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Calais Déclaration de la Cgt et du Tuc de Grande-Bretagne

hibane/maxppp aziz c b

Le mercredi 24 novembre, 27 personnes dont sept femmes, deux adolescents et un enfant sont morts en essayant de rejoindre le Royaume-Uni. Ces morts s’ajoutent à des milliers d’autres, et des milliers de personnes, tentative après tentative, continuent de risquer leur vie pour fuir misère et dictature. Ce drame n’a rien de fatal. Il résulte des politiques toujours plus répressives en termes de migration et d’asile. Il démontre qu’aucun mur, aucune loi, aucune institution n’empêchera les femmes et les hommes de fuir la guerre, la terreur, les dérèglements climatiques, la faim. La Cgt et le Tuc de Grande-Bretagne, dans une déclaration commune, exigent que les États mettent en œuvre les moyens pour accueillir dignement les exilés, celles et ceux qui viennent chercher refuge en Europe. Les deux organisations, ainsi que l’union départementale Cgt du Pas-de-Calais et le TUC de la région du South East, rappellent qu’il revient aux États de respecter l’obligation légale qui découle de la convention des Nations unies sur les réfugiés, de permettre aux personnes craignant d’être persécutées ou menacées dans leur vie de demander l’asile dans le pays de leur choix. Les deux organisations exigent de leurs gouvernements respectifs qu’ils prennent leurs responsabilités pour accueillir dignement les personnes par des voies légales de migration. Elles condamnent la criminalisation de celles et ceux qui portent secours en mer, notamment les marins, et en appellent au respect et à l’application des conventions internationales en matière de secours en mer. La Cgt et le Tuc condamnent le projet de loi sur la nationalité et les frontières, actuellement à l’étude au Parlement britannique, visant à rendre plus difficile la demande d’asile au Royaume-Uni, à criminaliser les marins qui portent secours aux personnes en mer et à obliger le personnel aux frontières à contraindre les navires à faire demi-tour, au risque de mettre en danger la vie des personnes à bord. Elles condamnent également le recours à l’utilisation actuelle de l’agence Frontex par la Commission européenne, coupable de complicité de violation des droits humains. Elles exigent enfin de leurs gouvernements qu’ils permettent aux demandeurs d’asile de travailler et de disposer de droits sociaux afin d’empêcher leur exploitation. Ce n’est pas l’immigration qui crée du dumping social, mais l’absence de droits pour les migrants et les demandeurs d’asile ! G. M.

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Justice du jamais-vu!

Quelque 3000 magistrats et une centaine de greffiers ont rendu publique une tribune dans Le Monde afin de dénoncer une justice «déshumanisée» qui les contraint à avoir à choisir entre «juger vite mais mal» et «juger bien mais dans des délais inacceptables». La tribune se présente comme un véritable cri de souffrance professionnelle, qui trouve son origine dans le suicide d’une jeune magistrate, âgée de 29 ans, alors en fonction au tribunal judiciaire de Béthune (Pas-de-Calais) depuis deux ans. Ce drame a cristallisé un mécontentement croissant depuis des décennies et nourri par l’état misérable des tribunaux. Ainsi que le résume la tribune, ces 3000 magistrats «ne veulent plus d’une justice qui n’écoute pas, qui raisonne uniquement en chiffres, qui chronomètre et comptabilise tout». Ils dénoncent la multiplication des arrêts de travail, la «perte de sens» engendrée par la «discordance» entre leur vision de la justice et la réalité de leur pratique. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on constate de façon frappante que cet état des lieux correspond mot pour mot à celui que nombre de cadres subissent dans l’industrie, les services, les administrations. L. S.

saNté moBiLisation pour un autre hôpitaL

Luc n obou T /maxppp

Après deux années et demie de mouvements des professionnels, sans réponse sérieuse du gouvernement, la Cgt Santé et Action sociale a appelé avec plusieurs syndicats et collectifs, comme Inter-Urgences ou Inter-Hôpitaux, à une nouvelle journée de mobilisation et d’actions pour défendre l’hôpital public et lui donner les moyens nécessaires à sa mission. On sait que la crise sanitaire a valorisé médiatiquement les personnels de première ligne de l’hôpital public. Sous la pression des personnels et des organisations syndicales, le gouvernement a dû concéder des reculs lors du Ségur de la santé et de ses prolongements pour certaines catégories de personnel. Cette situation a engendré des inégalités entre soignants en ce qui concerne les hausses des rémunérations. Et la reconnaissance professionnelle manque toujours à l’appel. Les organisations alertent par ailleurs sur le problème de recrutement auquel seul «un choc d’attractivité pour les personnels» pourrait répondre. Car, indépendamment des conditions matérielles et des rémunérations fortement détériorées, les personnels affrontent des dilemmes éthiques générés par un «fonctionnement basé sur la rentabilité». De fait, contrairement aux annonces du ministre Véran, «le dogme» des fermetures de lits continue d’être suivi… Autant dire qu’il y aura d’autres 4 décembre. G. M.

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