Moniteur du développement durable n° 16/2012

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Le Moniteur du Développement Durable Trimestriel │ n°16│ été 12

Leuven: découvertes durables au menu Viv(r)e le changement !


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SOMMAIRE

Leuven: découvertes durables au menu Viv(r)e le changement !

Cette publication est le fruit d’une collaboration entre la Région de Bruxelles-Capitale et l’Association de la Ville et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale. Elle est téléchargeable sur le site www.avcb.be N° 2012/16 — Eté 2012 Rédaction : Philippe Delvaux, Philippe Mertens, Virginie Randaxhe. Mise en page : Philippe Mertens Traduction : Liesbeth Vankelecom Relecture: Philippe Delvaux, Virginie Randaxhe Coordination : Philippe Mertens Editeur responsable : Marc Thoulen Adresse: rue d’Arlon 53/4 — 1040 Bruxelles

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Leuven: découvertes durables au menu

Le 22 mars dernier, l’Association a convié, à Leuven, les coordinateurs Agenda 21 locaux à une journée découverte afin de prendre le pouls de ce qui est réalisé chez nos voisins du Nord du pays. Au programme, visites d’initiatives innovantes en matière de développement durable.


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ne fois n’est pas coutume, les participants ont effectué les diverses visites à travers la ville en vélo. A notre arrivée, location de vélos à la gare et découverte de l’immense parking vélo de la gare de Leuven: pratique, bien organisé, écologique et hélas sans équivalent à Bruxelles.

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actions mises en place dans le cadre de la phase dédiée à la participation et la consultation citoyennes.

Le Réseau Louvain Durable (Netwerk Duurzaam Leuven1)

Depuis 1998, la ville de Louvain a entrepris d’implémenter un Agenda 21 Tous en selle: traversée de la local au moyen de différents projets concrets. Le but de ce ville pour rejoindre l’admiprocessus est de construire nistration située dans un une ville habitable pour tous charmant cloitre au bord sans pour autant délaisser les d’un petit canal. Nous y préoccupations environnesommes accueillis par Geert mentales. Au cours des difféVanhorebeek, conseiller durabilité au service environ- rentes phases tant en interne qu’avec les citoyens, la Ville nement . La matinée est consacrée à la de Louvain a réuni de plus en plus de partenaires autour de découverte de l’Agenda 21 la table (associations, experts local de la Ville et à des

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universitaires, institutions et entreprises). Cette collaboration aura permis la création d’une plateforme solide favorisant le réseautage.

Louvain Zéro Emission (Leuven Klimaatneutraal2) Dans le cadre de cet Agenda 21 local, la Ville de Louvain a signé la Convention des Maires3 de l’UE. Cette alliance exige de la part des villes signataires de réduire de 20 % leurs émissions de CO2 d’ici l’horizon 2020. Louvain a, pour sa part, développé une vision encore plus large qui la mènera à un taux nul


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d’émissions de CO2 vers 2030. Pour ce faire, de nombreuses réflexions ont été entreprises en compagnie d’experts (KUL) mais également du Réseau Louvain Durable. Différentes thématiques ont été abordées (énergie, bâtiments et environnement bâti, mobilité, agriculture, conservation de la nature, consommation, transition, participation, etc.) de manière à envisager des stratégies de transition. De cette collaboration sont nés différents rapports qui ont été publiés au fur et à mesure de la consultation. 1

Info: www.duurzaamleuven.be

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Info: www.leuven.be/klimaatneutraal

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Louvain AprèsDemain (Leuven overmorgen4) Cette campagne en collaboration avec les services communaux a permis aux habitants de Louvain de participer à la réflexion sur l’avenir durable de la ville. Trois thèmes principaux étaient envisagés : mobilité, logement et approvisionnement en nourriture. Par le biais de divers moyens (théâtre, impro, sketchs, dessins, caricatures, conversations de salon, concertation d’élèves, etc.), les habitants ont pu exprimer leur vision

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de Louvain pour le futur. Cette consultation des citoyens a donné une multitude de résultats qui ont été dépouillés et permettent d’entrevoir pour après-demain une ville de Leuven innovante.

Louvain après-midi Retour sur la petite reine et direction Valkerijgang où nous sommes attendus au restaurant social De Drukkerij pour le déjeuner. L’après-midi est consacrée à l’alimentation durable : visite d’une épicerie

Convention des Maires est un mouvement européen associant les autorités locales et régionales dans un engagement volontaire pour l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’augmentation de l’usage des sources d’énergie renouvelable sur leurs territoires. Info: www.conventiondesmaires.eu 4 Info: www.leuven.be/leven/leuven-overmorgen/


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sociale et exposé dédié aux équipes alimentation (voedselteam) qui fournissent des conseils avisés aux personnes dans le besoin.

L’épicerie sociale L’asbl « Apprendre et entreprendre » a mis en place une épicerie sociale où les personnes défavorisées peuvent se fournir en fruits et légumes biologiques. Ce projet offre une alternative de qualité à ses clients et est construit sur le modèle coopératif. L’épicerie sociale favorise, par ailleurs, la rencontre où les personnes dans le besoin sont accueillies et écoutées en tant que partenaires à part entière. Un projet de jardin éducatif est également mis en place pour les participants.

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Voedselteams

bouger nos gambettes.

Il s’agit d’un projet collaboratif qui vise à promouvoir une agriculture durable à petite échelle ainsi que le développement d’une économie régionale. Ces équipes se composent de personnes habitant un même quartier qui achètent en commun leurs aliments directement chez les agriculteurs locaux. Convaincus par la nécessité d’acheter durable et équitable, ces voedselteams tentent également de conscientiser d’autres publics moins enclins à se tourner vers ces alternatives. Pour clôturer la journée, courte traversée de Leuven pour découvrir une ferme d’un nouveau genre à Heverlee. Pavés et route de campagne sont au programme pour nous mettre en appétit et faire

Het Open Veld Située dans la périphérie de Leuven, à Heverlee, Het Open Veld est une ferme horticole à l’initiative d’un jeune entrepreneur, Tom Troonbeeckx. Créée en 2007, la particularité de cette ferme réside dans le fait que les consommateurs et l’agriculteur travaillent à l’unisson. En contrepartie d’une cotisation annuelle, les consommateurs (membres) récoltent eux-mêmes les fruits et légumes de saison suivant leurs besoins immédiats. Het Open Veld s’étend à présent sur un hectare et demi et réunit 350 membres.


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Ce concept, tout droit importé d’Amérique du Nord et du Japon, est une alternative positive à une méthode de production et d’exploitation consommatrice à la fois d’énergie et d’espace. Tom Troonbeeckx nous explique que ce type d’initiative permet à de nombreux jeunes qui, comme lui, ne sont pas issus du milieu agricole de se lancer dans l’aventure tout en limitant les risques. Les responsabilités sont en effet partagées entre l’entrepreneur et les membres grâce aux cotisations de ces derniers. Toutefois le projet se défend d’être coopératif bien que les participants possèdent un droit de regard sur la comptabilité et les investissements.

Environnementalement respectueux Sur le plan environnemental, l’impact écologique de ce type d’exploitation agricole est moins élevé que d’autres puisque la récolte est effectuée au fur et à mesure par les consommateurs en fonction de leurs besoins immédiats. La charte qu’ils signent lors de l’inscription stipule que les fruits et légumes cueillis doivent être consommés frais et donc, éviter toute conservation en congélateur. Par ailleurs, Tom Troonbeeckx a dès le départ fait le pari de l’agriculture biologique. Par cette démarche, il évite donc tout recours à des pesticides et favorise le cycle naturel des saisons. Son exploitation accueille

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également plusieurs ruches qui enrichissent chaque année les cultures. De plus, l’empreinte écologique est également réduite puisque ce système privilégie le circuit court de produits de saison en matière de distribution. Ce système évite également au producteur de devoir mettre en œuvre un processus de stockage de ses productions.

Economiquement rentable pour tous Economiquement, le concept d’agriculture supportée par la communauté donne lieu à un partage des risques entre l’agriculteur et les membres suite à leur cotisation annuelle. Cette contribution financière ne concerne pas un


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poids prédéterminé de produits mais soutient le budget de l’ensemble de l’exploitation. De cette manière, les adhérents reçoivent des produits en fonction des variations saisonnières et des aléas liés à la culture. Par ailleurs, le panel de clients ne nécessite pas d’être fortement développé comme pour un commerce habituel. C’est le réseautage et la fidélisation qui prévalent. La priorité est dès lors donnée à la communauté locale. Cette approche réduit donc les risques et coûts liés au marketing et à la commercialisation.

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En revanche, cela permettra au producteur de se consacrer à la qualité des soins du sol, des cultures, de l’accueil et réseautage des clients. Cette stabilité financière offre à l’agriculteur la possibilité de planifier de manière approfondie les investissements. Ce système de management permet dès lors de fournir un emploi pour un espace exploité de seulement un hectare et demi et deux emplois pour deux hectares et demi. L’agriculteur a également la chance via ce concept d’avoir un salaire fixe d’environ 2.000€ net qui est discuté chaque année par le comité de pilotage en

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fonction des bénéfices et futures dépenses. L’exploitation Het Open Veld se prévaut d’être entièrement autonome sur le plan économique, ne dépendant pas de subventions.

Socialement rassembleur Au fil des ans, le domaine est également devenu un lieu de rencontres entre habitants et voisins ce qui favorise les échanges sociaux. Beaucoup de familles sont clients de Het Open Veld. Ces dernières se montrent particulièrement enthousiastes à l’idée de consommer des produits bio ainsi


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que de découvrir la culture de la terre. Le domaine a fait des émules en l’espace de 5 ans. D’une seule ferme en 2007, on en dénombre une dizaine aujourd’hui en Flandre. L’intérêt pour ce type d’initiative ne cesse de croitre tant pour les jeunes entrepreneurs que pour les consommateurs. Chaque année, Tom Troonbeeckx accueille de jeunes adultes en stage durant la haute saison afin de les former au métier et de les y motiver. Quant aux clients, une liste d’attente est chaque année renouvelée.

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Un projet global en faveur du développement durable Cette initiative a été l’une des plus appréciées par les participants à cette journée. Les retours positifs concernant les visites et particulièrement Het Open Veld furent nombreux. Outre les trois piliers du développement durable qui sont remarquablement démontrés, la particularité de cette petite entreprise réside dans la volonté de Tom Troonbeeckx de maîtriser tout le processus. Bien qu’il envisage peut être d’agrandir le domaine, Tom estime que garder une exploitation à taille humaine qui ne nécessite pas

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de main d’œuvre supplémentaire lui permet de garder un contact privilégié avec ses clients tout en valorisant ses acquis. Gageons qu’il s’agit là d’une initiative potentiellement transposable au sein du territoire de la Région de Bruxelles-Capitale…

Virginie Randaxhe


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Viv(r)e le changement !

A l’heure où notre société est sans cesse confrontée à des changements de diverses natures, la gestion de ces derniers est devenue une question cruciale pour les organisations. Les résistances face aux changements sont telles que tout chargé de projet doit être solidement armé pour contourner ces réticences.


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e développement durable consiste en un défi tel qu’il implique de se tourner vers le changement. De plus, le développement durable comprend une bonne dose d’innovation puisqu’à ce jour il n’existe pas de solutions clés sur porte dans la pratique. Le challenge dans une gestion de projets de ce type consiste alors à obtenir l’adhésion des publics, tant internes qu’externes. Le développement durable, et par extension, la mise en œuvre d’un Agenda 21 local, n’échappent dès lors pas à ces résistances qui peuvent se révéler vigoureuses. En avril dernier, l’Association organisait un atelier sur ce thème, intitulé « Viv (r)e le changement ! ». Cet atelier était animé par Serge De Backer, consultant et fondateur de Cap Conseil, société privée de conseil et d’analyse en développement durable.

Un changement, plusieurs réactions possibles Face au changement, tout le monde n’adopte pas la même attitude. Par ailleurs, chacun se positionne différemment en fonction de son expérience passée. Cette position peut par ailleurs évoluer dans le temps et selon la problématique. Il est également important de garder à l’esprit que la perception d’un changement par un individu, collègue, supérieur hiérarchique ou citoyen, sera induite par sa place au sein

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de l’organisation. Pour illustrer les différentes prises de positions qu’un individu peut manifester face à un changement, Serge De Backer s’inspire de Mishra et Spreitzer et propose une analyse simple sans pour autant catégoriser et enfermer les personnes dans des cases. Selon qu’on soit actif ou passif face à un changement et que l’on adopte une attitude destructive ou constructive, quatre profil-types peuvent être dégagés : le cynique, le défenseur actif, la victime résignée et enfin le suiveur. Dans tout groupe, ces quatre profils seront présents à des degrés divers et parfois même combinés. Par définition, le défenseur actif représente, pour sa part, la personne avec laquelle il sera le plus aisé de travailler pour amener le changement voulu, car convaincu et motivé dès le départ. Le cynique, quant à lui, sera l’avocat du diable qui, grâce à son esprit critique, permettra au groupe de garder les pieds sur terre et d’évoquer les sujets qui fâchent. Il est donc toujours bon de donner la parole au cynique et de l’écouter. Cette personne verbalisera très souvent les malaises et crises au sein d’une organisation. Par contre, lorsque plusieurs cyniques se retrouvent dans un même groupe, cette forme de résistance risque de se propager à l’ensemble du groupe et contaminera à terme les discussions.

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Il vaudra donc mieux neutraliser le plus tôt possible cette dynamique négative. Dans ce cas, Serge De Backer préconise de repartir des valeurs et de la vision du changement. Il sera judicieux de revenir sur le « pourquoi » et le clarifier. Si cette étape n’est pas admise par tous, il faudra prendre le temps d’expliquer et de convaincre. Il ajoute que le meilleur moyen pour amener le changement est d’en parler et ne pas hésiter à expliquer les différents stades du changement. D’autre part, l’expérimentation d’un changement est un processus qui nous fait passer par toute une série de stades émotionnels. Selon que l’individu adopte un profil-type d’actif ou de passif, il expérimentera diverses émotions allant du refus à l’adhésion, du choc à la créativité. Pour Serge De Backer, un défenseur actif de par sa nature parcourra plus rapidement les différentes étapes ou partira d’un stade plus avancé qu’un cynique ou une victime résignée. Les résistances qui surviennent face à un changement dépendent en réalité du choc provoqué par l’annonce initiale. Pour limiter ce choc, il est primordial d’anticiper les résistances et d’exposer les réactions possibles à ce type d’annonce. Cela permettra aux participants de prendre conscience des résistances possibles qu’ils peuvent manifester.


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L’action de verbaliser les réactions et profil-types potentiels face au changement favorisera la compréhension et l’écoute de tous. Dès lors, chacun se sentira écouté et reconnu dans ce qu’il éprouve. Il sera alors plus facile de se créer des alliés.

Conseils à la gestion du changement La mise en œuvre du changement repose surtout et avant tout sur les hommes et les femmes qui composent le tissu de l’organisation. La gestion d’un changement implique un apprentissage. Il faut apprendre une autre manière de se comporter dans un environnement dif-

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férent que d’ordinaire, intégrer une nouvelle manière de voir les choses. Etre un bon leader du changement requiert de nombreuses compétences, tant sur le plan humain que sur le plan technique. Il est donc nécessaire que le gestionnaire du changement, chargé du projet, garde à l’esprit plusieurs notions de base. Un changement est souvent source de tension. La première chose à faire est d’admettre cette tension, de la prendre en compte et ne pas s’imaginer qu’un projet sera forcément accepté par tous. Il faudra prendre le temps de construire conjointement le

Les quatre profils types face au changement.

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projet et ne pas brûler les étapes. Ce qui sera imposé de force provoquera inéluctablement des blocages et résistances. On l’a vu précédemment, chacun réagit différemment au changement. Serge De Backer illustre cette situation par une formule : réussite = qualité x acceptabilité. Autrement dit, la réussite d’un projet ne dépend pas uniquement de la qualité intrinsèque de la solution proposée, mais aussi du degré d’adhésion qu’elle suscite.


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Le meilleur moyen d’obtenir l’adhésion est de dialoguer avec toutes les parties concernées et d’associer un maximum de gens à la réflexion. En revanche, penser que l’adhésion unanime est possible relève presque du mythe. Il y aura toujours dans une organisation ou un groupe d’individus, d’irréductibles contestataires et opposants par principe. Un bon projet puise sa légitimité autant dans l’input que dans l’output. En d’autres termes, comme le souligne Serge De Backer, « il est important de favoriser la concertation avec tous mais il faudra obligatoirement à un moment aboutir à

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un résultat concret et palpable afin d’éviter tout enlisement et lassitude vis-à-vis du projet. Il s’agit là de créer un rapport de forces favorables au projet, de déplacer le centre de gravité au sein des équipes. Une fois que la balance penche en faveur du changement, il faut avancer dans la mise en œuvre du projet sans perdre de temps à essayer de convaincre les derniers résistants. » Tout chargé de projet induisant un changement se doit également de faire preuve d’implication personnelle. « La gestion du changement est une des seules

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compétences de gestion où on ne peut pas faire abstraction de ses propres émotions » souligne Serge De Backer. L’empathie est une qualité essentielle pour tout chargé de projet. Cette aptitude doit être comprise au sens large et ne pas la ramener à une simple capacité d’écoute. Il est essentiel de pouvoir se mettre à la place de ceux qui vont vivre au quotidien ces changements. Pour comprendre le mécanisme d’adhésion à tout projet, il est essentiel que le chargé de projet se sente concerné s’il n’est pas impliqué.


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« Stratégie RSE : comment obtenir l’adhésion de tous ? 8 conseils pour une mobilisation générale En 2010, Serge De Backer collaborait avec Business and Society Belgium pour des sessions et rencontres concernant l’adhésion des publics en matière de RSE. De ces réflexions est née une publication reprenant les enseignements qui ont été mis en lumière à ces diverses occasions. Dans une première partie, Serge De Backer développe, à partir de son expertise, huit conseils pratiques pour gérer le changement. Une seconde partie envisage, quant à elle, six types d’approches pour obtenir l’adhésion de tous. Huit conseils pour gérer le changement : Conseil 1 : Il faut prendre le temps de construire le projet ensemble Conseil 2 : Il vaut toujours la peine d’écouter les cyniques Conseil 3 : S’assurer que le ‘pourquoi’ est clair et admis par tous Conseil 4 : Laisser chacun se positionner et exprimer ses émotions face au changement Conseil 5 : On ne peut pas gérer un processus de changement sans se sentir concerné Conseil 6 : Trouver un bon équilibre entre l’input et l’output Conseil 7 : Veiller à donner un cadre et un feed-back clairs Conseil 8 : Une formation permanente pour devenir une organisation apprenante Six types d’approches pour obtenir l’adhésion de tous : •

Information

Sensibilisation

Compréhension

Mise en œuvre passive

Adhésion

Mise en œuvre active

Plus d’info La publication est consultable en ligne sur le site de Business and Society Belgium via ce lien : http://www.businessandsociety.be/fr/ Documents/Publications-thematiques


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L’implémentation d’un projet visant le changement se déroule régulièrement sur le long terme. Dans ce cas, un feedback régulier ne peut être évité sous peine de lassitude et de délitement de l’adhésion de la part des publics cibles. Il sera également nécessaire d’instaurer un cadre clair et non négociable : toute idée est la bienvenue, mais toute idée ne sera pas nécessairement retenue. Les participants ont le droit de savoir ce qu’on a fait de leur suggestion, laquelle a été retenue ou non, quand, pourquoi et comment sa mise en œuvre sera entreprise. Enfin, outre le réflexe de rappeler les différentes attitudes face à un changement en vue de favoriser l’acceptation et l’adhésion, il est important de préparer ses publics cibles à faire face au changement de la manière la plus proactive possible. Pour cela, les grandes campagnes de communication sont utiles mais rien ne vaut l’expérience directe d’un collègue, les échanges informels et le partage d’expériences. Le processus de contamination et l’apprentissage mutuel par les pairs favorisent le changement. Pour cela, il faudra prévoir des espaces pour permettre ces échanges où l’esprit d’ouverture par rapport au changement sera favorisé. Tous les coordinateurs Agenda 21 le diront, le défi du développement durable relève du changement ou de la transition voire même de la rupture.

Rupture en termes de système et changement au niveau des comportements et habitudes. Le développement durable est en soi un concept qui conduit à tout reconsidérer : valeurs, styles de vie, habitudes, modes de production et de consommation, mobilité, gouvernance, institutions, relations humaines, etc. Autour de ces changements profonds au sein de nos sociétés contemporaines gravitent des notions d’incertitude, de transition ou encore d’ajustement face aux diverses crises qu’elles connaissent depuis plus de 50 ans. Face aux injonctions de changement, les individus réagissent différemment : tantôt adversaires, tantôt adeptes.

Il est dès lors indispensable que les chargés de projets et gestionnaires du changement aient à leur disposition tous les outils utiles pour éviter les écueils ainsi que comprendre les mécanismes qui sous-tendent les résistances au changement. C’est dans cette optique que l’atelier « Viv(r)e le changement » a été mené en tentant de fournir des pistes de réponses pour mener au mieux les projets de changement en matière de développement durable.

Virginie Randaxhe


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C’est électronique… c’est écologique ! Par soucis de cohérence et d’engagement en faveur d’un développement plus durable mais aussi afin d’éviter des gaspillages inutiles de papier, nous souhaitons diffuser le Moniteur du Développement Durable prioritairement par courriel. Inscrivez-vous ! Vous n’avez pas reçu personnellement le Moniteur du Développement Durable ? Vous souhaitez être tenu au courant de la parution des prochains numéros ? Pas de problème ! Abonnez-vous sur le site internet de l’Association. Pour remplir le formulaire : www.avcb.be>publications>moniteur du développement durable. Téléchargez-le ! Vous pouvez également télécharger gratuitement le moniteur à l’adresse suivante : www.avcb.be>publications>moniteur du développement durable. Pas d’adresse électronique ? Vous n’avez pas accès à internet et vous souhaitez quand même recevoir le Moniteur du Développement Durable. Téléphonez-nous, ensemble nous trouverons une solution. Contact: Forum pour un Développement Durable Association de la Ville et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale. Rue d'Arlon 53 Boîte 4 à 1040 Bruxelles Tél: 02/238.51.62 Fax: 02/280.60.90 Courriel : philippe.mertens@avcb-vsgb.be

Eté 2012

Forum des communes — Fête de l’environnement juin 2012


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