Followed #36

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Numéro 36 Followed

Followed - art de vivre - culture - sport et loisirs -

RENCONTRER & DÉCOUVRIR - octobre-novembre 2021

FERRARI

Un cabriolet pour visiter la Champagne

VINS DU JURA

Des trésors à découvrir

STEINWAY & SONS

Quand jouer devient un art

HORLOGERIE

Les plus belles montres des Geneva Watch Days

ANA DE ARMAS

L’actrice cubaine qui affole Netflix, Hollywood et 007


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ÉDITO

A

Éveillés

u début, j’ai bien essayé de comprendre. Pourquoi déboulonner des statues, changer des titres d’ouvrages, effacer des mots de notre langage et même, carrément, certaines pages de l’histoire. J’en ai appris un mot : le « wokisme ». Une sorte d’anglicisme mâchouillé par des communicants qui ont fait d’une expression sensée, apparue a priori à la fin du XIXe siècle aux États-Unis, un barbarisme de bobo qui ne veut plus rien dire du tout. Ou plutôt tout dire à la fois. Il n’est plus question de « rester éveillé » pour combattre les inégalités raciales d’une Amérique jeune et perturbée, mais de lutter contre toutes les formes d’exclusion, que cela soit à cause de la couleur de votre peau, vos origines, votre religion ou même votre orientation sexuelle. Jusque-là, j’arrivais à suivre. J’ai même envie de dire que j’adhérais. Sauf quand ces gens dits éveillés versent dans ce que l’on appelle dorénavant la « cancel culture », cette idée qu’il ne faut plus accepter les traces de ces siècles d’inégalité, que pour les refuser il faut les effacer, faire table rase d’un passé écrit par des millions d’endormis. Dont, si j’ai bien compris, j’ai fait partie. Ils ont bien cogité dans leurs mastications, les communicants, pour inventer autant de mots franglais, d’expressions fumeuses pour nos aider à comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans les têtes de jeunes révolté(e)s. Mais je ne peux plus être d’accord. Parce que l’on m’a toujours appris que nous avions un devoir de mémoire, que, pour ne pas reproduire les erreurs du passé, il fallait s’en souvenir, surtout pas les effacer. C’est la mémoire qui donne de la valeur aux actes comme aux paroles. Ces traces indélébiles évitent que tout cela tombe dans l’oubli, nous rappelant quand c’est nécessaire ce que l’on a dit, écrit ou fait. C’est pourquoi j’aime le papier, ce qui y est écrit et que l’on ne peut pas effacer d’un clic dans le back-office. Pire avec ces publications qui s’effacent toutes seules, au bout d’un jour ou d’une heure. Que va-t-il rester de nos pensées ? Ce qui est éphémère n’est pas durable, bien au contraire. Souvenons-nous en. C. Boulain Couverture : Ana de Armas par Axelle/Bauer-Griffin/FilmMagic/Getty Images

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Directeur de la rédaction Luc Augier

redaction@followed.fr

Rédacteur en chef

et directeur de la publication

Christophe Boulain

chboulain@followed.fr

Ont participé à ce numéro Rédaction

A. Bloch, F. Montfort, T. James, A. Poupin, D. Saint-Aubin

Photographes

A. Bauer/Griffin, A. Bloch, J.-P. Loyer, Mitchell, F. Montfort, A. Poupin

Conception

FLD Studio, L. Hériau

Fabrication

SIB Imprimerie, Boulogne-sur-Mer Imprimé en France Dépôt légal à parution ISSN : 2427-0881 Diffusion print MLP, ISSUU.com, cafeyn.co, epresse.fr et viapresse.com Diffusion certifiée OJD 2021

Publicité

publicite@followed.fr

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72 Followed Magazine est édité par Followed SAS SIREN : 808 701 569. Capital de 20 000 €. Président C. Boulain Tél. +33 (0)6 62 46 64 72 212, avenue des États-Unis, 31200 Toulouse, France

www.followed.fr Followed Magazine

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SOMMAIRE

20 36 40 48

18 Contributeurs : découvrez les personnalités que nous sommes allés rencontrer pour vous

Événement 20 Geneva Watch Days : pour la deuxième année, une partie du monde horloger de luxe s’était donné rendez-vous sur la rive nord du lac Léman, à Genève. Nous y étions

Naissance 26 Festival Art de Vivre : première édition du Festival Art de Vivre en Andorre,

dans les montagnes pyrénéennes. Au programme des réjouissances, cigares, spiritueux, café et chocolat

Futur 30 À quoi vont rouler nos voitures : tour d’horizon des trois carburants du futur

Tendance 36 My name is Bond : petite sélection d’objets d’espion, en hommage au plus connu d’entre eux, celui qui crève l’écran en ce moment

Art de vivre 40 Cédric Béchade : rencontre avec le chef étoilé de l’Auberge basque pour discuter de produits locaux et d’histoire de la gastronomie française

48 Vins du Jura : pour comprendre ces vins, il faut les goûter et rencontrer des vignerons. C’est fait

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SOMMAIRE

Culture 56 Steinway & Sons : immersion dans l’univers de la fabuleuse marque de pianos de concert. Pour tenter, si c’est possible, d’en comprendre la magie

64 Ana de Armas : rencontre et découverte de l’actrice cubaine qui affole tous les spécialistes du septième art. Après avoir séduit l’Espagne, la belle Ana sera la fois James Bond Girl pour Londres et Hollywood dès octobre, et Marilyn pour Netflix l’an prochain

Mode & Objets 70 Diamant naturel : grâce à David Kellie, président du Natural Diamond Council, découvrons les secrets des diamants naturels et tout l’écosystème développé autour d’eux pour les rendre propres et certifiés

74 Nouveautés horlogères : il y avait les nouveautés de Genève et les autres. Nous en avons profité pour vous en faire une sélection non exhaustive, mais délicieuse et pour toutes les bourses. Même si, quand on aime... on ne compte pas.

56 64 70

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SOMMAIRE

Sports & Loisirs 80 Junior BBoy : spécialiste reconnu du hip-hop mondial, Junior a bien voulu se poser quelques instants pour tout nous expliquer de son parcours et de son sport. Olympique à Paris en 2024

86 Amsterdam : découverte à vélo électrique Solex de la capitale hollandaise. Entre canaux et musées

Mécanique 98 Bentley Continental GTC V8 : essai du cabriolet Bentley V8 dans les montagnes andorranes 106 Ferrari Portofino M : promenade rapide entre Reims et Avize, à la découverte de trois beaux domaines de champagne, en Ferrari s’il vous plaît

Bien-être 114 Fermentation lactique : derrière ce mot, une vieille méthode de conservation... qui nous fait du bien Retrouvez les adresses des marques citées page 118 et le formulaire d’abonnement pages 119 et 120

80 86 106 98

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Always at the right time, in the right place.


CONTRIBUTEURS

VINCENT AVIET ANA DE ARMAS Elle a déjà joué avec les plus grands acteurs, de feu Christopher Plummer à Daniel Craig ou Wagner Moura. Normal que le monde du cinéma s’arrache la belle Ana de Armas.

Vincent, comme son voisin Emmanuel (ci-dessous) fait partie de ces vignerons que l’on aime, impliqués, têtus et tellement doués. Lui, il exerce son art au nord d’Arbois, dans le Jura.

CÉDRIC BÉCHADE Chef étoilé qui a déjà pas mal bourlingué, Cédric joue aujourd’hui du couteau dans les cuisines de son Auberge basque, à Saint-Pée-sur-Nivelle, dans les PyrénéesAtlantiques, où nous l’avons rencontré.

JUNIOR BBOY EMMANUEL GRAND Si vous aimez le vin, vous devez venir goûter ceux du Jura français. Ceux de Vincent Aviet ou d’Emmanuel Grand, juste à côté de Château-Chalon. En blanc comme en rouge, ou en pétillant.

Vainqueur de l’émission Incroyable Talent, danseur mondialement reconnu, Junior est un ambassadeur de rêve pour le hip-hop, sport olympique à Paris 2024. Et tout cela malgré son handicap.

ANSELME SELOSSE Ses champagnes sont réputés dans le monde entier, comme l’expression la plus naturelle des cépages locaux. Nous sommes allés voir Anselme dans son domaine, à Avize, en Ferrari.

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DAVID KELLIE PDG du Natural Diamond Council, David s’est donné pour but de promouvoir le diamant naturel (en opposition au diamant de culture) et l’intérêt du public. Il nous a expliqué en quoi cela consiste.


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ÉVÉNEMENT

Geneva Watch Days

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Depuis des années, l’horlogerie suisse n’a cessé de se réinventer. Parfois par goût, souvent par nécessité. C’est cette dernière raison qui a accouché des Geneva Watch Days l’an dernier, pour pallier l’absence de Salons horlogers à cause de la pandémie. Fin août se tenait la seconde édition de ce Salon un peu particulier. Followed y était. T�te et phot� C. Boulain


À gauche, la sublime De Bethune DB25 Starry Varius, dans la main de Tifanny. Ci-dessus, l’hôtel Beau Rivage, sur le quai du Mont-Blanc.

L

e quai des Bergues, celui du Mont-Blanc, le sud du lac Léman et l’embouchure du Rhône : si vous connaissez Genève, tout cela vous parle. C’est un peu comme le triangle d’or parisien, là où siègent les plus beaux hôtels, cernés de boutiques magnifiques. C’est là, dans un rayon de moins d’un kilomètre, que se tient le seul Salon horloger « présentiel » d’Europe cette année : les Geneva Watch Days. L’idée est née l’an dernier, quand toute l’activité événementielle s’est arrêtée pour cause de pandémie. Plus de Salon, moins de lancements, donc moins de visibilité et de ventes. À l’heure où les montres connectées, surtout conçues aux États-Unis (et fabriquées en Chine), prennent de plus en plus de parts de marché, il fallait aux horlogers suisses de bonnes idées pour relancer la machine. Et c’est à Genève que cela s’est matérialisé, lors d’un Salon d’un nouveau type, justement dans

UN SALON AUTOGÉRÉ PAR LES MARQUES, QUI EXPOSENT DANS LES HÔTELS, LES BOUTIQUES ET LES ATELIERS les salons de beaux hôtels, dans les boutiques et même dans les manufactures voisines. Il faut dire que la cité helvète en accueille pas mal du côté de Plan-les-Ouates, au sud. Dans les faits, il y a d’abord eu la création d’une association à but non lucratif, l’an dernier, avec pas moins de dix marques fondatrices, Bulgari, Breitling, De Bethune, Gérald Genta, Girard-Perregaux, Greubel Forsey, H. Moser & Cie,

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ÉVÉNEMENT

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Les trois versions de la Arnold & Son Globetrotter, éclairées d’une lumière intense pour faire briller les index de Super-LumiNova en plein jour. Magnifique. À gauche, Claire présente la nouvelle Stremliner de H. Moser & Cie. Et à côté, un des salons de la boutique Ulysse Nardin, dans lequel nous avons découvert la collection Chronometry.

MB&F, Ulysse Nardin et Urwerk. Auxquelles se sont rapidement jointes les marques Arnold & Son, Bianchet, Czapek, Doxa, Ferdinand Berthoud, Frederique Constant Group, Louis Erard, Maurice Lacroix, Parmigiani, Phillips, Oris et Reuge. Et puis la mise en place d’un Salon dont les expositions, qu’elles se tiennent dans les salons ou les suites de l’hôtel Beau Rivage, du Fairmont Grand Hotel ou du Ritz, dans les boutiques en nom propre voisines ou carrément dans les ateliers des manufactures de Plan-les-Ouates, sont gérées directement par les marques, respectant juste les mesures sanitaires en vigueur en Suisse, et les dates du Salon. C’est à la fin août, débordant sur le début septembre, que les GWD (pour Geneva Watch Days) se sont tenus en 2020... et récemment en 2021. Une semaine durant laquelle les vingt-deux marques associées ont pu accueillir presse, distributeurs, mais aussi clients et public pour leur présenter les dernières nouveautés, les dernières technologies ou juste échanger sur l’avenir de l’horlogerie que l’on aime. Un rendez-vous immanquable, en attendant les Salons de 2022 prévus, en Suisse, dès la fin mars. Pour découvrir les GWD, nous avons commencé par arpenter les couloirs de l’iconique hôtel Beau Rivage, placé sur le quai du Mont-Blanc, face au lac. Le mieux est sans doute de prendre quelques rendez-vous, chose facile à faire sur le site Internet du Salon ou directement avec les marques présentes. L’une des marques fondatrices, De Bethune, est une jeune société suisse (moins de vingt années d’existence) qui ne produit que deux cents pièces par an. Avec un nom donné en hommage au chevalier de Béthune, dont les travaux sur les échappements restent dans les annales de l’horlogerie, la marque ne cesse de dévoiler des pièces rares et techniquement avancées. Et même si elle ne présentait pas de nouveauté à

RETROUVER LE PLAISIR DE RENCONTRER DES GENS PASSIONNÉS ET DE VOIR DES MONTRES INCROYABLES proprement parler aux GWD, elle permettait à ces invités de venir découvrir l’étonnante DB25 GMT Starry Varius lancée en juin dernier (voir photo d’ouverture). Avec son cadran figurant parfaitement le ciel au-dessus de la manufacture, à un jour et une heure donnée pour avoir la position exacte des étoiles gravées dans le métal. Petite coquetterie, chaque client peut demander le ciel de son choix, un logiciel permettant de retrouver la position des astres partout et n’importe quand. À l’étage, toujours au Beau Rivage et toujours parmi les marques fondatrices de l’événement, H. Moser & Cie dévoilait la dernière version de son déjà illustre modèle Streamliner, dorénavant doté d’une fonction calendrier perpétuel reconnaissable à sa date à 4 heures, décentrée pour être lisible comme à 6 heures. Autrement dit, bien droite, dans son cadran soleillé gris magnifique. Et si le design de la montre peut sembler un peu dépassé, presque nostalgique diront certains, il suffit de la retourner pour admirer son mouvement au travers du fond saphir pour en tomber définitivement amoureux. MB&F comme Urwerk, parmi les marques fondatrices, faisaient aussi salon au Beau Rivage, avec Oris, Czapek, Doxa ou Ferdinand Berthoud, alors que Bulgari préférait le Ritz, Breitling ou Ulysse Nardin exposant dans leur boutique voisine. Pour cette dernière, il fallait même passer le pont du Mont-Blanc pour rejoindre l’autre rive du Rhône et pénétrer dans la superbe boutique de 180 m2 récemment inaugurée. Et, à l’étage, découvrir aussi bien l’historique chronomètre marine qui a inspiré tant de montres de la marque, que l’UFO (une drôle de pendule de table limitée à 75 pièces) ou que la nouvelle collection Marine Torpilleur, dont la Tourbillon Grand Feu 42 mm et son sublime cadran émaillé noir. 175 pièces seulement, en hommage aux 175 ans de la marque, dotées d’un mouvement mécanique à remontage automatique et tourbillon volant avec de 60 heures de réserve de marche. Il fallait continuer sur ce quai sur quelques centaines de mètres vers l’ouest pour visiter Girard-Perregaux qui, pour célébrer ses 230 ans lors de ces Geneva Watch Days, avait investi les locaux de Sotheby’s. De l’autre côté, Le Fairmont Grand Hotel, un peu plus au nord en continuant sur le quai du Mont-Blanc par rapport au Beau Rivage, accueillait, lui, deux maisons iconiques de l’horlogerie de luxe suisse : Greubel Forsey et la renaissante Arnold & Son (et sa petite sœur Angelus). Si la première présentait

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ÉVÉNEMENT

une incroyable GMT Earth Final Edition, dont les onze exemplaires devraient flirter avec le million d’euros, Arnold & Son exhibait trois nouvelles déclinaisons abordables de son best-seller Globetrotter (voir photo). Deux en acier et une en or rose, toutes dotées d’index, mais aussi de contours des continents émaillés, soulignés de Super-LumiNova, leur donnant un éclat particulier dans la pénombre : tout bonnement sublimes.

CERTAINES MANUFACTURES OUVRENT LEURS PORTES AUX VISITEURS. IL FAUT EN PROFITER Nous n’aurions pas profité pleinement des GWD si nous n’avions pas poussé jusqu’à Plan-les-Ouates, près de la frontière française, au sud. Durant le Salon, certaines manufactures ouvrent leurs portes, comme celle de Frederique Constant. Pour non seulement y découvrir les nouveautés de la marque (et de la cousine Alpina), mais aussi pour discuter avec les horlogers qui ont développé (en partenariat avec une université hollandaise) un nouveau système de régulation monobloc. Une seule pièce de silicium ultralégère (et avec une drôle de tête, voir photo) remplace astucieusement l’ensemble ancre, balancier et spiral, permettant de fonctionner dix fois plus vite tout en consommant moins d’énergie. Pour cette Slimline Monolithic, la fréquence de travail est de 40 Hz, contre 2 à 4 normalement. De quoi ouvrir bien des perspectives. On peut être horloger, aimer la mécanique et les Salons, et se réinventer. C’est ce que l’on a pu voir aux Geneva Watch Days.

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À la manufacture Frederique Constant, à Plan-lesOuates, nous en avons profité pour comprendre le système de régulation Monolithic, expliqué par l’horloger lui-même.



NAISSANCE

FESTIVAL ART DE VIVRE Alors que le Habano Festival de Cuba et le ProCigar dominicain ont été annulés en février dernier, tout comme la foire allemande d’InterTabacs de Dortmund cet été, le premier Festival Art de Vivre, réunissant à la fois des fabricants de cigares, de spiritueux et de chocolat, a eu lieu en Andorre. Avec un nom pareil, Followed devait y être. Texte et photos C. Boulain

Lancement de nouveaux cigares, expositions, dégustations et dîner de gala étaient au programme.

Alcool et tabac sont dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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L’

idée était simple : proposer aux amateurs de cigares un weekend de découverte et de dégustation dans un cadre idyllique, en associant aux plus belles vitoles d’Amérique centrale (hors Cuba pour cette première édition) les produits qui les magnifient, comme le café, le chocolat ou les spiritueux. Évidemment, sur le papier, c’était parfait. Mais en 2021, avec une pandémie ayant quasiment arrêté toute activité pendant des mois, rien n’était garanti. Pourtant, avec le concours du ministère de la Santé andorran et de trois partenaires majeurs, Sotheby’s Andorra, la maison de cognac Ferrand et la société de cigares du Nicaragua El Viejo Continente, les équipes de Baron, dont le fondateur du Festival Christian Carensac, ont pu mettre sur pied l’événement rêvé en principauté d’Andorre. Il faut dire que cette coprincipauté (voir page 98) peut faire valoir depuis des mois d’excellentes statistiques, aussi bien sur la campagne de vaccination que sur les cas positifs et symptomatiques du Covid. Mesures sanitaires strictes obligent, la billetterie fut fermée quelques heures avant le début du Festival et chaque participant, une fois son identité vérifiée, devait, à défaut de présenter une preuve de double vaccination complète, se faire tester avant d’entrer. Il fallait voir la queue devant le laboratoire mobile installé à côté de l’hôtel les deux matins. Mais tout le monde s’est prêté au jeu pour grossir, quelques minutes plus tard, les rangs des aficionados qui défilaient dans les salons de l’hôtel cinq étoiles Hermitage de Soldeu pour y découvrir les exposants venus, pour la plupart, de l’autre côté de l’Atlantique. Déjà, la veille, quelques amateurs avaient pu participer à des dîners en petit comité où trois marques exposant venaient présenter leurs cigares lors de repas préparés en

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NAISSANCE

LA PREMIÈRE ÉDITION D’UN FESTIVAL QUI A RÉJOUI TOUS LES ÉPICURIENS, ANDORRANS OU VENUS EN VOISINS DE FRANCE MAIS AUSSI D’ESPAGNE C’est à l’hôtel Hermitage, à Soldeu, que s’est tenu ce premier Festival. Les amateurs ont pu profiter des terrasses avec vue pour déguster et des salons pour découvrir et échanger avec les exposants.

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accord. Casa Turrente, du Mexique, et son ambassadeur Dave Munoz venu d’Amsterdam où il officie pour l’Europe, faisait même le lancement mondial de sa nouvelle vitole, le 1880 Rosado qu’une dizaine de chanceux ont pu déguster (en respectant les distances requises en Andorre) dans le fumoir de l’Emoció del Fener, en plein centre-ville d’Andorrela-Vieille. Le lendemain, comme le dimanche d’ailleurs, ils étaient quinze à participer à la master class animée par Dave puis à investir le fumoir de l’hôtel Hermitage, quand ça n’était pas l’une des terrasses ensoleillées, pour y goûter à leur tour. L’iconique marque dominicaine Davidoff, avec l’excellente Nina Peraza, mais aussi évidemment El Viejo Continente avec son fondateur Daniel Guerrero, Laurent Taha et Marc Niehaus pour Skull 77 et Vegas de Santiago, ou encore Rodrigo Medina pour le géant du cigare Plasencia, proposaient aussi des master class accompagnées de dégustations durant tout le week-end. Tout comme la maison de cognac Ferrand avec Vincent Ballu qui a régalé les amateurs de ses rhums Plantation et cognacs Ferrand en association avec des cigares. Pour couronner cette première édition du Festival Art de Vivre, les équipes de la société Baron avaient organisé le samedi soir un dîner de gala pensé par le chef doublement étoilé Francis Paniego, cuisinier conseil de l’hôtel Hermitage. Pour, une fois encore, respecter les mesures sanitaires, tests et distanciation furent de rigueur, limitant le nombre de participants à une soixantaine de chanceux qui ont pu accompagner le menu de champagne brut et rosé, mais aussi de vins blanc et rouge, sans excès pour la plupart. Chacun repartait ensuite avec une boîte de cigares El Viejo Continente en édition limitée, spécialement imaginée pour l’occasion. Les aficionados, pour la plupart andorrans, espagnols ou français, avaient l’air enchantés de l’expérience, et prêts à recommencer. On les comprend.

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FUTUR

Les carburants

DE DEMAIN

Électriques, « plug-in », rechargeables, il n’est plus question aujourd’hui que de cela dans le monde automobile, d’électrons et de câbles. Le match essence-diesel ayant été avorté par nos législateurs préférés, nous voilà tous contraints et forcés d’envisager de réformer nos chères voitures pour nous (les) convertir à l’électricité. Une idée qui fait son chemin, mais qui n’a pas que des avantages. Mais alors, à quoi vont Texte T. James, photos Mitchell et DR carburer nos automobiles adorées ?

S

i pour beaucoup, le plus grand fait d’armes de Carlos Ghosn fut sa rocambolesque extraction du Japon en 2019, propre à lui assurer le rôle du capitaine Hilts (Steve McQueen) dans un éventuel remake de La Grande Évasion, force est de constater que le capitaine Ghosn a mis en place, dans sa vie de patron du groupe Renault, d’autres « belles » opérations. Comme, par exemple, en septembre 2009 quand il prédit une électrification à marche forcée de l’industrie automobile lors du Salon de Francfort, le garçon marque les esprits même si beaucoup sourient. S’il n’a pas le charisme d’un McQueen, le capitaine Ghosn a au moins la qualité d’être visionnaire car, dix ans plus tard, nous y sommes. Le diesel, suicidé pour pollution abusive, a disparu, et il semblerait bien que les modèles essence vont suivre le même chemin, vu le nombre de grandes villes qui annoncent l’interdiction de leur centre aux voitures thermiques. L’électrique a la voie libre, et pas seulement pour des questions d’émissions de CO2 (sur ce point, le diesel était un véritable champion), ou de pollution urbaine (l’essence est quasiment irréprochable là-dessus). C’est pour un mélange des deux, avec un peu de

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consommation d’énergie fossile en toile de fond, qu’il nous faut changer nos habitudes. Mais à quoi rouler ? Est-ce que l’électrique est la seule solution ?

Électricité

Autant le savoir, c’est la solution poussée par tous, à la fois constructeurs et législateurs. Pour plusieurs raisons : pollution à l’échappement nulle car émissions de CO2 liées à la seule production de l’électricité (autrement dit émissions très faibles en France où la majorité de l’électricité est produite par le nucléaire, idem si électricité renouvelable), pollution sonore faible et donc bilan carbone excellent qui évite aux constructeurs d’avoir à acheter des crédits aux entreprises dites propres (comme Tesla, voir édito du numéro 35). Sauf qu’il y a quand même trois gros freins à l’explosion du marché 100 % électrique. Le premier est l’autonomie pour l’instant limitée de ces véhicules, qui peinent à couvrir plus de 400 km avec une charge complète. Si l’idée est de remplacer nos bonnes vieilles guimbardes thermiques qui nous permettaient de faire 600 km entre deux pleins, c’est pour l’instant loupé. Or, pour augmenter cette autonomie, les constructeurs n’ont pas encore trouvé mieux que


É T I C I R T C E L É

Le principal problème des véhicules 100 % électriques aujourd’hui reste la disponibilité des bornes de recharge, trop rares sur notre territoire. Et dans un futur proche, si ces modèles devaient devenir majoritaires, peut-être aussi la disponibilité d’énergie électrique (propre). Mais les producteurs d’énergie annoncent la mise en place de gW supplémentaires. En attendant, les hybrides rechargeables, comme cette Renault Mégane E-Tech, peuvent être de bonnes alternatives, pour rouler électrique en ville, et thermique quand il n’y a pas de borne.

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FUTUR

d’augmenter la capacité des batteries, donc la masse de la voiture et les temps de recharge. Ça se mord un peu la queue. Second frein, la disponibilité des bornes de recharge, pour l’instant limitée en France. Avec des temps de recharge plus importants que ceux nécessaires à un plein d’essence, vous devriez avoir dix fois plus de bornes que de pompes à essence pour un parc à parité. On en est loin, et l’un ne se fera pas sans l’autre. Mais entre la réduction de temps de charge à capacité de batterie équivalente (avec des bornes 175 kW, cela tourne autour des 30 minutes), et l’implantation de nouveaux réseaux (TotalEnergies vient de s’engager, par exemple), ce frein sera vite réduit à défaut d’être totalement levé. Le dernier problème de la voiture électrique vient dans la quantité d’énergie disponible sur le réseau. En moyenne, une voiture 100 % électrique consomme 12 à 15 kWh/100 km (comptez plus de 20 pour les gros SUV. Pour faire simple, avec une batterie de 50 kWh... vous faites 250 à 350 km). Tant que ces autos ne représentent qu’une infime partie des véhicules en circulation, leur consommation d’électricité est anecdotique. Mais qu’en sera-t-il quand nous aurons des millions de ces voitures 100 % électriques sur la route ? Beaucoup prédisent des ruptures d’approvisionnement. Mais ça, c’était avant. Avant les engagements pris par les grands énergéticiens (dont le fameux TotalEnergies, voir Followed 35) pour installer des unités de productions d’électricité renouvelables de plusieurs gW dans les années à venir. Autre chose qui penche en faveur de ces voitures électriques, le projet « power grid », qui imagine ces millions de voitures capables d’être rechargées lors des pics de production d’énergie verte (solaire ou éolien en journée)... tout en pouvant renvoyer dans le réseau une partie de cette énergie stockée dans leurs batteries en cas de pic de demande le soir ou la nuit (chauffage). Aura-t-on besoin, dans les années à venir, quand l’éolien et le solaire ne seront plus seulement des chimères, de ces gWh de batteries supplémentaires ? Dans cette transition forcée vers l’électrique, et après les hybrides que Toyota a rendues célèbres depuis plus de quinze ans, nous avons vu arriver les hybrides rechargeables. Sorte de compromis entre le 100 % électrique dont l’autonomie et les temps de recharge sont les points faibles, et l’hybride qui ne peut rouler plus de 2 km sans mettre son moteur thermique en route. Dans l’idée de continuer à accéder aux centres-villes, même

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ceux qui seront interdits aux thermiques, mais aussi de pouvoir aussi en vacances à 1 000 km sans se faire de cheveux blancs, c’est pas mal. Mais cela dépend encore du réseau de recharge et de l’énergie disponible (prix des recharges variant en fonction des opérateurs et des heures de la journée), exactement comme pour une voiture 100 % électrique.

E85 FlexFuel

Quand il s’agissait, il y a des années, de recycler une partie de la production de betteraves sucrières françaises dans le carburant pour avantager nos agriculteurs dans une Europe agricole perturbée, le concept était un peu bancal. Utiliser des surfaces agricoles cultivables pour produire du carburant, ça ne pouvait pas fonctionner longtemps. Sauf que l’on voit arriver de l’éthanol de génération avancée (c’est son nom), produit à base de matières premières non consommables, des déchets végétaux par exemple, qui remplace une partie de l’éthanol classique dans la composition du carburant (85 % éthanol, 15 % supercarburant). Des copeaux de bois dans le nord de l’Europe, mais aussi du marc de raisin en France par exemple, comme le fait la société Raisinor dans le Bordelais, transformant ces déchets de raisins récupérés auprès des vignerons du territoire en éthanol « vert », en énergie pour faire tourner l’usine, en huile de pépins de raisins... Du coup, l’E85 devient encore plus intéressant, permettant même à des pays comme la Suède, la Finlande ou la France, de produire eux-mêmes leur carburant. Pour l’instant, seules deux marques proposent une gamme de véhicules fonctionnant à l’E85 de série, le groupe Jaguar-Land Rover (dont le ePace hybride) et Ford. Avec une surconsommation impliquant un calculateur spécifique, et un pouvoir corrosif plus important que l’essence nécessitant un système d’admission du carburant adapté, ces voitures modifiées en usine offrent le même agrément de conduite au quotidien que les versions thermiques équivalentes. Mais elles acceptent indifféremment de l’essence SP95 ou de l’E85, beaucoup moins cher à la pompe, rendant l’engin plus économique qu’un diesel. Si l’on coche les cases, ces propositions ont tout pour plaire : émissions de CO2 réduites (85 % du carburant consommé est neutre puisqu’il a déjà capté du CO2 lors de la croissance des végétaux), pollution urbaine réduite (essence et pas diesel), bon réseau de pompes et surcoût réduit. Mais si son carburant


ÉT

5 8 E L O N A H

Le gros avantage du carburant E85, ou superéthanol, est de permettre d’utiliser une voiture essence comme avec n’importe quel autre supercarburant. Avec une consommation en nette hausse (environ + 25 %), mais un prix de revient si faible que cela rend les kilomètres moins chers qu’en diesel. Et avec l’arrivée d’éthanol de génération avancée, l’équation écologique devient l’une des plus intéressantes pour nos autos. Unique problème actuellement, seuls deux groupes auto ont choisi cette voie : Jaguar-Land Rover (comme ici avec un ePace) et Ford.

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FUTUR lui offre 40 % de réduction sur ses émissions de CO2, évitant ainsi les 12 000 € de malus, ce modèle n’est pas considéré comme une voiture propre au même titre qu’une voiture électrique. Cela oblige Jaguar à comptabiliser ses émissions totales dans le bilan de la marque... et d’acheter des crédits carbone en compensation. Tant que ça ne changera pas, peu de marques suivront, malheureusement.

Hydrogène

C’est l’arlésienne dans laquelle on a envie de croire. Une solution que seuls Toyota, Hyundai et Honda développent réellement commercialement, qui remplit tous les critères d’autonomie (plus de 500 km), d’émissions de CO2 nulles (si l’hydrogène est produit à partir d’électricité renouvelable), de temps de remplissage réduit (moins de 4 minutes aujourd’hui), de faible pollution sonore... et

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d’indépendance énergétique, les pays pouvant produire eux-mêmes leur énergie. Mais les coûts de production de l’hydrogène sont encore très élevés, même s’ils tendent à baisser surtout quand on s’en servira pour stocker de grandes quantités d’énergie (plutôt que de stocker de l’électricité, l’hydrogène compressé ou liquide offre de bien meilleurs rendements pour les pics de production éoliens ou solaires). Les coûts de fabrication des piles à combustible qui transforment cet hydrogène (au contact d’air ambiant) en électricité et en eau tardent à baisser aussi, faisant des quelques voitures existantes actuellement des curiosités en France. Enfin, il n’y a pas ou peu de stations de remplissage, pire que des bornes de recharge. Mais la Californie y a cédé depuis déjà quelques années, et en cela, l’État américain a toujours été un précurseur éclairé. Alors vivement demain.

E N È G O R D Y

Sur le papier, l’hydrogène coche toutes les bonnes cases : possibilité de produire sur place, localement, zéro pollution à l’échappement, autonomie suffisante (cette Toyota Mirai 2 annonce plus de 600 km), plein facile et rapide à faire... mais aussi absence de stations de remplissage et flou artistique sur les méthodes de production d’hydrogène. Car si ce carburant peut être le plus propre, quand il est produit à partir d’électricité renouvelable, il peut aussi être tout le contraire quand il provient du craquage de méthane. Wait and see.

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TENDANCE

JOUE-LA COMME...

C’

est la vingt-cinquième fois que l’agent 007 sera à l’écran, dans Mourir peut attendre. Une occasion de plus, pour les amateurs du genre, d’essayer de lui ressembler un peu plus.

LEICA Q2 007 Édition Un cuir vert qui tranche avec le noir mat du châssis métallique, le fameux 007 ressemblant à un pistolet discrètement gravé sur le dessus de l’appareil et un bouchon d’objectif reprenant les stries du canon de l’arme de l’espion sont les spécificités de cette édition limitée à 250 exemplaires du fabuleux Leica Q2. Évidemment, l’appareil reprend toutes les caractéristiques de ses cousins non limités, autrement dit un capteur plein format de 47,3 Mp associé à une optique Summilux 28 mm f/1,7 ASPH extrêmement lumineuse. L’ensemble est étanche, léger, compact et très agréable à manipuler. Si bien que le producteur du nouveau James Bond, mais aussi Daniel Craig luimême, l’a utilisé sur le tournage pour figer certaines scènes et produire du matériel pour des expositions prévues dans le monde entier. Dépêchez-vous pour en profiter. Prix de l’exclusivité : 7 250 €.

NACA

AL R G É T IN let l e t s a Le C

Même s’il aime la bagnole, qu’il roule en Aston ou en BMW selon les affinités de ses producteurs préférés, James Bond adore la moto. Il y en a dans toutes ses aventures. Donc James porte le casque. Et quitte à enfiler une sphère rigide de couleur, autant qu’elle soit technique, ultrarésistante, légère et personnalisable. La marque française Naca, basée à Signes, à côté du circuit du Castellet, propose tout ça. Des casques jet, mais surtout des intégraux, en fibre de carbone et nid-d’abeilles Nomex que l’on peut personnaliser en ligne. Avec, pour résultat, un heaume unique, de moins d’un kilogramme pour l’intégral, doté d’une prise d’air Naca sur le dessus qui fait ressortir l’air chaud derrière le casque, là où l’on peut aussi avoir des feux stop déclenchés par un accéléromètre. Même Q n’y aurait pas pensé. Cette œuvre d’art, fabriquée en France, est vendue à partir de 1 100 €.

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ASTE M A E OMEGA S 300

RIMOWA ORIGINAL

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Twis n i b a C

JAMES BOND

Après quelques amourettes chez Rolex, Timex ou Breitling, James Bond avait trouvé l’amour chez Omega en 1995. Et lui est même resté fidèle depuis. Rien d’étonnant à ce que la marque du groupe Swatch lui dédie régulièrement une version de sa plongeuse Seamaster Diver 300M, comme cette édition 007 en titane grade 2 pour la 25e aventure de l’espion de Sa Gracieuse Majesté. Proposée sur un bracelet en maille milanaise titane ou avec un Nato tissu rayé comme ici, cette montre de 42 mm de diamètre est dotée d’un cadran et d’une lunette en aluminium, d’index en Super-LumiNova, d’un mouvement manufacture mécanique à remontage automatique 8806 offrant 55 heures de réserve de marche et est bien évidemment étanche à 300 mètres. Un véritable objet de collection vendu 8 100 €.

Même si ça n’est pas un accessoire estampillé 007, cette valise cabine pourrait être celle de James Bond. Parce qu’elle permet de voyager avec classe, avec sa forme intemporelle, son alliage brossé du plus bel effet, son format accepté dans tous les avions du monde, sa poignée télescopique et ses roulettes amorties d’excellente qualité. Et aujourd’hui, avec ces petites touches de couleur, rouge, mais aussi bleu ou marron selon les versions, qui la différencieront des autres valises à roulettes. Mais surtout parce que l’on est obligé, en regardant ses verrous approuvés TSA et sa légendaire robustesse, de l’imaginer truffée de rangements secrets, de compartiments cachés ou de doubles-fonds explosifs. Ce n’est pas prévu d’origine, mais on peut toujours demander. Prix du bijou : 1 060 €.

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TENDANCE

BULLDOG re ver n e r i o Ras nal Origi

Si, dans l’épisode Skyfall, l’agent 007 se rasait au coupe-chou, avant de laisser à Moneypenny, alias l’incendiaire Naomie Harris, le soin de le faire pour lui, force est de constater que l’espion britannique n’est que très rarement négligé, en tout cas côté pilosité... faciale. Il ne renierait sans doute pas ce nouveau rasoir signé Bulldog Skincare for Men, dont le manche vert est composé de verre de bouteilles recyclées (pour 70 %). À la fois écologique et responsable, il peut aussi, quand on est un agent secret en danger, servir d’arme de poing, dans son intégrité ou cassé (en tapant très fort sur le bord du lavabo)... pour faire encore plus mal(e). Livré avec un support en zinc et une tête en alliage, ce rasoir à cinq lames dispose aussi d’une bande lubrifiante hydratante enrichie en aloe vera. Il est vendu 15,90 €. Sans explosif.

CROCKETT & JONES Alex Peu de gens le savent, mais James Bond marche en Crockett & Jones Alex depuis Skyfall. Et il a remis ça avec Spectre. Des chaussures faites dans un cuir de veau, noir ou brun, de type Oxford pour les connaisseurs, dont la commercialisation a commencé en 2004. Une collaboration qui fait suite à l’intérêt de l’acteur principal qui se fait faire sur mesure ses chaussures depuis de nombreuses années par la marque de Northampton. Alors, à défaut d’avoir la ligne de Daniel Craig, ou sa démarche, on peut toujours marcher dans ses pas avec une paire d’Alex, vendue 560 €.

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AT E L I E R D ’ H O R L O G E R I E F R A N Ç A I S E

PERFORMANCE & DISTINCTION se conjuguent dans le modèle Newport, une montre marine de caractère

manufacturée avec précision en France, dans nos ateliers de Charquemont.


ART DE VIVRE

LOCAVORE D’ABORD Celui qui a fait manger de la piperade aux grands de ce monde défend bec et ongles une cuisine locale, faite de produits naturels et d’influences régionales. Rencontre avec le chef étoilé Cédric Béchade, dans son Pays basque d’adoption. Texte C. Boulain, photos Mitchell

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ue peut-on bien tirer d’un passage à l’Élysée ? Pour certains, une expérience enrichissante, pour d’autres une perte de temps, cela dépend sans doute du gouvernement du moment. Parce que l’air de rien, en France cela change, tous les cinq à dix ans. Pourtant, il y a un domaine dans lequel l’Élysée ne change jamais, dans lequel le palais du 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré reste la vitrine de notre chère patrie, de son histoire et de son savoir-faire : ce sont les cuisines. Avant Guillaume Gomez, qui en est le chef depuis 1997, Joël Normand les a tenues pendant près de quarante ans, cuisinant pour le général de Gaule, mais aussi Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et encore Jacques Chirac. Et quand vous cuisinez pour le président de la République, vous le

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faites aussi pour ses invités, plus prestigieux les uns que les autres, représentant sans doute plus la France et son savoir-faire que certains ministres eux-mêmes. Après ses études pour devenir cuisinier, une vocation venue dès ses 13 ans, et une première expérience de deux ans à l’hôtel du Palais de Biarritz sous la tutelle étoilée du Meilleur ouvrier de France JeanMarie Gautier, le jeune Cédric Béchade avait passé son service militaire aux fourneaux de l’Élysée, sous les ordres du chef Normand. « Là, vous mettez en application tout ce que vous avez appris à l’école, vous servez tous les plats de la gastronomie française à longueur de dîners d’État, à la perfection... c’est la mise en œuvre de la cuisine des Taillevent, Brillat-Savarin et Escoffier, comme dans les livres de recettes », se souvient le chef Béchade. Après avoir travaillé pour Alain Ducasse dans son restaurant trois


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ART DE VIVRE

L’Auberge Basque de Marion et Cédric Béchade, à SaintPée-sur-Nivelle, à quelques kilomètres de Guethary et Bidart, où l’on peut déguster la cuisine du chef face aux Pyrénées.

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étoiles, il le suivra dans l’aventure du Plaza Athénée. La construction d’un chef passe par ces années d’apprentissage au contact de cuisiniers expérimentés et variés : pour le jeune chef Béchade, ils seront trois. Jean-Marie Gautier évidemment, à Biarritz. Mais aussi Alain Ducasse et Jean-François Piège, au Plaza cette fois. Rapidement, Cédric Béchade s’y voit confier La Cour Jardin, l’un des restaurants du superbe palace parisien. « On est en 2005 je crois, et Alain Ducasse me laisse carte blanche pour réaliser le menu. Bon, il a corrigé pas mal de choses sur ma première proposition, mais j’avais finalement une belle carte assez rapidement », s’amuse Cédric. Ses influences basques se ressentent déjà dans sa cuisine, mélange de sa formation au contact du chef Gautier et de son amour pour la région et son terroir. Il va y revenir, il le sait. Et préviendra même rapidement Monsieur Ducasse de son envie de retourner s’installer là-bas. « Justement, la fameuse piperade contemporaine que j’ai servie aux membres du G7 à Biarritz en 2019, je l’ai imaginée en premier au Plaza, pour

le chef Ducasse. Avec l’idée de la mettre à la carte de mon restaurant basque... plus tard. Un plat populaire revisité, car en fait nous ne faisons que revisiter les classiques à longueur de saisons. » Macron évidemment, mais aussi l’excentrique Bo-Jo, le fantasque Trump et la sérieuse Merkel vont la goûter et apprécier ce morceau de France. « Mais je pense qu’ils ont dû déguster ma version 9.0, vu que là, j’en suis à la dixième. 10.1 dirait mon équipe. Je crois que je la tiens enfin, avec ma dernière trouvaille, une tombée de feuilles de piments. » Nous y reviendrons. En 2006, Cédric et son épouse Marion, qu’il a rencontrée dans l’équipe du Plaza, décident de sauter le pas et de partir dans le Sud-Ouest respirer l’air basque. Ils trouveront le bon endroit pour poser leurs valises et leurs couteaux, à Saint-Pée-surNivelle, en achetant une superbe etxe à retaper. Avec l’aide d’artisans locaux, ils vont en faire l’Auberge basque, un superbe hôtel-restaurant où Marion et Cédric se partageront les rôles. Dix-huit mois après l’ouverture, courant 2009, c’est la première étoile au Guide Rouge. « Pour

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ART DE VIVRE

« JE VEUX QUE MA CUISINE AIT DU SENS, QU’ELLE S’ANCRE DANS LES TRADITIONS LOCALES ET UTILISE LE MAXIMUM DE PRODUITS DE LA RÉGION. ÇA TOMBE BIEN, NOUS SOMMES BIEN LOTIS DANS LE PAYS BASQUE CÔTÉ BONS PETITS PRODUCTEURS » nous, c’était un peu trop tôt. Nous n’étions pas du pays, nous voulions nous adapter tranquillement, nous intégrer. À l’époque, il y a très peu d’étoilés au Pays basque, trois je crois », se rappelle Cédric. Une malfaçon dans le bâtiment va ralentir l’activité et engendrer, quelques mois après, une palanquée de travaux. L’occasion pour Cédric de dire oui à la famille Perse qui cherche un remplaçant à Philippe Etchebest récemment parti de l’Hostellerie de Plaisance. « Je n’ai pas compris pourquoi, mais après le départ du chef, le restaurant avait perdu ses étoiles. Il fallait tout refaire. On en a récupéré une dès l’année suivante. Mais les propriétaires en voulaient davantage. C’est à ce moment que nos problèmes à Saint-Pée se terminent. Avec Marion, on en a finalement eu assez de se partager entre les deux, entre la Gironde et le Pays basque. On va dire que nous nous sommes recentrés. » L’Auberge basque flambant neuve,

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récemment intégrée au réseau Relais & Châteaux, les Béchade vont pouvoir faire ce qu’ils rêvent et savent faire. « En venant ici, nous voulions nous enraciner dans ces traditions basques, nous intégrer et nous y retrouver. Pour Marion, fille de vigneron qui a fait de l’hôtellerie sa vocation durant sa carrière au Plaza, ça veut dire conserver l’esprit auberge tout en répondant aux standards élevés des Relais & Châteaux, qui bénéficient d’un souffle nouveau avec Olivier Roellinger pour vice président en 2014. C’est l’un des chefs qui m’avait écouté et conseillé quand j’avais monté mon projet ici. Comme Pierre Gagnaire avec qui je m’entends bien. Et de mon côté, développer cette cuisine locale, que j’aime qualifier de cuisine de sens et essentielle. » Pour faire simple, Cédric se considère locavore : qui va cuisiner et manger local. Sa chance, c’est qu’il est dans le Pays basque, pas au fin fond du Sahara où à l’exception du sable, il n’y a pas


Cédric au dressage. Comme tous les chefs étoilés, il apporte un soin particulier à cette étape, afin que chaque assiette soit parfaite. Parce que chaque client doit pouvoir goûter à la gastronomie développée par le chef, pour s’en faire sa propre idée.

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ART DE VIVRE

Que cela soit dans ses plats ou ses desserts, Cédric Béchade reste fidèle à sa philosophie, de cuisiner des produits authentiques et locaux (ici une tarte clémentine à la tagète mandarine, et sa version de l’huitre..

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grand-chose à faire cuire. « Nous avons dans la région des producteurs incroyables. Je ne recherche pas le bio, je recherche le bon. Ce n’est pas toujours la même chose. Et, si possible, du coin. » Cette tendance, que la majorité des restaurateurs épousent depuis quelques années, Cédric s’en est fait l’ambassadeur depuis bien longtemps. Il ne veut pas acheter à des grossistes, mais directement aux producteurs, même si cela prend davantage de temps. Ses piments d’Espelette, par exemple, dont il cuisine aussi les feuilles après que son petit producteur lui a demandé pourquoi il ne le faisait pas. « C’est marrant quand même, on n’en faisait rien en cuisine. On savait que la peau du piment, on ne peut rien en faire, c’est comme du cuir. Mais la feuille... en fait, ça tombe mieux que l’épinard, ça ne réclame pas d’ajout d’humidité et c’est super intéressant. En plus, je suis très piment moi, je préfère les piments doux aux poivrons qui sont des hybrides et se digèrent moins bien. ».Cette réflexion, Cédric la mène sur tous ses produits, comme la châtaigne, le canard du Gers voisin, mais aussi les chipirons à l’encre,

façon boudin. « Mon but est d’être dans l’essentiel, et de donner du sens à ma cuisine, comme quand j’associe la châtaigne aux moules de saison qui sont élevées sur des pieux de châtaignier. Ici, je propose des croquettes de moules à la châtaigne, un plat réalisé avec du lait de châtaignes, évidemment sans lactose ni gluten, servi avec une purée de châtaignes à la baie rose et une petite sauce. Tout doit être cohérent. J’aime l’idée de travailler des produits simples et locaux. » Déjà distingué d’une étoile, le chef Béchade ne cache pas son envie d’accrocher un second astre à la porte de l’Auberge basque, depuis laquelle la vue sur les collines vers Ascain et l’Espagne est tout bonnement superbe. Durant la pandémie, avec ses équipes et pour continuer à régaler ses habitués, il a proposé des plats signature en conserve, dans des bocaux en verre faciles à réchauffer, durables et essentiels. Et comme pour boucler la boucle de son installation dans le Pays basque, après ses classes chez Gautier, Cédric vient de devenir chef conseil pour le Café basque à Biarritz. Parce que cela a du sens.

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À LA DÉCOUVERTE DES VINS DU JURA Depuis des années, les amateurs de vins répètent qu’il se passe un truc à l’Est, dans le Jura français. Aussi, nous sommes allés à la rencontre de deux vignerons du cru, à côté du village d’Arbois pour le premier, plus au sud vers Château-Chalon pour le second. Histoire de comprendre, en goûtant, ce qui se passe dans cette étonnante région. T�te D. St Aubin, phot� Mitchell

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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Paysage classique d’une région viticole, des pieds de vignes plantés sur un coteau. Ici au nord d’Arbois, vers Montigny-lèsArsures, non loin du Caveau de Bacchus.


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ouis Pasteur y avait ses quartiers durant sa jeunesse. Il y a même commencé ses études. D’ailleurs, aujourd’hui encore, l’illustre homme à qui l’on doit de nombreuses avancées médicales, dont le vaccin contre la rage, a encore une maison hommage à Arbois. Il faut dire que ce natif de Dole a aussi travaillé longtemps sur le vin et les fermentations, l’inspiration lui étant sans doute venue des vignes voisines qui ont marqué son enfance. Car à Arbois, on vit pour le vin. Le village est ceinturé de vignobles, plantés de chardonnay, de pinot noir, de savagnin ou de poulsard. Pour y faire du vin du Jura, du jaune, de paille, mais aussi des blancs et des rouges, de plus en plus réputés auprès des amateurs de bons jus. Pourtant, la région n’a pas la notoriété d’autres vignobles français, comme Bordeaux, la Bourgogne, les Côtes-DuRhône ou même l’Alsace voisine. Mais ça va venir. Nous avons rendez-vous un peu au nord du village, à Montigny-lès-Arsures, chez Vincent Aviet du Caveau de Bacchus, en hommage à son père Lucien dont c’était le surnom dans la région et qui vient de disparaître. Quelques marches en descente pour pénétrer dans le caveau et nous voilà face à un poêle à charbon, avec une grosse casserole d’eau chaude tapissée au fond de coquilles d’huîtres. Nous sommes en avril, il fait encore un froid de canard dehors à cette époque le matin. « Je n’ai pas de climatisation ou même de chauffage ici, explique Vincent. Le poêle, c’est pour conserver environ 14 degrés tout l’hiver dans le caveau. Et la casserole, pour entretenir un peu d’humidité pour ne pas abîmer les foudres [des tonneaux de 900 à 5 300 litres, NDLR]. Et les huîtres, parce que des copains m’ont dit que cela fixait le calcaire de l’eau. Mais je ne sais pas si c’est vrai. » Vincent, la cinquantaine flamboyante, travaille sur le domaine depuis 1999. Après son service militaire, en 1989, il ne va pourtant pas travailler ici, mais dans son ancien lycée agricole. « Mon père avait déjà des employés, et je n’étais sans doute pas prêt. Alors je suis allé faire mes preuves ailleurs. J’ai commencé à planter des vignes dès 1990 sur des petites parcelles, comme le faisait mon père depuis des années, puis à récolter et vinifier. Mes premiers vins, c’est en 1993, sous le nom de Chtiot Bacchus bien sûr. Mais ce n’est qu’en 1999 que mon père a fini par me demander de venir travailler avec lui. Je devais être devenu assez bon », s’amuse Vincent. Ensemble, ils vont continuer l’œuvre de Lucien. Sélectionner les bonnes vignes, les replanter, associer les bons cépages aux bonnes parcelles et chercher à travailler raisonnablement. « Ici, on n’est pas bio. On est très, très, très traditionnels. Aussi bien sur la culture des vignes que sur les macérations et vinifications. Ici, les transformations malolactiques, je ne les déclenche pas. Elles débutent toutes seules au printemps, quand j’ouvre les portes du caveau et que la température remonte un peu. » Alors que le Jura a une grande histoire dans le blanc, avec entre autres les vins jaunes qu’on ne produit qu’ici, les Aviet se sont spécialisés dans les rouges, même s’ils produisent aussi des blancs sous voile. « Mon père a très tôt voulu faire des rouges, même si ça n’était pas simple. Il y a trente ans, les vins étaient clairs, sans vraie matière, sans sucre. Il a fallu travailler aux champs pour avoir les bons ceps, les bonnes vignes et les bons raisins. Des sélections de melon à queue rouge, l’ancêtre du chardonnay, mais aussi de poulsard et de trousseau pour les rouges, qui nous donnent depuis un peu moins de dix ans des jus fabuleux. » En association avec ce travail en vigne, Vincent a développé des techniques de macération propres, très longues et dans des très grands volumes. « Au début, c’était des expérimentations. Mon père me pensait fou, de remplir un foudre de 5 300 litres et d’attendre plus de six mois de macération. En 2014, j’ai fait 191 jours. En 2015, 229 jours. En 2016, les raisins n’étaient pas assez bons pour le faire, mais en 2017, j’en ai fait une cuvée de 313 jours de macération. Ça donne des choses incroyables. » À la manière des blancs du Jura, Vincent n’ouille pas son fût, comprenez ne complète pas le niveau dû à la perte par évaporation, et laisse se former le chapeau de matière solide au-dessus du

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À gauche, quelques vins du domaine. À droite, Vincent, dans le caveau réchauffé par le vieux poêle.

jus, dans la barrique, qui va le protéger de l’oxydation comme le voile de levures pour les vins jaunes. Une démarche exotique dans le rouge, normale dans le blanc pour la région. Avec son petit domaine de 5,5 hectares, Vincent Aviet produit moins de 20 000 bouteilles par an, des vins tranquilles, non pétillants, dont un tiers de jaune, des blancs savagnin ou melon à queue rouge, et évidemment des rouges poulsard et trousseau. « C’est une moyenne, car certaines années c’est beaucoup moins, heureusement parfois un peu plus. Mais on ne peut pas aller contre la nature... » Tous les vignerons jurassiens ne sont pas aussi extrémistes, dans le bon sens du terme, que Vincent Aviet. Après une dégustation enrichissante, nous partons (en taxi) au sud de la région, vers Château-Chalon, retrouver Emmanuel Grand du domaine du même nom. Même si, avec sa compagne Nathalie, il dispose de plus de 25 hectares à exploiter, Emmanuel a choisi de n’en cultiver que 10, laissant le reste en location à d’autres vignerons. « Depuis quelques années, avec 25 hectares, je passais plus de temps à faire de la gestion et de l’administratif qu’à aller dans les vignes. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur les parcelles que nous avions sélectionnées. En plus, nous voulions commencer un passage en bio, et cela représente beaucoup de travail et d’investissement », raconte Emmanuel. C’est en 2019 qu’ils décident de franchir le pas. Davantage de bras, pour faire le travail sur sol que le gros matériel agricole et les traitements non autorisés en bio ne peuvent plus faire et achats de produits plus coûteux sont au programme. « 2021 sera notre première cuvée certifiée, enfin. Car il faut trois ans pour obtenir ce sésame... Mais nous n’en profiterons vraiment que dans quelques années, puisque si les rouges et les blancs classiques 2021 seront embouteillés en 2022 et vendus quelques mois après, nos crémants et nos vins jaunes bio ne seront proposés à la vente qu’en 2026 et 2027, dans le meilleur des cas. » Même si Emmanuel produit aussi des rouges, à base de trousseau ou de pinot noir, et des blancs tranquilles faits de chardonnay, il propose aussi du

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Domaine Aviet

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ART DE VIVRE

Domaine Grand

Emmanuel nous explique le fameux voile de levures qui préserve les vins jaunes durant les six années et trois mois de vieillissement en barrique.

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crémant du Jura, ce que l’on pourrait appeler le « champagne » local. L’effervescence est d’ailleurs obtenue de la même manière, avec l’ajout après vinification d’un cocktail de liqueur sucrée et de levures, pour avoir au bout du compte une pression d’environ cinq bars dans la bouteille. « Avec nos 100 % chardonnay, élevés cinq ans sur lattes et millésimés, nous sortons souvent dans les premiers en dégustation à l’aveugle », fanfaronne Emmanuel. Et c’est vrai que son pétillant est excellent, surtout dans cette cuvée millésimée 2016 dégorgée récemment ; les connaisseurs apprécieront. « Nous n’avons pas vraiment de stock, aussi dès que cela baisse, on va dégorger d’autres bouteilles pour répondre à la demande, car selon moi ces vins vieillissent mieux avec leurs lies », expliquet-il. Tous les marqueurs des grands vins pétillants sont réunis, un cépage exceptionnel, blanc de blancs, une année millésimée, un dosage en sucre réduit et un vieillissement long, le crémant du Jura d’Emmanuel mérite le détour, et sans doute un peu plus de communication. Tout comme son vin jaune, fait d’un cépage local arrivé à maturité, le savagnin, pressé délicatement, auquel on laisse faire ses transformations, à la fois alcoolique et malolactique, avant de le mettre en barrique pour six ans et trois mois. Avec ce voile de levures qui va le protéger durant tout ce temps de l’attaque oxydation de l’air ambiant. Pour donner un vin incroyable qui, même après des décennies, conserve ses caractéristiques. Emmanuel nous en a fait goûter de très, très vieux : incroyable. Avec environ 30 000 bouteilles par an, le domaine Grand est une exploitation de taille moyenne, voire petite pour la région. Mais sur ses 10 hectares, Emmanuel cultive dix-sept cépages anciens, dont certains pour quelques pieds, histoire d’entretenir les traditions jurassiennes. « Le Jura a toujours fait de la bulle, donc j’en fais. Pareil pour le vin jaune. Après, avec les évolutions climatiques qui impactent nos vignes, nous découvrons que nous pouvons aussi faire plein d’autres belles choses. Mais ça prend du temps et nécessite des investissements. » Les autres régions viticoles sont prévenues.

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CULTURE

À L’INTÉRIEUR DES MEILLEURS PIANOS DU MONDE Depuis plus de 160 ans, la firme germano-américaine produit de superlatifs pianos, pouvant mesurer jusqu’à 2,74 mètres de longueur et peser une demi-tonne, et dont certaines séries limitées dépassent le demi-million d’euros. Des pianos que les concertistes considèrent quasi unanimement comme les meilleurs du monde. Non sans raison. Texte A. Bloch, photos Steinway & Sons

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n pourrait consacrer plusieurs pages à lister les inconditionnels de Steinway & Sons, qu’ils soient classiques (Lang Lang, Hélène Grimaud...), jazz (Keith Jarrett, Diana Krall, Yaron Herman, Jacky Terrasson...), ou même pop (Billy Joel, Lenny Kravitz...). La firme a vu le jour à New York, au milieu du XIXe siècle, mais elle a des racines allemandes. Le fondateur a américanisé son nom quelques années après avoir débarqué aux États-Unis, mais il se nommait Heinrich Steinweg. D’ailleurs, par un amusant aller-retour, les pianos de la marque

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destinés à l’Europe sont actuellement (et depuis 1880) fabriqués en Allemagne, dans la ville portuaire de Hambourg. Les amateurs les plus avertis affirment d’ailleurs que les pianos des deux côtés de l’Atlantique ne sonnent pas de la même manière, ce qui conduit même une poignée de studios d’enregistrement et de salles de concert à disposer d’au moins un de chaque pour satisfaire les artistes les plus pointilleux. Visuellement, on a longtemps pu les distinguer à la forme de leurs « oreilles », pièces de bois qui se trouvent de part et d’autre du clavier : carrées pour New York, rondes pour Hambourg. Mais, depuis


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CULTURE

Lenny Kravitz, qui se pique désormais de design, et même d’architecture, a récemment signé une série limitée à dix exemplaires coûtant un demi-million de dollars pièce (ci-contre).

quelques années, toutes sont arrondies. Toujours est-il que cette histoire de divergence de sonorité n’est sans doute pas qu’une vue de l’esprit ou une coquetterie car, de fait, outre les traditions musicales des uns et des autres, certains processus diffèrent légèrement entre les deux ateliers. Par exemple, les étouffoirs, dont le rôle consiste à arrêter la vibration des cordes lorsqu’on relâche les touches, sont fabriqués avec du feutre très dense en Allemagne, où on le pique pour l’attendrir. Alors que ce feutre arrive tout mou dans la manufacture du Queens, où on le laque au contraire pour le durcir. Sans aller jusqu’à ce niveau de détail, décortiquons sommairement un piano (qui compte plus de 12 000 pièces !). Tout d’abord, il faut savoir que trois paramètres permettent de faire varier la hauteur

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d’une note : la longueur des cordes, leur masse et leur tension. Dans les registres les plus graves, il y a une corde par note, et donc par touche. Au milieu du clavier, les cordes sont doublées, et les plus aiguës sont même triplées. S’il comporte 88 touches, un piano recèle en fait plus de 230 cordes. Seul un tronçon de chacune d’elles entre en vibration lorsqu’elle est frappée par le marteau, lui-même activé par l’enfoncement d’une touche. Mais, en fonction des fréquences, d’autres parties d’autres cordes entrent aussi en résonance, « par sympathie », dit-on joliment. Toutes ces cordes sont reliées à des mécaniques, elles-mêmes fixées sur un cadre, fabriqué dans une fonte riche en carbone pour résister aux 20 tonnes de traction qui font qu’un piano ne demande qu’à se plier en deux. Les cadres


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Chaque piano se compose de 12 000 pièces environ, et 80 % des opérations sont faites à la main. La moitié des 350 artisans des ateliers européens (à Hambourg) ont plus de vingtcinq ans d’expérience.

de tous les pianos Steinway, les allemands comme les américains, sont produits dans l’Ohio, avec des moules en sable, qui ne servent qu’une fois. Ainsi est produit le son. Mais il faut encore qu’il se propage : c’est le rôle de la table d’harmonie, qui compose la face inférieure d’un piano à queue. Chez Steinway & Sons, les tables sont en épicéa, un bois léger et résistant, en provenance de forêts d’Alaska situées à plus de 2 000 mètres d’altitude. Les arbres y poussent à la fois lentement et régulièrement, ce qui donne des cernes, et donc des veines, à la fois rectilignes et serrées. Le son parcourt la table d’harmonie à une vitesse de l’ordre de 6 000 mètres par seconde, c’est-àdire quasiment vingt fois plus rapidement que dans l’air (344 mètres par seconde). Ce bois, après avoir traversé l’Atlantique, va rejoindre Hambourg où il va sécher durant deux années, à l’air libre, sous un simple toit, jusqu’à atteindre un taux d’humidité de 8 %. Mais seul 20 % du bois ainsi préparé devient effectivement

une table d’harmonie, qui est la pièce pour laquelle il y a le plus de chutes, bien sûr réutilisées autrement. Autour de ces pièces essentielles se trouve la ceinture, qui est donc une paroi verticale. Tout en arrondis, elle n’est pas constituée d’une seule planche (que l’on ne pourrait tordre sans qu’elle se brise), mais bien de plusieurs couches collées les unes aux autres. Sur le modèle D, par exemple, qui est le plus long (2,74 mètres) et le plus coûteux (plus de 150 000 €), on compte pas moins de vingt couches : dix-sept en érable et trois en acajou. Le tout est ensuite recouvert d’un couvercle, souvent en peuplier, qui se relève pour projeter le son dans la salle. Puis de roulettes et de pédales en laiton. L’ensemble de ces opérations prend un an, que ce soit à Hambourg ou à New York. Il existe des pianos plus compacts que ce modèle D, et l’on parle, selon les cas, de trois-quarts de queue (2,27 mètres), de demi-queue (2,11 mètres) et, encore en dessous, de quart-de-queue. Le plus petit de ces

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MÊME PLUS BESOIN DE SAVOIR JOUER ! Des pianos qui jouent tout seuls, on en aperçoit dans les saloons de tous les westerns, mais ils reposent sur des bandes à trous (comme les orgues de barbarie), et donc sur une logique binaire : chaque touche est jouée ou ne l’est pas, sans nuance ou presque. Apparue dans les années 1980, la norme MIDI permet, quant à elle, de restituer, pour chaque note, 127 niveaux d’enfoncement de touche. Disponible depuis 2015 sur certains pianos Steinway & Sons, l’option Spirio (+ 25 000 € environ) en promet pour sa part... plus de 1 000 : l’oreille humaine, même la plus affûtée, n’est dès lors plus capable de distinguer le jeu d’un pianiste en chair et en os de sa reproduction (par le biais d’électroaimants). Sans compter les 256 positions de chaque pédale. Le catalogue recèle désormais 4 000 œuvres, pour transformer son salon en salle de concert. Certaines ont été enregistrées dans les ateliers de la firme, à Hambourg ou New York, sur des pianos bardés de capteurs. D’autres ont été reconstituées à partir de pistes audio d’archive, puis retravaillées par les « oreilles » de la maison, ce qui permet même d’assister à des performances... de pianistes disparus ! Plus fort encore, la version Spirio | r (+ 50 000 € environ) permet de s’enregistrer, puis de s’écouter jouer, et même d’éditer la partition pour corriger une fausse note, la faire durer plus ou moins longtemps, ou encore changer de tonalité ou de tempo. Une technologie qui se destine naturellement davantage aux studios d’enregistrement qu’aux particuliers, même talentueux !

derniers mesure 1,55 mètre de long, ce qui abaisse par la même occasion le ticket d’entrée aux alentours de 85 000 €. La gamme compte également un piano droit, le modèle K (35 000 €) : c’est sur l’un d’eux (racheté jadis par le chanteur George Michael) que John Lennon a par exemple enregistré Imagine, car il « sentait » davantage le piano de répétition que celui, à queue, du studio. Outre les séries limitées, il est aussi possible d’opter pour un bois de placage précieux : ébène de Macassar, bois d’ambre, palissandre, bois de rose, acajou pommelé... Au bout de quelques années d’utilisation, un

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piano perd de sa puissance de projection, ce qui le rend moins séduisant pour les concertistes. Mais un certain nombre d’amateurs s’arrachent également des pièces de collection. Plusieurs de ces instruments (environ cinq par an) passent par les ateliers de restauration nichés au soussol du showroom parisien de la marque, sur le boulevard Saint-Germain. D’autres repartent même dans les ateliers qui les ont vus naître, et refont tout le chemin de la production, pour être intégralement rénovés, ce qui prend six mois ! La moitié du temps nécessaire à en fabriquer un.


Le grand piano à queue de concert mesure 2,74 mètres de long. Mais la gamme comporte sept autres pianos à queue, dont le plus court ne mesure « que » 1,55 mètre.

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ANA DE ARMAS

À LA CONQUÊTE DU MONDE Les cinéphiles la connaissent déjà bien, mais le grand public ne va réellement la découvrir qu’à l’automne prochain. Elle, c’est Ana de Armas, jeune actrice formée à Cuba où elle est née, révélée en Espagne où elle a longtemps travaillé, et consacrée à Hollywood où elle vit dorénavant. Retour sur une carrière déjà bien remplie, mais qui va s’accélérer avec le nouveau James Bond, et sans doute être célébrée l’an prochain avec le film Blonde sur la vie de Marilyn. Texte F. Montfort, photos NDC

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À 33 ANS, ANA DE ARMAS A DÉJÀ VÉCU ET TRAVAILLÉ À CUBA, OÙ ELLE EST NÉE ET A GRANDI, MAIS AUSSI HUIT ANNÉES EN ESPAGNE PUIS AUX ÉTATSUNIS DEPUIS 2014. C’EST LÀ QU’ELLE A TOURNÉ DANS LE DERNIER JAMES BOND ET LE BIOPIC BLONDE SUR LA VIE DE MARILYN

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S

i son visage angélique vous dit quelque chose, c’est sans doute que vous avez vu Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve, ou À couteaux tirés de Rian Johnson. Dans le premier, Ana de Armas est la projection holographique et atomique dont Ryan Gosling s’éprend. Dans le second, l’infirmière discrète et timide d’un Christopher Plummer malade et bientôt mort, avec laquelle Chris Evans, Michael Shannon et Daniel Craig doivent composer. Pas facile quand on veut faire passer ce visage d’ange pour celui d’un démon. Les grands écarts de ce genre, la trentenaire cubaine sait les faire, même si c’est au Théâtre national de Cuba qu’elle fait ses armes lors de son adolescence, et non au Ballet national voisin. Née à La Havane en avril 1988, la jeune Ana Celia de Armas Caso n’imagine devenir actrice qu’à 12 ans, pas avant. Même si elle loue son enfance heureuse, l’accès à la culture non cubaine est compliquée sur cette île sous embargo américain. Le quotidien est ensoleillé, mais rationné. Elle débute tout de même sa carrière d’actrice jeune, à 16 ans à peine, dans le film Une rosa de Francia, sorti en 2006. Les spectateurs de ce drame romantique signé du réalisateur espagnol Manuel Gutiérrez Aragón doivent encore se souvenir de cette adolescente brune et espiègle demandant, dans un français chantant lors d’une scène de bal : « Voulez-vous dansez avec moi ? » Ce qui est sûr, c’est que ceux qui l’ont vue s’en souviennent encore. À 18 ans, alors qu’elle n’est pas encore diplômée, elle quitte l’île pour partir s’installer en Espagne, à Madrid. Parce qu’elle bénéficie de la double nationalité par ses grands-parents maternels, et parce qu’elle n’a pas obtenu son diplôme. Sinon, elle aurait dû donner trois années de « service » au gouvernement cubain. C’est comme ça. Installée dans la capitale ibérique, Ana va découvrir la vie à l’occidentale, sans réelle contrainte. Sur le plateau du Late Late Show de James Corden, des années plus tard, elle dira que ce qui l’a le plus étonnée sur place, c’était de voir tout ce qui existait... en conserve. Un choix qu’elle n’avait pas chez elle. Pire, qu’elle n’imaginait même pas. À Madrid, elle va grandir, travailler et trouver l’amour. En plus d’un rôle-titre dans la série espagnole El Internado, qui va quand même l’occuper six saisons, elle rencontre l’acteur et mannequin Marc Clotet Fresquet avec qui elle se marie en 2011. Ana va jouer dans une autre série à succès en Espagne, mais aussi dans quelques films entre 2009 et 2014, avant de tout plaquer et recommencer – presque – à zéro. En 2014, quelques mois après son divorce, elle décide de traverser l’Atlantique dans l’autre sens pour aller poser ses valises à Los Angeles. Même si ses rôles dans des films espagnols lui valent la reconnaissance dans cette région de l’Europe, et parfois en Amérique du Sud selon l’envie des diffuseurs, rien ne vaut Los Angeles et Hollywood quand vous êtes actrice. Jusqu’à présent, sa notoriété restait du « mauvais » côté de la frontière, au sud de la Californie. Cela va changer. Alors qu’elle parle mal l’anglais, ce qui lui fera dire quelques années plus tard qu’elle ne comprenait pas tout ce qu’elle disait lors des castings, elle s’engage dans une nouvelle carrière. Elle prend évidemment des cours d’anglais, court de casting en casting, et trouve rapidement des producteurs et réalisateurs intéressés par ses atouts, son physique bien sûr, mais aussi son jeu, formé à Cuba et peaufiné en Europe. Le réalisateur américain Eli Roth, que l’on connaît surtout pour son rôle dans le film de Quentin Tarantino Inglorious Basterds, l’associe à Keanu Reeves dans son thriller érotique Knock Knock. Ana y crève l’écran dans le rôle parfois dénudé de Bel. Encore une fois, ceux qui l’ont vue... Et puis cela va commencer à s’accélérer, avec War Dogs au côté de Bradley Cooper et Jonah Hill, Hands of Stone avec Robert de Niro et John Turturro, mais aussi évidemment Blade Runner 2049, À Couteaux Tirés et The Cuban Network d’Olivier Assayas. Et ce ne sont là que les gros succès du box-office, car entre 2015 et 2019, pas moins de dix films produits par Hollywood mettent Ana à l’affiche. Dans des seconds rôles ou des rôles de soutien, mais à chaque fois elle y crève l’écran. L’année suivante débute fort avec le film Sergio de Greg Barker, dans lequel elle donne une réplique émouvante à Wagner Moura. L’histoire est pesante et touchante, celle

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2020 AURAIT DÛ ÊTRE L’ANNÉE DE LA CONSÉCRATION. C’EST JUSTE UN PETIT PEU REPOUSSÉ de Sérgio Vieira de Mello, diplomate des Nations unies envoyé en mission en Irak et mort lors d’un attentat-suicide. Le synopsis est à peine plus gai dans le film Deep Water (Eaux profondes en français) d’Adrian Lyne, où Ana et son mari dans le film, Ben Affleck – avec qui elle a vécu ensuite quelques mois –, voient des proches tomber comme des mouches. Ce film aurait dû sortir en 2020, mais la pandémie en a décidé autrement. Comme pour l’autre « succès annoncé » dans lequel Ana de Armas a joué et qui devait aussi sortir l’an dernier, la vingt-cinquième aventure de James Bond, le fameux Mourir peut attendre (ou No Time to Die en anglais). Ana y côtoie Daniel Craig, avec lequel elle a déjà joué dans À Couteaux Tirés, mais cette fois pas pour y tenir le rôle d’une « nurse » gentille et effacée, mais de Paloma, une tueuse sans pitié. Elle irradie l’écran, en robe échancrée et mitrailleuse chargée, lançant à 007 un laconique « Vous êtes en retard ». Ce que peu de gens se sont permis dans la vie tumultueuse de James Bond, c’est sûr. Ana sera aussi à l’affiche en 2022 du film le plus cher produit par Netflix, encore une fois au côté de Ryan Gosling (Blade Runner 2049), Chris Evans (À Couteaux tirés) et Wagner Moura (Sergio), dans The Gray Man d’Anthony et Joe Russo. Une histoire d’espionnage qui n’a rien à envier aux aventures du Double Zéro. Faites-vous à ce joli minois, car Ana va squatter nos écrans. Mais il ne faut pas croire la jolie cubaine d’1,68 mètre aux yeux noisette cantonnée à ces rôles de magnifique faire-valoir dans des films d’action. Reporté à 2022, mais cette fois plus pour des divergences de vues entre le réalisateur Andrew Dominik et la production Netflix que pour cause de pandémie, Blonde va nous le prouver. Dans cette adaptation du roman de Joyce Carol Oates, Ana de Armas incarne... Marylin Monroe. Rien que ça. Naomi Watts puis Jessica Chastain avaient été pressenties pour le rôle durant les premiers mois de préparation du film, mais c’est Ana qui finalement sera la blonde sensible et incendiaire. Elle a travaillé un an avec un coach vocal pour soutenir la comparaison, si c’est possible, et donner la réplique à l’excellent Adrian Brody. L’auteure du roman dont est tiré Blonde aurait avoué à la première projection avoir été touchée par ce film « surprenant, brillant, dérangeant et étonnamment féministe dans son interprétation ». Mais la production ne serait pas de cet avis et aurait demandé au réalisateur d’édulcorer sa version, jugée trop crue selon les médias américains. Ce qui est sûr, c’est que ce film fera date dans l’histoire du cinéma moderne, comme dans la carrière d’Ana Celia de Armas Caso, qui ne cesse de nous étonner, de faire le grand écart entre 007, Sérgio Vieira de Mello et Marylin Monroe. Mais qui es-tu, Ana ?

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UNE VIEILLE (ET PURE) HISTOIRE D’AMOUR Sa manière de prendre la lumière, et encore plus de la refléter, en a fait l’un des objets les plus désirés au monde. Lui, c’est le diamant, cette pierre pure et dure qui représente pour certains les pays en conflit, pour les autres l’amour infini. Le Natural Diamond Council et son directeur général David Kellie vont faire changer les choses, en tout cas pour la première partie. Texte F. Montfort, photos NDC

«D

iamonds are a girl’s best friend. » Quand Marilyn Monroe reprenait cet air dans Les hommes préfèrent les blondes en 1953, une chanson écrite par Jule Styne et Leo Robin quatre ans plus tôt pour la comédie musicale initialement jouée à ­Broadway par Carol Channing, elle avait bien raison, Marilyn. Et ce n’est pas l’ambassadrice du Natural Diamond Council Ana de Armas, qui incarne Marilyn à l’écran, qui dira le contraire. Depuis des décennies, le monde de la joaillerie use et abuse de cette pierre éclatante pour séduire les femmes. Et ça marche. Mais d’où vient cette fascination ? La raison est double : esthétique et technique, pour ne pas en ajouter une troisième, historique. Esthétique car cette pierre faite de carbone pur offre, une fois taillée et polie, des caractéristiques de brillance et de réflexion de la lumière sans pareilles. Il faut avoir eu, dans le creux de la main, un diamant

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naturel taillé pour comprendre ce que cela veut dire, avoir eu les rétines aimantées par l’éclat blanc (la plupart du temps) qui scintille dans la pierre, comme si elle émettait elle-même de la lumière. Même si l’on doit bien différencier les diamants naturels des diamants de synthèse, parfois aussi appelés diamants de culture, élaborés en laboratoire, il faut bien admettre que sur l’aspect esthétique, ces deux produits peuvent être assez proches. « Mais le diamant naturel a quelque chose d’unique, parce qu’en plus d’être l’élément sur Terre le plus pur [du carbone pur, NDLR], c’est sans doute la chose la plus ancienne que vous puissiez un jour avoir en main », explique David Kellie, le directeur général du Natural Diamond Council, une organisation en charge de développer l’intérêt pour cette pierre rare. De fait, un diamant comme on le connaît aujourd’hui, une fois extrait de sa mine, a déjà entre un et trois milliards d’années. Évidemment, rapporté à la durée de notre pauvre


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SI LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS, C’EST PARCE QUE LA TERRE L’EST

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existence d’humains, cela fait beaucoup. « Les diamants naturels se forment sous terre, dans ce que l’on appelle les kimberlites, des roches diamantifères, à une profondeur de 140 à 190 km. Sous l’effet du temps, d’une pression énorme et de très fortes températures, les atomes de carbone se sont combinés pour former ces pierres aux propriétés incroyables qui ne remontent vers la surface que sous certaines conditions, lors d’éruptions volcaniques. C’est dans ces cheminées que l’on peut trouver des gisements de diamants. Mais c’est la nature qui décide où ils sont », nous explique David. C’est l’activité volcanique de notre planète, depuis des milliards d’années, qui détermine l’emplacement de ces roches diamantifères (elles existent aussi, légèrement différentes dans leur composition, sous les noms de lamproïte et komatiite). Bref, le diamant naturel ne se trouve pas partout. Or, le problème, c’est que pendant de très nombreuses années, ces pierres précieuses ont surtout été extraites de mines situées dans des pays en conflit armé, ce qui leur a valu le sombre surnom de diamants de sang. « Pour le grand public, c’est devenu évident avec le film Blood Diamond d’Edward Zwick, sortit en 2006 avec Leonardo DiCaprio. Pourtant, c’était déjà de l’histoire ancienne si je peux dire, car le film de 2006 relatait des faits de la fin des années 1990 en Sierra Leone, alors que nous avions mis en place le Kimberley Process en mai 2000 », raconte David. Le problème à l’époque, est que si dame Nature a semé ses mines de diamants là où elle a voulu, c’est parfois des gouvernements mal intentionnés qui ont la charge de les exploiter. Ou, pire, des pays instables où l’on se bat et tue pour cela. Organisation internationale tripartite réunissant les représentants des États, de l’industrie du diamant et de la société civile, le processus de Kimberley (PK) consiste à assurer et à certifier l’origine des pierres pour éradiquer les diamants de sang et rassurer les acheteurs sur la provenance des produits. Aujourd’hui, on sait que 99,8 % des diamants sont sourcés et ne viennent pas de pays en conflit. « C’est une étape importante et nécessaire pour rendre le diamant plus transparent, si je peux dire. Nous sommes allés ensuite encore plus loin, avec cette volonté de permettre aux pays producteurs de mieux bénéficier des richesses générées par l’exploitation

des mines. Le Botswana, qui est aujourd’hui le premier producteur, en est un exemple parfait. 80 % de la richesse induite par la vente d’un diamant reste dans le pays, pour y bâtir des écoles, des routes, mettre en place des moyens de recycler les déchets... C’est la meilleure manière de garantir un développement durable à notre industrie. » C’est d’ailleurs dans ce pays qu’ont été récemment trouvés deux des trois plus gros diamants du monde (en 2005 et cette année), le plus gros l’ayant été en Afrique du Sud en 1905. « Chaque mine a sa signature, pour la taille, la pureté et la couleur des diamants que l’on y trouve. Et c’est vrai que le Botswana recèle de véritables merveilles. Mais si vous voulez des diamants de couleur, comme les pinks très recherchés, c’est en Australie qu’il faut aller. Avant même la taille, on peut déterminer l’origine d’une pierre », explique encore David Kellie. Mais attention, un gros diamant brut ne veut pas dire un gros diamant à la vente. De petites imperfections dans la pierre, des inclusions, parfois des nuances de clarté, vont déterminer comment tailler la pierre. À la main, car aujourd’hui aucun outil robotisé ne sait la remplacer, avec patience et détermination. Il se dit que pour couper en deux l’iconique diamant de Gabrielle Chanel, il aurait fallu trois ans. C’est dur, le diamant... Tout cela pour dire qu’il est plus facile d’avoir dix pierres d’un carat chacune sans défaut, qu’une de dix avec la même pureté. « Les diamants sont classés en fonction de quatre critères, appelés les 4C en anglais [pour color, clarity, cut, carat, soit couleur, pureté, taille et masse, NDLR]. Avec, pour chaque critère, des appréciations données par des experts reconnus pour avoir, à la fin, une véritable carte d’identité du diamant. » La couleur va de D, presque incolore, à Z pour teinté, la pureté de IF pour internally flawless ou pur, à I pour included ou piqué, les normes de tailles résumant la manière dont la pierre a été façonnée de excellent à médiocre et, enfin, la masse exprimée en carats (1 ct = 0,2 g). De quoi s’y retrouver et garantir aux amateurs d’éclats de ne pas se faire avoir. Ils ont été nombreux pendant la pandémie à craquer pour un diamant, provoquant une mini crise de l’approvisionnement. Parce que, contrairement à beaucoup d’objets de luxe, le diamant va durer. Encore des millions d’années.

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À GENÈVE OU

AILLEURS

ULYSSE NARDIN

MARINE TORPILLEUR TOURBILLON

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Mais qu’est-ce que cela fait du bien, de revisiter un Salon horloger, de discuter avec ces gens passionnés et passionnants qui, même durant la pandémie, ne sont pas restés les bras croisés. La preuve en six montres, toutes sublimes.

Depuis 175 ans, la maison Ulysse Nardin cultive ses origines marines. Le lancement de sept nouvelles pièces dans la collection Marine Torpilleur, à l’occasion des Geneva Watch Days, ne fait que le confirmer. Boîtes en acier ou or rose, lunettes cannelées et cadrans émaillés caractérisent toutes ces montres. Mais la couleur des émaux et la complication des mouvements les différencient. Nous avons choisi de vous montrer la Tourbillon Grand Feu en émail noir et or rose 18 carats. Dans cette boîte de 42 mm bat le mouvement manufacture UN-128 mécanique à remontage automatique et tourbillon volant, en silicium. Le cadran d’un noir incroyablement profond est émaillé dans les ateliers Ulysse Nardin, une prouesse dans cette non-couleur. L’ensemble, monté sur un bracelet en cuir noir et boucle déployante en or rose, offre 60 heures de réserve de marche et se veut étanche à 50 mètres. Mais qui ira mettre un des 175 exemplaires dans l’eau, sachant que chacun vaut 42 200 €.


DE BETHUNE DB25 GMT Starry Varius

De Bethune est une « petite » manufacture indépendante qui s’est spécialisée depuis un peu moins de vingt ans dans les montres techniques, rares... et chères. Avec un prix moyen flirtant avec les 90 000 €, nous sommes dans le haut du panier, diront les amateurs. Et ils ont raison, tant pour le prix que pour le produit. Prenons cette DB25 Starry Varius GMT, évolution de la précédente DB25 World Traveller lancée en 2006, et bénéficiant dorénavant d’une fonction GMT pour le second fuseau horaire, mais aussi d’une date sautante et d’une indication jour/nuit... bien pratique dans les longscourriers ou en plein décalage horaire. C’est la petite sphère (à 9 heures sur la photo) qui, en tournant sur elle-même, l’indique. Notons que comme toutes les De Bethune, cette GMT profite d’un cadran titane bleu gravé des étoiles à un instant donné. Chaque client peut demander celui de son choix. Pièce vendue 105 000 €.

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Girard-Perregaux

TOURBILLON WITH THREE FLYING BRIDGES Un tourbillon sous trois ponts, ce n’est pas une première. Surtout pas chez Girard-Perregaux, propriété comme Ulysse Nardin du géant du luxe Kering, puisque la manufacture en avait déjà dévoilé un en... 1867. Cette fois, ils sont en or rose traité DLC sur les faces, laissant le brillant du métal précieux scintiller sur les angles au moindre éclat de lumière. Évidemment, la boîte de 44 mm de diamètre est elle aussi en or rose, et laisse apparaître le mouvement manufacture GP09400-1273 puisqu’elle se passe de cadran. Il faut dire que les trois ponts font le travail. Avec 260 composants et battant à 3 Hz de fréquence, ce mouvement mécanique à remontage automatique propose 60 heures de réserve de marche et l’affichage d’une petite seconde sur le tourbillon. L’ensemble, étanche à 30 mètres (autrement dit aux éclaboussures) est monté sur un bracelet en cuir d’alligator noir et boucle déployante en or rose. Prix de l’excellence : 157 000 €.

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H. MOSER & CIE Streamliner Calendrier Perpétuel

Cette nouveauté H. Moser & Cie combine deux caractéristiques chères à la maison indépendante de Schaffhausen : le mouvement à calendrier perpétuel et l’architecture à bracelet intégré. Ainsi, dans cette Streamliner acier dont les mailles du bracelet semblent dans la continuité de la boîte bat un mouvement indiquant non seulement les heures, les minutes et les secondes, mais aussi le jour... du mois. Et il suffit de la remettre à jour une fois par an pour en profiter, quelle que soit la durée des mois. Et c’est la petite aiguille au centre qui indique l’un des douze mois de l’année... en pointant sur l’un des douze index (le 12 décembre sur la photo). Astucieux. Notons que le mouvement HMC 812 à remontage manuel offre 168 heures de réserve de marche. Cette montre acier de 42,3 mm de diamètre est vendue 52 400 €.

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CHANEL

MONTRE MONSIEUR ÉDITION SUPERLEGGERA

Cette montre homme de 42 mm de diamètre, qui n’était pas exposée aux Geneva Watch Days (parce que la maison Chanel n’y était pas), est la rencontre de deux icônes de la marque française, la montre Monsieur et la J12 Superleggera. Est ainsi née une montre dotée d’une boîte et d’une lunette en céramique haute résistance noir mat et acier, sur cadran guilloché noir mat. Avec, pour l’animer, le Calibre 1, un mouvement manufacture maison, mécanique à remontage automatique proposant 72 heures de réserve de marche et des affichages très particuliers. Ainsi, les heures sont sautantes dans le guichet du bas (à 6 heures), les minutes rétrogrades sur 240° dans le compteur supérieur et les secondes au centre (ici, 5 h 17 et 8 secondes). Montée sur un bracelet noir nylon et gaine en cuir de veau noir et rouge sur la face intérieure, cette montre dotée d’un fond saphir est étanche à 30 mètres. Elle est vendue 36 000 €.

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ANONIMO MILITARE

CHRONO DLC Les marques horlogères sont souvent nées de passionnés. Anonimo ne déroge pas à l’usage puisque ce seraient des anciens de Panerai, à l’époque marque italienne iconique, qui auraient lancé cette nouvelle manufacture quand ils ont décidé de ne pas suivre le rachat de leur société par le groupe Richement Suisse, en 1997. Rien d’étonnant donc à ce qu’Anonimo ait cette culture du style italien, du bronze et de la montre de plongée. Depuis passée en Suisse, en 2013, Anonimo continue de cultiver son ADN avec, par exemple, cette collection Militare. Proposée évidemment en bronze, cette imposante plongeuse de 43,5 mm de diamètre sur 14,5 mm d’épaisseur, avec sa couronne à 12 heures, est dorénavant également disponible en acier traité DLC avec un cadran alu brossé gris et des compteurs noirs. Étanche à 120 mètres, avec un fond fumé transparent, ce chrono bat au rythme d’un mouvement SW 300 mécanique à remontage automatique offrant 42 heures de réserve de marche. Montée sur un bracelet en matériaux ignifugés et boucle titane, cette montre est proposée à 3 810 €.

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SPORT&LOISIRS

En breakdance, tu inventes ta propre case Figure emblématique de la breakdance, sport olympique à Paris 2024, Junior Bosila Banya, alias BBoy Junior, est un drôle de quadragénaire qui a fait de son handicap une véritable force. Rencontre avec un « arthlète », comme il aime se définir. Texte D. St Aubin, photos J.-P. Loyer/ Red Bull Media Pool

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es yeux sont pétillants et le sourire désarmant. Tout simplement parce que Junior Bosila Banya, plus connu sur la scène breakdance mondiale sous le nom de BBoy Junior, incarne la joie de vivre et la simplicité. Un état d’esprit qui se retrouve dans ses réponses, comme quand nous lui demandons ce qui va changer pour son sport en devenant discipline olympique à Paris en 2024 : « Ben ça, des interviews comme celle-là, d’être avec vous. Ça va nous donner de l’exposition, nous permettre de sortir un peu de notre petit milieu. » Tout simplement. Pourtant, tout n’a pas été simple et évident pour Junior depuis sa naissance en 1981, à Kinshasa, au Congo. Déjà parce qu’à cette époque, le pays a été rebaptisé Zaïre par son dictateur, le fameux Mobutu Sese Seko qui avait fait des droits de l’homme son paillasson préféré. Et puis parce que Junior attrape dès ses 2 ans le méchant virus de la poliomyélite. Ce n’est que trois ans plus tard qu’il débarque en France, pour rejoindre son père et se faire correctement soigner. « On a réussi à stopper le virus, mais il avait fait son travail. » Résultat pour le petit garçon, une atrophie de la jambe droite qui fait qu’encore aujourd’hui, il ne peut pas se tenir dessus. À 7 ans, il atterrit dans une famille adoptive à Saint-Malo avec


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SPORT&LOISIRS

Que le break devienne un sport olympique, c’est super. Mais il faut en respecter l’esprit deux autres enfants congolais, poursuit sa scolarité, découvre des plages baignées d’eau froide, les remparts et la culture hip-hop. Il passera toute son adolescence à Intra-Muros, à travailler ses mouvements avec Jeff et Rudy qui lui enseignent les rudiments de la breakdance. Cette culture urbaine née aux ÉtatsUnis à la fin des années 1970 et importée en Europe dans la décennie suivante a fait des émules en France. « Il faut quand même bien distinguer les choses. Il y a la culture hip-hop, qui intègre tout, la danse, le rap, le dj-ing, et la breakdance. À l’origine, on disait break car c’était le moment où il n’y avait plus de vocals dans les morceaux et où les danseurs pouvaient s’exprimer sur la rythmique. Ça a vite été mon truc. » Et malgré son handicap, qui le fait boiter bas et l’empêche de se tenir debout trop longtemps, Junior s’impose vite comme un excellent breakdancer. C’est à 18 ans, à sa majorité, qu’il commence à avoir des picotements familiaux, l’envie de renouer avec ses parents biologiques, son père, ses tantines comme il dit, et ses cousins, dont beaucoup sont installés en banlieue parisienne, vers Marne-la-Vallée et Noisiel. « C’est quand mon cousin me demande ce que je fais à Saint Malo, et que je lui réponds que je danse, que je suis même bien connu en Bretagne, que tout va basculer. Il m’a tout de suite dit : “Viens, je vais te présenter des mecs du milieu, ils vont t’évaluer.” Et là, je rencontre le collectif Wanted Posse, avec qui je vais travailler pendant des années. À l’époque, l’apprentissage est organique, c’est en rencontrant des gens, en les regardant qu’on apprend, pas via des vidéos sur le Net. Ça prend du temps. » Nous sommes en 2000, et même si la scène break bretonne

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est de qualité, beaucoup de choses se passent dans la capitale. Junior travaille, progresse et va remporter l’année suivante le Battle of the year, une compétition internationale qui tient lieu de championnat du monde de la discipline. La renommée de BBoy Junior, BB pour Break Boy, devient mondiale, d’autant qu’il fait de son handicap un atout, développant même des mouvements au sol que les valides ne parviennent parfois pas à reproduire. « La break se fait à la fois debout et au sol, contrairement aux autres danses qui se pratiquent toutes sur pieds. D’ailleurs, on parle de danses debout... ce qui n’est pas mon fort, on s’en doute. Mais le fait d’avoir mon problème physique m’a toujours poussé à trouver des solutions, à travailler différemment, à inventer des mouvements que je pouvais faire et qui parfois ont été copiés. » De compétitions en spectacles, Junior et le collectif continuent de mettre la break en lumière. L’une des plus belles expositions sera sans doute, en 2007, la victoire de BBoy dans l’émission de M6 Incroyables Talents. Une marche de plus gravie vers la reconnaissance de ce sport méconnu de beaucoup. Si la marque autrichienne de boisson énergétique Red Bull investit beaucoup dans cette discipline depuis des années, créant même une dream team d’athlètes, dont fait partie Junior, qui se produisent à travers le monde et dans des vidéos magnifiques, les relais sont assez rares, si bien que peu de personnes savent comment se déroule une « battle ». « C’est un peu comme dans le rap, avec cette forme de question/réponse rythmée par la musique. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le DJ balance son rythme, que nous ne connaissons pas avant, qu’un


Le sport, ça conserve. À plus de 40 ans, Junior est encore dans une forme éclatante. L’entraînement régulier et une certaine hygiène de vie y participent. Quand on lui demande s’il fait attention à ce qu’il mange, il répond : « Je n’en mets jamais par terre...»

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Le garçon ne tient pas en place. Lors de notre entretien, il n’a pu s’empêcher, entre deux tables, de nous exécuter un de ses mouvements préférés. Dur d’imaginer que Junior n’est pas 100 % valide.

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Mon handicap m’a toujours poussé à me réinventer, à imaginer d’autres figures pour battre des valides des danseurs va s’exprimer dessus, poser ses mouvements, réagir, puis que l’autre va répondre. Et que nous sommes jugés par des jurys de connaisseurs sur la musicalité, l’originalité, les fondations et la propreté d’exécution. Un peu comme en patinage artistique, mais sans le côté préparé car nous découvrons la musique au dernier moment. » On comprend mieux pourquoi la majorité des compétiteurs préfèrent passer en second même si, comme le dit Junior, passer en premier peut être un avantage quand on a une grosse confiance et que l’on veut en mettre plein la vue. Pour les jeux Olympiques, personne ne sait aujourd’hui comment cela va se passer exactement. « Nous devons nous fédérer avant tout. On va intégrer la fédération de danse, logiquement, mais on ne sait pas si ce format battle sera parfaitement respecté. Ça devrait être le cas, avec juste des survêts aux couleurs des pays. » L’autre questionnement sur les Jeux, et qui tient particulièrement à cœur à Junior, concerne les catégories. Pendant longtemps, la break était mixte, avec des femmes opposées à des hommes, des valides face à des breakeurs en situation de handicap... comme Junior. « Il n’y avait pas plus inclusif. Comme il y a une grande part laissée à l’improvisation, à l’originalité, tu peux toujours créer quelque chose de nouveau et séduire le jury. En breakdance, on ne te met pas dans des cases, tu viens avec ta case. Les fondements, les bases, il faut les avoir, mais ce n’est pas le plus important. J’ai adoré, malgré mon handicap, me battre et battre des valides. Et c’est peut-être l’un

des seuls sports où c’est faisable. Il ne faut pas nous empêcher de nous mélanger. » À plus de 40 ans maintenant, Junior sait qu’il ne fera pas les Jeux de Paris, ou peut-être comme membre du jury. Les battles, il n’en fait presque plus, réservant son temps entre ses deux enfants et sa future femme, mais aussi à concevoir et réaliser des spectacles de breakdance avec sa compagnie, sobrement nommée Junior Bosila (un duo et un solo, lui). « On va commencer une tournée en novembre, pour au moins 75 dates déjà vendues. En ce moment, ce sont les répétitions, je mange du texte et de la choré’ toute la journée. » L’autre actualité de Junior est née après son premier retour au Congo, en 2008, une sorte de voyage initiatique dont il a ressenti le besoin après sa victoire dans Incroyables Talents, pour se reconnecter avec ses racines. C’est un projet collectif destiné à aider les jeunes congolais à se sortir de la rue par la danse et l’art, en accompagnant des associations locales, par des collectes, des cagnottes, des distributions de vêtements et de nourriture. « Nous avons créé ce collectif en 2016, mais ce n’est que pendant la pandémie, parce que nous voyagions moins, que nous avons vraiment tout posé et organisé. Nous voulons aller plus loin, créer un lieu pour ces jeunes qui en ont besoin. Il y a des talents fabuleux qui méritent qu’on les aide. » Baptisé Projet Kongo, il réunit pour l’instant des artistes congolais comme Junior qui, aussi à l’aise en battle qu’en spectacle, aime se croire « arthlète ». Et il a raison.

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Amsterdam

à vélo (assisté) Le vélo a le vent en poupe : ça tombe bien car, chez Followed, on adore ce moyen de transport. Surtout quand il est assisté électriquement pour faciliter les déplacements. Si vous aimez aussi, suivez-nous pour une visite à Solex électrique de l’une des villes les plus « vélo » d’Europe, Amsterdam la belle hollandaise, ses canaux, ses musées, ses marchés et ses environs. Évidemment, en pédalant. Texte A. Poupin, photos A. Poupin

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Le Rijksmuseum se reflète dans le Lijnbaansgracht, un des nombreux canaux qui quadrillent le centre-ville. Bienvenue à Amsterdam, la capitale des Pays-Bas où vivent environ 850 000 Amstellodamois (intra-muros).

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rôle de nation que ces Pays-Bas, dont un quart du territoire est situé sous le niveau de la mer du Nord voisine. On peut y venir en avion, et se poser à Schiphol, fief de la société KLM, en TGV depuis Paris, ou en voiture, évidemment sans frontière puisque le pays fait partie de l’Union européenne. C’en est même un des membres fondateurs, comme pour l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une vieille tradition hollandaise que de s’associer pour se renforcer, développée à l’époque coloniale pour répartir les risques entre armateurs dans un temps où les bateaux partaient, mais ne revenaient pas toujours. Le poète

français Baudelaire décrivait en son temps les Pays-Bas comme un lieu « où tout est beau, riche, tranquille et honnête ». Ça n’a pas trop changé. Le niveau de vie est élevé, avec un PIB par habitant 10 % plus haut qu’en France et la vie est tranquille pour tous, avec seulement 3,3 % de chômage et la reconnaissance par l’OCDE comme l’un des pays où l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle est le meilleur. La décriminalisation de certaines drogues, de l’avortement, de l’euthanasie et de la prostitution y participe. Et, pour rappel, ce pays fut le premier à autoriser le mariage homosexuel en 2001, et l’un des premiers à donner le droit de vote aux femmes, en 1919, quand la France ne l’a fait qu’en 1944. De bonnes raisons pour aller visiter Amsterdam, sa capitale.

La ville vit aussi bien de jour que de nuit, avec des habitants qui n’hésitent pas à sortir une table sur le trottoir pour prendre un repas, un verre ou même travailler. Sans exhibitionnisme ni voyeurisme. De la même manière, les grandes baies vitrées des maisons ne sont pas voilées. Mais personne ne regarde. Sauf dans le « quartier rouge »... mais c’est une tradition.

Ce n’est pas de la grande gastronomie, mais vous trouvez ici des snacks hollandais, croquettes, nasibals et frikandels, vendus dans des distributeurs ouverts 24 heures sur 24.

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Le Rijks, un des plus beaux musées du monde, qui se visite toute l’année, et que l’on traverse à vélo du nord au sud, par sa galerie qui donne sur les jardins et le quartier des musées. À gauche, notre Solex Infinity Intemporel, motorisé par Bosch.

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out peut se faire à vélo à Amsterdam. Il y a des pistes cyclables partout, et ça n’est pas près de s’arrêter vu que le maire veut bouter l’automobile hors de sa ville. Par des arrêtés interdisant déjà le diesel à certains endroits, et en augmentant le prix des parkings (7,50 € l’heure dans la rue actuellement, 24 heures sur 24). Pour circuler, nous avions choisi des VAE (vélos à assistance électrique) de chez Solex, une marque iconique récemment relancée par Easybike et son patron, l’entrepreneur Grégory Trébaol. Un choix parfait dans cette ville pensée pour la bicyclette où le cycliste est le roi. Depuis le centre, qui est pour nous la place de Dam, comptez moins de 15 minutes en Solex pour rejoindre le quartier des musées. Avec évidemment le Rijks, le musée national néerlandais consacré aux beaux-arts, à l’artisanat et à l’histoire du pays. Il compte plus d’un million de pièces et accueille (hors pandémie) plus de 2,5 millions de visiteurs par an. Plus petit mais très intéressant, le musée Van Gogh situé à

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4 minutes à vélo vaut le détour. Pour comprendre l’artiste, décédé en France en 1890, sa démence, mais aussi son rapport à son frère Théo et à ses amis, Paul Gauguin ou Émile Bernard. La collection est tout bonnement superbe, sachant que, de son vivant, l’artiste n’avait vendu qu’une seule de ses toiles... et que presque tout le reste fut propriété de son frère cadet et de sa famille jusqu’à ce qu’elle la vende à l’État. Pour ceux qui préfèrent l’art moderne, passez par le Moco voisin (200 mètres) qui dédiait cet été une belle exposition à l’artiste de rue Bansky. Et si ce sont les diamants votre truc, un musée leur est dédié et siège non loin. Attachez votre vélo dans l’un des très nombreux parcs disponibles et flânez dans ce quartier fabuleux. Avant d’aller dégourdir vos roues dans le Vondelpark voisin, où là encore tout est pensé pour les cyclistes qui côtoient les piétons sans aucun problème. Eh oui, c’est possible, à condition toutefois de ne pas exploiter l’assistance à son maximum : tout le monde ne se déplace pas à 25 km/h...


Juste à côté du Rijks, le musée Van Gogh, fondé en 1973 à l’initiative du petit-neveu du peintre. Entre les deux, se trouvent les musées du diamant et le Moco, dédié à l’art moderne et contemporain.

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Impossible de visiter Amsterdam sans passer par son marché le plus connu, l’Albert Cuypmarkt, dans le quartier de Pipj. On y trouve de tout, mais surtout les fameuses gaufres stroopwafel au miel, ou des fleurs, évidemment.

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est connu, la Hollande et les fleurs sont liées. Mais si vous aimez les tulipes, ne vous attendez pas à en voir partout toute l’année. Ici, elles fleurissent entre mars et juin, dans les champs tout autour d’Amsterdam. Et vous ne trouverez en ville, au marché aux fleurs de Bloemenmarkt, que des bulbes et des fleurs séchées. Mais si vous venez à la bonne période, n’hésitez pas à prendre une journée avec un VAE pour aller voir Keukenhof, un sublime parc floral à 35 kilomètres de la capitale. Si vous n’engagez que les modes Eco ou Tour (sur nos Solex à motorisation Bosch 400 Wh), vous aurez même assez de batterie pour pousser jusqu’à la station balnéaire de Noordwijk, longer la mer jusqu’à Zandvoort puis pour revenir. Une magnifique balade de 90 kilomètres et 5 heures, sur des pistes cyclables, comme vous n’en ferez nulle part ailleurs. Tout simplement parce qu’un VAE ne sollicite son moteur électrique que lorsque l’on pédale, et que le niveau d’assistance, donc d’aide et de consommation, est réglable. Si, en revanche, vous utilisez les modes Sport

ou Turbo, n’espérez pas faire plus de 40 à 50 kilomètres avec une batterie pleine. Mais là, vous rivaliserez avec les cyclistes les plus affûtés. À défaut de fleurs, vous pouvez acheter toute l’année plein de choses sur les marchés d’Amsterdam. À l’Albert Cuyp, à peu près tout et n’importe quoi, même si nous avons pour notre part craqué pour des gaufres locales, des stroopwafels au miel (elles existent aussi au caramel mais semblent moins traditionnelles) et... des fleurs, bien sûr, même si elles devaient sortir de congélateurs. Si vous êtes plutôt brocante, allez sur Waterlooplein, où se tient un marché permanent de vieilleries. Mais ne comptez pas y faire de bonnes affaires, c’est juste du folklore pour amuser les touristes que nous sommes. Enfin, vers la place de Dam, parce que c’est très couleur locale, allez faire un tour chez Rob Wigboldus Vishandel manger un broodje. C’est un sandwich au hareng cru, avec des oignons et des pickles de cornichon. Local et succulent. Mais payez avec une carte sans contact. Sinon, Rob vous rendra une monnaie odorante : horrible.

Sur les quais, le Bloemenmarkt, que beaucoup croient être un marché aux fleurs, ne propose presque que des... bulbes. Mais cela vaut le détour quand même, ne serait-ce que pour prendre la mesure de la diversité des tulipes proposées en Hollande. Et d’y acheter quelques bulbes à replanter.

Si les fleurs vous intéressent, prenez le temps d’aller jusqu’à Keukenhof, un parc floral où des millions de tulipes s’exhibent... au printemps. Mais c’est à 35 kilomètres.

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Le vélo à assistance électrique est sans doute l’avenir du transport urbain individuel. Autant le choisir beau et pratique, comme ce Solex Infinity Intemporel, assemblé en France.

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omme pour les fleurs, difficile d’évoquer les PaysBas et Amsterdam sans parler... d’eau, douce et salée. Déjà, parce que le pays vit sous le niveau de la mer (25 % de sa surface), parce que la ville est quadrillée par plus de 100 kilomètres de canaux, avec 1 500 ponts, que les Amstellodamois sortent leur bateau dès qu’ils le peuvent pour vivre (boire et manger) sur l’eau, et que l’histoire hollandaise s’est façonnée au gré des grands navigateurs et du commerce maritime. Le port commercial de Rotterdam voisin, situé à moins de 80 kilomètres au sud de la capitale, est encore l’un des plus grands du monde. Aussi, pas étonnant que l’on célèbre cette histoire avec, par exemple, le parc de Zaanse Schans, un musée en plein air dans le village éponyme où l’on retrouve sept moulins à vent, rappelant l’histoire du pays où l’on amenait par voies fluviales des marchandises transformées par l’énergie fournie par ces moulins. C’est qu’il vente souvent ici. Depuis « Dam », comptez une

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petite heure de Solex électrique pour vous y rendre, en mode Tour pour ne pas trop se fatiguer. Et deux bonnes heures pour visiter quelques moulins et le musée voisin. Au retour, vous allez rentrer par le nord, dans le port de la capitale et traverser en ferry. Si vous pouvez, arrêtezvous à la tour A’DAM avant de traverser pour profiter d’une vue fabuleuse sur la ville (à 360°), puis filez à l’est du port vers NEMO, un musée dédié aux sciences aussi beau de l’extérieur qu’intéressant à visiter. Mais surtout, en fin de journée, prenez le temps de vous poser dans l’un des restaurants ou bars au bord de l’eau, pour déguster un verre avec le soleil couchant pour vous réchauffer le visage. Parce que vous l’aurez mérité, et aussi parce que sur le port, vous profiterez des rayons du soleil un peu plus longtemps qu’en ville où les bâtiments, même s’ils ne sont jamais très hauts, font vite de l’ombre. C’est l’un des rares défauts d’Amsterdam, qui est quand même au nord de l’Europe. Et il y fait moins beau qu’à Séville.


Le parc de moulins à vent de Zaanse Schans, situé à moins de 20 kilomètres d’Amsterdam, est une attraction très prisée des Hollandais. Depuis la capitale, comptez une heure à vélo électrique.

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Nos adresses RESTAURANTS Rijks Amsterdam : une étoile Michelin, en plein quartier des musées. Réservation obligatoire. rijksrestaurant.nl. +31 20 674 7555 Graham’s Kitchen, du chef anglais Graham Mee, au sud d’Amsterdam. grahamskitchen.amsterdam. +31 20 364 2560 MUSÉES Rijksmuseum : musée national d’art. rijksmuseum.nl/en Musée Van Gogh : dédié à l’artiste. vangoghmuseum.nl/fr HÔTELS Conservatorium Hotel : cinq étoiles, juste à côté des musées. Van Baerlestraat 27, Amsterdam Oud-Zuid, 1071 AN Amsterdam conservatoriumhotel.com TheHoxton : moins luxueux, plus branché. Herengracht 255, 1016 BJ Amsterdam thehoxton.com/amsterdam

Notre Solex Intemporel Infinity 96 Followed Magazine

Récemment relancée par le groupe Easybike de Grégory Trébaol, la marque historique Solex propose désormais deux modèles dans plusieurs coloris. Nous avons choisi le haut de gamme Intemporel Infinity, motorisé par des accessoires Bosch Active Plus (moteur, batterie 400 Wh et compteur) dans cette superbe teinte chocolat. Modèle vendu 2 599 € avec tous ses équipements, assemblé à Saint-Lô, en Normandie.



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Comme un poisson

dans l’eau Pour essayer la dernière Bentley GT V8 cabriolet, nous avons passé la frontière française au sud, dans les Pyrénées, pour aller visiter les montagnes andorranes. Car quoi de mieux pour une telle auto qu’une balade en principauté ? Texte et photos C. Boulain,

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rôle de balade tout de même, qui débute par la montée du p or t d’ Enva lira, comprenez le col d’Envalira en français, qui, une fois la douane passée au Pas de la Case, culmine tout de même à plus de 2 400 mètres. Avec, dès la bascule vers Andorre effectuée, une vue superbe sur la vallée, au sud des Pyrénées, du bon côté diront les Espagnols. Alors autant l’admettre, l’altitude n’a pas essoufflé le V8 essence double turbo né chez Volkswagen de notre Bentley. Même si l’oxygène est moins présent à ces hauteurs, les turbines soufflent suffisamment fort pour donner l’impression qu’une pente à 12 % n’est qu’un gentil faux plat. Et même avec près de 2 400 kg à vide, cette GT

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MÉCANIQUE

Si cette anglaise nous a démontré l’excellence de son confort dans la descente du Pas de la Case vers Andorre (à gauche), elle a su nous séduire par ses performances et sa rigueur de comportement dans le col d’Ordino (à droite). Avec 550 ch et 770 Nm de couple sous le capot.

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cabriolet se déplace bien. Il faut quand même dire que son V8 de 4 litres de cylindrée développe la bagatelle de 550 ch et, surtout, 770 Nm de couple, et que, pour l’aider dans sa mission, les ingénieurs anglais lui ont associé une transmission automatique à double embrayage et 8 rapports. Cela a du bon d’évoluer dans la galaxie VW et de pouvoir piocher dans la banque d’organes du groupe, sans doute l’un des mieux dotés de toute l’industrie automobile avec ses marques Audi, Porsche, Lamborghini, Bugatti... et Bentley. Cela avait été pourtant compliqué en 1998, quand VW et BMW se disputaient l’acquisition des deux fleurons anglais, Bentley et Rolls-Royce. Le groupe de Wolfsburg avait remporté l’enchère, mais le lot dans lequel les deux sociétés automobiles britanniques figuraient ne comprenait ni le logo ni l’utilisation de la marque Rolls-Royce. Un compromis fut trouvé, laissant finalement le double R à BMW, et Bentley à VW. Dans les deux cas, on fait pire société mère. Toujours est-il que la marque de Crewe, fondée au sortir de la Première Guerre mondiale par l’illustre Walter Owen Bentley, puis propriété

de Rolls-Royce pendant des décennies, a enfin pu reprendre son élan et arrêter de vendre sous son badge des Rolls à peine maquillées. Et quel élan quand on voit ce cabriolet GT. Rien d’étonnant depuis lors que même la reine Elizabeth II ait fait quelques infidélités à Rolls-Royce, fournisseur officiel de carrosses motorisés de la couronne britannique, pour une Bentley sur mesure en 2015. Y aura-t-elle pris goût ? Nous, ça commence. Direction Andorre-la-Vieille, la capitale de cette principauté qui, en plus d’un gouvernement élu, a deux coprinces, qui sont le président français (qui change régulièrement) et l’évêque d’Urgell, la ville espagnole la plus proche de la frontière sud. Lui n’a pas changé depuis 2002. Dans cette longue route en descente, nous décapotons pour profiter du soleil. Une manœuvre réalisée en roulant sous 50 km/h, électriquement évidemment, pour ranger cette toile à quatre épaisseurs dont l’isolation phonique n’a rien à envier à celle d’un toit en dur. Sélecteur de conduite sur B comme Bentley (il y a aussi les positions Sport, Comfort et Custom), la GT V8 s’impose vite comme l’un des cabriolets les plus confortables

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du monde automobile. Malgré ses roues de 22 pouces optionnelles (21 en série), le confort de roulement est exceptionnel, bien aidé par la suspension pneumatique pilotée qui lisse la route comme un rouleau à pâtisserie une pâte brisée. Les « fans de mou » préféreront la position Comfort, encore plus souple. Mais sur ces routes finalement peu rectilignes, les mouvements de caisse nous ont semblé pas assez freinés, laissant trop la GT se dandiner. Et ça, on n’aime pas. Le mode Bentley est un super compromis. Les amateurs de configuration à la demande iront jouer dans le menu Custom pour paramétrer leur GT à leur envie. Pas nous. Profitons plutôt de ces minutes ensoleillées pour apprécier l’excellente habitabilité pour quatre de ce cabriolet, la finition parfaite, avec des matériaux luxueux comme le métal chromé des tirettes type aviation servant à fermer les aérateurs, métalliques eux aussi, ou les habillages superbement laqués de la planche de bord. Amusons-nous de cet écran central pivotant qui laisse alors sa place à trois petits compteurs analogiques parfaitement finis, indiquant la température extérieure, l’heure... et le cap. Comprenez le Nord. Et régalons-nous du système audio optionnel Naim de 2 200 W et vingt haut-parleurs (il existe aussi une option B&O 1 500 W alors que de série la GT ne dispose « que » de 650 W). Un véritable régal qui permet de redécouvrir certains morceaux. Juste avant de sortir de la ville de Canillo, à quelques kilomètres de la capitale, nous bifurquons à droite, direction le col d’Ordino, souvent emprunté par les coureurs du Tour de France, mais surtout par les participants aux différents rallyes qui traversent Andorre toute l’année. Là, les courbes sont des épingles, les ravins rappellent sans cesse qu’une erreur pourrait coûter cher, et pas que pour le porte-monnaie. La GT est imposante, pas trop à l’aise et même un peu pataude, presque gênée aux entournures comme on dit. Mais en basculant la molette sur Sport, elle change de personnalité. De bruit déjà, rappelant que son

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V8, à peine modifié, motorise aussi l’Audi RS6. Ça grogne, ça pétarade à la décélération, c’est amusant. Les vitesses passent bien plus vite, et bien plus tard. Et la suspension se veut moins polie, laissant quelques bosses maltraiter notre postérieur. Et alors ? Ce n’est pas une Ferrari, ni une Porsche, mais le plaisir de conduire est évident malgré le gabarit et la masse vraiment pas adaptés à la route du moment. Les freins, même s’ils sont métalliques, répondent présent, la direction est lourde comme il faut et la rigidité de la caisse ne semble pas prise en défaut : du bel art, tout cela. Si bien qu’au lieu de descendre vers la vallée en bas du col, nous reprenons vers le nord, vers Pal puis le port de Cabus, une sortie vers l’Espagne peu empruntée car elle se termine par un chemin non carrossable. Nous n’avons pas prévu d’y tester les quatre roues motrices de la Bentley, juste d’aller lui dégourdir les pistons sur l’une des routes les moins fréquentées du pays. Et d’y faire quelques images (photo d’ouverture) sans gêner qui que ce soit. Et puis, surtout, cela retarde le moment d’en rendre les clés. Car si on ne sait pas si Elizabeth a aimé la sienne, une chose est sûre : on a adoré la GT cabriolet V8. Données constructeur

BENTLEY GTC V8 Moteur : 8 cylindres en V, double turbo essence, injection directe et distribution variable, 3 996 cm3 Transmission : intégrale, 8 rapports, automatique, double embrayage Puissance maxi (ch à tr/min) 550 à 6 000 Couple maxi (Nm à tr/min) 770 de 2000 à 4 500 Masse à vide (kg) 2 335 Réservoir à carburant (l) 90 Long.xlarg.xhaut. (m) 4,85x1,97x1,40 Coffre (l) 235 Vitesse maxi (km/h) 318 0 à 100 km/h 4”1 Consommation mixte (l/100 km) 11,7 Émissions de CO2 (g/km) 266 Prix en France : à partir de 205 000 € Malus écologique : parlons d’autre chose


Sublime cabriolet quatre places, cette Bentley Continental GT V8 est, comme ses sœurs Flying Spur, Bentayga et évidemment Mulliner, assemblée à la main en Angleterre. Un savoir-faire rare qui trouve tout son sens dans cet intérieur luxueux et parfaitement fabriqué. Que l’on peut équiper à son envie, bien sûr.

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L’instant plaisir Remettre tous les ans son savoir-faire en question, toujours essayer de progresser, d’améliorer une recette appréciée pour qu’elle le soit encore plus des amateurs, cette démarche va autant pour le champagne que pour les voitures de sport. Aussi, pour fêter l’arrivée de la dernière Ferrari Portofino M, M pour Modificata, nous avons décidé de l’emmener faire un voyage aux sources du champagne, du nord au sud, de Reims à Avize, dans trois maisons réputées qui cherchent, tous les ans, à s’améliorer. Texte et photos C. Boulain,

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Si

la perfection n’existe pas, s’en approcher doit déjà permettre d’être fier de soi. Surtout si l’on cherche par tous les moyens à l’atteindre. Ce pourrait être la devise de Ferrari, la marque la plus expérimentée dans le domaine des supercars qui, pourtant, cherche tout le temps à progresser et à améliorer ses autos. La nouvelle Portofino M en est une nouvelle preuve, dévoilée seulement trois ans après la version « normale » déjà pas si mal. Mais entre-temps, la marque au cheval cabré a lancé l’incroyable SF90 hybride de 1 000 ch, en inaugurant une nouvelle boîte de vitesses à 8 rapports fabuleuse, puis la Roma, un coupé d’entrée de gamme (rien que l’expression fait sourire, s’agissant de Ferrari), qui a elle aussi étrenné quelques nouveautés, côté modes de conduite, équipements de sécurité, garantie et entretien. Il était donc logique d’en faire profiter la « petite » Portofino pour lui permettre de s’approcher encore plus de la perfection, dans son genre à elle, celui du coupé-cabriolet turbulent mais exploitable au quotidien. Cette

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quête de l’exceptionnel, les belles maisons de champagne la pratiquent depuis des années. Car si la recette est connue, rien n’empêche de l’améliorer. De bons raisins pressés au plus vite après la vendange, des fermentations maîtrisées grâce aux dernières technologies des cuves thermorégulées, des mélanges de liqueurs sucrées et de levures toujours mieux dosées, des vieillissements et des dégorgements adaptés, les champagnes d’aujourd’hui ne sont ni ceux d’hier, ni ceux de demain. Ils évoluent avec le temps, l’expérience et les connaissances. Sur la colline Saint-Nicaise, à l’entrée sud-est de Reims, logent les plus vieilles maisons de champagne depuis la fin du XVIIIe siècle. Même si elle n’est pas très haute, cette colline est quand même surélevée par rapport à la Cité des sacres, si bien que l’on y trouve d’incroyables caves ou crayères (selon la nature du sol), parfois creusées à plus de trente mètres sous terre. Nous avons rendez-vous chez Taittinger, maison indépendante et familiale, fondée en 1734 mais achetée par la famille en 1932. Entre le centre-ville et la « colline », la Portofino M fait preuve d’une douceur étonnante, profitant de ses suspensions pilotées magnétiques pour gommer les aspérités de la chaussée. Et il y en a,

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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REIMS

Née en 1734, mais dans la famille depuis 1932, la maison Taittinger est l’une des dernières grandes maisons indépendantes de la colline Saint-Nicaise, à Reims. Réputée pour ses vins élégants, elle l’est aussi pour sa cuvée millésimée des comtes de Champagne, en hommage à Thibaud IV, roi de Navarre. C’est un blanc de blancs, fait de grands crus fabuleux de la côte des Blancs, au sud d’Épernay. Seules les meilleures années sont sélectionnées. On boit aujourd’hui le 2008.

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MÉCANIQUE

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Chez Billecart-Salmon, tout a débuté par un mariage, celui de Nicolas François Billecart et Elisabeth Salmon en 1818. Affaire de famille, à l’Est de Aÿ, la maison Billecart-Salmon est certes trois fois plus petite que Taittinger, mais se veut elle aussi indépendante et à la pointe de la recherche. Par des cultures expérimentales, pour préserver d’anciens cépages, mais aussi par des essais de vinification dans la nurserie ou de qualité du sucre de ses liqueurs (aujourd’hui, à base de sucre de canne de la Réunion). Un savoir-faire qui se retrouve dans la cuvée rosée millésimée 2008 Elisabeth Salmon, avec des chardonnays grands crus de la côte des Blancs, des pinots noirs vinifiés en rouge et des vins rouges vinifiés en fûts.


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des aspérités. De petites particules métalliques en suspension dans le fluide des amortisseurs vont réagir sous l’effet d’un champ magnétique piloté pour modifier la dureté des amortisseurs en quelques millisecondes, une technologie dévoilée il y a quelques années sur un modèle plus sportif. Ainsi, bien plus vite qu’un système classique à clapets, la suspension Ferrari s’adapte aux conditions de roulage pour, le petit manettino rouge du volant en mode Comfort, faire d’une route entretenue à la pioche un véritable tapis de billard. Un bonheur, surtout quand vous laissez la transmission automatique à double embrayage jouer toute seule, changeant de vitesse sans le moindre à-coup, vous permettant de mener cette Ferrari comme vous le feriez d’une Renault Zoe électrique. Avec juste un peu de bruit en plus. Bon, et aussi un gabarit plus imposant. Maniabilité satisfaisante, douceur des commandes, caméra de recul, se garer dans la cour Taittinger pour aller visiter les caves n’a rien d’un calvaire. Seule chose dont il faut s’inquiéter, la place dans le coffre. Pour profiter du toit rigide rétractable de ce coupé-cabriolet, il faut laisser un imposant cache-bagages en place... ce qui réduit le volume utilisable. Mieux vaut le savoir avant d’acheter des caisses de champagne. Car, comme boire ou conduire, il a fallu choisir, cela veut dire que nous dégusterons plus tard ce que nous achetons maintenant. La visite faite et la leçon d’histoire apprise, direction le sud, Épernay et Aÿ, par la montagne de Reims. On l’aura compris, les Champenois ont le sens de la formule, et cette montagne

est en fait une grosse colline. Et la colline un monticule. Il n’empêche, la traverser après avoir basculé le manettino sur Sport permet de trouver, sur un tout autre terrain de jeu que les ruelles rémoises, de nouvelles qualités à la Portofino M. Suspensions un peu plus fermes, passages des vitesses de la boîte empruntée à la SF90 encore plus rapides et sonorité du V8 3.9 litres biturbo plus présente sont au nouveau programme des réjouissances. Le turbulent compagnon, qui a gagné 20 ch sous ses couvreculasses rouges en trois ans, comme dans la Roma, fait preuve d’un caractère fabuleux : le temps de réponse souvent observé avec les moteurs suralimentés, il ne connaît pas, l’essoufflement passé le régime de couple maxi, ici fixé de 3 000 à 5 750 tr/min pour les 760 Nm de couple (tout de même), il s’en bat les bielles. Il vous colle la nuque dans le cuir de l’appuie-tête de 2 500 à plus de 6 000 tr/min, sans la moindre hésitation. Un peu de repos chez BillecartSalmon, à Mareuil-sur-Aÿ, ne fera pas de mal à nos cervicales. Pour résumer, nous avions une très grande maison historique et traditionnelle avec Taittinger, produisant dix millions de bouteilles par an, avec une image parfaite et un goût élégant et assumé. Avec Billecart, nous découvrons une maison plus petite, qui délivre moins de quatre millions de flacons par an, mais qui n’hésite pas à bousculer ses propres codes, et à faire des recherches pour aller trouver sa perfection. Une impression confirmée d’un simple coup d’œil à la nurserie, ou les œnologues maison font des essais de vieillissement de toute sorte sur les cépages du Données constructeur

FERRARI PORTOFINO M Moteur : 8 cylindres en V, double turbo, essence, injection directe et distribution variable, 3 855 cm3 Transmission : propulsion, 8 rapports, automatique, double embrayage Puissance maxi (ch à tr/min) 620 Couple maxi (Nm à tr/min) 760 de 3 000 à 5 750 Masse (kg) 1 871 Rapport poids/puissance (kg/ch) 2,49 Long.xlarg.xhaut. (m) 4,59x1,94x1,31 Vitesse maxi (km/h) supérieure à 320 0 à 100 km/h 3”45 0 à 200 km/h 9”8 Consommation mixte (l/100 km) 11,3 Émissions de CO2 (g/km) 256 Prix en France : à partir de 195 900 € Malus écologique : bip, bip, bip, bip...

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MÉCANIQUE

fait. Incroyable d’imaginer que l’élégant coupé découvert à Reims est devenu cette sportive ultime. Avec des freins de fou, évidemment en carbone et céramique, un équilibre parfait malgré la puissance inouïe du V8 gavé d’air frais, et des performances ahurissantes, comme ces moins de dix secondes pour passer de 0 à 200 km/h. Une véritable claque qui nous prépare à la suivante, la visite des caves Selosse, avec Anselme pour guide. Et la découverte d’un troisième univers dans le champagne, celui où la nature s’exprime avec ce qu’elle a de mieux. Juste accompagnée, ou guidée, par l’homme. La recherche de la perfection, c’est d’aller tutoyer l’objectif que l’on s’est fixé. À leur manière, Taittinger, Billecart-Salmon et Selosse le font. Comme Ferrari. Pour tout cela, un grand merci.

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champagne. Mais dans le genre, depuis 1974, un vigneron bouscule les codes champenois, plus au sud, à Avize : c’est Anselme Selosse. Les routes sont moins fréquentées, un peu moins planes mais plus intéressantes. Il est temps de voir si la nouvelle position du manettino, baptisée Race, une grande première pour une Ferrari GT (elle était jusqu’à présent réservée aux modèles plus sportifs), apporte quelque chose. Allez, réveillons le trublion et partons en campagne... pour ne pas dire en guerre. Car si vous abordez ce gentil coupé-cabriolet dans l’idée de le jauger, préparez-vous à un véritable combat. Là, la suspension cogne dans les trous, à chaque passage de vitesse le cheval cabré imprimé en relief sur l’appuie-tête viendra vous taper l’arrière du crâne... et vos tympans se mettront à vibrer comme ils ne l’avaient jamais

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AVIZE

Un peu plus au sud, au milieu des grands crus de la côte des Blancs, se trouve le domaine Jacques Selosse, à Avize. Réputée dans le monde entier pour ses champagnes si particuliers, surtout depuis qu’Anselme (ici en photo) a repris le domaine dans les années 1970, la maison propose des vins blancs fabuleux, tous vieillis en fûts, puis champagnisés avec les meilleures liqueurs, à base de moût de raisin rectifié concentré. Une expérience à faire lors d’un week-end à l’hôtel Les Avisés.

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BIEN-ÊTRE

Fermentation : une bonne vieille méthode

À l’heure où de plus en plus de gens deviennent intolérants à certains aliments, lactose, gluten, œufs ou fruits à coque pour ne citer que ceux-là, il apparaît important de s’intéresser à tout ce qui pourrait faciliter notre digestion. Par exemple, la fermentation bactérienne T�te A. Poupin, phot� DR des aliments. Explications.

Q

uel est le point commun entre une choucroute, des pickles de cornichons, de la bière et du pain au levain ? Outre le fait qu’ils s’ingèrent tous, ce sont des aliments fermentés. Et ça change tout. S’il existe plusieurs sortes de fermentations, telle l’alcoolique qui va permettre par exemple la transformation du sucre d’un fruit en alcool (on pense au raisin et au vin), la malolactique (encore pour le vin, qui transforme l’acide malique en acide lactique pour donner de la rondeur au jus), la butyrique (formation d’acide butyrique) ou encore l’acétique (pour faire du vinaigre à partir de vin), on va ici s’intéresser à la fermentation lactique des aliments, également appelée lacto-fermentation.

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Contrairement aux idées reçues, elle ne concerne pas uniquement les produits laitiers. Elle est pratiquée depuis la nuit des temps pour conserver les aliments, quand il n’y avait ni réfrigérateur ni congélateur. Sans électricité ni même apport d’énergie, le genre très écologique. Un premier bon point.

Qu’est-ce qu’une fermentation lactique ?

Si elle s’appelle ainsi, c’est parce qu’elle s’effectue à partir des bactéries lactiques. Ces bactéries se nourrissent des sucres et amidons contenus dans les matières premières, que cela soit des légumes, des fruits, de la charcuterie, des boissons ou des produits laitiers, pour les transformer en


acide lactique et en enzymes, parfois associés à d’autres résidus comme l’alcool, l’acide acétique ou le CO2. Ainsi dégradés, les aliments sont nettement plus faciles à digérer. Si l’on prend les produits laitiers par exemple, dont l’allergène principal est le lactose (le sucre du lait pour schématiser), celui-ci a quasiment disparu après fermentation, qui se trouve alors nettement plus facile à assimiler que du lait non fermenté. Et si la pasteurisation va tuer une bonne partie des vitamines et finalement pas ou peu dégrader le lactose, la fermentation, au contraire, va littéralement améliorer le produit laitier, l’enrichir en probiotiques dont notre corps raffole, lui amener d’autres saveurs et le rendre facile à digérer et moins riche en sucre. Notons que, contrairement à une transformation de type respiration, la fermentation se fait sans air ni oxygène et produit assez peu d’énergie.

À quoi sert la lacto-fermentation ?

Initialement, cette transformation était utilisée pour améliorer la conservation des aliments à une époque où l’on ne disposait pas des équipements électriques d’aujourd’hui. Lors de la fermentation, l’acidité du produit transformé va augmenter lors de la production d’acide lactique jusqu’à une valeur de pH d’environ 4, où l’aliment devient stable et peut se conserver pendant des semaines, voire des mois. En même temps que cette acidification, les bactéries favorisant la moisissure (putréfaction) vont disparaître au profit de bonnes bactéries, utiles pour notre organisme. Mais ce ne sont pas les seuls résultats de cette fermentation. En même temps que la production d’acide lactique vont apparaître de nouvelles vitamines, telles les K, B et B12, conserver ou accroître la teneur en vitamine C (pour exemple un chou fermenté contient deux fois plus de vitamine C à poids égal qu’un chou non fermenté), développer des enzymes qui vont aider à la

digestion, et même de nouvelles saveurs. Certains gastronomes recherchent ces goûts âcres, reconnaissables, des aliments fermentés. D’autres non. Question de goût.

En quoi est-ce bon pour nous ?

Si le terme dégradation de l’aliment est le plus adapté, ce n’est pas parce que celui-ci est moins bon après. Au contraire, c’est parce que la fermentation lactique n’apporte que des bonnes choses en réalisant une sorte de prédigestion de l’ingrédient par la production d’enzymes qui facilitent l’assimilation. Il faut comprendre dégradation par modification. Par exemple, les fibres des légumes fermentés sont moins irritantes pour l’appareil digestif. La transformation produit ce que l’on appelle de bonnes bactéries telles que les probiotiques qui favorisent le développement de notre flore intestinale qui constitue, rappelons-le, 85 % de nos défenses immunitaires. Ces probiotiques ont aussi la vertu de réduire mauvaise haleine et flatulences. Un tiers de tasse de légumes fermentés contient dix mille milliards de « bonnes » bactéries. Il serait dommage de ne pas en profiter. Rappelons aussi que la lacto-fermentation augmente la teneur en vitamines de l’aliment et accroît son pouvoir antioxydant. Celle de céréales complètes peut neutraliser l’acide phytique antinutritionnel présent naturellement dans ceuxci, ce qui les rend moins nuisibles. Enfin, nitrates et pesticides sont partiellement éliminés ou décomposés après une lacto-fermentation.

Quels sont les aliments fermentés ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, nous mangeons déjà régulièrement des aliments fermentés, que cela soit des yaourts, du pain au levain, des cornichons ou de la choucroute. Mais la liste ne s’arrête pas là. Ainsi, olives, fromages, beurre, anchois, caviar ou poutargue,

ÉCOLOGIQUE, LA FERMENTATION BACTÉRIENNE DES ALIMENTS AMÉLIORE LEUR CONSERVATION ET FAVORISE NOTRE SANTÉ Followed Magazine 115


BIEN-ÊTRE

mais aussi saucisson, viande des Grisons, moutarde ou sauce soja sont des aliments solides fermentés. Liste à laquelle on peut ajouter des boissons, comme la bière, le cidre, le vin évidemment, mais aussi le kéfir, le kombucha, le thé, le café et le chocolat. Toutes les catégories d’aliments sont concernées, végétaux, fruits, légumes, mais aussi céréales, légumineuses, produits laitiers, viandes, poissons et crustacés. Certains restaurants, comme le célèbre Noma Danois, plusieurs fois célébré comme meilleur restaurant du monde, en mettent même dans tous leurs plats.

Comment les préparer soi-même ?

À défaut de s’asseoir à l’une des tables de ces restaurants, vous pouvez toujours essayer de faire fermenter des aliments chez vous, pour préparer vous-même votre menu bienfaiteur. Dans l’absolu, tout peut fermenter, sauf la pomme de terre. Mais nous vous conseillons de débuter vos essais par des légumes, dont la transformation est plus simple à mettre en œuvre. L’idée est de priver les aliments d’oxygène en les plongeant dans l’eau salée par exemple (il faut bien les tasser pour éliminer toute trace d’oxygène), à température ambiante et en présence de bactéries lactiques. Celles-ci sont généralement présentes sur ou dans les aliments eux-mêmes, dans le cas d’une fermentation naturelle, mais il est possible d’apporter un supplément de bactéries sous forme de levain, pour une fermentation contrôlée. Ce levain peut être du petit-lait (attention aux allergies), du kéfir ou même un peu de liquide provenant d’un pot de légumes fermentés précédemment. Le sel, qui rehausse le goût, va aussi agir comme agent antimicrobien naturel pour freiner la prolifération des bactéries nuisibles lors de la fermentation. Mais plus on en met, plus la transformation sera longue. Il faut absolument maintenir les aliments sous l’eau durant 24 à 48 heures avant d’ouvrir le contenant. Si aucune odeur désagréable ne vient vous choquer les narines, c’est que la fermentation est réussie. Sinon, de l’air est sans doute entré en interaction avec les aliments, causant une oxydation non souhaitée et, même si les risques de prolifération bactériologique sont limités avec des légumes, le mieux est sans doute de tout jeter et de recommencer. Maintenant, à vous de jouer.

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