Griffonnier124 30novembre2017

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124 - Jeudi 30 novembre 2017

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Dossier spĂŠcial : Consommation pages 5 Ă 12


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UQAC

Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier

Un accès libre aux transports dre la vie incroyablement plus facile. Pour ceux qui ont une voiture, nous on Le projet Accès libre propose de le voir comme est l’une des mesures un certain changement engagées pour améliorer dans les habitudes de vie; l’accessibilité et l’effica- le prendre quand il y a une cité du transport en com- tempête de neige, quand la mun au Saguenay. Initié voiture est brisée. Si on calpar la Société de transport cule le prix d'un taxi, on rendu Saguenay (STS), qui a tre vite dans nos frais avec entamé une modernisa- quarante dollars. » tion en profondeur de ses services, le projet a interAccès libre et l’UQAC pellé MAGE-UQAC. Accès libre pourrait bien chanMAGE-UQAC s'implique ger profondément la per- depuis un an dans le déveception et les habitudes loppement d'Accès libre. Le d’utilisation du transport projet répond à plusieurs en commun au Saguenay. positions de l'association, notamment en ce qui a trait Favoriser l'accessibilité aux saines habitudes de vie aux transports et à l'environnement. Stéphane Boivin Journaliste

L'accessibilité évoque immédiatement la question des tarifs. C'est en tout cas l'un des faits saillants du projet dont Accès libre est le nom de travail. Dans sa forme actuelle, le projet reposerait sur un prélèvement d'une quarantaine de dollars par session sur la facture d'inscription à l'UQAC.

Le printemps dernier, un sondage effectué par l'association auprès de ses membres avait révélé que 67,35% des sondés trouvaient acceptable de débourser une quarantaine de dollars par session pour un accès illimité aux transports en commun. Par ailleurs, 72,14% des répondants affirmaient que dans de telles mesures, En échange de ce mon- ils utiliseraient les transports tant, l'ensemble de la com- en commun fréquemment munauté étudiante aurait un ou à l'occasion. accès universel à des transports en commun améliorés, Un projet global à des vélos en libre-service ainsi qu'à la location de voiMais il ne suffit pas de tures électriques. baisser les tarifs pour améliorer les services. La Société Le montant avancé est de transport du Saguenay des plus avantageux si on le (STS) a entrepris de modercompare aux tarifs actuels : niser ses services et de un laissez-passer mensuel de les adapter à la clientèle tarif étudiant coûte actuelle- actuelle. ment cinquante-cinq dollars. Cette révision passe Vice-président aux affai- aussi par l’implantation de res institutionnelles à MAGE- nouveaux pôles dans le UQAC, Simon Trépanier ne réseau. Le projet s’organise croit pas que ce mode de autour des grands génératarification universelle pous- teurs d’emplois et de déplasera la communauté à aban- cements : institutions de donner la voiture. Mais il fait santé ou scolaires, centres valoir que le montant de commerciaux, lieux de rasquarante dollars serait vite semblement populaires. profitable, même pour les conducteurs et conductriAccès libre implique ces : donc une refonte des trajets de la STS, qui doivent gagner « Pour ceux dont c'est en efficacité. Des lignes plus critique de prendre le trans- directes, une fréquence port en commun, ça va ren- améliorée, le tout davan-

tage orienté sur les besoins réels, devraient apparaître progressivement. On pourrait voir ces changements s’entamer dès le printemps prochain.

ment de quarante dollars. Cette procédure, qui sera soumise à adoption en décembre, déclencherait un référendum prévu pour février 2018.

Le terminal temporaire, installé cet automne dans le stationnement du Pavillon principal de l’UQAC, est un premier jalon en ce sens. À terme, on devrait voir apparaître sur le campus, d’ici 2019, une Station UQAC. Celle-ci deviendrait un point névralgique de la réorganisation du réseau. Les plans de cette station devraient être rendus publics au printemps.

Parallèlement, la STS effectuera une étude d'impact d'une voie réservée sur le boulevard Talbot au printemps prochain et proposera de nouveaux trajets linéaires en avril. L’enjeu du transport

Le transport collectif est l’objet de beaucoup d’attention par les temps qui courent, notamment au Étapes de la réalisapalier municipal. Cet enjeu tion du projet s’est imposé dans plusieurs campagnes électorales Lors du Conseil central municipales dans les derdu 16 novembre, MAGE- niers mois. C’est la première UQAC a déposé un avis de fois que l’on voit ce sujet motion plaçant le cadre prendre autant de place, d'une consultation référen- que ce soit dans les grands daire à propos du prélève- centres ou en région.

Les transports collectif et actif influent sur nombre d’enjeux cruciaux pour le développement urbain: l’urbanisme, les saines habitudes de vie et l’environnement en sont les dimensions les plus évidentes. Rendre le transport collectif plus avantageux que « l’auto solo » est sans doute le plus important défi que devront relever les partenaires du projet Accès libre. Pour Simon Trépanier, le projet est l'occasion pour la communauté universitaire de faire preuve de leadership au cœur d'enjeux importants : « On emboîte le pas pour montrer aux autres entreprises et aux autres établissements d'enseignement que l'UQAC est un leader, qu'on croit en ce projet-là. »


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Chronique littéraire

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Notre combat Marc-Antoine Gilbert Chroniqueur

Mon père a été un admirateur enthousiaste d’Antoine de SaintExupéry. On connaît cet écrivain en grande partie grâce au Petit Prince, une œuvre au rayonnement international immense et passée au rang de « classique » depuis longtemps, mais ce sont surtout Vol de nuit et Terre des hommes qui ont passionné mon père. Il y voyait un auteur empreint d’humanisme, c’était son écrivain, son maître à penser. De mon côté, j’ai lu Vol de nuit sans toutefois y trouver grandchose. Largement inspiré par son vécu en tant que pilote d’avion, ce roman de « Saint-Ex », comme on l’appelait bien familièrement chez nous, ne m’a pas laissé une forte impression, je peine d’ailleurs à déterrer les souvenirs de cette lecture déjà lointaine. Bien qu’il soit peutêtre un peu tôt pour le dire, je crois que j’ai quand même trouvé mon écrivain, celui avec qui je partage une connivence certaine. Il s’agit de Karl Ove Knausgaard (ou Knausgård), un Norvégien qui s’est engagé dans une ambitieuse entreprise autobiographique prenant la forme de six tomes consistants rassemblés sous un titre polémique : Min kamp , en français Mon combat, ce qui évoque le Mein Kampf d’Adolf Hitler. Quatre des six tomes sont traduits en français. J’ai lu les deux premiers, le troisième est sur ma table, je me le garde pour le congé des Fêtes. J’aime l’idée de ce livre qui m’attend. Il ne trahira pas ma confiance, je sais que je pourrai compter sur lui au moment opportun.

Je comparerai volontiers la lecture de Knausgaard à la rencontre d’un vieil ami que je n’ai pas vu depuis longtemps. Lui et moi sommes pourtant différents : il est un Norvégien âgé maintenant de 48 ans qui a donc des référents culturels qui diverges forcément des miens et qui a, il faut bien le dire, une sacrée gueule d’acteur ; pour ma part, je suis un Québécois de 25 ans qui a écouté assez de musique métal dans sa vie pour faire peur aux enfants et qui parle trop peu pour son propre bien. Les ramifications de mon arbre généalogique montreraient cependant que j’ai bel et bien des origines norvégiennes. Avec mes cheveux blonds et mes yeux bleus, il me semble en effet que je me fondrais plutôt bien en ces terres nordiques. Bref, il y a quelque chose chez cet auteur qui transcende les générations. Knausgaard a déjà mentionné qu’écrire sa vie, et effectuer ainsi un travail rétrospectif (et introspectif ), l’amène à adopter une perspective bien particulière. Il cherche à se regarder avec une sorte d’objectivité qui l’empêcherait de quémander la sympathie du lecteur en justifiant de diverses manières ses actions. Cela le conduit à souvent se présenter sous un jour peu flatteur : sa relation avec sa femme n’est pas toujours très glorieuse et il expose avec beaucoup de liberté (ou de complaisance diraient certains) ses pensées inavouables. Les événements racontés dans son autobiographie ne sont pas organisés selon un ordre chronologique strict, et c’est justement ce qui rend la lecture agréable. Le récit bifurque et prend des détours, certains épisodes atteignant soudain une ampleur insoupçon-

née. Knausgaard fait des allers-retours fréquents entre les différentes époques de sa vie. On prend plaisir à voir son jeu avec la temporalité. Il s’agit en fait d’un parcours guidé par sa propre mémoire et où l’on voit, de

façon fragmentée, comme peut l’être la mémoire d’ailleurs, l’évolution de son identité. Je ne crois pas que ce soit un grand styliste. C’est la « macrostructure » du texte qui est intéressante, le parcours dans son ensemble qui est captivant, et non l’invention que recèle son style. Son écriture se fait à l’occasion plus proche de l’essai. Knausgaard développe des réflexions sur la mort — plus précisément sur les morts, sur notre rapport aux corps morts —, sur la littérature, sans surprise, et aussi sur l’art de façon plus générale.

Même si ce ne sont pas les moments les plus passionnants, j’ai beaucoup de considérations pour ces digressions. Je ne suis pas toujours d’accord avec ce qu’il avance. L’intérêt est justement là : je le discute, je propose

raire rend accessibles. Je peux m’écrier, perplexe : « Mais… c’est moi! » Rien de très rassurant pour les gens qui m’entourent. Je reviens à ce que j’ai déjà mentionné : j’ai le sentiment qu’il y a là un ami qui me comprend et qui exprime ce que je n’oserais pas dire ou qui formule enfin quelque chose d’indicible de la bonne façon.

Même si c’est un récit tourné vers le passé, l’auteur développe une sorte d’écriture du présent attentive à l’extrême, constamment en train de décrire les gestes et les petits détails qui se présentent à lui. On sent un souci d’exhaustivité, une envie de tout dire. Cette posture amène Knausgaard à révéler des choses qu’une famille préfèrerait sans doute garder privées. L’alcoolisme dépravant de sa grand-mère et de son père en est un bon exemple. Il s’est mis à dos une bonne partie de ses proches à cause de sa prose impudique. Intéressant d’imaginer que cet écrivain rejoint si intimement des centaines de Photo : http://bit.ly/2iGPhuw lecteurs et de lectrices et que, dans le même élan, autre chose. Je participe il creuse une fracture si toutefois à un dialogue à grande avec les gens tout sens unique. L’auteur ne près de lui. peut pas me répondre, je J’en viens à me demansuis limité à être en réaction à ses propos. Cela ne der ce que mon père réduit en rien le plaisir penserait de Karl Ove de lecture. L’impression Knausgaard. Je ne le d’être son interlocuteur saurai jamais. Je me demande aussi ce qui se privilégié demeure. passerait si je le renconMe plonger dans cette trais en personne. Il est autobiographie est une peut-être le seul écrivain expérience hautement contemporain qui m’imégoïste. Je reconnais chez pressionnerait au plus Knausgaard certains de profond de mon être. mes propres traits de Je voudrais prendre une caractère, notamment en ce qui concerne sa bière avec lui. Le premier manière d’interagir avec tome de Mon combat s’inles gens, ses pensées qui titule La mort d’un père. le tiraillent et ses non- J’aimerais lui raconter la dits que l’écriture litté- mort du mien.


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Linguistique

remercie ses partenaires

Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier

Un doublage québécois, pour quoi faire? Jessica Normandin Journaliste

« Ce doublage est vraiment mauvais! Je préfère la version originale! », crient plusieurs cinéphiles et adeptes de séries télévisées. Qu’il s’agisse d’un livre, d’un film ou d’une série, traduire une œuvre peut se révéler un travail plutôt laborieux. Dans tous les cas, il y a beaucoup d’aspects à prendre en considération : le public que l’on vise, son bagage culturel par rapport à celui de l’œuvre d’origine, le mouvement des lèvres, etc. Il s’agit d’un exercice d’adaptation rigoureux où le traducteur doit rendre l’œuvre accessible à toute une culture. Au Québec, le milieu du doublage est assailli par une même question depuis longtemps : pourquoi faire une traduction québécoise alors qu’il en existe déjà une en France? Ce combat que mènent les doubleurs québécois depuis maintes années déjà est bien loin d’être terminé. Saguenay– Lac-Saint-Jean

Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).

ce dernier comme une gnent que le doublage annexe de celui qui sera les énerve ou qu'il ne les fait en France. représente pas suffisamment. En vérité, une traduction québécoise devrait Pourtant, en France, apporter à la population les spectateurs ne semdu Québec des référents blent pas aussi pointus sur culturels qui lui sont la question. Ou du moins, propres. Elle doit impré- les traducteurs ne s’en gner l’œuvre d’origine de préoccupent pas autant. sa culture. À commen- Lorsqu’une production, cer par la langue. Or, les dans sa langue originale, doubleurs québécois utilisera un vocabulaire du prennent très rarement registre familier, les Franle risque d’insérer des çais useront également québécismes dans les d’un registre similaire, ce productions qu’ils adap- qu'au Québec on est plus tent. Sur le site web offi- réticents à faire. Mais n’estciel du doublage au ce pas là une trahison Québec, on mentionne : envers l’œuvre originale? « Au Québec, nous utili- Il est vrai qu’il peut semsons un français correct, bler étrange que les perapparenté au français sonnages d’une producinternational, qui per- tion américaine parlent met au spectateur de se le langage utilisé dans les concentrer uniquement rues de notre province. sur le film en oubliant Pourtant, écouter un film sa traduction. » Toujours avec un langage familier selon eux, dès que le fran- propre à la France n’est çais québécois est trop pas forcément mieux. On utilisé, les gens se plai- ne comprend pas toujours

Le plus difficile pour les doubleurs du Québec, c’est de justifier que leur travail vaut la peine d’exister. En effet, en quoi une version québécoise et une version française peuventelles se complémenter? Voilà une question à laquelle il n’est pas aisé de répondre. Dans ce milieu, il est extrêmement difficile pour le Québec d’acquérir le droit de faire un doublage, puisque l’on perçoit

les expressions utilisées, ce qui a pour conséquence de nous larguer, en tant que spectateur québécois, à travers cette culture qui n’est pas la nôtre. Pourquoi les Québécois sont-ils gênés d’entendre leur dialecte dans un doublage? Serait-ce dû à un complexe linguistique? Certains Québécois croient, à torts, que leur français n’est pas aussi sophistiqué que celui parlé en Europe. Évidemment, l’idée de transparence n’est pas mauvaise en soi. Il est difficile d’apprécier une œuvre lorsqu’on ne se concentre que sur un doublage qui nous semble manqué. D’autant plus que l’œuvre devient ainsi accessible à un public francophone plus large. Seulement, si le Québec favorise l’emploi d’un français dit international, en quoi pourra-t-il se distinguer du doublage français?

Photo : pexels.com

Nous joindre Rédactrice en chef : Noémie Simard

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Jessica Normandin Laura Landry Marie-Ève Larrivée Marc-Antroine Gilbert Stéphane Boivin

Prochaine parution : Jeudi 18 Janvier 2018 Tombée des textes : Vendredi 5 Janvier 2018, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 8 Janvier 2018, 17 h Impression : Imprimerie Le Progrès du Saguenay Tirage : 3 000 exemplaires


Consommation

Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier

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Top 8 des bonnes raisons pour prendre du café (ou des mauvaises, selon le point de vue) En commençant vos études, vous vous étiez promis de vous en tenir aux tisanes, à l’eau et aux saines habitudes de vie. Vous avez peut-être réussi. Ou vous avez échoué et vous êtes tombés, comme tant d’autres avant vous, dans la surconsommation de caféine. Nous savons tous les effets négatifs d’une consommation abusive de café et je ne tenterai pas de vous en faire part ici. Mais pour faire déculpabiliser tous les étudiants caféinomanes qui ont fait de leur cafetière leur meilleur ami, voici un palmarès non scientifique des huit bonnes (ou mauvaises) raisons de prendre du café lors de vos études universitaires. Photo : pexels.com

Alexandra Rivard Chroniqueuse

1.Se réchauffer. L’hiver, il fait froid. Tenir un thermos de café chaud réchauffe les doigts gelés. Et si on vous reproche de boire votre huitième tasse de la journée, vous pouvez invoquer la nécessité de ne pas mourir d’hypothermie.

2. Se réveiller. La raison ultime, celle qu’on utilise le plus fréquemment pour justifier notre dépendance. Soyons toutefois honnêtes : à un certain moment, le café ne suffit plus et une couverture, un bon lit et un oreiller auraient davantage d’effets sur notre manque de sommeil que ce breuvage énergétique (sauf qu’on peut difficilement les amener en cours).

3. Le délicieux goût aux arômes de noisettes grillées. Le café, c’est bon. Surtout lorsque c’est le premier café du matin ou que vous l’attendez impatiemment depuis plusieurs heures. Du moins, c’est bon en théorie. Parce que parfois, selon l’endroit où vous l’avez acheté – ou à quel point vous étiez éveillé lorsque vous l’avez préparé chez vous – le goût peut s’apparenter à de l’eau aromatisée.

4. Se concentrer.

7. Prendre une pause.

Après deux heures de cours ou de travail acharné sur votre mémoire, l’image d’une tasse fumante, chaude et réconfortante, s’impose rapidement à l’esprit. Transformer le rêve en réalité est la seule possibilité pour faire cesser cette obsession.

En période de travail ou de recherches, votre cerveau est bombardé d’informations. Vous lever pour aller préparer votre Graal est parfois la petite pause dont il avait besoin… si vous n’oubliez pas de retourner travailler ensuite.

5. Rencontrer de nouvelles personnes aux machines à café.

8. Survivre.

Comme dans les romans et les séries, vous serez pris d’un soudain désir de conversation dès que vous approcherez du frigo où se trouvent les petits godets de lait et vous y ferez de merveilleuses rencontres qui transformeront votre vie. Vous échangerez pendant des heures sur le sens profond de l’existence entre un arabica et un expresso, avant de débattre sur la fameuse question : « sucre ou non, dans le café? »

6. Investir de l’argent dans quelque chose qui en vaut la peine. Vos économies seront investies sainement, dans une boisson renouvelable aux trois heures, qui vous rendra au moins heureux dix minutes, ou du moins jusqu’à ce qu’elle refroidisse.

À vingt-trois heures, lorsque vous tenterez désespérément de terminer un devoir à remettre pour le lendemain – que vous aviez bien sûr commencé deux semaines plus tôt, en bon étudiant modèle vous aurez besoin de cet allié fidèle. Et vous en aurez aussi besoin au réveil pour tenir bon toute la journée, après avoir dormi pendant trois heures. La fin du trimestre approche et votre consommation de caféine augmentera probablement en même temps que votre nombre d’examens. Vous aurez alors le choix de céder à la tentation d’une huitième tasse de café ou de vous rabattre sur la tisane. Qu’importe vos raisons pour prendre beaucoup de café, bon courage pour cette fin de trimestre. Je lève ma tasse (vide) à votre santé et, sur ce, je vais la remplir, parce qu’une tasse de café vide, c’est triste.


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Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier

Consommer l’Art, c’est aussi le respecter Émilie Morin Journaliste En tant que consommateurs, la critique du service ou de l’objet que l’on consomme est un privilège que nous aimons nous octroyer pleinement. Que ce soit le serveur au restaurant, l’employé au service à la clientèle, la rapidité de notre nouveau téléphone ou de notre nouvel ordinateur, nous sommes prompts et enclins à critiquer. Il en va de même pour l’art. Lorsqu’on s’assoit au cinéma après avoir payé une quinzaine de dollars pour voir un film, on s’attend à quelque chose. Nos attentes peuvent être déçues ou comblées ; en tant que consommateurs, nous sommes les seuls juges de qualité. Le produit est fait pour nous et à cause de nous. Dans cette gigantesque roue de la consommation, nous sommes tellement obnubilés par l’aspect du consommateur, roi suprême du jeu de l’offre et de la demande, que nous oublions parfois que notre rôle comporte également certaines exigences. Cet oubli semble plus proéminent lorsqu’il s’agit d’Art que l’on consomme : séries

télévisées, films ou musique, quand il importe d’obtenir du divertissement, on a tendance à oublier les génies qui sont derrière ce qu’on regarde ou ce qu’on écoute. Entre piratage de Netflix et streaming illégal, le vol de propriété artistique ne connaît pratiquement aucune limite. L’aspect pécuniaire de la chose en déculpabilise plusieurs : « Pourquoi je devrais me sentir mal de pirater un film alors que les acteurs sont payés plusieurs millions? » Question légitime, à laquelle il conviendrait de répondre que les maquilleurs, costumiers, techniciens et autres ne sont pas payés des millions et que leur salaire et leur stabilité d’emploi dépend, au bout de la ligne, au bon vouloir du consommateur à payer pour ce qu’ils ont contribué à créer. Cependant, qu’en est-il de l’Art qu’on paye, mais qu’on ne consomme pas? J’ai récemment eu la chance d’aller voir le spectacle de Lady Gaga au Centre Bell, dans le cadre de sa tournée mondiale Joanne. C’est une artiste que j’apprécie beaucoup, mais pas au point de me déguiser pour aller la voir en show ou de dormir devant l’amphithéâtre en attente du spectacle, ce que font

plusieurs personnes. Je me disais que je ferais probablement partie des fans « plates » de la foule, ceux qui chantent et qui dansent, mais qui ne connaissent pas parfaitement les chansons par cœur et qui n’ont pas parfaitement suivi l’entièreté de sa carrière. Je me suis trompée sur toute la ligne et, franchement, j’aurais préféré avoir raison. Je vais voir plusieurs spectacles et événements au Centre Bell et jamais, parmi tous ceux auxquels j’ai assisté, je n’ai constaté un tel manque d’engouement parmi la foule. L’ambiance m’a rendue mal à l’aise. Le rugissement typique de la foule montréalaise n’y était pas. Oui, les gens criaient et applaudissaient, mais on était loin de l’ovation qu’a reçue The Weeknd lors de son passage au mois de mai. C’était la première fois de ma vie qu’un ou une artiste demandait au public de chanter le refrain et devait ensuite reprendre la chanson seule puisque la foule n’avait pas répondu à l’appel. Franchement, ça m’a choquée. Lady Gaga fait partie, selon moi, des meilleurs artistes de sa génération. Elle écrit ses chansons. Elle joue du piano, de la guitare, du clavier. Elle danse comme si c’était sa prin-

Photo : www.facebook.com/ladygaga

cipale profession. Elle prend la peine de remettre son spectacle si elle ne se sent pas bien, car elle ne veut pas recourir à auto-tune. C’est une artiste 100% authentique, extrêmement généreuse pour son public. La moindre des choses, quand on a la chance d’assister à une telle performance, c’est de la respecter. Ce soir-là, le public du Centre Bell n’a pas bien rempli son rôle de consommateur. C’est une chose d’acheter des billets pour un spectacle, c’en est une autre de le vivre. Quand on assiste à un spectacle, on n’est pas obligé de

l’apprécier, mais on se doit au moins de l’écouter et de montrer à l’artiste qu’il ou elle a notre attention. Même si la musique ne nous plaît pas ou que l’on est déçu du spectacle, on doit reconnaître le fait que l’artiste se livre corps et âme devant nous et nous fait cadeau de son talent. La relation entre producteur et consommateur est une relation bilatérale. Lady Gaga se souvient visiblement qu’elle doit son succès à son public, mais celui-ci semblait avoir oublié la chance qu’il avait d’avoir devant lui une telle artiste.

Consommer l’art ou consommer l’artiste? Ioana Brassard Chroniqueuse On dit parfois qu’il faut se distancier de l’artiste dont on consomme l’art. Lorsqu’un artiste fait ou dit quelque chose de problématique, on incite souvent au boycottage du travail artistique de cette personne. On peut observer ce phénomène grâce au cas de Giovanni Apollo qui a fait l’objet de révélations sur la vie qu’il a prétendu vivre pendant des années. Plusieurs personnes ont décidé de continuer à fréquenter ses restaurants, de consommer sa nourriture alors que d’autres n’y mettront plus jamais les pieds. Peut-on donc cesser de

consommer l’art ou le produit de quelqu’un en raison de ses actions ou de ses propos? Les gens qui me connaissent savent que je produis de la musique électronique depuis quelques années. J’en sais donc un peu sur la vie des artistes que j’écoute et qui m’inspirent. Il y a quelques années, un artiste que j’adorais, soit Mario Basanov, a écrit un statut Facebook homophobe dans lequel il faisait une comparaison douteuse entre l’homosexualité masculine et la pédophilie. Mario Basanov, aussi connu sous le nom de Ten Walls, racontait avoir questionné un producteur homosexuel à propos de la réaction qu’il aurait lorsqu’il apprendrait que son

copain violerait leur futur fils. Cela a causé la déprogrammation complète du producteur de musique house dans les grands festivals de musique électronique, les organisateurs étant irrités par les propos du musicien. Maintenant, doit-on cesser de consommer l’œuvre d’un artiste en raison de ses propos et de ses gestes? Je crois que ça dépend des valeurs de tout un chacun. N’étant pas hétérosexuelle et en soutien avec les hommes homosexuels, j’ai, pour ma part, cessé d’écouter la musique de Mario Basanov. J’ai aussi décidé de ne jamais acheter de maquillage de la marque de Jeffrey Starr, qui avait dit à une femme noire qu’il voudrait

lui verser de l’acide à batterie pour que sa peau soit plus pâle. Bien que je trouve que monsieur Basanov a énormément de talent comme producteur de musique et que je ne doute pas de la qualité des produits de beauté de Jeffrey Starr, je ne peux pas m’associer à leur travail. Bien sûr, je suis d’avis que l’on a tous et toutes fait ou dit des choses que l’on regrette. Moi la première. Je n’irai pas jusqu’à fouiller systématiquement le passé de tout le monde pour trouver quelque chose qui me choquerait et ainsi ne plus consommer leur art. Toutefois, lorsque certaines paroles, certains gestes ou certains événe-

ments heurtent nos valeurs, je crois que l’on peut totalement cesser la consommation. Cependant, il faut quand même reconnaître le privilège qu'ont certains consommateurs de ne pas se sentir attaqué par les propos des Mario Basanov et des Jeffrey Starr de ce monde. Je m’affiche publiquement pour la défense des droits de la communauté LGBTQ+ et contre le racisme. Je n’irai probablement jamais manger dans un restaurant de Giovanni Apollo et je ne compte pas le faire, la première raison étant que je n’en ai sûrement pas les moyens. Cependant, je n’ai aucun problème à voir mon idole deadmau5 ridiculiser Donald Trump sur Twittter.


Consommation « 7

Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier

Économiser à l’université

Andréa Le Sieur Chroniqueuse Cela peut sembler impossible d’économiser pendant ses études universitaires, avec les frais scolaires et avec les livres qui s'avèrent parfois très chers. De plus, l’ère de consommation dans laquelle on vit pousse souvent les gens à consommer démesurément. En effet, il est si facile de suivre la vague des consommateurs et de dépenser son argent de façon impulsive! Pour ceux qui n'ont pas les moyens de dépenser sans penser, voici trois trucs qui pourront vous aider à économiser pendant vos études à l'UQAC.

Trucs no 1 : « Une fourniture scolaire, c’est bien, mais dix, c’est mieux… » Se limiter au strict minimum en ce qui concerne les crayons, les cahiers de notes, les post-its et toute autre fourniture scolaire peut vous faire épargner beaucoup. Bien sûr, c'est toujours agréable d’avoir seize surligneurs de couleurs ou d'odeurs différentes, mais au final on en a besoin que d'un ou deux par session et on s'en sort à bon compte. Bref, limiter les besoins peut parfois être difficile, mais c'est très économique.

Trucs no 2 : Louer, redonner vie ou trouver sur le web Le nombre de livres que l'on doit se procurer chaque session est sans

cesse croissant. Des livres, c'est onéreux. Ainsi, les louer à la bibliothèque peut devenir un moyen facile d'économiser. Les Québécois sont chanceux : ils ont à leur portée l'un des meilleurs réseaux de bibliothèques au monde! Louer un livre à la bibliothèque de l’UQAC ou tout simplement à celle de la ville permet d’encourager les institutions et d'utiliser l'outil qu'elles constituent. La clef, c'est d'être bien organisé. Au début de la session, on note les lectures dans l'agenda, on loue les livres en avance et le tour est joué. Plusieurs versions moins dispendieuses des mêmes bouquins sont aussi souvent disponibles sur le web ou sur les liseuses. Pour les gens moins susceptibles de pencher pour la solution technologique, préférant sentir le bon vieux livre usé, vous pouvez également donner une énième vie à un livre usagé. En effet, il y a plusieurs façons peu coûteuses de se procurer des livres : aller à la friperie, visiter le marché aux puces ou se les prêter (ou vendre) entre amis.

Trucs no 3 : Faire un budget et le tenir Une condition est essentielle pour que votre budget soit efficace : il faut que vous le respectiez. Évaluer vos ressources monétaires vous permettra de voir si vous pouvez oui ou non vous gâter et acheter ce crayon qui vous fait de l’œil à la coop depuis le début de la session. En conclusion, les économies sont souvent le fruit de sacrifices qui, souvent, ne sont pas aussi douloureux qu’on pourrait le croire. Cette liste de trucs n’est certes pas exhaustive, mais c’est un bon début; allez, à vos crayons!

La culture : à consommer sans modération

Photo : pexels.com

Jessica Lavoie Chroniqueuse

Le sujet de la consommation est l’un des plus tabous de notre société parce qu’il est souvent associé à des actes nuisibles, voire illégaux : consommation d’alcool, consommation de drogue, etc. Pourtant, je pense qu’il y a certains types de produits qu’il faudrait fortement encourager à consommer, comme les produits culturels. Les artistes et les producteurs du milieu culturel québécois travaillent fort chaque jour pour nous offrir un éventail d’activités et d’objets culturels qu’on aurait avantage à intégrer plus assidument à notre quotidien. Livre, disque, film, pièce de théâtre, exposition, comédie musicale, spectacles de toutes sortes (musique, humour, ballet, etc.),

le choix est immense pour les consommateurs que l'on est. Malheureusement, certaines personnes ne voient pas la beauté et la pertinence de toutes ces manifestations culturelles et passent à côté d’expériences qui pourraient être des plus enrichissantes. Je pense que les artistes doivent jouer, aujourd’hui plus que jamais, un rôle important dans notre société. Ils tentent de revendiquer plus fortement leur existence pour contrer ceux qui tentent de les diminuer, de les éteindre. Et ils réussissent. Cette multitude de produits culturels est la preuve que la culture résiste. C’est alors au consommateur d’appuyer celle-ci en achetant des disques, des livres, en assistant à des pièces de théâtre, à des spectacles, à des expositions. La demande se doit d’être aussi forte que l’offre. C’est non seule-

ment une question sociale, mais c’est aussi et surtout une question identitaire. La culture et les arts représentent notre histoire, nos valeurs, nos perceptions du monde, nos conflits et nos espoirs. Ce sont à la fois les créateurs et les témoins d’une identité collective qu’il faut à tout prix protéger et conserver. Il faut donc consommer la culture sans modération, l’inclure dans notre quotidien. Avec Noël qui approche à grands pas, j’aimerais qu’on pense à offrir un livre, un disque ou des billets de spectacle à nos proches. C’est souvent les cadeaux les plus agréables à donner comme à recevoir parce qu’ils sont plus personnels et qu’ils comportent ainsi une charge émotive plus grande. Nous contribuerons par la même occasion à faire briller cette pierre précieuse qu’est la culture québécoise.



Consommation

Jeudi 28 septembre 2017 No 122 Journal Le Griffonnier

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Vivre autrement Marie-Ève Larrivée Journaliste

Nous vivons dans un monde où la surconsommation est devenue quotidienne et standardisée. Nous dépensons pour toutes sortes de gadgets inutiles et pour des objets qui, au final, ne seront jamais utilisés. Avez-vous déjà ouvert votre garde-robe en vous disant « je n’ai rien à me mettre »? Avez-vous déjà regardé vos plats en plastiques empilés dans une armoire en vous disant « quel fouillis »? Avez-vous un placard, un meuble ou même une armoire extérieure remplis d’objets dont vous ne vous souvenez qu’au moment de l’ouverture? Ou encore, rangez-vous précieusement vos biens inutiles « juste au cas où »? Je l’assume : il y a peu, je correspondais encore à la consommatrice standard. Ce n’est plus le cas maintenant. Depuis plus d’un an, j’ai entamé un virage minimaliste. Et qu'est-ce que c'est, le « minimalisme »? Comment fait-on pour adopter ce mode de vie? Bien sûr, devenir minimaliste ne se fait pas du jour au lendemain. C’est plutôt une progression dans le temps, un cheminement vers une vie plus simple. Chaque objet à son sens et un endroit bien à lui.

possessions. J’ai finalement réussi à atteindre le minimum : ne garder que l’essentiel me rend heureuse. J’ai appris à vivre avec moins de biens, arrêtant ainsi de surconsommer. Maintenant, lorsque je magasine, je le fais par nécessité.

Suggestions

impulsifs. Garder sa carte de crédit à zéro dollar est un Pour se désencombrer bon moyen d’éviter de payer et pour économiser, se des intérêts. Somme toutes, désabonner des courriels ces méthodes permettent publicitaires envoyés par les commerces régionaux et multinationaux est une bonne option. En ne recevant plus de promotions, la tentation d’acheter est moins présente. On peut Comment faire le aussi utiliser les produits de premier pas? beauté, terminer les jeux Selon moi, la pre- vidéo et lire les livres que mière chose à faire est de l’on a déjà avant de s’en désencombrer toutes les procurer d’autres. pièces de la maison. Mais Personnellement, je comment savoir ce qu’il faut garder et ce dont crois qu’il faudrait magaon doit se débarrasser? siner par nécessité, et non Pour le linge, par exem- pour le plaisir! Faire une ple, la première étape est liste de ce qui est strictede tout sortir. Même les ment nécessaire et s’y tenir sous-vêtements! Ensuite, est déjà un bon commenpour chaque morceau cement. De plus, limiter les de linge et accessoire achats au crédit et s’amener mode (et cela s’applique un budget en argent compà chaque article de la tant aide à limiter les achats maison), il faut se poser les questions suivantes : est-ce que je l’aime? Estce que je l’utilise régulièrement? Est-ce que je prévois l’utiliser prochainement? Cet objet a-t-il sa place chez moi? Est-ce que j’en ai vraiment besoin? Serait-il pratique pour quelqu’un d’autre?

Ensuite, faites trois piles : « à garder », « peut-être » et « non ». À la fin de votre tour de pièces à trier, repassez sur la pile « peut-être ». À partir de ce moment, Avant d’entamer ce la procédure s’accélèvirage, il faut d’abord rera. Si vous êtes touconstater notre état de jours incertains quant consommation. Compren- aux objets concernés, dre où nous en sommes et je vous conseille de les ensuite évaluer les objec- ranger à un endroit où tifs que l’on veut se fixer. vous ne les verrez pas. Si Dans mon cas, le déclic vous n’êtes pas retourné s’est fait en deux jours. les chercher au cours des J’ai fait le ménage com- deux mois qui suivent, plet de mon appartement vous pouvez probableafin de trier ce qui n’était ment les donner. pas essentiel à mon bonheur. J’ai réussi à vendre, La règle du « +1 = -1 » à donner et à jeter tout est aussi pertinente, si ce qui me donnait le sen- on achète un produit, on timent d’être compressée, doit en sortir un autre de d’être prisonnière de mes la maison.

d’économiser et, qui sait, peut-être qu’elles serviront à réaliser vos projets de vie ultérieurs, comme l’achat d’une maison!

Photo : http://bit.ly/2ADamRa


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Culture Consommation

Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier

Naviguer sur Internet : l’art de s’enfermer inconsciemment dans une bulle Jessica Normandin Journaliste De plus en plus de gens consultent les médias d’actualité grâce à Facebook ou Twitter. D’ailleurs, selon l’étude Reuters Institute de 2016, plus de 62% des Américains s’informent grâce aux réseaux sociaux. Hélas, que ce soit ici ou ailleurs, plusieurs personnes ignorent que l’information que l’on voit apparaître sur ces sites est régulée par des algorithmes en fonction des articles et des pages que l’on a l’habitude de consommer.

Algorithme et bulle de filtre Avant de décortiquer plus en profondeur les conséquences des algorithmes sur notre perception de l’information, il serait bon de d’abord définir ce qu’est un algorithme. Ce système est en fait ce qui hiérarchise les résultats affichés à l’écran. Par exemple, c’est l’algorithme qui décidera des résultats d’une recherche effectuée sur Google ou encore qui décidera de quelles publicités apparaîtront sur une page web. À première vue, ces algorithmes peuvent paraître comme étant de simples outils se basant sur des statistiques. Pourtant, si l’on se penche plus sérieusement sur le sujet, on peut constater qu’il pourrait en découler des phénomènes inquiétants dans un avenir proche. Plusieurs spécialistes se penchent sur la question de l’influence qu’ont les algorithmes sur notre façon de

penser. C’est en 2011 que l’activiste Eli Pariser amène un concept nommé The Filter Bubble (bulle de filtre). Cette bulle symbolise en fait le cocon dans lequel on se retrouve lorsque nous sommes sur Internet ; une bulle qui se sert des algorithmes afin de nous montrer ce que l’on a envie de voir, et ce, en fonction des actions passées effectuées. Sur Facebook et Twitter, tout ce que l’on fait est gardé en mémoire : chaque clic, chaque mention j’aime, chaque partage. Le site fait ensuite un tri de ce qui, à son avis, est susceptible de nous plaire. Eh non! Contrairement à ce que l’on pourrait croire, on ne voit pas les publications de tous nos contacts sur le fil d’actualité d’un réseau social. Si, par exemple, on fréquente souvent la page d’un artiste quelconque et que l’on aime souvent le contenu qu’il publie, notre fil d’actualité s’ajustera en conséquence. On nous montrera plus souvent les publications de cet artiste, au détriment de celles des autres pages auxquelles on est abonné. Évidemment, il n’y a pas que sur Facebook et Twitter que l’on retrouve ce genre de procédé. Il y a aussi les sites d’achat en ligne (comme Amazon ou Ebay, pour ne citer qu’eux) qui, dès que l’on achète un produit, nous feront des suggestions d’articles similaires. De plus, ces sites affichent souvent au bas d’une page : « ceux qui ont acheté cet article ont aussi acheté ceci », démontrant ainsi qu’on tente de placer les utilisateurs du site dans une catégorie de consom-

mateurs. Par ailleurs, on peut également noter que sur Google, une même recherche effectuée au même moment par deux personnes peut générer des résultats différents pour chacune d’elle. Dans le cas de Facebook, les concepteurs tentent de discréditer les études faites sur les algorithmes en prétextant que c’est notre liste de contact qui influence le plus ce qui est mis de l’avant sur notre page d’accueil. D’ailleurs, comme le souligne le sociologue français Dominic Cardon : « La bulle, c’est nous qui la créons. Par un mécanisme typique de reproduction sociale. Le vrai filtre, c’est le choix de nos amis, plus que l’algorithme de Facebook. »

Herbie Neutre et Gérard Engagé mènent l’enquête En mai 2017, Jeff Yates, alias l’Inspecteur viral, publie sur le site de RadioCanada les résultats d’une expérience qu’il a menée sur le réseau social Facebook. C’est par le biais de deux faux profils, Herbie Neutre et Gérard Engagé, que le chroniqueur tente de démontrer que nos habitudes sur le web influencent le contenu de notre fil d’actualité. Pour le bien de l’expérience, le chroniqueur utilisera ces deux profils de façon différente. Tous deux abonnés aux mêmes pages, Herbie Neutre interagira avec aucune publication venant de ces dites pages tandis que Gérard Engagé se montrera plus actif. Il aimera, commentera et partagera diverses publi-

cations venant de sources peu fiables. Contre toute attente, l’expérience n’aura pris que trois jours avant de montrer des résultats plutôt frappants. Alors que pour le compte d'Herbie Neutre, l’information était plutôt homogène, dans le cas de Gérard Engagé, il s’agissait d’une tout autre histoire : 32% de son fil d’actualité était composé d’articles conspirationnistes, venant de sources peu fiables, contre 18% de publications venant de média plus traditionnel. Somme toute, les sites de moins bonnes presses représentent la plus grosse partie de ce que Facebook lui propose, et ce, malgré le fait qu’il soit abonné à plusieurs autres pages. Et qu’en est-il de l’importance de notre réseau de contact dans tout cela? Afin de confirmer les arguments de Facebook, Gérard Engagé s’est créé tout un entourage, principalement constitué de journalistes. Toutefois, le chroniqueur a pris le soin d’ajouter son compte personnel à cette liste. Avec ce compte, il en profite pour publier des articles conspirationnistes que Gérard Engagé s’empresse d’aimer et partager. Peu de temps après, le chroniqueur constate que le fil d’actualité de Gérard Engagé met beaucoup plus de l’avant les publications provenant de son propre compte plutôt que celles provenant de ceux des autres. Bref, nos amis influencent bel et bien le fil d’actualité, mais l’algorithme fera tout de même

un tri de ce que l’on aime parmi les diverses publications, en fonction des amis que l’on suit le plus, soit ceux avec qui l’on partage les mêmes idées et intérêts.

Une menace pour l’avenir? Certains s’inquiètent des répercussions qu’un tel algorithme puisse avoir dans un avenir proche, notamment en ce qui concerne certains sujets actuels sensibles comme l’immigration. Admettons que l’on est en présence d’une personne persuadée que l’immigration est nuisible au Canada et que celle-ci, sur Facebook, consulte des articles qui valorisent cette pensée. Cela aura pour effet que le site lui suggérera majoritairement d’autres publications du même ordre, la confortant ainsi dans son opinion. À force de toujours voir un sujet abordé d’un même point de vue, on en oublie les arguments qui vont à l’encontre de notre pensée. Enfermés dans nos idées, on se crée une bulle où il n’y a que notre propre vision qui existe et on s’imagine que les autres pensent forcément la même chose que soi. Hélas, plusieurs ignorent les répercussions qu’ont nos habitudes de consommation sur Internet. Toutefois, si on est conscient du phénomène, il est possible d’y faire plus attention, de se questionner et de s’extirper de cette bulle dans laquelle on s’est enfermé inconsciemment.

Photo : pexels.com


Consommation Culture

Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier

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Le magasinage en ligne : plus écolo?

Des valeurs sous les glitters Frédérique Laroche chroniqueuse

Laura Landry Journaliste

À l’approche des Fêtes et l’arrivée du temps froid, vous est-il venu à l’idée de faire vos emplettes de Noël à partir de votre allié électronique, chocolat chaud à la main et pantoufles aux pieds?

Noël est devenu principalement une fête commerciale, et travailler dans un magasin à grande surface rend ce fait flagrant. Tout le monde est touché par ce phénomène, et souvent les gens vont acheter des cadeaux hors de leur budget afin de faire plaisir à leurs proches. Déjà, on voit les décorations de Noël apparaître à la mi-octobre dans les magasins et, si on veut être certain d'obtenir ce que l'on veut, il faut les acheter à ce moment, sinon d'autres les achèteront avant. Pourquoi, avant même d'avoir fêté Halloween, devons-nous être bombardés de pères Noël, de lutins, de sapins et de décorations en tout genre? C'est la tempête aux glitters, qui recouvrent les citrouilles ou les squelettes de la section Halloween. Par cet exemple, on voit bien l’ironie de la course à la surconsommation des Fêtes incitée par les multinationales.

Le magasinage en ligne attire de plus en plus de consommateurs, par sa simplicité et son efficacité. Du bout des doigts, il est possible de préparer les listes de Noël de toute la famille et de cliquer « Passer la commande ».

Tout n’est pas rose cependant dans cette nouvelle façon d’acheter. Selon des études récentes, l’achat en ligne inciterait à des achats plus impulsifs, donc à plus de retours; ainsi, le transport d’un seul article (au lieu de plusieurs boîtes) augmente l’utilisation du mode de transport des plus polluants : les avions. De plus, les camions de livraison ont significativement augmenté leur kilométrage.

Le magasinage en ligne est plus écologique, si les déplacements évités pour les achats ne sont pas remplacés par d’autres déplacements; or cette étude Afin de se donner qui se déroule sur plusieurs bonne conscience face années démontre que le au fait que nous encou- temps économisé grâce aux rageons moins les com- achats en ligne est utilisé merçants locaux avec nos pour se déplacer vers ses habitudes d’achat, on peut loisirs : aller au restaurant tenter de se consoler en se ou au cinéma par exemple. disant que nous diminuons Pour le moment, acheter nos déplacements puis- sur le web n’est pas plus que parfois, trouver l’objet écolo, mais ça sert à augidéal peut exiger plusieurs menter le temps que l'on arrêts et plusieurs kilomè- consacre pour les loisirs. tres. Reste à voir l’imporLes commerces en tance que prendra l’achat ligne ont besoin de moins en ligne dans les prochaid’espaces de stationne- nes années, tout est encore ment, moins d’espace de en transformation. Mais présentation et d’éclairage. avec un potentiel déclin À long terme, cela pourrait des achats en magasin, représenter une diminu- peut-être verrons-nous tion des espaces bétonnés, ces énormes stationnedes commerces physiques ments de centres d’achats et moins de congestion sur transformés en grands les artères commerciales. parcs verts et fleuris?

Cette surconsommation du temps des Fêtes passe aussi dans les décorations. A-t-on vraiment besoin de dépenser des centaines de dollars pour se mettre dans l'ambiance de Noël en achetant lumières, guirlandes et boules décoratives? Pour certains Noël est devenu arcen-ciel, ils oublient que la fête dépasse le bonhomme de neige chantant dernier cri qu’ils viennent de se procurer. Quant aux cadeaux, il est triste qu'aujourd'hui on veuille offrir et recevoir le meilleur à Noël. Ne serait-il pas mieux d'offrir seulement une petite attention à chacun et ne rien attendre en retour? Ma grand-mère l'a bien compris et chaque année, elle offre un petit quelque chose à chaque membre de notre famille très nombreuse sans se ruiner. Nous avons alors droit à des pantoufles ou à des tabliers faits main. Je sais qu'elle y met beaucoup d'amour et c'est, au fond, mon cadeau préféré. Alors, pourquoi ressentir le besoin de dépenser de l'argent que l’on n’a pas pour acheter les cadeaux de nos proches? On semble conditionnés par la société de surconsommation qui prend le dessus sur une fête qui devrait rester un moment agréable en famille, un moment sans prise de tête. La première étape, c’est de s’en rendre compte. La seconde, c’est de s’adapter et de retourner aux valeurs qui nous interpellent, qui nous rejoignent. Que vous soyez de ceux qui achètent trop de décorations, de ceux qui achètent des cadeaux hors de prix ou de ceux qui profitent du temps en famille, passez un joyeux temps des Fêtes. Parce que finalement, l'important, c'est de fêter Noël comme on aime le fêter.

Photo : pexels.com

Photo : pexels.com


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Consommation

Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier

Trucs et astuces pour une consommation écoresponsable Tsunamis, tempêtes de verglas, tremblements de terre, ouragans : la situation environnementale planétaire est de plus en plus inquiétante. Si les émissions de gaz à effets de serre, la surconsommation de viande rouge et la surproduction de l’agriculture sont en partie responsables du réchauffement planétaire, nul ne peut nier l’impact de notre consommation sur l’environnement. À une époque où nous produisons tellement de déchets que nous devons les exporter, il est bien de se poser des questions par rapport à nos habitudes de consommateur. Voici donc ma liste de trucs et astuces pour limiter votre impact environnemental.

Émilie Morin Journaliste

1. Investir Évidemment, le meilleur ami de la surproduction de déchets, c’est la surconsommation. Pour réduire la quantité de déchets que vous produisez, pensez en investisseur. Il est préférable de payer plus cher pour un objet ou un vêtement et de le garder longtemps plutôt que de dépenser plusieurs fois un plus petit montant pour la même chose. Au final, la planète et votre portefeuille vous remercieront tous les deux.

2. Adieu aux bouteilles d'eau Y a-t-il seulement un avantage à l’eau embouteillée? En plus d’être démesurément chère et de n’avoir aucun véritables bénéfice ou avantage sur l’eau du robinet, elle est incroyablement polluante pour la source de sa production. Si vous avez de la difficulté à boire assez d’eau, investissez dans une bouteille recyclable de type Nalgene : celle-ci indique la quantité d’eau que vous avez bue dans la journée et ne contient aucun BPA.

8. Acheter un sac réutilisable

Et en plus…

- On essaie d’éviter les gommes. La menthe, sous forme liquide ou en pasMême si les tilles, fait très bien l’affaire sacs d’épicerie en plasti- pour avoir une meilleure que semblent de moins en haleine. moins populaires, force est de constater que ce n’est - Il est possible de recypas le cas pour leurs homo- cler les sacs de pain et les logues du centre commer- sacs de lait! Assurez-vous cial : j’ai nommé les sacs de simplement de les mettre magasinage. Si la plupart à l’intérieur d’un même sac. d’entre eux se réutilisent Certaines centrales de recyune fois à la maison, ce n’est clages ne sont pas équipées pas le cas pour les autres. pour les traiter, mais ça vaut En magasinant à la friperie 3. Acheter du coin ou à la maison de Un sac réutilisable en tissus la peine de s’informer! local quartier, on déniche des vous permet d’éviter bien trouvailles uniques à très du gaspillage, en plus de - On cesse d’acheter les rassembler tous vos achats bon prix. formats voyages. Oui, ils sont Réduire notre impact enviau même endroit. mignons, mais ils ne servent ronnemental passe nécessaià rien sauf à produire des rement par la réduction de déchets. Les formats familiaux notre empreinte écologique. 9. Manger se transvident très bien dans L’achat de produits locaux est 6. Éliminer des contenants réutilisables. une excellente façon d’atteinmoins de dre cet objectif. En achetant nos préjugés viande - Les tampons et les local, non seulement vous alimentaires serviettes hygiéniques proaidez un.e entrepreneur.e de duisent énormément de la région à nourrir sa famille, L’un des plus gros problèdéchets, en plus de nuire vous aidez également la plaLes légumes sont mes environnementaux de au bon fonctionnement nète à mieux respirer. Bonus : bons, même s’ils sont notre planète, c’est l’agricul- des systèmes d’égout. Les les produits locaux sont soulaids! En achetant vos ture causée par l’élevage de coupes menstruelles et les vent plus frais et parfois moins légumes en vous fiant à bovins destinés à la consom- sous-vêtements absorbants emballés. la texture et au son plu- mation alimentaire. Sans être (de type « Thinx ») sont d’extôt qu’à l’apparence, vous végétarien, il est possible de cellentes alternatives aux aidez à réduire le gas- réduire notre consommation méthodes d’absorption trade viande rouge en utilisant ditionnelles. pillage alimentaire. 4. Privilégier des substituts ou en variant les produits notre alimentation. Pois- Avec l’ère des téléphoen vrac sons, œufs, noix, tofu, légu- nes intelligents s’est amenée 7. Rompre avec mineuses sont d’excellentes l’ère des étuis de plastique. Si alternatives qui peuvent être vous changez de téléphone la restauration facilement exploitées. On fait tous les deux ans, et que Des boutiques comme rapide passer la viande rouge d’ha- vous achetez plus d’un étui la boutique Fairyza à la Baie bitude à privilège. par téléphone, votre prooffrent un excellent choix duction de déchets dépasse de produits naturels, bioLa coupure peut-être de bien loin votre besoin en logiques et québécois, tout difficile, surtout si on téléphonie! Heureusement, cela en vrac. On évite donc 10. Tupperware en mange plusieurs fois certaines marques comme le suremballage, les sacs de VS Ziploc par semaine. Réduire Pela Cases font de jolis étuis plastique et les déchets qui notre consommation qui protègent bien votre y sont liés. est toutefois un excelappareil et qui sont disponilent début. La prochaine bles dans plusieurs modèles Quand c’est le fois que vous irez chez de téléphones portables. McDonald’s, pensez un temps de faire son lunch, instant à tous les embal- on utilise des contenants 5. Réutiliser Finalement, le meilleur truc lages que vous jetez de plastique, beaucoup pour éviter la surconsommachaque fois que vous y plus écologiques que des tion est de nous demander lors Donner une seconde vie mangez. Pour les cafés, sacs de plastique. Si on ne de notre prochaine compulsion à certains objets ou vête- pensez à investir dans peut se détacher de nos d’achat si nous sommes en train ments est une excellente une tasse réutilisable ou chers Ziploc, on essaie au de nous priver d’une expérience manière de réduire sa sur- faites-le à la maison, tout moins de les laver et de les de vie qui nous manquera un réutiliser plus d’une fois! jour ou l’autre. production de déchets. simplement.


Création littéraire « 13

Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier

Spotted à la fille qui dort à l’UQAC C’est drastique, ta solution. T’avais l’air crevée, avec ta peau pâle pis tes Spotted à la fille en cheveux tout emmêlés. pyjama qui se brossait T’avais pas une seconde les dents à sept heures à perdre, tu lisais déjà un du matin dans les toilet- document en diagonale. tes du quatrième. Je vais Je t’ai déjà parlé, il y être honnête : au début, je voulais faire un spotted a quelques semaines, en pour rire de toi. Je contais bas dans la bière. On se ça au monde pis ils trou- connait de nos connaisvaient ça pas mal drôle, sances, mais tu t’en rapune fille qui dort à l’Uni. pelles pas, j’étais juste Mais en y réfléchissant assise à la même table bien, j’ai trouvé ça violent. que toi. T’étais saoule

Anonyme

morte d’angoisser ta session, que tu disais. C’était pour ça que tu buvais, pour pas penser à la montagne de travail qui était là-haut à t’attendre, que tu disais. Mais à se saouler on perd du temps, pis à perdre du temps on boit plus, « hein, c’est logique, veux-tu des shots avant que le bar ferme? J’men criss, j’ai d’l’argent en masse que j’suis pas certaine d’avoir mérité. » Spotted parce que t’étais

encore plus poquée ce matin-là dans les toilettes du quatrième. Ça faisait trois jours que t’avais pas vu la lumière du jour parce que ta santé, c’est moins important que des A+. Spotted parce que dans un sens je t’admire de réussir, d’être capable de tout faire, de tout avoir. T’es boursière, tu parais bien devant ta famille à Noël, pis en plus de ça t’as une vie sociale de fou. Les gens doivent t’envier.

Mais quand même, je me suis posé une question, pendant que tu crachais dans le lavabo. Je me suis réellement demandé ce que tu préférais entre t’endormir pleine d’éthanol dans le char d’un gars fuckall au début de tes sessions ou t’endormir dans ton bureau toute seule, à geler et ayant peur que les agents de sécurité te trouvent, dans ton dernier rush pour rester qui tu es…

Source Photo : unsplash.com


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Âť

Jeudi 30 novembre 2017 No 124 Journal Le Griffonnier


OUI A U R E S P E C T E T À L’ I N T É G R I T É

MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSITAIRE VOUS VOUS QUESTIONNEZ SUR LES FORMES DE HARCÈLEMENT ? VOUS VOUS DEMANDEZ SI UNE SITUATION DOIT ÊTRE DÉNONCÉE? VOUS VOULEZ SAVOIR AVEC QUI VOUS POUVEZ EN DISCUTER? Des personnes-ressources sont là pour répondre à vos questions en toute confidentialité

Odile Chouinard 418 545-5011, poste 2480

Matieu Duhaime 418 545-5011, poste 2309

Marie-Josée Dupéré 418 545-5011, poste 3208

Marie-Julie Potvin 418 545-5011, poste 5549

Pour en savoir davantage sur la politique contre le harcèlement et la violence : www.uqac.ca/harcelement Nouveauté : Utilisez notre plateforme interactive afin d’y déposer vos questionnements.


Emmanuelle Melanรงon Journaliste


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