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- art de vivre - culture - sport et loisirs -

SPÉCIAL RUGBY

CHARLES OLLIVON

FERRARI PUROSANGUE À L’ESSAI

ARGENT

Faut-il investir dans l’art contemporain ?

PALM SPRINGS

Road-trip entre Indio et Joshua Tree Park

GASTRONOMIE

Dans les cuisines du chef nantais Mathieu PĂ©rou

HORLOGERIE

Les nouveautés des Geneva Watch Days

GOLF

Rencontre avec Benjamin HĂ©bert

DÉCOUVRIR -
Pensez Ă  covoiturer. #SeDĂ©placerMoinsPolluer
ModÚle présenté : Range Rover Sport P550e Hybride électrique. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP): 0.6 à 0.8. Land Rover France. 509 016 804 RCS Nanterre.
A B C D E F G
15g CO2/km

ANS

Incarnez la performance avec le modĂšle emblĂ©matique Newport d’inspiration nautique. Traversez le temps avec Ă©lĂ©gance, puissance et prĂ©cision.

À chacun ses responsabilitĂ©s

Neuf ans et neuf mois. C’était en 2020, lors de la derniĂšre Ă©tude MĂ©diamĂ©trie, l’ñge moyen auquel les parents donnent Ă  leurs enfants leur premier smartphone. C’est tĂŽt quand mĂȘme pour avoir accĂšs Ă  toutes les horreurs de la vie. Le jour oĂč j’ai appris cela, Sarah, de Snapchat (voir page 32) m’apprenait que la vĂ©rification de l’ñge des utilisateurs du rĂ©seau social dont elle est la porte-parole n’est que... dĂ©clarative. Comme pour tout ce qui se passe sur la Toile visiblement, ce n’est pas spĂ©cifique Ă  Snapchat. Ayant dĂ©passĂ© l’ñge de la majoritĂ© depuis quelques dĂ©cennies, je ne m’étais jamais posĂ© la question, comme beaucoup de parents. En fait, tout utilisateur connectĂ© Ă  Internet, via son smartphone, sa tablette ou son ordinateur, ou Ă©videmment celui de ses parents, frĂšres et sƓurs ou copains, n’a qu’à cocher la case « je suis majeur » ou Ă  mettre la bonne annĂ©e dans le menu dĂ©roulant pour ĂȘtre identifiĂ© comme tel. Et donc avoir accĂšs Ă  tout. C’est n’importe quoi, une blague de trĂšs mauvais goĂ»t. Alors je veux bien que les lĂ©gislateurs de Bruxelles se soient creusĂ© les mĂ©ninges pour nous pondre un DSA censĂ© protĂ©ger nos enfants du cĂŽtĂ© obscur d’Internet, mais si cela repose sur une simple dĂ©claration, ça ne sert Ă  rien. Si le contrĂŽle parental peut encore servir Ă  bloquer certains sites dĂ©finitivement dĂ©placĂ©s pour une audience mineure, il ne sert pas souvent Ă  grand-chose pour limiter l’accĂšs aux rĂ©seaux sociaux auxquels ces jeunes veulent Ă  tout prix participer, et sur lesquels on trouve aujourd’hui tout et n’importe quoi. Faudra-t-il, pour s’y connecter, s’identifier avec son empreinte digitale ou les traits de son visage, comme on le fait pour dĂ©verrouiller son appareil ? C’est pour l’instant l’une des seules solutions possibles qui, en plus, contrairement au code de dĂ©verrouillage, requiert la prĂ©sence du propriĂ©taire de l’appareil ou de la personne enregistrĂ©e. Ce pourrait ĂȘtre une sorte de contrĂŽle parental poussĂ© Ă  son paroxysme, qui renverrait les parents devant leurs responsabilitĂ©s. Elles sont grandes quand on voit les possibilitĂ©s offertes par le Net. Surtout pour un enfant de 9 ans.

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Ă©dito

L’innovation ne s’arrĂȘte jamais

Ferrari vous invite Ă  dĂ©couvrir la 296 GTB, la berlinette sportive biplace rĂ©volutionnaire dotĂ©e d’un moteur V6 couplĂ© Ă  un moteur Ă©lectrique qui redĂ©finit le plaisir de conduite.

Contactez votre concessionaire officiel Ferrari pour débuter ce voyage extraordinaire.

RĂ©sultats combinĂ©s de la consommation de carburant et des Ă©missions de CO2 de la Ferrari 296 GTB en l/100 km : 8,8 Ă  14,4. Émissions de CO2 : 326 Ă  198 g/km. Les chiffres indiquĂ©s sont fournis Ă  des fins de comparaison. Ne comparez les chiffres de consommation de carburant et de CO2 qu’avec ceux d’autres voitures testĂ©es selon les mĂȘmes procĂ©dures techniques. Il est possible que ces chiffres ne reflĂštent pas les rĂ©sultats de conduite rĂ©els qui dĂ©pendent d’un certain nombre de facteurs, notamment les accessoires ajoutĂ©s (aprĂšs l’immatriculation), les variations mĂ©tĂ©orologiques, les diffĂ©rents styles de conduite et la charge du vĂ©hicule.

#SeDĂ©placerMoinsPolluer Ferrari.com A B C D E L M J K H I F G 149 CO2 g/km
Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo.

FOLLOWED.FR

RĂ©dacteur en chef et directeur de la publication

Christophe Boulain

chboulain@followed.fr

Conseiller Ă©ditorial

Luc Augier

Ont participé à ce numéro

RĂ©daction

A. Bloch, C. Boulain, M. Camus, J. James, S. Malaut, J.-J. Manceau, F. Montfort, A. Poupin,

Photographes

A. Bloch, Mitchell, F. Montfort, St Laurent Golf Team, P. Stefanaggi

Conception

FLD Studio, L. HĂ©riau

Fabrication

Aubin Imprimeur, Ligugé Imprimé en France

DépÎt légal à parution

ISSN : 2427-0881

DiïŹ€usion ProPress, ISSUU.com, cafeyn.co, epresse.fr et viapresse.com

DiïŹ€usion certiïŹĂ©e OJD 2022 : 47 029 exemplaires

Publicité publicite@followed.fr

TĂ©l. +33 (0)6 62 46 64 72

Followed Magazine est édité par Followed SAS

SIREN : 808 701 569. Capital de 20 000 €. PrĂ©sident C. Boulain

TĂ©l. +33 (0)6 62 46 64 72 212, avenue des États-Unis, 31200 Toulouse, France

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Oris Montorgueil – 71, rue d’Argout – 75002 Oris Saint-Germain – 167, Bd Saint-Germain – 75006 www.oris.ch

Contributeurs

p. 18 Contributeurs : dĂ©couvrez les personnalitĂ©s qui nous ont aidĂ©s Ă  rĂ©aliser ce magazine, qu’ils (ou elles) soient artistes, artisans, sportifs ou cuisiniers

ÉvĂ©nement

p. 20 L’horlogerie se fĂȘte Ă  GenĂšve : pour leur quatriĂšme Ă©dition, les Geneva Watch Days nous ont rĂ©servĂ© de belles surprises sur les bords du lac LĂ©man

Shopping

p. 24 Tech, mobilité, art de vivre, beauté : tout pour faire ou se faire plaisir, avec bon goût bien sûr

Futur

p. 32 Digital Service Act : qu’est-ce que cela va changer dans notre façon de vivre avec Internet

Art de vivre

p. 36 Defender House : leçon d’art de vivre avec la marque Defender, partenaire de la coupe du monde de rugby

p. 40 Mathieu PĂ©rou : rencontre, sur les rives de l’Erdre, avec un jeune chef nantais qui mĂ©rite bien ses Ă©toiles, rouge et verte

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sommaire

Ouvrir un monde de possibilit썗s.

Nouveau Kia EV9 100% 썗lectrique.

D썗couvrez le nouveau Kia EV9 et tout le savoir-faire de Kia en mati썟re de design et de performances 썗lectriques. Jusqu’쌜 541 km d’autonomie(2) et une recharge ultra-rapide de 239 km en seulement 15 minutes(3). Pro쏟tez de son vaste espace int썗rieur avec 6 ou 7 places de s썗rie(4), de ses 썗quipements technologiques avec son triple 썗cran panoramique et son plani쏟cateur intelligent d’itin썗raire. Disponible en propulsion et transmission int썗grale(5). Jusqu’쌜 2,5 tonnes de capacit썗 de tractage(6). Un monde de possibilit썗s s’ouvre 쌜 vous.

Consommation mixte du nouveau Kia EV9 100% 썗lectrique : (en cours d’homologation).

*Garantie 7 ans ou 150 000 km (1er des deux termes 썗chu) valable pour tous les mod썟les Kia en France m썗tropolitaine et Corse (hors DOM-TOM) et dans tous les 썗tats membres de l’UE ainsi qu’en Norv썟ge, Suisse, Islande, Gibraltar, Monaco et Andorre, sous r썗serve du respect du plan d’entretien d썗쏟ni par le constructeur et pr썗sent썗 dans le manuel utilisateur. (1) Movement that inspires = Du mouvement vient l’inspiration. (2) Autonomie maximale sur la version Earth en cycle mixte WLTP, en cours d’homologation. (3) Sur borne de recharge ultra-rapide. (4) 6 si썟ges ind썗pendants en option sur la 쏟nition GT-line. (5) Selon 쏟nition. (6) En version transmission int썗grale. Mod썟le pr썗sent썗 : Kia EV9 GT-line avec options peinture mate, r썗troviseurs ext썗rieurs digitaux. Syst썟me de pilotage automatique sur autoroute (HDP) non disponible en France. Conditions sur kia.fr

Pensez 쌜 covoiturer #SeD썗placerMoinsPolluer
Kia France 383915295 RCS Nanterre

Mode & objets

p. 46 Herbelin : pour fĂȘter son anniversaire, la marque horlogĂšre française Herbelin dĂ©barque Ă  Paris

Culture

p. 50 Alpange : dĂ©couverte des pianos Ă©lectroniques français Alpange, de vĂ©ritables Ɠuvres d’art

p. 56 Inclusion et football : le partenariat entre la marque horlogĂšre Oris et la Ligue de football professionnel

Sport & loisirs

p. 60 Benjamin HĂ©bert : confessions d’un golfeur pro sur cette vie trĂ©pidante, mais tellement dure

p. 64 Charles Ollivon : rencontre avec le grand Charles, quelques jours avant l’ouverture de la coupe de monde de rugby en France

p. 70 Balade Ă  Palm Springs : entre expositions, musĂ©es, dĂ©sert et montagne, au volant d’un SUV Nissan

p. 76 Découverte de la cÎte Vermeille : road-trip en nouveau Renault Espace entre Perpignan et Cadaqués, en Espagne.

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Week-end

p. 88 Sienne : séjour au Fontanelle Estate, dans les vignes de la région de Sienne, en Italie. Sublime

MĂ©canique

p. 92 Essai du Ferrari Purosangue : prise en main dans la région de Reims, entre vignes et vieux circuit, du premier SUV imaginé par Ferrari

p. 98 Essai de la Road Glide CVO Harley-Davidson : pour cette annĂ©e de cĂ©lĂ©bration, Harley a dĂ©voilĂ© une nouvelle CVO que nous avons essayĂ©e aux États-Unis

p. 102 Simulation pneumatique : comment Michelin développe de plus en plus de pneus grùce au numérique

Investir

p. 106 Investir dans l’art contemporain : les solutions ne manquent pas pour investir quelques milliers ou millions d’euros dans l’art. Revue de dĂ©tail

Bien-ĂȘtre

p. 112 Le sel, faut-il en manger ? il met en avant toutes les saveurs de nos plats, mais son excÚs peut causer bien des dégùts sur notre organisme. Comment, pourquoi ?

Abonnements

Retrouvez nos offres d’abonnements page 113

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contributeurs

Sarah Bouchahoua

p. 32 La responsable des affaires publiques de la plateforme Snapchat nous explique tout du Digital Service Act qui doit nous protéger sur le Net et les réseaux

Mathieu PĂ©rou

p. 40 Chef Ă©toilĂ© Ă  Nantes, Mathieu est revenu sur son parcours et les embĂ»ches de la reprise d’un restaurant

Raphaël Soudre

p. 50 RaphaĂ«l et son compĂšre Franck Bacquet conçoivent les pianos Alpange, de vĂ©ritables Ɠuvres d’art

Vincent Coquet

p. 56 Directeur exécutif de la marque horlogÚre Oris, Vincent nous a détaillé le partenariat historique de sa société avec la Ligue de football professionnel

Benjamin HĂ©bert

p. 60 Depuis prÚs de vingt ans, Benjamin passe sa vie entre les greens et les aéroports. Une vie de golfeur pro

Charles Ollivon

p. 64 Le gĂ©ant basque nous fait vibrer Ă  chaque match du XV de France dont il est l’un des troisiĂšmes lignes. Rencontre avec un joueur entier et attachant

Bruno de Feraudy

p. 102 Bruno est le patron de la premiÚre monte chez Michelin. La personne idéale pour parler développement

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Benjamin HĂ©bert Charles Ollivon Sarah Bouchahoua Vincent Coquet
PĂ©rou
Mathieu

Geneva Watch Days 2023

L’horlogerie fait sa fĂȘte Ă  GenĂšve

Depuis la disparition de Baselworld, il y avait de la place pour un autre Salon horloger en Suisse, en parallĂšle du Watches and Wonders du dĂ©but d’annĂ©e.

Et c’est encore Ă  GenĂšve qu’il se tient, Ă  la ïŹn de l’étĂ© depuis 2020. Bienvenue aux Geneva Watch Days, une fĂȘte de l’horlogerie d’un autre type.

Texte C. Boulain, photos C. Boulain et DR

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événement

Maurice Lacroix. Pour GenĂšve, la marque dirigĂ©e par StĂ©phane Waser dĂ©voilait une version limitĂ©e de sa dĂ©jĂ  fameuse Aikon. Seulement 500 exemplaires de cette Urban Tribe Skeleton, avec son mouvement squelettĂ© automatique ML135 inspirĂ© du Sellita SW200 et offrant 38 heures de rĂ©serve de marche, son bracelet acier intĂ©grĂ© et dĂ©corĂ© comme la boĂźte de 39 mm de diamĂštre, seront proposĂ©s Ă  la vente contre 4 100 €.

Maurice Lacroix

Frédérique Constant

FrĂ©dĂ©rique Constant. Pour cĂ©lĂ©brer ses 35 ans aux GWD, FrĂ©dĂ©rique Constant y dĂ©voile une Classic Power RĂ©serve Big Date en quatre versions. En photo, la plus exclusive, dotĂ©e d’une boĂźte en platine de 40 mm et d’un cadran mĂ©tĂ©orite, limitĂ©e Ă  35 exemplaires et vendue 25 995 €. Elle exploite, comme les trois autres versions, or rose et acier, le 31e mouvement manufacture de la marque, qui propose l’afïŹchage de la rĂ©serve de marche (50 heures), une grande date entre 2 heures et 3 heures et les phases de Lune. Tout cela rĂ©glable par une seule couronne.

Oris

Oris. La marque indĂ©pendante Oris prĂ©sentait trois nouveautĂ©s aux GWD, dont cette impressionnante AquisPro 4 000 m. Qui, on l’a compris, rĂ©siste Ă  une immersion Ă  4 000 m de profondeur grĂące Ă  sa boĂźte en titane de 49,5 mm de diamĂštre. Elle accueille le mouvement Oris Calibre 400 Ă  remontage automatique, afïŹchant les heures, minutes, secondes et date, et proposant 120 heures de rĂ©serve de marche. LivrĂ©e sur un bracelet caoutchouc et boucle dĂ©ployante Ă  rallonge, elle est vendue 5 700 €.

Ne cherchez pas ici de halls gigantesques comme Ă  BĂąle ou Palexpo, aux Geneva Watch Days tout se passe dans les salons intimistes et luxueux de l’hĂŽtel Beau Rivage. Ou dans ceux de ses deux Ă©lĂ©gants voisins, l’hĂŽtel d’Angleterre et le Fairmont. PrĂšs de quarante marques de cette horlogerie que l’on aime s’étaient donc donnĂ© rendez-vous Ă  cheval entre aoĂ»t et septembre, sur la rive nord du lac de GenĂšve dans la ville helvĂšte frontaliĂšre de la France, pour y dĂ©voiler leurs plus belles nouveautĂ©s. Quelques excentriques, du nom de Bulgari, Ulysse Nardin, Jacob & Co ou encore Breitling et Maurice Lacroix avaient prĂ©fĂ©rĂ© s’installer dans leur propre boutique genevoise, ou s’établir dans des lieux Ă©phĂ©mĂšres dans d’autres hĂŽtels ou mĂȘme, encore, sur un bateau comme pour la marque Armin Strom. Avec tous la mĂȘme idĂ©e en tĂȘte, cĂ©lĂ©brer l’art horloger que l’on chĂ©rit tant, rivaliser d’imagination pour rĂ©inventer toutes les maniĂšres possibles d’a cher le temps, et bien Ă©videmment discuter de l’évĂ©nement qui venait de secouer tout le Landerneau de la belle montre, le rachat du plus grand distributeur horloger Bucherer par l’ogre Rolex. Une actualitĂ© qui ne modi era pas

vraiment le quotidien des clients, mais qui a eu le don d’exciter les professionnels. Notons que contrairement Ă  d’autres Salons comme l’iconique SIHH de GenĂšve (qui s’appelle dorĂ©navant Watches and Wonders), rĂ©servĂ© aux uniques professionnels, les GWD sont ouverts aussi bien aux travailleurs du temps qu’aux clients des marques exposantes, qui peuvent prendre rendez-vous auprĂšs de leur dĂ©taillant pour venir voir en avantpremiĂšre les nouveaux garde-temps qu’ils achĂšteront sans doute ensuite. Charge aux marques de s’arranger pour que ces deux populations, assez di Ă©rentes tout de mĂȘme, se cĂŽtoient sans vraiment se frĂ©quenter. Pour cette Ă©dition 2023, la quatriĂšme du nom puisque les GWD avaient dĂ©butĂ© en plein Covid en 2020, il n’y avait pas de tendance forte Ă  tirer. Juste la volontĂ© a chĂ©e depuis quelques annĂ©es par les plus grandes maisons de travailler des matĂ©riaux innovants, de proposer autant que faire se peut des boĂźtes taillĂ©es dans des matiĂšres recyclĂ©es (quand c’est possible), et de crĂ©er des complications toujours plus extrĂȘmes, grĂące Ă  des processus d’industrialisation capables aujourd’hui de produire des piĂšces aussi parfaites que minuscules. Quand on vous dit que l’horlogerie est un art.

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Angelus. Nouvelle parure pour le Chronodate Angelus. Ici dĂ©clinĂ©e en Storm Blue, comprenez bleu orage, cette montre chronographe Ă  dateur Ă  aiguille bĂ©nĂ©ïŹcie toujours d’une capsule en composite Ă  base de carbone pour protĂ©ger son mouvement mĂ©canique Ă  remontage automatique maison (A500) proposant 60 heures de rĂ©serve, enserrĂ©e dans une structure ajourĂ©e en titane de 42,5 mm de diamĂštre. MontĂ©e sur un bracelet caoutchouc ou titane, elle est tarifĂ©e Ă  partir de 26 200 €.

Moser & Cie. En associant l’or rouge au noir profond Vantablack, Moser & Cie mĂ©tamorphose son Endeavour Tourbillon, proposant une montre Ă  la fois traditionnelle, moderne et Ă©purĂ©e. Sous le cadran Vantablack bat un mouvement manufacture HMC 804 Ă  remontage automatique offrant 3 jours de rĂ©serve et rĂ©gulĂ© par un tourbillon volant une minute. Le tout dans un boĂźtier or rouge de 40 mm de diamĂštre montĂ© sur un bracelet en cuir d’alligator et boucle dĂ©ployante, en or rouge Ă©videmment. Prix de vente : 86 500 €.

MB&F. Maximilian BĂŒsser ne cesse de nous surprendre avec, cette annĂ©e, une HM9 Sapphire Vision verte ou bleue. C’est une Ă©volution de l’étonnante Horological Machine 9 dont la boĂźte est dĂ©sormais composĂ©e de trois parties de verre saphir assemblĂ©es entre elles avec des joints tridimensionnels. Il ne faut pas moins de 350 heures d’usinage et de polissage pour produire une boĂźte, dans laquelle bat le mouvement maison Ă  remontage manuel dont les deux balanciers sont reliĂ©s entre eux par un diffĂ©rentiel (voir photo d’ouverture). Prix de l’Ɠuvre d’art : 440 000 €.

Arnold & Son. Nouvelle version de la DSTB. Les non initiĂ©s n’auront pas compris, il s’agit d’une Ă©volution de la Dial-Side True Beat, qui afïŹche cotĂ© cadran le mĂ©canisme « seconde vraie », aussi appelĂ© seconde morte. Ainsi, Ă  gauche, l’aiguille et l’ancre battent les secondes de maniĂšre ample, mues par un mĂ©canisme similaire Ă  un Ă©chappement. On retrouve Ă  droite les heures et les minutes, dans un cadran dĂ©diĂ©. Deux sĂ©ries limitĂ©es sont proposĂ©es, en or rouge cadran bleu (88 piĂšces) ou en platine cadran saumon (38 piĂšces), comme ici, vendue au prix de 62 200 €.

Ulysse Nardin. À GenĂšve cette annĂ©e, chez Ulysse Nardin, c’est silicium au menu. Avec cette Ă©tonnante Blast Free Wheel Marquetry, qui met en avant le savoir-faire de la maison sous deux angles : le mouvement et le matĂ©riau. Le premier exploite un tourbillon volant Ă  Ă©chappement constant (Ă  opposer Ă  l’échappement Ă  ancre classique), et le second s’appelle le silicium. On le retrouve aussi bien dans le mouvement que marquetĂ© dans ce qui sert de cadran, sous le mouvement. L’assemblage de ces plaquettes de silicium bleu demande du temps et un savoir-faire mĂ©ticuleux. MagniïŹque et vendu 139 200 €.

Corum. Depuis 1955, Corum ne cesse de nous Ă©tonner. Pour les Geneva Watch Days, la marque suisse nous a dĂ©voilĂ© un concept de montre Ă  tourbillon volant dont les ponts en saphir donnent l’impression que les composants ïŹ‚ottent au-dessus du cadran : hypnotique. D’autant plus que ledit cadran est fait d’aventurine, sublime, et que la boĂźte en titane grade 5 recyclĂ© fait moins de 40 mm de diamĂštre, trĂšs loin des montres compliquĂ©es qui dĂ©passent souvent les 44 mm. Dommage qu’elle ne soit pas Ă  vendre


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MB&F
Angelus Moser & Cie Arnold & Son Ulysse Nardin Corum
Place du Monument - 21190 Puligny-Montrachet | +33 (0)3 80 21 95 27 | reservation@olivier-leflaive.com | www.hotel.olivier-leflaive.com

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1 Apple a dĂ©voilĂ© son nouvel iPhone 15 Pro lors de sa confĂ©rence du 12 septembre. Quatre grosses nouveautĂ©s par rapport Ă  l’iPhone 14 Pro dĂ©jĂ  connu, avec l’adoption de la connectique USB-C, d’une structure en titane aux bords arrondis, d’une puce A17 Pro et la possibilitĂ© de conïŹgurer le bouton action. Évidemment, l’appareil photo progresse encore, tout comme le prix : Ă  partir de 1 229 €.

2 Le Honor Magic V2 est le nouveau fer de lance du gĂ©ant chinois. Ce smartphone pliant ne pĂšse que 231 g pour seulement 9,9 mm d’épaisseur repliĂ©, possĂšde une charniĂšre en titane et pas moins de cinq camĂ©ras. Trois derriĂšre (deux de 50 MP avec grand-angle, et un tĂ©lĂ©objectif de 20 MP) et deux devant. GrĂące Ă  sa nouvelle technologie de batterie qui assure 5 000 mAh de capacitĂ©, il permettra de proïŹter longtemps de l’écran 7,9 pouces central (6,4 une fois refermĂ©). Prix non dĂ©ïŹni.

3 Avec son enceinte portable GIG XL, la marque amĂ©ricaine Klipsch devrait amĂ©liorer vos soirĂ©es. Avec un woofer et un tweeter, une puissance acoustique de 105 dB Ă  0,5 m et des connexions Bluetooth et analogique 3,5 mm, elle sublimera vos playlists, en streaming ou pas. En plus, il est possible de les appairer entre elles. L’unitĂ© coĂ»te 249 €.

4 Avec le LG StandbyMe GO vous allez pouvoir regarder des ïŹlms et des sĂ©ries comme Ă  la maison, mais n’importe oĂč. C’est un Ă©cran de 27 pouces Full HD orientable, tactile et intĂ©grĂ© dans une mallette sonorisĂ©e par quatre haut-parleurs de 20 W certiïŹĂ©s Dolby Atmos. Évidemment, l’ensemble est connectĂ© en WiïŹ et Bluetooth, et bĂ©nĂ©ïŹcie d’une autonomie annoncĂ©e de 3 heures. Environ 1 000 €.

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1 shopping
TECH

1 Avec sa nouvelle marque Momentum, Giant veut sĂ©duire les cyclistes urbains en quĂȘte de praticitĂ© Ă©lectrique. Logique d’y retrouver un « longtail », rĂ©pondant au doux nom de PakYak E+. Avec sa batterie de 500 Wh de sĂ©rie, qui peut ĂȘtre associĂ©e Ă  une seconde batterie en option (749 €), ce longtail bĂ©nĂ©ïŹcie d’une assistance Ă©lectrique au pĂ©dalage jusqu’à 25 km/h, peut transporter jusqu’à 164 kg de charge (soit 220 kg pilote compris) et annonce 97 km d’autonomie (194 avec deux batteries). Il proïŹte d’une gamme complĂšte d’accessoires, existe en deux coloris (jaune et noir) et coĂ»te 4 700 €.

2 Yamaha vient de restyler son best-seller XMax 300. DerriĂšre son design plus anguleux et plus moderne, avec son nouveau phare en X Ă  LED, il cache un tableau de bord LCD de 4,3 pouces, un dĂ©marrage par smart key, une connexion sans ïŹl Bluetooth qui permet d’appairer son smartphone via l’app gratuite My Ride Yamaha, une selle redessinĂ©e et de nouveaux rangements. Valeur de l’engin : 6 699 €.

3 Votre casque dit beaucoup sur le motard que vous ĂȘtes. Avec ce BELL Moto 3 dĂ©veloppĂ© avec le collectif fĂ©minin Atwyld, la marque amĂ©ricaine propose un casque Ă  la fois design et vintage, homologuĂ© ECE 2206 et pesant 1 250 g. Il est proposĂ© en six tailles, est doublĂ© en cuir et façon nubuck antibactĂ©rien et est vendu 329,99 €.

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ART DE VIVRE

1 C’est le lit des stars, celui des rois et des reines, celui sur lequel tout le monde rĂȘverait de s’allonger. FabriquĂ© en SuĂšde par HĂ€stens, et dĂ©veloppĂ© avec le designer Ferris Rafauli, ce Grand Vividus, ici dans sa livrĂ©e gris anthracite baptisĂ©e Phantom Charcoal, est un ensemble sommier, matelas et surmatelas de grand luxe. FabriquĂ© Ă  la main, nĂ©cessitant 600 heures de travail aux meilleurs artisans, il mesure 75 cm de haut, pĂšse 455 kg et associe des ressorts mĂ©talliques appairĂ©s un Ă  un, de la laine, du coton, du cuir et du crin de cheval. Prix de l’Ɠuvre d’art : 400 000 €.

2 Notre sĂ©lection de spiritueux nous amĂšne cette fois Ă  Cognac, mais pour du whisky. La distillerie Tessendier propose diffĂ©rentes cuvĂ©es de son whisky Arlett, distillĂ© Ă  partir d’orge française. Ici un single malt afïŹnĂ© trois ans en fĂ»ts de chĂȘne amĂ©ricain avant de passer six mois dans des barriques de rhum de la Barbade. Nez gourmand de banane mĂ»re et de vanille, bouche ample et Ă©picĂ©e Ă  51 €.

3 Santa Teresa est l’une des plus vieilles distilleries des AmĂ©riques, basĂ©e au Venezuela depuis 220 ans. Pour son rhum 1796, la maison familiale dĂ©livre un jus ambrĂ© au nez fruitĂ© et boisĂ©, avec des notes de vanille, de cannelle, de chocolat noir et de pruneaux en bouche. Une douceur caractĂ©ristique de ron de solera, une mĂ©thode de vieillissement nĂ©e en Espagne. C’est un mĂ©lange de jeune et de vieux (35 ans), oĂč l’ancien Ă©duque le nouveau avec le temps. Prix du ïŹ‚acon : 62,50 €.

4 ÉlaborĂ© en Colombie par la famille Riascos depuis trois gĂ©nĂ©rations, le ron de solera La Hechicera ravira les amateurs de jus de mĂ©lasse distillĂ© en fĂ»ts de bourbon, sans sucre ajoutĂ©. Nez fort en orange, cafĂ© et caramel, bouche de chocolat et d’épice, le tout vendu 55 €.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santĂ©. À consommer avec modĂ©ration.

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1 Depuis 2018, la Maison Rebatchi propose des parfums modernes et rafïŹnĂ©s, qui se veulent la rencontre de l’Orient et de l’Occident, comme la double culture du fondateur Mohamed Rebatchi. Ici Velvet Date, un jus signĂ© du parfumeur Vincent Ricord, qui mĂ©lange l’aromaspace de datte, rose, safran et davana. Prix de vente : 160 € les 100 ml.

2 Pour rĂ©interprĂ©ter la fragrance pour hommes des parfums matiĂšres de Karl Lagerfeld, la parfumeuse Alexandra Carlin s’est inspirĂ©e de ses voyages en Toscane et des superbes cyprĂšs. Cela donne une tĂȘte vivace de cardamome givrĂ©e, mandarine et citron qui amĂšne la note de cyprĂšs piquĂ©e de lavande et de menthe. Pour ïŹnir enveloppĂ© dans la sauge, le bois de cachemire et le vĂ©tiver. 57 € les 100 ml.

3 TrĂšs engagĂ©e dans le dĂ©veloppement durable et la protection de la biodiversitĂ©, la marque La Biosthetique n’en oublie pas de prendre soin de nous. Avec cette lotion toniïŹante pour cheveux et cuir chevelu oĂč le complexe innovant d’algue brune et de varech optimise l’épaisseur des cheveux alors que le menthol exerce une action rafraĂźchissante sur le cuir chevelu. 18 € les 150 ml.

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2 3 4 BEAUTÉ

d i s t r i b u t i o n @ d i s t i l l e r i e - t e s s e n d i e r c o m

L ’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É . À C O N S O M M E R A V E C M O D É R A T I O N

Digital Service Act

QUE VA-T-IL CHANGER ?

Depuis le 25 aoĂ»t dernier, nous devrions tous nous sentir rassurĂ©s. Surtout les parents. Parce que depuis cette date, prĂšs de vingt gĂ©ants d’Internet, des plateformes de rĂ©seaux sociaux comme des places de marchĂ©, doivent se conformer au Digital Service Act, un rĂšglement sur les services numĂ©riques destinĂ© Ă  nous protĂ©ger des mauvais cĂŽtĂ©s d’Internet. Mais de qui, de quoi ? Et pourquoi pas de nous ? C’est la grande question.

C’est une rĂ©volution en quatre actes. Les amateurs de thĂ©Ăątre entendent dĂ©jĂ  le brigadier taper trois fois au plancher. Nous sommes en juillet 2022. Acte I, scĂšne 1, le Parlement europĂ©en adopte le Digital Service Act, qui sera signĂ©, c’est l’acte II, le 19 octobre de la mĂȘme annĂ©e. Le DSA est un rĂšglement sur les services numĂ©riques dĂ©finissant un cadre et des obligations pour les sociĂ©tĂ©s d’Internet afin de diminuer la diffusion de contenus illĂ©gaux, protĂ©ger les mineurs et imposer plus de transparence aux plateformes. L’objectif est clair : protĂ©ger les internautes, Ă©viter les manipulations d’élections, mettre de l’ordre dans ce drĂŽle de Far West qu’est le Net. Avant tout, il faut bien comprendre la notion de contenus illicites. Selon maĂźtre Émilie de Vaucresson, avocate associĂ©e du cabinet Joffe AssociĂ©s, « la dĂ©finition de contenus illicites est large. Ce sont toutes informations qui, en elles-mĂȘmes ou par rapport Ă  une activitĂ©, y compris la vente de produits et la fourniture de services, ne sont pas conformes au droit de l’Union ou au droit d’un État membre, quel que soit l’objet prĂ©cis ou la nature prĂ©cise de ce droit ». Pour rĂ©sumer, cela confirme ce que certains savaient dĂ©jĂ  : ce qui est

illĂ©gal dans la vraie vie l’est aussi sur le Net. En tout cas en Europe. Il est bon de le rappeler. Acte III : depuis le 25 aoĂ»t dernier, les dix-neuf plus grandes plateformes du Net doivent se conformer aux directives du DSA. Ces entreprises ont Ă©tĂ© identifiĂ©es l’an dernier sur la base de leurs dĂ©clarations (plus de 45 millions d’utilisateurs en Europe), et sont Facebook, Instagram, TikTok, X (ex-Twitter), YouTube, Snapchat, LinkedIn, Pinterest, soit huit rĂ©seaux sociaux, mais aussi les places de marchĂ©s Amazon, Booking, AliExpress, Zalando et Google Shopping, les boutiques d’applications de Google et d’Apple, les moteurs de recherche Google Search et Bing ainsi que Wikipedia et Google Maps. Des gĂ©ants d’Internet qui « hĂ©bergent et mettent Ă  disposition du grand public des informations, c’est la dĂ©finition mĂȘme des plateformes en ligne », comme le rappelle Me de Vaucresson. Pour l’instant, Zalando et surtout Amazon contestent leur appartenance Ă  cette Ă©lite du Net car « le DSA a Ă©tĂ© conçu pour rĂ©pondre aux risques systĂ©miques posĂ©s par de trĂšs grandes entreprises dont le chiffre d’affaires est principalement tirĂ© de la publicitĂ© et qui relaient des expressions publiques et diffusent de l’information. Nous

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futur

partageons l’objectif de la Commission europĂ©enne et nous engageons nous-mĂȘmes Ă  protĂ©ger les clients des produits et contenus illicites. Toutefois Amazon ne rĂ©pond pas aux critĂšres d’une “trĂšs grande plateforme en ligne” tels que prĂ©vus par le DSA et ne devrait donc en consĂ©quence pas ĂȘtre dĂ©signĂ©e comme telle », selon un porte-parole d’Amazon. De toute maniĂšre, Ă  l’acte IV prĂ©vu en fĂ©vrier prochain, toutes les sociĂ©tĂ©s devront se conformer aux rĂšgles du DSA, avec quelques exemptions pour les microentreprises. Fin de la reprĂ©sentation. Mais alors, qu’est-ce que ces sociĂ©tĂ©s doivent faire exactement ? Pour Sarah Bouchahoua, responsable des affaires publiques de Snapchat France, « le DSA va dans le bon sens, et va amener plus de transparence et de responsabilitĂ©. Nous nous fĂ©licitons que l’Europe soit en avance sur la rĂ©gulation du numĂ©rique, aprĂšs le RGPD de 2016. Dans une sociĂ©tĂ© de plus en plus digitalisĂ©e, il faut davantage encadrer ce qui est acceptĂ© ou non. On doit pouvoir profiter des bons cĂŽtĂ©s d’Internet, sans souffrir des mauvais, comme la dĂ©sinformation, le cyberharcĂšlement ou les propos haineux, par exemple ». La censure, et mĂȘme le bannissement, qui arrivait parfois lorsque des internautes Ă©crivaient des messages incitant Ă  la haine, ou Ă  la violence, ou harcelaient d’autres personnes sur les rĂ©seaux, vont arriver plus souvent, et plus rapidement. « Les plateformes ont dĂ©sormais l’obligation de permettre aux utilisateurs de signaler plus facilement les contenus illicites, et nous d’y

rĂ©pondre graduellement dans les meilleurs dĂ©lais. Surtout si le signalement vient d’un partenaire de confiance (trusted flagger) qui peut signaler au nom d’un utilisateur, ajoute Sarah Bouchahoua. L’éducation reste prioritaire. Ainsi les plateformes devront Ă©galement expliquer Ă  l’auteur qui poste ces contenus illicites pourquoi son contenu a Ă©tĂ© retirĂ©. Pour beaucoup d’internautes, la Toile est anonyme, ce qui peut crĂ©er un sentiment d’impunitĂ©. Mais ce n’est pas le cas, nous sommes dans un rĂ©gime de pseudonymat, oĂč tout comportement illicite peut ĂȘtre poursuivi par les autoritĂ©s compĂ©tentes. » Dans les faits, l’impunitĂ© dont croient jouir certains haineux sur Internet n’est que relative. Si, aprĂšs un signalement, une personne porte plainte contre un internaute, la police va demander une rĂ©quisition judiciaire Ă  la plateforme ou au fournisseur d’accĂšs et va ainsi pouvoir identifier et retrouver le fautif. MĂȘme si celui-ci se croit cachĂ© derriĂšre un pseudo, mĂȘme s’il utilise un VPN. Le problĂšme de l’identitĂ©, et donc de l’ñge des internautes, est surtout sensible concernant les mineurs. C’est un pan Ă©norme du DSA, d’interdire la publicitĂ© ciblĂ©e auprĂšs des mineurs, dans le but Ă©vident de les protĂ©ger. « Sur Snapchat, explique Sarah Bouchahoua, les utilisateurs ont l’obligation de dĂ©clarer leur date de naissance. La question de la vĂ©rification de l’ñge est capitale, et est actuellement dĂ©battue dans plusieurs pays. Il est important et nĂ©cessaire, dans ce cas, de travailler d’un commun

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Des objectifs clairs : lutter contre les contenus illicites, la publicité ciblée pour les mineurs et la désinformation

accord avec l’ensemble des parties prenantes – gouvernements, associations, sociĂ©tĂ© civile et industrie – afin de trouver une solution fiable, globale, et protectrice de la vie privĂ©e de l’enfant. S’il est avĂ©rĂ© que nous avons affaire Ă  un mineur, les plateformes soumises au DSA ne pourront pas le cibler en matiĂšre publicitaire et ne pourront faire appel qu’à des critĂšres objectifs tels que les que les donnĂ©es de localisation, d’ñge et de sexe pour adapter nos communications, comme le veut le RGPD. Pour les majeurs, cela sera plus souple, mais celui-ci devra nous donner ou non son consentement. » On le voit bien, le problĂšme n’est pas dans la maniĂšre dont les plateformes vont gĂ©rer le profilage de l’utilisateur, celui-ci Ă©tant bien encadrĂ© par le DSA, qui demande en plus la transparence sur les algorithmes qui servent Ă  cibler les publicitĂ©s ou les flux d’actualitĂ©, mais bien dans la dĂ©termination de l’ñge de l’utilisateur. « La loi du 7 juillet 2023 a instaurĂ© une majoritĂ© numĂ©rique et impose aux fournisseurs de services de rĂ©seaux sociaux de vĂ©rifier l’ñge des utilisateurs, ajoute Me Émilie de Vaucresson. Et nous attendons le rĂ©fĂ©rentiel des solutions techniques Ă©laborĂ© par l’Arcom et la CNIL. On entend parler d’exploiter la camĂ©ra du dispositif, capable de scanner les traits du visage pour dĂ©terminer un Ăąge approximatif, en tout cas une tranche d’ñge. » Cela aurait le bon sens de remettre le problĂšme au

centre des dĂ©bats, et surtout au milieu de tous les acteurs du numĂ©rique, pas seulement aux mains des plateformes. Il faudrait en effet que les fabricants de smartphones, tablettes ou ordinateurs, mais aussi les dĂ©veloppeurs de systĂšmes d’exploitation et les fournisseurs d’accĂšs, qui connaissent tous mieux leurs clients que les plateformes, car ils en possĂšdent les donnĂ©es bancaires, soient impliquĂ©s dans cette vĂ©rification de l’ñge. C’est le centre du problĂšme concernant la publicitĂ© destinĂ©e aux mineurs et la manipulation des internautes les plus exposĂ©s : nos enfants. Faire reposer tout cela sur une dĂ©claration derriĂšre son Ă©cran, et mĂȘme sur la fourniture d’une preuve facilement falsifiable, ne sert Ă  rien. MĂȘme le contrĂŽle parental, s’il n’est pas activĂ© au premier dĂ©marrage du smartphone puis non dĂ©connectable ensuite, ne suffit pas Ă  garantir aux plus jeunes d’éviter les contenus sensibles. Pour lutter contre la publicitĂ© aux mineurs, leur manipulation et mĂȘme la pĂ©dopornographie qui empoisonne la Toile, il faudra aller plus loin, ĂȘtre capable de dĂ©terminer l’ñge de l’internaute avant de lui donner accĂšs aux incroyables possibilitĂ©s d’Internet. Si on ne sait pas faire cela, le DSA n’aura servi Ă  rien. Sauf peut-ĂȘtre Ă  rassurer les parents qui n’ont pas envie d’assumer leurs responsabilitĂ©s en mettant entre les mains de leur enfant un outil aux capacitĂ©s aussi fabuleuses que dangereuses.

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L’enjeu pour la sĂ©curitĂ© des plus jeunes n’est pas dans la transparence des plateformes, mais dans la vĂ©rification de l’ñge des internautes

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Hors des sentiers battus

Les clients Defender vont pouvoir goĂ»ter Ă  l’art de vivre selon la marque durant la coupe du monde de rugby, en passant du bon temps dans les maisons du mĂȘme nom. Nous en avons eu un avant-goĂ»t au Pays basque lors des phases ïŹnales du top 14 français. Texte et photos C. Boulain

Followed 36 art de vivre

L’idĂ©e des maisons de marque, pour Land Rover, des villas d’architecte reprenant les codes de la marque, ici Defender, avec des activitĂ©s adaptĂ©es.

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Followed 38 art de vivre
Balade en sous-bois, visite d’ateliers, comme ici chez Goicoechea, ou expĂ©rience gustative et gastronomique au programme.

L’architecture, la gastronomie, le savoir-faire artisanal et, bien Ă©videmment, l’aventure et cette libertĂ© qu’offre l’évolution motorisĂ©e en tout-terrain, voilĂ  le beau programme que nous avait concoctĂ© Defender, la nouvelle marque de Land Rover. Les connaisseurs le savent, les autres pas encore, mais l’emblĂ©matique firme britannique Land Rover a dĂ©cidĂ© de sĂ©parer ses gammes en trois branches : Discovery, plus orientĂ©e famille, Defender, qui rime avec aventure et luxe, et Ă©videmment Range Rover, tout en haut de la gamme. Avec, pour expliquer ce repositionnement Ă  ses clients, des maisons de marque Ă©phĂ©mĂšres, durant l’étĂ© et la coupe du monde de rugby dont Land Rover est partenaire depuis des annĂ©es. Pour Range Rover, ce sera sur la CĂŽte d’Azur. Pour Defender, c’était au Pays basque, Ă  Anglet, juste avant l’étĂ©, lors des phases finales du championnat de France de rugby, le Top 14. Followed y Ă©tait. MĂȘme s’il n’a plus rien de commun, techniquement en tout cas, avec le Defender original de 1948, un engin rustique mais attachant fait d’un aluminium dont l’Angleterre regorgeait aprĂšs la guerre, le nouveau modĂšle cultive l’ADN de son ancĂȘtre. Une ligne presque cubique, avec de bonnes Ă©paules, mais aussi une forme de bonhomie joviale, quelle que soit sa carrosserie (il existe en trois et cinq portes, mais aussi en cinq et sept places). Et des capacitĂ©s de franchissement qui en avaient fait le prĂ©fĂ©rĂ© des gentlemen-farmers du royaume britannique, comme des aventuriers de tout poil Ă  travers le monde. Plus luxueux, plus confortable, le nouveau sait encore muer et crapahuter quand il le faut : nous l’avons vĂ©rifiĂ© du cĂŽtĂ© d’Espelette oĂč l’on trouve des piments et des chemins peu carrossĂ©s. C’était l’une des activitĂ©s proposĂ©es dans le programme Defender House, que quelques journalistes ont pu tester avant les clients invitĂ©s. Quel plaisir d’aller jouer en sous-bois, dans ces chemins pierreux oĂč il ne fait pas bon mettre une auto normale, comprenez trop basse, ce qui n’arrive pas en Defender quand on sĂ©lectionne la garde au sol la plus importante. Tout se fait depuis la console centrale, comme pour engager la gamme de vitesses courtes (Ă  l’arrĂȘt toutefois), ou l’un des programmes de conduite, tant qu’à faire le plus adaptĂ© Ă  la pratique envisagĂ©e. Quand tout est bien rĂ©glĂ©, il n’y a plus qu’à tourner le volant et profiter du paysage. Et ensuite, avec la mĂȘme voiture, pousser un peu plus loin pour aller visiter les ateliers de poterie Goicoechea, Ă  OssĂšs. Pour dĂ©couvrir cette tradition familiale, oĂč des

artisans façonnent des pots, des vases, des amphores ou des assiettes d’une argile rouge locale, prĂ©levĂ©e dans la carriĂšre familiale voisine, ou importĂ©e d’Italie pour sa dĂ©clinaison grise (ou blanche). Nous avons adorĂ© les grands vases tubes de plus d’un mĂštre de haut, formĂ©s Ă  la corde et Ă  la main. Une corde Ă©paisse est enroulĂ©e autour d’une structure mobile en bois, et c’est sur cette forme en corde que les artisans vont projeter des paquets d’argile pour composer le vase. Quand l’argile recouvre totalement la forme, il ne reste plus qu’à en lisser la surface et parfois la marquer pour lui donner des motifs, Ă©videmment Ă  la main. Puis vient le temps du sĂ©chage, durant lequel la corde Ă  l’intĂ©rieur va ĂȘtre progressivement dĂ©roulĂ©e pour aider au sĂ©chage et Ă  la solidification. Puis la cuisson et, Ă©ventuellement, la dĂ©coration. Si c’est Ă©maillĂ©, cela veut encore dire cuisson, dans des fours Ă©normes. Un travail d’orfĂšvre dont on peut admirer le rĂ©sultat dans la boutique attenante aux ateliers, immense elle aussi. Si vous avez un Defender 130, il suffit de rabattre la troisiĂšme rangĂ©e de siĂšges, dans le coffre, pour y loger deux ou trois de ces vases. Nous avions une version courte : dommage. Il fut ensuite temps pour nous de « rentrer Ă  la maison », une sublime bĂątisse presque posĂ©e sur la plage d’Anglet, Ă  la fois vaste et intimiste, design et sobre, dans laquelle il sera possible plus tard dans la semaine de suivre les matchs des demi-finales sur un grand Ă©cran. En attendant, nous avions rendez-vous avec Philippe Magrez, fils du fondateur de l’empire viticole du mĂȘme nom, pour non seulement une dĂ©gustation de vins, mais surtout un atelier de composition. L’idĂ©e est de goĂ»ter sĂ©parĂ©ment les cĂ©pages composant l’iconique Pape ClĂ©ment, un grand cru de Pessac-LĂ©ognan, puis d’en faire des assemblages afin de se faire son vin Ă  soi. Une interprĂ©tation personnelle sur la base d’excellents cabernet et merlot qui n’a malgrĂ© tout rien Ă  voir avec l’original, le Pape ClĂ©ment 2018 qui accompagna le dĂźner du chef Mathieu Moity. Tout cela dans la maison, mieux qu’à la maison. Une belle expĂ©rience qui se terminait sur l’eau, dans des lodges flottants, sur le lac privĂ© du chĂąteau de Brindos, Ă  Anglet. Des chambres cinq Ă©toiles, d’une surface allant de 30 Ă  49 m2 sans compter les terrasses, que l’on rejoint dans des embarcations Ă©lectriques et en bois, dans un esprit trĂšs durable pour passer une nuit paisible, juste bercĂ© par le lĂ©ger clapot du lac. Dans un silence de cathĂ©drale. Si vous avez l’occasion d’expĂ©rimenter l’art de vivre façon Defender, n’hĂ©sitez pas un instant : cela vaut vĂ©ritablement le dĂ©tour.

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Followed 40 art de vivre

COMME UN CHEF

D’ORCHESTRE

Aux manettes du Manoir de la RĂ©gate depuis 2017, le jeune chef Mathieu PĂ©rou a mĂ©tamorphosĂ© la guinguette familiale pour en faire une adresse incontournable de Nantes, surtout depuis 2021 et l’obtention des Ă©toiles rouge et verte. Rencontre avec un cuisinier raisonnĂ©.

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followed.fr/mathieupérou
Texte F. Montfort, photos F. Montfort et P. Stefanaggi

C’est au nord de Nantes, sur une rive de l’Erdre, quelques kilomĂštres seulement avant qu’elle ne vienne se jeter dans la Loire, que se trouve le Manoir de la RĂ©gate. Pour les plus anciens, c’était une belle guinguette, un restaurant familial oĂč il faisait bon dĂ©jeuner avant d’aller se promener le long de l’eau calme. Cela a bien changĂ©. Ou plutĂŽt, changĂ© en bien. La riviĂšre coule toujours tranquillement et la terrasse du restaurant demeure l’une des plus paisibles du coin. Mais depuis que Mathieu PĂ©rou et sa sƓur Anne-Charlotte ont repris l’établissement de leurs parents, le restaurant s’est muĂ© en papillon Ă©toilĂ©, dĂ©corĂ© d’un macaron rouge et d’un autre vert. Des distinctions que le jeune chef Ă  peine trentenaire a accueillies avec autant de plaisir que de surprise en 2021, et qu’il mĂ©rite bien. Nous sommes allĂ©s Ă  sa rencontre lors d’un petit tour en Bretagne sud.

Entretien

Vous avez un Ă©tonnant parcours, qui vous a amenĂ© du lycĂ©e Nicolas Appert d’Orvault Ă  l’Australie, puis Ă  San Francisco et sur les bords de l’Erdre. Pourquoi ?

Cela peut paraĂźtre Ă©trange, mais tout est logique. C’est pour m’occuper, et sans doute garder un Ɠil sur moi, que mon pĂšre m’a accueilli en cuisine trĂšs tĂŽt, je devais avoir 5 ou 6 ans. Il avait repris avec mon parrain ce restaurant, le Manoir de la RĂ©gate, quelques annĂ©es auparavant, et plutĂŽt que de jouer au foot dans les couloirs Ă  l’étage, je restais en cuisine. J’adorais quand mon pĂšre annonçait un bon et que toute la brigade rĂ©pondait Ă  l’unisson : « Oui chef. » Du coup, j’y ai pas mal traĂźnĂ©. Et c’était bien car je n’aimais pas trop l’école. Donc j’ai logiquement suivi la voie normale, bac professionnel, puis BTS cuisine. Avec des gens formidables, dont Monsieur Fourcadet, qui m’a aidĂ© Ă  prĂ©senter des concours, comme les championnats de

France junior, mention dessert Ă  l’assiette. Je ne sais pas si j’aurais fait le mĂȘme parcours sans lui. Si bien qu’ensuite, je pars en stage chez les frĂšres Ibarboure, en pĂątisserie. J’y suis restĂ© une saison complĂšte, mĂȘme si c’était parfois compliquĂ© tant ces deux-lĂ  nous mettaient une pression de dingue. Au sortir de l’école, vous n’ĂȘtes pas prĂ©parĂ© Ă  ça, la marche est trop haute.

En pĂątisserie, pas en cuisine ? Ce n’est pourtant pas le mĂȘme mĂ©tier. En fait si. Je sais que beaucoup de cuisiniers pensent le contraire, mais pour moi c’est la mĂȘme chose dans la cuisine moderne, oĂč la prĂ©cision est aussi trĂšs importante. AprĂšs, je distingue la pĂątisserie Ă  l’assiette et en boutique. Au restaurant, c’est un dessert Ă©phĂ©mĂšre, oĂč l’on peut davantage jouer sur les textures et les tempĂ©ratures, du chaud avec du froid, des choses fragiles ou pas. C’est vraiment comme la grande cuisine pour moi.

Comment vous retrouvez-vous chez Tetsuya Wakuda, dans le meilleur restaurant d’Australie ?

AprĂšs ma saison chez les frĂšres Ibarboure, je suis parti travailler pour Thierry Drapeau [deux Ă©toiles en VendĂ©e, NDLR]. J’y ai appris beaucoup, mais lĂ  encore Ă  la dure, avec une discipline incroyable en cuisine oĂč, parce que nous Ă©tions une petite brigade, il fallait savoir tout faire. Et sous pression, car nous avons eu en mĂȘme temps le chef en finale du MOF [Meilleur Ouvrier de France, NDLR], et le second en finale du Bocuse d’Or et du championnat de France des chefs. Il fallait quand mĂȘme dĂ©livrer, c’était intense, mais tellement formateur. J’y suis restĂ© trois ans, mais Ă  la fin j’avais besoin d’air, j’avais tellement ramassĂ© chez Drapeau que je suis parti avec des copains en trip en Australie. Mais je suis piquĂ©, je ne pouvais pas ne rien faire. J’ai tapĂ© « meilleur restaurant d’Australie » sur Google

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À gauche, l’entrĂ©e du Manoir, avec les diffĂ©rentes distinctions rĂ©cemment reçues, et une des salles du restaurant.

Ci-dessous, le chef Ă  la cueillette, comme plusieurs fois par semaine, dans le potager voisin oĂč fruits et lĂ©gumes poussent aussi trĂšs bien.

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« Les Ă©toiles, la rouge et la verte, je ne m’y attendais pas. Bien sĂ»r, j’en avais rĂȘvĂ©, mais rien de spĂ©cial n’avait Ă©tĂ© fait pour les obtenir »

Le chef et son second, Anthony Guyon, au passe pendant le service. À droite, des amuse-bouches et l’entrĂ©e de tomate burrata, comme une tartelette dont la pĂąte est faite d’une eau de tomate solidifiĂ©e.

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art de vivre
« Autour de Nantes, je trouve presque tout ce dont j’ai besoin pour ma cuisine. Sauf peut-ĂȘtre, parfois, pour l’épicerie »

et celui de Tetsuya est sorti. Thierry Drapeau, trĂšs gentiment, m’a fait une lettre de recommandation et j’y suis allĂ©. Je suis restĂ© trois ans, une pĂ©riode enrichissante encore, Ă  travailler avec des Japonais et des CorĂ©ens, Ă  apprendre autre chose. J’aurais sans doute pu y rester plus longtemps, mais en 2017 mon pĂšre me demande de revenir en France, pour reprendre le Manoir, qui ne va pas trĂšs bien. C’est un beau bateau, mais il coule. Je ne me sens pas totalement capable de reprendre un restaurant, et c’est comme cela que je pars six mois en Californie, recommandĂ© par Tetsuya auprĂšs de Corey Lee, trois Ă©toiles Ă  San Francisco. Six mois pour voir tous les aspects d’un grand restaurant, c’était gĂ©nial. Enfin, je reviens Ă  Nantes oĂč j’ai grandi, pour reprendre le restaurant de mon pĂšre et de mon parrain.

C’est en 2017, et vous devenez Ă©toilĂ© dĂšs 2021. Comment avez-vous tout changĂ© ?

Alors ça ne s’est pas fait simplement, et surtout pas tout seul. Il fallait reformer une Ă©quipe, recruter des personnes motivĂ©es et impliquĂ©es. Il y avait des dĂ©fis humains et financiers Ă  relever, alors que je n’étais qu’un jeune chef. Je devais devenir un entrepreneur, orchestrer toute une nouvelle Ă©quipe. Mon meilleur ami, Anthony Guyon, mon second aujourd’hui, que j’avais rencontrĂ© chez Drapeau, est arrivĂ© tout de suite. Puis notre maĂźtre d’hĂŽtel. Mais les brĂšches Ă  colmater Ă©taient vraiment grosses et peu de gens pariaient sur notre succĂšs. J’ai encore une lettre de la banque qui n’y croyait pas. J’ai demandĂ© Ă  ma sƓur, qui travaillait dans l’étoilĂ© de Cyril Lignac, de venir nous aider, ce qu’elle a fait dĂšs qu’elle a pu, en 2019. Nous sommes associĂ©s sur le restaurant. Et de fil en aiguille, malgrĂ© le Covid en 2020, nous avons reçu une Ă©toile rouge et une Ă©toile verte en fĂ©vrier 2021, en

mĂȘme temps que le prix du meilleur service. Une sacrĂ©e fiertĂ©, car il n’y a eu que deux prix comme celui-ci en 2021, alors qu’une trentaine de restaurants ont reçu une Ă©toile. MĂȘme si on travaille pour cela, on ne s’y attendait pas. Ce sont des accĂ©lĂ©rateurs pour notre business, du jour au lendemain tout est plus simple pour recruter, ce qui est trĂšs compliquĂ© dans la restauration, mais aussi vis-Ă -vis des fournisseurs ou des banques. Depuis, je vois des rĂ©servations plusieurs mois Ă  l’avance, ça nous motive Ă©videmment.

Vous avez eu en mĂȘme temps l’étoile rouge et la verte. Que rĂ©compense la seconde, et comment l’avez vous obtenue ? Pour ces deux Ă©toiles, ça a Ă©tĂ© une Ă©norme et belle surprise. Comme je vous l’ai dit, nous n’avons rien fait de spĂ©cial pour les avoir. Je pense vraiment, d’ailleurs, que s’il y avait un cahier des charges trĂšs prĂ©cis, comme une charte Ă  respecter, cela uniformiserait les propositions et personne n’aurait Ă  y gagner. Pour notre part, je suppose que ma quĂȘte de producteurs locaux, autour de nous, notre quasi-autonomie en lĂ©gumes grĂące Ă  notre grand potager voisin, oĂč tout pousse bien grĂące au fumier de cheval que l’école vĂ©tĂ©rinaire nous donne toutes les semaines, le fait que je ne travaille que des viandes locales et des poissons d’eau douce, de l’Erdre, de la Loire et du lac de Grand-Lieu [Ă  40 kilomĂštres au sud, NDLR], a jouĂ© en notre faveur. Je suis petit fils d’agriculteur et fils de restaurateur, j’ai jouĂ© au foot avec tous mes voisins ou avec leurs enfants, dont aujourd’hui certains travaillent le pigeon, le lapin ou produisent des beurres ou des crĂšmes incroyables, avec le lait des Ă©leveurs du coin. Quand vous venez au Manoir, vous venez manger chez moi. C’est Ă  moi de vous faire dĂ©couvrir tout ça. Disons que c’est comme ça que je vois l’étoile verte...

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35 ans, ça se fĂȘte

La marque horlogĂšre française Herbelin n’arrĂȘte pas de se rĂ©inventer depuis trois ans. AprĂšs une nouvelle identitĂ© visuelle (et un nouveau nom, sans prĂ©nom), la sociĂ©tĂ© jurassienne a ouvert un showroom Ă  Paris pour y mettre en valeur ses deux derniĂšres nouveautĂ©s, sorties pour cĂ©lĂ©brer les 35 ans de l’iconique gamme Newport. Texte et photos F. Montfort

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mode&objets

C’est en plein Saint-Germain-des-PrĂ©s, Ă  quelques pas des illustres cafĂ©s de Flore et des Deux Magots, que le showroom Herbelin a ouvert ses portes en fin d’annĂ©e derniĂšre. C’était pour fĂȘter les 75 ans de la maison. Pour cette marque horlogĂšre qui a toujours vendu la majoritĂ© de ses montres dans des boutiques physiques, plus que sur Internet, mĂȘme si ce canal de diffusion commence Ă  peser dans le compte d’exploitation, avoir une boutique en nom propre, en plein Paris, Ă©tait un passage obligatoire. Surtout dans ce quartier, Ă  quelques mois des jeux Olympiques de Paris 2024. Et surtout que depuis trois ans, avec la nouvelle identitĂ© visuelle, l’abandon du prĂ©nom Michel dans le nom, et la multiplication des sĂ©ries limitĂ©es plus exclusives comme la Newport carbone et titane dĂ©veloppĂ©e avec le skieur-navigateur AurĂ©lien Ducroz, Herbelin cherche Ă  monter en gamme tout en capitalisant sur ses acquis. Il faut dire que la marque de Charquemont, dans le Doubs, n’en manque pas vu qu’elle a fĂȘtĂ© l’annĂ©e derniĂšre ses 75 ans, ce qui n’est pas rien dans l’horlogerie. L’occasion pour la nouvelle direction, composĂ©e entre autres des petits-enfants du fondateur, aprĂšs les nombreux changements opĂ©rĂ©s cĂŽtĂ© marketing (nom, identitĂ©) et vente (showroom), de dĂ©voiler deux nouveaux garde-temps masculins de l’iconique sĂ©rie Newport qui fĂȘte cette annĂ©e ses 35 printemps. Évidemment, ces deux montres sont prĂ©sentes dans la boutique parisienne. Un chrono bleu, acier et or, et une montre marĂ©ographe, tous deux animĂ©s par des mouvements suisses. Bon anniversaire, Herbelin.

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Deux éditions spéciales 35e anniversaire Newport Chrono

Pour cette Ă©dition limitĂ©e Ă  350 piĂšces, Mathieu Herbelin, petit-fils du fondateur, aujourd’hui associĂ© et directeur de la crĂ©ation de la marque, a voulu moderniser les traits de ce modĂšle initialement sorti en 1988. Avec ici une boĂźte de 42 mm de diamĂštre bicolore, acier et acier PVD or jaune, lunette en acier brossĂ© et verre saphir en relief. Étanche Ă  100 m, elle accueille un mouvement suisse Sellita SW510 Ă  remontage automatique proposant 62 heures de rĂ©serve de marche. L’ensemble est montĂ© sur un cuir de croco bleu et vendu 2 799 €

Newport

Maréographe

Ici, pas de chrono, mais la fonction marĂ©ographe qui donne l’heure et le niveau des marĂ©es en fonction des mouvements de la Lune.

L’aiguille des marĂ©es, terminĂ©e par une ancre rouge, fait une rĂ©volution toutes les 12 heures et 25 minutes et doit ĂȘtre rĂ©glĂ©e selon la table des marĂ©es.

Une montre idĂ©ale pour partir en vacances l’étĂ©, Ă  la mer tant qu’à faire. La boĂźte de cette Newport acier fait 43 mm de diamĂštre et s’associe Ă  un bracelet textile technique type cordage sur boucle dĂ©ployante. Le mouvement suisse de la marque Ronda est Ă  quartz et l’étanchĂ©itĂ© atteint 100 m.

Prix conseillé : 679 €

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Un piano complĂštement marteau(x)

Avec Franck Bacquet, issu de la « tech », et plus précisément du monde des plug-ins audio, Raphaël Soudre a monté la start-up Alpange. Acousticiens, ébénistes, codeurs et autres mécatroniciens se sont depuis unis pour donner vie (en France) à ce piano pas comme les autres. Texte A. Bloch, photos DR et Vals

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Des doux dingues qui veulent rĂ©inventer la roue, on en rencontre souvent dans l’automobile de luxe ou la haute horlogerie. Mais on en croise aussi dans la musique. RaphaĂ«l Soudre, cofondateur des pianos Alpange, est de ceux-lĂ . Le marchĂ© du piano, c’est un peu tout ou rien. Ou disons, comme pour les touches d’un clavier, noir ou blanc. D’un cĂŽtĂ© du spectre, des facteurs traditionnels (Steinway, Bösendorfer, Fazioli...) : « Des acteurs historiques, que j’admire et qu’on ne remplacera Ă©videmment jamais, mais dont la place est plutĂŽt dans les salles de concert », estime RaphaĂ«l. De l’autre, des fabricants (essentiellement japonais) de pianos numĂ©riques (Yamaha, Casio, Roland, Korg...) : « Des instruments qui font le taf mais qui, en termes de dĂ©sirabilitĂ© et de plaisir de jeu, ne sont pas toujours foufous », ajoute le mĂȘme. Le piano Alpange est un peu Ă  la croisĂ©e des deux mondes. Car les touches actionnent bien des marteaux, mais ces derniers ne frappent aucune corde : ils voltigent dans le vide avant de buter sur une piĂšce de feutrine. Ce dĂ©placement d’un mĂ©canisme, nombre de pianos numĂ©riques ne font que le simuler (avec des touches lestĂ©es). Ici, non seulement il se produit « pour de vrai », mais c’est la vitesse de dĂ©placement des tĂȘtes de marteaux qui est mesurĂ©e (en plusieurs points) par autant de capteurs qu’il y a de touches (soit quatre-vingt-huit).

Ces signaux, traductions de l’intention du pianiste, sont interprĂ©tĂ©s en temps rĂ©el par des processeurs, et s’échappent du piano sous forme de son, par le biais de quatorze diffuseurs acoustiques. Mais aussi sous forme de vibrations, au travers de quatre diffuseurs vibratoires solidaires du clavier, « pour retrouver la sensation haptique si particuliĂšre d’un vrai piano ». En outre, lĂ  oĂč un clavier numĂ©rique de milieu de gamme peut restituer 128 niveaux de vĂ©locitĂ©, autrement dit 128 valeurs d’enfoncement de touche (souvent Ă  partir d’une demi-douzaine seulement de « vrais » Ă©chantillons sonores), Alpange revendique une palette de nuances ahurissante de 16 000 niveaux ! Ce que RaphaĂ«l tempĂšre illico : « Un pianiste concertiste

professionnel a au maximum 20 niveaux de nuance dans les doigts. L’essentiel se passe ailleurs, notamment dans la maniĂšre dont le timbre Ă©volue en fonction de la nuance... » On y reviendra. Toujours est-il que l’ensemble cohabite dans une structure en peuplier : « C’est un bois qui se travaille bien, tout en ayant des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques intĂ©ressantes, notamment pour Ă©viter les problĂšmes de phases. » Pour faire simple, ces dĂ©phasages, qu’il convient donc de limiter au maximum, se traduisent par un frottement entre ondes de longueurs diffĂ©rentes, pouvant entraĂźner, par exemple, des rĂ©sonances parasites (voire une annulation mutuelle de deux signaux audio). Cette structure est revĂȘtue d’une peau constellĂ©e de microperforations, qui est ici en noyer, mais existe aussi en Ă©rable ou en frĂȘne : « Ensuite, on a la capacitĂ© de rĂ©aliser des modĂšles complĂštement personnalisĂ©s. On peut utiliser des cuirs, des laques, et on Ă©tudie aussi des choses comme des feuilles de pierre reconstituĂ©e pour les façades... » Il y a plusieurs raisons au choix du design : « Dans l’histoire du piano, si on remonte au clavecin, voire au clavicorde, il y avait beaucoup de soin apportĂ© Ă  l’ébĂ©nisterie, Ă  la marqueterie. Ensuite, ça s’est complĂštement lissĂ©. On voulait sortir de ces plaques noires qu’on voit depuis trois cents ans, avec un instrument qu’on a du mal Ă  dater. » Un choix esthĂ©tique, mais pas seulement : « On sait bien que, si l’instrument est beau, il va ĂȘtre placĂ© dans un endroit de choix dans un intĂ©rieur. Par consĂ©quent, on en jouera beaucoup plus que s’il est sous l’escalier dans la cave. » Du genre Ă©purĂ©, « Ă  la Apple » diraient certains, le piano comporte en tout et pour tout trois boutons. Au dĂ©but de l’aventure, RaphaĂ«l a embarquĂ© Franck Bacquet : « Il avait deux boĂźtes dans la tech, dont une qui faisait des plug-ins devenus mythiques pour tous ceux qui ont fait de la musique Ă©lectronique au dĂ©but des annĂ©es 2000. Ce sont les meilleurs “devs” audio de la planĂšte. On s’est tellement bien entendus qu’on a dĂ©cidĂ© de travailler ensemble. » Il a aussi contactĂ© Stephen Paulello, l’un des tout derniers facteurs de pianos indĂ©pendants au monde, occasionnant un net choc des cultures : « On a failli raccrocher dans

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Le piano comporte de vrais marteaux... mais qui tapent dans le vide. Des capteurs et des processeurs permettent de reconstituer en temps rĂ©el le son qu’ils auraient produit en frappant une corde.

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Plus le piano est beau, plus il sera exposé dans un endroit visible et accessible. Pas faux.

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la minute. Ça partait mal, mais finalement on a parlĂ© deux heures au tĂ©lĂ©phone, et il nous a accompagnĂ©s. »

C’est ainsi que se sont retrouvĂ©s Ă  cohabiter dans la mĂȘme piĂšce, et Ă  phosphorer de concert, acousticiens, Ă©bĂ©nistes techniques, codeurs, mĂ©catroniciens... « Nous sommes partis d’une feuille blanche, un peu ignorants des difficultĂ©s. C’est comme escalader l’Everest en tongs, quand on est Ă  Paris c’est cool, quand on prend l’avion, ça l’est un peu moins, et en arrivant au camp de base... »

Finalement, un premier prototype est assemblĂ© en 2020, puis soumis Ă  une palanquĂ©e de pianistes professionnels : « Chez Porsche, quand ils sortent une nouvelle voiture, ils la font tester sur circuit par des pilotes, alors on a fait pareil. » Remontent alors des attentes totalement contradictoires, qui auraient Ă©tĂ© parfaitement inconciliables avec un piano traditionnel. « Par exemple, on a rencontrĂ© Vardan Mamikonian, qui voulait un son trĂšs brillant, flamboyant, avec beaucoup de timbre. Puis, la mĂȘme semaine, AndrĂ© Manoukian. Sur ses pianos acoustiques, il fait surpiquer la tĂȘte de marteau pour que ce soit quasiment du coton qui vienne frapper les cordes, et il voulait au contraire un son complĂštement soft. » Alpange a pu rĂ©soudre ce qui ressemblait fort Ă  une quadrature du cercle. Car, par le biais d’une application, on peut influer sur les paramĂštres du piano en faisant se dĂ©placer, du bout du doigt, sur l’écran de sa tablette, un point dans une grille. Curseur Ă  droite toute, c’est Mamikonian ; Ă  fond Ă  gauche, c’est Manoukian. « On pourrait dire que c’est une Ă©chelle qui va du mat au brillant, sauf que ça laisserait penser que c’est un simple Ă©galiseur. Alors qu’en fait, on modifie vraiment [virtuellement] la duretĂ© de la tĂȘte de marteau. »

L’autre axe, l’ordonnĂ©e, on influe sur d’autres paramĂštres, par exemple, on commence par augmenter ce que l’on appelle joliment les rĂ©sonances par sympathie : dans un piano traditionnel, selon les frĂ©quences auxquelles vibrent les cordes jouĂ©es par le pianiste, d’autres cordes (ou segments de cordes) entrent Ă©galement en vibration, ce qui pourrait ĂȘtre un bruit parasite mais fait en fait tout le sel d’une harmonie. Si on dĂ©place le point encore plus vers le haut, « on augmente le bruit des mĂ©caniques, parce qu’il y a des courants musicaux, je pense Ă  Nils Frahm par exemple, qui recherchent ce

son-lĂ  ». Et quand on arrive tout en haut, « on dĂ©saccorde mĂȘme lĂ©gĂšrement le piano ». Autre fonctionnalitĂ©, l’enregistrement Ă  l’infini. Absolument toutes les notes jouĂ©es sur un piano Alpange sont conservĂ©es en mĂ©moire « dans le cloud », comme dirait l’autre. Le volume de donnĂ©es que cela reprĂ©sente varie selon le format, le taux de compression, etc., mais il est de l’ordre de 200 Mo par heure de musique. « Cette fonctionnalitĂ©-lĂ , elle est utile aussi bien pour les compositeurs, pour ne pas perdre une idĂ©e, que pour les parents, qui peuvent conserver la premiĂšre fois oĂč leur enfant a jouĂ© son menuet sans se tromper, ou encore les interprĂštes, puisqu’on dit souvent qu’il faut s’écouter Ă  trois mĂštres du piano pour amĂ©liorer ses intentions de jeu. » DĂšs qu’on est content d’une trouvaille, il suffit de presser l’un des trois boutons du piano pour recevoir sur son smartphone la derniĂšre sĂ©quence jouĂ©e et pouvoir ainsi la partager. Fort bien, mais comment ça marche ? « Il y a des mĂ©moires d’inventions qui sont toujours en cours, donc je ne peux pas tout raconter, mais on a une forme d’intelligence qui dĂ©tecte comment, musicalement, les choses se sĂ©parent. Le plus simple, Ă©videmment, c’est de dĂ©tecter les blancs, mais on peut aussi repĂ©rer des ruptures rythmiques ou harmoniques. » L’idĂ©e serait d’ajouter une fonctionnalitĂ© « live », pour pouvoir Ă©couter chez soi un morceau jouĂ© (voire chantĂ©, puisqu’un micro est couplĂ©) Ă  l’autre bout du monde, voire, pourquoi pas, faire des quatre mains intercontinentaux.

Le piano est fabriquĂ© Ă  Nantes (Loire-Atlantique), Ă  partir de bois qui, Ă  95 %, a poussĂ© puis Ă©tĂ© transformĂ© en France. De cette manufacture est sorti un piano en 2021, puis six en 2022. Fin 2023, ce sera quatre-vingt, « mais aujourd’hui, on a un Ă©cosystĂšme qui nous permet d’en fabriquer mille par an ». Alpange se dĂ©finissant comme « une start-up française aux ambitions internationales », le premier exemplaire est parti en Asie, tandis que les deux suivants ont Ă©tĂ© livrĂ©s simultanĂ©ment en France et aux États-Unis. LĂ  oĂč se trouvent d’ailleurs les deux showrooms de la marque Ă  ce jour : un appartement dans le Triangle d’Or parisien et un loft Ă  Brooklyn. Deux quartiers oĂč se concentrent effectivement, il faut bien le dire, certains de ceux que son prix refroidira le moins : 39 000 €.

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Quand responsabilité veut vraiment dire quelque chose

Pour qu’un discours prenne, il faut qu’il soit adaptĂ© Ă  son auditoire. Pour faire simple, il faut parler des bonnes choses aux bonnes personnes. De la bonne maniĂšre et si possible au bon moment. C’est ce que la marque horlogĂšre Suisse Oris essaie de faire dans son partenariat avec la Ligue de football professionnel française. « Nous sommes, depuis des annĂ©es dĂ©jĂ , trĂšs engagĂ©s dans une dĂ©marche durable, de dĂ©veloppement et de prĂ©servation de la nature, en soutenant des projets et des fondations comme le Project Rescue Ocean de Benoit Schumann, explique Vincent Coquet, directeur exĂ©cutif France d’Oris. Nous voulions aller plus loin, porter ces valeurs au plus grand nombre, mais aussi en soutenir d’autres que nous partageons, comme le respect et l’inclusion. » Ce sont sans doute lĂ  les raisons de ce partenariat, quand la majoritĂ© des marques de montres de luxe nouent des liens avec des ambassadeurs dans des sports de niche ou carrĂ©ment Ă©litistes, qui, il faut bien l’avouer, ne parlent pas au plus grand nombre. Car le football est le sport le plus populaire et le plus pratiquĂ© dans le monde, avec prĂšs de quatre milliards de fans sur la planĂšte et des centaines de millions de pratiquants, toutes origines, cultures et religions confondues. Surtout, le football parle Ă  toutes les classes sociales et, surtout depuis l’éclosion des championnats fĂ©minins, Ă  tous les sexes. Et en s’adressant aux stars de demain, directement dans les centres de formation des clubs professionnels, la chance de toucher des millions de jeunes, une population jusque-lĂ  pas toujours sensible Ă  ces causes, est bien plus importante. « Parmi

RSE, les trois lettres que l’on entend partout, tout le temps. Si elles semblent parfois dĂ©nuĂ©es de sens, quand la responsabilitĂ© sociale des entreprises ressemble juste Ă  un beau coup marketing, il arrive aussi qu’elles rĂ©sonnent intelligemment auprĂšs des bonnes personnes. Comme dans le partenariat entre la Ligue de football professionnel et la marque horlogĂšre Oris. Un cas d’école.

Texte S. Malaut, photos DR

les nombreuses initiatives du projet, il y a des cours de sensibilisation Ă  la prĂ©servation de la nature et des ocĂ©ans dans les formations dĂ©livrĂ©es aux joueurs dans les centres de formation des clubs. Imaginez qu’en sen-

Sensibiliser les futures stars du foot professionnel, dans les centres de formation, pour toucher des millions de jeunes

sibilisant une future star du foot, en lui inculquant ces valeurs dĂšs son adolescence, elle pourra influencer des millions de jeunes dans les annĂ©es Ă  venir. Nous avons organisĂ© avec certains clubs des opĂ©rations de ramassage de dĂ©chets sur les plages, pour leur montrer Ă  quel point nous devons protĂ©ger notre environnement. Il est Ă©vident que si demain, c’est un MbappĂ©, un Benzema

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ou un Thuram qui vient Ă  Montpellier ramasser les dĂ©chets, cela aura un impact Ă©norme sur des millions de jeunes pour qui la prĂ©servation de la biodiversitĂ© n’est pas encore une vĂ©ritable prĂ©occupation. Nous cherchions un partenariat responsable, pas juste Ă  mettre notre nom sur un systĂšme chronomĂ©trique. Or il se trouve que la LFP, qui gĂšre donc les clubs professionnels de ligue 1 et 2, adhĂšre aussi depuis juillet 2022 au programme des Nations Unis de dix-sept objectifs pour transformer notre monde. Comme Oris. En fait il Ă©tait assez naturel de travailler ensemble », ajoute Vincent Coquet. Dix-sept objectifs qui traitent aussi bien de la pauvretĂ©, de la santĂ©, de l’éducation, de l’égalitĂ© des sexes, de l’accĂšs Ă  l’eau et Ă  l’énergie ou du dĂ©veloppement durable, et qu’il convient de se fixer quand on aborde la responsabilitĂ© sociale des entreprises. La LFP, qui fut la premiĂšre ligue en France Ă  rĂ©ellement se prĂ©occuper de sa responsabilitĂ© sociale auprĂšs de ses adhĂ©rents, mĂšne plus de deux mille actions par an. De plus, elle rĂ©dige un rapport annuel complet, depuis sept ans, baptisĂ© « Jouons la collectif », qui contient beaucoup de chiffres et de donnĂ©es Ă  partager. Pour mieux cibler les actions Ă  venir, et la maniĂšre de les mener. Quand on parle de comment et Ă  qui parler, cela tombe bien. Ces actions sont le fruit d’un investissement de l’ensemble de l’écosystĂšme du football professionnel français. 100 % des trente-six clubs ont ainsi mobilisĂ© leurs joueurs professionnels pour leurs

opĂ©rations RSE en 2022. Un engagement exceptionnel qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă  plus d’un million de personnes sur des thĂ©matiques majeures que sont l’écologie, la lutte contre les discriminations, la protection de l’enfance, l’accessibilitĂ© aux personnes en situation de handicap, l’intĂ©gration et le lien social, l’éducation et la citoyennetĂ©. « Nous Ă©tions trĂšs impliquĂ©s dans la prĂ©servation

de la nature, mais ĂȘtre impliquĂ©s dans ces actions plus sociĂ©tales qu’environnementales nous va aussi trĂšs bien. Nous sommes complĂ©mentaires avec la LFP, c’est un partenariat qui a vraiment du sens. Un peu comme ce que nous faisons aux États-Unis avec les Yankees de New York en base-ball, ou en Angleterre avec le cricket », explique encore Vincent Coquet. Avec cette volontĂ© de partager des valeurs et des initiatives avec le maximum de personnes, de la bonne maniĂšre et au bon moment.

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La responsabilitĂ© sociale des entreprises concerne aussi bien l’écologie que l’intĂ©gration ou la lutte contre la discrimination

La vie d’un golfeur pro

Ancien champion d’Europe amateur, le Français

Benjamin HĂ©bert boucle sa quinziĂšme saison pro. Lui qui a Ă©tĂ© top 20 europĂ©en, top 100 mondial, et qui a gagnĂ© plus de cinq millions d’euros en tournois, revient sur son parcours. Instructif et inspirant.

Texte C. Boulain, photos St Laurent Golf Team

Il faut toujours bien ranger ses chaussures. À la maison comme Ă  l’hĂŽtel. Surtout Ă  l’hĂŽtel d’ailleurs, oĂč on n’est rarement aussi Ă  l’aise que chez soi. Benjamin HĂ©bert le sait depuis qu’en trĂ©buchant sur l’une d’elles il s’est fracassĂ© le poignet contre le mur d’un hĂŽtel. ScaphoĂŻde cassĂ©, saison 2022 mal entamĂ©e, il rĂȘvait sans doute mieux pour sa quatorziĂšme annĂ©e de golfeur professionnel. Il avait dĂ©butĂ© une belle dynamique en 2017, confirmĂ©e en 2018 et, Ă©videmment en 2019 oĂč il termine seiziĂšme de la Race to DubaĂŻ du circuit DP World Tour, avec 1,8 million d’euros de gains sur la saison. Puis il y eut 2020, annĂ©e trĂšs perturbĂ©e par le Covid, et 2021, pour se remettre dans le bon sens. Mais pour sa huitiĂšme saison de suite dans la premiĂšre division europĂ©enne, le fameux DP World Tour, l’accident de chaussure et des soucis personnels lui empoisonnent la vie, dans un sport oĂč la tĂȘte et les jambes doivent toujours aller dans le mĂȘme sens. Dans le golf professionnel, l’à-peu-prĂšs

n’existe pas, ou en tout cas ne paie pas. Si bien qu’en 2023, c’est en seconde division europĂ©enne, sur le Challenge Tour, que Benjamin grossit les lignes des classements des tournois, qu’il joue entre les Émirats en hiver, l’Europe du printemps Ă  l’automne, puis du cĂŽtĂ© de l’Afrique du Sud en fin d’annĂ©e. On appelle cela une Europe Ă©largie. Avec pour objectif avouĂ© de remonter sur le DP World l’an prochain et complĂ©ter sa belle carriĂšre pro, entamĂ©e en 2009 aprĂšs avoir Ă©tĂ© numĂ©ro 5 mondial chez les amateurs. Pour cela Benjamin connaĂźt les rouages des diffĂ©rents circuits professionnels, les conditions pour remonter et les diffĂ©rentes passerelles possibles. Il nous les a expliquĂ©s.

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sport&loisirs
« Tous les ans, il faut gagner sa place sur le circuit pro pour s’inscrire aux bons tournois »
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Tu as commencé ta carriÚre pro en 2009. Comment en es-tu arrivé là ?

J’ai commencĂ© le golf par hasard. J’habitais Ă  Brive, j’étais trĂšs foot et tennis. Mais suite Ă  un problĂšme au talon, j’ai dĂ» arrĂȘter le foot. À un moment oĂč mon pĂšre s’est mis au golf ; je l’ai suivi et ça m’a plu. Je devais avoir une dizaine d’annĂ©es. À 14 ans, mes parents, enseignants en sport, avaient demandĂ© leur mutation et toute la famille est partie en PolynĂ©sie, Ă  Tahiti. La premiĂšre annĂ©e, j’ai dĂ©couvert les sports liĂ©s Ă  l’ocĂ©an, mettant le golf entre parenthĂšses. Puis je me suis fait un bon groupe de potes au club et m’y suis remis rĂ©guliĂšrement, de 15 Ă  18 ans. J’avais un bon niveau, mais Ă  l’autre bout du monde. Pas l’idĂ©al pour se faire repĂ©rer par la fĂ©dĂ©ration.

C’est à ce moment que tu te vois golfeur professionnel ?

À mon retour en France, oui. Mes parents avaient un contrat de quatre ans, donc nous devions rentrer juste aprĂšs mon bac. Je voulais profiter Ă  fond de ma derniĂšre annĂ©e Ă  Tahiti et j’aurais aimĂ© qu’ils me laissent un peu tranquille. Eux m’avaient dit : « Si tu as ton bac, on te laissera deux annĂ©es tranquille aprĂšs. » MĂȘme si ça n’a pas Ă©tĂ© une motivation, je l’ai eu et les ai mis devant le fait accompli en rentrant en mĂ©tropole. Je me suis mis Ă  fond au golf.

Quel a été ton parcours amateur ?

Il n’y a pas de secret, il faut se structurer pour rĂ©ussir. Personne ne performe tout de suite, tout seul. Quand tu dĂ©butes, tu peux choisir de partir aux États-Unis, et intĂ©grer une fac pour quatre ans. Si tu as un bon niveau de golf et scolaire, tu rentres dans l’équipe de golf et tu bĂ©nĂ©ficies d’une bourse. Beaucoup de joueurs français l’ont fait, comme Victor Dubuisson, Antoine Rozner, ou mĂȘme CĂ©line Boutier. À la fin, tu sors avec un diplĂŽme et un trĂšs bon niveau de jeu. Mais si tu ne t’organises pas, tu joues beaucoup mais tu ne progresses pas autant. Il y a un coach pour beaucoup de joueurs. Tu peux aussi passer par un cursus en France, tu te fais repĂ©rer par

la fĂ©dĂ©ration vers 14 ans, puis sport Ă©tudes et le pĂŽle France. Je n’ai choisi aucune de ces voies. J’ai intĂ©grĂ© une structure privĂ©e au golf de Moliets. Je n’avais plus qu’à penser golf.

Tu es amateur de 2005 Ă  2008, avec une place de cinquiĂšme mondial Ă  la fin. Comment passes-tu pro ?

Passer pro n’est pas compliquĂ©, jouer l’est davantage. Pour devenir pro, tu n’as qu’à envoyer un courrier Ă  la fĂ©dĂ©ration pour signifier que tu rĂ©silies ton statut d’amateur pour passer pro. Et tu l’es. AprĂšs, il faut intĂ©-

Et pour toi, cela s’est soldĂ© par quoi ?

Un truc fou. Quand je fais les qualifications, fin 2008, je suis cinquiĂšme mondial amateur, je joue le tournoi de qualification Ă  la maison Ă  Moliets, sur un parcours que je connais, et je me loupe. Je me retrouve avec une carte sur le Alps Tour. Une dĂ©ception. Mais comme je suis en Ă©quipe de France, je bĂ©nĂ©ficie d’invitations ponctuelles pour aller faire des tournois du DP World. À ma premiĂšre invitation, je finis troisiĂšme, ce qui me donne encore plus d’invitations. Et fin 2009, je repasse par les qualifications et j’obtiens ma carte pour la premiĂšre division : j’ai rĂ©ussi.

DĂšs ta seconde saison pro, en 2010, tu joues en premiĂšre division. Et depuis ?

grer un circuit, sachant que pour simplifier tu as deux divisions un peu partout, et des circuits satellites. En Europe, la premiĂšre c’est le DP World, la seconde c’est le Challenge, puis tu as des divisions en dessous avec le Alps Tour, le Nordic et d’autres. Pareil aux États-Unis (PGA, Korn Ferry, etc.) et en Asie. Pour y jouer, il faut ĂȘtre qualifiĂ© !

Comment cela se passe-t-il ?

Il faut s’inscrire aux qualifications en fin d’annĂ©e, qui se passent en trois Ă©tapes. Avec, Ă  chaque fois, des centaines de joueurs en quĂȘte de places, dont des golfeurs qui descendent de division et qui veulent remonter. Je pense qu’il y a, pour le circuit europĂ©en, plus de 1 000 golfeurs tous les ans qui tentent les qualifications. En fonction de ton rĂ©sultat sur ces compĂ©titions, que tu finisses dans les 25 meilleurs, dans les 70 ou aprĂšs, tu obtiens une carte pour jouer sur un des tours. Et franchement, les tours satellites, les troisiĂšmes divisions, mieux vaut les Ă©viter. Tu paies beaucoup pour aller jouer et tu ne gagnes pas grand-chose.

Je suis redescendu pour la saison 2011, ce qui n’était pas le plan Ă©videmment. Je suis remontĂ© en 2012 sur le DP World avec trois victoires en tournoi, mais suis encore descendu sur le Challenge en 2013 et 2014. Il faut comprendre que tous les ans, seuls les 110 premiers du DP World conservent leur carte, les autres redescendent et repassent les qualifications [ce sont les 80 premiers qui redescendent dans le Challenge, NDLR]. C’est tout le temps remis en question, tous les ans. Pour ma part, Ă  partir de 2015, je suis restĂ© en premiĂšre division pendant huit ans de suite, jusqu’à 2023...

Tu as fait des saisons exceptionnelles, en 2018 et 2019. Penses-tu pouvoir recommencer ?

C’est le projet. AprĂšs 2016, j’avais mis des choses en place, une structure pour m’accompagner, et ça a payĂ© les trois annĂ©es suivantes. AprĂšs, l’annĂ©e Covid a vraiment Ă©tĂ© Ă©trange, pas que pour moi. Puis des problĂšmes personnels et cette fracture du poignet m’ont polluĂ© les deux saisons suivantes. LĂ , mĂȘme si je suis sur le Challenge, je sens que ça revient. Je me donne deux saisons pour voir si je rĂ©ussis Ă  tout remettre en place. Quand tu as goĂ»tĂ© Ă  la premiĂšre division et Ă  des championnats du monde, tu ne peux pas rester en deuxiĂšme division.

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Entretien
« Soit tu conserves ta place, soit tu repasses par les qualifications »

Le Grand Charles

Il y a des jours oĂč l’on se sent tout petit. Des lieux aussi. Comme aujourd’hui Ă  Marcoussis, au Centre national du rugby, lĂ  oĂč l’équipe de France prĂ©pare « sa » coupe du monde. Dans quelques jours, notre Ă©quipe dĂ©butera la compĂ©tition face aux Kiwis nĂ©ozĂ©landais, un match d’ouverture trĂšs attendu entre deux des quatre favoris pour le titre. Et lĂ , nous attendons Charles Ollivon, l’ancien capitaine devenu lieutenant, l’un des cadres du quinze français avec les Antoine Dupont, GrĂ©gory Alldritt (Followed 32) et Romain Ntamack (Followed 39, mais blessĂ©), pour une interview et quelques photos. Les joueurs dĂ©filent les uns aprĂšs les autres, laissant croire un moment que le mĂštre quatre-vingt-dix est la norme par ici. Puis arrive le numĂ©ro 7, celui que tout le monde appelle Le Grand Charles. On devine pourquoi. À deux centimĂštres prĂšs, il atteignait deux mĂštres. Pour cent quatorze kilos d’os et de muscles, cela donne un beau bĂ©bĂ© en troisiĂšme ligne. Impressionnant, mĂȘme s’il nous accueille avec un grand sourire et l’accent chantant de son Pays basque natal. MalgrĂ© ses deux blessures graves, ce trentenaire affiche dĂ©jĂ  trente-cinq sĂ©lections et treize essais en bleu. Soit soixante-cinq points Ă  lui tout seul. Lui qui fait aussi le bonheur du RC Toulon avec quatre-vint-quinze matchs pour soixante-dix points en club, et une Challenge Cup remportĂ©e en mai dernier face aux Glasgow Warriors, n’impressionne pas que par son gabarit. Il est posĂ©, calme et patient, possĂšde ce charisme qui en a fait un excellent capitaine, le premier de l’ùre Fabien GalthiĂ©, puis un excellent lieutenant pour Antoine Dupont aujourd’hui, autant sur le terrain que dans les vestiaires. Finalement, si son surnom fait

Quelques semaines avant le dĂ©but de la coupe du monde de rugby en France (du 8 septembre au 28 octobre), nous sommes allĂ©s Ă  la rencontre d’un des piliers des Bleus, Charles Ollivon. Pour faire un point sur le fameux esprit rugby, le Top 14 et, Ă©videmment, l’équipe de France. Texte et photos C. Boulain

immĂ©diatement penser Ă  l’autre Grand Charles, Ă  qui la France doit sa puissance nuclĂ©aire, ce n’est sans doute pas un hasard. Les percĂ©es du garçon dans les dĂ©fenses adverses sont souvent atomiques, comme lors de son essai face Ă  l’Angleterre, Ă  Twickenham, durant le dernier tournoi des Six Nations. Et ses prises de parole dans les vestiaires sont souvent Ă©coutĂ©es avec attention, nous dit-on. Cela tombe bien, le quinze tricolore en aura besoin pour battre les Kiwis, puis les Irlandais et tous les autres prĂ©tendants Ă  la Coupe Webb Ellis, le Graal de tout rugbyman que nos coqs rĂȘvent de tenir Ă  mains nues. Seuls les vainqueurs peuvent le faire. Pour l’instant, la seule nation de l’hĂ©misphĂšre nord Ă  l’avoir remportĂ©e fut l’Angleterre il y a vingt ans, le trophĂ©e ayant Ă©tĂ© tout le temps ramenĂ© au sud, par des Australiens, des NĂ©o-ZĂ©landais ou des Sud-Africains. Cette annĂ©e, on se prend Ă  rĂȘver d’une autre issue, avec des Bleus victorieux et heureux. Pour Charles et ses copains, nous allons faire une priĂšre.

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« La force de cette équipe, ce sont ces individualités qui se mettent à son service »

Entretien

Vous avez commencĂ© le rugby Ă  5 ans. Pourquoi avoir choisi ce sport plutĂŽt qu’un autre ?

Je suis nĂ© Ă  Bayonne mais j’ai grandi Ă  Saint-PĂ©e-sur-Nivelle, au Pays basque. Chez nous, on joue Ă  la pelote et au rugby. Je me souviens, petit, je courais tous les midis au fronton pour prendre le mur Ă  gauche et jouer des matchs de pelote Ă  main nue avec mes copains. Et les aprĂšs-midi libres, je suivais mes parents qui emmenaient mon grand frĂšre jouer au rugby. Mon pĂšre les entraĂźnait, ma mĂšre prĂ©parait les goĂ»ters et moi je voulais jouer. J’ai mĂȘme dĂ©marrĂ© avant 5 ans, mais il n’y avait pas de catĂ©gorie pour moi. Dans les faits, j’ai dĂ©butĂ© en mini poussin [il a bien grandi, NDLR] Ă  SaintPĂ©e, Ă  5 ans en effet.

La lĂ©gende veut que vous ayez hĂ©sitĂ© entre une carriĂšre dans la pelote ou dans le rugby. Qu’est-ce qui a fait la dĂ©cision ? Il n’y a pas eu dĂ©bat. Depuis tout petit, c’est le rugby. La pelote, c’est une tradition au Pays basque, surtout la pelote Ă  main nue. Mais dĂšs mes dĂ©buts, j’ai su que j’allais continuer dans le rugby. D’abord Ă  Saint-PĂ©e, puis Ă  Bayonne. J’ai dĂ©butĂ© dans le Top 14 avec cette Ă©quipe en 2013 d’ailleurs, Ă  20 ans. Avant de partir au RC Toulon en 2015, suite Ă  la relĂ©gation de Bayonne en Pro D2. C’est Ă  ce moment que j’ai quittĂ© mon Pays basque et le cocon familial pour partir Ă  l’autre bout de la France.

Toulon, ce n’est quand mĂȘme pas le bout du monde... Justement, si. Croyez-moi, la transversale Pays basque-MĂ©diterranĂ©e, c’est l’enfer. En train comme en voiture, c’est trĂšs long. En avion, faut passer par Paris, je l’ai fait suffisamment de fois pour savoir que c’est l’autre bout de la France. C’est plus rapide d’aller Ă  Lille.

Est-ce que vos années de pelote vous ont apporté quelque chose de plus pour la pratique du rugby ?

La pelote à main nue nous fait développer une sensibilité particuliÚre

dans les mains. On frappe la balle avec la paume, on la dirige de cette maniĂšre et ça m’a sans doute donnĂ© une habiletĂ© particuliĂšre ballon en main.

Vous avez souffert de deux blessures dans votre carriÚre, qui vous ont tenu éloigné des terrains plus de deux ans au total. Vous ont-elles rendu plus fort ou avez-vous davantage peur de vous blesser ?

Elles Ă©taient trĂšs diffĂ©rentes, et du coup ont eu un impact trĂšs diffĂ©rent sur moi. La premiĂšre, c’est une fracture de l’omoplate, dans la longueur, qui ne s’est pas bien consolidĂ©e la premiĂšre fois, donc qui a traĂźnĂ© pas mal de temps. C’est un os plat mais long, et la zone traumatisĂ©e Ă©tait proche de beaucoup de nerfs. Personne ne voulait opĂ©rer, et j’ai dĂ» faire le tour de la France pour trouver un mĂ©decin d’accord pour intervenir. Sans opĂ©ration, je devais arrĂȘter le rugby. Beaucoup de gens me l’ont conseillĂ©, mais je me suis battu pour revenir. Celle-ci a vraiment changĂ© des choses dans ma tĂȘte. La seconde, c’est en fin de championnat, fatiguĂ©, je m’explose le genou au dernier match de l’annĂ©e. Les ligaments croisĂ©s, c’est ennuyeux mais facile Ă  traiter. On sait faire. J’en prends pour des mois, mais je connais la suite. En plus, il semblerait que ce soit plus solide aprĂšs...

En Top 14, avec la montĂ©e en puissance de La Rochelle, on observe une polarisation du championnat entre cette Ă©quipe et Toulouse depuis quelques saisons. OĂč vous situez-vous avec Toulon ?

On recommence quelque chose avec le RC Toulon. Vous avez raison, Toulouse et La Rochelle se disputent la tĂȘte, mais nous venons de gagner la Challenge Cup [en mai dernier, NDLR], et la dynamique entamĂ©e il y a quelques annĂ©es continue. C’est un club incroyable, avec une histoire forte et des gens passionnĂ©s. Vous verrez, ça repartira toujours, Ă  Toulon.

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Charles Ollivon en chiffres :

né le 11 mai 1993, 30 ans

198 cm pour 114 kg

95 matchs pour le RC Toulon, 70 points marqués

35 matchs en équipe de France, 65 points marqués

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Renault est partenaire de la FFR

On Ă©voque souvent l’esprit rugby, le respect de l’autre, la troisiĂšme mi-temps. Pourtant, Ă  votre niveau, on voit surtout des athlĂštes affĂ»tĂ©s et des matchs rudes.

Il existe encore, cet esprit ?

Vous parlez du niveau international ou en amateur ? Parce que sur le sĂ©rieux de la prĂ©paration physique et les troisiĂšmes mi-temps, c’est un peu diffĂ©rent, c’est sĂ»r. MĂȘme s’il nous arrive parfois de nous lĂącher un peu, on doit quand mĂȘme ĂȘtre sĂ©rieux durant la saison. Elle est longue et exigeante, surtout quand vous jouez aussi en Ă©quipe de France et dans les coupes europĂ©ennes. AprĂšs, le respect de l’autre, des joueurs et des supporteurs, il est toujours lĂ , quel que soit le niveau. Venir au stade de rugby, ça se fait souvent en famille, avec les enfants. C’est pour passer un bon moment.

Vous avez Ă©tĂ© le premier capitaine de l’ùre Fabien GalthiĂ© en Ă©quipe de France, avant votre seconde blessure. Mais maintenant, c’est Antoine Dupont. Comment le vivez-vous ?

J’ai vĂ©cu des moments intenses et superbes comme capitaine de l’équipe de France. Nous avons gagnĂ© des matchs, je me suis rĂ©galĂ©. AprĂšs la blessure, je suis revenu dans le groupe avec autant d’envie, mais Antoine est maintenant capitaine et le mĂ©rite complĂštement. Mon rĂŽle est de l’assister, il sait qu’il peut compter sur moi. Tout s’est fait naturellement, presque automatiquement.

Il se murmure que vous avez toujours un rĂŽle de leader dans les vestiaires. Est-ce vrai ?

Je ne sais pas si c’est un rĂŽle de leader, mais il m’arrive de parler aux autres. Mais je ne suis pas le seul. AprĂšs, je n’ai pas changĂ©, je suis toujours le mĂȘme. Ma personnalitĂ© est intacte, mĂȘme sans le

brassard de capitaine. Notre force dans le groupe, c’est toutes ces individualitĂ©s fortes, pleines de qualitĂ©s, qui se mettent au service du groupe, qui apportent chacune ce qu’elles peuvent pour faire avancer l’équipe. Je m’inscris lĂ -dedans.

La coupe du monde dĂ©bute dans quelques semaines, vous ĂȘtes en pleine prĂ©paration avec le groupe France. Comment tout cela se passe-t-il ?

Je vous l’ai dit, c’est un groupe oĂč tout le monde apporte sa pierre, oĂč tout le monde veut avancer dans le mĂȘme sens. C’est important. AprĂšs, la France est la troisiĂšme nation dans la hiĂ©rarchie mondiale, derriĂšre l’Irlande et la Nouvelle-ZĂ©lande [parce que les Kiwis ont rĂ©cemment jouĂ© et gagnĂ©, ils sont repassĂ©s devant la France, NDLR]. Beaucoup nous donnent favoris pour le titre ici en France, Ă  la bagarre avec les Irlandais, les Kiwis et les Blacks. Il va falloir tenir notre rang pour leur donner raison.

Quelle Ă©quipe ou joueur vous fait le plus peur ?

Personne. On connaĂźt notre valeur, on connaĂźt aussi trĂšs bien celles des autres Ă©quipes, mais ça ne nous empĂȘche pas de venir pour la gagne. AprĂšs, Ă  ce niveau, quand tu entres sur le terrain, tu sais que ça va taper, taper fort mĂȘme. Tu engages ton corps, mais il ne faut pas avoir peur. Il faut ĂȘtre prĂ©parĂ©, c’est comme ça que ça marche.

Quels seront les matchs faciles ?

Il n’y en aura pas. On l’a vu la derniĂšre fois, face aux Tonga. Ça a Ă©tĂ© rude, ils ont Ă©tĂ© durs et si l’on gagne Ă  la fin, c’est de pas grandchose. Des matchs faciles, il n’y en aura pas en coupe du monde. On s’y est prĂ©parĂ©s. On le sait.

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« Allez voir en club, dans les rĂ©gions, si l’esprit rugby a disparu. Il est bien lĂ  »

Palm Springs De l’art au dĂ©sert

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Longtemps rĂ©putĂ©e pour ĂȘtre le lieu de villĂ©giature des stars hollywoodiennes, Palm Springs est devenu depuis quelques annĂ©es un incontournable de la streetculture, graphique et musicale. Tout cela aux portes du dĂ©sert. Cela valait la visite.

Depuis Los Angeles, par l’Interstate 10, Palm Springs est Ă  moins de deux heures de route. Sauf si vous dĂ©cidez de partir de la CitĂ© des Anges aprĂšs 16 heures, heure Ă  laquelle, en semaine, les banlieusards de cette agglomĂ©ration de plus de treize millions d’habitants commencent Ă  rentrer chez eux. Mais mĂȘme si vous devez composer avec quelques miles et heures d’embouteillages, Palm Springs mĂ©rite le dĂ©tour. Non seulement parce que vous aurez l’occasion de marcher dans les pas des Frank Sinatra, Bob Hope ou EstĂ©e Lauder qui en avaient fait la ville des stars aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, dans le quartier que l’on appelle maintenant la Movie Colony, oĂč Leonardo di Caprio possĂšde une villa aujourd’hui, mais aussi parce qu’il se passe toujours quelque chose ici. Une exposition d’art, qu’elle soit dans le musĂ©e local, dans les rues de la ville et aux alentours, de nouveaux murs peints par des activistes sud-amĂ©ricains ou des artistes reconnus, ou un festival de musique. Coachella se tient tous les ans dĂ©but mai juste Ă  cĂŽtĂ©, dans la ville d’Indio. Une maniĂšre de prolonger la saison

ici, entre Palm Springs l’historique, Palm Desert devenue la coqueluche des milliardaires, et Indio la cousine branchĂ©e streetculture, des citĂ©s oĂč il fait bon vivre d’octobre Ă  mai. Le reste de l’annĂ©e, la tempĂ©rature atteint de tels sommets que les touristes, et mĂȘme les locaux, dĂ©sertent la vallĂ©e. Il faut dire qu’historiquement, Palm Springs Ă©tait rĂ©putĂ©e pour offrir Ă  ses visiteurs un climat chaud et sec. Mais depuis quelques annĂ©es, il fait parfois plus de cinquante degrĂ©s dans la rĂ©gion en Ă©tĂ©, rendant la vie moins agrĂ©able qu’à la belle Ă©poque. MĂȘme les amateurs de balle jaune, qui d’habitude liment les courts du stade d’Indian Wells voisin, oĂč se tient l’open BNP Paribas de tennis du mĂȘme nom, se font rares. Comme les golfeurs qui, en temps normal, caressent les greens des soixante-dix clubs de la rĂ©gion all day long, toute la journĂ©e comme on dit, et qui ne le font plus que trĂšs tĂŽt en matinĂ©e en Ă©tĂ©. Et quand on dit trĂšs tĂŽt, aux États-Unis, cela veut vraiment dire trĂšs tĂŽt, dĂšs 6 heures du matin. Si toutefois vous dĂ©cidez de venir Ă  Palm Springs entre juin et septembre, vous pourrez toujours vous rĂ©fugier en journĂ©e dans les boutiqueshĂŽtels ressemblant aux villas des annĂ©es 1960. Avec une poignĂ©e de chambres climatisĂ©es rĂ©parties autour d’une piscine centrale, comme le LimĂłn oĂč nous avons sĂ©journĂ©. Un Ă©tablissement trĂšs Art dĂ©co, comme beaucoup d’édifices de la ville, avec un mobilier assorti et de petites terrasses privatives, ou les amateurs de cigares peuvent crapoter leur vitole en buvant un verre de spiritueux Ă  l’abri des regards. Car ici, en Californie, tout n’est pas tolĂ©rĂ©. Si boire l’est plus ou moins, en tout cas dans les lieux de dĂ©bauche prĂ©vus Ă  cet effet (les bars), fumer est moins facile. C’est interdit partout, mĂȘme en terrasse tant qu’elles sont publiques. Vous ĂȘtes prĂ©venus.

À gauche, l’entrĂ©e du LimĂłn, avec ses places de parking devant. Ici, la piscine centrale et ses palmiers, avec les chambres rĂ©parties autour. Le point de chute idĂ©al pour visiter Palm Springs et ses environs, Palm Desert et Indio.

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Trois des nombreuses Ɠuvres dissĂ©minĂ©es dans les villes de Palm Springs (ces deux sculptures) et Indio (le mur, non loin de celui en ouverture de sujet). Palm Springs et ses alentours sont de vĂ©ritables expositions Ă  ciel ouvert. Sous un ciel gĂ©nĂ©ralement bleu.

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Le parc national de Joshua Tree, que le groupe U2 a rendu célÚbre, avec ses yuccas brevifolia aux formes si particuliÚres.

Notre Nissan Rogue (la version américaine du X-Trail) pose devant.

NOS ADRESSES

VISITER

Aerial Tramway

1 Tramway Road, Palm Springs pstramway.com

Palm Springs Art Museum 101 Museum Drive, Palm Springs psmuseum.org

DORMIR

LimĂłn Palm Springs

Boutique-hÎtel, réservé aux adultes 560 S. Grenfall Road Limónpalmsprings.com

MANGER Birba

Cuisine italienne

622 N Palm Canyon Dr, Palm Springs

www.visitgreaterpalmsprings.com/

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Dans les choses Ă  voir et Ă  faire Ă  Palm Springs, il y a Ă©videmment le parc national de Joshua Tree. SituĂ©e au nord de la ville, Ă  une quarantaine de minutes de route du LimĂłn, route que nous avons parcourue avec notre Nissan Rogue qui est la version amĂ©ricaine du X-Trail europĂ©en, l’entrĂ©e du parc vous met dĂ©jĂ  dans l’ambiance : du sable, des cailloux et des cactus. C’est en rĂ©sumĂ© ce que vous allez retrouver dans cette rĂ©serve naturelle de prĂšs de 3 200 km2, rendue cĂ©lĂšbre par le groupe U2 et son album du mĂȘme nom. Pour l’anecdote, sachez que l’arbre de JosuĂ© est une espĂšce d’arbre appelĂ©e yucca brevifolia, une sorte de grand cactus pouvant vivre jusqu’à 200 ans et supportant les sĂ©cheresses et les tempĂ©ratures les plus intenses. Ce qu’il rencontre toute l’annĂ©e ici. Bref, que le nom du parc fait rĂ©fĂ©rence Ă  cette espĂšce et non Ă  un individu en particulier, mĂȘme s’il se dit qu’un fan de Bono aurait retrouvĂ© l’arbre auquel le groupe irlandais fait rĂ©fĂ©rence, et qu’un autre fan, sans doute illuminĂ© ou sous produits psychotropes, l’aurait tronçonnĂ© pour ne plus en entendre parler. Pour rĂ©sumer, ne le cherchez pas, il n’existe pas ou plus. En revanche, en fonction de la saison, vous aurez la chance d’observer dans ce parc Ă  cheval entre les dĂ©serts de Mojave et du Colorado des aigles royaux, des coyotes, des lynx et mĂȘme des grands gĂ©ocoucous, les fameux roadrunners immortalisĂ©s dans les cartoons de Tex Avery. Dans la vraie vie, ils sont beaucoup plus petits que dans les dessins animĂ©s. Les gros cactus, les Ă©normes cailloux et les drĂŽles de bestioles du Joshua Tree National Park ne sont pas les seules

La Movie Colony, le quartier oĂč toutes les stars hollywoodiennes des grandes annĂ©es avaient leurs rĂ©sidences. Aujourd’hui, il est possible d’en faire un tour guidĂ©.

attractions naturelles de la rĂ©gion. Juste Ă  la sortie de la ville de Palm Springs, au nord, vous pouvez (et devez) aller voir le tramway aĂ©rien. Une sorte de tĂ©lĂ©phĂ©rique dont les cabines, rotatives, permettent d’avoir une vue Ă  360° sans bouger les pieds et qui, en traversant le canyon Chino, vous amĂšne Ă  prĂšs de 2 600 mĂštres d’altitude, lĂ  oĂč la neige tient encore quand il fait 35 °C dans la citĂ©. Pourtant, vous n’ĂȘtes qu’à quelques kilomĂštres du centre-ville, avec une vue splendide sur la vallĂ©e, ses milliers d’éoliennes et ses citĂ©s de Palm Springs, Palm Desert et Indio. Ça vaut le coup d’Ɠil, d’autant plus qu’il y a des chances pour qu’à la montĂ©e ou Ă  la descente, le responsable de la cabine vous passe de la musique Ă  fond. Une benne de touristes reprenant YMCA des Village People en chƓur et en tournant sur eux-mĂȘmes, ça aussi ça vaut le dĂ©tour. Un sens du spectacle typiquement amĂ©ricain qui se niche partout. Évidemment, outre ces attractions touristiques, Palm Springs est aussi prisĂ© pour ses offres de restauration et de bars, de toutes les influences. Mais si vous pensez y croiser des stars, changez d’idĂ©e : les milliardaires ne sortent presque jamais de leurs villas barricadĂ©es dans les quartiers qu’on appelle Country Club, et les acteurs et actrices ne viennent plus trĂšs souvent dans la rĂ©gion. C’est n’est plus pour cette population l’endroit oĂč il faut ĂȘtre vu. Reste que si vous prĂ©voyez de venir passer du temps en Californie, du cĂŽtĂ© de Los Angeles, consacrez quatre Ă  cinq jours pour venir visiter Palm Springs et environs est une bonne option. Et mĂȘme un peu plus si vous voulez faire quelques trous dans ce paradis des golfeurs.

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L’Aerial Tramway de Palm Springs permet de monter Ă  2 595 mĂštres d’altitude, et offre une vue imprenable sur la vallĂ©e et la ville.

Les merveilles de la cĂŽte Vermeille

Entre petites criques, ports de pĂȘche et vignes Ă  flanc de coteaux, la cĂŽte Vermeille offre bien des trĂ©sors. Nous sommes allĂ©s les dĂ©couvrir lors un road-trip entre Perpignan et CadaquĂ©s, en Espagne, Ă  bord du nouveau Renault Espace.

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Texte A. Poupin, photos C. Boulain
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Perpignan

Pour commencer ce voyage en Espace, nous avions jetĂ© notre dĂ©volu sur la ville de Perpignan. D’abord parce qu’elle bĂ©nĂ©ficie d’un aĂ©roport international qui vous permettra d’arriver d’à peu prĂšs n’importe oĂč, ainsi que d’une gare TGV. En train depuis Paris, comptez environ cinq heures de trajet. C’est un peu plus long que l’avion, mais vous arriverez directement en centre-ville. Mieux, cette gare, superbe, fut surnommĂ©e le « centre du monde » par Salvador DalĂ­, qui lui consacra une de ses toiles, tout un programme. L’extravagant artiste espagnol, qui n’était jamais dans l’exagĂ©ration comme tout le monde le sait, sera Ă  la fois le point de dĂ©part et d’arrivĂ©e de notre voyage. C’est donc Ă  Perpignan que nous avons rĂ©cupĂ©rĂ© notre monture du jour, un tout nouveau Renault Espace, qui n’a d’Espace que le nom et le positionnement dans la gamme du constructeur au losange : tout en haut. Car aujourd’hui, l’Espace devient un grand SUV, et non plus un monospace, concurrent des Audi Q5, BMW X3 ou Peugeot 5008, avec sept places et, sur notre modĂšle, une motorisation hybride inspirĂ©e de celles des cousins de chez Nissan. Ici le moteur essence sert de gĂ©nĂ©rateur Ă  la machine Ă©lectrique, avec une petite batterie tampon. Nous vous expliquerons aprĂšs quelques kilomĂštres Ă  son volant. Évidemment connue pour son excellent climat toute l’annĂ©e, lĂ  oĂč le thermomĂštre ne descend jamais sous zĂ©ro, Perpignan la catalane ne doit pas ĂȘtre rĂ©duite Ă  cela. Celle qui fut la capitale du royaume de Majorque au XIIIe siĂšcle vous rĂ©serve quelques

belles visites lors de votre sĂ©jour. Rien que le palais des rois de Majorque, au centre de la citadelle, avec son architecture Ă  la fois gothique et romane, mĂ©rite une visite de quelques heures. Depuis le haut de ses remparts, vous aurez une vue imprenable sur la cĂŽte. Car, contrairement aux idĂ©es reçues, Perpignan ne se trouve pas sur la cĂŽte, mais Ă  une dizaine de kilomĂštres de la mer MĂ©diterranĂ©e. Si vous aimez les vieilles pierres, allez aussi vous promener du cĂŽtĂ© du quartier Saint-Jacques, ou vers le Castillet. C’est l’ancienne porte principale de la ville, Ă  l’époque oĂč celle-ci Ă©tait fortifiĂ©e, qui siĂšge juste Ă  cĂŽtĂ© de la Loge de Mer et, de l’autre cĂŽtĂ©, des halles Vauban que les Perpignanais adorent frĂ©quenter le week-end pour y dĂ©guster de la street-food internationale. Que vous aimiez par exemple les tacos mexicains, les bo bun vietnamiens, les hamburgers amĂ©ricains ou les sushis japonais, vous trouverez votre bonheur. À condition d’aimer manger Ă  cĂŽtĂ© de voisins bruyants Ă  l’accent chantant. Mais c’est aussi ça, Perpignan. Pour rejoindre la cĂŽte, il existe plusieurs solutions. Rouler directement jusqu’à Canet-en-Roussillon par exemple, si vous aimez les belles et grandes plages de sable et les barres d’immeubles contemporains, ou rejoindre ArgelĂšs-sur-Mer oĂč dĂ©bute officiellement la cĂŽte Vermeille. Pour notre part, c’est l’itinĂ©raire que nous avons choisi, et la derniĂšre fois que l’Espace verra des morceaux de route droite. Car aprĂšs ArgelĂšs-sur-Mer, par la cĂŽte, ça n’arrĂȘte plus de tourner. Avec les roues arriĂšre directrices, ce n’est pas un problĂšme.

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À gauche, la Citadelle, ici le Castillet. Si vous aimez les vieilles pierres, vous en aurez pour votre argent Ă  Perpignan. Depuis le Castillet, vous pourrez aller vous promener aux halles Vauban pour dĂ©jeuner, dans une ambiance bruyante.

Nonloin du centre-ville, nichĂ© au cƓur d’un parc arborĂ© d’un hectare, l’hĂŽtel-restaurant la Villa Duflot est un excellent point de dĂ©part pour la visite de l’Occitanie ou de la cĂŽte Vermeille. À l’ombre des oliviers, cyprĂšs et eucalyptus, dont certains sont centenaires, vous pourrez vous prĂ©lasser sur votre terrasse privative ou profiter du restaurant du chef MickaĂ«l Meunier, autour de la piscine miroir. BĂątisse iconique de Perpignan depuis des dĂ©cennies, devenue dans l’ordre restaurant puis hĂŽtel quatre Ă©toiles au fil des ans, la Villa Duflot propose 52 chambres et suites, un restaurant rĂ©putĂ©, un spa Nuxe, mais aussi des salles de sĂ©minaires et un espace de coworking dans un cadre trĂšs Art dĂ©co.

Avenue Charles Depéret, rond-point Albert-Donnezan, 66 000 Perpignan

La Villa Duflot

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À gauche, le chef MickaĂ«l Meunier, dans sa cuisine. Ci-dessous, une vue de la salle du restaurant, avec la piscine miroir au premier plan, vue des jardins.

L’église Notre-Dame-des-Anges, avec son dĂŽme caractĂ©ristique. Elle est situĂ©e juste Ă  cĂŽtĂ© du chĂąteau royal, l’attraction phare de Collioure.

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sport&loisirs Collioure

Quelle que soit la saison, les parkings du centre-ville de Collioure affichent presque toujours complet. Il faut dire que cette petite citĂ© posĂ©e sur la mer n’attire pas que les militaires, dont certains viennent ici en stage au Centre national d’entraĂźnement commando situĂ© dans le fort BĂ©ar, audessus de la citĂ©. Il n’est pas rare de les voir nager dans l’eau de la MĂ©diterranĂ©e, juste devant les touristes de passage dĂ©gustant une glace artisanale : amusant. Collioure, on y vient d’abord pour visiter le chĂąteau royal, posĂ© sur l’anse de la Baleta, en plein centre-ville. ÉdifiĂ© Ă  partir du XIIIe siĂšcle et fortifiĂ© par l’inĂ©vitable Vauban, il fut tour Ă  tour celui des Templiers, des rois de Majorque, des Habsbourg et des Bourbons. Il mĂ©rite une visite, surtout si vous prenez le temps de faire le tour des chemins de ronde, d’oĂč la vue sur la mer est imprenable. L’église Notre-Dame-des-Anges, et son imposant dĂŽme qui termine son clocher, est aussi une des attractions de Collioure. C’est l’ancienne tour-fanal, qui indiquait l’entrĂ©e du port aux navigateurs par des fumĂ©es le jour et des feux la nuit, et qui fut transformĂ©e en clocher. À quelques mĂštres de cette Ă©glise se trouvent une jetĂ©e et la chapelle Saint-Vincent. Encore un site typique de Collioure, qui ressemble Ă  une Ăźle Ă  marĂ©e haute, mais que l’on peut rejoindre par la plage Ă  marĂ©e basse. Sans mĂȘme se mouiller les pieds. Si vous aimez l’eau, prenez le temps

de vous poser en terrasse sur le port, pour un dĂ©jeuner ou un goĂ»ter, en regardant ces monuments de loin, avec le clapot de l’eau en fond sonore, et des bateaux de pĂȘcheurs d’anchois au premier plan, tous multicolores. Il faut dire que Collioure est la capitale historique de ce petit poisson, et que l’on peut en dĂ©guster dans tous les restaurants. Pour changer d’air, partez vers les terres vous balader dans le vieux quartier du MourĂ© aux couleurs chatoyantes. De nombreux artistes adeptes du fauvisme y ont sĂ©journĂ©, laissant sur les façades des bĂątiments des traces colorĂ©es de leur passage. Ici, les façades sont jaunes, rouges ou roses, parfois vertes. À part sous un ciel gris d’automne, c’est magnifique. À partir de lĂ , la cĂŽte Vermeille se dĂ©guste Ă  basse vitesse. La route qui la longe Ă  partir de Port-Vendres, la voisine, n’arrĂȘte pas de tourner. Cette D914 se met Ă  tournicoter comme une spĂ©ciale de rallye en Corse. Si vous aimez ça, vous serez aux anges. Si vous prĂ©fĂ©rez l’autoroute, il faudra prendre son mal en patience. Avec notre Renault Espace aux roues arriĂšre directrices et Ă  l’agilitĂ© dĂ©moniaque, le trajet est une partie de plaisir. D’autant que sa motorisation E-Tech full hybrid, qui associe un moteur essence qui sert de gĂ©nĂ©rateur Ă  une machine Ă©lectrique et une petite batterie, dĂ©livre d’excellentes reprises, mĂȘme dans les montĂ©es raides de la rĂ©gion. Et profite de chaque descente pour recharger sa batterie en Ă©lectrons : parfait.

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Le chĂąteau royal, qui fut celui des rois de Majorque, des Habsbourg et des Bourbons. Incontournable.

Banyuls-sur-Mer n’est qu’à quelques kilomĂštres de Collioure. Toutefois, comme en Corse, ne comptez pas en distance mais en temps, surtout si vous avez un camping-car ou une caravane devant vous pour faire cette dizaine de kilomĂštres. DĂ©jĂ  qu’il n’est pas Ă©vident d’y ternir une moyenne de 60 km/h sans bouchons, alors dans ces conditions on tombe facilement Ă  la moitiĂ©. Surtout connu pour les vins du mĂȘme nom (voir encadrĂ© sur le domaine Madeloc), Banyuls est, comme sa voisine Collioure, une citĂ© idĂ©ale pour quelques jours de vacances, en amoureux ou en famille. Pour les amateurs de marche, il est conseillĂ© de monter Ă  NotreDame-de-la-Salette, une chapelle privĂ©e Ă©difiĂ©e au XIXe siĂšcle. Parce qu’elle est jolie, mais surtout parce que, oĂč elle est placĂ©e Ă  200 mĂštres d’altitude au-dessus de la mer, elle offre une vue splendide sur la MĂ©diterranĂ©e et les criques voisines. Dans le mĂȘme genre, le sentier du littoral, long de 32 kilomĂštres et passant par Banyuls-sur-Mer, est une attraction Ă  faire. Peut-ĂȘtre pas sur toute sa longueur, mais autour de la citĂ©, vous offrant un excellent aperçu de la cĂŽte Vermeille. Et puis, de retour en ville, allez visiter le MusĂ©e Maillol, situĂ© dans les terres, ou prenez le temps de dĂ©couvrir les nombreuses Ɠuvres du sculpteur

français dissĂ©minĂ©es dans la citĂ© oĂč il naquit, en 1861. Avec son travail sur les formes pleines et le nu fĂ©minin, Aristide Maillol fut l’un des artistes, Ă  la fois peintre, graveur et sculpteur, les plus en vue de sa gĂ©nĂ©ration, inspirant les Picasso, Brancusi et Matisse. Cela mĂ©rite bien de chercher « la jeune fille allongĂ©e » ou « l’üle de France sans bras » dans les ruelles de Banyuls-surMer. La visite du vignoble, Ă  flanc de colline et surplombant la mer, vous amĂšnera Ă  continuer sur la dĂ©partementale 914 jusqu’à CerbĂšre, la derniĂšre ville française avant l’Espagne. Vous allez croiser l’hĂŽtel BelvĂ©dĂšre du Rayon Vert en pleine rĂ©fection (voir photo d’ouverture), un Ă©difice imposant qui rappelle la forme d’un navire. Ne comptez pas sur davantage de lignes droites de ce cĂŽtĂ© de la frontiĂšre, ça continue de tourner, sans cesse, jusqu’à El Port de la Selva, sur la GI 612. Vous pourrez, avant de basculer cĂŽtĂ© ibĂ©rique, faire une pause photo Ă  l’ancien poste douanier, largement redĂ©corĂ© par des amateurs armĂ©s de bombes de peintures de toutes les couleurs. C’est colorĂ©, mais nettement moins esthĂ©tique que le quartier de MourĂ© Ă  Collioure. On est artiste ou on ne l’est pas, parfois c’est indiscutable. Une fois en Espagne, nous prenons la direction de CadaquĂ©s pour la fin de notre pĂ©riple. Salvador nous y attend.

Jadis, ici, il y avait un poste de douane. Maintenant, c’est un atelier pour peintres en herbe. À gauche, l’entrĂ©e du musĂ©e Maillol.

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Banyuls-sur-Mer

Domaine Madeloc

Nous

nous sommes arrĂȘtĂ©s au domaine Madeloc pour dĂ©guster des vins locaux. De Collioure Ă  CerbĂšre, en passant par Banuyls-sur-Mer et Port-Vendres, les vignes recouvrent les coteaux, pour donner des vins de Collioure ou de Banyuls. Élise Gaillard, en charge du domaine, nous a expliquĂ© la diffĂ©rence : « Avant les vendanges, nous devons sĂ©lectionner les parcelles en fonction des vins Ă  faire. Pour un collioure, qui est un vin sec, il nous faudra des raisins avec un potentiel alcoolique de 13 Ă  14 degrĂ©s. Alors que pour un banyuls, qui est un vin doux naturel et sucrĂ©, on doit vendanger avec un potentiel Ă  17 degrĂ©s. Autrement dit, avec une trĂšs forte

maturitĂ©. » Ensuite, le collioure est vinifiĂ© et Ă©levĂ© comme un vin classique, blanc ou rouge, alors que le banyuls va subir une mutation. C’est l’ajout d’un alcool vinique Ă  96°3 (Ă  hauteur de 5 Ă  10 % pour rester dans l’appellation) qui vient bloquer la fermentation avant que tout le sucre ne soit transformĂ© en alcool. Ensuite, ces vins seront soit Ă©levĂ©s en milieu rĂ©ducteur (pour les blancs, les rosĂ©s et les rouges rimage), soit en milieu oxydatif pour les banyuls classiques, les blancs devenant ambrĂ©s, les rouges rimage devenant des classiques. « Pour les vins rĂ©duits, nous Ă©levons entre six et dix-huit mois, explique Élise. Pour les classiques, jusqu’à trois ans. » Nous avons tout goĂ»tĂ©.

Ici, un verre de banyuls classique, mais fait Ă  partir d’un vin des annĂ©es... 1920. DĂ©licieux, et mis en bouteille juste aprĂšs notre passage.

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santĂ©. À consommer avec modĂ©ration.

Cadaqués

Le front de mer Ă  CadaquĂ©s, avec ses immeubles et ses restaurants, tous exposĂ©s aux vagues quand la MĂ©diterranĂ©e s’agite. Ce qui est rare.

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sport&loisirs

Une barque autour d’un arbre, c’est ce qui vous attend à la sortie de la maison de Salvador Dalí. À droite, son atelier, avec une vue splendide sur la mer.

Ici, DalĂ­ est partout. Sur le port de CadaquĂ©s, oĂč de nombreuses Ɠuvres vous le rappellent, mais aussi, Ă©videmment, Ă  Port Lligat, la commune voisine oĂč l’artiste avait sa rĂ©sidence Ă  partir de 1930. Une combinaison de petites maisons de pĂȘcheurs en escaliers entre lesquels des passages furent crĂ©Ă©s pour former une « vĂ©ritable structure biologique » comme aimait Ă  le dire DalĂ­. C’est Ă  visiter Ă©videmment, pour comprendre un peu plus la vie de l’artiste. DĂ©couvrir son intĂ©rieur, sa chambre et ses miroirs, mais aussi son atelier et son inaccessible bibliothĂšque, ou encore son Ă©trange piscine phallique, permet d’un peu mieux cerner la douce folie de celui qui gagna plus d’argent de son vivant que le prĂ©sident des États-Unis dans les annĂ©es 1980, selon une expression de son gestionnaire de fortune de l’époque. DalĂ­ et sa femme Gala y vĂ©curent plus de quarante annĂ©es, ajoutant des piĂšces, et donc des maisons, au fil du temps, Ă  chaque nouvel Ă©vĂ©nement. L’endroit est magique, pour son histoire mais aussi pour son paysage, avec une vue splendide sur une petite crique oĂč, aujourd’hui encore, des pĂȘcheurs continuent d’exercer, mettant Ă  l’eau leur barque au petit matin, les en sortant le soir. Se promener Ă  pied le long de ce littoral tellement dĂ©coupĂ© est une expĂ©rience Ă  la fois apaisante et envoĂ»tante, avec le bruit des vagues et l’écume blanche qui se forme lorsqu’elles se brisent sur les rochers. Mais si vous prĂ©fĂ©rez passer du temps en terrasse, pour un verre ou un repas, que de marcher le nez au vent, mieux

vaut rester sur CadaquĂ©s, Ă  moins d’un kilomĂštre de lĂ . Autour de la playa grande, surplombĂ©e par l’église Sainte-Marie, vous aurez l’embarras du choix. Face Ă  la mer, vous pouvez choisir de partir Ă  droite, c’est moins frĂ©quentĂ© mais vous serez Ă  l’ombre en fin de journĂ©e. Vers la gauche, d’excellents glaciers se partagent les emplacements en premiĂšre ligne, et quelques bons bars et restaurants aguichent les passants. Mais ils sont souvent pris d’assaut par les centaines (ou milliers selon la saison) de touristes affamĂ©s. Mais comme beaucoup sont espagnols, et qu’ils dĂźnent tard, vous aurez sans doute une belle place au soleil si vous venez avant 21 heures. Et si vous dĂ©cidez de longer la mer dans cette direction, sachez que chaque crique a sa plage, et chaque plage ses petits restaurants. Il fait bon flĂąner Ă  CadaquĂ©s, Ă  condition d’avoir garĂ© sa voiture dans l’un des parkings payants, car les places dans les rues sont rares et souvent occupĂ©es. De toute maniĂšre, la ville est petite, concentrĂ©e en bord de mer car accrochĂ©e Ă  une colline, et se dĂ©couvre aisĂ©ment Ă  pied. Enfin, sachez que si vous voulez reprendre une dose de DalĂ­, vous pourrez toujours visiter l’exposition permanente qui lui est consacrĂ©e en centre-ville. Avant de reprendre la route vers la France. Si vous ne souhaitez pas refaire la D914, sachant qu’elle tourne tout autant dans ce sens, vous devrez rejoindre Roses pour rattraper l’autoroute. C’est plus long en distance, mais pas en temps. Et dans notre cas, l’Espace E-Tech s’y sent tout aussi bien.

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RENAULT Espace

La publicitĂ© ne s’était pas trompĂ©e, le vrai luxe c’est l’Espace. Depuis des annĂ©es, la gamme Renault est coiffĂ©e par celui qui naquit en 1984, sous la forme d’un monospace. Mais qui pour cette sixiĂšme gĂ©nĂ©ration prend la forme d’un grand SUV, un Austral Ă  sept places, ici motorisĂ© par un systĂšme full hybrid, oĂč le moteur essence trois cylindres 1.2 sert de gĂ©nĂ©rateur pour une machine Ă©lectrique et une petite batterie tampon. Au total, 200 ch et plus de 200 Nm de couple, avec un comportement routier enjouĂ© (roues arriĂšre directrices) et confort royal pour sept personnes.

À partir de 44 500 € en ïŹnition Techno et 49 500 € en Iconic (notre version d’essai).

L’Espace existe aussi en dĂ©clinaison Esprit Alpine Ă  l’aspect plus sportif Ă  partir de 47 500 €.

Nos adresses

RESTAURANTS

La Villa DuïŹ‚ot : du chef MickaĂ«l Meunier Avenue Charles-DepĂ©ret, rond-point Albert Donnezan, 66000 Perpignan villa-duïŹ‚ot.com

La Voile : une vue sublime sur le chĂąteau Royal 9, route de Port-Vendres, 66190 Collioure

La Littorine : pour les plats et la vue Plage des Elmes, 66650 Banyuls-sur-Mer

Compartir : pas sur le port, mais trÚs agréable Riera de Sant Vicenç s/n, 17488 Cadaqués, Espagne

HÔTELS

La Villa DuïŹ‚ot : historique et iconique Avenue Charles-DepĂ©ret, rond-point Albert Donnezan, 66000 Perpignan villa-duïŹ‚ot.com

Boutique HÎtel Villa Gala : dans Cadaqués Carrer Solitari 5, 17488 Cadaqués, Espagne

QUOI VOIR ?

Le Castillet : ancienne porte de la ville, lorsqu’elle Ă©tait fortiïŹĂ©e.

Perpignan

Le chĂąteau Royal : juste Ă  cĂŽtĂ© de l’église Notre-Dame-des-Anges. Collioure

Le musĂ©e Maillol : aperçu de l’Ɠuvre de cet artiste fabuleux. Banyuls-sur-Mer

Maison DalĂ­ : Ă  combiner avec une promenade dans les criques de Port Lligat

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230 agences partout en France

Offrez-lui le meilleurs des services

PROFIL PLUS, Bien plus que des pneus

VIDANGE FREINAGE SUSPENSION GÉOMÉTRIE
PNEUMATIQUES
Conception Primo&PrimoPhoto : iStock /NiseriN

Sienne

Fontanelle Estate

La Toscane vous fait de l’Ɠil, pour son histoire, l’architecture de ses villes et villages, ou la complexitĂ© de ses vins. Si vous voulez y passer un week-end, Sienne et le Fontanelle Estate pourraient ĂȘtre la bonne destination, entre les vignobles du Chianti et les villages iconiques de Volterra, San Gimignano ou Montalcino.

Texte et photos F. Montfort

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week-end

Deux fois par an, Sienne devient effervescente. Les 2 juillet et 16 aoĂ»t de chaque annĂ©e, encore plus de touristes que d’habitude viennent dans cette citĂ© du XIIIe siĂšcle, jadis la grande rivale de Florence, pour assister au Palio, une course de chevaux montĂ©s Ă  cru qui oppose, dans les ruelles et sur la piazza Del Campo, des cavaliers reprĂ©sentant chaque quartier de la ville. Un spectacle incroyable et dangereux, mĂȘme si la place en forme de coquillage est relevĂ©e sur deux des cĂŽtĂ©s, ce qui aide les cavaliers Ă  la nĂ©gocier. Mais mĂȘme si vous ne choisissez pas ces pĂ©riodes pour visiter Sienne, vous ne serez pas déçu. L’architecture de la ville est sublime, son histoire aussi, et ses alentours regorgent de trĂ©sors, comme les petits villages nichĂ©s sur des collines, on pense Ă  Volterra, Montepulciano ou San Gimignano, ou des vignobles de Chianti Classico. Avec d’importantes restrictions de circulation, Sienne n’est pas l’endroit le plus pratique pour loger et rayonner en voiture de location. Mieux vaut choisir un hĂŽtel en dehors de la ville pour ne venir que quelques heures dans la journĂ©e la visiter. À une quinzaine de kilomĂštres seulement se tient le Fontanelle Estate cinq Ă©toiles et son extension encore plus exclusive, The Club House. Ici, vous ĂȘtes au beau milieu des vignobles du Chianti, vins que vous pourrez aisĂ©ment dĂ©guster, l’hĂŽtel de la famille Bolfo Ă©tant voisin des vignobles et chais de Vallepicciola qu’elle a rachetĂ©s.

Une navette peut vous y amener, pour une visite des vignes comme pour une découverte de ce savoirfaire magnifique, qui se termine généralement par une dégustation complÚte des productions maison.

Ouverture en 2006

Club House en 2022

2 piscines extérieures

2 piscines intérieures

Spa, hammam, sauna

3 restaurants

42 chambres

9 suites

Vous remercierez le systĂšme de navettes si, comme nous, vous avez aimĂ©, au point de ne pas recracher le pinot noir Boscobruno. Établi dans une sublime bĂątisse en pierres du XVIIIe siĂšcle, le Fontanelle a ouvert en 2006 aprĂšs sept annĂ©es de rĂ©novation, sous la direction de Giuseppina Bolfo, la propriĂ©taire. Il propose aux familles des chambres classĂ©es en Classic, Prestige ou Deluxe, ou des suites (junior ou classique) avec dans ce cas une terrasse privative donnant sur les vignes. Un spa, comprenant une piscine, mais aussi un sauna et des bains turcs, est Ă  disposition, tout comme une superbe piscine extĂ©rieure, un restaurant gastronomique et un trĂšs bon bar. Pour les voyageurs sans enfants, il est conseillĂ© de rĂ©server au Club House voisin, ce que nous avons fait. Encore plus luxueux, ouvert en 2022 et proposant les mĂȘmes Ă©quipements, mais dans un cadre plus moderne mĂȘme si les pierres toscanes sont de la mĂȘme pĂ©riode, le Club House cinq Ă©toiles luxe y ajoute un gymnase, un studio de yoga, deux courts de tennis et un practice de golf. IdĂ©al pour ceux qui veulent travailler leur swing au milieu des vignes. Il propose quatre types de chambres, appelĂ©es Romantica, Lounge, Oliveta et Bellavista, et trois catĂ©gories de suites, MigliorĂš, Lapina et Boscobruno. Les clients bĂ©nĂ©ficient ici de deux restaurants orchestrĂ©s par le mĂȘme chef, Daniele Canella, une osteria oĂč l’on dĂ©guste des plats locaux, et un gastronomique baptisĂ© Il Visiblio. Mais s’ils le dĂ©sirent, ils peuvent en plus faire appel au service de navette pour se rendre au Fontanelle et manger au Canella. Tout cela Ă  quinze kilomĂštres de Sienne : le bonheur.

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En haut, une chambre Oliveta du Club House. Ici, une vue sur le chai du vignoble familial. Visite et dégustation conseillées de ces excellents Vallepicciola.

Suite Lapina

The Club House Luxury

SP 9 di Pievasciata, 32, 53019 Castelnuovo

Réservée aux adultes, cette extension du Fontanelle a été inaugurée en 2022 et propose des suites encore plus luxueuses

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Comme le Fontanelle, le Club House propose un superbe spa, avec piscines et soins. Mais aussi un court de tennis et un practice de golf.

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mécanique

Ferrari Purosangue

PÚlerinage en terres sacrées

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Pour essayer le premier SUV Ferrari, capable selon la marque de jouer les ultrasportives comme de vous accompagner pour un week-end de brocante, nous avons pris la direction de l’est de la France et la Champagne. Pour aller lui dĂ©gourdir ses douze bielles sur l’ancien circuit de ReimsGueux et faire le plein de belles bouteilles. En mĂȘme temps ou presque.

Texte et photos C. Boulain

Trois virages et trois lignes droites, c’était le dessin original du circuit de Reims, sur lequel de nombreuses courses automobiles eurent lieu entre 1926 et 1951. Bugatti, Alfa Romeo et Maserati, mais aussi Ferrari Ă  partir de 1948 s’y sont illustrĂ©es. Pour contourner le village de Gueux et rĂ©duire les risques d’accidents, le circuit fut lĂ©gĂšrement modifiĂ© aprĂšs 1952, troquant une de ses lignes droites pour une grande courbe. Il accueillit sa derniĂšre course de Formule 1 en 1966, six ans avant la derniĂšre compĂ©tition officielle, une course de moto en 1972. Il aura donc fallu attendre cinquante et un ans pour qu’une vĂ©ritable voiture de course y remette les pneus. C’était en aoĂ»t dernier, un Ferrari Purosangue. Bleu de France qui plus est. TrĂȘve de plaisanterie, ce n’est pas ici que nous avons vĂ©ritablement testĂ© notre Ă©trange SUV. Reims-Gueux, c’était pour la sĂ©ance photo, devant les anciens stands rĂ©habilitĂ©s par l’association des Amis du circuit de Gueux. Trois virages et trois lignes droites, cela ne permettait pas vraiment de cerner les limites de cet incroyable engin, une Ferrari Ă  quatre places et quatre portes, dotĂ©e de quatre roues motrices et directrices, et d’un V12 atmosphĂ©rique de 6,5 litres de cylindrĂ©e dĂ©veloppant pas moins de 725 ch. Avec un couple titanesque de 716 Nm, dont dĂ©jĂ  80 % sont disponibles dĂšs 2 100 tr/min. Une fiche technique que nous avions bien dĂ©taillĂ©e dans le numĂ©ro 41 de Followed, lors de la rĂ©vĂ©lation du monstre Ă  laquelle nous avions Ă©tĂ© invitĂ©s. Si Ă  l’époque les dirigeants de la marque transalpine avaient martelĂ© que leur pur-sang n’était pas un SUV, mais bien une vraie Ferrari Ă  l’ADN de sportive, nous devions alors les croire sur parole. Pas aujourd’hui. Les photos faites, direction Reims avant de bifurquer vers le sud,

Ă  travers la montagne du mĂȘme nom, en direction des plus belles vignes de l’appellation : Hautvillers, CumiĂšres, Épernay, AĂż et Avize, que les amateurs de champagne connaissent Ă©videmment. Car aprĂšs avoir testĂ© le comportement du Purosangue, il faudra en jauger la capacitĂ© de chargement et le confort. Pour vĂ©rifier s’il sait vraiment tout faire. Comme ils nous l’ont promis. Des promesses, le pur-sang nous en a fait dĂšs les premiĂšres secondes. Pas la peine de parler de sa ligne, Ă©blouissante pour un SUV de prĂšs de cinq mĂštres de long, un mĂštre soixante de haut et un peu plus de deux de large. Pour plus de deux tonnes, au passage... Non, dĂšs que nous avions appuyĂ© sur le bouton rouge Start pour rĂ©veiller le V12, c’est un voyage pour la Lune, aller-retour, que nous envisagions. Et dire que ce type de moteur est vouĂ© Ă  l’extinction, il ne faut pas avoir de cƓur. MĂȘme au ralenti, il vous enveloppe de ses vocalises Ă  vous donner des frissons, vous caresse les tympans et vous envoĂ»te. Pourtant, sur l’autoroute A4 entre Paris et Reims, il s’était montrĂ© trĂšs discret, policĂ© mĂȘme tant que le manettino, ce petit levier en aluminium rouge placĂ© sur la branche du volant, restait sur la gauche, entre les positions Ice, Wet ou Confort. Pas trop de bruit, des passages de vitesses doux et des montĂ©es en rĂ©gime certes franches, mais jamais violentes, ni pour les reins, ni pour les oreilles. Comme dans une bonne limousine. MĂȘme le confort de roulement, malgrĂ© les jantes de 23 pouces derriĂšre, le genre de chose qui vous promet en temps normal un passage chez l’ostĂ©o dans la semaine, est excellent. Il faut dire que le pur-sang se passe de barre antiroulis, un Ă©quipement mĂ©canique qui limite le roulis en augmentant la raideur des ressorts en virage (en fait, si vous enfoncez une seule roue, la barre antiroulis va tenter d’appliquer le mĂȘme mouvement Ă  l’autre roue de l’essieu, et donc combiner la raideur des ressorts des deux roues, tout simplement). Dans les faits, ici et sans cet Ă©quipement, si vous roulez sur une bosse ou dans un trou d’un cĂŽtĂ©, cela ne sollicite que la roue en question. Il n’y a ni roulis ni copiage de gauche Ă  droite, mĂ©nageant un excellent confort de roulement. Ça, c’était une des promesses faites en Italie : tenue, bravo Messieurs. Mais en quittant la montagne de Reims vers Champillon, nous allons pouvoir en vĂ©rifier d’autres. La descente vers Dizy, ou la montĂ©e si vous la prenez dans l’autre sens, va nous le permettre. Des virages de diffĂ©rents rayons entre les vignes, parfois

mécanique Followed 94

La ligne, signĂ©e de l’artiste Flavio Manzoni, masque aussi bien l’énorme gabarit qu’elle fait rĂ©fĂ©rence aux plus belles Ferrari. À l’intĂ©rieur, le conducteur jouit d’un vĂ©ritable poste de pilotage, comme dans une SF90 ou une Roma. DrĂŽle d’engin quand mĂȘme, ce Ferrari Purosangue.

Followed 95
followed.fr/ferrari

Quatre vraies places et un grand coffre, modulable en plus, le contrat est rempli pour ce « SUV » italien. Nous avons pu, ainsi, faire le plein de sublimes champagnes Bollinger, dont les récemment dégorgés de 2009.

mécanique Followed 96

inclinĂ©s, tantĂŽt au soleil avec un bitume bien sec, tantĂŽt Ă  l’ombre encore mouillĂ©s de la pluie qui vient de tomber. Le premier passage se fait en mode Confort. Le Purosangue confirme sa belle agilitĂ©, ses excellents freins, en carbone et cĂ©ramique Ă©videmment, avec une course de pĂ©dale trĂšs courte mais finalement assez facile Ă  doser, et son bon Ă©quilibre. Il faut dire qu’avec son moteur en position centrale avant, coincĂ© entre le tablier de l’habitacle et l’axe des roues avant, et sa boĂźte de vitesses repoussĂ©e Ă  l’arriĂšre contre le diffĂ©rentiel, il profite d’une rĂ©partition des masses presque Ă©quilibrĂ©e, avec 51 % sur l’arriĂšre. Et cela se sent. Mais une fois le manettino basculĂ© sur le mode Sport, c’est encore plus flagrant. Tout est plus immĂ©diat, la suspension plus ferme, la transmission plus rapide et le moteur plus monstrueux. Et quel bruit, quelle musique pardon. Il ne faut vraiment pas avoir de cƓur pour condamner ces V12 atmosphĂ©riques. Difficile dans ces conditions d’imaginer que l’engin dĂ©passe les deux tonnes sur la balance et que ses cousins de catĂ©gorie s’appellent Lamborghini Urus ou Aston Martin DBX. C’est sĂ»r, le Purosangue boxe dans une autre classe, respectant l’ADN Ferrari comme les Roma (dont il reprend la plate-forme), F8 ou 296. Qui l’eut cru ? La promesse est tenue. Mais comme au volant d’une vraie sportive, rouler vite en Purosangue nĂ©cessite quelques notions de pilotage. Il possĂšde pourtant quatre roues motrices et directrices, en reprenant le module avant de la berline GTC4 (avec deux vitesses et une rĂ©partition vectorielle de couple sur les roues, pour accĂ©lĂ©rer la roue extĂ©rieure et gagner en agilitĂ©), un freinage Ă  toute Ă©preuve et un bel Ă©quilibre. Sauf que dĂšs que la chaussĂ©e devient glissante, dans ces virages pas encore secs de notre montĂ©e de Champillon, sa fabuleuse suspension pilotĂ©e qui

FERRARI PUROSANGUE

Moteur : V12 atmosphérique à 65°, 6 496 cm3

Transmission : intĂ©grale, 8 vitesses, double embrayage sur l’arriĂšre, deux vitesses sur l’avant

Puissance (ch Ă  tr/min) 725 Ă  7 750

Couple (Nm Ă  tr/min) 716 Ă  6 250

Masse Ă  vide (kg) 2 033

Volume du coffre (l) 473

Volume du réservoir (l) 100

Long.xlarg.xhaut. (m) 497x2,03x1,59

Vitesse maxi (km/h) plus de 310

0 à 100 km/h 3”3

0 à 200 km/h 10”6

Rapport poids/puissance (kg/ch) 2,8

Émissions de CO2 (g/km) 393

Prix en France : Ă  partir de 384 229 € Malus Ă©cologique : faut-il vraiment en parler ?

gomme les imperfections de la chaussĂ©e et annule les mouvements de caisse devient trop efficace. Si bien que l’on Ă©prouve quelques difficultĂ©s Ă  cerner les limites d’adhĂ©rence, qui arrivent vite avec 725 ch et malgrĂ© les excellents Michelin Pilot Sport 4+ (voir sujet Michelin). Dans ce cas, ne vous Ă©tonnez pas de les dĂ©passer et de vous en remettre au dieu ESP, qui est ici dans sa derniĂšre itĂ©ration, du genre trĂšs efficace si vous avez abusĂ©. MalgrĂ© tout, les lois de la physique, Ă  un moment ou un autre, se rappellent Ă  notre souvenir. Elles sont immuables. Assez jouĂ©. À quelques kilomĂštres de lĂ  nous attendent les caves de la maison Bollinger, si chĂšre Ă  l’agent double zĂ©ro sept. Ce n’est pas le choix qui manque dans la rĂ©gion, de belles maisons de champagne. Mais comme Ferrari et son pur-sang, Bollinger dĂ©veloppe ses vins avec des choix techniques propres qui lui assurent un caractĂšre spĂ©cifique. Parce que les fermentations sont rĂ©alisĂ©es dans des foudres en chĂȘne et non dans des cuves en inox, les champagnes maison sont plus vineux et proposent autre chose aux amateurs du genre. Plusieurs caisses tiennent dans le coffre de prĂšs de cinq cents litres du Purosangue, qu’il est mĂȘme possible d’agrandir en basculant les dossiers des deux siĂšges baquets arriĂšre. Et avec sa suspension magique, on ne risque pas de casser une bouteille, ni mĂȘme de trop les secouer. Si ce n’est pour la tempĂ©rature, elles seront presque prĂȘtes Ă  dĂ©guster en arrivant Ă  Paris. DĂ©cidĂ©ment, ce pur-sang sait tout faire. À prĂšs de 400 000 € hors options, et bien plus Ă  la revente car tous les bons de commande sont dĂ©jĂ  partis, c’est heureux. Mais cette notion d’investissement aussi Ă©tait une des promesses faites en Italie. Une de plus Ă  avoir Ă©tĂ© tenue. Bravo Messieurs.

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Données constructeur

Harley-Davidson Road Glide CVO 2023

Un CV en Or

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mécanique

Harley-Davidson fĂȘtait son 120e anniversaire en grande pompe Ă  Milwaukee mi-juillet, et prĂ©sentait Ă  cette occasion deux nouveaux modĂšles exclusifs. Nous avons

pu essayer la Road Glide CVO dans sa chatoyante robe Whiskey Neat sur les routes du Wisconsin.

Texte M. Camus, photos DR

CVO : trois lettres qui rĂ©sonnent dans la tĂȘte et le cƓur des amateurs des big twins de la Motorcycles Company (MoCo). Les prĂ©cieux Custom Vehicle Operations sont en e et la cerise sur le gĂąteau de la gamme Harley-Davidson, l’expression ultime de l’ñme et de l’art de la MoCo, qui reçoivent en primeur les derniĂšres avancĂ©es technologiques du constructeur. Des modĂšles aux tarifs Ă©litistes (ici 53 200 €) qui marquent des jalons dans l’histoire Harley-Davidson en mĂȘme temps que les esprits des amateurs de belles mĂ©caniques exclusives. De celles sur lesquelles le temps n’aura pas autant de prise sur leur valeur que pour toutes autres machines. De vĂ©ritables objets de collection qu’on ne doit surtout pas laisser au garage. TiraillĂ© entre un hĂ©ritage cher Ă  ses fans et la nĂ©cessaire obligation de se moderniser, notamment pour des impĂ©ratifs environnementaux, Harley-Davidson fut contraint

de mettre de l’eau dans ses V-twins Ă  air. D’abord avec le V-Rod en 2002, un an tout juste avant le centenaire de la rme, qui Ă©trennait le moteur Revolution conçu avec Porsche. Le projet Rushmore, en 2014, annoncera l’ùre du Twin Cooled (refroidissement liquide), rĂ©servĂ© aux gros modĂšles Touring comme aux trikes. En n, si les rĂ©cents Sportster S et Pan America ont pro tĂ© d’un bloc Revolution optimisĂ©, les big twins du cƓur de gamme criaient, eux, leur soif de modernitĂ©... Chose faite pour les 120 ans de la marque, avec ces superbes versions CVO.

La question se pose. Qui d’autre que la Road Glide, au mythique et mystĂ©rieux regard de squale, pour Ă©trenner, entre autres, l’inĂ©dit big twin de 121 cubic inches (1 977 cm3, presque 2 litres !) Ă  distribution variable VVT et refroidissement mixte air et eau ? DĂ©veloppĂ© sur la base du moteur Milwaukee Eight, Ă  4 soupapes par cylindre, sorti en 2016 en trois cylindrĂ©es di Ă©rentes (107, 114 et 117 ci), cet ultime V-twin o re non seulement un surplus de performances (115 ch Ă  5 020 tr/min et surtout 183 Nm Ă  3 500 tr/min), mais aussi un agrĂ©ment renouvelĂ© et une belle

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Nouveau moteur, nouveaux Ă©quipements, nouvelle gueule, cette CVO fĂȘte dignement les 120 ans de la marque de Milwaukee.

sobriĂ©tĂ©. Le couple dĂ©mentiel dĂ©livrĂ© dĂšs les premiers tours/minute est gratifiĂ© par une montĂ©e en rĂ©gime d’une telle vigueur que l’on arrive trĂšs vite Ă  la zone rouge, un peu avant 6 000 tr/min. AssociĂ© Ă  des modes de conduite (qu’il est possible de personnaliser), ce big twin sait aussi se faire discret en ville, tant pour les oreilles des passants que pour le confort thermique du pilote. Preuve que l’efficience n’est pas en reste, et c’est d’ailleurs le principal intĂ©rĂȘt de ce VVT. Toutefois, la gĂ©nĂ©rositĂ© lĂ©gendaire du big twin n’en a pas pĂąti : s’il est peut-ĂȘtre un peu moins caractĂ©riel que ses ancĂȘtres, il gratifie encore son biker d’une juste dose de good vibrations et d’une sonoritĂ© enivrante Ă  l’accĂ©lĂ©ration.

Il en profitera d’autant plus que le travail sur le poids a permis de dĂ©lester la bĂȘte de quelque 17 kg. Impressionnante de prime abord, elle devient docile dĂšs les premiers tours de roues et se plie volontiers aux Ă©lans de son pilote, qui apprĂ©cie un freinage couplĂ© Ă  la pĂ©dale et des assistances Ă  la conduite actives en courbe. Plus touring que jamais, ce millĂ©sime Ă©trenne un guidon plus haut et moins courbĂ© vers le buste qui ne pĂ©nalise pourtant pas les petits gabarits. VĂ©ritable invitation au voyage, dotĂ©e d’une suspension arriĂšre facilement ajustable grĂące Ă  une molette dĂ©portĂ©e, la Road Glide et sa large carrure prĂ©servent efficacement l’équipage des remous d’air. Si des petits dĂ©flecteurs latĂ©raux mobiles font leur apparition, notons toutefois que le pare-brise reste fixe. Mais la riche

gamme d’accessoires offre Ă  qui le souhaite la possibilitĂ© d’adapter les Ă©quipements selon ses besoins pour transformer ce bagger en vrai tourer (selle chauffante, valise arriĂšre...).

Un tel cƓur mĂ©ritait un Ă©crin Ă  la hauteur. À l’instar du moteur, le design se devait de respecter l’hĂ©ritage, tout en marquant les rĂ©tines et son temps. Cette Road Glide CVO porte sans nul doute la rupture esthĂ©tique la plus Ă©vidente qu’ait connu le modĂšle depuis sa naissance en tant que Tour Glide en 1980 (baptisĂ©e Road Glide en 1998). Avec son carĂ©nage fixĂ© sur le cadre, donc qui ne tourne pas avec le guidon, la Road Glide s’est jusqu’ici toujours distinguĂ©e par sa double optique enserrĂ©e dans un nez de requin au profil inquiĂ©tant. Aujourd’hui, une signature lumineuse en W, full leds, et des lignes brisĂ©es confĂšrent un inĂ©dit dynamisme Ă  l’ensemble, de la proue Ă  la poupe en passant par le rĂ©servoir. L’Ɠil averti s’attardera sur les somptueuses finitions, marque de l’exclusivitĂ© des CVO, notamment sur cette version arborant la peinture deux tons Whiskey Neat aux dĂ©tails rĂ©alisĂ©s Ă  la main. Luxe ultime, le tout dernier systĂšme d’infotainement Skyline OS, avec une dalle TFT couleur et tactile d’une dimension encore jamais vue sur une moto (31,2 cm de diagonale !), bien sĂ»r connectĂ©e (Bluetooth et Wi-Fi), Ă©quipĂ©e de la reconnaissance vocale et d’Apple Car Play, pour profiter sans limite de la hi-fi Rockford Fosgate aux trois sorties crachant 500 W (qu’il est possible d’upgrader en option)... La route avec un grand R en Road Glide CVO !

m Ă© canique Followed 100

Le gabarit impressionne, mais pas plus que la facilité de prise en main. Attention, le carénage ne tourne pas avec le guidon. Il éclaire... en face.

Harley-Davidson Street Glide CVO 2023

La gamme CVO 2023 propose pour l’instant deux modĂšles. En plus de la Road Glide essayĂ©e dans ces pages, il existe aussi la Street Glide. Plus classique dans son dessin, elle bĂ©nĂ©ïŹcie toutefois des mĂȘmes innovations techniques et coloris, aux mĂȘmes tarifs (Ă  partir de 46 000 €).

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mécanique

LA SIMULATION, une évolution nécessaire

L’arrivĂ©e de la voiture Ă©lectrique a bouleversĂ© le paysage automobile mondial. Pour les utilisateurs comme pour les constructeurs et les manufacturiers de pneumatiques. Pour y rĂ©pondre, Michelin accĂ©lĂšre le dĂ©veloppement par simulation informatique. Texte et photos F. Montfort

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Pour mener Ă  bien les simulations informatiques, il faut combiner des savoirs techniques et virtuels, connecter des cerveaux Ă  des machines. Mais cela permet d’accĂ©lĂ©rer diffĂ©rentes Ă©tapes du dĂ©veloppement, comme le prototypage.

Q«uand les premiÚres voitures électriques sont arrivées, je parle pour le grand public, cela a été un choc pour tout le monde, pour nous y compris. Je pense évidemment à Tesla, avec sa Model S de deux tonnes, avec des performances incroyables, un couple moteur énorme et délivré presque instantanément, et un freinage régénératif », explique Bruno de Feraudy,

dans l’interaction entre la voiture (ou la moto) et la route. Et ce qui fut au dĂ©but une exception avec Tesla est devenu une habitude, tous les constructeurs ou presque proposant des modĂšles 100 % Ă©lectriques dans leur gamme. MĂȘme Porsche et Rolls-Royce. « Le nombre de pneus Ă  dĂ©velopper pour rĂ©pondre aux demandes des constructeurs a Ă©tĂ© multipliĂ© par dix, je pense, d’autant que de plus en

Le développement virtuel avait évidemment commencé par le sport

en charge pour le manufacturier français des pneus de premiĂšre monte. Rien de plus normal, les contraintes jusqu’alors appliquĂ©es sur des pneus de cette taille-lĂ , pour des grandes berlines, n’avaient rien Ă  voir. Avec une masse bien plus Ă©levĂ©e, des performances elles aussi nettement meilleures en accĂ©lĂ©ration, lĂ  oĂč les pneus souffrent le plus, et ce freinage qui les sollicite diffĂ©remment, il fallait repenser la maniĂšre de concevoir les pneumatiques. Il ne faut pas oublier que le pneu est primordial

plus de modĂšles adoptent des montes diffĂ©rentes entre l’avant et l’arriĂšre, ce qui double encore le nombre de dĂ©veloppements », ajoute l’homme de Clermont. Il faut dire que pour dĂ©velopper un pneu, la taille compte. C’est elle qui dĂ©termine le volume et donc la masse d’air contenue dans l’enveloppe, et donc les contraintes de charge qui seront applicables. De 10 Ă  15 % de voitures sportives montĂ©es en pneus diffĂ©renciĂ©s il y a quelques annĂ©es, nous en sommes arrivĂ©s Ă  une presque paritĂ©. « Pour rĂ©pondre aux

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mécanique

demandes, nous aurions dĂ» engager une kyrielle d’ingĂ©nieurs et de metteurs au point... et rĂ©clamer davantage de temps pour proposer les premiers prototypes. Au lieu de cela, nous avons gĂ©nĂ©ralisĂ© le dĂ©veloppement par simulation informatique, un systĂšme que nous connaissons bien dans le sport mĂ©canique depuis des annĂ©es, que cela soit en moto GP, en Formule 1, en endurance ou ailleurs. » L’idĂ©e est, avec les ingĂ©nieurs des constructeurs automobiles et des Ă©quipementiers qui sont prĂ©sents dans les locaux, de faire « tourner » des logiciels de simulation qui intĂšgrent des milliers de paramĂštres mĂ©caniques, tant cĂŽtĂ© voiture (masse, gĂ©omĂ©trie de suspension, angles de trains...), systĂšmes Ă©lectroniques (ESP, ABS...) que pneumatiques (taille, type de carcasse,

les aspects rĂ©sistance au roulement et... bruit (moins de bruit moteur sous 100 km/h, qui est aprĂšs couvert par les bruits aĂ©rodynamiques pour tous les modĂšles). Il faut des pneus performants, mais aussi silencieux Ă  basse vitesse et sobres. « Si les pneus peuvent faire gagner 40 km d’autonomie, il faut le faire. Mais c’est alors souvent une affaire de compromis. Pour tout cela, les contraintes ont Ă©normĂ©ment Ă©voluĂ© et il nous fallait y rĂ©pondre par davantage de possibilitĂ©s de tests... que la simulation informatique nous permet », insiste Bruno de Feraudy. Il reste toutefois, avant la validation, l’essai routier rĂ©el, pour confirmer ce que les spĂ©cialistes appellent la performance suggestive, le comportement routier, le typage du pneumatique. « C’est important de tou-

texture des renforts, gommes...). « GrĂące Ă  cela, nous pouvons gagner Ă©normĂ©ment de temps sur l’étape du prototypage, explique Romain Bouchet (directeur technique en charge du programme simulation pour Michelin), parce que la quantitĂ© de donnĂ©es que nous exploitons permettent Ă  nos simulations d’ĂȘtre trĂšs rĂ©alistes. On peut changer une taille de pneus en quelques minutes et connaĂźtre l’impact presque immĂ©diatement. Avant, il aurait fallu modifier le prototype voiture et, de notre cĂŽtĂ©, produire d’autres pneus. » Cela varie Ă©videmment selon le niveau d’implication des diffĂ©rents acteurs qui arrivent chez Michelin avec plus ou moins de datas Ă  intĂ©grer. « Cela dĂ©pend clairement de la volontĂ© du constructeur, de ce qu’il recherche et des modĂšles informatiques qu’il nous amĂšne. Par exemple, avec Ferrari, c’est pour l’instant assez simple : ils recherchent la performance ultime, sans compromis. Sans doute parce qu’ils ne produisent pas de voitures 100 % Ă©lectriques, pour lesquelles nous devons rĂ©aliser des prouesses... », ajoute Romain Bouchet. Logique, avec ces modĂšles, qui sont plus lourds et plus gĂ©nĂ©reux en couple moteur, il faut aussi soigner

jours confirmer sur la piste. Mais la simulation nous permet de raccourcir les temps de dĂ©veloppement avant d’y arriver », ajoute, tout sourire, Bruno. Si la voiture Ă©lectrique a bouleversĂ© la donne, c’est pour rĂ©pondre Ă  des impĂ©ratifs environnementaux (officiellement en tout cas). ImpĂ©ratifs qui vont avoir une autre incidence sur le monde automobile, lorsque les constructeurs et manufacturiers vont remplacer les matĂ©riaux non durables par d’autres plus vertueux. « Imaginez un peu, devoir repenser tous nos pneus avec 10 Ă  30 % de nouveaux matĂ©riaux, et cela dans un dĂ©lai de quelques annĂ©es, alerte Bruno de Feraudy. Nous avons commencĂ©, Ă©videmment, et nous observons les impacts de ces changements pour dĂ©velopper des modĂšles informatiques propres Ă  chaque composant. Ainsi, nous allons pouvoir simuler pour chaque pneumatique les moindres changements sans avoir, Ă  chaque fois, Ă  produire des prototypes. C’est ce qui va nous permettre de tenir nos engagements, tout en continuant Ă  imaginer et concevoir de nouveaux pneus, toujours plus sobres, plus rĂ©sistants et performants. » Comme quoi, parfois, la simulation a du bon.

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Entre le couple, Ă©levĂ© et instantanĂ©, et la masse en nette hausse, des contraintes nouvelles sont apparues avec l’électrique

Avec la multiplication des montes diffĂ©renciĂ©es, plus larges derriĂšre que devant, et celles des voitures Ă©lectriques qui requiĂšrent des pneumatiques diffĂ©rents (par des contraintes diffĂ©rentes), la simulation s’est avĂ©rĂ©e obligatoire.

En plus des simulations sur écran, il est possible de « faire tourner » les modÚles informatiques sur des simulateurs de conduite, comme celui-ci. Avec de vrais pilotes essayeurs de chez Michelin aux commandes.

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Les nouvelles façons d’investir dans l’art contemporain

La fĂȘte est ïŹnie ! L’inïŹ‚ation, la guerre en Ukraine et les conïŹnements liĂ©s au Covid ont eu raison de la longue dynamique que connaissait le marchĂ© de l’art contemporain. Pour autant, les amateurs et les collectionneurs sont toujours dans les starting-blocks pour commencer ou complĂ©ter leur collection. Cependant, ils privilĂ©gient dĂ©sormais de nouvelles façons d’investir, telles que l’achat d’actifs numĂ©riques ou l’acquisition fractionnĂ©e. Visite guidĂ©e.

Texte J.-J. Manceau, photos DR

Dans les salles de vente, l’ambiance n’est plus Ă  la fĂȘte. AprĂšs avoir longtemps Ă©grenĂ© les records de ventes des Ɠuvres des plus grands artistes contemporains, les experts et autres courtiers se dĂ©solent dĂ©sormais Ă  la sortie des ventes, oĂč les « pĂ©pites » ne dĂ©passent plus le prix de rĂ©serve ou les estimations. « En mai 2023, un tiers des Ɠuvres de Picasso proposĂ©es aux enchĂšres se sont vendues Ă  l’estimation basse, voire nettement en dessous », constatait alors le courtier omas Seydoux. En juin 2023, Ă  la grande foire d’Art Basel, une toile du maĂźtre espagnol que la galerie

Landau proposait pour 25 millions de dollars (22,9 millions d’euros) n’a pas trouvĂ© preneur. Les collectionneurs les plus fortunĂ©s, ceux qui dĂ©pensaient sans compter, ne sont plus prĂȘts Ă  acheter Ă  n’importe quel prix. Surtout, la crise du Covid et la guerre en Ukraine ont eu un impact non nĂ©gligeable sur les grandes fortunes. Selon une Ă©tude du cabinet de conseil Capgemini, le nombre de millionnaires dans le monde, soit 21,7 millions de personnes, a reculĂ© de 3,3 % en 2022. La valeur de leur fortune cumulĂ©e a Ă©galement diminuĂ©, avec un patrimoine total estimĂ© Ă  83 000 milliards de dollars, soit une baisse de

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investir

3,6 % par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. RĂ©sultat, le marchĂ© fait grise mine. Les ventes aux enchĂšres d’Ɠuvres d’art dans le monde rĂ©sistent et totalisent 16,56 milliards de dollars en 2022, mais elles sont en baisse de 3,1 % par rapport Ă  2021 (17,08 milliards de dollars), selon le dernier rapport annuel d’Artprice. À noter que 2021 avait connu un fort rebond des ventes post-Covid. Pourtant, le marchĂ© de l’art en ligne continue de trĂšs bien se porter. Dans son dernier rapport, la sociĂ©tĂ© Hiscox montre que la pandĂ©mie a augmentĂ© le niveau des ventes annuelles d’art en ligne de 5,4 milliards de dollars en 2022, multipliant ainsi par deux les ventes rĂ©alisĂ©es par rapport Ă  ce qu’elles auraient Ă©tĂ© si la croissance du marchĂ© s’était poursuivie sur la trajectoire d’avant-Covid. Le marchĂ© de l’art en ligne a plus que quintuplĂ© au cours de la dĂ©cennie passĂ©e. Mais pour les experts d’Hiscox, le rythme de croissance des prochaines annĂ©es devrait ĂȘtre plus lent et plus rĂ©gulier. 30 % des collectionneurs prĂ©voient de faire moins d’achats en ligne au cours des douze prochains mois, en raison d’une baisse des revenus disponibles ; un peu plus d’un quart (26 %) des nouveaux acheteurs d’art ont dĂ©clarĂ© qu’ils Ă©taient susceptibles d’acheter de l’art en 2023, contre 57 % en 2022 ; et seulement 18 % des jeunes collectionneurs, contre 44 % en 2022. Surtout, Hiscox note un intĂ©rĂȘt croissant des acheteurs et des collectionneurs pour les nouvelles formes de dĂ©tention des Ɠuvres, notamment pour les actifs numĂ©riques de type NFT (Non Fungible Token) ou encore pour la propriĂ©tĂ© fractionnĂ©e. Bien que seulement 9 % des acheteurs d’art aient investi dans ce type de propriĂ©tĂ© l’annĂ©e derniĂšre, 61 % d’entre eux ont dĂ©clarĂ© qu’ils Ă©taient susceptibles de le faire au cours des douze prochains mois, et cette proportion passe Ă  78 % pour les jeunes collectionneurs. Car si l’art, et surtout l’art contemporain, est avant tout l’a aire de passionnĂ©s et de collectionneurs, il ne nĂ©cessite pas forcĂ©ment de trĂšs gros moyens. Selon le site expert Artprice, 90 % des Ɠuvres s’adjugent Ă  moins de 17 000 dollars, y compris dans les salles de vente les plus prestigieuses comme Christie’s. De plus, l’accĂšs aux ventes est facilitĂ© par la

multiplication des plateformes d’art en ligne, comme Artsy, Artnet ou Saatchi Art, qui permettent d’acheter des Ɠuvres d’art directement auprĂšs des galeries ou des artistes. Elles o rent un accĂšs facile et rapide Ă  un large Ă©ventail d’Ɠuvres et permettent d’e ectuer des recherches ciblĂ©es en fonction de son budget. Certaines nouvelles plateformes veulent aussi dĂ©mocratiser le marchĂ©. C’est le cas de celle crĂ©Ă©e par Maurice LĂ©vy, 81 ans, ancien patron de Publicis. BaptisĂ©e YourArt, elle a pour ambition de se positionner comme le YouTube de l’art, un rĂ©seau social facilitant l’accĂšs aux artistes et aux galeries. Mieux encore, de nouveaux acteurs se sont invitĂ©s Ă  la table des marchands d’art pour proposer au plus grand nombre des Ɠuvres Ă  prix mini. Ainsi, le tableau du cĂ©lĂšbre

Jean-Michel Basquiat, e Mosque, a Ă©tĂ© vendu en 2020 pour... 20 dollars. Petite prĂ©cision, pour ce prix, vous ne possĂ©dez pas l’Ɠuvre complĂšte, estimĂ©e Ă  6 millions de dollars, mais une des 284 420 parts vendues par la plateforme Masterworks. Cette entreprise fondĂ©e en 2017 propose d’investir des parts dans des Ɠuvres de Banksy, Andy Warhol ou encore Picasso, comme on achĂšte des actions en Bourse. Pour cela, Masterworks a acquis une centaine de peintures et est devenue ce qu’on appelle une licorne, c’est-Ă -dire une start-up dont la valeur dĂ©passe le milliard de dollars. Pour Ă©valuer leur achat, les experts de Masterworks s’appuient sur des donnĂ©es d’analyse, repĂšrent des toiles avec un fort potentiel, parfois de grands noms comme Banksy, Andy Warhol, Picasso,

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AprĂšs l’euphorie de la pĂ©riode post-Covid, les salles de vente sont Ă  la peine

Monet, mais pas seulement. La rme les achĂšte et les dĂ©clare Ă  la SEC, le gendarme amĂ©ricain de la Bourse. L’Ɠuvre devient une sorte de sociĂ©tĂ© cotĂ©e, et les investisseurs peuvent donc acheter des actions, possĂ©der une part de l’Ɠuvre Ă  partir de 20 dollars. Le crĂ©neau semble tellement porteur que d’autres sociĂ©tĂ©s, notamment françaises, se sont lancĂ©es dans le « sharing » d’Ɠuvres d’art.

d’investir

Ainsi, Newart, une start-up basĂ©e Ă  Paris, a lancĂ© un projet d’écosystĂšme juridique et technique qui titrise et fractionne les Ɠuvres d’art, donnant aux amateurs d’art la possibilitĂ© d’acquĂ©rir collectivement des piĂšces physiques de premier ordre de maniĂšre sĂ»re et transparente.

NFT : attention danger !

En quelques mois, les NFT, ces certi cats d’authenticitĂ© numĂ©rique pour des contenus en ligne, ont complĂštement bouleversĂ© le marchĂ© de l’art virtuel. Ces certi cats utilisent la technologie de la blockchain qui permet d’estampiller des chiers numĂ©riques d’un marqueur d’authenticitĂ© impossible Ă  falsi er. « Les NFT ont jouĂ© un rĂŽle signi catif dans la rĂ©volution numĂ©rique de l’art. Ils ont introduit de nouvelles possibilitĂ©s pour les artistes et les crĂ©ateurs de monĂ©tiser et de vendre leurs Ɠuvres numĂ©riques, qui Ă©taient auparavant facilement copiables et partageables en ligne sans contrĂŽle direct de la propriĂ©tĂ© », expliquent les experts d’Hiscox. Aujourd’hui, des gifs, des extraits de vidĂ©os, des mĂšmes et des tweets s’échangent contre des cryptomonnaies grĂące aux NFT.

À cela s’ajoute la possibilitĂ© de fractionner la propriĂ©tĂ©

Le systĂšme se base sur des « smart contracts », Ă  savoir des certi cats garantis par une blockchain. Dans le mĂȘme esprit, mais dans un registre lĂ©gĂšrement di Ă©rent, des clubs d’investissement se multiplient partout dans le monde. En France, François Carbone (cofondateur d’Anaxago) et Arnaud Dubois ont lancĂ© Matis.club, qui propose de rejoindre une holding d’investissement qui acquiert, gĂšre, stocke et restaure des Ɠuvres, avant de les proposer Ă  ses membres. Et si l’envie d’investir dans l’art vous titille mais que vous n’ĂȘtes pas sĂ»r de vos goĂ»ts, pas d’inquiĂ©tude. Une application baptisĂ©e Docent, pour « guide de musĂ©e » en anglais, peut vous aider. GrĂące Ă  une technique de recommandation algorithmique et d’analyse utilisant l’intelligence arti cielle, appliquĂ©e Ă  l’art contemporain, Docent est capable de saisir les goĂ»ts de ses utilisateurs pour les conduire aux Ɠuvres qu’ils aimeront et souhaiteront collectionner. HĂ©lĂšne Nguyen-Ban, une collectionneuse d’art contemporain qui a ƓuvrĂ© chez LVMH, et Mathieu Rosenbaum, professeur, chercheur et titulaire de chaire en mathĂ©matiques appliquĂ©es Ă  l’École polytechnique, ont Ă©laborĂ© l’application dont l’interface se situe entre Tinder pour le swipe et Spotify pour l’algorithme de recommandation. À tester d’urgence !

d’une grande Ɠuvre d’art numĂ©rique en plusieurs milliers de jetons. Plusieurs plateformes numĂ©riques se sont dĂ©veloppĂ©es pour surfer sur l’explosion des ventes de NFT d’art. Les plus connues sont OpenSea, Rarible, Ni y Gateway ou encore KnownOrigin, une plateforme axĂ©e sur les crĂ©ations gĂ©nĂ©rĂ©es par l’intelligence articielle. Mais Ă  la suite du krach des cryptomonnaies, les NFT enregistrent une chute spectaculaire malgrĂ© un nombre croissant de transactions, passant de 232,7 millions de dollars en 2021 Ă  seulement 13,9 millions de dollars en 2022 (– 94 %). Si les NFT ont permis de rĂ©volutionner le monde de l’art et contribuent Ă  une meilleure rĂ©munĂ©ration des artistes numĂ©riques, de nombreux dĂ©tracteurs des NFT dĂ©noncent notamment leur forte empreinte carbone.

Followed 108 investir
Se partager des morceaux d’Ɠuvre d’art est une nouvelle façon

- art de vivre - culture - sport et loisirs -

FERRARI PUROSANGUE À L’ESSAI ARGENT

Faut-il investir dans l’art contemporain ?

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GASTRONOMIE Dans les cuisines du chef nantais Mathieu PĂ©rou

GOLF Rencontre avec Benjamin HĂ©bert

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Numéro 44 Followed
les cuisines
nantais Mathieu PĂ©rou HORLOGERIE Les nouveautĂ©s des Geneva Watch Days RENCONTRER & DÉCOUVRIRautomne 2023
GASTRONOMIE Dans
du chef
RUGBY
CHARLES OLLIVON SPÉCIAL
Followed
Numéro 44 Followed
HORLOGERIE Les nouveautés des
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RENCONTRER & DÉCOUVRIRautomne 2023
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Days
CHARLES OLLIVON SPÉCIAL RUGBY

LE SEL

C’est bon et pas bon à la fois

C’est l’exhausteur de goĂ»t par excellence, ce petit quelque chose qui donne du peps Ă  tous les plats, mais dont il ne faut pas abuser. Ni pour le goĂ»t, ni pour la santĂ©. Avantages et inconvĂ©nients du sel, diïŹ€Ă©rences de qualitĂ©s et de propriĂ©tĂ©s, Followed vous explique tout.

Texte et photos S. Malaut

Dans le prĂ©cĂ©dent numĂ©ro, le chef triplement Ă©toilĂ© Glenn Viel nous expliquait que certains de ses clients trouvaient ses plats trop salĂ©s alors qu’il n’utilisait pas le moindre grain de sel pour les relever. Tout simplement parce que ses cailloux d’assaisonnement, qui sont en fait l’ingrĂ©dient principal du plat concentrĂ© au maximum et rĂąpĂ©s sur le plat, donnaient tant de goĂ»t que les convives pensaient cette saveur mise en

avant par un excĂšs de sel. Il faut dire que le sel est l’exhausteur de goĂ»t par excellence, celui qui pousse loin tous les curseurs des saveurs dĂšs qu’on l’utilise.

Trois sels pour un seul effet

Il existe trois types de sel, qui est Ă  la base du chlorure de sodium, trois sortes nalement trĂšs di Ă©rentes les unes des autres. Le plus connu, et sans doute le plus utilisĂ© dans les cuisines du monde entier, qu’elles soient

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bien-ĂȘtre

particuliĂšres ou industrielles, est le sel raffinĂ© ou sel de table. Il peut dĂ©river du sel de mer, mais peut aussi ĂȘtre un produit de l’industrie agroalimentaire, un chlorure de sodium chimique souvent associĂ© Ă  des antiagglomĂ©rants pour Ă©viter qu’il ne s’humidifie, comme du phosphate, du dioxyde de silicium ou des dĂ©rivĂ©s de l’aluminium. Le problĂšme, c’est que si l’on connaĂźt les effets du sel sur l’organisme (on parle des effets du sodium), ceux des anti-agglomĂ©rants restent flous. C’est une des raisons pour lesquelles il vaut mieux utiliser du sel de mer, aussi appelĂ© sel gris de table ou sel marin gris, que du sel de table raffinĂ©, bien (trop) blanc. Une autre version du sel de cuisine est le gros sel. C’est un sel non raffinĂ©, soit marin, soit de marais salant, mais cette fois dĂ©livrĂ© en gros cristaux gris. Il peut, s’il provient de marais salants (comme ceux de GuĂ©rande, par exemple), contenir, en plus du chlorure de sodium, des oligo-Ă©lĂ©ments et du magnĂ©sium. Cela en fait un ingrĂ©dient trĂšs recherchĂ© en cuisine. Il ne sert pas Ă  assaisonner directement les plats, mais se retrouve davantage dans des eaux de cuisson, des soupes ou des sauces. Pour assaisonner les plats, le meilleur est sans doute la troisiĂšme sorte de sel, la fleur de sel. Elle provient uniquement de l’évaporation de l’eau de mer dans les marais salants, est ramassĂ©e Ă  la main et adopte la forme de cristaux non rĂ©guliers, qui contiennent jusqu’à 5 % de calcium,

de potassium et de magnĂ©sium. C’est pourquoi il ne faut pas la cuire, juste l’utiliser au moment du service, saupoudrĂ©e avec parcimonie. Car mĂȘme si le sel est bon pour le goĂ»t, il n’est pas toujours bon pour la santĂ©.

Il ne faut pas en abuser

Pour beaucoup de gens, le sel devrait ĂȘtre banni de notre alimentation. Pourtant, c’est lui, avec le potassium, qui va assurer l’équilibre hydrique de notre corps, entre l’intĂ©rieur et l’extĂ©rieur des cellules. Cet Ă©quilibre assure la transmission nerveuse et la contraction musculaire, et intervient dans l’absorption du chlore, des acides aminĂ©s et du glucose, par l’intestin. Une carence en sodium peut entraĂźner des ƓdĂšmes cĂ©rĂ©braux, provoquer des malaises, des nausĂ©es et des pertes de conscience. Bref, il est inconcevable de vivre sans sodium, donc quelque part sans sel. Mais un excĂšs n’est pas bon non plus. L’un des effets d’un taux trop Ă©levĂ© de sodium dans le sang est la rigidification des parois des artĂšres qui va en limiter l’élasticitĂ© et les rendre fragiles aux fortes pressions. Or l’excĂšs de sel entraĂźne aussi et surtout une hypertension artĂ©rielle et, par consĂ©quent, des risques Ă©levĂ©s de maladies cardiovasculaires. Si vous souffrez dĂ©jĂ  l’hypertension artĂ©rielle, ou d’insuffisance cardiaque ou encore de diabĂšte, il vous faut veiller Ă  ne pas trop consommer de sel, non seulement dans les assaisonnements, mais

LE SEL EST UN EXHAUSTEUR DE GOÛT ET PERMET DE RÉGULER

L’HYGROMÉTRIE DU

CORPS. IL EST DE CE FAIT INDISPENSABLE...

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aussi dans la consommation de produits fortement salĂ©s comme la charcuterie ou la plupart des fromages. De plus, l’excĂšs de sel favoriserait l’élimination du calcium dans les urines, ce qui augmenterait les risques d’ostĂ©oporose chez les personnes ĂągĂ©es. Pour Ă©viter l’excĂšs, l’OMS recommande de ne pas consommer plus de 2 grammes de sodium par jour, soit environ 5 grammes de sel (Ă  peu prĂšs une petite cuillĂšre Ă  cafĂ©). Dans nos pays occidentaux, la consommation serait davantage autour de 8 Ă  12 grammes par jour et par personne, ce qui Ă©videmment entraĂźne bien des risques pour notre santĂ©. Limiter les assaisonnements, comme les excĂšs de charcuterie ou de fromage, est un bon dĂ©but. Mais il faut bien comprendre que parce qu’il exacerbe les goĂ»ts, le sel est prĂ©sent en grande quantitĂ© dans presque tous les plats prĂ©parĂ©s industriellement, sans qu’il soit toujours prĂ©cisĂ© dans quelle quantitĂ©. Aussi, si vous voulez contrĂŽler votre apport quotidien en sodium, il vous faudra limiter votre consommation de produits manufacturĂ©s par l’industrie, et mĂȘme sans doute le nombre de repas pris Ă  l’extĂ©rieur, au restaurant. Parce que si c’est bon, c’est sans doute que c’est (un peu) salĂ©. Mais vos artĂšres ne seront pas du mĂȘme avis. C’est dit.

... MAIS S’IL EST TROP PRÉSENT DANS LE SANG, IL ENTRAÎNE UNE RIGIDIFICATION DES PAROIS DES ARTÈRES ET UN RISQUE D’HYPERTENSION

Followed 112 bien-ĂȘtre
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La vie de chñteau lors d’un week-end en Bourgogne

Rencontre avec Tom Meyer, chef étoilé MOF

DĂ©couverte de la Patagonie en bateau

Followed 114
Et beaucoup d’autres belles dĂ©couvertes dans le numĂ©ro 45 de Followed
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