Retraites – Contre points

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Paris/EXPOSITION

AU CENTRE POMPIDOU, L’ARTISTE A INSTALLé UNE BONNE PARTIE DE SON MONDE, QUI A VISIBLEMENT à VOIR AVEC CELUI DE TOUT UN CHACUN.

Yves Bresson. Adagp, Paris, 2019

CHRISTIAN BOLTANSKI DANS SON TEMPS ADDITIONNEL

Théâtre d’ombres, 1984-1997. Œuvre en trois dimensions, installation avec de la lumière. Projection de 20 figures sur trois murs. Figurines en carton, projecteurs, plate-forme mobile, structures en métal, ventilateurs. Dimensions variables.

André Morain. Adagp, Paris, 2019

sociaux. Ainsi définit-il son dessein de longue haleine : « J’ai décidé de m’atteler au projet qui me tient à cœur depuis longtemps : se conserver tout entier, garder une trace de tous les instants de notre vie, de tous les objets qui nous ont côtoyés, de tout ce que nous avons dit et de ce qui a été dit autour de nous, voilà mon but. » Il peint entre 1957 et 1968, avant de réaliser des films courts pour le moins surprenants. En 1969, il expose au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. La galeriste Ileana Sonnabend s’intéresse à son travail sur les rites sociaux, traités selon diverses techniques, qu’il montre en 1972 à la Documenta d’Harald Szeemann, dans la section « Mythologies individuelles ». En 1984 avait lieu au Centre Pompidou une première rétrospective de l’œuvre de Christian Boltanski. À présent, dans le même établissement, sur une superficie de 2 000 mètres carrés, se tient une nouvelle exposition mise en scène par ses soins, en forme d’une déambulation axée autour de la vie et de la mort. ● JUSQU’AU 16 MARS, GALERIE 1, NIVEAU 6 DU CENTRE POMPIDOU. www.centrepompidou.fr

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C’est l’occasion de vérifier à domicile, pour ainsi dire, l’importance d’un artiste conceptuel de renommée mondiale, à l’inspiration infiniment singulière, par laquelle il s’approfondit sans répit à partir des mêmes thèmes. Voilà plus d’un demisiècle que Christian Boltanski (né en 1944 à Paris) tresse sa mémoire à l’aune collective, compilant du coup un ensemble de réflexions en actes sur les codes et rites

« J’aurais pu mourir il y a une dizaine d’années » En 1986, une orientation nouvelle se manifeste chez lui lors d’une exposition à la Chapelle de la Salpêtrière, quand il commence à produire des installations in situ incluant la lumière. À partir de 1998, il conçoit ses expositions comme des œuvres à part entière. Depuis 2008, OPTIONS N° 653 / janvier 2020


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