires
Bien évidemment, c’est le port de Nice qui a servi de passerelle (les coureurs ayant quant à eux pris l’avion). Un transfert facile à dire mais pas si facile à faire. Le Tour est un monde à lui tout seul : staff, sponsors journalistes… Autour des coureurs gravitent des centaines de personnes et des tonnes de matériel. Pour déplacer tout ce monde, l’intendance doit suivre. Mais depuis cent ans maintenant, les choses sont bien rôdées. Pour opérer le transfert entre la Corse et Nice, pas moins de trois navires ont été nécessaires. Débarqué tôt le matin, le caravansérail s’est alors acheminé sans encombre au Village du Tour sur le Quai des Etats-Unis où de nombreuses festivités étaient organisées. ■
Tranche de vie
Les copains d’abord autorisation pour ramasser le corail. « Celui de Nice est particulier. Son rouge profond est très recherché par les bijoutiers ». Sa récolte, le plongeur la vend dans les environs de Naples où elle deviendra, sous les mains expertes de bijoutiers, des perles réservées à quelques happy few.
Du corail rouge dans la grande bleue
A Nice, le corail pousse sur les galets ! homme qui nous livre ce secret est digne de confiance. Yvan Besker est le dernier corailleur de Nice. « Bien évidemment il ne s'agit pas des galets du bord de mer mais des fameux "Poudingues" à gros galets de calcaire que l’érosion a détaché des collines alentours et que l’on trouve vers - 80 mètres de profondeurs ». Il n'importe. Le niçois qui connaît les fonds méditerranéens comme sa poche, pour les avoir pratiqué de l'A l g é r i e à l'Albanie,
L’
est formel. « Il n'y a qu'à Nice qu'on voit ça. Le corail enserre le galet, il l’habille pour ainsi dire ». Mais comment devient-on corailleur ? « Par esprit de contradiction ! ». Ado, je plongeais pour mon plaisir à Villefranche. Les anciens me mettaient en garde : à partir de 40 mètres tu risques de devenir fou affirmaient-ils. J’ai voulu vérifier… C’est comme ça que j’ai commencé les immersions profondes. Mais le déclic s’est fait un peu plus tard en écoutant un ami qui m’a conseillé de joindre l'utile à l'agréable et de me faire corailleur ». Après avoir bourlingué un peu partout en Méditerranée, Yvan décide de rentrer au port de Nice, son port. Depuis la Direction Départementale des Territoires et de la Mer lui a donné une
Depuis 10 ans maintenant, son bateau, le Stef, est amarré au port de Nice. Comme dans toutes les activités extrêmes, l'erreur est mortelle. « Mais j’ai la chance de sortir avec mon fils Tony. Il reste à bord et veille au grain ». Prudent, il a équipé son bateau d'un caisson hyperbare. « A - 70 mètres la décompression dure environ 2 heures. Mais à - 90 mètres, selon la durée de plongée, elle peut aller jusqu'à 8 heures ! C'est pour cela que je ne plonge pas plus d'un quart d'heure. Et encore, je ne fais ça que 8 mois. L’été, j’initie les vacanciers au frisson du parachute ascensionnel sur la plage de Beaurivage ». La « récolte » entre 35 et 40 kilos par an suffit à son bonheur et à celui de ses clients. « Souvent, ce sont les pêcheurs qui en remontant du corail dans leurs filets m’indiquent une nouvelle zone. Les anciens corailleurs ne descendaient pas en dessous de 80 mètres. Aujourd'hui, il faut aller un peu plus profond pour rencontrer le précieux récif. - 90 mètres au moins. Mais là tout est vierge ». C'est pourquoi, en plus du corail, Yvan ramène à la surface ses plus beaux souvenirs. Comme ce jour où pour dépanner un ami pêcheur, il découvrit au fond d'une crevasse un magnifique « champ » de corail. Mais attention, ces coins sont jalousement gardés plus encore que les coins à champignons. ■
La chronique de Claude Coran et Sylvain Peglion
Commandant Martial Leleyter : un officier en avance sur son temps (par Claude Coran) Au port de Nice, « la plaisance et le commerce peuvent cohabiter. Il suffit pour cela d’un peu d’imagination et de beaucoup de bonne volonté ». Cette phrase prémonitoire a été prononcée voilà plus d’un demi-siècle par Martial Leleyter, Commandant du port de Nice de 1966 à 1984. ui était cet homme ? Né en Lorraine à la fin de la Grande Guerre, il s’engage à 15 ans dans la Marine Nationale où il fera carrière, prenant part à la guerre d’Espagne puis à la Seconde Guerre Mondiale. Affecté sur différents bâtiments militaires basés dans le port de Casablanca, il y fondera une famille. Au début des années cinquante, il quitte l’active pour prendre le commandement de remorqueurs de haute mer le long des côtes africaines avant d’être nommé commandement du port de Casablanca. Il sera rappelé en France en 1966 au titre de commandant du port de Nice qui sera sa dernière mutation jusqu’à sa mise à la retraite en 1984. Ce marin aguerri, plusieurs fois décoré, était aussi très impliqué dans la vie de la cité. Membre d’association (anciens marins et combattants), il fit partie du conseil d’administration de la SNSM. Mais, audelà des titres et du parcours remarquable, ce qui frappe surtout c’est la modernité de sa pensée, européenne avant l’heure et visionnaire, dont il a su donner la pleine mesure aux commandes du port de Nice.
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Visionnaire Martial Leleyter y débarque à une époque où comme il l’écrit, « ni commercial, ni plaisancier, le port devient un vaste entrepôt mélancolique se donnant
Sur le vif Les bateaux de croisière, le Club Med II et le Ponant sont des habitués du port de Nice. Durant tout l’été, ils vont multiplier les escales pour le plus grand bonheur de leurs clients. Rencontre avec des croisiéristes et des professionnels amoureux du port et de son quartier.
un aspect vaguement commercial qui peut satisfaire les uns mais qui ne peut suffire à ceux qui veulent faire l’Europe de demain ». Or le port « débouché naturel de l’Europe sur la Méditerranée par les voies rapides existantes qui relient Nice à Turin et les zones industrielles de l’Italie et de l’Allemagne », a une véritable carte à jouer. Mais, contrairement à ses grands voisins méditerranéens, comme Marseille, Nice « en raison de sa situation » ne pourra séparer ses activités et devra faire cohabiter ensemble le commerce, la pêche et la plaisance. Pour y parvenir, les activités doivent être repensées « à l’échelle de demain ». Ainsi, tout en se faisant l’ardent défenseur du regain de l’activité commerce, il entrevoit déjà la nécessité de libérer les terre-pleins pour permettre le traitement du trafic avec la Corse en pleine expansion. Car, dit-il, « c’est le trafic automobile qui déterminera la fréquentation des paquebots pour la Corse ». De même, évoquant l’importance du yachting à une époque « où le port chercherait vainement le long des quais les yachts de plaisance que l’on remarque souvent très nombreux dans d’autres ports de la Côte d’Azur », il demande au port de s’engager dans cette voie en pointant du doigt « l’absence de téléphone public, de sacs à ordures, etc. » préjudiciable à l’attractivité du port. On pourrait multiplier les exemples… C’est tout le port actuel qui se dessine déjà dans ses comptes rendus. ■
Ecoutilles
Open Day : un succès grandissant e n’était encore jamais arrivé. Voir autant de yachts amarrés quai Infernet était une première. Pas moins de 34 entre 20 et 72 mètres étaient exposés à la vente ou pour le charter entre les quais Commerce et Infernet. L’initiative Open Day lancée l’année dernière par ECPY (European Committee for Professional Yachting) prend de l’ampleur et attire de plus en plus de monde. Fin mai, une centaine de brokers et de professionnels du yachting a répondu présent, sans compter une dizaine de stands professionnels au quai Commerce. A raison de trois sessions par an, la manifestation est devenue le rendez-vous yachting du port de Nice. ■
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Ivans, permanence à quai / réceptionniste à bord sur le Club Med 2. « C’est toujours un grand plaisir de venir ici. Je profite de l’escale pour aller faire du shopping dans les nombreuses boutiques du quartier »
Barbara et Bill, américains (Floride), croisiéristes sur le Ponant. « C’est notre deuxième croisière dans la région et sans doute pas la dernière. Nous adorons l’atmosphère de Nice, c’est tout l’esprit de la French Riviera que nous retrouvons ici… »
Alex élève officier sur le Ponant. « Je vais en profiter pour flâner dans les rues du quartier, monter jusqu’au Château et visiter la vieille ville toute proche »
Il vogue a Lettre du Port a déjà évoqué l’histoire d’Alain Delache, cet ingénieur qui a mis au point un moteur électrique pour les pointus et embarcations similaires dans ses ateliers de Stalingrad (Lettre du Port n°18). Depuis les choses ont bien avancé. Homologué par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (ex Affaires Maritimes), son pointu équipé du moteur électrique a été jugé « navigable » avant même sa mise à l’eau. Un avis parfaitement justifié au vu des essais concluants menés dans le port. Prochaine étape : pourquoi pas équiper le Passagin de la saison prochaine ? En attendant, peut être, une aventure industrielle… Rappelons que ce moteur silencieux et propre ne demande pas d’entretien, ou très peu, coûte moins cher qu’un moteur traditionnel et consomme 1€ pour un plein ! ■
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Audrey, hôtesse/réceptionniste et Yohann maître d’hôtel sur le Ponant. « Une superbe escale pour aller retrouver nos amis saisonniers et goûter aux joies du farniente »
Mustapha marocain - croisiériste sur le Club Med 2. « Nice est un joyau de la Méditerranée. J’ai été touché par ses couleurs, son ambiance et sa richesse architecturale ».
Judy, américaine (Californie), croisiériste sur le Ponant. « Nice est une escale superbe. Le beau temps est toujours au rendez-vous. Idéal pour savourer en terrasse la richesse de la gastronomie locale avant le shopping pour se faire plaisir ».
Autonomie : 25 h à 6 km/h soit 3.24 Nœuds - 14 h à 8 km/h soit 4.32 Nœuds
Le Port de Nice est la propriété du Conseil Général des Alpes-Maritimes, à ce titre autorité portuaire. Il est exploité par la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur qui en est le concessionnaire. La Lettre du Port : CCI Nice Côte d’Azur, 20 bd Carabacel - CS11259 - 06005 Cedex 1 • Directeur de la publication : Bernard Kleynhoff • Rédaction et conception : Azur Communication • Crédit photos : Azur Communication, R. Palomba, CCI Nice Côte d’Azur • Contact : lettreduport@cote-azur.cci.fr • www.riviera-ports.com • ISSN 2259–0803 • Imprimeur : Zimmerman • Imprimé sur papier recyclé blanchi sans chlore (PEFC)