Le Griffonnier 138 - 26 septembre 2019

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No 138 Jeudi 26 septembre 2019

Rapport de la Chaire éco-conseil Le journal étudiant de l'Université du Québec à Chicoutimi

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Rugby UQAC dans la mêlée

En grève pour la planète Page 3

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Élections : où voter ? Page 7

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Actualités

Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

Quand la neutralité s’invite, la justice quitte Émilie Bouchard Rédactrice en chef

« Nous devons toujours prendre parti. La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté. » Plus d’un demisiècle après les événements qui ont inspiré à Elie Wiesel ces mots troublants, mais tellement véridiques, on se retrouve encore au même point. Entre oppresseur et oppressés, ce

n’est pas le silence qui règne désormais : c’est la neutralité.

La responsabilité médiatique En cette parution 138 du Griffonnier, où nous mettons en lumière divers sujets et débats d’actualité, j’attire votre attention sur nos médias et leur responsabilité face aux enjeux qui secouent notre société actuelle. À une époque où les populations remettent en

question les scientifiques, où les rapports officiels sont méprisés en faveur de publications Facebook et où n’importe qui ayant accès à internet se plaît à s’imaginer expert d’un sujet donné, les médias ont un devoir de soulever certains enjeux. Or, ils ne le font pas, se délaissant de leurs responsabilités sous le couvert de la neutralité. Si la neutralité est importante à bien des égards (il s’agit quand même d’une importante partie de

notre démocratie médiatique), je crois cependant que notre civilisation fait présentement face à des enjeux qui méritent qu’on dépasse la neutralité. Les changements climatiques, l’islamophobie, les droits des femmes : ce sont tous des sujets d’actualité qui, oui, ont été couverts par nos médias. Le problème n’est pas le manque de couverture que l’on concède à nos oppressés, mais bien la couverture que l’on accorde à nos oppresseurs, et ce, par soucis

de « justice » et de « neutralité ». Mais les médias ne sont pas justes : ils sont équitables. Ils donnent la même couverture à tout le monde, peu importe l’enjeu. Ils portent du même vent les voix des oppressés comme celles des oppresseurs, se souciant bien peu de qui sera entendu au final, réalisant à peine que, ce faisant, ils amplifient la voix du plus fort, et n’aident en rien la voix du plus faible.

Improvisation dans l’application de la politique contre les violences sexuelles Stéphane Boivin Journaliste

La nouvelle Politique visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel de l’UQAC a fait les manchettes au cours de l’été. En vigueur à partir du 1er septembre, celle-ci a connu quelques altérations depuis son adoption par le conseil d’administration en décembre dernier. Le comité permanent chargé de sa concrétisation retourne consulter la communauté universitaire.

Le poste de protecteur universitaire est particulièrement concerné. Ce nouveau poste, voulu comme indépendant de l’institution, était un outil compris dans la politique adoptée à l’UQAC. Il ne faisait toutefois pas partie des « figures imposées » par la loi 151, à laquelle devaient se soumettre les institutions d’enseignement supérieur québécois à temps pour la rentrée. Embauché au printemps, Pascal Lévesque n’a porté le titre de protecteur universitaire que pendant quelques semaines. Venu du droit militaire et reconnu pour son expertise en la matière, monsieur Lévesque aurait rapidement identifié des

incohérences dans la définition de son rôle tel qu’énoncé dans la politique. C’est ainsi que l’UQAC, par la voix de sa porte-parole Marie-Karlynn Laflamme, se questionnait le 15 août dernier sur la pertinence du poste de protecteur universitaire. « Estce que le rôle de protecteur universitaire, c’est bien le rôle dont on avait besoin? Si tel est le cas, bien ça va continuer. Si ce n’est pas le cas, bien le C. A. va définir de nouveaux moyens, de nouvelles méthodes pour arriver, évidemment, à remplir nos obligations légales » [sic], expliquait-elle alors à Radio-Canada.

Des propos qui avaient fait réagir l’association étudiante MAGE-UQAC qui, de son côté, avait souligné l’importance d’impliquer la communauté étudiante à toutes les étapes de la mise en place de la politique, d’ailleurs largement rédigée par des étudiantes et étudiants. Monsieur Lévesque est à ce jour toujours à l’emploi de l’UQAC en tant que conseiller juridique auprès du vice-rectorat aux partenariats et à la recherche. Selon nos informations, la politique contre le harcèlement de l’UQAC adoptée en 2004, donc précédant la loi 151, se conformait déjà dans les grandes lignes à cette dernière. Le processus de traitement des plaintes resterait donc sensible-

ment le même en cette rentrée 2019. Lors du dernier conseil d’administration, tenu le 17 septembre, l’UQAC a suspendu temporairement deux éléments de la politique adoptée en décembre 2018, le temps, pour le comité permanent, de consulter la communauté universitaire. L’article 8.3, qui décrivait les tâches du protecteur universitaire, ainsi qu’une politique parallèle qui était vouée à ce poste, ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre. Dans sa nouvelle mouture, la politique de l’UQAC contre les violences à caractère sexuel pourrait inclure davantage la participation de ressources externes spécialisées.


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Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

Manifestation pour le climat: le mandat du MAGE-UQAC clarifié Julien Gauthier Journaliste

Dans la foulée du mouvement international pour le climat, les étudiants de l’UQAC étaient réunis le 11 septembre 2019 en Assemblée générale spéciale afin de procéder au vote sur la participation des étudiants du campus de Chicoutimi au mouvement de grève international. Des manifestations sont déjà prévues dans 17 villes au Québec. L’Assemblée générale de grève avait laissé plusieurs étudiants dans la confusion

quant au rôle du MAGE-UQAC lors de la manifestation pour le climat du 27 septembre prochain. Les associations étudiantes se sont donc réunies en Conseil central le 19 septembre dernier afin de clarifier le mandat qu’avait obtenu l’association. Il fut donc convenu que le MAGE-UQAC réintègre l’organisation de la manifestation du 27 septembre prochain et que celle-ci porte à la fois sur l’opposition à GNL Québec et sur le climat. « Le MAGE-UQAC invite la population à venir marcher avec les étudiant.e.s de l'UQAC lors de la manifesta-

tion pour le climat et contre GNL Québec, qui se tiendra vendredi le 27 septembre. De plus, nous invitons la communauté étudiante à prendre part au piquetage symbolique qui se tiendra dès 7 h pour inciter les étudiants et les étudiantes à respecter le mandat de grève voté en assemblée générale ainsi qu’à venir marcher avec nous », a affirmé l’association par voie de communiqué. Il sera tout de même possible d’entrer à l’UQAC. Le piquetage sera symbolique, c’est-àdire qu’il vise à sensibiliser la communauté étudiante à ne pas assister à leurs cours plutôt qu'à les en empêcher. Les activités pédagogiques sont levées vendredi entre 13 h et 16 h.

Les sympathisants à la cause environnementale sont donc invités à se rassembler dès 13 h sur l’esplanade reliant

le pavillon principal et celui des humanités. Une marche traversera ensuite le centreville de Chicoutimi.

Discorde entre l’administration et les professeurs Julien Gauthier Journaliste

Les relations entre le Syndicat des professeures et professeurs de l’UQAC et l’administration de l’Université ont pris une tournure tendue ces dernières semaines. La direction de l’UQAC a bloqué de ses serveurs l’adresse courriel d’un groupe de professeurs anonymes qui dénonçait les pratiques autoritaires de l’administration.

Les revendications du comité anonyme Parmi ses revendications, le groupe anonyme dénonçait notamment « l'attitude cava-

lière » de la rectrice Nicole Bouchard, certaines nominations de l’administration dans divers postes de gestion, les nouvelles méthodes d’attribution des cours et d’activités d’enseignement et les groupes trop grands. Ainsi, des échanges de courriels ont eu lieu entre certains professeurs. Les courriels émanaient d’une adresse ne provenant pas du réseau interne de l’UQAC. De son côté, le rectorat a affirmé être à l’aise de discuter avec les professeurs sur les éléments conflictuels, mais seulement à visage découvert.

Avant de procéder au blocage de l’adresse courriel, Mme Bouchard avait donc appelé au dévoilement public des identités des professeurs en charge du comité. C’est devant l’absence de réponse qu’il fut décidé que le service informatique bloque cette adresse courriel des serveurs de l’UQAC.

Un geste inacceptable, selon le président du syndicat des professeurs Pour Gilles Imbeau, président du syndicat des professeurs, ce geste est

inacceptable. « De quel droit quelqu'un peut-il décider si je ne peux pas recevoir de courriels? Que quelqu'un vienne me dire qu'il n'aime pas ce que je reçois dans mon courriel, c'est une atteinte à la Charte des droits et libertés », affirme-t-il. Par voie de communiqué, le syndicat s’était étonné de cette façon de faire, qualifiant la situation « [d’]étrange comportement lorsqu’on se targue d’être transparent et à l’écoute de son milieu. » En réponse à ce geste, le syndicat des professeurs s’est réuni lors d’une assemblée

générale le 4 septembre dernier et a unanimement dénoncé « les pratiques autoritaires de gestion qui prévalent actuellement » de la part de l’administration. Un grief a également été déposé, puisque l’administration n’a pas respecté son mandat sur l’attribution des activités pour les divers départements d’enseignements. Les tensions arrivent au moment où des rondes de négociations pointent à l’horizon entre le syndicat et l’administration, puisque la convention collective tombe à échéance le 31 décembre 2019.


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Actualités

Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

Projet de loi 37 : les cégeps et universités seront touchés Julien Gauthier Journaliste

Le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) ainsi que la Fédération des cégeps se disent « estomaqués » par le projet de loi 37, qui vise à centraliser les achats de biens et de services des organismes publics, dont les universités et les cégeps.

Sans égards aux préoccupations et aux arguments émis par les établissements universitaires au cours des dernières semaines à ce sujet, le gouvernement propose, par ce projet de loi – Loi visant principalement à instituer le Centre d’acquisitions gouvernementales et Infrastructures technologiques Québec –, une

structure décisionnelle obligatoire et centralisée qui ne répondra pas à leurs besoins, voire qui nuira à leur capacité de répondre en temps opportun à ces derniers. « Ce projet de loi aura aussi un impact néfaste direct sur l’approvisionnement local et le tissu socioéconomique

de toutes les régions où sont déployés les établissements universitaires », affirme Pierre Cossette, président du conseil d’administration du BCI. Pour sa part, le président et directeur général de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, affirme : « Alors qu'on demande au

milieu de l'éducation d'être agile et d'agir plus rapidement en fonction du contexte changeant de la société québécoise, le gouvernement impose une approche rigide qui ne peut que conduire à une plus grande lenteur dans notre capacité à répondre aux besoins de la population. »

Le projet de GNL peut être carboneutre selon la Chaire en éco-conseil Julien Gauthier Journaliste

La Chaire en éco-conseil de l’UQAC, mandatée par GNL-Québec, vient de rendre public son rapport visant à démontrer la possibilité de la carboneutralité de son projet. D’entrée de jeu, le rapport estime que la plantation de nouveaux arbres ainsi que l’achat de gaz naturel renouvelable seraient insuffisants, à court terme, pour arriver à cet objectif. L’idée du reboisement massif a aussitôt été abandonnée puisque le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parc n’est pas

Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).

prêt pour un tel projet, estime Claude Villeneuve, directeur de la Chaire. Pour atteindre la carboneutralité à court terme, les travaux concluent qu’Énergie Saguenay devra davantage miser sur le captage, la purification et l’utilisation du CO2, ce qui nécessiterait la mise en place d’un nouveau parc industriel permettant sa conversion en énergie. Ainsi, Énergie Saguenay ne pourra pas faire cavalier seul. Pour développer le potentiel parc industriel, il faudra que l’entreprise s’associe avec les autorités gouvernementales – municipales, provinciales et fédérales –, les milieux institutionnels ainsi que des entreprises.

Prochaine parution : Jeudi 26 septembre 2019 Tombée des textes : Vendredi 13 septembre 2019, 17 h Tombée publicitaire : Mardi 17 septembre 2019, 17 h Impression : Transcontinental via le Progrès du Saguenay Tirage : 3 000 exemplaires

Un accueil divisé Le rapport a été bien accueilli par le directeur régional de GNL-Québec, Stéphan Tremblay. « Faire de la pollution une ressource, je pense que ça peut être très porteur pour la région », a-t-il affirmé à Radio-Canada. Jean Paradis, ancien directeur du Cégep d’Alma et militant écologiste, a pour sa part fustigé le rapport en dénonçant l’attitude de la Chaire, qui, selon lui, fait fi des objectifs finaux de GNL : « Si c’est carboneutre, tout est permis? […] Que ce soit des hydrocarbures fossiles […], des produits cancérigènes, des pro-

duits toxiques, tout est parfait? » a-t-il affirmé dans une lettre ouverte.

Les experts contredisent les chiffres de GNL Le rapport effectué par la Chaire en éco-conseil se base sur les chiffres émis par GNL, qui prévoit des émissions de 421 000 tonnes de CO2 annuellement. En juin dernier, une lettre signée par 150 scientifiques à travers le Québec dans le quotidien Le Devoir faisait plutôt état d’émissions en amont de 8 mil-

Rédactrice en chef : Émilie Bouchard

Collaborateurs :

Graphiste : Ysé Raoux

Stéphane Boivin Émilie Bouchard Julien Gauthier Jessyca Roy-Vachon Emmanuel Trotobas

Coordonnateur : Stéphane Boivin Publicité : Christian Tremblay Courriel : publicitieceuc@uqac.ca Correction : Émilie Bouchard

Marion Bibeau Marie-Ève Larrivée Olivia Brassard Sophie-Anaëlle Pilon

Couverture : Ysé Raoux

CEUC remercie ses partenaires :

lions de tonnes annuelles, si l’on tient compte de la construction de l’usine, du transport par oléoduc ou encore du transport par navire du gaz liquéfié. Si l’on tient compte de la la combustion du gaz liquéfié et du risque de fuites potentielles, la communauté scientifique parle même de 30 millions de tonnes annuelles de CO2. En comparaison, chaque canadien produit en moyenne 15,1 tonnes de CO2 chaque année. Le rapport de la Chaire en éco-conseil est disponible sur la page web : http://ecoconseil. uqac.ca/gnl-quebec/

Courriel : ceuc@uqac.ca Téléphone : 418 545-5011 #2011 Télécopieur : 418 545-5400 /ceuc.ca

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Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

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Des groupes trop nombreux dans certains programmes Julien Gauthier Journaliste

Même si dans sa planification stratégique 20192023, l’UQAC affirme être une université de « proximité », huit professeurs du département des sciences de l’éducation ont voulu partager une problématique à laquelle ils sont de plus en plus confrontés, soit celle des classes surpeuplées. Nous avons rencontré les professeurs Stéphane Allaire et Nicole Monney, tous deux signataires de la lettre publiée dans Le Quotidien du 3 septembre dernier, qui voulait nuancer l’annonce de l’augmentation de 8 % des inscriptions pour la session

d’automne 2018, une hausse particulièrement marquée dans les programmes en enseignement. Ceux-ci se réjouissent que davantage d’étudiants choisissent l’UQAC – et donc les études supérieures en région –, mais souhaitent néanmoins attirer l’attention sur les problématiques pédagogiques engendrées par des groupes trop nombreux.

Une directive de l’administration Autrefois, l’administration laissait les départements décider eux-mêmes de l’attribution des cours. Ainsi, les directions de programmes, les professeurs et les chargés

de cours se réunissaient à l’interne et faisaient la répartition et la distribution des activités. Selon Stéphane Allaire, ce processus est remis en cause depuis l’arrivée d’un projet pilote : « Depuis juin, les directions de programme doivent aller négocier à la pièce les cours. Ils envoient leur argumentaire à l’administration, qui, elle, est composée de gens qui n’ont possiblement pas la connaissance fine que nous avons. » Gilles Imbeau, président du Syndicat des professeures et professeurs de l’UQAC, déplore-lui aussi cette nouvelle façon de faire : « Ce que nous n’aimons pas dans la méthode actuelle, c’est que c’est l’administration qui a

décidé. Nous comprenons que l’UQAC ait des cibles budgétaires, mais nous souhaitons qu’elle laisse aux départements davantage de marge de manœuvre. Ce sont les départements qui connaissent le mieux leur clientèle étudiante. »

ment », ajoute-t-elle.

Pour Nicole Monney, il s’agit entre autres d’une façon que l’UQAC a mis en place pour économiser : « Moins l’administration octroie d’activités, moins elle a de chargés de cours à payer. » Elle estime également que l’administration tend à s’inspirer davantage des grandes universités, comme l’Université Laval, une réalité qui touche également l’UQAR, l’UQO et l’UQTR. « "Si l’Université Laval le peut, pourquoi pas nous?", c’est un discours que nous entendons régulière-

De son côté, l’UQAC affirmait dans sa planification stratégique vouloir « [miser] sur des stratégies éducatives en adéquation avec les aspirations de chaque personne ».

CEUC a pu consulter un document émanant de l’administration et s’adressant au corps professoral. Les professeurs y étaient appelés à adapter leur pédagogie au nombre d’étudiants dans leur groupe – et non l’inverse.

L’administration affirme quant à elle que la plupart des groupes demeurent en moyenne constitués d’entre zéro et 20 étudiants, mais admet tout de même qu’il puisse arriver qu’il y ait un ou deux groupes d’une centaine d’étudiants; il s’agirait néanmoins de situations exceptionnelles.

Les conséquences des grands groupes Julien Gauthier Journaliste

Les conséquences de grands groupes sont nombreuses, à commencer par les approches pédagogiques dont disposent les professeurs et chargés de cours. Une plus grande rigidité de la part de l’administration, qui fait pression pour augmenter la taille des groupes, affecte la qualité de l’enseignement ainsi que la réussite des étudiants.

Des conséquences sur l’apprentissage Selon Stéphane Allaire, professeur à l’UQAC, les études tendent à fixer le seuil critique à 40 à 50 élèves dans une classe. Au-delà de ce nombre, la qualité de l’enseignement

ainsi que la motivation des étudiants tendent à diminuer. Le risque de décrochage est ainsi plus élevé. « Enseigner est une démarche de planification structurée, explique Stéphane Allaire. Dans des cours de médecine, personne n’oserait penser qu’on peut former un médecin simplement en faisant des conférences. Il faut lui donner un bistouri en main! » Nicole Monney, professeure à l’UQAC, explique que les conséquences peuvent prendre différentes formes : « Il y a plus de tricherie au sein de grands groupes. Par exemple, plutôt que faire des exposés oraux, il faut faire des examens axés sur les connaissances et, dans ceux-ci, des questions à choix multiple. Dans le baccalauréat en éducation, avec des classes bondées, d’aucune façon je ne peux vérifier si les

futurs enseignants sont en mesure de planifier des situations d’apprentissage, tel qu’ils seront appelés à le faire dans leur future carrière. » Elle ajoute que les étudiants ayant un TDAH peuvent être distraits plus facilement dans des grands groupes, en raison des chuchotements ou encore des bruits de crayons, par exemple. Une étude a été réalisée en 2013 par le Comité de pédagogie universitaire auprès des étudiants de l’UQAC, afin de savoir si leur niveau de motivation était influencé par la taille des groupes. On y apprend que « les étudiants passent souvent dans l’anonymat [dans des grands groupes]. Si l’étudiant est absent […], ni le professeur

ni ses pairs ne risquent de s’en rendre compte, ce qui vient réduire son sentiment d’appartenance au groupe et son sentiment d’engagement envers les apprentissages à réaliser ». En outre, l’étude conclut que pour soutenir l’engagement de l’étudiant, le professeur doit utiliser des approches personnalisées, telles qu’apprendre les prénoms des étudiants et leur permettre de travailler et de discuter en sous-groupes, ce qui est difficilement réalisable dans un contexte où les groupes sont trop grands.

Plus de cas pédagogiques Selon Fabien Poirier, vice-président aux affaires pédagogiques du MAGE-UQAC :

« Les étudiants sont inquiets. Ils se font promettre une université à taille humaine. Ils voient l’offre de cours diminuer et la taille des groupes augmenter. Par ailleurs, on constate une corrélation entre un nombre de cas pédagogiques élevés et un groupe nombreux ». La formation à distance dans les programmes les plus populeux pourrait-elle être une solution à envisager? L’UQAC en est à ses premiers balbutiements en la matière. Néanmoins, ce mode de fonctionnement récemment mis en place par l’UQAC reçoit un accueil mitigé chez certains professeurs. « L’UQAC 15 ans en retard dans ce domaine », affirme Stéphane Allaire. Pour Gilles Imbeau, président du syndicat des professeurs, « ce n’est pas notre marque de commerce ».


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Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

Reconnaître les troubles de l’apprentissage Marie-Ève Larrivée Collaboratrice

Plusieurs d’entre nous entrent à l’Université avec des connaissances limitées sur les divers troubles de l’apprentissage. Pourtant, nombre d’étudiants sont susceptibles d’être affectés par certains troubles. Il est donc important de savoir en reconnaître les différents symptômes le plus tôt possible et d’entamer des évaluations neuropsychologiques afin d’infirmer ou de confirmer d’éventuels doutes. Le principal propos de cet article est d’étayer les différents troubles d’apprentissages les plus communs chez l’adulte. Si vous vous reconnaissez dans les symptômes, les Services aux étudiants de l’UQAC proposent un soutien aux étudiants en situation de handicap, aide qui pourrait vous être bénéfique. Voici donc les principaux troubles d’apprentissage pouvant affecter les adultes.

La dyslexie La dyslexie est sans doute l’un des troubles d’apprentissage les plus connus. Pourtant, elle demeure cliniquement non reconnue chez plusieurs adultes qui en présente les symptômes. La dyslexie apporte des problématiques au niveau du langage écrit. Elle se présente principalement lors de la performance à la lecture, de façon continue. Cette problématique engendre des difficultés de lecture qui rendront la compréhension difficile pour celui qui écoute. Enfant, la personne dyslexique aura souffert d’un défaut plus ou moins sévère d’acquisition du langage. À l’âge adulte, un individu dyslexique présentera des difficultés de relecture à voix haute, et aura du mal à différencier une lettre normale d’une lettre en miroir. L’individu peut aussi avoir de la difficulté à reconnaître les mots dans leur ensemble et à lire des mots irréguliers (mille, bonhomme, sept, fille, etc.). Sur une base régulière, ce type de tâches nécessitent une grande source d’énergie.

Les dyscalculies Une autre forme de problématique fréquente est la dyscalculie, fréquemment associée à la dyslexie. L’individu présentant ce genre de trouble a des difficultés de nature arithmétique, touchant la compréhension, l’utilisation, l’interprétation ou la communication à l’aide de nombres. Cette problématique diffère d’un individu à un autre. Toutefois, pour chaque individu présentant des manifestations d’une dyscalculie, l’apprentissage des mathématiques est très laborieux. De plus, il peut être difficile de dénombrer, d’effectuer des calculs simples (utilisation des doigts pour compter) ou même de lire ou d’écrire des nombres (par exemple, l’individu lira 65 au lieu de 56, 9 au lieu de 6, etc.).

La dysorthographie Une personne dysorthographique présentera des difficultés surtout au niveau de la qualité de l’écriture. Il est donc très difficile de prendre des notes, copier ou rédiger sur papier avec un crayon. Une dysgraphie est observée à la relecture lorsque le texte n’est pas clair, incompréhensible, mal présenté ou socialement non acceptable. Les principales manifestations de la dysorthographie sont l’ajout de lettres dans les mots, la

difficulté à respecter l’entité d’un mot à l’écrit (ex. : « aujourdhui » pour « aujourd’hui », « unascenseur » pour « un ascenseur », etc.) et l’utilisation d’orthographes différentes pour plusieurs mots (flème, flèmme, flemme). La personne dysorthographique présente également une calligraphie qualifiée d’irrégulière et de malhabile.

culté à rester assis. L’impulsivité peut aussi mener à des comportements irréfléchis, comme de couper fréquemment la parole aux autres. Le TDA est fréquemment diagnostiqué chez les enfants, mais se rencontre aussi à l’âge adulte.

Le TDA (avec ou sans hyperactivité) Le trouble déficitaire de l’attention (TDA) est l’un des troubles les plus « populaires » au Québec lorsqu’il est question de troubles de l’apprentissage. Un individu avec un TDA présentera des manifestations d’inattention dans toutes les sphères de sa vie. Cette caractéristique se remarque sous différents aspects : difficulté avec la mémoire immédiate, perte et oubli fréquents de matériel nécessaire à la progression de la journée, difficulté à écouter et à se mettre à la tâche.

Lorsque l’on croit avoir un trouble de l’apprentissage, il est important de consulter pour confirmer ou informer notre hypothèse. Les étudiants de l’UQAC ont la chance d’avoir la Clinique universitaire de psychologie à proximité : ce service offre des évaluations neuropsychologiques, et ce, à moindre frais. Lorsque nous remarquons et identifions nos symptômes, il est primordial d’évaluer le degré de sévérité de ceux-ci tout en considérant l’impact qu’ils ont sur toutes les sphères de notre vie.

On note aussi un manque d’organisation général chez l’individu. Ces symptômes ne doivent toutefois pas être confondus avec ceux de l’anxiété. Un individu présentant un TDA peut également présenter des symptômes d’hyperactivité ou d’impulsivité. L’hyperactivité se remarque par une tendance à bouger et à parler beaucoup ainsi qu’une diffi-

Si la problématique génère d’importantes dysfonctions, une évaluation permettra également de cibler diverses possibilités de traitement. Un diagnostic permet aussi à l’individu d’obtenir des services qui l’aideront à progresser avec des outils adaptés qui faciliteront son parcours.

Que faire?

Photo : Pixabay


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Élections fédérales du 21 octobre : vous pourrez voter sur le campus Julien Gauthier Journaliste

Élections Canada a élargi le vote sur le campus à 115 institutions à travers le Canada. L'UQAC étant de ce nombre, il sera possible de voter sur place du 5 au 9 octobre 2019, et ce, peu importe sa circonscription de résidence. Hormis le vote sur le campus, vous avez la possibilité de voter par anticipation les 11, 12, 13 et 14 octobre, de 9 h à 21 h, en plus du jour du scrutin, le 21 octobre. Enfin, vous pouvez

voter tous les jours en vous rendant au bureau d'Élections Canada qui se trouve votre circonscription, et ce, dès le jour 1 de la campagne électorale.

Les débats des chefs En tout, il y aura cinq débats des chefs (deux en français et trois en anglais). Un débat a déjà eu lieu le 12 septembre dernier en l’absence de Justin Trudeau, ce dernier n’ayant accepté de participer qu’à trois d’entre eux.

le 10 octobre (en français) sur le réseau TVA de 20 h à 22 h. Il sera possible de visionner ces débats sur le réseau RadioCanada/CBC. Les autres auront lieu le 1er octobre (en anglais) par l’Institut Munk à Toronto et le 2 octobre (en français) sur le réseau TVA.

Les débats officiels de la Commission du débat des chefs auront lieu le 7 octobre (en anglais) de 19 h à 21 h et

Une application vouée à la sécurité sur le campus Stéphane Boivin

tributeurs, il suffit d’activer le fil de l’Université du Québec à Chicoutimi.

Le Service des immeubles et équipements (SIE) lance une nouvelle application vouée à la sécurité sur le campus. idSide Echo est conçue pour rejoindre le plus grand nombre, avec plus de flexibilité, en cas de situation d’urgence. Un défi auquel sont aujourd’hui confrontés les services de sécurité civile.

« La mission de l’application est de pouvoir mettre en alerte les membres de la communauté universitaire ou quiconque a intérêt à savoir qu’une situation perturbe les activités sur le campus. Le but c’est de pouvoir aviser les gens dans les meilleurs délais, les aider à adopter le comportement le plus sécuritaire pour eux et, enfin, faciliter notre intervention », explique MarieÈve Bradette-Hébert, responsable de la sécurité, de la santé et des mesures d’urgence.

Journaliste

Le principe de l’application est simple : à partir de sa base très légère, elle permet de s’abonner aux notifications d’une institution donnée. Après avoir téléchargé l’application auprès des grands dis-

Réjean Châtigny, superviseur en protection publique et

prévention, précise : « Le défi en sécurité présentement, c’est de rejoindre les usagers rapidement, même ceux qui ne sont pas présents sur le campus. Par exemple, une évacuation qui surviendrait à 15 h 30 alors que des cours commencent à 16 h, donc les étudiants sont déjà en route, pourrait être problématique. » Une situation similaire pourrait se présenter en cas de tempête forçant une annulation des cours. L’utilisation de l’application par l’UQAC sera limitée exclusivement aux messages d’urgence. Aucune information générale ne sera véhiculée. En plus des notifications, l’application comprend beaucoup d’information sur les mesures propres au campus.

À titre d’exemple, les emplacements des défibrillateurs cardiaques y sont consignés.

mi-septembre, plus de 700 personnes s’étaient inscrites au fil de l’UQAC.

Déjà éprouvée par d’autres institutions publiques, l’application Echo sera à l’UQAC cet automne dans le cadre d’exercices d’urgence. Le SIE, qui s’était donné un objectif de 500 abonnements à la rentrée, a déjà dépassé ses attentes. À la

Soulignons enfin que l’application pourra potentiellement s’avérer utile pour des citoyens qui ne seraient pas membres de la communauté universitaire, à commencer par les usagers de points de services tels que le pavillon sportif.



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L’avenir des centres-villes Jessyca Roy-Vachon Chroniqueuse

Cet été, alors que j’écoutais la radio, j’ai entendu un débat qui portait sur la rue Saint-Dominique à Jonquière. Pour ceux qui ne connaissent pas l’endroit, la « St-Do » fut, à une certaine époque, une rue pleine de vie où les festivités étaient choses courantes et où de nombreux bars fonctionnaient à merveille. Chaque fin de semaine, la fête battait son plein et les gens sortaient s’amuser, comme ils le font sur la Racine à Chicoutimi.

Aujourd’hui, la rue SaintDominique n’est plus que l’ombre d’elle-même. Il n’y a presque plus de bars, le festival Jonquière en musique a été déplacé à Nikitoutagan, les autres activités qui y avaient lieu ont disparu ou ont été relocalisées et les gens ont peu à peu cessé de fréquenter l’endroit. Cette rue qui fut si vivante pendant mon adolescence s’éteint petit à petit. Les dirigeants ont bien essayé de la pimper un peu, mais il lui manque encore cette étincelle qui en faisait une rue festive où on savait s’amuser. Certes, ils ont fait construire une splendide bibliothèque, mais ce lieu de culture n’arri-

vera malheureusement pas, à lui seul, à redonner vie à la rue Saint-Dominique. Pendant l’émission radiophonique, bien des idées ont été proposées par les animateurs et par les auditeurs. Construction de condos, ouverture de nouveaux restaurants et terrasses, fermeture de la circulation pour donner accès à de petites boutiques, des épiceries ou marchés locaux, etc. Certes ce ne sont pas de mauvaises idées, mais je ne crois pas que c’est ce qui dynamise un centre-ville. Si on construit des condos, c’est la fin des bars : je ne crois pas que les gens qui y vivraient apprécieraient le bruit des bars

jusqu’aux petites heures du matin! Ensuite, des restaurants et des terrasses, c’est bien, mais il y en a déjà, et on voit que ça ne règle pas le problème. En faire une rue pour aller marcher? La Rivière-aux-Sables est à côté et tout aménagée pour ceux qui aiment marcher. Je crois que pour dynamiser le centre-ville de Jonquière, il faut jeter un coup d’œil à ce qui fait de la rue Racine, à Chicoutimi, une rue qui est encore bien vivante. C’est simple : même si les deux rues sont des axes centraux de notre ville, ce qui rend la Racine si vivante, c’est tout ce qui s’y trouve et tout ce qui s’y déroule tout au long de

l’été. Boutiques variées, restaurants et terrasses pour tous les goûts, bars offrant diverses ambiances selon les préférences et, surtout, quantité de festivals! Ces derniers donnent une ambiance festive à la rue et contribuent à son dynamisme : les gens s’y promènent, vont manger sur les terrasses, assistent spectacles, bref, ils font tourner l’économie locale! Et pourtant, avec la gentrification du secteur et les projets de condos qui ciblent la zone portuaire, je me demande si ce n’est pas plutôt la rue Racine qui suivra les traces de la rue Saint-Dominique…

Suivre l’actualité : rester zen, mais critique? Emmanuel Trotobas Chroniqueur

L’actualité se suit : des veilles informationnelles se tiennent régulièrement, et ce, année après année. C’est ainsi, mais ce n’est pas partout. Vous souvenez-vous de la visite de Greta Thunberg en France? On dit que, le même jour, le TAFTA est passé. Le TAFTA (Transatlantic Free Trade Agreement), c’est le traité favorisant les échanges commerciaux entre le Canada et l’Europe, augmentant par le fait même la production de gaz à effet de serre, le dévoiement de productions rurales. Les réglementations entre les pays sont très différentes. Elles sont plus sévères en Europe qu’en Amérique du Nord. La visite de Greta Thunberg coïncidait avec ce vote. Elle n’était pas là pour l’empêcher. On ne peut pas prendre le contexte pour la blâmer. Les médias relèvent la coïncidence, le prétexte dont ont pu profiter quelques députés pour expliquer leur absence au vote. Pourtant, la présence aux deux événements pouvait être possible.

L’adolescente suédoise arrive ici alors qu’un sommet sur le climat a lieu et qu’une manifestation mondiale pour le climat se prépare.

peu de son grain de sel avec un minimum de sens critique, et l’équilibre nécessaire pour n’importe quel individu, ne sera pas le même suivant le contexte.

entendues auparavant, et les clichés étaient plus vivants que jamais. Le clivage semble perdurer, celui que l’on s’imagine entre économie et environnement.

Suivre l’actualité n’est pas forcément évident. Il semble plus facile pour certains que pour d’autres. L’intérêt est plus ou moins vif selon les personnes. Ne voit-on pas cela justement pendant les vacances? N’a-t-on pas déjà vu passer des décrets ou autres événements arriver en été pendant que, comme on le dit, le monde est en vacances.

Il y a quelques jours, le MAGE-UQAC a tenu une assemblée générale où se sont prises d’importantes décisions. J’y étais et j’ai pu constater la fragmentation de l’assemblée en entendant des avis et des questions ou commentaires plus ou moins surprenants.

Lorsque l’environnement n’est plus là, l’économie disparaît. La rencontre des deux est d’ailleurs l’objet de la chaire de recherche de Jérôme Dupras, de l’Université du Québec en Outaouais, qui sera justement dans la région pour en discuter lors d’une conférence pour le second forum Demain le Québec, le 15 novembre, au Cégep de Jonquière.

Les gens ont besoin de vacances, d’aller dans le bois, de reprendre contact avec euxmêmes, avec leur monde intérieur. Qu’importe le moment : la Terre continuera de tourner, car le monde est en changement. Il est cependant déplorable de constater que certains profitent de ce genre d’occasions. Nos systèmes (occidentaux), malgré les arrangements possibles sont questionnables. Nos rythmes, nos façons de faire et d’être. Le bagage nécessaire pour apporter de l’eau au moulin, un

Un étudiant est intervenu, demandant à en apprendre plus sur GNL Québec, cette compagnie de gaz naturel qui souhaite s’établir dans la région. Or, nous n’étions pas là pour donner de l’information. Nous devions voter. Je déplore toutefois le manque d’information sur le dossier. Cela fait plus d’un an qu’une coalition s’est formée pour en discuter, cela fait plusieurs années que des gens se mobilisent. Des réunions (autrement que dans une chambre des commerces) ou par le biais de l’entreprise elle-même étaient accessibles. L’assemblée s’est bien déroulée. Les questions ou revendications apportées s’étaient déjà

Nous sommes en campagne électorale. La majorité, par le biais des méthodes de scrutin remises en question, pourra faire entendre des priorités qui ne sont pas les mêmes pour tous. Et pourtant. Il est regrettable qu’une personne arrive au moment du vote sans savoir de quoi il retourne. Nous sommes gagnants à recevoir des informations objectives et à rencontrer l’autre. Soyons donc vigilants en cette période électorale. Suivre l’actualité dans ce contexte, alors que l’on a souvent d’autres occupations que les grands enjeux de société, me

fait dire qu’il vaut parfois mieux, comme dans le doute, s’abstenir – s’abstenir de prendre ou de faire prendre certaines décisions. Ajoutez à cela que, comme le dit l’adage, « nul n’est censé ignorer la loi » - adage malheureusement utilisé par ceux qui font changer la loi pendant que nous sommes occupés pour une raison ou une autre -, il y a de quoi se poser des questions sur sa propre actualité, ce qui se passe en dedans, ce qui se passe avec nos lois intérieures. J’en reviens à une maxime : « Si tu ne t’occupes pas de politique, la politique s’occupera de toi. » Il faudrait donc trouver le bon rythme, s’adapter chaque jour, trouver la réponse à l’équation de chaque journée entre le monde intérieur et le monde extérieur. Suivre l’actualité nous obligerait ainsi à nous positionner, quotidiennement, pour faire face à un monde changeant? En même temps, nous ne pouvons pas tout savoir, absorber toute l’information de l’actualité passé et présente. Recevoir puis traiter l’information demande du temps. Peut-être, finalement, que le monde change trop rapidement pour ce que l’humain peut assumer.


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Société

Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

DISNEY + AND CHILL? Sophie-Anaëlle Pilon Chroniqueuse Netflix possède depuis plusieurs années le monopole des sites de visionnement en ligne. Ça, c’était avant l’apparition de nouvelles plateformes telles qu’Amazon Prime ou YouTube Premium, qui pourraient être des concurrents importants pour le géant du streaming. Les derniers à s’ajouter : les studios Disney, qui viennent de confirmer l’ouverture de leur propre plateforme de visionnement en ligne, Disney +, disponible dès le 12 novembre aux États-Unis. Que signifie cette annonce pour le futur de Netflix? Personne n’en est certain. Les plateformes streaming ont énormément gagné en popularité depuis quelques années. Le visionnement en ligne est un moyen facile d’accéder à beaucoup de contenu sans avoir à s’abonner aux nombreuses chaines télévisuelles ou devoir à se payer un forfait

télévision. C’est la compagnie Netflix qui possède le monopole de ce marché très lucratif, où plusieurs autres géants du divertissement essaient de rivaliser en offrant leurs propres plateformes de streaming et en produisant du contenu audiovisuel original et exclusif pour celles-ci. Pensons par exemple à Amazon Prime, qui offre à ses membres un accès à Hulu en plus des services habituels de livraison rapide et gratuite. La plateforme Hulu a d’ailleurs obtenu l’exclusivité de la très attendue série sur Le Seigneur des Anneaux. Il y a aussi YouTube Premium, offert depuis un peu plus d’un an, qui donne aux utilisateurs l’occasion de visionner des films et séries en ligne, en plus de leur permettre d’enregistrer leur musique et de l’écouter sans publicité. Malgré toute la compétition, Netflix garde le monopole.

Disney +, un concurrent potentiel? Ça, c’était avant l’annonce de l’ouverture prochaine de Disney +, qui rassemblera tous les classiques produits par The Walt Disney Company. La plateforme aura le pouvoir

d’affaiblir les assises de Netflix, notamment en raison du nombre considérable de bannières très populaires possédées par les studios Disney. Ces filiales incluent entre autres Disney, Pixar, Marvel, Star Wars et National Geographic.

ne sera plus accessible, et ce, de façon définitive. Déjà, du contenu affilié au géant de l’animation a été retiré de la plateforme : c’est le cas de la série originale « Jessica Jones », qui mettait en vedette un personnage de l’univers Marvel.

La question tarifaire pourrait aussi peser dans la balance, étant donné que le service Disney + sera disponible pour la modique somme de 8,99 $ par mois (pour les résidents canadiens), soit 1 $ de moins que le forfait de base offert par Netflix. Rappelons-nous que Netflix avait procédé à une augmentation de ses tarifs en 2018 : ceux-ci varient désormais entre 9,99 $ et 16,99 $ par mois selon le forfait choisi. Amazon Prime, quant à lui, est offert à partir de 7,99 $ par mois, tandis que YouTube Premium est disponible pour 11,99 $ par mois au prochain trimestre.

Puisque The Walt Disney Company a acquis de nombreuses compagnies ces dernières années, ce sont beaucoup de classiques qui se verront indisponibles pour toutes plateformes de streaming autres que Disney +, une nouvelle qui amène à se questionner sur l’homogénéité du monde du divertissement. Assisterions-nous à la création d’un nouveau membre des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft), ces grosses compagnies qui dirigent le monde de l’information, des technologies et, petit à petit, du divertissement?

Une diversité déclinante

Une brochette plus qu’attrayante

La mise en place de la plateforme Disney + veut aussi dire que tout le contenu qui est associé à la compagnie et qui se retrouvait sur Netflix

Les studios Disney ont annoncé l’ouverture de leur plateforme en grand avec une bande annonce dans laquelle on peut

apercevoir les personnages des films d’animation classiques (Aladdin, Le Roi Lion, La Petite Sirène, etc.) et ceux de leur adaptation, mais aussi Jack Sparrow, Homer Simpson (obtenu par l’achat du groupe Fox), Yoda, Mary Poppins et bien d’autres. Disney a aussi annoncé la production et mise en ligne de plusieurs séries originales et exclusives, dont Encore!, High School Musical, The Musical : The Series et Loki, qui plaira certainement aux amateurs de Marvel. C’est un total d’environ 7 500 épisodes de séries et 400 films qui seront disponibles dès son ouverture le 12 novembre prochain aux ÉtatsUnis. Une belle brochette de visionnement attend donc les abonnés. Les développements de Disney + sont à suivre de près, à la fois pour ceux souhaitant profiter du service que ceux qui veulent savoir ce que sa mise en ligne aura comme conséquence sur le monde du streaming. Parce que si le volume de Disney + n’égalera en rien celui de Netflix, la popularité des séries et films qui seront offerts a, elle, de quoi préoccuper la compétition…

Photo : Pixabay


Culture

Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

Les grands La poésie n'est pas honneurs pour un décalage Mustapha Fahmi Stéphane Boivin Journaliste

Julien Gauthier Journaliste

Le Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean tenait une conférence de presse ce mardi 17 septembre, à la Bibliothèque Paul-ÉmileBoulet de l’UQAC, afin de dévoiler la programmation de sa 55e édition. À cette occasion, le professeur Mustapha Fahmi, du Département des arts et lettres, a décroché les grands honneurs en remportant le prix Distinction littéraire. Ce prix, créé en 2017 par le Salon du livre, vise à souligner le travail et la contribution au monde littéraire d’un auteur du Saguenay–Lac-SaintJean au cours de la dernière année. Une cérémonie officielle de remise de prix aura lieu le 28 septembre prochain.

Une bourse de 1000 $ lui sera également décernée.

À propos de Mustapha Fahmi Mustapha Fahmi est professeur au Département des arts et lettres à l’Université du Québec à Chicoutimi. Il fut vice-recteur à l’enseignement, à la recherche et à la création de 2012 à 2017. Détenteur d’une licence ès lettres en études anglaises de l’Université Hassan II de Casablanca au Maroc, d’une maîtrise en littérature anglaise de l’Université de Montréal ainsi que d’un doctorat en littérature anglaise des universités de Montréal et McGill, Mustapha Fahmi est un expert de renommée internationale de l’œuvre de Shakespeare. Auteur de nombreux ouvrages et recueils de poésie, son récent essai, La leçon de Rosalinde, s’est distingué en remportant en 2018 le prix Intérêt général du Salon du livre du Saguenay–Lac-SaintJean.

Photo : Sophie Gagnon-Bergeron

L’auteure et éditrice Mylène Bouchard lance son tout premier recueil de poésie aux éditions Mémoire d’encrier. Décalages contraires est un livre fait de voyage, de souvenir furtifs et d’absence dont la douceur et la sensualité ne sont pas sans rappeler les romans publiés jusqu’ici par la cofondatrice de la maison d’édition La Peuplade. Après avoir touché à l’essai il y a quelques années et fait paraitre cinq romans à la Peuplade, Bouchard s’attaque donc pour une première fois à des formes poétiques très épurées, qui se sont présentées à elle à l’occasion d’un déplacement professionnel en Europe.

« Ce sont de petits poèmes qui sont venus du cœur, qui se sont posés là, sans secret. Je les ai acceptés, un peu comme si je les avais cueillis. »

Cette bifurcation vers la forme poétique, même si sa prose de romancière n’y était pas étrangère, est moins un choix qu’une « fulgurance » pour Mylène Bouchard. Son amour pour les images et de la musicalité remonte à l’enfance, avec les Prévert, Giguère, Leclerc ou Richard Desjardins. Décalages contraires n’est pas non plus un recueil de poèmes épars, mais un tout cohérent où chaque page vient nuancer des images qui semblent se répondre. Avec aisance, Mylène Bouchard dessine un univers intérieur à partir d’une écriture faite de fragments.

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« Tu te demandes ce qui va te tuer Le travail Ou l’argent C’est pas une vie ça » « On chantait en cœur tard l’été Sa poésie tonnait sous le soleil qui rend blond Je la garde dans mon ventre avec les papillons » Observatrice privilégiée du monde littéraire et de l’édition, Mylène Bouchard croit que la littérature se porte bien en 2019. « Ce n’est pas anodin que la poésie soit aujourd’hui dans une forme d’effervescence. On découle encore des prises de paroles de la révolution tranquille et on dirait que ces prises de paroles reviennent par vagues. Nous en vivons une en ce moment. Il y a beaucoup de jeunes poètes et de jeunes lecteurs de poésie. »

Photo : Sophie Gagnon-Bergeron


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Société

Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

J'ai testé pour vous : Être garde-parc patrouilleuse Olivia Brassard Chroniqueuse

Pendant les vacances, la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) m’a fait vivre tout un périple : d'abord préposée aux activités pour la Réserve faunique des Laurentides, j'ai eu l'occasion de devenir garde-parc patrouilleuse pour le Parc national du Mont-Tremblant, secteur l'Assomption. J'y ai trouvé mon compte, puisque je rêvais depuis un an de devenir gardeparc. Le 13 mai, je débutais officiellement l'emploi de mes rêves. Résumé d'un été fort particulier!

Mais avant tout, que fait un.e garde-parc? Nous sommes un peu les anges gardiens des paradis que sont les parcs nationaux. Nous assurons la sécurité en patrouillant : nous vérifions que tout se passe bien et que les chemins sont praticables. Nous informons la clientèle, veillons à ce que les clients respectent les règlements et les lois. Nous participons aux opérations de sauvetage et livrons parfois des factures et de l'équipement, en plus de recevoir les éventuelles plaintes. Nous sommes un peu comme la police du parc. Nos tâches sont assez variées, mais la patrouille reste notre tâche principale.

Mon lieu de travail est un endroit rêvé pour tous les amateurs de plein air. Vous aimez la pêche? Le Parc national du Mont-Tremblant compte 400 lacs. Envie de faire du camping? Familial, sauvage, près du lac, de la montagne, les choix sont multiples. De la randonnée? Les parcs nationaux ne manquent pas de sentiers! Du canot? Un.e garde-parc naturaliste vous accompagnera lors de votre activité : vous verrez le parc sous un autre œil!

Comment ai-je vécu cet emploi? Même si je suis arrivée en pleine période de moyens de pression, je suis heureuse d’ajouter cette expérience à mon bagage personnel. Évidem-

ment, être garde-parc demande débrouillardise et bon jugement. Être à l'aise avec l'anglais est aussi important, puisque de nombreux clients du parc sont anglophones. J’étais à l’aise avec la patrouille des camping et des chalets, mais la livraison de canots, la manipulation de chaloupes et la coupe de petits arbres étaient toutes de nouvelles tâches à apprivoiser. De plus, il est toujours risqué de patrouiller les sentiers de randonnées et chemins de pêche seul.e, à la merci des animaux sauvages. En cas de blessure, les secours sont très loin. N’oublions pas les imprévus : j'ai déjà cassé un miroir de mon camion de patrouille parce que je roulais sur un chemin de portage sans le savoir. J'ai aussi barré mes clés dans mon camion et, un jour, mon collègue et moi avons

dû aider des clients qui ne pouvaient plus sortir de leur chemin de lac parce qu'un arbre était tombé en travers du chemin pendant qu'ils pêchaient. Malgré toutes les tâches auxquelles j’étais moins habituée, c'est l'emploi que j'ai le plus aimé. Je compte continuer à travailler dans ce domaine puisque, selon moi, rien n’équivaut le sentiment qu’on éprouve lorsqu’on se retrouve en forêt, seul.e, entouré.e de montagnes et de lacs. La nature est d'une beauté infinie qui m'apporte une douceur quotidienne. Cet emploi m'a fait prendre plus d'autonomie et de confiance en moi. Être garde-parc, c'est beaucoup de responsabilités, mais c’est surtout un travail passionnant et des heures de plaisir!


Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

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» Sports

Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

Rugby UQAC dans la mêlée Stéphane Boivin Journaliste

L’équipe de Rugby de l’UQAC disputait son premier match à domicile le 21 septembre dernier. Malgré une ambiance festive et la combativité de la formation saguenéenne, les quelques 200 spectateurs ont vu perdre l’équipe locale au pointage de 37 à 22, au profit de l’Université Laval.

Les règles de ce sport encore méconnu en nos contrées étaient mystérieuses pour une majorité du public. Le spectacle n’en a cependant pas pâti. En première demie, l’équipe de l’UQAC a fait bonne figure et surtout preuve de ténacité. À la toute fin des quarante minutes de jeu, alors que le temps était écoulé, l’arrière Charles-Antoine

Racette est parvenu à la zone des buts, portant la marque à 22-18 en faveur des locaux. La deuxième demie a cependant été dominée par l’équipe de l’Université Laval. Celle-ci a profité d’une meilleure coordination, fait voyager la balle plus aisément. Après avoir été arrêtée à quelques centimètres de la zone payante à plusieurs reprises, les locaux ont bientôt perdu le contrôle du match, qui

s’est terminé 37 à 22 pour les visiteurs. À l’issue de la rencontre, l’entraîneuse Lauren Rudko a reconnu que l’expérience avait joué pour beaucoup dans ce premier match à domicile : « Je suis contente de l’effort de l’équipe, mais c’est une équipe encore jeune qui devra croître avec l’expérience. J’ai hâte de voir quels objectifs que nous saurons atteindre cette saison. »

Rugby UQAC jouera ce 28 septembre à Saint-Jean-surRichelieu en formule d’équipe de sept. Puis ce sera au tour de la toute nouvelle équipe féminine de connaître son baptême de feu le 3 octobre à Québec. Les deux équipes seront à nouveau de la partie à New-York fin novembre pour participer à un important tournoi international. Rugby-UQAC y participera sous le volet « social » pour une deuxième année consécutive.

Photo : Photos André

Les INUK débutent leur saison Stéphane Boivin Journaliste

L’équipe de cross-country des INUK de l’UQAC a disputé sa première compétition de la saison le 13 septembre dernier, à Montréal, pour le McGill Open.

Ce premier rendez-vous des INUK était également le baptême pour l’entraîneur Charles-Olivier Huapaya-Proulx. Cet athlète, membre pilier de l’équipe depuis plusieurs saisons, remplace en effet AnneMarie Fortin pour l’année 20192020.

Chez les hommes au 6 kilomètres, c’est Pierre-Luc Pinéda qui a réalisé le meilleur temps parmi les saguenéens avec un chrono de 21 minutes 16 secondes le plaçant 36ième. Tandis que chez les femmes, au quatre kilomètres, Mozelle

Théorêt a obtenu un temps de 16 minutes 27 secondes, soit le 39ième meilleur temps. La compétition a été dominée notamment par les performances des athlètes des universités McGill, Laval et de Montréal.

La prochaine compétition à laquelle prendra part l’équipe de cross-country des INUK se déroulera le 28 septembre à Sherbrooke.


Astrologie

Jeudi 26 septembre 2019 No 138 Le Griffonnier

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L'astrologie de Solange Soulange | Octobre 2019 L’astrologie : vrai ou faux? Réponse : pas important. BANG! Controverse! Maintenant, élaborons! Bonjour, cher vous! Je vous écris de quelque part, la tête un peu dans les étoiles, mais ce ne sont pas des prédictions que j’y cherche : je laisse ça à d’autres qui y croient plus que moi-même. Je garde les yeux ouverts pour des pistes de réponses cachées dans les craques de cartes du ciel, cachées dans les craques de sofa de la tête pis du cœur des gens. Voyez, les gens, je vais tenir une rubrique d’horoscope et d’astrologie ici, dans le plumage-feuillage du Griffonner. Je vous invite à y jeter un coup d’œil, pas pour en avoir un sur la semaine, mais pour prendre un moment, là là, avec votre vousmême, en voyant ce que l’énergie de votre ou vos signes ont à vous offrir, ou même en vous inspirant peut être de l’énergie des autres. Je vous propose une pause astro-méditation-pensée du jour, du mois. Les étoiles parlent peutêtre, peut-être pas, mais les humains, eux, parlent très fort, et ils les ont investies d’un symbolisme extrêmement riche qui couvre l’ensemble de l’expérience humaine. Tous connaissent leur signe solaire, qui correspond à leur anniversaire, mais peu connaissent leur signe lunaire, leur ascendant ou encore le système des maisons. La carte du ciel d’un individu (ou d’un pays, ben oui, ça existe!) suggère une lecture de ses relations, de sa manière d’aimer, de travailler, de chercher du réconfort, etc. Voilà donc autant d’aspects sur lesquels les signes du zodiaque et les planètes peuvent nous porter

à réfléchir, proposant une grille de lecture pour des situations et des sentiments où parfois les mots nous échappent. C’est sur ces aspects que je souhaite attirer votre attention avec cette rubrique, avec cette lecture d’introspection poéticojungienne. Encore, j’insiste : que l’astrologie soit scientifiquement valable ou non n’est pas important. L’important, c’est que chaque signe représente un archétype, et qu’en réfléchissant aux archétypes, on peut apprendre à mieux se connaître et, donc, à être un meilleur humain, pour soimême et pour autrui. L’acteur principal de cette histoire, ce n’est pas le ciel : c’est vous et ce que vous en faites. Pour être honnête, moimême, je suis encore en apprentissage de ce système, ma foi, si complexe! Ainsi, je vous proposerai de petits résumés de mes apprentissages afin de vous donner des outils et des pistes qui pourront satisfaire votre curiosité si elle s’avère insatiable. Votre devoir pour ce moisci, cher vous, c’est d’appeler votre mère pour connaître votre heure de naissance. Allez ensuite entrer cette information sur l’un des nombreux sites internet gratuits qui offrent de générer une carte du ciel (birthchart). Pour l’instant, je vous propose de simplement noter ce qui, dans le très riche univers des memes astrologique, est nommé le Big Three, c’est-à-dire le combo soleil-lune-ascendant. L’heure de naissance est cruciale pour connaître votre ascendant, puisqu’elle précise la position de certaines planètes. Votre seule date de naissance peut, quant à elle, dresser une carte qui va beaucoup plus loin que votre signe solaire. Le Big Three est souvent reconnu comme la signature astrolo-

gique d’un individu. Sur les sites d’astrologie, c’est en dévoilant cette information que les gens se présentent, puisque le signe solaire dit en vérité très peu de chose sur nous, ou plutôt de choses enfouies. Le signe solaire résume notre nature profonde, l’énergie qui sommeille en nous, une énergie à apprivoiser pour apprendre à se connaître. L’ascendant représente plutôt l’énergie qu’on présente au monde, celle que les gens perçoivent lorsqu’ils nous rencontrent. L’ascendant correspond à la constellation qui grimpait dans le ciel au moment de la naissance, c’est pourquoi il est nécessaire de connaître l’heure de la naissance pour le découvrir. Certains l’apparentent à un masque, un mur

volontairement érigé entre nous et autrui, une protection. C’est plutôt une frontière plus ou moins ouverte entre notre introspection et notre extraversion. Enfin, la lune parle plutôt de notre intelligence émotionnelle, de nos systèmes pour gérer les émotions et de notre degré de connexion face à elle. Voici un exemple. J’ai une amie qui est Cancer, Lune en Capricorne et ascendant Sagittaire. C’est une personne extrêmement sensible (c’est son côté Cancer), mais qui a beaucoup de difficulté à vivre ses émotions pleinement. Le Cancer est en effet nuancé par la Lune en Capricorne, signe de terre plutôt rigide qui tend à rationaliser. Toutefois, ces deux signes n’ont pas à être en oppo-

TEL-AIDE 418 695 2433

C'est là-dessus que je vous laisse. Nous nous reverrons le mois prochain, sous une autre Lune, et nous croquerons alors dans la matière! D'ici là, je vous invite à regarder le monde avec poésie, votre propre poésie, pas pour fleurir l’univers, mais pour dépoussiérer des vérités cachées par des mots inadéquats. Au revoir!

Solange Soulange

PREVENTION SUICIDE 1 866 APPELLE (277-3553)

Tu

telaide02.org

sition : en les cultivant positivement, ils peuvent se renforcer pour créer un domicile, une vie intérieure intime et sécuritaire. Son ascendant Sagittaire, un signe connu pour son goût de l’aventure, fait d’elle une personne vive, toujours partante pour une activité quelconque.

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