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Le salut de l’Ud Cgt d’Ille-et-Vilaine

parition de nouvelles questions sur la dissociation entre l’endroit où l’on travaille et celui où l’on vit. Le phénomène qui pousse de plus en plus de cadres franciliens à s’installer dans d’autres régions, notamment sur le littoral, à maintenir le lien avec leur entreprise par des trajets hebdomadaires ou bimensuels et à utiliser des tiers lieux est connu. «Il pose des questions sur le collectif du travail et son ergonomie», annonce Gilles Gateau, avant de décrire un nouveau phénomène observé en Haute-Savoie, à proximité du bassin d’emploi – très rémunérateurs – de Genève. « On connaissait les travailleurs expatriés, les transfrontaliers mais, maintenant, des entreprises suisses proposent aux habitants de Haute-Savoie des contrats entièrement en télétravail; ça inquiète le tissu industriel local, témoigne-t-il. Cela va aussi poser des questions sur le financement de la protection sociale en France. Il va falloir trouver de nouvelles modalités.» “ pour l’apec, les eNtreprises Ne voNt pas pouvoir igNorer l’aspiratioN des cadres sur le seNs du travail. ce phéNomèNe devieNt uN critère de choix pour attirer les compéteNces doNt elles oNt besoiN.

L’Apec ne se veut pas pessimiste par rapport au développement du numérique dans le travail. Dans le secteur commercial, « la problématique du client va continuer de réclamer de l’humain», escompte le directeur. Il se dit satisfait que le défenseur des droits ait réclamé à l’Apec la communication de son algorithme de recrutement. « À New York, l’Ia peut fournir aux recruteurs une analyse du comportement des candidats pendant l’entretien, y compris à distance, selon leur gestuelle et leur regard. C’est un business, mais il ne faut pas céder à ces développements. C’est un sujet pour le syndicalisme, les directions et les services de ressources humaines, mais il concerne aussi les citoyens. Imaginez si ces algorithmes étaient en place dans les commissariats! La prise de conscience sur ces enjeux est forte et doit encore se développer.» Le mot de la fin revient à Matthieu Trubert, qui rappelle les fondamentaux de la problématique : il n’y a pas de déterminisme technologique et il faut adapter le travail à l’humain, pas l’inverse. « Donner du sens au progrès technologique, c’est gagner un travail réellement humain, car émancipateur et centré sur le relationnel. Un monde meilleur, ce n’est pas le meilleur des mondes.» ▼

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Stéphanie Stoll

Dominique Besson-Milord, secrétaire générale de l’union départementale, rappelle que la première conférence départementale des Ict et Vrp à Rennes s’est tenue en 1976. Depuis, cette catégorie a connu des évolutions démographiques importantes: « Sur l’exercice 2019, nous recensons 8 339 Fni, dont 1 239 affiliés Ugict et 1 520 retraités. Il est à noter que 90 % des affiliés sont sur le périmètre rennais. Quant à la représentativité issue du cycle 3, et notamment des élections Cse, la Cgt est la deuxième organisation derrière la Cfdt sur le département avec 22,7 points de retard, 24 dans le 2e collège et 30 dans le 3e collège. Force est de constater que l’écart se creuse lorsqu’il s’agit des collèges 2 et 3… Toujours concernant les élections Cse, 31 % des inscrits sont des Ict et 60 % ne peuvent pas voter faute de liste Cgt ; ainsi notre marge de progression est immense. » Dominique Besson-Milord remercie l’ensemble des syndicats du département et des Bretons qui a mis des militants à disposition pour la bonne tenue des travaux. Elle rappelle que le congrès « permet de rassembler des camarades de toute la France sur notre territoire dans un congrès qui est toujours un moment démocratique essentiel dans notre organisation ; parce qu’il pointe à nouveau l’urgence d’être la Cgt de tout le salariat ; qu’il s’inscrit dans la mise en œuvre des résolutions du 51e Congrès confédéral pour “organiser partout l’activité spécifique des Ictam, particulièrement dans les grandes concentrations d’Ictam.” » Parce que le document d’orientation du 52e Congrès confédéral a identifié les 17 territoires ciblés, dont Rennes, pour aider au déploiement en direction des Ictam, la secrétaire générale de l’Ud précise: « La zone d’emploi de Rennes, en d’autres termes là où la plupart des actifs résident, comprend 698 200 habitants en 2020, 318 800 emplois, dont plus de 21 % de cadres, selon l’Insee. Les plus grandes zones d’emploi ont en commun une part importante d’emplois de cadres dans les fonctions dites métropolitaines (fonctions de conception et de recherche, de commerce interentreprise, de gestion, de culture-loisirs) ; le nombre d’ingénieurs, de cadres, de techniciens et d’agents de maîtrise ne cesse de croître sur Rennes Métropole, et cela doit faire l’objet d’une attention particulière dans notre organisation. » Appelant à travailler à s’implanter « là où nous ne sommes pas » et à « se renforcer là où nous sommes », Dominique Besson-Milord conclut par un rappel stratégique fort, avant de souhaiter d’excellents travaux au congrès: « Pour neutraliser les stratégies de mise en opposition du patronat et la montée du syndicalisme catégoriel ou autonome, il nous faut traiter les spécificités issues des rapports sociaux au travail, pour gagner une Cgt qui s’adresse au salariat dans sa diversité. »

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