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- art de vivre - culture - sp ort et loisirs -

MOTOWN Retour sur une légende

HORLOGERIE

Les nouveautés de Watches&Wonders INVESTIR Dans les cryptos

Followed
Numéro 47 Followed été 2024
FERRARI
SPÉCIAL PARIS 2024
Essai de la Roma Spider ©Paris 2024 / Ugo Gattoni

Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDéplacerMoinsPolluer

Modèle présenté : Range Rover Sport P550e Hybride électrique. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP): 0.7 à 0.8. Land Rover France. 509 016 804 RCS Nanterre.
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Hunt

Véritable icône de l'aventure moto, avec ses multiples poches, le modèle Hunt offre une protection optimale avec son cuir pleine fleur, renforcé par des empiècements molletonnés aux coudes et aux épaules.

MOTOR CYCLE STORIES helstons.net Since 1985

Encodons

La mémoire, ça se travaille. Généralement, ce sont les seniors qui le disent, devenus soudainement passionnés de mots croisés, à la retraite, se réservant tous une à deux heures par jour pour « faire travailler leurs méninges » comme on le faisait à 20 ans pour nos biceps. Le problème aujourd’hui, c’est que nos seniors ne sont plus les seuls à perdre la mémoire. Il n’y a jamais eu autant de jeunes adultes dans les consultations mémoire, initialement créées pour lutter contre les suspicions de démence type Alzheimer, selon la neuroscientifique Sylvie Chokron (voir page 50). Nous aurions tous plus ou moins arrêté de faire travailler notre mémoire depuis des années, entre l’an 2000 et maintenant, à peu près depuis l’arrivée d’Internet et des smartphones. Qui se souvient encore de la dizaine de numéros de téléphone que nous connaissions par cœur ? Faute d’avoir un répertoire numérique mobile dans la poche, nous n’avions pas d’autre choix que de les apprendre. Qui prend encore sa voiture sans démarrer le GPS de son smartphone ? Il fallait bien retenir les adresses et apprendre à s’y rendre quand Maps, Plan ou Waze n’existaient pas. Ou qui se souvient de cet incroyable concert à Rock en Seine, quand les frères Gallagher se sont battus, annulant un concert que les papys de Madness, toujours prêts à bisser, avaient accepté de remplacer ? Mon propre souvenir de l’événement est flou, mais je dois en avoir une vidéo dans mon iPhone. Avant même de travailler sa mémoire, il faut encoder ses souvenirs. Et même ça, nous le déléguons à nos smartphones que l’on brandit bien haut face à une scène pour ne rien louper d’un concert. Alors qu’en fait, on en loupe tout. La technologie est fabuleuse, permettant des choses qui étaient impossibles il y a encore quelques années. Pour Paris 2024, les non-voyants vont pouvoir suivre les matchs de foot en direct, en sentant du bout des doigts le ballon circuler d’un joueur à l’autre (voir page 44). Quelle avancée technologique ! Mais elle nous rend paresseux. Nous ne devons pas lui déléguer notre mémoire simplement parce que tout est accessible sur Internet ou parce qu’un chatbot pseudo-intelligent peut répondre à la moindre question. Comment conserver notre libre arbitre si, faute de souvenirs et de mémoire, nous ne savons plus nous faire notre opinion ? Le devoir de mémoire vaut pour tous les aspects de la vie. Assurons-le.

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édito
Aquis Date www.oris.ch *Suis ton propre chemin *

FOLLOWED.FR

Rédacteur en chef et directeur de la publication

Christophe Boulain chboulain@followed.fr

Conseiller éditorial Luc Augier

Ont participé à ce numéro

Rédaction

A. Bloch, C. Boulain, J.-J. Manceau, F. Montfort, A. Poupin, D. Saint-Aubin

Photographes

A. Bloch, S. Demmou, J.-P. Loyer, U. Missana, Mitchell, F. Montfort, C. Perronace, The Good Click

Conception

FLD Studio, L. Hériau

Fabrication

Aubin Imprimeur, Ligugé Imprimé en France

Dépôt légal à parution

ISSN : 2427-0881

Diffusion ProPress, ISSUU.com, cafeyn.co, epresse.fr et viapresse.com

Diffusion certifiée OJD 2023 : 47 085 exemplaires

Publicité publicite@followed.fr

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72

Followed Magazine est édité par Followed SAS

SIREN : 808 701 569. Capital de 20 000 €. Président C. Boulain

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72

3, rue Robert Schuman, 85170 Dompierre-sur-Yon, France

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Événement

p. 18 Tour Auto 2024 : revivez l’étape reine de cette épreuve, au volant d’une BMW M2 de 460 ch dotée d’une étonnante transmission manuelle. Comme à l’époque

Shopping

p. 24 Tech, mobilité, art de vivre, mode : si vous manquez d’idées pour (vous) faire des cadeaux, nous vous aidons dans ces pages

Paris 2024

p. 32 Rencontre avec sept athlètes français : ce sont de possibles médailles pour la France, en golf, basket, lutte, volley, rugby à 7, para tennis de table et hand

p. 44 Entretien avec Christel Heydemann : la patronne d’Orange nous dit tout de l’implication de sa société dans les Jeux de Paris 2024

Futur

p. 48 Les écrans sont-ils vraiment dangereux ? Il est grand temps de se poser la question

Culture

p. 50 Motown : retour sur la légende bâtie par Berry Gordy Jr. à Détroit

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L’ART D’ÊTRE BANQUIER

BANQUE DES ETI, DE LEURS DIRIGEANTS ET BANQUE PRIVÉE

C’EST VOIR PLUS LOIN AVEC VOUS, POUR VOUS ET VOTRE ENTREPRISE.

Création

Art de vivre

p. 54 Jean-Marc Pérochon : rencontre avec le chef étoilé dans son fief de Vendée. Face à l’océan évidemment

Mode & objets

p. 60 Watches & Wonders : les plus belles montres de la dernière édition du Salon genevois

p. 68 Parfums Montblanc : pour le lancement de sa collection, la marque allemande nous a conviés à Hambourg pour dévoiler ses secrets de fabrication

Sport & loisirs

p. 72 Visite de Barcelone : découverte depuis les airs de la cité catalane, et au sol avec un Range Rover Evoque P300e hybride rechargeable

p. 80 Découverte de Buenos Aires : l’Argentine va mal, mais sa capitale reste l’une des cités les plus attirantes au monde. Suivez-nous

p. 86 Golf : Tom Ayling nous raconte sa vie de cadet professionnel

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CINQ ANS

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Des montres de plongée professionnelles conçues pour vous offrir l’excellence dans les profondeurs aquatiques.

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Week-end

p. 90 Corse : découverte de l’hôtel Sofitel Golfe d’Ajaccio Thalasso sea & spa pour un séjour reposant

Mécanique

p. 94 Ferrari Roma Spider : essai de la plus petite des Ferrari, dans sa version la plus désirable, la Spider, avec son toit souple rétractable

p. 100 Mercedes CLE : ce grand coupé statutaire remplace à la fois les coupés C et E. Avec brio

p. 104 Vive la ville : sélection des citadines électriques ou hybrides les plus attirantes du moment, pour vous aider à choisir

p. 108 Recharge électrique et hydrogène : carte de France des stations en France métropolitaine

Investir

p. 110 Cryptomonnaies : faut-il investir dans ces placements volatils ? Et comment le faire ?

Abonnement

Bulletin en page 114

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Tour Auto 2024

L’événement incontournable des amateurs d’anciennes

Comme tous les ans depuis 1992, quand Patrick Peter et quelques passionnés s’étaient mis en tête de faire renaître cet événement mythique, le Tour Auto a fait frémir de bonheur les routes françaises, de Paris à Biarritz. Et le cœur des amateurs d’anciennes, qui étaient nombreux au bord des départementales et vicinales à regarder passer les 240 divas du plateau. Followed y était. En BMW M2.

Texte C. Boulain, photos Mitchell et U. Missana

Ce pourrait être un de ces événements mondains qu’adorent les Parisiens. Un cadre un brin décalé, le genre industriel sur béton ciré, de belles voitures, des coupes de champagne et beaucoup, beaucoup de bonne humeur. La soirée d’ouverture du Tour Auto 2024, même si elle ne s’est pas tenue au Grand Palais comme lors des précédentes éditions mais dans le hall 6 du parc des expositions de la porte de Versailles, réunissait les participants de la compétition et une pléiade d’invités. Tous déambulant dans les allées, admirant entre deux gorgées de pétillant champenois plus ou moins millésimé des AC Cobra, des Porsche 911, des Alpine A110 et toutes les autres stars du TA comme on l’appelle, dont près de dix pour cent étaient des BMW, 2002 et M1. Pour cette année, nous étions invités par la marque bavaroise, partenaire de l’épreuve, à suivre ou précéder le cortège au volant d’une M2 à boîte manuelle. Pour nous rappeler les sensations d’antan, quand il fallait débrayer avec le pied gauche et passer les vitesses de la main droite, alors qu’aujourd’hui tout se fait automatiquement sur presque toutes les voitures modernes. Bonne idée, d’autant plus que sur cette M2, propulsion de 460 ch capable de faire fumer un permis de conduire en quelques minutes, l’électronique gère le petit coup de gaz au rétrogradage, histoire de

faciliter les passages trois-deux, ou même deux-un dans les épingles de certaines spéciales, sans avoir son master en talon-pointe. Pour l’avoir poussée dans ses retranchements, que cela soit sur circuit au Bugatti, ou en spéciale non loin de Tours, cherchant à tout prix à faire de meilleurs temps que l’ami Ari Vatanen, ouvreur en M4 Compétition, nous avons été bluffés par l’efficacité de cette M2 à « vitessoir », capable de bombarder comme de rouler tranquillement. Car le TA, c’est un mélange de liaisons sur routes ouvertes, de spéciales sur routes fermées, parfois sur départementales, souvent sur vicinales, et de circuits. Des tours chrono et même des courses. Cette année, outre un petit passage par l’historique Linas-Montlhéry, qui fêtera ses 100 ans en octobre prochain, les concurrents avaient le plaisir de rouler sur les bitumes « sacrés » des circuits Bugatti du Mans, du Val de Vienne, de Nogaro et de Pau-Arnos. Rien que ça. Un plateau de 240 voitures, uniquement des modèles ayant déjà participé au Tour de France Automobile originel entre 1951 et 1973. Le Tour de France Automobile justement, créé en 1899 grâce à l’Automobile Club de France, aura été pendant des années une épreuve de référence, mariant les confrontations sur route et sur circuit, une véritable aventure pour ces voitures qui, à l’époque, devaient couvrir plus de 4 000 kilomètres en quelques jours seulement. Rien que de faire la route était une épreuve... Aujourd’hui, entre Paris, Tours, Limoges, Carcassonne, Pau et Biarritz, les participants du TA 2024 en avaient près de 2 500 à parcourir. En quatre jours, avec un départ de Paris le mardi 23 avril au petit matin, après la soirée de la veille, pour arriver au Pays basque le samedi soir. Avec une remise des prix programmée le dimanche 28 avril, avant un repos mérité. S’il était souriant au parc des expos, l’ami Étienne Bruet (M6 Turbo)

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événement

Le départ fut donné depuis la porte de Versailles à Paris. Puis direction Montlhéry avant 6 heures pour notre BMW M2, Le Mans et le circuit Bugatti noir de monde, puis Tours. Rien que le premier jour.

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followed.fr/tourauto

Les parcs fermés, le soir, sont d’excellents endroits pour admirer les belles de près. Ici une sublime BMW M1, après sa journée de course.

semblait moins enjoué le lendemain en arrivant à Linas avant 6 h 30. « C’est le plaisir de la barquette, avec un petit saute-vent et pas de capote... quand il fait à peine deux degrés. Avec Marc, mon copilote [Marc Jay, propriétaire de la MGA 1500 engagée, NDLR], nous savions que les conditions météo pouvaient être contre nous. Là, ce matin, ça piquait quand même pas mal. » Pour son presque neuvième TA, puisqu’il en a couvert un partiellement avec BMW il y a des années, Étienne était une nouvelle fois inscrit en régularité. « Il existe deux catégories : la régularité, comme nous et une grande majorité du plateau, et la compétition. Dans la seconde, il s’agit vraiment de se battre contre le chrono dans les spéciales, d’être le plus rapide. En régularité, c’est différent. Sur les spéciales, nous devons respecter une vitesse moyenne imposée, en fonction de notre voiture, de son âge, de ses performances. Mais ça se joue au dixième de seconde à chaque fois maintenant. Et tout ça sans électronique, juste un trip master relié aux roues pour avoir un décompte fiable de la distance et un simple chronomètre. En roulant, je dois annoncer tous les cent mètres des tops de passage, et c’est au copilote de vérifier sur sa table des temps si cela correspond à la vitesse cible. À moi après de légèrement ralentir ou accélérer. Sur circuit, c’est un peu différent. On réalise un temps de référence sur un passage, et on doit le reproduire trois fois de suite, au plus près. Pour faire simple, il ne faut pas s’en écarter de plus d’un ou deux dixièmes par tour, sinon on plonge au classement. Et avec parfois cinquante voitures en même temps sur la piste, toutes à des rythmes différents, c’est souvent rock-and-roll. » Autre habitué du Tour Auto que nous avons retrouvé dans les allées

du parc des expositions, et vieil ami aussi, Jean-Pierre Gagick (TF1 Auto Moto) était aussi de la partie. Mais avec sa Mustang dure comme du bois et ses gros freins, c’est en compétition qu’il était inscrit, avec sa femme Laetitia pour copilote. « Nous sommes en Mustang 1965 V8 289 ci cette année, pour les 60 ans de l’icône Ford. La même que celle que nous avons à la maison, mais super bien préparée pour la course par Jean-François Coget de l’atelier Mustang. Avec ses 350 ch, elle devrait nous permettre de jouer devant sur les circuits », nous confiait l’ami Jean-Pierre à Paris. Ce qu’il confirmera, avec plusieurs podiums durant l’épreuve, mais aussi une panne sèche au Bugatti alors qu’il est en tête de la meute, et une sortie de route en spéciale, direction cassée le deuxième jour. Une mésaventure sans bobo, mais qui lui enlèvera tout espoir de bien figurer au classement général, qui dans la catégorie compétition a été remporté par le duo Emmanuel Brigant et Yann Albert sur une Jaguar Type E 3.8 litres de 1962. Au contraire d’Étienne et de sa petite MGA 1500 de 1958. Régulièrement aux avant-postes de sa catégorie, lui et Marc vont non seulement remporter des scratches, mais surtout le classement final général en catégorie régularité. « Marc est hypersérieux, que cela soit pour la préparation de la voiture, qui a été parfaite, ou dans son rôle de copilote, qu’il a assuré à la perfection. Et moi je me suis appliqué. Si tu viens pour des vacances, tu ne peux pas rester en haut de la feuille des temps. Le truc, c’est que maintenant que j’ai gagné, je vais avoir quelque chose à défendre l’an prochain. Ça va être dur de ne pas revenir. » Le rendez-vous est pris.

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À Paris Expo, toutes les voitures du Tour Auto attendaient le début des « hostilités ».

Comme cette sublime Ferrari 250 GTO 1963, prêtée par un client. Ci-dessous à gauche, Jean-Pierre Gagick à côté de sa Mustang 1965. Et à droite, Étienne Bruet et Marc Jay posant avec leur MG A 1500 de 1958.

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1 FUJIFILM ne fait pas les choses comme les autres acteurs du monde de la photo. La firme nippone ne propose toujours pas d’appareils dotés de capteurs plein format, équivalents 24x36 mm, leur préférant une gamme de moyen format GFX (nettement plus gros) et des appareils aux capteurs APS-C, plus petits que des 24x36. C’est le cas de ce superbe X100VI qui adopte le capteur 40,2 Mpx du XT5, stabilisé sur cinq axes et associé au dernier processeur X-Processor 5, ainsi que l’excellent 23 mm f2 (équivalent 35 mm) de son prédécesseur. Il propose évidemment les simulations de films argentiques maison et un viseur hybride, optique ou numérique (LCD de 1,62 million de points). Un boîtier à la fois vintage et performant que nous avons pris en main lors du sujet voyage à Barcelone et qui nous a séduits par sa compacité et la qualité des images Jpeg : 1 799 €.

2 Vous rêvez de faire des plans vidéo comme au cinéma, mais dans votre jardin ou en vacances ? Ce nouveau drone FPV de DJI est fait pour vous. Nouvelle itération du AVATA, cette version 2 bénéficie d’un nouveau capteur, d’hélices plus silencieuses, de lunettes plus performantes et d’une télécommande intuitive. Temps de vol annoncé de 23 minutes par charge, vitesse d’évolution allant jusqu’à 70 km/h en mode manuel, vidéo 4K, stockage interne de 46 Go pour une masse de moins de 380 g, la bête est aussi impressionnante que facile à prendre en mains, même en mode immersif. Nous l’avons testée et adoptée. Prix de vente : à partir de 999 €.

3 Si ce modèle était radiocommandé, ce serait vraiment le plus bel objet high-tech du moment. Mais en l’occurrence, cette sublime AC Cobra 427 S/C Spider 1962 en acier signée du japonais KYOSHO n’est qu’une maquette au 1/12e. Ultra-réaliste, elle fait partie de la collection Die Cast et est vendue 1 395 €.

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TECH
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CAP CAMARAT

Cap Camarat est la digne héritière des créations de la marque des années 70. Son design sculpté et racé assure un look sportif et élégant.

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1 ZERO MOTORCYCLE, l’un des pionniers de la moto électrique, lance son trail DSR/X dans une finition exclusive Black Forest. Entièrement assemblée en usine, cette moto profite d’une peinture noire brillante, de roues à rayons renforcées, de repose-pieds enduro dentés, d’un sabot moteur et de protections de cadre dédiées ainsi que d’une bulle haute et d’une selle haut de gamme. Ajoutez à cela une bagagerie trois pièces dotée de sacs intérieurs et vous avez un trail 100 % électrique doté d’une batterie de 17,3 kWh et d’un moteur développant 229 Nm de couple prêt pour l’aventure (avec toutes les aides électroniques possibles). La multiplication des bornes de recharge pour voitures donnant du sens à ce genre de moto. Livré avec une housse adaptée, l’engin est vendu 26 720 €.

2 ELWING est un spécialiste de la mobilité urbaine électrique. Outre des vélos, la marque propose des skates, comme ce petit Liten. Vendu à partir de 499 €, avec une petite batterie de 90 Wh (environ 30 km d’autonomie et 25 km/h maxi), il supporte des passagers jusqu’à 90 kg et peut gravir des pentes jusqu’à 10 % grâce à son moteur de 250 W. Si vous en voulez davantage, il faut opter pour une batterie additionnelle (+ 100 €) et un second moteur (+ 200 €). La taille reste réduite, mais la masse monte en flèche.

3 Produits en Italie et développés dans le fameux SafetyLab d’où sont sortis les premiers gants ergonomiques moto, le premier jean moto, mais aussi la première veste avec airbag intégré, les gants Race One de chez SPIDI sont faits de cuir de mouton et de kangourou (plus fin), avec des boutons en PU injecté et produit à partir d’huile végétale. Proposés du M au 3XL en noir ou blanc écru à 179,90 €.

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MOBILITÉ
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NOUVELLE GAMME EBIKE

Profitez de remises exceptionnelles sur nos modèles d’exposition dans nos concessions E-bikes Center.

En savoir : www.yamaha-motor.fr

Bienvenue dans le nouvel univers de mobilité électrique Yamaha !

YAMAHA
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Heart : Et votre coeur bat plus fort Sur les trajets courts privilégier la marche ou le vélo #SeDéplacerMoinsPolluer
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ART DE VIVRE

1 Spécialiste des rhums vieux, RHUM CLÉMENT vient de lancer sa dernière création : le rhum hors d’âge. Ce jus est le résultat d’un assemblage subtil se composant de rhums de 6 à 7 ans d’âge, le tout vieilli avec soin en fût de chêne. Respectant les normes strictes de l’AOC Martinique, ce rhum incarne l’excellence et l’authenticité de la tradition locale. Fidèle à son héritage, Rhum Clément met en avant un packaging haut de gamme visant à offrir une expérience sensorielle inégalée. Titrant 42°, la bouteille de 70 cl est vendue 40 €.

2 L’été sera chaud, détendu et convivial. Surtout si vous adoptez à la maison une des tables de ping-pong CORNILLEAU de la collection Play-Style. Du mobilier aussi bien indoor qu’outdoor qui combine une table de jardin conviviale avec un type de jeu. Ici c’est le ping-pong, mais il existe aussi un billard et un baby-foot. Faits d’acier et de bois, traités pour supporter les intempéries, ces meubles fabriqués en France profitent aussi d’un design moderne et sont proposés dans différents coloris. En noir (comme ici) au prix de 2 190 €.

3 VICTORINOX ne fabrique pas que des montres et des couteaux suisses pliables. La preuve avec ce superbe bloc six couteaux de chef Swiss Modern, tous dotés d’un manche en noyer et d’une lame en acier inoxydable. Le bloc est façonné dans un morceau de hêtre laqué anthracite, dont la forme rappelle celle des manches des couteaux qu’il accueille. Il est proposé vide ou entièrement garni avec, dans l’ordre, couteau d’office Swiss Modern 15 cm, couteau Santoku Swiss Modern à lame alvéolée 17 cm, couteau à découper Swiss Modern à lame extra-large 20 cm, couteau à découper Swiss Modern 22 cm, fourchette à viande Swiss Modern 15 cm, couteau à pain et pâtissier Swiss Modern 22 cm. Prix de vente public : 549 €.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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AIROX ADVANCED POUR ÊTRE TOUJOURS PRÊT

Conçue pour offrir un rapport poids-performance optimal, l’innovante collection Airox Advanced propose des valises rigides, parfaites pour voyager en toute sérénité.

PAR LES CRÉATEURS DU COUTEAU SUISSE ORIGINAL™ MAISON FONDÉE EN 1884

1 PARABOOT ne cesse de se réinventer. Le chausseur français, né en 1908 mais dont le nom ne fut déposé qu’en 1927, continue d’écrire les plus belles pages de l’histoire de la chaussure de ville hexagonale, mais propose aussi d’autres choses, comme ces sneakers en cuir ou textile. Inspirée de l’iconique Michael, la Cosmos, c’est son nom, arbore le même empiècement de talonnette et petit insert en cuir. Sa forme et les matériaux utilisés, cuir lisse (comme ici en brun), velours, toile Ventile (en photo), la rendent résolument moderne. Proposée du 38 au 47,5 au prix de vente public de 300 €.

2 L’histoire de la société française BLEU DE CHAUFFE continue de s’écrire en majuscules. Née de la vision d’Alexandre Rousseau, proposer des sacs en cuir tanné végétal assemblés à la main par des artisans, cette marque lance régulièrement de nouveaux modèles, aussi bien pour homme que pour femme. Ici le modèle Lazard, un sac postier en cuir proposé en noir, brun foncé ou clair (baptisé Cuba), doté d’une ouverture rapide grâce à un simple bouton. Côté portage, il bénéficie d’une large sangle en coton écru et d’une bande dorsale pour y passer la canne télescopique d’une valise trolley. Une pièce « made in France » vendue 335 €.

3 La marque italienne PERSOL, basée à Agordo en Vénétie, est à la fois reconnue pour la qualité de ses verres et pour le design de ses montures. Cette superbe PO3292S le confirme, n’ayant que le nom de discutable. Elle existe dans différentes couleurs, de verres et de montures. Nous l’avons adoptée en cerclage transparent gris et verres bleu dégradé Azur. Tarif : 265 €.

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Paris 2024

l’événement

Durant près d’un mois de demi, cet été, entre le 24 juillet et le 11 août pour les valides et du 28 août au 8 septembre pour les athlètes paralympiques, les Jeux de Paris vont enflammer le monde entier. Plus encore que le passage festif, mais anecdotique, de la flamme sur le territoire, les épreuves dans plus de quarante disciplines vont passionner tous les amateurs de sport et beaucoup de chefs d’entreprise. Des athlètes français de sept disciplines et Christel Heydemann, la directrice générale d’Orange, une des sociétés partenaires des Jeux de Paris, ont bien voulu nous parler de l’événement. Un avant-goût de ce qui nous attend.

Textes C. Boulain, F. Montfort et D. Saint-Aubin, photos AFP, S. Demmou, J.-P. Loyer et C. Perronace, illustration ©Paris 2024 / Ugo Gattoni

Les Jeux Olympiques, tous les athlètes en rêvent. Pourtant, en fonction des disciplines, ils ne les vivent pas et ne s’y préparent pas de la même manière. Tout dépend en fait de l’exposition médiatique dont bénéficie le sport pratiqué, donc sans doute aussi de l’argent qui y est investi. Il suffit d’écouter Koumba Larroque, une lutteuse française, Alexandra Saint-Pierre, pongiste paralympique, ou Matthieu Pavon, le numéro un français du golf, expliquer ce que représentent les JO pour eux et pour leurs collègues. Pour certains, c’est l’événement d’une carrière. Dans le golf, de nombreux joueurs du top vingt mondial ne seront même pas là, préférant participer à un tournoi du PGA ou du LIV, le circuit saoudien. Pas Matthieu, dont la culture sportive fut inculquée par son père Michel, ancien footballeur professionnel.

On peut être golfeur pro sur le PGA et mettre une croix rouge sur son calendrier bien chargé pour réserver une semaine pour les JO. Il y a heureusement des exceptions. Déjà, parce que c’est tous les quatre ans seulement (si l’on ne compte pas que les derniers, au Japon, avaient été retardés d’un an pour cause de pandémie). Et parce qu’en plus, à la maison, c’est encore moins souvent. Les derniers jeux Olympiques en France, c’était en 1992 à Albertville, mais pour des olympiades d’hiver car ceux d’été avaient été accueillis par Barcelone cette année-là. Pour des Jeux d’été en France, c’était il y a un siècle, en 1924. Quelques années seulement après ceux de 1900, les deuxièmes de l’histoire. Mais comme dorénavant tous les pays peuvent y postuler, on parle même de nations du MoyenOrient pour des jeux d’hiver, il faudra sans doute attendre quelques décennies pour revivre en France ce qui va se passer cet été. Plus de 10 000 athlètes du monde entier vont se retrouver dans l’Hexagone pour s’affronter dans près de quarante-cinq disciplines. Trentedeux pour les valides, vingt-huit sports dits traditionnels comme l’athlétisme, la natation, la gymnastique, le tennis, le foot ou le cyclisme, et quatre disciplines plus récentes (ou à la mode) comme l’escalade sportive, le skate-board et le surf, dont la compétition va se tenir sur le site de Teahupo’o, à Tahiti. Et pour la première fois de l’histoire des Jeux, le breaking, ou hip-hop. Pour l’anecdote, c’était ça ou le billard... Et onze pour les jeux Paralympiques qui suivront entre la fin août et début septembre. De quoi occuper tous les amateurs de sports, quels qu’ils soient, qu’ils aient envie d’aller vibrer en direct dans les stades, les gymnases et les vélodromes, dans toute la France, ou juste devant leur téléviseur. Mais les jeux Olympiques, ce ne sont pas que des épreuves sportives. C’est aussi une fantastique machine à cash et une vitrine fabuleuse pour les marques partenaires engagées. Aujourd’hui, on parle d’un budget de près de neuf milliards d’euros. Il sera sans doute dépassé. Aussi, pour comprendre ce que sont des jeux Olympiques, nous avons donné la parole à quelques-uns des meilleurs athlètes français, tous médaille potentielle dans leur discipline, ainsi qu’à Christel Heydemann, la patronne d’Orange, partenaire premium des Jeux de Paris qui nous a parlé de l’engagement humain et technologique de sa société sur l’événement. On a hâte d’y être... Avant les prochains, à Los Angeles en 2028.

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Hommes du 1er au 4 août

Femmes du 7 au 10 août

Matthieu PavonGolf

Il aurait pu être footballeur, il est devenu golfeur. Fils de Michel Pavon, qui a fait les beaux jours des Girondins de Bordeaux à la fin des années 1990, Matthieu a vite préféré la petite balle blanche, même s’il affectionne toujours le ballon rond. Après une belle carrière sur le DP World Tour, en Europe, il est passé cette année sur le circuit américain PGA. Circuit sur lequel il a remporté sa première victoire dès le mois de janvier. Numéro un français, devant Victor Perez, récemment douzième du Master d’Augusta et surtout cinquième de l’US Open, Matthieu va réaliser un rêve de gosse en participant aux Jeux de Paris cet été, car le golf est un sport olympique depuis les Jeux de Rio en 2016. Une compétition qu’il n’aurait loupée pour rien au monde, passionné de sport qu’il est.

Les Jeux à Paris, sur le Golf National que tu connais, ça t’inspire quoi ?

Les Jeux, ça faisait partie des objectifs de l’année. C’est un événement global qui fait rêver tous les passionnés de sport, dont je fais partie. Autrement dit je me fais une joie d’y participer, en plus à Paris, en France. Et le Golf National est un très beau parcours, mais je n’y ai jamais brillé parce que ça n’est pas un tracé qui me correspond. Il va falloir que ça change.

Certains des meilleurs golfeurs ne seront pas présents à Paris. Mais toi si. Est-ce que ça te donne davantage de chances de briller ?

Il y aura beaucoup d’excellents golfeurs à Paris, mais pas tous les meilleurs. On va être engagés sur un tournoi sans cut, un tournoi réduit [une soixantaine de joueurs, NDLR] contrairement aux tournois du PGA ou nous sommes plus de cent à chaque début de tour, ça va être un peu différent de ce que nous vivons d’habitude. Et certains des meilleurs mondiaux ne vont pas faire le déplacement. Bref ça devrait être assez ouvert.

Comment t’es-tu préparé pour cette compétition olympique ?

Je n’ai pas eu de préparation spécifique. Que cela soit un tournoi majeur, un tournoi du PGA ou les JO, je me prépare de la même manière. La même quantité de travail, les mêmes routines. On adaptera mon jeu une fois sur place, en fonction des conditions météo de vent ou de pluie. Le but est de gérer au mieux mon énergie pour arriver en forme. Avec les nombreux tournois et déplacements, ce n’est pas évident.

Pourquoi de nombreux top golfeurs ne viennent pas à Paris ?

Nous avons des programmes ultra-chargés dans notre sport. Je ne peux pas parler pour eux. Je sais juste que, pour moi, je ne pouvais pas louper les Jeux à Paris, parce que je suis un passionné de sport tout simplement. Là, en plus, ça va jouer à la maison. Mais les jeux vont arriver juste avant les phases finales de la FedEx, tournois qui vont se jouer aux États-Unis. Il faut comprendre que jouer en France quelques jours avant les trois plus gros tournois de l’année, qui se déroulent de l’autre côté de l’Atlantique, cela représente de vraies contraintes. Nous ne sommes pas des sportifs qui vont préparer les JO pendant quatre ans, pour une échéance particulière qui peut changer notre vie d’athlète. Une victoire en FedEx compte davantage dans le golf qu’une médaille aux Jeux. C’est une histoire de priorités.

Tu ne viens que pour ton tournoi ou en profites-tu pour rester un peu sur place pour voir d’autres épreuves et d’autres sportifs ?

Je serai là pour la cérémonie d’ouverture évidemment. Et je vais rester quelques jours avant le tournoi de golf pour aller voir d’autres épreuves. Mais juste après le tournoi, je repartirai aux États-Unis pour enchaîner sur la FedEx. C’est vrai qu’en termes de calendrier, entre le British Open juste avant et la FedEx juste après, les JO tombent assez mal pour nous cette année. Mais c’est comme ça. Et ce n’est pas tous les ans.

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Rudy GobertBasket-ball

Hommes du 24 au 27 juillet

Femmes du 28 au 30 juillet

Pivot de l’équipe de France de basket depuis des années, avec la conviction qu’il faut le plus possible répondre présent aux sollicitations du maillot bleu, Rudy fêtera ses 32 ans juste avant les Jeux. Lui qui vient d’être papa et brille aux Minnesota Timberwolves en NBA, avec cette année un quatrième titre de meilleur défenseur de la ligue et une finale de conférence, perdue face à Dallas, sera associé au prodige français de la NBA lors des JO de Paris, Victor Wembanyama. Éliminé en quart de finale à Rio, mais médaille d’argent derrière les États-Unis aux derniers Jeux de Tokyo, Rudy et l’équipe de France pourraient créer la surprise à Paris. On croise les doigts.

Les Jeux de Paris vont être tes troisièmes JO, après un quart à Rio et l’argent à Tokyo. L’or à Paris, c’est possible ?

C’est évidemment notre objectif. On sait qu’il y aura de très bonnes équipes, pas seulement les États-Unis. Mais nous avons un objectif et nous ferons tout pour y arriver.

Vous serez potentiellement logés à l’INSEP la seconde semaine. C’est un peu cocasse pour toi qui n’es pas passé en jeunes par l’Académie fédérale ?

Oui, nous devrions être à l’INSEP. Et c’est drôle parce que jeune, j’ai été formé à Cholet et pas là. Mais j’y ai fait beaucoup de stages. C’est un endroit qui nous est assez familier. Espérons que les lits seront à notre taille [Rudy mesure 2,16 mètres, NDLR]

Est-ce que, selon toi, l’équipe de 2024 est plus forte que celle de 2021 ?

Je pense qu’on a une équipe avec des forces différentes de celle de Tokyo.

Mais certains joueurs étaient déjà là et viennent avec leurs qualités. Après, nous aurons des jeunes, comme Victor qui y fera sa première compétition internationale en équipe A. Il va sans doute apporter sa contribution aussi. À nous d’être encore meilleurs qu’à Tokyo.

Tu as toujours été très attaché à jouer sous le maillot bleu.

Cela fait quoi d’imaginer pariciper aux Jeux à la maison ?

Cela a toujours été un honneur de représenter la France en bleu. Donc jouer les JO chez nous, à la maison, c’est une fois dans une vie, un rêve, un très beau challenge à relever. Il faudra se donner à 200 %.

Quels sont les adversaires à surveiller ?

Chaque équipe est à surveiller, avec énormément de talents dans cette compétition. Ce n’est pas qu’une affaire de grands noms, le collectif de certaines équipes peut faire la différence. Ce sera à nous de donner la meilleure version de nous-mêmes, individuellement est collectivement.

Quelles seront les forces de la France ?

On peut être une équipe unique, surtout défensivement. On a beaucoup de joueurs athlétiques et longs, réputés pour être très importants défensivement, comme Victor ou moi. Mais nos arrière peuvent aussi faire la différence en défense. On doit pouvoir impacter défensivement tous nos adversaires.

Tu es devenu papa à quelques mois des JO. Cela doit te motiver pour laisser une encore plus belle trace dans ton sport ?

Bien sûr, le fait d’être papa remet tout en perspective. Déjà, je pensais à quelle trace je veux laisser au monde et à mon sport, maintenant ça prend encore plus de sens. Je veux être un exemple pour mon fils. Ça serait génial que dans vingt ans il raconte avec fierté ce que son papa avait accompli aux JO de Paris.

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Femmes et hommes

du 7 au 11 août

Koumba LarroqueLutte

Koumba pourrait se faire un très beau cadeau d’anniversaire, puisqu’elle fêtera ses 26 ans à peine dix jours après la remise des médailles de la lutte. Vice-championne du monde à 20 ans, cette athlète française qui se partage entre l’INSEP à Vincennes et Saint-Maurice dans le Val-de-Marne luttera à domicile. Contrairement à la lutte homme, qui propose deux catégories en fonction que l’athlète ait ou non le droit de saisir les jambes, la lutte féminine regroupe sous son appellation les deux formules. Un sport qui réclame force et explosivité, la grande qualité de Koumba. Médaille de bronze aux derniers championnats d’Europe en 2023, elle fera tout pour faire oublier sa contre-performance de Tokyo, éliminée dès le premier tour. On le lui souhaite.

Paris seront vos seconds JO. Que visez-vous à la maison ?

Forcément, je vise l’or avant tout, même si je me contenterais évidemment d’une médaille. Mais je suis rentrée de Tokyo sur un échec alors que je sais pouvoir monter tout en haut de la boîte. Je ferai tout pour réussir à Paris.

D’ailleurs, est-ce que cela change quelque chose pour vous de concourir à la maison ?

Ça change beaucoup de concourir à la maison, surtout par rapport aux précédents Jeux. Nous aurons un soutien du public français que nous n’avions pas au Japon, d’autant qu’il y avait peu de spectateurs là-bas, tout était vide [les Jeux de Tokyo ont été reportés d’un an à cause de la pandémie et se sont déroulés sans spectateurs pour la plupart des épreuves, NDLR]. Là j’aurais la nation, ma famille et mes proches pour me soutenir, ça va me donner une force supplémentaire.

Comment s’est déroulée votre préparation pour les Jeux ?

Au début, ça a été un peu compliqué, car j’ai souffert d’une blessure à l’épaule qui a perturbé mes entraînements et ma préparation. Mais depuis je suis pas mal repartie en stage à l’étranger pour avoir le maximum d’opposition. J’ai besoin de combats, de fight, pour être préparée le mieux possible.

La lutte féminine n’a connu que deux médaillées de bronze aux Jeux. Les références les plus récentes sont les garçons, on pense notamment à l’or de Steeve Guénot à Pékin en 2008. Qu’est-ce que ça vous inspire ?

C’est super important pour nous que la lutte française ait obtenu ces deux médailles de bronze chez les filles. Mais il faudrait que nous ayons une ou plusieurs médailles d’or pour remettre notre sport en avant, surtout la lutte féminine.

Quelles qualités, physiques et mentales, faut-il pour briller dans votre discipline ?

La lutte est un sport très complet, qui nécessite énormément de qualités physiques, puissance, vitesse et le cardio, mais aussi mentales, avec l’application de tactiques de combat qui demandent de rester vigilante et clairvoyante. Même avec un pouls à plus de 160...

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Kévin TillieVolley-ball

Hommes et femmes du 27 juillet au 11 août

Champion olympique avec l’équipe de France à Tokyo, à l’époque coachée par son père Guy, Kévin est un des volleyeurs les plus expérimentés du monde. Il a signé son premier contrat professionnel en 2013, au club de Porto, puis fut aligné dans toute l’Europe, en Turquie, Pologne et Italie, et même aux États-Unis et en Chine, avant de jouer l’an dernier à Tours, sa première saison en France. Réputé pour la qualité de son service, il fera à Paris ses troisièmes olympiades sous le maillot bleu, avec pour objectif avoué de monter sur la boîte. Avec ses coéquipiers, ils nous ont déjà prouvé qu’ils en étaient capables.

La France est huitième mondiale actuellement, alors qu’elle a remporté la médaille d’or aux derniers Jeux.

Ça vous met de la pression en plus ou ça vous en enlève ?

En effet. C’est dû à nouveau système de classement qui fait que chaque match compte. Donc dès que l’on perd un match, on descend rapidement dans le classement, surtout dans la ligue des nations. Mais nous sommes les tenants du titre, à domicile en plus, donc nous aurons la pression et l’attention de toutes les équipes. On aura une grosse cible dans le dos, mais sans doute pas plus que d’autres grosses équipes.

Quelles équipes sont actuellement les meilleures selon vous ? Qui sont vos principaux adversaires ?

Les meilleures équipes actuellement sont la Pologne, l’Italie et les États-Unis. Brésil et Japon peuvent aussi être mis dans ce groupe de favoris. Mais selon moi, les Polonais et les Italiens sont clairement les deux équipes favorites qu’il faudra battre pour prendre l’or.

Vous avez déjà gagné les Jeux. Ça fait quoi ? Est-ce que ça change la vie d’un athlète ?

Pour moi, ça a été un rêve qui se réalisait, d’autant que cela a été avec une bande de copains. Une équipe dont la moitié des joueurs se connaissaient depuis une quinzaine d’années. C’est un aboutissement. En plus, ça n’était jamais arrivé pour le volley français.

Les Jeux de Paris seront vos troisièmes. Franchement, vous y visez quoi ?

On vise une médaille, ça c’est sûr. On sait en avoir la capacité. Le plus difficile est d’arriver en forme, mentalement et physiquement, car les saisons sont longues. Mais si on est bien, on peut monter sur le podium.

Est-ce que ça fait un truc en plus (ou en moins) de jouer à la maison ?

Évidemment que d’avoir tout le public derrière nous va compter. Depuis notre titre à Tokyo, on est vraiment suivis et soutenus en France, avec des salles pleines et une ambiance de folie. On a hâte d’y être.

Qu’allez-vous apporter à l’équipe de France ?

De la bonne humeur, de l’énergie, mais surtout mon expérience. J’ai quand même 34 ans et pas mal de matchs à haut niveau. Je crois que je participe à la cohésion du groupe, c’est important en volley.

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Stephen Parez Rugby à 7

Hommes du 24 au 27 juillet

Femmes du 28 au 30 juillet

Cadre de l’équipe de France de rugby à sept depuis plus de dix ans, Stephen a accompagné depuis quelques mois l’intégration dans le sept français du phénomène Antoine Dupont. Avec Dupont et ses autres équipiers, Stephen Parez-Edo Martin vient de remporter le titre de champion du monde, à quelques semaines des Jeux de Paris où ils feront, du coup, figure de favoris. Même s’il se joue avec quasiment les mêmes règles que le rugby à quinze, la version à sept se révèle bien plus rapide et sans temps mort. Avec des qualifications qui auront lieu juste avant la cérémonie d’ouverture, et des phases finales qui se tiendront les 26 et 27 juillet pour les hommes, ce pourrait être la première médaille française. Allez Stephen, donne-nous une bonne occasion de faire la fête.

Tes premiers JO à Rio n’ont pas été des plus grands succès, quel sera l’objectif à Paris ?

C’est vrai que notre première participation aux JO ne fut pas géniale, même si nous étions passés à deux doigts de battre les Japonais en quart de finale. On se nourrit de tout ça, comme de la non-qualification à Tokyo, pour être meilleurs, et surtout pour briller à Paris.

Tu reviens en France avec un titre tout récent de champion du monde, cela te rassure pour aborder les JO ?

Bien sûr. Le fait de gagner ce dernier tournoi avant Paris 2024 est quelque chose qui nous donne de la confiance, que l’on ne se trompe pas d’objectif et que l’on peut arriver à Paris avec des ambitions dorées.

Quelles sont les forces et les faiblesses de l’équipe de France ?

Nos forces, c’est notre diversité et notre insouciance, avec une équipe composée de pas mal de jeunes joueurs sans complexes. Notre faiblesse, c’est nous. Quand on déjoue un peu, quand on passe à côté de l’événement. Mais nous travaillons à éviter ça, avec les préparateurs de l’équipe de France.

Jouer en France, à la maison, ça te fait quoi ?

C’est rare, car en rugby à sept nous jouons aux quatre coins du monde toute l’année. Là, on va être à la maison, à Paris cet été, c’est unique. On est très chanceux, en tant qu’athlètes de haut niveau, de vivre ça. Et il faudra être à la hauteur et opportuniste pour espérer rafler l’or.

Tout peut vite basculer dans un match de rugby à sept. Pourtant, on retrouve presque toujours les mêmes équipes à la fin, avec la Nouvelle-Zélande, la France, les Fidji et l’Argentine. Quelle sera la nation favorite ?

Effectivement, tout va très vite au rugby à sept. En plus, cette année, toutes les nations ont élevé leur niveau de jeu et les compétitions se sont encore resserrées. Mais on retrouve souvent les mêmes en haut du classement. Avec le titre de champion du monde sur les épaules, je crois que c’est l’équipe de France qui sera la favorite. À nous de nous montrer à la hauteur.

Qu’est-ce que tu apportes à cette équipe de France ?

Le fait d’aborder ma onzième saison avec l’équipe de France de rugby à sept. J’ai beaucoup d’expérience. J’essaie de transmettre un maximum à l’équipe et aux jeunes qui rejoignent le groupe, un groupe dans lequel nous ne sommes que deux à avoir vécu Rio, les précédents JO pour l’équipe.

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Alexandra Saint-Pierre Para tennis de table

Du 29 août au 7 septembre

Championne du monde en 2022 et vice-championne d’Europe en 2023, Alexandra fait partie de la pépinière FDJ Sport Factory. Stoppée dans sa pratique du tennis de table très jeune par une maladie neurologique, elle est plus tard percutée par une voiture, devenant paraplégique. Un accident qu’elle subit une fois encore, un peu plus d’un an après, fin 2018. Pour reprendre confiance et se motiver à sortir de chez elle, elle reprend le tennis de table, mais en fauteuil cette fois. Les premières compétitions arrivent en 2019, à 21 ans. Elle devient championne de France dans sa catégorie en 2021, accède au statut de numéro un française ensuite, en même temps que numéro 2 mondiale. Les Jeux de Paris seront ses premiers. On lui souhaite le meilleur.

Que représentent les Jeux Olympiques pour vous ?

C’est la compétition de référence, qui a lieu tous les quatre ans seulement, où sont présents tous les meilleurs athlètes au monde. C’est le Graal pour des athlètes comme moi. Il faut aussi comprendre que sur les JO, tous les sports sont réunis au même endroit, au même moment, contrairement aux championnats du monde qui se déroulent par catégorie, dans différents lieux. L’exposition est énorme.

Et qu’est-ce que ça vous fait de participer aux Jeux, à Paris ?

C’est une chance supplémentaire, c’est génial. Ce seront mes premiers Jeux, et je vais y participer devant un public acquis.

Ce n’est pas une pression supplémentaire ?

Il faut surtout le voir comme un avantage, car nous serons beaucoup plus soutenus que les athlètes des autres nations. Cela veut aussi dire pas de décalage horaire, pas de grands voyages en avion, donc pas de casse sur nos fauteuils... c’est que du positif.

Comment s’est déroulée votre préparation pour ces Jeux ?

J’ai eu, malheureusement, un contretemps dans mon programme de préparation, avec un arrêt de plusieurs mois, touchée par des infections des reins qui se sont transformées en sepsis. Bref, j’ai été arrêtée pendant quatre mois cet hiver. Il a fallu ensuite me remuscler rapidement, sans me blesser. J’ai pris un peu de retard mais je reste confiante. Avoir été privée de compétition durant des mois me donne encore plus envie de me surpasser.

Quels sont vos objectifs pour Paris 2024 ?

Clairement, c’est la médaille d’or en simple, je viens pour cela. Et avec Flora Vautier, ma partenaire de double, nous visons aussi une médaille, du plus beau métal possible.

Comment sont répartis les athlètes en para tennis de table ?

Il existe onze classes de handicap, assis et debout ou liée à un handicap mental. Je suis pour ma part en classe 5 assise, autrement dit avec abdos. Ces classifications permettent de rendre les compétitions les plus justes possibles, pour ne pas opposer des joueurs trop avantagés par rapport à d’autres. Trouver deux athlètes qui ont la même lésion au même endroit, ça n’existe pas. À Paris, il y aura onze tableaux en femmes et autant en hommes, et autant de possibilités de médailles. C’est pour cela que le para tennis de table rapporte souvent plus de médailles que le tennis de table valide aux différentes nations.

Vous faites partie de la pépinière FDJ Sport Factory. Qu’est-ce que cela vous apporte ?

C’est à la fois un soutien financier et moral. En plus de nous aider, car les athlètes paralympiques ne sont pas professionnels, ils nous permettent d’échanger avec les autres athlètes, de partager nos expériences. C’est super pour évoluer, pour la motivation.

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Dylan NahiHand-ball

Hommes du 27 juillet au 11 août

Femmes du 25 juillet au 10 août

Champion d’Europe avec l’équipe de France en janvier dernier, dans une compétition qui réunit la quasi-totalité des meilleures équipes du monde puisque dans le top dix seules la Russie et la Corée du Sud n’en font pas partie, Dylan ne sait pas encore s’il fera partie de l’aventure Paris 2024. La liste des quinze joueurs sélectionnés n’étant pas encore arrêtée. Évoluant en club à Kielce, en Pologne, ce beau bébé d’un mètre quatre-vingt-douze et 24 ans occupe le poste d’ailier gauche, et devrait accompagner les Luka Karabatic et Dika Mem dans la quête d’une quatrième médaille d’or olympique, après celles de 2008, 2012 et 2020. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.

Depuis le titre européen en 2024, l’équipe de France fait partie des favorites pour la médaille d’or aux JO. Vous en êtes conscient ?

On est clairement conscients d’avoir l’étiquette de favoris, surtout depuis le titre européen. Mais ce n’est pas la première fois de notre histoire, l’équipe de France étant habituée d’avoir ce rôle aux JO. Ça ne change pas vraiment pour nous.

Est-ce qu’un joueur peut faire la différence à lui seul dans une équipe ? Si oui, qui est le plus dangereux pour vous ?

Je ne pense pas qu’un seul joueur puisse faire la différence, ou gagner un match à lui tout seul. Le hand est un sport collectif avant tout. Après il y a de très belles individualités dans chaque équipe, mais personne ne peut gagner tout seul. L’équipe de France va jouer contre d’autres équipes, pas contre des joueurs.

Après Rio, où la France est en argent, et Tokyo où elle remporte l’or, mais où vous ne jouez pas, vous allez jouer à Paris.

Avez-vous une revanche à prendre après votre absence en 2021 ?

C’est sûr. Après Tokyo, où je n’ai pas eu la chance de faire mes preuves, je vais tout faire pour rentrer dans la sélection [le groupe n’est pas encore choisi par la direction technique nationale, NDLR], et faire honneur au maillot. Jouer les Jeux à Paris, j’en rêve comme tous les athlètes.

Il y avait 19 places pour faire partie de l’équipe de France lors des mondiaux, mais seulement 15 pour les JO. Pensez vous faire partie de la short liste ?

J’espère faire partie de l’équipe, mais je ne suis pas le coach. Je sais juste que je me donne à fond pour faire partie des quinze et remporter une belle médaille sous le maillot bleu.

Le hand est un sport aussi rapide que physique et même parfois violent (beaucoup de contacts). Y a-t-il un truc pour mieux comprendre le jeu ?

Le seul conseil que je pourrais vous donner est de venir voir un match ou deux, en vrai dans une salle : c’est très facile à comprendre et très visuel. Ça va très vite, d’un côté à l’autre du terrain, mais c’est finalement assez simple.

Ça fait quoi de jouer à la maison ?

Je pense que ce sera exceptionnel. Je n’ai pas encore eu la chance de le vivre sur des matchs officiels, pour les Jeux, mais seulement pour des matchs amicaux. Jouer devant le public français, pour les JO, ça doit être incroyable. Et j’espère faire partie de la fête.

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PARIS 2024

10 500 athlètes

206 nations

43 disciplines valides et paralympiques

39 sites en France

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Les jeux Olympiques de Paris, c’est l’Everest des télécoms

Plus qu’une simple opération de communication, les Jeux de Paris sont pour Orange un véritable challenge technique. La directrice générale de l’opérateur de télécoms français partenaire des jeux Olympiques, Christel Heydemann, nous l’a détaillé. Propos recueillis par C. Boulain, photos DR

Ce n’est un secret pour personne, un événement sportif planétaire comme les jeux Olympiques et Paralympiques d’été à Paris ne sont pas seulement une série de compétitions, aussi passionnantes soient-elles. Parce qu’ils n’ont lieu que tous les quatre ans, parce qu’ils sont réservés aux meilleurs athlètes du globe, et aussi, soyons chauvins, parce qu’ils vont se dérouler dans la plus belle ville du monde, ces trente-troisièmes jeux Olympiques vont être scrutés par des milliards de personnes à travers le monde. Et un seul opérateur va s’occuper de tout cela : Orange. C’est une première dans l’histoire des JO, qui font généralement appel à trois à cinq opérateurs différents pour assurer la captation des images, photos et vidéos, le transfert de ces milliards de gigaoctets (parce que les caméras HD, ça en crée), et la connectivité entre les lieux et personnels de l’organisation, tout va donc reposer sur une seule société. Un challenge qui fait dire à la directrice d’Orange, Christel Heydemann, que ces Jeux sont l’Everest des télécoms. Surtout quand on pense à la cérémonie d’ouverture qui devrait se dérouler sur la Seine, sur des bateaux, et sur une distance de six kilomètres. Car les ondes transitent mal sur l’eau, parce que l’on ne peut pas

câbler les bateaux, et parce qu’en plus des caméras HD qui vont retransmettre les images dans le monde entier, il est prévu de mettre de petites paluches un peu partout, ces petites caméras portables faciles à bouger, pour proposer aux spectateurs une expérience inédite. Pour tout comprendre de ce partenariat à la fois technique et financier, nous sommes allés à la rencontre de Christel Heydemann dans son bureau d’Issy-les-Moulineaux, donnant sur la Seine évidemment.

ENTRETIEN

Orange est un des partenaires premium des Jeux de Paris 2024. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Tout simplement que nous soutenons les Jeux, en l’occurrence pour Orange à la fois financièrement et techniquement. Cela a commencé avant mon arrivée dans le groupe [depuis le 4 avril 2022, NDLR], puisqu’Orange a soutenu la candidature de Paris à l’obtention des JO. Et depuis, nous avons un rôle de sponsor, comme d’autres sociétés partenaires mondiaux, premium ou

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officiels, et de partenaire technique puisque nous avons remporté de nombreux appels d’offres pour assurer des prestations techniques lors de l’événement qui se tiendra cet été.

Vous êtes l’unique opérateur de télécoms pour les Jeux de Paris, ce qui est une première. En quoi est-ce un challenge ?

Orange n’est pas qu’un opérateur de télécoms, surtout pour ces Jeux, et c’est pour cela que nous avons plusieurs rôles dans l’organisation, avec Orange Events qui est spécialisé dans le déploiement d’événements sportifs, Globecast notre filiale dédiée à la retransmission de manifestations, ou encore Orange business pour la billetterie. Les Jeux de Paris sont pour nous l’occasion de démontrer la largeur du spectre de nos compétences. Peu de gens saisissent l’ampleur des besoins techniques et technologiques d’un tel événement.

Vous dites que ces Jeux sont l’Everest des télécoms. Pourquoi ?

C’est l’occasion de tirer toute la puissance de notre réseau et de démontrer nos savoir-faire. En plus, c’est pour le comité d’organisation plus pratique d’avoir affaire à une seule société pour toute la partie connectivité. En contrepartie, nous ne pouvons pas nous louper. Aujourd’hui, un événement vit mondialement grâce aux flux d’informations, photos et vidéos, qui sont retransmis en direct. Tout cela sera de notre ressort. Mais nous assurerons aussi les communications de l’organisation, des arbitres, des chronométreurs et, évidemment, de nos clients avec leur smartphone pendant l’événement.

Vous offrez à tous vos clients, équipés d’appareils compatibles, la 5G pendant les Jeux de Paris. C’est une mesure commerciale ?

C’est évidemment un geste commercial ponctuel, puisque les clients qui ne souscrivent pas à un abonnement 5G reviendront sur le réseau 4G après les Jeux. Mais c’est surtout pour nous un choix technique : en faisant cela, nous allons éviter de surcharger le réseau 4G, alors que nous aurons de la bande passante en 5G. Techniquement, nous avons mis en place beaucoup de choses pour sécuriser les communications durant les Jeux. L’ouverture du réseau 5G à nos clients en est une.

Il est question de trois innovations techniques sur ces jeux Olympiques. Quelles sont-elles ?

La première, c’est la mise en place d’un réseau 5G privé dédié aux photographes et vidéastes professionnels lors de la cérémonie d’ouverture. Pour assurer la captation et le transfert de ces images en temps réel, nous allons dédier une partie de la bande passante 5G à cette seule utilisation, c’est une première. Un réseau spécifique, comme nous le ferons dans la marina pour les régates à Marseille, nous le faisons déjà sur des campus professionnels ou des événements. Mais dédier une partie de la bande passante, c’est une première. Nous allons aussi mettre à disposition de l’organisation des smartphones [d’un partenaire français, NDLR] dotés d’un système Push to Talk, à

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la manière des talkies-walkies. Sauf que ce sera sur le réseau télécoms 4G priorisé, suffisant pour des appels vocaux et vidéos, et capable d’assurer des communications longue distance de qualité. Enfin, tout va passer par une architecture unifiée afin d’interconnecter les 122 sites, un seul réseau IP alors qu’il y en a toujours plusieurs, un par opérateur. Je veux aussi parler de ces innovations que nous mettons en place avec des start-up autour de l’inclusion des personnes en situation de handicap. Je pense, par exemple, à la possibilité pour les malvoyants de suivre les matches de foot ou de rugby en direct grâce à Touch2see qui a développé une tablette tactile connectée en 5G qui reproduit le parcours du ballon en temps réel. Combiné à l’audiodescription, c’est incroyable. La technologie permet tellement de choses aujourd’hui, pour tout le monde.

Vous êtes sponsor du marathon pour tous. Qu’est-ce que c’est ?

C’est une opportunité fabuleuse de courir la nuit qui suivra le marathon olympique, sur le parcours officiel, avec deux distances [10 et 42 km, NDLR]. 20 024 dossards par épreuve ont été distribués, dont certains ont été gagnés par des clients Orange via des jeux concours. Tout est parti très vite et cela permettra à plus de 40 000 sportifs de venir courir dans Paris, sur un parcours sublime et de nuit pour éviter les températures trop hautes d’un 10 août. Nous croyons dans les vertus du sport, nous sommes partenaire de beaucoup de manifestations sportives, et même de fédérations pour inciter les jeunes à pratiquer une activité sportive. Ce que nous appelons le numérique responsable.

Quel sera l’après-Jeux de Paris pour Orange ?

Toutes les innovations techniques que nous déployons pour les Jeux seront bien évidemment réutilisées ensuite. Pour Orange, les Jeux de Paris impliquent directement un millier de personnes, toutes engagées dans ce projet de manière volontaire. Toutes ces compétences vont servir à l’avenir, que cela soit pour notre réseau ou sur des événements que nous soutenons techniquement. Et il y aura aussi un après parce que pour les Jeux de Paris nous avons décidé de calculer notre empreinte carbone, et de la contenir à celle d’un millier de Français sur un an. Ce qui veut dire démonter le plus possible après l’événement et réutiliser au maximum. Nous le faisions déjà, car faire des économies en carbone, c’est faire des économies tout court, mais pas aussi précisément.

Dans la marina de Marseille, Orange déploie un réseau 5G spécifique pour couvrir les régates.

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Les écrans ont-ils un impact SUR NOTRE CERVEAU ?

Il n’y a pas véritablement de consensus scientifique sur la question, et le poids des industriels du numérique sur la recherche n’y est d’ailleurs probablement pas pour rien. Mais certains aspects laissent peu de place au doute. Nous avons fait le point avec des chercheurs.

Tordons d’emblée le cou à une fausse intuition dans l’air du temps : le cerveau d’un petit humain digital native (né avec le numérique) n’est pas biologiquement plus adapté au monde numérique que ceux de ses arrièregrands-parents, ou même que celui d’un homo sapiens d’il y a quelques dizaines de milliers d’années. Et ceux de ses éventuels futurs descendants ne le seront pas davantage. « La question de l’évolution du cerveau, elle n’est pas à propos, évacue Antoine Balzeau, paléoanthropologue au Muséum national d’histoire naturelle. C’est comme l’idée selon laquelle l’utilisation répétée des smartphones et des tablettes pourrait transformer la forme de nos mains et de nos pouces, et se transmettre à notre descendance. C’est totalement idiot, cela fait des centaines d’années que l’on sait que ce n’est pas ainsi que l’évolution fonctionne. » Et même à l’échelle individuelle, il n’est pas simple de mesurer l’impact des écrans sur notre cerveau, notamment au travers de l’imagerie (comme l’IRM). Par exemple, certaines études semblent montrer une raréfaction de la matière blanche, c’est-à-dire des connexions entre les neurones (qui sont la matière grise) de plusieurs régions du cerveau. Mais sans que l’on sache ce qu’il convient d’en déduire : « On n’a pas encore les idées très claires sur le lien entre la taille d’une structure et son e cience, explique Sylvie Chokron (*), chercheuse au centre de neurosciences intégratives du CNRS. Pendant longtemps, on a pensé que plus on activait notre cerveau, plus on était e cient. Jusqu’à ce que l’on teste des gens au QI trè élevé, et que l’on se rende compte qu’ils activaient au contraire beaucoup moins de régions cérébrales que les autres. » Quant aux tests de QI, justement, ce ne sont pas non plus des outils faciles à manier, ajoute Grégoire Borst, professeur de neurosciences cognitives de l’éducation à l’université Paris-Cité : « Les scores à ces tests, globalement, ont toujours eu tendance à augmenter d’une génération à l’autre. Or, ces derniers temps, ils ont semblé, si ce n’est décroître, en tout cas stagner. Et donc un certain nombre de chercheurs ont argumenté sur le fait que c’était potentiellement lié aux écrans. Ce qui déjà est un biais de raisonnement, puisqu’il y a plein d’autres choses qui ont changé dans notre environnement, outre le numérique. Mais l’argument n’est pas seulement fallacieux. Il est faux. Parce que,

quand on réétalonne ces tests, on retrouve cette augmentation du QI. Donc, de ce point de vue en tout cas, il n’y a pas eu d’e ondrement de l’intelligence humaine du fait du numérique. »

Pas d’écran avant l’âge de 3 ans !

Bref, la recherche semble assez peu catégorique sur la question. Mais toutes les études ou presque s’accordent au moins sur un point : il ne faut pas exposer un enfant de moins de 3 ans aux écrans. Avant cet âge, poursuit Grégoire Borst, « on a des données sur le plan comportemental et cognitif. On sait que l’exposition aux écrans va avoir des impacts, notamment sur l’acquisition du langage oral ». La raison est simple, selon Sylvie Chokron : « Nous sommes des êtres sociaux. Ce qui implique de percevoir les visages et les expressions, de comprendre les situations, d’exprimer des émotions... Or, le gros souci, actuellement, c’est le défaut d’interactions, soit parce que les enfants sont seuls devant des écrans, soit parce que les parents eux-mêmes passent trop de temps devant les leurs. » C’est ce que l’on appelle la technoférence. Et les écrans ont aussi des implications sur toutes sortes d’autres aptitudes : « Les études montrent aussi des retards sur le plan sensorimoteur. Car les enfants doivent apprendre à percevoir, manipuler des objets en trois dimensions, les lâcher, les rattraper... Et donc, on sait qu’être devant un écran en deux dimensions, ou qu’on touche, comme des tablettes, ne permet pas d’acquérir ces compétences », poursuit Sylvie Chokron. Par la suite, l’usage des écrans reste problématique au moins jusqu’à l’âge adulte, explique la même : « Les régions cérébrales les plus complexes arrivent à maturation vers 18 à 20 ans. Et donc, jusque-là, tout ce que vous allez faire va in uencer la maturation du cerveau et le développement cognitif. » C’est notamment ce qui fait de l’adolescence une période particulièrement critique, détaille Grégoire Borst : « On a un système du traitement de la récompense, du plaisir et de la motivation (le système limbique) qui est fonctionnel comme celui d’un cerveau adulte, mais un système de régulation de la cocotte-minute émotionnelle (le cortex préfrontal) qui est encore en maturation. » Mais là encore, les études sont complexes à interpréter, précise Sylvie Chokron : « Il y a souvent le présupposé que ce que vous voyez est forcément la conséquence

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futur

de l’utilisation des écrans, alors que c’est peut-être la cause. Ainsi, peut-être que c’est parce que vous n’avez pas de capacités de contrôle et que vous avez une fragilité dans certaines fonctions que vous allez vous jeter sur les écrans à corps perdu. On ne sait pas dans quel sens ça marche. » Quoi qu’il en soit, c’est une période de la vie où « les contenus ont des effets importants sur l’humeur, l’anxiété, la dépression, l’image de soi... », énumère la chercheuse.

Tous accros aux smartphones ?

Sans compter tous les effets néfastes qui ne dépendent pas de l’âge de leurs utilisateurs, « notamment sur le sommeil, la vision, l’attention..., détaille la même. Il n’y a pas de tranche d’âge qui soit vraiment prémunie contre la surutilisation des écrans ». D’ailleurs, même nous autres adultes, qui avons (plus ou moins) conscience de ces dangers, nous ne parvenons plus à décrocher de nos écrans. Serait-ce donc une forme d’addiction ? « Beaucoup de gens ne veulent pas employer le terme, parce qu’ils considèrent qu’il est réservé à l’usage de substances, déplore Sylvie Chokron. Mais il existe aussi des dépendances à des comportements. Le téléphone, et surtout l’utilisation d’Internet, répond à tous les critères de la dépendance comportementale. » Grégoire Borst tempère : « Je dis simplement qu’aujourd’hui, le monde médical n’a pas tranché sur le fait de savoir si l’on doit classer ce type de comportement parmi les addictions, ou s’il faut simplement y voir une difficulté comportementale à réguler des routines que l’on a mises en place. » Pour se trouver des excuses, on peut aussi être tenté de voir d’éventuels effets positifs. « Tous ces outils nous permettent d’être plus efficaces, mais il y a très peu de transferts des acquis vers la vraie vie », douche illico Sylvie Chokron. Et la même d’illustrer son propos par un exemple : « Les gens qui jouent aux jeux vidéo disent que ça développe leur capacité à être attentif à ce qui apparaît dans leur champ visuel périphérique : des ennemis, des prédateurs... Sauf que dans la vraie vie, on a surtout besoin de pouvoir faire attention longtemps là où l’on est en train de regarder. Et même pour la rééducation des patients qui ont fait un AVC, poursuit-elle, on a longtemps pensé que les nouvelles technologies allaient permettre des progrès plus rapides qu’avec des outils papier-crayon. Or, les études ont montré que ça n’apporte absolument rien. » Grégoire Borst va peu ou prou dans le même sens : « Bien sûr que l’on peut entraîner des compétences avec le numérique. Mais on ne peut évidemment pas entraîner toutes les compétences dont on a besoin en tant qu’être humain. On a aussi besoin d’interactions sociales, et de s’engager dans d’autres types d’activités. » Bref, tranche Sylvie Chokron, « tout le monde dit : “C’est trop tard, autant voir ce que ça peut nous

apporter.” Mais non, moi je pense qu’il n’est jamais trop tard. Il faut vraiment éduquer les gens, surtout ceux qui ne sont pas natifs des outils technologiques ».

Une mémoire de poisson rouge ? Il y a une fonction sur laquelle l’impact des écrans saute a priori aux yeux de tous : la mémoire. Qui d’entre nous prend encore le temps de rechercher « à l’ancienne » le synonyme d’un mot, une date de naissance, ou encore le nom d’un acteur ayant joué dans un film ? Grégoire Borst relativise, tout en ajoutant une mise en garde : « Je ne pense pas qu’aujourd’hui, nous ayons véritablement tout “outsourcé” sur Internet. En revanche – et c’est une discussion qu’il faut avoir avec les enfants et les adolescents –, il faut absolument continuer à stocker et à mémoriser des connaissances. On pourrait se dire “qu’est-ce que j’ai besoin de retenir ça, puisque tout est disponible sur Internet ?”. Or, si l’on peut exercer son sens critique et aller chercher les informations pertinentes, c’est précisément parce que l’on a tout un système de connaissances permettant d’évaluer la véracité des informations auxquelles on est exposé. » Sylvie Chokron est moins optimiste : « Évidemment qu’on externalise notre mémoire à long terme. Et c’est très risqué, parce qu’on a montré que les souvenirs s’ancraient parce qu’on allait les chercher. Ce qui fait que vous avez une bonne mémoire, c’est que vous vous en servez. Pour tout vous dire, poursuit la même, il n’y a jamais eu autant de jeunes adultes dans les consultations mémoire, qui ont été créées il y a vingt à vingt-cinq ans pour les suspicions de démences type Alzheimer. Ce n’est pas qu’ils ont des troubles de la mémoire, c’est qu’ils ne l’utilisent plus. Elle va même plus loin : devant un très beau paysage, ou lors d’un concert, les gens filment au lieu de vivre le moment. Ce qui veut dire que même l’encodage du souvenir est délégué au smartphone. Et d’ailleurs, au lieu de penser spontanément à des souvenirs, c’est votre téléphone qui vous propose des petits diaporamas pour vous dire “rappelle-toi de ça”. Et puis, ce que l’on constate, c’est que les gens deviennent intolérants à ne faire qu’une tâche à la fois, et encore plus à ne rien faire du tout. Pourtant, on sait que laisser son esprit vagabonder, c’est très important... À terme, on risque de perdre des fonctions très élaborées, dont le jugement critique, ou la capacité de synthèse. Mais la chercheuse conclut sur une petite note plus légère : le cerveau a cela de bien qu’il est plastique, donc si vous arrêtez cette surutilisation des écrans, au début, vous allez peut-être avoir du mal à faire attention à une chose pendant longtemps, à mémoriser des connaissances. Mais si vous vous forcez à le faire, vos compétences, qui étaient là, vous allez pouvoir les réactiver. »

(*) Auteur de Dans le cerveau de..., éd. Presses de la Cité, 288 p., 19,90 €.

« Aucune tranche d’âge n’est

prémunie contre la surutilisation des écrans » Sylvie Chokron, neuroscientifique

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MO TO WN

Certains parlent du son Motown, d’autres d’artistes Motown. Dans les deux cas, il est question du même phénomène musical né à la fin des années 1950 à Détroit, Michigan, sous l’impulsion d’un homme, Berry Gordy Jr. L’homme et son phénomène sont toujours vivants. Avec des fans dans le monde entier. Retour sur une incroyable épopée. Texte et photo F. Montfort

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Elvis Presley, les Beatles, les Rolling Stones et les Beach Boys. Quatre noms emblématiques de la musique des années 1960 à 1980, et même un peu plus pour les papys britanniques Richards et Jaeger dont le dernier album, Hackney Diamonds, roule depuis l’an dernier. Ces quatre noms-là, artistes et groupes cumulés, ont vendu plus d’un milliard de disques et ont trusté les premières places des hit-parades américains durant des années. Pourtant, une poignée de musiciens de studio, qui se sont appelés les Funk Brothers, en on joué encore davantage. À eux seuls, les Funk Brothers ont posé le génie de leurs instruments sur près de deux cents morceaux devenus numéro un des hits aux États-Unis sur la même période, opposant au son de Memphis et de Londres un groove typiquement de Détroit, dans le Michigan. La bande à Joe Hunter et Earl Van Dyke, ces batteurs, bassistes, guitaristes, pianistes et percussionnistes de génie furent de tous les morceaux de la Motown de 1959 à 1972. Ce sont eux qui jouaient derrière Stevie Wonder, Marvin Gaye, Diana Ross solo ou avec ses Supremes, Martha et les Vandelas, ou Edwin Starr pour n’en citer que quelques-uns. Car même si le fondateur de la Motown, Berry Gordy Jr., n’était pas un grand fan du nom Funk Brothers, jugeant le mot funk trop réducteur, il avait bien compris que cette dizaine d’énergumènes de talent incarnaient comme personne le son de son label à travers le monde. D’ailleurs, c’était l’idée de Gordy de toujours faire jouer les mêmes musiciens sur toutes les productions maison. Pour les teinter d’une couleur si particulière : une idée de génie. Dans les années 1940, le jeune Berry est boxeur. Pas le meilleur, mais pas le moins bon non plus, remportant douze de ses quinze combats professionnels. Il stoppe sa carrière en 1950 pour partir en guerre. De l’autre côté de globe, pour combattre les Nord-Coréens, soutenus par l’URSS et la Chine, dans un conflit que l’Amérique mène aux côtés de la Corée du Sud et des Nations unies. De retour à la fin de la guerre, en 1953, Gordy Jr. se marie et se lance dans le commerce de disques, en bon passionné de musique.

D’ailleurs, il écrit lui-même à ses heures perdues des chansons, rêvant de les faire enregistrer par de grandes voix. Malheureusement pour lui, son magasin de Détroit ne rencontre pas vraiment sa clientèle et il doit assez rapidement le fermer. Le truc, c’est qu’on ne reste pas sans rien faire dans la famille Gordy. Les rentiers, c’est pas ici. Berry fera enregistrer ses œuvres, il en est sûr. Mais pour cela, il lui faut de l’argent. Direction les usines Ford et Lincoln du coin, pour y assembler des voitures : le sport local, plus pratiqué encore que le hockey sur glace ou le basket. Détroit est surnommé Motor Town, siège des Big Three, Ford, General Motors et Chrysler, ce n’est pas pour rien. En 1957, il rencontre Jackie Wilson pour qui il écrit une chanson. Les radios s’en font l’écho et Berry gagne quelques dollars de plus. Il va en écrire quatre autres en deux ans, réinvestissant à chaque fois ses gains pour le prochain hit. C’est à ce moment qu’il croise la route de Smokey Robinson & The Miracles. C’est lui, Smokey, qui va pousser Berry à se lancer véritablement. En 1959, Berry Gordy Jr. crée ainsi Tamla Records avec l’argent d’un prêt contracté auprès de sa famille. Pour l’anecdote, Berry demanda mille dollars pour lancer son affaire. Le « conseil familial » lui en accorda huit cents. Tout débute donc au 2648 West Grand Boulevard à Détroit, en août 1959. Là où se tient encore aujourd’hui le Musée Motown, que l’on peut visiter (nous l’avons fait), dont le fameux studio A qui restera ouvert 24 heures sur 24 jusqu’à ce que le label déménage. Durant les années suivantes, de 1959 à 1968, Gordy va acheter un à un les bâtiments voisins, d’abord le 2644-46 pour y installer le service facturation, puis le 2650-52 dans lequel il aura son bureau. Et ainsi de suite jusqu’au 2670. Tout un bloc de maisons transformées en bureaux et studios et reliées entre elles. La légende veut que vous pouviez en pousser la porte à n’importe quelle heure du jour et de la nuit pour devenir en quelques semaines une star. Rapidement, parce qu’il sent instinctivement les gens et leur incroyable potentiel, Gordy va signer des artistes immenses. Steveland Morris en 1961, plus connu sous le nom de Stevie Wonder.

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THE
THE
THE
DIANA ROSS
JACKSON 5 STEVIE
WONDER SUPREMES FOUR TOPS MARVIN GAYE EDWIN STARR LIONEL RICHIE
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SMOKEY ROBINSON
TEMPTATIONS

Mais aussi Diana Ross, Claudette Robinson et les Miracles, Martha et les Vandelas, Edwin Starr... une véritable dream team. Et tout cela à Détroit, pas à Memphis d’où viennent la quasi-totalité des artistes en tête des hit-parades à l’époque. C’est pour cela que Détroit sera rebaptisé Hitsville USA. Les succès sont tels que Gordy doit multiplier les labels, pour contourner une règle qui veut qu’un même label ne peut être trop présent sur les ondes radio. Berry Gordy va ainsi ajouter Motown à Tamla, la contraction de Motor Town, puis les labels Gordy, VIP, SOUL... Pas folle la guêpe. Avec en plus le sens des a aires. Quand il signe un artiste, ou un groupe, il en conserve la majorité des droits en échange de la production des chansons. Cela fera dire à certaines stars, des années plus tard, qu’il fallait changer de crémerie ou penser à multiplier les producteurs, pour gagner plus. Reste que ces artistes, les Mickael Jackson, Lionel Richie ou Stevie Wonder, même s’ils ont a un moment souhaité s’émanciper, ont béné cié de ce formidable tremplin. Il faut dire que dans les années 1960 et 1970 aux États-Unis, les chanteurs stars noirs n’étaient pas légion. Du côté de Memphis, les producteurs les préféraient moins colorés. Gordy avait fait l’inverse. S’il avait dans ses rangs quelques artistes blancs à ses débuts, il s’est vite spécialisé dans les chanteurs et chanteuses de couleur, endossant un véritable rôle dans la défense des droits des noirs sur le territoire. C’est sans doute pour cela que la veille de son mémorable discours devant le Lincoln Memorial à Washington, le 27 août 1963 donc, le pasteur Martin Luther King Jr. était dans le studio A avec Berry Gordy Jr. Pour y enregistrer son discours, avec la puissance d’un prédicateur habité par la foi. Vous pouvez encore en acheter le vinyle au musée Motown. Plus encore que les droits des personnes noires aux États-Unis, Gordy défend ceux des femmes de couleur. Imaginez ce qu’ils sont dans cette Amérique puritaine et raciste. Chez Motown, les chanteuses sont aussi bien traitées que leurs homologues masculins, avec de vraies stars comme Diana Ross ou Claudette Robinson, la

femme de Smokey avec lequel elle brille dans les Miracles. Les chanteuses de la Motown seront sans doute les premières dans le monde à rayonner de pareille manière, habillées comme il faut, comme les stars qu’elles sont devenues après leur passage au 2648 West Grand Boulevard. Mais entre ces positions très claires sur les droits de chacun et des chansons défendant la non-violence dans une époque troublée par les con its armés, que cela soit What’s Going On de Marvin Gaye ou War d’Edwin Starr, deux protestations fabuleuses contre la guerre du Viêt Nam, Berry Gordy Jr. et ses sociétés de production se retrouvent plus exposés que jamais. D’autant plus que depuis les émeutes de 1967 à Détroit, baptisées émeutes de la 12e rue qui, pendant cinq jours consécutifs, ont mis la ville à feu et à sang, Hitsville n’est plus Hitsville, mais Détroit la violente. Alors que les bureaux de la Motown avaient émigré en 1968 dans de nouveaux locaux, Gordy décide de déménager à Los Angeles, quelques moins avant d’y amener tout son monde en 1972. Sans que cela change tout, ça change beaucoup. Parce que les Funk Brothers ne seront pas du voyage. Parce que c’est aussi la période où les artistes, Lionel Richie, Mickael Jackson et d’autres, veulent davantage de rémunération pour leurs droits, et sans doute aussi parce que Berry Gordy Jr. y voit l’opportunité de se diversi er en démarrant des productions cinématographiques en parallèle de la musique. Motown grandit mais se perd un peu. Dilution de l’âme, diront certains. Pour beaucoup, Los Angeles sera le début de la n. Sans doute parce qu’après les premières années à LA, plus aucun monstre de la musique noire américaine ne viendra signer chez Gordy. L’écurie est splendide, mais ne se renouvelle pas. La n de l’histoire s’écrit dans celle de la major Universal Music Group à qui Berry Gordy a cédé ses droits pour des dizaines de millions de dollars (Motown est redevenue indépendante depuis 2011). De quoi passer une retraite tranquille à écouter les centaines de tubes qu’il avait façonnés durant des années. Merci Monsieur Gordy.

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UN TERROIR, UNE RÉGION, UNE HISTOIRE

L’inspiration, il la puise dans l’océan qui lui sert d’horizon.

Jean-Marc Pérochon, chef étoilé installé à Brétignolles, en Vendée, se fait fort depuis des décennies de magnifier les produits de sa région, viandes et légumes, mais surtout crustacés et poissons. Avec, pour lier le tout, des algues et du plancton. À table.

Texte et photos C. Boulain

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art de vivre
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«Comme quoi, une carrière, ça peut tenir à pas grandchose... » Quand Jean-Marc Pérochon raconte son parcours, les anecdotes ne manquent pas, savoureuses, drôles, parfois aussi malheureuses, comme quand il se fait littéralement arnaquer par un propriétaire véreux dans le sud de la France. Mais même dans ce cas-là, le chef étoilé préfère en rire. Il est comme ça, Jean-Marc, souriant, jovial. Fils de garagiste et petitfils d’agriculteurs, il a grandi à Curzon, en Vendée : « 200 habitants et 300 vaches, comme il dit. Au moins, je sais d’où je viens, et ça m’a donné le goût des bons ingrédients. » C’est parce qu’il veut une Mobylette pour ses 14 ans qu’il atterrit en cuisine. À la plonge. Aussi curieux que cela puisse paraître, c’est ce qui va lui inoculer le virus. « J’ai tout aimé, l’ambiance, le rythme, le travail en équipe. Pourtant, moi j’étais à la plonge. Mais dès qu’il y avait une tâche à faire, je me proposais. C’est ce qui m’a donné envie d’intégrer le lycée hôtelier de La Roche-sur-Yon, non loin de chez moi. Mais nous nous y sommes pris trop tard, si bien que la proviseur a dû refuser mon inscription. J’en ai pleuré quand mon père me l’a annoncé. Mais un de ses copains, un fort en gueule, nous a dit qu’il connaissait la fonctionnaire et qu’il allait lui en causer. Elle a changé d’avis. Comme quoi, une carrière... » Formé au lycée, le petit Jean-Marc ne va pas tarder à bouger. À 17 ans, il part pour l’Écosse. « Dans le seul restaurant qui voulait bien prendre un mineur, dit-il en rigolant. J’étais commis, je touchais à tout, c’était génial. » En rentrant en France après une saison, il croise un couple d’enseignants allemands avec qui il sympathise sur le bateau. Il partira quelques semaines plus tard les rejoindre en stop,

trouvant par leur entremise du travail en cuisine sur place, non loin de la frontière hollandaise. « J’en ai gardé un super souvenir, je suis d’ailleurs encore en contact avec le chef de l’époque et ses fils. Il faut dire qu’ils m’avaient hébergé durant des mois. » Des plans comme ça, le jeune cuisinier va en collectionner quelques-uns, jusqu’à ce qu’il débarque à Courchevel, après un détour par le Maroc. « Je venais pour une place de second à l’ouverture d’un restaurant. J’avais le bagage suffisant, déjà pas mal d’expérience après avoir beaucoup bougé durant plus de cinq années. Mais le chef ne s’est jamais pointé et quelques semaines après l’ouverture, on m’a dit que je faisais l’affaire. Depuis, j’ai toujours été chef dans ma cuisine. J’avais 21 ou 22 ans. » Quelques saisons plus tard, il passera par les États-Unis, dans la station hype de Telluride dans le Colorado ou se côtoient patrons de la tech et starlettes, puis en Bretagne aux commandes de sa toute première affaire. De retour en France, près de l’océan dont il ne sait pas encore qu’il est foncièrement amoureux. Et puis c’est l’évidence, il faut revenir en Vendée, près de ses racines, de Curzon et de ses vaches, des terroirs qui sont les siens. « Avec Josette, ma femme, nous avions vu une annonce pour ce lieu, là où nous sommes depuis plus de vingt ans maintenant. C’est à Brétignolles-sur-Mer, entre les Sables et Saint-Gilles, face à l’océan. Tout était délabré, que cela soit le restaurant, la salle et la cuisine, ou l’hôtel attenant. Mais ça nous a plu, même si les banques ne suivaient pas et que personne ne croyait à un gastronomique ici. Sauf peut-être de Villiers et quelques rares élus qui voulaient dynamiser cette belle région... Nous avons quand même emménagé, avant d’avoir signé le compromis, en forçant la

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Ici à gauche, le second, Gaëtan, réceptionne des homards encore très vifs. Attention aux doigts. Au-dessus, un cuisinier brûle les carottes au chalumeau avant de nous les servir. Pendant que le chef valide un jus de poissons et crustacés.

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À gauche, poisson de la criée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, carotte, tonka et cerfeuil. À côté, une quenelle de homard, fenouil, wakamé et plancton marin (parce qu’il n’y avait pas de sardine à la criée ce jour-là), et à droite langoustine des Sables d’Olonne, chèvre frais, caviar onyx et jus d’herbes de chez Pauline.

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serrure d’une des portes. » Il avoue qu’il n’avait pas été rassuré ce soir-là, s’imaginant mis dehors avant même d’avoir commencé. Mais sa femme l’avait persuadé de rester. Parce qu’il fallait rester. Avec le recul, elle avait tellement raison, Josette. Le plus long n’aura pas été de tout refaire, de repeindre un à un les meubles de l’hôtel, de remettre les cuisines en route. Le plus long aura été de dénicher les bons producteurs. « Nous avons la chance en Vendée d’avoir tout, des volailles fabuleuses du côté de Challans, des veaux délicieux au Poiré, des légumes d’excellents maraîchers, des poissons de criée, des algues, presque tout ce dont j’ai besoin pour ma cuisine. Mais ces relations mettent du temps à se construire, pour goûter, vérifier la régularité de la qualité, découvrir de nouveaux ingrédients. Il m’arrive encore d’en dénicher de nouveaux pour enrichir ma cuisine. » Quelques années après l’ouverture, la première étoile tombe. À pic. S’il n’a pas vraiment de mentor, n’étant jamais passé par les cuisines de chefs plusieurs fois étoilés ou Meilleurs Ouvriers de France, Jean-Marc a quand même cette envie d’étoile(s) qu’ont tous les chefs. Mais, comme il le dit, si l’on travaille pour l’avoir, il faut encore plus travailler pour la conserver, voir la multiplier. Étoilé depuis dix ans, il conserve dans un coin de sa tête l’idée d’en accrocher une seconde un jour : qui sait ? Pour cela, il a développé sa propre sensibilité, sa propre cuisine, évidemment tournée vers ce terroir qu’il aime, et les ressources qu’il lui offre. « Quand je suis arrivé, je mettais aussi bien des viandes que des poissons à la carte. Mais avec le temps, je deviens de plus en plus marin. Aussi bien dans mes assiettes que dans ma vie, car

je dois avouer aimer les sorties en mer pour quelques bonnes parties de pêche. » Un virage que certains habitués ont eu un peu de mal à accepter, se souvient le chef, regrettant parfois l’agneau ou le veau qu’ils avaient l’habitude de prendre à la carte. « J’en ai toujours, mais pas tout le temps, en fonction des saisons et de ce que mes producteurs peuvent me fournir. La base de mes recettes aujourd’hui, ce sont les produits de la mer, poissons, fruits de mer, crustacés et algues. Après, quand on a une vue pareille, c’est quand même logique », dit-il en montrant l’océan devant les baies vitrées. Et c’est en s’asseyant en salle avec son fils ingénieur, et en discutant avec son grand copain au col trois couleurs de MOF Jean-Luc L’Hourre que la dernière mutation culinaire s’est produite pour lui. « Dorénavant, je vais à l’essentiel. J’ai appris, il n’est jamais trop tard, à enlever le superflu, à ne garder dans l’assiette que l’essentiel, deux ou trois ingrédients et au moins une sauce ou un jus. Ça c’est important. La plupart des clients ne s’en rendent pas compte, mais il y a souvent plus de travail pour un jus, entre centrifugation, cuisson, réduction et dosage, que pour le reste du plat. » Il faut s’imaginer le chef dans sa cuisine, avec les préparations demandées à son second Gaëtan, les goûter, les peser, et tout doser pour déterminer le parfait équilibre, dans un jus herbacé qui va accompagner une langoustine, chèvre frais et caviar, ou dans une sauce de viande ou un jus concentré de poisson. Avec sa carte cohérente, ses plats élégants et savoureux et sa toute nouvelle salle, sobre et cossue face à l’océan, Jean-Marc doit souvent se répéter qu’une – belle – carrière, ça tient à quelques détails.

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WATCHES &WONDERS

C’est devenu l’événement incontournable du monde horloger, à Genève. Nous y avons vu un florilège de nouveautés, dont voici les plus belles.

ROLEX

DEEPSEA OR JAUNE

18K

C’est peut-être un détail pour vous, mais pour lui ça veut dire beaucoup. Lui, c’est le monsieur de chez Rolex, qui vient de lancer une nouvelle Deepsea en or 18 carats. Soit la première montre de plongée de la marque iconique faite de ce métal très recherché. Il faut dire que cette Deepsea conserve ses caractéristiques de base, qui sont une taille pas du tout mannequin, avec un diamètre de 44 mm, une épaisseur à faire sauter les boutons de vos poignets de chemise, et une étanchéité garantie jusqu’à 3 900 mètres de profondeur. Vous avez bien lu, presque 4 kilomètres. Mariant l’or, donc, mais aussi la céramique pour le disque bleu de la lunette, et le titane pour la valve à hélium, cette montre bat au rythme du mouvement mécanique à remontage automatique maison 3235 à spiral Parachrom offrant 70 heures de réserve de marche et dispose d’un bracelet Oyster en or sur boucle déployante à rallonge, pour passer au-dessus de la combinaison de plongée. Prix de vente public : 53 700 €.

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TAG HEUER MONACO

SPLIT-SECOND CHRONOGRAPH

C’est un vibrant hommage que cette Split-second Monaco, dont l’aiguille de la rattrapante et les arches du cadran rappellent la version originale de 1969. Mais TAG ne s’est pas contenté de lancer une énième réédition de sa montre carrée, car cette version moderne, en plus de son boîtier en titane grade 5 sous verre en saphir, possède un mouvement mécanique à remontage automatique (65 heures de réserve de marche) très particulier, proposant ce que l’on appelle la fonction rattrapante. Autrement dit, la possibilité de mesurer des temps de passage en arrêtant l’aiguille du chrono le temps de la lecture, puis de reprendre la mesure comme si de rien n’était. Une expertise que la maison suisse cultive depuis plus d’un siècle. Pour le reste, cette Monaco d’un genre un peu spécial dévoile un cadran ajouré magnifique avec sa finition opaline, un bracelet en cuir sur boucle déployante et un fond en saphir pour laisser admirer son cœur et sa masse oscillante. Prix du bijou : 135 000 €.

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TUDOR BLACK

BAY 58 GOLD 18K

La ruée vers l’or, c’est maintenant chez Rolex et Tudor. Au moment où ce métal crève tous les plafonds en Bourse, la marque suisse Tudor en profite pour dévoiler une version or 18 carats de son iconique Black Bay 58. Un nom qui fait référence à l’année d’apparition de la première plongeuse étanche à 200 mètres de la marque sœur de Rolex : 1958, on l’aura compris. Dans cette boîte en or, donc, de 39 mm de diamètre sur 12,7 mm d’épaisseur bat un mouvement manufacture mécanique à remontage automatique MT5400 proposant 70 heures de réserve de marche et certifié COSC. Couronne et lunette sont aussi en or 18K, cette dernière étant recouverte d’un disque en aluminium éloxé vert mat. Si le fond n’est pas transparent, au moins le verre en saphir est bombé pour améliorer la lisibilité des index et des aiguilles généreusement recouverts de traitement fluorescent. Avec son bracelet or 18K et fermoir T-Fit, cette montre de plongée dorée est vendue 32 300 €.

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H. MOSER & CIE PIONEER CENTRE SECONDS CONCEPT

CITRUS GREEN

On peut être un des acteurs les plus sérieux et respectés de l’horlogerie suisse et savoir se lâcher. C’est ce qu’a fait H. Moser & Cie, maison fondée il y a près de deux siècles en 1828 par Heinrich Moser, avec cette version illuminée de sa Pioneer Centre Seconds, dotée d’un cadran vert-jaune tout bonnement incroyable. À la fois hypnotique et élégant, à vous mettre des étoiles dans les yeux à chaque coup d’œil, ce cadran est souligné par le rehaut blanc et les aiguilles en forme de feuille laquées de Super-LumiNova. Sous ce cadran, un mouvement manufacture maison, mécanique à remontage automatique offrant trois jours de réserve de marche et oscillant à la fréquence de 21 600 alternances par heure. Superbement fini, il est visible au travers du fond en saphir vissé à la carrure en acier. Cette boîte fait 42,8 mm de diamètre sur 10,6 mm d’épaisseur, est étanche à 120 mètres (12 ATM) et s’accompagne d’un bracelet en caoutchouc sur boucle ardillon (aussi disponible avec bracelet textile ou cuir d’alligator). Tarif du coup de soleil : 16 900 €

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AQUIS DATE

L’Aquis Date, dans la gamme Oris, c’est un peu la 911 chez Porsche. Une valeur sûre, un best-seller, mais aussi un modèle reconnaissable entre mille. Pour cette édition 2024 de Watches&Wonders, la marque suisse de Hölstein, l’une des dernières indépendantes de la galaxie horlogère, revient dans une nouvelle dimension, avec pas moins de 43,5 mm de diamètre (23 mm entre cornes). Elle conserve son étanchéité à 300 mètres, sans valve grâce à un verre en saphir épais et bombé sur les deux faces, un fond vissé et une carrure... bien dimensionnée. Sous le cadran, qui peut être noir, bleu, vert ou dans cette teinte étrange due à sa matière recyclée, bat un mouvement mécanique à remontage automatique maison (38 heures de réserve de marche) donnant les heures, les minutes, les secondes et la date. Proposée sur un bracelet acier (ou caoutchouc) à boucle déployante, elle est vendue 3 750 €.

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ORIS

GERALD CHARLES

MASTERLINK

Si vous êtes un passionné d’horlogerie, vous avez déjà entendu parler de Gérald Charles Genta, que beaucoup appellent « le plus illustre créateur de montres du XXe siècle »... et fondateur de la maison Gerald Charles en 2000. IWC, Omega, mais aussi Patek Philippe ou Audemars Piguet lui doivent quelques-unes de leurs plus belles créations, de 1959 à nos jours. C’est en puisant dans les inspirations du garçon que la marque avait dévoilé la Maestro, et aujourd’hui la Masterlink. Plus petite et carrée que sa grande cousine, cette Masterlink est la première de la marque à intégrer un bracelet asymétrique à sa boîte, avec des maillons en forme de sourire sur la partie basse, rectilignes au-dessus. Sous le cadran, bleu ou blanc, un mouvement manufacture de chez Vaucher Fleurier, doté d’un microrotor pour contenir l’épaisseur totale de la boîte à moins de 8 mm. Étanche à 100 mètres et livrée sur un bracelet acier alternant les finitions polies et satinées, cette montre de 38 mm sur 38 mm est vendue 19 500 €.

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ARNOLD & SON

LONGITUDE TITANIUM

Arnold & Son a créé la sensation durant le dernier Watches & Wonders avec cette Longitude Titanium. Avec sa boîte en titane de 42,5 mm de diamètre et son cadran satiné vertical, prolongeant ainsi la finition du bracelet subtilement entrecoupée par les arêtes polies des maillons, cette montre certifiée COSC entre dans la catégorie des garde-temps sport chic. On remarquera son affichage de la réserve de marche à 12 heures et son imposant compteur de secondes à 6 heures, qui rendent hommage aux chronomètres de marine de John Arnold, à sa vision révolutionnaire et à son rôle déterminant dans le calcul de la longitude en mer. Le mouvement mécanique à remontage automatique maison bat à la fréquence de 4 Hz et offre 60 heures de réserve de marche. L’ensemble, étanche à 100 mètres, est monté sur un bracelet acier à boucle déployante ou caoutchouc à boucle ardillon. Elle est vendue 25 800 €.

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HEURE UNIVERSELLE PATEK PHILIPPE

Avec cette nouvelle version de l’Heure Universelle, Patek Philippe affirme encore un peu plus son savoir-faire. Cette seconde génération se distingue par une première mondiale brevetée : un affichage de la date indexé sur l’heure locale, c’est-à-dire celle du fuseau horaire sélectionné à 12 heures sur le disque des villes et indiquée par les aiguilles centrales. On la voit en photo, sur la date du 18 du mois, avec son aiguille en verre invisible à l’œil, sauf sa palette rouge évidemment. Doté de 306 pièces, le mouvement manufacture mécanique à remontage automatique exploite l’énergie d’un microrotor pour délivrer environ 42 heures de réserve de marche. Et il permet de lire simultanément et en permanence l’heure dans les 24 fuseaux horaires au moyen de deux disques mobiles (disque des villes et disque des 24 heures), tout en bénéficiant d’un affichage par aiguilles centrales pour l’heure locale (fuseau sélectionné à 12 heures). Logé dans une boîte en or gris 18K de 40 mm de diamètre, il est associé à un bracelet en cuir de veau au motif « denim » à boucle déployante. Chef-d’œuvre vendu 76 000 €.

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Incarnation

Pour beaucoup, la marque Montblanc est l’icône de l’instrument d’écriture avec son Meisterstück, centenaire cette année. Mais la société allemande propose aussi aux amateurs de beaux objets de la maroquinerie, de l’horlogerie et des parfums. Qui à chaque fois racontent la même histoire. Texte et photos C. Boulain

Une odeur, une sensation, et quelques secondes plus tard le choix est fait. Le parfum est un objet de luxe très particulier, sans doute l’un des plus personnels qui soit, que l’on choisit d’ailleurs pour soi, sur une intuition, sans demander l’avis des autres, proches ou pas. C’est aussi l’un des produits haut de gamme avec lequel les marques peuvent raconter le plus de choses, aller titiller la mémoire et les souvenirs des gens qui vont le sentir, rappeler des sensations presque oubliées à ceux qui vont le porter, des sensations anciennes, mais tellement présentes. Du passé, du présent et du futur. Et, surtout, le parfum raconte quelque chose de la personne qui le porte, fugace, chaleureux, intense ou discret, qui doit être en accord avec la marque qu’il représente. Depuis plus de quinze ans maintenant, Interparfums, la société fondée en 1982 par Philippe Bénacin et Jean Madar, est en charge de développer les fragrances de la marque Montblanc. « C’est une licence qui n’avait qu’un seul produit à l’époque, Legend, quand nous avons commencé à la travailler, explique Philippe Bénacin. Nous avons développé un autre parfum, Explorer, puis des versions [comme Ultra Blue ou Platinum, NDLR] pour avoir une vraie gamme. C’était nécessaire avant de lancer cette collection Montblanc. » Dans l’univers de la parfumerie de luxe, il y a les compositions de prestige, les Legend et Explorer pour la marque Montblanc, et les collections, des parfums plus haut de gamme destinés à des amateurs avertis. « Pour Montblanc, c’était facile. Nous avions pris la décision de créer quatre fragrances selon quatre facettes de la marque, les instruments d’écriture avec l’iconique Meisterstück, l’encre indissociable de l’art d’écrire, le cuir des sous-main comme de la maroquinerie, et le mont Blanc, l’emblème de la marque », explique Philippe Bénacin. Et pour comprendre comment tout cela fut mis en musique, nous avons eu la chance de visiter la Montblanc Haus, à Hambourg, pour nous imprégner des valeurs de la marque, et rencontrer deux des parfumeurs qui ont imaginé ces compositions, Jordi Fernandez, qui

a signé le parfum Meisterstück, et Juliette Karagueuzoglou, à qui l’on doit la fragrance Extreme Leather. « L’idée de départ, je l’avais eue il y a quelques années, après avoir acheté la licence, raconte Philippe Bénacin. Je voulais réutiliser l’encrier pour en faire de beaux flacons de parfum, avec ces formes carrées, ce noir laqué profond, l’emblème Montblanc au sommet, et même une plaque en acier pour rappeler l’agrafe du Meisterstück. Après, je voulais que l’on respecte les codes de Montblanc, encore plus pour cette collection qui doit incarner l’instrument d’écriture iconique, la magie de l’encre sur le papier, l’expertise du travail du cuir et aussi la majesté glacée du mont Blanc. Ces codes sont le sérieux, la masculinité, le luxe, mais attention, un luxe pas outrancier. Je crois que nous y sommes arrivés. » Le nez Jordi Fernandez, qui peine sur le Meisterstück allemand avec son accent espagnol, avait déjà travaillé avec Interparfums sur les lignes Montblanc Explorer. « Écrire une formule pour une telle marque est quelque chose de passionnant. Parce que Montblanc parle à tout le monde, avec un langage évident. Pour moi, c’est une marque au savoir-faire reconnu, experte dans les moindres détails. Le parfum que j’ai créé devait représenter tout cela. En plus, il m’a été confié la

L’idée de base fut de reprendre la forme de l’encrier...
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À gauche, les quatre fragrances de la collection Montblanc. Philippe Bénacin, fondateur d’Interparfums, dans l’un des salons de la Montblanc Haus à Hambourg.

fragrance Meisterstück, celle qui doit incarner cet instrument iconique et intemporel, élégant mais puissant, avec des matières nobles et les plus beaux ingrédients. Pour cela, j’ai pris l’encens de Somalie, parce que pour moi c’est un iconique en parfumerie, depuis les anciens temps. Vous ne pouvez pas sentir un stylo, contrairement à l’encre ou au cuir. Il fallait imaginer un parfum aussi présent et charismatique qu’un Meisterstück [qui signifie chef-d’œuvre en français, NDLR].

L’encens est ainsi réchauffé par la noix de muscade et illuminé par le gingembre ardent, suivi par une symphonie d’épices, de notes aromatiques, de résines, de baumes et de bois précieux. Le sillage, la note de fin si vous préférez, s’appuie sur un accord boisé de vétiver, de patchouli indonésien et d’Akigalawood épicé. Cela fait un parfum intense, avec de l’impact et une vraie longueur grâce à ses ingrédients d’excellente qualité. Car un parfum collection est généralement formulé avec les meilleurs ingrédients. »

Pour la facette cuir de Montblanc, le travail était différent. Clairement, comme pour l’encre, il fallait rappeler aux gens cette odeur si particulière du cuir souple et fin, à la fois naturelle, raffinée et élégante. En faire un parfum, mais en rappelant l’odeur et la sensation du cuir que l’on conserve dans notre inconscient. « Un parfum, c’est très personnel. Pour ceux qui le portent, mais aussi pour ceux qui le créent. Quand on reçoit un brief, on y met un peu de nous, de

nos souvenirs, de notre interprétation et de notre vie. C’est intime, très personnel comme travail, raconte Juliette Karagueuzoglou. Dès le début, je voulais utiliser le Saffiano, un ingrédient qui rappelle ces cuirs souples et tannés. Mais je voulais le rendre plus sophistiqué, plus façonné en quelque sorte. C’est ce que m’apporte l’iris. Après, j’ai travaillé la souplesse avec le musc et des notes boisées, pour en faire un parfum aux notes de cuir, mais en respectant le côté très technique de la marque Montblanc. Le but était de dégager une impression olfactive de cuir suédé imprimé d’une douceur poudrée. » Les deux autres compositions de la collection, Patchouli Ink qui fait référence à l’encre, et Vetiver Glacier pour symboliser le mont Blanc, emblème de la marque, ont été imaginés par Fabrice Pellegrin pour le premier, et Nathalie Lorson pour le second. Avec les mêmes préoccupations que Jordi Fernandez et Juliette Karagueuzoglou, dans cette optique de respecter les codes de Montblanc pour séduire les amateurs de parfums de collection. Avec des fragrances intemporelles. Comme le répète Philippe Bénacin, la parfumerie vit dans des temps longs, sans chercher à changer à chaque saison. Une collection doit pouvoir vivre longtemps, mais peut s’enrichir de nouvelles facettes. Quand on pense à Montblanc, on imagine facilement les autres symboles de la marque qui pourront être interprétés en parfums. Patience, cela va venir.

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... puis imaginer des parfums qui traduisent olfactivement les codes historiques et iconiques de la marque

Montblanc

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Jordi Fernandez, à gauche, et Juliette Karagueuzoglou, à droite, deux des parfumeurs qui ont travaillé sur la Collection Montblanc.

BAR

CEL ONE

Si Barcelone est devenue l’une des destinations préférées des Français, ce n’est pas pour rien. Entre mer et montagne, avec les collines de Montserrat non loin, ville et plage au programme, agrémenté des monuments magistraux de Gaudí et de tapas à toute heure, la cité catalane a de quoi séduire tous les amateurs de voyages. Nous y sommes retournés en Land Rover Evoque P300e hybride rechargeable. Texte F. Montfort, photos Mitchell

followed.fr/barcelone

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Au fond et à droite, le mirador Torre Del Glories, avec sa vue à 360°. Ici, Barcelone et Montjuïc depuis le téléphérique du même nom. Et en haut à droite, notre Range Rover Evoque P300e posant au pied de la tour San Sebastià.

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Huit minutes. C’est le temps nécessaire pour relier Montjuïc au port en passant par les airs. Huit minutes pour en prendre plein les mirettes. Le téléphérique du port, que l’on peut prendre côté mer à Barceloneta au niveau de la tour San Sebastià, haute de 78 mètres, ou à l’autre bout à côté de l’hôtel Miramar sur la colline de Montjuïc, non loin du parc et du château, est une attraction à faire à Barcelone. Édifié entre 1926 et 1931, il parcourt près de 1 300 mètres dans les airs au-dessus de la cité catalane, en passant par la tour Jaume I, pilier central haut de plus de 100 mètres sur lequel reposent les câbles des deux cabines rouges. Si vous aimez admirer la ville d’en haut, vous aurez d’autres possibilités de vous élever au-dessus de Barcelone. Rien qu’en montant sur la colline de Montjuïc par le téléphérique serpentant sur les flancs de l’ancien site olympique pour vous amener au château, ou de l’autre côté de la cité, au mirador Torre Del Glories. Cette tour de verre, en forme d’obus, n’est pas sans rappeler celle de Londres, que les Anglais non sans humour appellent le cornichon (Gherkin). Imaginé par Jean Nouvel, ce mirador espagnol de 144 mètres de haut profite d’une

Prendre de la hauteur pour découvrir la ville autrement

double peau pour afficher d’étonnantes couleurs en fonction des rayons sur soleil : des plaques d’aluminium recouvrent le béton de la structure, par-dessus lesquelles 52 544 lames de verre viennent refléter la lumière. Avec, tout en haut, au trentième étage, le mirador, un observatoire magnifique sur la ville, à 360°. Pour y accéder, il faut débuter la visite par une exposition interactive au sous-sol, imaginée par un collectif d’artistes locaux qui ont mis en scène les données collectées dans la ville, figurant sa pulsation cardiaque et sa respiration. Une pause intéressante et didactique avant d’aller admirer Barcelone d’en haut, cette ville que beaucoup disent surpeuplée de touristes, partagée entre l’Espagne et la Catalogne, entre castillan et catalan, avec dans ses artères des millions de badauds parlant français ou anglais pour la plupart. Pour passer de Montjuïc à Poblenou, le quartier récemment refait de la tour, vous aurez le choix du bus ou du métro. Ou encore, comme nous, de la voiture. Arrivés depuis Paris en Catalogne par l’autoroute en mode hybride (combinant son petit 1.5 turbo à son moteur électrique tant qu’il y a de la batterie), notre Range Rover Evoque P300e de 309 ch combinés nous a accompagnés dans les rues et ruelles en mode

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Au coucher du soleil, la vue sur Barcelone depuis le mirador Del Glories est à couper le souffle. Cela vaut la peine de monter au trentième étage.

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100 % électrique. Sans bruit, sans émettre de CO2. Avec sa batterie de 14,9 kWh (12 kWh réel), rechargeable sur une simple prise murale ou une borne rapide (jusqu’à 50 kW), l’Evoque peut couvrir sans encombre plus de 40 km en tout électrique. Nous n’en avons jamais fait autant dans une seule journée. Barcelone, on y vient aussi, et surtout, pour les œuvres d’Antoni Gaudí. L’architecte catalan a mis la ville dans laquelle il a vécu (et où il est mort en 1926) sur la carte du monde grâce à ses constructions magistrales. Évidemment, « sa » cathédrale, la Sagrada Familia qui n’est toujours pas terminée (voir Followed 30), son parc Güell non loin, ou encore les Casas Milla et Batllo sur le Passeig de Gracia, toutes ultra-connues, méritent une visite. Guidée si possible, pour en saisir les incroyables subtilités techniques, en découvrir les innombrables puits de lumière, les ventilations cachées ou les sols des rez-de-chaussée pavés de bois pour éviter d’entendre les sabots des chevaux résonner. Ce ne sont que quelques exemples des prouesses sorties de l’imagination du

À gauche, notre Range Rover posant devant la Casa Vicens, à Garcià. La première œuvre du maître GaudÍ

Ici, une vue du Park Guëll, du même architecte. Vue et revue, mais tellement belle.

Visiter les œuvres de Gaudí, qui ont mis Barcelone sur la carte du monde

maître. Surtout, prenez le temps d’aller visiter la Casa Vicens, la première maison de Gaudí, à Gracia au nord de Barcelone, à l’époque où c’était encore la campagne. Elle est depuis des décennies intégrée à la cité catalane, à seulement deux kilomètres et demi de la place de Catalogne, centre nerveux de la ville, donnant au nord sur les Champs Élysées de Barcelone, le Passeig de Gracia, et au sud sur la Rambla, un mélange de Marais et de rue de Rivoli diront les Parisiens. Première œuvre de Gaudí, la Casa Vicens fut construite pour un courtier en banque fortuné. Elle réunit pourtant déjà beaucoup de ses techniques favorites, et inaugure ce qui sera l’étape orientaliste de Gaudí, avec des inspirations proche et extrême-orientaliste. Édifiée entre 1883 et 1885, elle sera agrandie par un disciple du maître quelques années plus tard. Avec la même idée de découvrir de nouvelles œuvres de Gaudí, pensez à bifurquer à droite en descendant la Rambla vers la mer, pour aller voir le Palau Güell. Moins connu que le parc du même nom, car construit pour le même industriel

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La Sagrada Familia devrait être terminée d’ici à deux ans. C’est ce que nous avait dit l’architecte en charge des derniers travaux. En attendant, elle est toujours ceinturée de grues.

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Eusebi Güell, ou que les maisons sur le Passeig de Gracia, ce palais mérite aussi son après-midi de visite. Il faut bien comprendre qu’à l’époque, contrairement à la Casa Vicens, Gaudí dut composer avec le manque de place, imaginant et construisant un véritable palais sur un terrain de 500 m2 ceinturé de bâtiments et de ruelles. C’est pourtant majestueux. En plus, il y a des parkings le long des Ramblas : aucune excuse si vous circulez en voiture comme nous. D’ailleurs, notons que même s’il est large, l’Evoque est court et profite d’un tout petit diamètre de braquage, rendant les manœuvres de parking aussi faciles qu’avec une citadine. Sauf que c’est un SUV de luxe, confortable et divinement fabriqué. Réduire Barcelone aux édifices signés Gaudí serait pécher. On doit ainsi à l’un des professeurs de l’architecte, Lluís Domènech, l’incroyable Palais de la musique catalane. À trois minutes à pied de la place de Catalogne, ce palais, toujours utilisé pour des concerts, fut construit entre 1905 et 1908 et exploite de nombreuses techniques, comme la sculpture, la mosaïque, la

Traîner

À gauche, la salle de concert du Palais de la musique catalane, signée de Lluis Domènech. Et ici, une vue sublime sur la cathédrale de Barcelone, devant la Plaça Nova, dans le quartier gothique.

à l’heure

des tapas et au rythme des vagues

ferronnerie ou les vitraux. Le hall d’entrée comme les escaliers donnent déjà le ton. Mais c’est vraiment la salle de concert principale qui vous envoûtera. Vous êtes prévenu. Évidemment, si l’histoire et l’architecture vous passionnent, un passage par la cathédrale de Barcelone (attention, ce n’est pas la Sagrada Familia) sera de mise, donnant sur la Plaça Nova, parfaite pour un verre au soleil. Juste à côté, vous trouverez Le Cercle, une des plus belles terrasses de la ville, même si elle passe vite à l’ombre. De toute manière, si vous voulez déambuler à la recherche du bon bar, à tapas ou pas, vous n’aurez que l’embarras du choix. Dans le quartier gothique de la cathédrale, ou plus loin vers la mer, à Barceloneta. Le long de la marina, avec une vue imprenable sur les yachts amarrés, une pléiade de nouveaux bars et restaurants attendent les touristes assoiffés. Pour un verre ou des croquetas chez Perikete par exemple, ou une glace chez Dino Gelati. Là encore, vous aurez l’embarras du choix. Le plus dur sera sans doute d’en repartir... Voilà Barcelone résumée en une phrase.

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sport&loisirs

Au-dessus, des clients attendent leurs tapas chez Perikete. Les bouteilles de vin sur les étagères s’achètent sur place et se consomment à table. Hybride rechargeable, l’Evoque se branche sur une prise haute puissance.

NOS ADRESSES VISITER Téléphérique du port telefericodebarcelona.com

Mirador Torre Del Gloriès miradortorreglories.com Téléphérique de Montjuïc telefericdemontjuic.cat Casa Vicens casavicens.org

Palais de la musique catalane palaumusica.cat

MANGER Perikete gruporeini.com/perikete/ Dino Gelato gelatidino.com

www.visitbarcelona.com/

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Buenos Aires La ville des extrêmes

Située à plus de 10 000 km de la France, la capitale argentine est un étonnant melting-pot d’architectures et d’influences (surtout européennes), où se côtoient buildings flambant neufs, immeubles Art déco, bidonvilles misérables et maisons coloniales cossues. Texte et photos A. Bloch

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Dans le quartier de San Nicolàs, la Casa Rosada, ci-dessus, siège du pouvoir exécutif. Elle borde la plaza de Mayo.

La quasi proverbiale passion des Argentins pour le ballon rond a envahi la capitale, en ce soir de match contre l’Uruguay. Accessoirement, elle a bloqué l’autoroute qui relie l’aéroport international au centre-ville. À travers les vitres du taxi, le trafic est « soudé » à perte de vue et le chauffeur est à peu près aussi intarissable sur le foot que son autoradio : dépaysement assuré. Pourtant, selon notre iPhone, nous sommes à... Boulogne-sur-Mer ! Ce n’est pas un bogue, juste l’un des innombrables clins d’œil au Vieux Continent que l’on remarquera un peu partout dans Buenos Aires. Par exemple, le plus grand quartier de la ville (laquelle, rien qu’intra-muros, en compte 48) se nomme Palermo. Un quartier chic, celui des ambassades notamment, et dont la partie littorale (qui longe l’estuaire du río de la Plata) est essentiellement constituée de bosques, de grands parcs. En cette fin d’année, et comme le reste de la ville, ils regorgent de jacarandas en fleur, aussi emblématiques que les cerisiers le sont du Japon, mais en violet. On y trouve aussi l’hippodrome : les courses hippiques sont une autre passion argentine. Un peu plus loin s’ouvre le quartier de Recoleta. Celui du parc de la Floralis Generica : une gigantesque fleur en acier, dont les pétales s’ouvrent progressivement chaque matin, et se referment chaque soir, au milieu des promeneurs de chiens qui affectionnent l’endroit. C’est aussi le quartier du cimetière, qui est une attraction touristique à part entière. La façade du centre culturel de Recoleta est elle-même une œuvre, puisqu’elle est recouverte

d’une gigantesque fresque, qui change régulièrement. Juste en face se trouve le café historique La Biela (la bielle), dans lequel se retrouvaient les pilotes automobiles des années 1940 à 1950 (dont l’illustre Fangio), avant d’aller faire quelques courses sauvages dans les rues environnantes. Devant, l’Atlas de Recoleta soutient une branche du gigantesque gomero (arbre à caoutchouc) : cette sculpture de 250 kg est composée de plus de 3 000 pièces mécaniques automobiles. Plus au sud se trouvent les quartiers de San Nicolás et Monserrat, sans doute les plus étonnants architecturalement parlant, puisqu’on y passe du coq à l’âne en permanence. On y trouve aussi l’Obelisco, ou la plaza de Mayo, et donc la Casa Rosada (maison rose), qui est le siège du pouvoir exécutif. Depuis quelques mois maintenant, elle abrite un président fédéral « anarcho-capitaliste libertaire » du genre timbré, qui a fêté sa victoire en agitant en pleine rue une tronçonneuse allumée, censée symboliser les coupes budgétaires drastiques qu’il projetait. Antérieurement, l’Argentine avait connu plusieurs périodes de dictature au fil du XXe siècle, dont la dernière, militaire, n’a pris fin qu’il y a une quarantaine d’années (1976-1983). La « ville autonome » de Buenos Aires (qui a son propre gouvernement) est assez aisée, mais le pays peine à se relever de la crise économique qui a marqué le changement de millénaire. Il est atrocement endetté et, à force d’être régulièrement (et fortement) dévalué, le peso argentin ne vaut plus guère face au dollar qu’un millième de sa valeur de l’an 2000. Les habitants de

Dans l’un des nombreux parcs du nord de la ville, une sculpture monumentale (Floralis Generica) d’une vingtaine de mètres de haut et à peu près autant de tonnes comporte quatre pétales qui s’ouvrent chaque matin et se referment chaque soir.

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Buenos Aires s’appellent les Porteños, soit les habitants du port. Ou plus exactement des ports, puisque la ville en compte trois. Le premier, le plus au sud, se trouve dans le quartier chaud de La Boca : la bouche, ou en l’occurrence l’embouchure (du fleuve Matanza Riachuelo). C’est là que trône la Bombonera, le stade de foot du club (l’Atlético Boca) où Maradona fit ses débuts. Là également que se trouve le Caminito (petit chemin), connu pour ses façades bariolées, car historiquement recouvertes avec les fonds de pots de peinture pour bateaux. On y trouve bien sûr à manger et à boire, des boutiques de souvenirs, de grandes fresques, des artistes exposant leurs toiles, des danseurs de tango, des joueurs de guitare, mais surtout... beaucoup de touristes. Il faut dire que tous les locaux vous recommanderont de vous rendre dans ce quartier en taxi, et de ne pas trop vous éloigner (on l’a fait par curiosité, c’est effectivement dispensable) des deux ou trois pâtés de maisons sous étroite surveillance de la police : tout le monde s’y entasse donc sur quelques centaines de mètres. Le deuxième port, le plus récent, se trouve à la pointe nord-est : il est essentiellement entouré de bidonvilles. Quant au dernier de ces ports (Puerto Madero), qui est en fait chronologiquement le deuxième et se trouve entre les deux autres, il a été tellement

mal conçu qu’il n’a guère servi qu’une poignée d’années, avant d’être laissé à l’abandon durant près d’un siècle. Réhabilitée, cette friche industrielle constitue l’un des quartiers bling-bling de la ville, et la presqu’île que forme sa rive orientale accueille nombre de résidences et hôtels de luxe, ainsi qu’une... réserve naturelle. Les docks abritent d’innombrables bars branchés. La barge Peñon del Aguila qui y est amarrée peut aussi mériter un saut en fin de journée pour un verre. Mais pour un peu plus de rusticité, on peut remonter vers le nord-ouest, dans Palermo Soho ou Palermo Viejo. C’est dans le coin que l’on trouve l’un des restos les plus emblématiques de la ville, Don Julio. Mais aussi toutes sortes de bars à cocktails, dont certains font aussi bibliothèque ou club de jazz... voire tout cela à la fois, comme le Backroom Bar. À l’heure du déjeuner, il faut passer au marché de San Telmo, dans le quartier du même nom : une grande halle dans laquelle se côtoient toutes sortes d’échoppes, mais surtout des dizaines de petits restaurants. Notamment d’asado, cette fameuse viande (de bœuf argentin naturellement) grillée au feu de bois et accompagnée, entre autres, d’un épi de maïs. Il est en outre impensable de repartir sans avoir goûté quelques pizzas, dont il se dit qu’elles sont ici encore meilleures qu’en Italie !

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sport&loisirs

Tout à gauche, une sculpture composée de plusieurs milliers de pièces mécaniques automobiles trône en pleine rue, dans le quartier de Recoleta, au nord. Ci-dessous, une façade bariolée typique du quartier chaud de La Boca, au sud.

Sur la route de la Patagonie

Depuis et vers Paris CDG, Air France assure un vol direct quotidien dans chaque sens (13 heures environ). Mais beaucoup de visiteurs se baladent aussi ailleurs qu’à Buenos Aires, par exemple dans les déserts du nord-ouest argentin ou dans les pays limitrophes. Pour notre part, nous y avons fait halte au retour d’une croisière en Terre de Feu (Chili) avec la société Australis, qui nous avait menés jusqu’au cap Horn, avant de débarquer à Ushuaïa, la ville la plus australe du monde (australis.com).

NOS ADRESSES VISITER

Les quartiers San Nicolàs et Monserrat

Le quartier de Recoleta, pour la Floralis Generica

Les ports de la Boca et celui, plus bling-bling, de Puerto Madero

DORMIR

Palladio Hotel Buenos Aires

MGallery all.accor.com

MANGER

Don Julio

Guatemala 4699, C1425

Cdad. Autónoma de Buenos Aires

Backroom Bar

Jorge Luis Borges 1975, C1414

Cdad. Autónoma de Buenos Aires

VOYAGER www.australis.com

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Question de dosage

Contrairement aux idées reçues, le golf n’est pas un sport individuel. Nous ne parlons pas là de l’équipe qui entoure chaque professionnel, mais bien de la paire que les golfeurs forment avec leur cadet. Qui portent les clubs, mais vont aussi conseiller, tempérer ou motiver leur champion sur le parcours. Un travail d’équipe que Tom Ayling, le cadet du Danois Rasmus Højgaard, a bien voulu détailler pour nous. Texte F. Montfort, photos DR

«C’était lors d’un foursome, avec Mike Lorenzo-Vera et Alexander Lévy, que je caddeyais à l’époque. Alex, avec son tempérament de feu, avait déjà mis Mike dans des situations compliquées plus tôt sur le parcours. Dans un foursome, les deux joueurs d’une équipe tapent la balle à tour de rôle. Si vous loupez votre coup, c’est votre partenaire qui va devoir s’en sortir. Et nous arrivions sur un trou délicat, avec un green en descente. Alex

«

bien Alex et à ce moment c’était la meilleure chose à faire. D’ailleurs Alexander s’est quand même posé derrière le piquet, mais au moins il était en position de birdie. C’était beaucoup plus simple pour Mike. » Quand Tom Ayling raconte l’anecdote, il en sourit. Mais il ajoute rapidement que ce genre de mensonge est rare entre golfeur et cadet, mais parfois nécessaire. « Chaque golfeur professionnel a une équipe entière autour de lui, un agent, un coach de jeu, souvent aussi un

Il y a beaucoup de psychologie dans notre métier. C’est parfois délicat »

voulait pitcher juste après le drapeau et revenir. Sauf que le green était très court derrière le trou avec un beau bunker et qu’Alex était régulièrement long sur ses coups d’approche depuis deux ou trois trous. Quand il m’a demandé la distance, je lui ai menti de près de dix mètres. J’ai vu Mike se demander ce que je faisais, pourquoi je mentais à mon joueur. C’était calculé car je connaissais vraiment

coach de putting, un préparateur physique, quelqu’un qui va éplucher les statistiques et, évidemment, un cadet. Tous sont rémunérés par le joueur pour leurs prestations de service. Ainsi, moi je vais facturer mes déplacements et mon temps passé lors des tournois, et toucher en plus un pourcentage sur les gains, entre 7 et 10 % selon les joueurs. » C’est ce qui faisait dire à l’agent de Tiger Woods dans ses belles années

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sport&loisirs
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« Le rôle du cadet, c’est d’optimiser la performance du joueur. Mais tout est une question de dosage dans les interventions, en permanence »
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que le deuxième sportif le mieux payé de Nouvelle-Zélande... était le cadet du Tigre. De tous les membres de l’équipe, le cadet, ou caddy, est sans doute celui qui passe le plus de temps avec le joueur sur les tournois. Assez peu présents lors des semaines d’entraînement, ou alors seulement sur les camps spécifiques qui sont organisés avant des périodes assez longues de compétition, les cadets sont en revanche omniprésents en compétition, et pas uniquement parce qu’ils portent le sac de clubs. « Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que pendant les deux à quatre tours du tournoi, si l’on passe le cut [après deux jours de compétition, seuls les meilleurs peuvent jouer les deux jours suivant, c’est ce que l’on appelle passer le cut, NDLR] nous ne sommes que tous les deux. Le joueur n’a aucun contact avec l’extérieur sur le parcours, pas d’oreillette, pas de téléphone, pas de communication pendant des heures entières. S’il a la moindre question, c’est à son cadet de lui répondre. » C’est pourquoi Tom qui, malgré ses seulement 34 ans et sa bouille de jeune premier, a déjà près de quinze saisons de bouteille, arrive avant son joueur sur le lieu du tournoi. « J’ai toujours besoin de quatre à cinq heures de travail

où il faut être capable de produire un coup unique, en fonction du terrain, du vent, du gazon. Je l’ai vu faire des choses que je pensais impossibles à réaliser... » Bon joueur, longtemps négatif, Tom n’est plus dans le coup aujourd’hui. « Bien jouer peut aider dans mon métier, mais juste pour comprendre le jeu et le parcours. De toute manière, je ne joue pas aussi bien que les pros que je caddeye. Ce n’est pas le but. Mon rôle, c’est de répondre aux questions, d’optimiser la performance. Ce qui veut dire appliquer pas mal de psychologie à mon discours. Car si les débriefings sont assez cash et factuels après les tournois, en s’appuyant sur les statistiques brutes et interprétées par notre spécialiste, ce n’est pas la même chose sur le parcours. Il faut entretenir la confiance du joueur. S’il joue bien, intervenir le moins possible tout en gardant un œil dessus, vérifier qu’il soit toujours lucide. S’il doute, le guider vers les bonnes solutions. Et toujours qu’il le fasse en confiance. La routine et l’engagement à 100 % sont les clés pour réussir les bons coups. Le pire, c’est une mauvaise préparation, qui va avoir un impact immédiat sur la qualité du coup. » Certains golfeurs vont même jusqu’à laisser leur cadet choisir le club à utiliser, délivré

« Pendant les quatre tours,

le joueur

n’a

qu’une personne pour échanger : son cadet »

avant, pour aller marcher sur le parcours, discuter avec le personnel du club, observer et comprendre les vents, le dessin des trous. L’idée est de me faire une culture du parcours pour pouvoir répondre à mon joueur. J’ai la chance, depuis mes débuts, d’avoir toujours caddeyé des golfeurs qui étaient dans l’échange. Ce n’est pas le cas de tout le monde. » Actuellement associé au Danois Rasmus Højgaard, qui fut le troisième plus jeune vainqueur d’un tournoi du DP World Tour alors qu’il n’avait pas encore 19 ans, Tom a aussi travaillé avec les Français Alexander Lévy, José Lima et Victor Dubuisson, avec lequel il a d’ailleurs joué une Ryder Cup en 2014. « C’était un plaisir de travailler avec Victor. Beaucoup le voyaient comme un joueur qui ne voulait pas s’entraîner, un peu dilettante, alors que c’est sans doute lui qui avait le plus raison. Le practice, c’était pour lui une manière de s’échauffer, pas pour travailler. Victor, il partait sur le parcours pour travailler ses coups, en situation. Le golf est un sport très particulier,

avec des instructions de jeu précises, en fonction du tracé, du vent et de l’état du gazon. « Je n’ai jamais connu ça. J’ai toujours été dans l’échange. Si selon moi le joueur fait le bon choix, s’il semble bien intentionné et motivé, l’impératif est de le réconforter et de s’assurer qu’il soit 100 % engagé dans le choix du coup. J’interviens avec des faits et des données concrètes pour que l’on prenne la meilleure décision possible. Parfois, ça ne suffit pas, et il m’arrive de devoir hausser le ton, si besoin. Mais tout ça pour obtenir une réaction du joueur, pour qu’il soit lucide et concentré sur ce qu’il a à faire. C’est facile quand tout va bien, mais c’est dans les moments où le golfeur baisse les bras et qu’il n’a plus autant de motivation que le bon caddy fait la différence. » Et comme dans le golf, joueurs et cadets peuvent espérer progresser et évoluer à haut niveau jusqu’à plus de 50 ans, Tom se dit qu’il n’est pas près d’arrêter de faire de la psychologie sur gazon. Pour le plus grand bien des joueurs professionnels dont il s’occupe.

Followed 89

Sofitel Golfe d’Ajaccio Thalassa sea & spa

Un surnom, ça ne s’acquiert pas au hasard. Si la Corse est surnommée l’île de Beauté, ce n’est pas pour rien. Ce morceau de montagne baignant dans la Méditerranée mérite le séjour. Et quitte à s’y poser, autant le faire au Sofitel Golfe d’Ajaccio Thalassa sea & spa, point de chute idéal pour profiter des plus beaux trésors de cette île majestueuse. Texte A. Poupin, photos DR et A. Poupin

La Méditerranée accompagne chaque touriste venu sur l’île. Lors d’une sortie en jet-ski, comme horizon lors d’une randonnée en montagne ou juste pour son clapot lors d’un déjeuner à la Réserve Saparella.

Followed 90 Corse
week-end

En avion, en bateau, et même en voiture ou à vélo, en passant par le ferry évidemment car il y a tout de même près de 350 km entre les côtes marseillaises et celles de l’île, on vient en Corse comme on veut. Et même s’il existe des amateurs du nord de l’île, de Bastia et ses environs, force est de constater qu’Ajaccio, plus au sud, rassemble une majorité de su rages auprès des touristes de passage. À quelques encablures de Propriano, à peine plus loin de Porto-Vecchio, la belle Ajaccio séduit autant les amoureux de farniente au soleil, les pieds dans l’eau tiède, que les sportifs en quête d’un morceau de GR20, ou les amateurs de gastronomie locale qui a fait du cochon sauvage un animal aussi apprécié que le bœuf de Kobé. Ou presque, mais il ne faudra pas trop insister, tant les Corses sont ers de leur gastronomie qui, on doit l’avouer, ne se résume pas aux seuls saucissons. Charcuterie évidemment, mais aussi fromages, poissons, légumes et aromates de saison sauront vous rendre le temps passé à table des plus agréables. Surtout si vous allez vous restaurer à la Réserve Saparella, un écrin naturel préservé avec cette vue sublime sur la mer. L’endroit rêvé pour reprendre des forces après une sortie en jet-ski pour apprécier les côtes découpées de l’île, ou avant une randonnée à pied ou en 4x4 dans le maquis : incontournable. Dans tous les cas, le point d’ancrage idéal est sans doute le récemment rénové So tel Golfe d’Ajaccio alassa sea & spa. Situé sur la presqu’île de Porticcio, au cœur d’un domaine privé verdoyant d’araucarias, cet hôtel 5 étoiles emblématique du panorama corse o re une vue à couper le sou e sur la baie d’Ajaccio et les somptueuses îles Sanguinaires. Pour cette saison, l’établissement rouvre ses portes après avoir subi une véritable métamorphose : une façade embellie et l’ensemble des 98 chambres et suites rafraîchies dans un esprit « croisière chic ». Et tel un bateau de croisière, le lieu invite au bien-être et au lâcher-prise, et ce même en famille : terrasses ensoleillées, solarium, salons ombragés, pataugeoire et piscine d’eau de mer chau ée, sans compter la plage privée pour ceux qui aspireraient à plonger dans la grande bleue. Au sein du complexe, le spa marin, ouvert à la clientèle de l’hôtel mais également aux visiteurs de passage, o re une pause détente entre mer et maquis. Au programme, des activités animées par des thérapeutes professionnels, des soins d’eau de mer ainsi que des modelages relaxants, sans oublier les classiques sauna et hammam. Le plus ? Le Paradis des Sens, un jardin secret sous les araucarias, où l’on peut bénécier d’un soin en plein air, avec une vue imprenable sur la Méditerranée. La gastronomie n’est pas en reste. Sous la houlette du chef Stéphan Rémon, les deux restaurants prônent une carte aussi créative que savoureuse. La Carte Postale propose une (re)découverte du terroir corse à travers des plats gourmands et soigneusement élaborés, tandis que Côté Jardin, au cadre plus décontracté, o re une carte de brasserie méditerranéenne servie en extérieur tout au long de la journée. Ne manquez pas le spectacle chaque soir renouvelé du coucher de soleil sur les îles Sanguinaires, à apprécier depuis les jardins en sirotant un cocktail. Pour inviter ses clients à pro ter pleinement de ce moment, l’hôtel organise, chaque vendredi soir, un « chic apéritif » au son de musiciens locaux. Et comme l’équipe de l’hôtel a le sens de l’accueil et du détail, son service de conciergerie a sélectionné quelques expériences uniques et sur mesure : tour en hélicoptère pour découvrir du ciel les sites exceptionnels de l’île, balade en jet-ski ou catamaran, excursions en 4x4 dans les montagnes alentour ou vers une crique abritée, pour faire vivre à chacun de ses clients un séjour inoubliable.

La situation géographique du Sofitel est tout bonnement exceptionnelle. Et sa rénovation date de cette année. Sa cuisine, signée Stéphan Rémon, est tout aussi remarquable.

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youtube.com/watch?v=dsC-P8XQhYw

Sofitel Golfe dʼAjaccio

Thalassa sea & spa

Spa, chambre avec terrasse privative et vue splendide sur le golfe d’Ajaccio seront au programme de votre séjour.

Domaine de la Pointe, 20166 Porticcio sofitel-golfe-d-ajaccio-thalassa-sea-spa.com

À partir de 180 €

98 chambres

1 piscine extérieure

d’eau de mer chauffée

1 plage privative

1 spa marin

2 restaurants

1 bar lounge

1 héliport

Followed 92 week-end

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CONTENUS VIDÉO

Followed 93
Followed 94 mécanique

Avis de tempête

Avec la Roma, Ferrari avait remis au goût du jour le concept de la douceur de vivre à l’italienne. Dans sa version décapotable Spider, la firme de Maranello pousse le concept encore plus loin pour séduire les amateurs de belle auto et de bel canto. Texte C. Boulain, photos Mitchell

Followed 95

followed.fr/romaspider

Treize secondes. C’est le temps nécessaire pour atteindre le nirvana. Rares sont les plaisirs de la vie à ne demander que treize secondes de préliminaires. Cette poignée de secondes, c’est le temps qu’il faut pour ouvrir une bonne bouteille de vin, après en avoir ôté la capsule d’un coup de couteau. C’est aussi le temps d’allumer un bon cigare, après en avoir coupé la coi e d’un coup de guillotine cette fois. Ou encore de découvrir la Ferrari Roma Spider, d’une pression de l’index sur un simple bouton, même en roulant sous 60 km/h. Une manœuvre qui permet en treize secondes de laisser le soleil réchau er l’habitacle et les vocalises du V8 biturbo vos tympans. La Roma, qui est pour les novices l’entrée de gamme chez Ferrari, était déjà séduisante avec sa ligne de coupé 2+, comprenez avec deux petits sièges arrière, davantage taillés pour accueillir des sacs de voyage que des passagers, même si cela peut dépanner. L’accessibilité y est correcte, avec des sièges avant qui basculent et s’avancent largement, mais l’espace aux jambes manque sérieusement. Au moins, cela réduit la taille de l’habitacle et donc les remous d’air. Dans cette déclinaison Spider, qui rappelle les illustres 250 GT California et 365 GTS4, avec leurs quatre sièges, leur toit souple et bien évidemment leur moteur V8, la Roma est encore plus séduisante, conservant la ligne de sa cousine lorsqu’elle est capotée, la magni ant une fois découverte. De quoi séduire les amateurs de beaux objets autant que les passionnés de beautés mécaniques lors d’une promenade à basse vitesse. Une promenade douce et oisive, comme l’imaginait Federico Fellini pour Marcello Mastroianni dans son lm La Dolce Vita. À n’en pas douter, la Roma Spider incarne plus que jamais la nouvelle douceur de vivre prônée par Ferrari. En ville, elle se fait discrète, confortable lorsque le manettino reste sur la gauche, dans la position Confort. Ce petit curseur en alliage anodisé rouge logé sous la branche droite du volant permet de choisir le caractère de sa Roma. Elle sait être sage, quand il est sur les positions Wet

ou Confort ; moins tempérée en Sport, et carrément déchaînée en Race. Nous y reviendrons. Pour l’instant, entre la sortie de Paris où nous l’avons récupérée, à la sublime concession Ferrari Pozzi, et les embouteillages réglementaires, nous pro tons des passages des 8 vitesses de la transmission robotisée à double embrayage tout en douceur, à bas régime pour conserver le niveau sonore des échappements à des valeurs acceptables. La suspension pilotée magnétique, qui uidi e ou épaissit le uide des amortisseurs en quelques millièmes de seconde selon la demande, sait réagir instantanément pour s’adapter aux inégalités de la chaussée comme au style de conduite. Étonnamment, elle lisse le bitume comme le ferait la suspension d’une limousine. De quoi oublier, un temps, que cette Roma Spider est aussi une vraie Ferrari. Tout cela cheveux au vent. Façon de parler, car avec le dé ecteur intégré aux dossiers des sièges arrière, en fait les dossiers qui se mettent à l’horizontale, les remous d’air ont été limités au maximum. Il faut vraiment rouler très vite pour risquer de se faire décoi er. C’est bien ce que nous avons prévu de véri er, quand après quelques centaines de kilomètres nous arrivons en Champagne, histoire de voir de quel bois cette belle italienne se chau e. Alors, est-ce une Ferrari pur jus qui sait tenir son rang ? Pour le savoir, le mieux est de basculer d’un cran vers la droite le curseur rouge, sur la position Sport. Tout semble soudain plus direct, plus instantané, plus ferme, comme si la main dans son gant de velours avait décidé de serrer un peu plus fort. Di cile de croire que c’est la même voiture, le même cabriolet qui tout à l’heure savait nous choyer avec ses suspensions souples et le gentil ronron de son gros V8. Les performances stratosphériques du coupé ont été conservées sur cette Spider, avec toujours 3”4 pour passer de 0 à 100 km/h. Le V8 de 620 ch, qui partage la majorité de ses composants avec le bloc de nombreuses fois sacré meilleur moteur du monde dans les Ferrari 488 et F8, montre un tempérament de feu dès qu’on lui envoie de l’air dans les conduits, d’une simple pression sur

mécanique Followed 96

L’habitacle de cette version découvrable ne change pas, avec son ergonomie séduisante et de toutes petites places arrière. Au bouton de décapotage près.

Followed 97

La Roma Spider se découvre en moins de quinze secondes, même en roulant sous 60 km/h. Avec ou sans son toit souple en place, elle conserve une ligne époustouflante.

Followed 98
mécanique

FERRARI ROMA SPIDER

Moteur : V8 essence, 3 855 cm3 biturbo

Transmission : propulsion, 8 vitesses, robotisée

la pédale de droite. L’inertie des turbos est inexistante, et la poussée interminable, allumant de rouge puis de bleu les diodes sur le haut du volant, signifiant qu’il est temps d’engager le rapport supérieur. Enivrant. Il est rassurant à ce moment de pouvoir compter sur un système de freinage carbone et céramique, proposé en série comme sur toutes les Ferrari et délivrant une puissance et une endurance inépuisables. Et l’on peut en profiter dans la configuration coupé, toit en place, ou encore mieux décapotée. Car si la capote en toile préserve un confort acoustique proche de celui du coupé quand elle est fermée, ce qui est louable sur l’autoroute par exemple, elle délivre une tout autre sensation de liberté une fois ouverte. De plus, cette capote qui peut être de cinq couleurs au choix pour l’assortir aux teintes de l’habitacle et faite dans deux tissus différents dont l’un rappelle la fibre de carbone, bénéficie d’une intégration dans cette configuration qui a permis aux designers Ferrari de conserver le capot de malle du coupé. Et donc l’aileron du coupé. Dans sa position la plus inclinée, sur les trois qu’il sait adopter en fonction de la vitesse et du mode de conduite, cet appendice aérodynamique est capable de générer jusqu’à 95 kg d’appui supplémentaire à la vitesse maximale. De quoi poser encore plus la Roma sur ses appuis quand des envies de pilotage vous prendront, avec le manettino sur Race. Dans ce cas, les aides à la conduite ne sont pas totalement déconnectées, elles adoptent juste des seuils de déclenchement repoussés pour autoriser quelques dérives sans jamais laisser le conducteur seul face

Puissance maxi (ch à tr/min) 620 de 5 750 à 7 500

Couple maxi (Nm à tr/min) 760 de 3 000 à 5 750

Masse à vide (kg) 1 556

Long.xlarg.xhaut. (m) 4,66x1,97x1,31

Empattement (m) 2,67

Volume du coffre (l) 255

Volume du réservoir (l) 80

Vitesse maxi (km/h) plus de 320

0 à 100 km/h 3”4

0 à 200 km/h 9”7

Consommation WLTP (l/100 km) 11,4

Émissions de CO2 (g/km) 258

Prix en France : à partir de 246 524 €

Malus écologique : 60 000 €

à ses responsabilités. Et à son destin. Il faut dire qu’avec une telle cavalerie et une telle efficacité, sur route ouverte c’est franchement préférable. Sauf si vous avez un master en contre-braquage, avec option trajectoire circuit et freinage tardif. Dans ce cas, vous pourrez tourner le curseur encore d’un cran pour déconnecter l’antipatinage... et laisser des traces noires sur le bitume. Non loin de Troyes, les pentes de Montgueux accueillent des vignes où poussent les raisins dont est fait le champagne local, mais aussi de beaux virages. La plus belle suite de courbes, dont chaque corde est faite de vibreurs, est surnommée l’escargot : on se demande bien pourquoi. Après une dizaine de montées et descentes, confirmant l’appartenance de la belle à la dynastie Ferrari, il est temps de remettre la Roma Spider en mode Confort, pour lui fermer les valves à l’échappement et laisser tranquilles les cyclistes, mais aussi pour l’assagir dans la circulation urbaine. La métamorphose est à chaque fois saisissante, comme si Mister Hyde redevenait le Docteur Jekyll en quelques millièmes de seconde, pour reprendre sa vie normale après s’être déchaîné toute la nuit. La Roma Spider est capable de cette dualité, d’aller brûler de la gomme et du carburant pour les amateurs de sport automobile, mais aussi de vous dorloter le temps d’une promenade à ciel ouvert. Ou même de vous accompagner au golf pour y taper quelques balles grâce aux dossiers arrière rabattables qui rendent possible le transport deux demi-séries. Autant en profiter, c’est ça la douceur de vivre.

Followed 99
Données constructeur

D’une pierre deux coups

Après avoir multiplié par quatre le nombre de ses modèles en moins de deux décennies, l’étoile allemande Mercedes entre dans une phase de simplification de ses gammes. Il faut dire que le choix était vaste. Ainsi, au lieu d’avoir des coupés Classe C et Classe E, il n’y aura plus qu’un CLE. On vous explique tout.

Texte C. Boulain, photos The Good Click

Statutaire. Dans le dictionnaire, cela veut tout simplement dire conforme au statut. Dans l’automobile, cela sous-entend que votre voiture en dit beaucoup sur vous, et surtout que vous êtes quelqu’un de bien. C’est le but, non ? Les grands coupés sont souvent taxés de la sorte, élégants et statutaires. Autrement dit mieux dessinés que les SUV bedonnants qui forment le gros du marché, et au moins aussi élitistes pour séduire des esthètes. Il faut dire que l’utilisateur d’un grand coupé a fait le choix de places arrière moins faciles d’accès que celles d’une berline ou d’un SUV, et d’un coffre un peu moins volumineux, et souvent moins pratique. Bref, c’est un conducteur dont les enfants sont grands et autonomes, et qui a sans doute une autre voiture pour circuler en ville et pour les déplacements en famille ou pour les week-ends de brocante. Un amateur de voiture élégante prêt à sacrifier la praticité sur l’autel du design et de l’élégance : un esthète de la bagnole. C’est à ces gens-là que Mercedes veut parler avec son nouveau CLE. Remplaçant les coupés Classe C et Classe E en même temps, ce grand coupé deux portes de 4,85 mètres entre les plaques minéralogiques est l’incarnation de l’automobile statutaire. Grande, mais aussi élégante avec son nez de requin, son double bossage sur le capot et son design « cab backward », autrement dit son habitacle reculé, avec un grand capot et un pare-brise assez incliné. Uniquement proposé en finition haute AMG sur le marché français, ce coupé quatre places sait recevoir avec des cotes intérieures flatteuses, mais lassera vite les adultes qui devront s’asseoir derrière à cause de son pavillon bas qui oblige

à se contorsionner pour passer derrière les fauteuils avant. On ne peut pas tout avoir mais, au moins, une fois assis, ils seront bien. Malgré cela, les meilleures places sont devant, et surtout derrière le volant. Si, pour d’évidentes raisons fiscales, les deux versions d’entrée de gamme 200 (quatre cylindres 2 litres turbo de 204 ch, 1 790 kg et à partir de 142 g/km de CO2) et 220d (quatre pattes turbo-diesel 197 ch, 1 870 kg et à partir de 123 g/km de CO2) devraient séduire quelques clients, c’est en 300 4Matic que nous avons arpenté les environs de Malaga en Espagne pour nous faire une idée claire de ce qu’offre ce CLE. Nous n’avons pas été déçus.

Il remplace les coupés

Classe C et

E

Déjà, par l’accueil réservé aux passagers. Non seulement il y a de la place dans ce nouveau coupé étoilé, mais la finition est exemplaire et l’ergonomie parfaite. Entre les deux écrans digitaux, à la place des compteurs face au conducteur et sur la console, les informations sont à la fois lisibles et accessibles. D’autant que cette génération de Mercedes bénéficie du dernier MBUX, comprenez interface homme/machine, qui répond aux commandes vocales en y ajoutant une pincée d’intelligence artificielle. Pour faire simple, la voiture peut détecter des routines dans l’utilisation de votre CLE afin d’anticiper vos désirs. Imaginez qu’en arrivant chez vous ou au bureau, vous deviez à chaque fois baisser votre vitre conducteur pour badger à l’entrée du parking. Si vous acceptez que votre CLE définisse des routines pour vous, la voiture le fera automatiquement à chaque fois. Toute seule. Notez que vous pouvez choisir de créer ces routines vous-même si l’intervention de l’IA Mercedes ne vous satisfait pas. Tout cela n’est qu’une partie du confort fabuleux déployé par le CLE. En plus de cela, l’insonorisation est exemplaire, tout comme le confort de roulement. Avec l’option pack Technique à 2 350 €, vous bénéficiez d’une suspension adaptative capable de lisser un bitume entretenu à la pioche, tout en souplesse, et de se raidir pour maintenir la caisse quand le rythme le demande. De plus, ce pack intègre des roues arrière directrices, qui vont braquer

Followed 100
mécanique

Élégant et statutaire, ce nouveau CLE saura séduire les amateurs de belles autos. Mais s’il est confortable et agréable à mener, il est aussi très lourd.

Followed 101

Quatre vraies places pour des adultes, mais une accessibilité à l’arrière perfectible à cause du pavillon assez bas.

Moteur : 4 cylindres essence, 1 999 cm3 + machine électrique, 23 ch et 200 Nm Transmission : intégrale, 9 vitesses, auto.

maxi (ch à tr/min)

en opposition de sens jusqu’à 60 km/h pour servir la maniabilité à basse vitesse (et jusqu’à 2°5 maxi), et dans le même sens que les roues avant au-dessus pour cette fois améliorer la stabilité. Bref, c’est à la fois confortable et sûr, maniable et stable, la quadrature du cercle en quelque sorte. D’autant qu’avec son quatre cylindres 2.0 essence suralimenté de 258 ch, aidé par un système de micro-hybridation 48 V qui ajoute 23 ch électriques (et 200 Nm) lors des accélérations (système qui est présent sur tous les modèles), le CLE 300 4Matic à transmission automatique 9 vitesses et quatre roues motrices se montre plutôt performant. Et pas si gourmand que cela, puisqu’avec une conduite du genre énervée dans l’arrière-pays de Malaga, avec quelques belles montées et sans respecter les règles de conduite les plus évidentes, nous n’avons jamais dépassé les 11 l/100 km. Une performance qu’il faut souligner car le seul véritable défaut de ce coupé est sa masse. Près de 1 900 kg sans passager, donc plus de deux tonnes à deux, c’est ce que l’on est en droit d’attendre d’un SUV, pas d’un coupé, aussi statutaire soitil. Si cela n’impacte pas trop les consommations moyennes, grâce aux miracles de la micro-hybridation, cela se ressent un peu sur le comportement routier dans les épingles andalouses, et encore plus sur le freinage. S’il sait se montrer mordant aux premiers coups de pédale, le freinage de la CLE 300 s’évanouit vite dans les descentes entre Ronda et Malaga, trahissant la masse pachydermique de l’engin. Une remarque qui vaut encore plus pour la version cabriolet qui sera vendue en même temps que ce coupé,

Suspension

adaptative et roues arrière directrices

et dont la masse totale sera encore plus élevée avec sa capote en toile multicouche à commande électrique. L’autre problème dû au poids, en plus de l’endurance des freins, c’est évidemment la consommation. Si elle se montre comme on l’a vu assez contenue, elle n’en demeure pas moins trop élevée pour les barèmes de malus écologique français. Ainsi, ce CLE 300 4Matic, quatre cylindres essence de moins de 300 ch rappelons-le, rejette au minimum 159 g/km de CO2, donc prend plus de 4 000 € de malus. Et c’est sans compter le malus au poids qui, à raison de 15 € par kilogramme au-dessus de 1 600 kg, revient à ajouter encore 3 825 €. Cela gonfle un peu l’addition d’un modèle déjà vendu près de 70 000 €. Pour ceux qui ne voudront pas céder au malus et « engraisser » l’État, certains le voient comme cela, il faudra encore attendre un peu pour choisir la version CLE hybride rechargeable qui, grâce à sa batterie de plus de 30 kWh, offrira plus de 100 km d’autonomie en 100 % électrique. Et évitera le malus. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

en France : à partir de 69

écologique : trop

méc ani que Followed 102
Puissance
258
5 800 Couple maxi
400 Long.xlarg.xhaut.
4,85x1,86x1,42 Volume du coffre (l) 420 Volume du réservoir (l) 66 Masse totale à vide (kg) 1 870 Vitesse maxi (km/h) 250 0 à 100 km/h 6”2 Consommation WLTP (l/100 km) 7 Émissions de CO2 (g/km) 159 Puissance
15 Prix
à
(Nm)
(m)
fiscale (CV)
150
Malus
MERCEDES
Données constructeur
CLE

La finition et l’ergonomie de ce grand coupé sont tout bonnement exceptionnels. Et l’interface MBUX sait anticiper nos envies. Bluffant.

Followed 103

VIVE LAVILLE

S’il est un domaine dans lequel la voiture électrifiée est à son aise, c’est bien la ville. Accélérations, freinages, relances et embouteillages lui permettent de récupérer de l’énergie pour recharger sa batterie quand un modèle thermique ne fait que consommer de l’énergie fossile. En plus, aujourd’hui, il y a pléthore de modèles sexy chez les urbaines. Followed vous aide à choisir.

RENAULT 5

On l’attendait depuis quelque temps déjà, et la voilà. Elle, c’est la nouvelle R5, réinterprétation de l’icône de 1972, plus moderne dans le dessin, mais terriblement vintage, surtout à l’intérieur. Elle n’est évidemment proposée qu’en motorisation 100 % électrique et sera commercialisée à la rentrée. Développée sur une nouvelle plate-forme AmpR Small, elle affiche un poids contenu (moins de 1 500 kg), un coffre suffisant (326 litres) et une belle habitabilité pour une voiture de seulement 3,92 mètres de long. Sous son petit capot, un moteur électrique développant 95, 120 ou 150 ch associé à une batterie Li-ion de 40 ou 52 kWh. De

RENAULT 5

Moteur : électrique à rotor bobiné (sans terre rare)

Batterie : Li-ion (capacité de recharge 11 kW AC, jusqu’à 100 kW DC)

Transmission : traction, automatique

Puissance (ch/kW) 95/70 à 150/110

Couple (Nm) 215 à 245

Masse à vide (kg) 1 350 à 1 450

Capacité batterie (kWh) 40 ou 52

Long.xlarg.xhaut. (m) 3,92x1,77x1,50

Empattement (m) 2,54

Volume de coffre (l) 326

Vitesse maxi (km/h) 150

0 à 100 km/h moins de 8”

80 à 120 km/h moins de 7”

Autonomie (km) de 300 à 400

Prix en France : à partir de 25 000 € Malus écologique : AUCUN

quoi, dans sa version la plus performante, abattre le 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes et atteindre 150 km/h en vitesse de pointe. Ce modèle est aussi donné pour une autonomie, selon les cycles, de 400 km, contre environ 300 aux R5 équipées de la petite batterie. En plus de ces belles caractéristiques et de son design superbe signé du transfuge de PSA Gilles Vidal, la nouvelle R5 profite d’un chargeur embarqué d’un nouveau type sur les deux motorisations les plus puissantes, baptisé « bidirectionnel ». Non seulement vous pourrez charger votre R5 sur une prise de courant normale, avec une puissance de charge de 11 kW, mais la voiture pourra aussi renvoyer de l’énergie vers le réseau si c’est nécessaire. Imaginez charger votre voiture en journée, avec de l’énergie verte (solaire, éolien) et vous en servir comme d’une batterie stationnaire pour votre domicile le soir ou la nuit, quand les besoins en électricité sont plus importants. En plus de ce chargeur en courant alternatif d’un nouveau genre, ces deux modèles R5 les plus puissants profitent d’une capacité de rechargement sur courant continu de 80 et 100 kW. Et comme cette Renault dispose de openR Link, l’interface connectée Google, l’utilisation du véhicule comme la planification des recharges sont ultra-simples. Fabriquée en France et facilement personnalisable avec plus de cent accessoires au catalogue, cette nouvelle R5 débutant autour de 25 000 € devrait cartonner sur notre marché. Avec, en plus, 4 000 € de bonus écologique.

Followed 104
mécanique

MINI COOPER

Elle ne va sans doute pas s’arrêter en si bon chemin. La Mini, star des beaux quartiers, devrait continuer de séduire les amateurs de jolies urbaines branchées, très branchées en l’occurrence. Plus ronde, plus élégante aussi que sa devancière, ou encore que l’originale de 1959, cette nouvelle Mini by BMW existe en version thermique ou 100 % électrique, comme ici. En plus d’une calandre d’un gris surprenant (au lieu du chrome habituel), elle dispose d’une signature lumineuse, comprenez de feux de jour, personnalisables en option. Pour être reconnaissable même dans les parkings de la capitale. Mais c’est à l’intérieur qu’elle change le plus, avec un nouvel écran digital circulaire du plus bel effet. En plus, il est rétroéclairé de différentes couleurs en fonction du mode choisi par le conducteur, entre Core, Green et Go Kart. Sous le capot, deux motorisations au choix, de 184 ch (135 kW) pour la Cooper E à 218 ch (160 kW) pour la Cooper SE. Cette dernière, forte d’un couple de 330 Nm, annonce un 0 à 100 km/h en seulement 6”7.

Moteur : électrique à aimants permanents

Batterie : Li-ion (capacité de recharge 11 kW AC, jusqu’à 95 kW DC)

Transmission : traction, automatique

Puissance (ch/kW) 184/135 à 218/160

Couple (Nm)

290 à 330

Masse à vide (kg) 1 540 à 1 605

Capacité batterie (kWh) 40,7 à 54,2

Long.xlarg.xhaut. (m) 3,86x1,76x1,46

Empattement (m) 2,53

Volume de coffre 210

Vitesse maxi (km/h) 160 à 170

0 à 100 km/h (Cooper SE) 6”7

Autonomie (km) 31

Prix en France : à partir de 34 000 €

Malus écologique : AUCUN

L’autonomie n’est pas en reste avec 402 km sur les cycles normalisés pour la SE grâce à sa grosse batterie de 54,2 kWh. La petite Mini, avec seulement 40,7 kWh de capacité de batterie, est donnée pour 305 km. Les deux sont proposées avec un chargeur embarqué de 11 kW sur courant alternatif (prise domestique) et 75 kW ou 95 kW sur des bornes haute puissance. Dans ce cas, la batterie peut être rechargée de 10 à 80 % en moins de 30 minutes. Une recharge rapide bien aidée par la mise en température de la batterie selon les conditions météorologiques. Évidemment connectée, cette nouvelle Mini bénéficie du nouvel assistant Hey Mini à commande vocale (ou via un bouton au volant), et du Mini Operating System 9 accessible, lui, via l’écran digital. On peut facilement naviguer dedans en balayant les icônes, simplement comme sur l’écran de son smartphone. Proposée en quatre niveaux de finitions, avec deux motorisations (chacune associée à une capacité de batterie), cette nouvelle Mini E débute à 34 000 € pour s’afficher à 46 840 € en Cooper SE finition JCW.

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MINI COOPER

LEXUS LBX

La Toyota Yaris Cross étant un succès, il n’y avait pas de raison que Lexus, la marque de luxe du géant japonais, n’en ait pas aussi sa version. C’est le LBX ! Un petit SUV urbain, hybride essence-électrique, deux roues motrices et compact, dérivé du cousin Toyota. Ici, pas de prise électrique, juste une petite batterie NiMH dite « bipolaire », très puissante mais d’une capacité de seulement 1 kWh, qui se recharge toute seule dans les phases de roue libre et de freinage, ou en puisant discrètement une partie de l’énergie du petit trois-cylindres 1.5 litre quand elle approche de zéro... et que l’on continue d’accélérer. Bref, un fonctionnement transparent pour le conducteur, qui conduit son petit SUV comme une voiture thermique normale, sans se soucier du niveau de charge de la batterie, conservant juste un œil sur la jauge à carburant pour penser à faire le plein de sans-plomb quand le réservoir de 36 litres est vide. Cela fait quand même des étincelles en ville, puisqu’il est fréquent d’y

Moteur : 3 cylindres essence + moteurs électriques reliés par un train épicycloïdal

Transmission : traction, automatique

Puissance (ch/kW) 136/100

Couple (Nm) 185

Masse à vide (kg) 1 280

Capacité batterie (kWh) 1

Long.xlarg.xhaut. (m) 4,19x1,83x1,55

Empattement (m) 2,58

Volume de coffre (l)

Capacité réservoir (l)

Vitesse maxi (km/h)

0 à 100 km/h 9”2

Consommation WLTP (l/100 km) 4,3

Émissions de CO2 (g/km) 100

Prix en France : à partir de 34 300 € Malus écologique : AUCUN

circuler plus de 60 % de temps en mode électrique (à faible vitesse), sans avoir à brancher quoi que ce soit. Mais n’espérez pas pousser trop loin l’expérience, au bout de quelques centaines de mètres le moteur thermique se remet en marche pour recharger très vite la batterie, avant de se recouper rapidement. Mais si cela donne de très bonnes consommations, avec moins de 4,5 l/100 km en ville par exemple, cela n’est pas réellement un fonctionnement 100 % électrique. Pour le reste, ce SUV traction possède une ligne élégante, un bon coffre de plus de 400 litres de contenance, trois petites places arrière (comme la R5) et un habitacle très bien présenté. Et évidemment connecté, avec un assistant vocal Hey Lexus, des connexions Apple Car Play (sans fil) et Android Auto (filaire), et un nouveau système de navigation Lexus Links. À cela s’ajoute la possibilité de personnaliser l’ambiance intérieure avec pas moins de 50 nuances... d’éclairage. On est dans le luxe ou on ne l’est pas. Or avec Lexus, on ne fait jamais les choses à moitié. Autre attention plaisante pour les geeks que nous sommes, ou que nous deviendrons, la possibilité de configurer trois clés numériques sur trois smartphones différents, pour donner l’accès à votre LBX à qui bon vous semble. Enfin, notons que la version haute Cool peut bénéficier d’une transmission intégrale grâce à l’ajout d’un petit moteur électrique sur le train arrière, pour améliorer la motricité dans le sable ou la neige. Premier petit SUV de Lexus, ce LBX est proposé à partir de 34 300 €, ou dès 42 800 € en Cool (+ 2 000 € en 4x4).

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402
36
170
LEXUS LBX

MG4 XPOWER

Ce n’est pas vraiment une citadine, davantage une compacte à l’aise en ville. Alors pourquoi l’avoir mise à côté des trois autres sex-symbols urbains ? Parce qu’il n’y en a qu’une comme elle, cette MG4 XPower capable de vous promener en ville, pour aller au travail ou faire des courses, évidemment en silence et sans rejeter le moindre gramme de CO2 dans l’atmosphère, mais aussi de vous catapulter au feu vert comme au volant d’une Audi RS3 ou d’une Mercedes A45 AMG. Deux sportives de plus de 400 ch vendues entre 100 000 et 120 000 €, malus compris. C’est que cette chinoise au nom britannique, MG, l’ex-Morris Garage anglais, étant passé sous pavillon SAIC Motor chinois en 2006, dérive de ses sœurs MG4 classiques, mais avec un second moteur électrique sur le train avant. Et d’une gentille propulsion 100 % électrique devient une méchante supersportive « verte » avec pas moins de 435 ch en puissance cumulée. Qui peut en dire autant ? Le tout pour un prix de vente public d’à peine plus de 40 000 €. On l’aura compris, il fallait en parler. D’autant que cette MG4, qui emprunte donc le moteur arrière

le plus puissant de la gamme, et est greffée devant du moins puissant (204 + 245), est une propulsion en mode ECO, mais une intégrale en mode SPORT (ou dès que l’on enfonce sérieusement la pédale de droite dans tous les modes). De quoi afficher des performances rares, avec moins de 4 secondes de 0 à 100 km/h et des reprises à vous rentrer les yeux dans les orbites à chaque dépassement. Si les suspensions ont été raidies pour contenir les mouvements de caisse induits par une telle cavalerie, les freins majorés pour supporter ces nouvelles contraintes, et que les aides à la conduite ont été recalibrées, force est quand même de constater que cette MG4 n’offre pas la tenue de route et l’agilité des meilleures sportives thermiques. Sans doute peu aidée sur ce point par sa masse totale élevée, 1 800 kg sur la balance. Ce qui fait que, très logiquement, si vous abusez des 435 ch votre batterie de 64 kWh ne durera pas longtemps. En revanche, si c’est utilisé avec parcimonie, vous pourrez parcourir plus de 350 km avec une charge, soit dans la bonne moyenne. Notez que si vous voulez refaire « le plein » rapidement, cette XPOWER supporte des recharges rapides sur borne haute puissance en courant continu jusqu’à 140 kWh (11 kW sur courant alternatif). Pour le reste, elle est similaire à ses sœurs de gamme, avec un habitacle suffisant pour cinq adultes, un coffre logeable mais un peu juste au regard de son gabarit, et une finition correcte. Mais peuton en attendre davantage d’une bombinette vendue seulement 40 490 € ?

Moteur : 2 moteurs électriques à aimants

permanents (un sur chaque train)

Batterie : Li-ion (capacité de recharge 11 kW AC, jusqu’à 140 kW DC)

Transmission : intégrale*, automatique

Puissance cumulée (ch/kW) 435/320

Couple cumulé (Nm) 600

Masse à vide (kg)

Capacité batterie (kWh)

Long.xlarg.xhaut. (m) 4,29x1,84x1,52

Volume de coffre (l)

Vitesse maxi (km/h)

0 à 100 km/h

Autonomie (km)

Prix en France : à partir de 40 490 €

Malus écologique : AUCUN

*selon les modes de conduite

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800
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MG4 XPOWER

La carte de France des bornes de recharge électrique et stations d’hydrogène*

Le déploiement des stations de recharge électrique pour voitures particulières s’accélère sur le territoire français.

Nous en dénombrons actuellement plus de 100 000, mais avec seulement 14 % de plus de 22 kW.

Nous faisons ici un état des lieux des bornes haute puissance, de plus de 50 kW (en bleu).

De la même manière, voici ici le nombre de stations d’hydrogène, dont l’implantation s’accélère aussi, mais moins rapidement (en vert).

4 350 stations de recharge haute puissance (plus de 50 kW, courant continu)

50 à 149 kW : 5 991

150 à 349 kW : 6 539 plus de 350 kW : 2 070

soit 14 600 points de recharge de plus de 50 kW, dont : + 2 % + 5 %

44 stations de recharge en hydrogène gazeux (pour voitures et utilitaires)

proposant du 350 bars : 40 proposant du 700 bars : 17 en construction : 1

* Recensement des stations en France Métropolitaine au 10 juin 2024 Sources Vig’Hy et data.gouv

En rouge, l'évolution depuis le dernier recensement (mars 2024)

Followed 108

www.bison-fute.gouv.fr/recharge-electrique.html

vighy.france-hydrogene.org/

Followed 109 TOYOTA avec 9 2 5 2 9 6 4 2 2 193 712 191 242 279 419 410 209 387 388 149 95 291 147 238 2 1

Faut-il vraiment craquer pour la cryptomonnaie ?

En 2023, le prix du Bitcoin a bondi de plus de 150 %, tandis que celui de l’ether a augmenté de près de 100 %. Cette période de forte hausse des cours, appelée « bull run », a incité de nombreux investisseurs à ouvrir leur premier compte de cryptomonnaies. Mais faut-il vraiment craquer pour le Bitcoin ou l’ether ? Texte J.-J. Manceau, photos Pexel

Bitcoin, ether, ripple, solana... Les Français sont séduits par les cryptomonnaies ! 6,5 millions de nos compatriotes, soit 12 % de la population, possèdent actuellement des cryptoactifs, contre 9,6 % constatés l’année dernière. Au total, 15 % des investisseurs en ont déjà détenu (ils étaient 13 % l’an dernier). Mieux encore ! Selon une étude de l’Adan, l’association française des acteurs de la blockchain et des cryptoactifs, un peu moins d’un quart des Français n’en possédant pas envisageraient d’en acquérir à l’avenir. Un phénomène que confirme le gendarme de la Bourse, l’AMF, en révélant que 54 % des nouveaux investisseurs en Bourse possèdent des cryptomonnaies, contre 25 % des investisseurs traditionnels. Le portrait-robot de l’investisseur en crypto ? Un homme, à 59 %, jeune (63 % des détenteurs ont entre 25 et 34 ans). Plus étonnant, l’étude de l’AMF indique que les ménages aux revenus mensuels les plus faibles (moins de 1 500 € par mois) ont davantage investi dans les cryptomonnaies que les autres tranches de revenus. Mais alors pourquoi un tel engouement des jeunes

pour ce type d’investissement ? Les cryptomonnaies ont connu une croissance exponentielle. La taille du marché des cryptomonnaies en termes de valeur de transaction est estimée à 1 330,43 milliards de dollars en 2024. Pourtant, en 2009, quand un groupe d’individus connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto crée le Bitcoin pour financer le développement de la technologie de la blockchain, un registre décentralisé et transparent qui enregistre toutes les transactions effectuées sur le réseau, personne ne semble croire à l’avenir de cette nouvelle monnaie. Personne, sauf les geeks, les cyberhackers, les trafiquants en tout genre qui voient dans ce système de paiement entièrement numérique une aubaine pour faire fructifier leur business, en toute discrétion. Quinze ans plus tard, la technologie de la blockchain a fait ses preuves et les cryptomonnaies sont devenues des actifs patrimoniaux, au même titre que les actions ou l’or. D’autant que leur indépendance vis-à-vis des politiques monétaires des banques centrales en fait désormais un actif refuge. Car les cryptomonnaies comme le Bitcoin ne

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investir

sont pas émises par des États, via leurs banques centrales. La création de nouveaux bitcoins est réalisée grâce au processus de « minage ». Toutes les dix minutes environ, un bloc de données contenant toutes les transactions e ectuées sur le réseau Blockchain est validé par les mineurs, qui doivent, à l’aide de puissants ordinateurs, résoudre une énigme cryptographique pour pouvoir valider le bloc. Une fois que le bloc est validé, il est ajouté à la blockchain et les mineurs sont récompensés en bitcoins. Ils revendent ensuite cette monnaie pour nancer leur matériel ou se rémunérer. Comme le nombre de bitcoins qui peut être créé est limité à 21 millions d’unités, ce qui garantit sa rareté et sa valeur, tous les quatre ans, la rémunération de ce travail est divisée par deux. Une technique baptisée, en jargon crypto, « halving ». Depuis le dernier halving de début avril, la rémunération des mineurs est de 3,125 bitcoins par bloc validé. Cette réduction de l’o re de nouveaux bitcoins sur le marché, combinée à une demande en constante augmentation, a tendance à faire augmenter les prix du Bitcoin. C’est pourquoi de nombreux investisseurs s’intéressent ces derniers mois aux cryptomonnaies, qui ont connu une croissance spectaculaire ces dernières années. Il existe environ 5 000 cryptomonnaies selon Coinmarketcap, mais le marché reste concentré autour du Bitcoin et de l’Ethereum. Ces derniers représentent à eux deux environ 60 % de la capitalisation boursière de toutes les cryptomonnaies. Si un épargnant souhaite s’exposer au Bitcoin sans en posséder directement, il peut opter pour des produits négociés tels que les ETP (21Shares, CoinShares, etc.), qui sont adossés à des contrats à terme et peuvent être souscrits via des comptes titres. Cependant, depuis l’arrivée des ETF spot (qui sont des types d’ETP),

des trackers émis par les grandes banques comme Morgan Stanley ou des gérants d’actifs, comme BlackRock, qui répliquent l’évolution du cours de la crypto, la part de marché des ETP a chuté à 25 %, selon e Block. Pour l’instant, les ETF émis au Etats-Unis ne sont pas directement accessibles en France. Mais la situation devrait évoluer. Une autre façon indirecte de s’exposer au Bitcoin est d’investir dans des actions d’entreprises liées à cette cryptomonnaie, comme l’éditeur de logiciels MicroStrategy, qui en possède pour près de 7 milliards de dollars, ce qui a entraîné une forte corrélation entre son titre et le cours du Bitcoin. Ou encore, les actions de sociétés cotées du secteur, comme l’exchange Coinbase ou les mineurs Marathon Digital ou Bitfarms. Toutefois, il n’est pas garanti que les cours de ces actions suivent systématiquement celui du Bitcoin. En n, il est possible de s’exposer directement au Bitcoin en passant par une plate-forme d’échange enregistrée PSAN (prestataire de services sur actifs numériques) auprès de l’Autorité des marchés nanciers : Binance, Coinbase ou Crypto. com. À condition de maîtriser ces outils qui sont avant tout des plates-formes de trading. Ou alors, il faut faire appel à un courtier comme Coinhouse, qui revendique un « accompagnement et un service client en français disponible pour répondre à la complexité de l’investissement crypto ». Par ailleurs, de grands acteurs comme Visa ou PayPal et de plus en plus de commerces acceptent les paiements en Bitcoin. Plus de 33 000 distributeurs automatiques sont recensés à travers le monde. Comme pour un distributeur classique, l’utilisateur peut déposer ou retirer de l’argent. Pour obtenir des bitcoins, il su t de déposer la somme correspondante dans le distributeur et fournir son adresse Bitcoin. C’est simple comme bonjour.

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Il existe environ 5 000 crytomonnaies, mais le Bitcoin et l’Ethereum représentent 60 % de la capitalisation boursière

Fiscalité, succession, perte... ce qu’il faut savoir avant d’investir

« Not your keys, not your coins » ou « Pas tes clés, pas tes bitcoins » est une mise en garde bien connue des détenteurs de cryptomonnaies. Il est essentiel de ne pas divulguer sa clé privée, le code alphanumérique qui donne accès à son portefeuille, car en cas de perte, de vol ou d’oubli, les bitcoins, ethers et autres cryptos sont dé nitivement perdus. Pour éviter tout risque de piratage, de nombreux investisseurs choisissent de sécuriser eux-mêmes leurs actifs en utilisant un « cold wallet », comme celui proposé par Ledger, qui conserve les cryptomonnaies hors ligne. Cependant, cette méthode peut poser problème en cas de décès de l’investisseur car, sans la clé privée, les cryptomonnaies restent totalement inaccessibles pour les héritiers et les notaires. Pour éviter cette situation, il est recommandé de ne pas inscrire sa clé dans un testament, car cela pourrait entraîner une perte totale des actifs en cas de vol chez le notaire. Il est plutôt conseillé de combiner des aspects juridiques, scaux et techniques pour préparer la transmission de ses

cryptomonnaies. Certaines entreprises spécialisées proposent des solutions de conservation de clés sécurisées, comme Legapass, qui a obtenu le label Etik délivré par le Conseil supérieur du notariat. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023, le prix du bitcoin a bondi de plus de 150 %, tandis que celui de l’ether a augmenté de près de 100 %. Cette période de forte hausse des cours a incité de nombreux investisseurs à ouvrir leur premier compte de cryptomonnaies. Tous les contribuables doivent déclarer leurs comptes étrangers à l’administration scale française, même s’ils n’ont pas encore réalisé de gains. La sanction pour non-déclaration est de 750 € par compte, dans la limite de 10 000 €. Les gains réalisés lors de la vente de cryptomonnaies sont imposables en France. Les investisseurs doivent calculer eux-mêmes la plus-value imposable à l’aide du formulaire 2086 et la déclarer à la ligne 3AN ou 3BN de la déclaration 2042C. Le calcul de la plus-value est complexe et peut nécessiter l’utilisation de services payants.

Followed 112 investir

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