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- art de vivre - culture - sport et loisirs -

GLENN VIEL

UN ARTISTE DANS LES CUISINES DE BAUMANIÈRE

PORSCHE

60 ans de 911

INVESTIR

Comment acheter un vignoble ?

GOLF

Rencontre avec Céline Boutier

HÔTELLERIE

Quand le Guide

Michelin sélectionne les plus beaux hôtels

ÉQUITATION

Les secrets de Al Shaqab au Qatar

HORLOGERIE

Les plus belles montres de Watches & Wonders

Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo. #SeDéplacerMoinsPolluer Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 0,8 à 0,9 - Land Rover France. 509 016 804 RCS Nanterre.
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Elle fait couler beaucoup d’encre en ce moment. Faut-il continuer à la développer et, d’ailleurs, peut-on encore se poser cette question tant nous l’avons déjà rendue indispensable à notre société ? L’intelligence artificielle, AI en anglais, va changer notre monde comme l’électronique puis l’informatique avant elle. Avec, encore une fois, l’idée louable de remplacer l’humain pour des tâches qu’il n’a pas envie de faire. Répondre au téléphone à des clients mécontents, sur les chats des sites marchands, et même sur les réseaux sociaux, aux adolescents. Il arrive même qu’on lui confie la réalisation de photomontages, souvent drôles, parfois inquiétants, ou encore la rédaction de courriers plus ou moins officiels. Mais il arrive qu’elle se trompe. Si l’intelligence c’est comprendre et apprendre, cette capacité à utiliser les données à disposition pour choisir la bonne solution à un problème, l’intelligence peut être artificielle. Sans aucun doute. Mais dans toutes les situations où l’humain intervient, il y a souvent une composante très complexe à intégrer dans l’équation : l’émotion. Une intonation de voix, un regard, un tremblement, des choses très subtiles à percevoir, encore plus au travers d’un clavier, mais qui en disent autant que les mots. Pour cela, il faut faire preuve d’empathie, qui est la capacité à s’identifier aux autres dans ce qu’ils ressentent. Elle nous permet de moduler notre réflexion, notre perception du problème, pour apporter la bonne réponse. Récemment, le chat d’un réseau social répondait à un adolescent confiant que son père l’avait battu à lui faire des bleus et qu’il ne voulait pas que cela se sache, qu’il devait les camoufler avec du maquillage. Une réponse intelligente, mais pourtant d’une bêtise sans nom. Si l’intelligence artificielle doit prendre davantage de place dans nos vies, il va lui falloir faire preuve d’empathie. Les génies de l’informatique l’appelleront l’AE, l’artificial empathy. Ils y travaillent sans doute déjà : quelle bonne nouvelle.

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édito
AE

FOLLOWED.FR

Rédacteur en chef et directeur de la publication

Christophe Boulain

chboulain@followed.fr

Conseiller éditorial

Luc Augier

Ont participé à ce numéro

Rédaction

A. Bloch, C. Boulain, J. James, S. Malaut, J.-J. Manceau, F. Montfort, D. Saint-Aubin

Photographes

A. Bloch, LePhotographeDuDimanche, J.-P. Loyer, Mitchell, F. Montfort, V. Ovessian

Conception

FLD Studio, L. Hériau

Fabrication

Aubin Imprimeur, Ligugé Imprimé en France

Dépôt légal à parution

ISSN : 2427-0881

Diffusion ProPress, ISSUU.com, cafeyn.co, epresse.fr et viapresse.com Diffusion certifiée OJD 2022 : 45 324 exemplaires

Publicité publicite@followed.fr

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72

Followed Magazine est édité par Followed SAS

SIREN : 808 701 569. Capital de 20 000 €. Président C. Boulain

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72 212, avenue des États-Unis, 31200 Toulouse, France

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www.followed.fr Followed Magazine followedmagazine ours
Oris Montorgueil – 71, rue d’Argout – 75002 Oris Saint-Germain – 167, Bd Saint-Germain – 75006 www.oris.ch

Contributeurs

p. 18 Contributeurs : découvrez les personnalités qui nous ont aidé à réaliser ce magazine, qu’ils (ou elles) soient artistes, artisans, designers, sportifs ou cuisiniers

Événement

p. 20 La Porsche 911 fête ses 60 ans : retour sur huit générations de 911, depuis sa révélation en 1963

Shopping

p. 26 Tech, mobilité, art de vivre, beauté : l’actualité en quelques accessoires, pour (se) faire plaisir

Futur

p. 34 Envisageons la vieillesse autrement : si Jean-Marc Lemaitre nous prouvait que notre espérance de vie était largement sous-estimée

Art de vivre

p. 38 Glenn Viel : le plus jeune chef trois étoiles nous a ouvert ses cuisines à l’Oustau de Baumanière

p. 46 Guide Michelin : escapade en Italie, pour comprendre ce que le Guide Michelin veut faire avec l’hôtellerie de charme

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sommaire

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sommaire

Mode & objets

p. 50 Horlogerie : retrouvez ici les plus belles montres dévoilées lors du Salon Watches & Wonders de Genève

Culture

p. 56 Julien Marinetti : cet artiste français a révolutionné l’art avec Doggy John, son bouledogue en bronze

p. 62 Al Shaqab : visite des fabuleuses écuries d’Al Shaqab, au Qatar. Là où perdure la tradition de l’élevage des pur-sang arabes

Sport & loisirs

p. 68 Céline Boutier : rencontre avec la première golfeuse française à intégrer le top 10 mondial

p. 74 Nélia Barbosa : Nélia est l’une des plus belles chances de médaille de la France aux Jeux paralympiques de Paris 2024

p. 78 Road-trip dans la High Sierra : découverte des plus beaux sites de la High Sierra en Californie, au volant d’un nouveau Land-Rover Defender 130

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Avec mes nouveaux systèmes de sécurité avancés, ma motorisation 100 électrique efficiente et mon habitacle premium 7 places, j’ai l’ambition de faire basculer Volvo dans une toute nouvelle ère.

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Week-end

p. 88 Nîmes : pour un week-end à Nîmes, entre farniente, romanité et Camargue, séjour à l’Imperator Hôtel ***** du groupe Maison Albar

Mécanique

p. 92 Essai de la BMW i7 : découverte de la première limousine 100 % électrique signée BMW

p. 96 Eden : visite à Cassis des ateliers du Méhari Club, et essai de l’Eden 100 % électrique, entre calanques, port et presqu’île

p. 102 Moto : promenade rapide entre Paris et Deauville aux heures de pointe, mais en Yamaha TMAX

Investir

p. 106 Acheter un vignoble : de plus en plus d’investisseurs se demandent comment acquérir un vignoble. Nous vous donnons les solutions

Bien-être

p. 110 Le Yoga pour les hommes : pour se conserver en forme tout en douceur, à la maison

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Retrouvez nos offres d’abonnements page 113

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Nélia Barbosa

p. 74 Comme d’autres athlètes françaises, Nélia se prépare pour les Jeux de Paris. Elle y visera l’or en kayak paralympique

Céline Boutier

p. 68 Céline est la première golfeuse française à intégrer le top 10 mondial. Même si elle vit aux États-Unis, elle rêve de remporter le majeur d’Évian

Jean-Marc Lemaitre

p. 34 Ce chercheur remet toutes les idées sur la longévité en question. Et travaille à un institut dédié en France

Julien Marinetti

p. 56 Sculpteur et peintre, Julien a révolutionné l’art contemporain avec son Doggy John en bronze

Tamara Oueini

p. 62 Tamara a été notre guide éclairée durant notre visite des écuries d’Al Shaqab au Qatar

Glenn Viel

p. 38 Plus jeune chef trois étoiles, Glenn officie aux Baux-de-Provence, où il nous a expliqué sa démarche

Stéphane Wimez

p. 96 Passionné d’automobile, Stéphane redonne vie aux vieilles 2 CV et Méhari. En thermique et en électrique

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Nélia Barbosa
contributeurs
Glenn Viel Céline Boutier Julien Marinetti Stéphane Wimez

événement

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Porsche 911

60 ans et toutes ses dents

Aucune autre voiture de sport ne peut s’enorgueillir d’une telle carrière. La Porsche 911 n’est pas la plus puissante de toutes, pas non plus la plus chère ou la plus performante, mais c’est sans doute la plus connue, reconnue par ce seul nombre, emblématique et devenu marque générique. Sans doute car depuis sa révélation en septembre 1963 au Salon de Francfort, la 911 a été déclinée en huit générations et produite à plus d’un million d’exemplaires. Petit cours d’histoire automobile.

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Cela avait pourtant mal commencé. Quand la firme allemande Porsche dévoile son nouveau modèle sur les podiums du Salon automobile de Francfort en 1963, la descendante de l’icône 356 s’appelle 901. Un neuf, un zéro et un un, tout simplement. Sauf qu’à quelques mètres de là, chez les Français de Peugeot, on ne le voit pas d’un très bon œil. À Sochaux, on aime si bien nommer ses voitures d’une centaine et d’une unité, avec un zéro au milieu, qu’on en a déposé l’utilisation. Et voilà Porsche obligé, pour satisfaire les Francs-Comtois à la commercialisation du nouveau modèle, en 1964, d’en modifier le nom : ça sera donc 911. Cette 911, qui va s’illustrer sur tous les circuits du monde par la suite, est quand même une drôle de sportive. Ferdinand Porsche, à qui l’on doit le concept, n’en est pas le géniteur pour autant. C’est à son fils Ferry puis à son petit-fils Ferdinand Piëch que l’on doit les choix techniques et esthétiques qui vont définir la 911 que l’on connaît. Ferry en résumera bien l’idée générale en déclarant : « C’est la seule voiture que vous pouvez piloter lors d’un safari africain ou sur le circuit du Mans et utiliser dans le trafic new-yorkais ou pour aller au théâtre. » Pas faux. Pourtant, les deux ingénieurs se sont mis quelques contraintes sur le dos avec ce modèle : quatre places pour quatre adultes (mais à condition qu’ils ne soient pas des basketteurs) dans un gabarit compact pour maîtriser la masse totale, ce qui a induit de repousser le moteur en porte-à-faux arrière pour ménager assez d’espace dans l’habitacle tout en favorisant la motricité. Il n’empêche, la 911, la première du type en 1964, s’impose rapidement comme une sportive accomplie, avec son moteur six-cylindres à plat refroidit par air de 2 litres, développant 130 ch. D’autres versions, dont des quatre-cylindres moins puissantes, feront leur apparition, ainsi que, quelques années plus tard, en 1973, une version plus extrême baptisée RS, et reconnaissable à son aileron en queue de canard, forte de 210 ch pour 1 000 kg et capable d’une vitesse de plus de 245 km/h. Elle sera produite à 1 525 exemplaires dans l’usine de Zuffenhausen. Au total, pas moins de 111 995 Porsche 911 de ce premier type verront le jour, avec différentes motorisations allant de 90 à 190 ch (hors RS).

Huit générations se sont succédé depuis 1963

trois grandes nouveautés à son modèle. Une version cabriolet en plus de la déclinaison Targa (qui avait à l’époque un toit semi-rigide pour séduire les Américains), des versions turbo monstrueuses de puissance et ces gros pare-chocs à soufflets. Il faut dire que pour satisfaire les normes de sécurité américaines, qui imposent un choc avant à 15 km/h sans déformation, Porsche a l’idée de monter de gros pare-chocs montés sur des amortisseurs capables de s’enfoncer de 50 mm. Et cela fonctionne plutôt bien. Les clients européens auront même la possibilité de commander ces amortisseurs de choc en option. Nous préférons toutefois retenir l’avènement de la 911 turbo, avec son six à plat refroidit par air de 3 litres qui développe 260 ch en 1974. Grâce à cette technologie issue de la compétition, la 911 va afficher des performances phénoménales pour son temps, surtout dès 1977 avec un échangeur d’air, une cylindrée poussée à 3,3 litres pour 300 ch et 260 km/h. C’est en 1982 que la version cabriolet (puis l’exclusive Speedster deux places) verra le jour. Une étape importante puisqu’aujourd’hui, une 911 sur deux est découvrable dans le monde. De 1973 à 1989, 198 496 série G seront produites.

À partir de 1974, la seconde génération de 911 voit le jour : on l’appelle la série G. Pour les amateurs, ce n’est qu’à partir de 1988 que l’on nommera les 911 par leur type, comme les 911 type 964, 996, 997, 991 ou aujourd’hui 992. Avec cette série G, Porsche va apporter

La troisième 911, la type 964, arrive en 1988. Avec là encore trois grandes évolutions techniques : l’arrivée d’une version à quatre roues motrices, reprenant la transmission développée pour l’incroyable 959 et reposant sur l’utilisation des capteurs ABS dorénavant en série (comme la direction assistée), un moteur toujours refroidi par air mais poussé à 3,6 litres de cylindrée pour développer dans les Carrera de base 250 ch et une boîte de vitesses automatique optionnelle Tiptronic, dite adaptative. Avec 85 % de nouvelles pièces par rapport à la génération précédente, cette 964 cultive l’ADN de la 911 mais dans une déclinaison résolument moderne. C’est elle qui va servir aux nombreuses préparations contemporaines, signées de l’Américain Singer ou du Danois Kalmar. En 1983, pour les trente ans du mythe, Porsche sort une édition limitée à 911 exemplaires, avec la technique d’une Carrera 4 mais la carrosserie d’une turbo (sans l’aileron). Le début d’une politique de versions exclusives qui fera son chemin. Au total, en six ans de carrière, 63 762 type 964 seront produites. Pour beaucoup d’amateurs, la 911 type 993 qui arrive ensuite représente le chant du cygne du flat-six Porsche. C’est en effet avec cette génération que ce moteur exploite pour la dernière fois le refroidissement par air qui lui donnait un son si particulier. Ce

événement Followed 22
Followed 23 1963 : 901 1974 : série G 1988 : 964 1993 : 993 1997 : 996 2004 : 997 2012 : 991 2018 : 992

Ici, deux versions de la Porsche 911 Carrera RS, l’originale de 1973 à gauche, la monstrueuse version GT3 RS type 992 à droite. Dans les deux cas, de véritables voitures de circuit homologuées pour la route.

n’est pas la seule évolution de cette quatrième génération. Châssis en aluminium, train arrière multibras, avec effet autodirecteur, version turbo à quatre roues motrices et plus de 400 ch, déclinée dans une très exclusive version GT2 à deux roues motrices et 450 ch (100 exemplaires seulement), mais aussi transmission à 6 vitesses pour tous les modèles et nouveau système de toit rétractable en verre pour la version Targa caractériseront cette nouvelle génération. Porsche en fabriqua 68 881 en cinq ans.

Avec ses phares qui ne sont plus ronds, son empattement allongé de 80 mm, pour 185 mm de plus en longueur totale, la 996 fait entrer la 911 dans une nouvelle ère. Celle de la modernité, de la standardisation (elle partage des éléments avec les Boxter et Cayman) et de la performance extrême. La version de base, avec son 3,4 litres, bénéficie déjà de 300 ch, alors que les déclinaisons turbo (420 ch et plus de 300 km/h), GT2 (483 ch en propulsion, freins en céramique) et même GT3 (381 ch, propulsion et atmosphérique) permettent à Porsche d’aller chatouiller les plus belles italiennes sur leur terrain. 175 262 exemplaires du type 996 verront le jour. Avec la sixième génération, la type 997, Porsche met la barre encore plus haut côté technique. Injection directe d’essence, suspension pilotée, turbo à géométrie variable et, grande première encore issue de la compétition, transmission automatique à double embrayage. Pour faire simple, la transmission bénéficie de deux arbres de sortie, sur lesquels se trouvent les vitesses paires d’un côté, les impaires de l’autre. Quand vous accélérez en deuxième par exemple, la troisième est déjà engagée sur l’autre arbre et il n’y a qu’à ouvrir et fermer les embrayages pour changer de rapport. Une révolution que les autres constructeurs s’approprieront ensuite. La 997 est surtout la génération qui aura le plus de déclinaisons,

avec pas moins de vingt-quatre variantes, entre moteurs, carrosseries et transmissions, avec les fabuleuses turbo S (530 ch), GT2 RS (620 ch) et GT3 RS 4.0, une série limitée à 600 exemplaires de 500 ch atmosphérique. Porsche aura produit entre 2004 et 2012 pas moins de 213 004 type 997.

Avec la type 991, la septième génération, Porsche va passer la barre du million de 911 produites. Une fois de plus, la 911 va grandir, de dix centimètres en empattement, permettant à son moteur d’être moins en porte-à-faux qu’avant, bénéficiant d’un châssis mêlant acier et aluminium pour proposer une masse en baisse pour une meilleure rigidité, et évidemment avec des moteurs encore plus puissants. Surtout à partir de 2015 où la 991.2 va adopter le turbo sur tous ses flat-six, à l’exception bien sûr de celui de la GT3. Cette génération aura connu de nombreuses séries spéciales, comme la 911 Carrera T (poids optimisé), la 991 R (991 exemplaires) ou la GT3 RS (1 963 exemplaires). Au total, ce sont 217 930 type 991 qui seront produites, record en cours.

Depuis 2018, nous en sommes à la huitième génération de 911 avec cette série 992. Encore plus grande et large, encore plus performante, cette nouvelle 911 a aussi inauguré quelques innovations techniques, comme les roues arrière directrices, la transmission à double embrayage à 8 rapports ou le système de conduite Wet. Grâce à des capteurs sonores dans les passages de roues, il détecte les projections d‘eau au niveau des pneus, même si elles ne sont pas visibles par le conducteur, pour adapter les aides à la conduite. Quand on a plus de 600 ch sous le pied droit, même avec quatre roues motrices, cela peut aider... à conduire dans le trafic new-yorkais pour aller au théâtre. Finalement, Ferry Porsche a toujours raison. Même soixante ans après.

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événement

1 La Huawei Watch Ultimate Voyage Blue est la nouvelle montre connectée du géant chinois. Boîtier en zirconium, lunette en céramique, bracelets en titane ou caoutchouc (livrés dans la boîte), elle joue dans la même catégorie que les Apple Watch Ultra et Garmin Fenix 7. Elle intègre le capteur ECG, le GPS double bande ou encore un micro et un haut-parleur, ce qui explique son poids de plus de 100 g. Étanche à 100 m, capable d’une autonomie de 14 jours selon Huawei, et compatible avec iOS et Android, elle est vendue 899 €.

2 Le Magic 5 Pro est le dernier smartphone du chinois Honor. Il offre des caractéristiques de premier ordre avec son écran Amoled LTPO, une étanchéité certifiée IP68, une puce Snapdragon 8 Gen 2 et une batterie à charge rapide. Mais sa principale qualité est son triple module photo reposant sur des capteurs de 50 mégapixels. Un peu lourd (plus de 200 g), ce smartphone photo est vendu 1 199 €.

3 Avec le vidéo projecteur Samsung The Freestyle, vos soirées ciné ou série ne seront plus les mêmes. Avec sa forme de spot lumineux orientable, il peut aussi bien projeter votre film préféré sur un mur ou au plafond. Il délivre une image de 30 à 100 pouces de diagonale, corrige automatiquement l’image, peut se brancher sur un adaptateur secteur ou n’importe quelle batterie externe et coûte 599 €.

4 Les enceintes connectées Cabasse Rialto combinent le savoir-faire historique de la marque française à une connectivité dernier cri. Elles offrent une bande passante de 30 à 27 000 Hz, une amplification par enceinte de 300 W RMS en aigu comme en médium et 450 W RMS pour les graves. Tout cela avec une connectivité Bluetooth et Wi-Fi. Prix des bijoux, vendus par paire : 2 990 €.

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2 Le casque HJC V10 est le nouvel intégral vintage de la marque. Forte de cinquante ans d’expérience, HJC en fait un casque à la fois branché et vintage, mais aussi performant et moderne avec six tailles (trois de calotte et trois de calotin), un écran 2D et la possibilité de l’équiper d’un système de communication de la marque. Il pèse 1380 g, est proposé en six coloris et coûte 329,90 €

3 Harley-Davidson célèbre ses 120 ans cette année, et débute les festivités avec la révélation de deux séries spéciales CVO (pour Custom Vehicule Operation), dont cette sublime Road Glide CVO 2023. En plus d’un nouveau design, assumé par un tout nouveau carénage intégrant un phare unique à diodes, cette machine qui se dévoilera réellement cet été (vivement l’essai) profite d’un nouveau moteur Milwaukee-Eight VVT 121 de près de 2 litres de cylindrée (pour un bicylindre, rappelons-le), de suspensions repensées et d’un nouveau système d’info-divertissement. Cette machine ne sera proposée qu’en deux définitions de couleur et de finition et devrait coûter environ... un bras. Mais quand on n’aime, on ne compte pas.

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shopping 1 3 M OBILITÉ 2

1 Si vous avez toujours rêvé d’un beau baby-foot dans votre salon, Hervet Manufacturier propose ce superbe modèle en bois précieux manufacturé par les artisans de la société normande, avec son design néorétro et ses joueurs argentés. Si quelqu’un pose une bière ou un verre de Ricard dessus, il n’y aura plus rien à faire pour lui (ou elle). Prix de l’œuvre d’art : 20 550 €.

2 Notre sélection de vins et spiritueux nous amène cette fois dans cette sublime région qu’est la Bourgogne, avec cet excellent Chevalier-Montrachet d’Olivier Leflaive. Un blanc riche et complexe comme le sont (presque) tous les grands crus, que les équipes de vignerons de Puligny auront soigné avec le plus grand soin, pour notre plus grand bonheur. Prix du flacon : 815 €.

3 À l’heure du gin, pourquoi ne pas faire une bonne action ? C’est ce que vous ferez avec le Gin Rose Batch 2. Collaboration de l’équipe de Mister Crab’S avec une belle maison de cognac, ce gin 100 % naturel tire sa couleur de l’infusion de l’hibiscus, son caractère du poivre et sa rondeur des fleurs des vignes car il est distillé à base de raisins issus de terroirs français. Et 100 % des fonds récoltés, sachant que les intervenants, de la conception à la mise en bouteille et au transport, sont bénévoles, seront reversés à une association de lutte contre le cancer du sein. Allez, il ne coûte que 39 €.

4 L’année 2010 aura été compliquée pour les pinots, mais belle pour les chardonnays. Logique alors que Ruinart en ait fait un millésimé baptisé Dom Ruinart Blanc de Blancs 2010. Un champagne vieilli au moins neuf années avant dégorgement, élégant et dynamique, qui est livré sous un étui blanc immaculé pour le protéger de la lumière. Bouteille vendue 230 €.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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3 4 ART DE VIVRE

1 Depuis 1952, Moncler fait rimer montagne et luxe, aventure et style. Et depuis 2021, la marque iconique a ajouté à son éventail de produits haut de gamme les parfums. Pour ce second chapitre olfactif, baptisé Les Sommets, cinq fragrances, pour homme ou femme, ont été dévoilées. Notre préférée, pour nous les hommes, Moncler Les Roches Noires, un jus signé de Nathalie Lorson qui sublime la quintessence du patchouli d’Indonésie, une odeur à la fois chaleureuse et sensuelle. Prix de vente : 190 € les 100 ml.

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3 Kiwi juteux et bergamote acidulée signent l’attaque de l’eau de toilette Coach Green, comme une parenthèse de verdure au milieu de l’effervescence urbaine. On retrouve ensuite des notes de romarin et de géranium, puis de cèdre. 94 € les 100 ml.

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shopping 1 2 3 4 BEAUTÉ

La vieillesse EST-ELLE UNE MALADIE ?

Elles seraient en fait l’expression d’une seule et même maladie : la vieillesse elle-même. Et si on pouvait la soigner ? Entretien.

Qu’est-ce qui vous permet de considérer que le vieillissement est une maladie ? On a connu deux révolutions dans la longévité. La première, c’est l’espérance de vie à la naissance, qui a doublé en un siècle, essentiellement en raison de la vaccination, des antibiotiques (et de quelques progrès médicaux) : on a quasiment éradiqué la mortalité infantile. La deuxième, c’est l’amélioration de la prise en charge des maladies liées à l’âge (diabète, ostéoporose, arthrose...). Mais si on veut continuer à faire des progrès dans ce domaine, il faut envisager une autre stratégie. Parce que, globalement, plus on vit longtemps, plus on accumule les maladies liées à l’âge : même si on gagne quelques années face à une maladie mortelle, on se précipite vers une autre, et ainsi de suite. On n’augmente donc pas (ou peu) l’espérance de vie en bonne santé. Ce que l’on peut en déduire, c’est que la véritable maladie à traiter est certainement... le vieillissement lui-même. Je suis convaincu que la vieillesse est la mère de toutes ces maladies, et qu’on n’en traite en fait que les conséquences.

Concrètement, qu’est-ce que le vieillissement ?

On vieillit parce que nos cellules vieillissent. Elles sont soumises à de nombreux stress

(inflammations, infections virales...) qui les endommagent. Elles savent se réparer, mais conservent des traces de ces dommages et réparations successifs, et fonctionnent donc de moins en moins bien : on dit qu’elles se « déprogramment ». Et lorsqu’elles ne peuvent plus se réparer, soit elles s’autodétruisent, soit elles entrent dans un état que l’on appelle la sénescence, c’est-à-dire qu’elles arrêtent de se diviser, pour éviter de devenir cancéreuses. À leur sujet, les Américains parlent de zombie cells, parce qu’elles restent entre la vie et la mort. Pendant une grande partie de notre vie, notre système immunitaire les repère et les élimine, mais avec l’âge, il devient moins fonctionnel, et ces cellules s’accumulent. On sait aujourd’hui comment détruire les cellules sénescentes. Chez la souris, cette opération permet de gagner 30 % de vie en bonne santé.

Et la reprogrammation, en quoi consiste-t-elle ?

En 2006, un chercheur japonais, le professeur Yamanaka, a démontré que l’on pouvait transformer une cellule de peau en cellule souche embryonnaire, c’est-à-dire une cellule qui est ellemême capable de donner naissance à (quasiment) n’importe quel type cellulaire du corps humain, sachant qu’il en existe 220. Par exemple, une cellule

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Selon Jean-Marc Lemaitre, chercheur à la tête d’un laboratoire INSERM du sud de la France, nous faisons fausse route en cherchant des traitements contre chacune des maladies liées au vieillissement.
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de peau peut devenir une cellule souche, puis une cellule de sang. Cette technique a ouvert la porte à ce que l’on appelle la thérapie cellulaire. On pensait alors que la sénescence et le vieillissement cellulaire étaient une barrière à la reprogrammation. Mais mon équipe a démontré qu’il était possible de reprogrammer des cellules sénescentes ou des cellules de centenaires, par exemple. Nous avons donc démontré, pour la première fois, que le vieillissement cellulaire était réversible. Par la suite, nous avons cherché à rajeunir des cellules sans repasser par ce stade embryonnaire, et il a fallu développer une stratégie un peu différente.

Quelle est cette nouvelle piste ?

Désormais, on arrive à faire de la reprogrammation transitoire, c’est-à-dire qu’on lance ce processus, mais qu’on l’arrête en cours de route. On ne convertit donc pas la cellule : par exemple, une cellule de peau reste une cellule de peau. Mais ce qu’on a pu observer, c’est qu’au passage, on effaçait les marques du vieillissement, et donc que la cellule rajeunissait. On peut ainsi faire gagner jusqu’à vingt ans d’âge biologique à nos cellules. L’idée, c’est de faire cela sur l’ensemble des cellules d’un tissu : par exemple, la peau, parce que c’est un « organe » accessible, sur lequel on peut voir les effets assez rapidement, et qui est donc très pratique pour faire une preuve de concept. Par la suite, on pourrait le faire sur l’ensemble des cellules de l’organisme, ce que l’on arrive désormais à faire sur des animaux de laboratoire.

Avec quels résultats, à ce stade ?

Sur des souris, on s’est aperçu qu’une petite reprogrammation au début de l’âge adulte permettait à elle seule d’augmenter de 15 % l’espérance de

vie en bonne santé. Lorsque ces souris atteignent l’équivalent de 80 ans chez l’homme, on gomme les pathologies liées à l’âge comme l’ostéoporose, l’arthrose ou la fibrose pulmonaire. Il y a aussi une amélioration de la composition corporelle : pendant tout le reste de sa vie, l’animal conserve sa masse musculaire, sa force physique, sa mobilité, etc. Si on améliore encore un peu ce processus, avec des reprogrammations régulières, on peut certainement aller jusqu’à 30 % de vie en plus en bonne santé.

Quel serait le protocole pour mettre en œuvre cette reprogrammation ?

Si on admet que le vieillissement de nos cellules est la mère des maladies, et que les pathologies liées à l’âge n’en sont que les conséquences, c’est le vieillissement qu’il faut traiter. Mais difficile de demander à un médecin de traiter une personne qui n’est pas malade... puisque la vieillesse n’est pas encore considérée comme une maladie. Aujourd’hui, on sait mesurer par une simple prise de sang ce que l’on appelle votre âge biologique, et qui ne correspond pas nécessairement à votre âge chronologique, c’està-dire celui de votre acte de naissance. Et on se rend compte qu’il y a des écarts énormes, qui peuvent aller jusqu’à vingt ans, en plus ou en moins. Si votre âge biologique correspond à votre âge chronologique, il n’est pas nécessaire d’entreprendre quoi que ce soit. En revanche, si vous avez de 50 à 60 ans, et que la mesure de votre âge biologique dit que vous en avez dix à quinze de plus, vous allez inévitablement vous précipiter vers toutes sortes de maladies liées à l’âge, et là, peut-être qu’on arrivera à convaincre le médecin de faire quelque chose pour prévenir tout ça. Avec un test fiable et reconnu par le système de santé, on pourrait

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Quand votre âge biologique dépasse largement votre âge chronologique, c’est le début des problèmes

entrer dans une nouvelle médecine, celle de la longévité, et qui pourrait remplacer la gériatrie, laquelle ne fait qu’accompagner le vieillissement.

Peut-on alors imaginer vivre éternellement ? Si on reste plus jeune plus longtemps, mathématiquement, on meurt sans doute plus tard. Mais dès qu’on arrête ce processus de rajeunissement, les cellules recommencent à vieillir. Le vieillissement en lui-même est donc inéluctable, même si on peut trouver des moyens de le freiner, et de temps en temps, de faire marche arrière. On ne dépassera probablement pas (ou pas de beaucoup) l’âge de Jeanne Calment (123 ans et 5 mois), que l’on pense être un âge limite, mais on devrait pouvoir harmoniser les trajectoires de vieillissement, afin que tout le monde ou presque devienne centenaire, et en bonne santé. On a aujourd’hui des centenaires qui n’ont jamais été malades de leur vie ou presque, mais ce n’est pas le cas de tout le monde, loin de là, et il y a donc une vraie injustice face au vieillissement : j’espère donc pouvoir rétablir un peu les choses, pour que tout le monde puisse en profiter. Cet enjeu, on peut le résumer en une formule : vieillir plus jeune et mourir en bonne santé.

Quelles sont les autres pistes pour garder la santé ?

À côté de cette reprogrammation, on sait que beaucoup d’autres facteurs influent sur le vieillissement : l’alimentation, le microbiote, l’exercice physique... Par exemple, quand on fait de la restriction calorique (comme avec le régime Okinawa), voire du jeûne intermittent, on active un mécanisme physiologique que l’on appelle l’autophagie : l’organisme

manque de nutriments, alors les cellules se mettent à digérer les protéines les moins fonctionnelles pour en faire des acides aminés, refabriquer de nouvelles protéines et se reconstruire. Cela permet de maintenir une physiologie plus juvénile, voire de faire un petit peu marche arrière en termes de vieillissement des cellules. Même chose avec un choc thermique, par exemple en faisant du sauna puis en plongeant dans l’eau froide. Cela évite l’agrégation des protéines, que l’on retrouve dans de nombreuses maladies neurodégénératives, comme alzheimer, par exemple.

Comment ces recherches pourraient-elles se traduire dans la vraie vie ?

Il n’y a pas beaucoup d’équipes dans le monde qui travaillent sur cette question du rajeunissement par la reprogrammation cellulaire : nous sommes les seuls à le faire en France, et les laboratoires dans le monde se comptent sur les doigts d’une main. Vous avez sans doute entendu parler du projet Altos Labs, porté notamment par Jeff Bezos, et qui a levé trois milliards de dollars en 2022. Peut-être qu’on sera capable d’en faire autant en France. Je verrais bien cela prendre la forme d’un institut de la longévité. D’un côté, on développerait davantage la recherche fondamentale, pour encore mieux comprendre tous ces mécanismes ; de l’autre, on aurait une clinique, qui permettrait de mettre en pratique ces connaissances, y compris avec des programmes d’activités et d’alimentation personnalisés. Ce serait unique en France.

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Jean-Marc Lemaitre est l’auteur de Guérir la vieillesse, éditions Humensciences, 320 p., 19 €.
Le vieillissement est inéluctable, mais il est raisonnable d’espérer vieillir plus jeune et de pouvoir mourir en bonne santé

Glenn Viel

Le grand public a découvert Glenn Viel en 2020, quand il a intégré le jury de Top Chef sur M6. Une émission dont la diffusion a commencé quelques semaines seulement après que le Guide Michelin lui attribue sa troisième étoile, au restaurant l’Oustau de Baumanière que les amateurs connaissaient déjà bien. C’est là, aux Baux-de-Provence, que nous sommes allés rencontrer ce drôle de cuisinier. Texte C. Boulain, photos V. Ovessian, C. Boulain

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60 % de goût, 30 % de psychologie et 10 % de hasard
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Baumanière est un lieu unique, dans un décor fabuleux. Dans le domaine, il y a même une chocolaterie et un atelier de céramique.

Followed 40 art de vivre

Le gaillard est grand, même imposant avec sa mâchoire carrée et ses cheveux grisonnants tirés en arrière, et évidemment maintenus pour ne pas tomber dans les assiettes. On est cuisinier ou on ne l’est pas. En cuisine c’est toque ou casquette, cheveux courts ou attachés. Une tradition qui se perd parfois avec les jeunes générations, et que Glenn Viel aurait pu ne pas respecter, lui qui fut le plus jeune chef triplement étoilé. C’était en 2020, à moins de 40 ans. Mais un fils de gendarme ne peut pas ignorer le règlement, ou au moins le bon sens. Pour mieux comprendre qui il est, et ce qu’il fait, lui qui dépoussière Baumanière depuis son arrivée au domaine en 2015 à la demande de son propriétaire

Jean-André Charial, nous avons passé une journée avec lui, à échanger, sur son métier, sur la vie, la moto (il est ambassadeur Harley-Davidson) et la mer, puis à déguster sa cuisine. Les deux furent aussi agréables que passionnants.

j’ai juste dit oui. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que je m’y amuse beaucoup. La mayonnaise a bien pris avec Paul [Pairet, NDLR] et Philippe [Etchebest, NDLR]. On rigole bien, si bien que parfois on ne peut même plus se regarder au risque de partir dans des fous rires compliqués à gérer quand il faut tourner. Et pour les étoiles, on sait combien il est difficile de les avoir, et possible de les perdre. En 2022, nous avons servi près de 20 000 couverts à Baumanière. Sachant que le service le plus long fait onze plats, imaginez le nombre d’assiettes où l’on peut louper un truc et se faire épingler. Je crois que pour accepter tout ça, il faut s’amuser et continuer à créer des choses pour séduire les gens.

Comment faites-vous pour continuer à surprendre vos clients avec des assiettes toujours plus créatives ? Depuis que je suis arrivé ici, à la demande de Jean-André Charial, qui m’y a laissé carte blanche, j’essaie de travailler la psychologie.

« je joue sur la psychologie pour ne pas fausser la dégustation »

ENTRETIEN

Vous avez trois étoiles, une étoile verte, pas mal d’autres récompenses, pour votre menu végétarien par exemple, et une place devenue incontestable dans Top Chef sur M6. Qu’est ce qui vous motive encore ?

Je suis un gosse, je veux m’amuser, faire plein de choses. Et pour ce dont vous parlez, rien n’est acquis. Pour Top Chef, si vous saviez les coups de bâton que j’ai pris avant même la première émission. La production m’a appelé pour remplacer Michel Sarran. Pour beaucoup de gens, c’est moi qui l’ai poussé dehors, et certains fans ont été durs avec moi. Je n’ai pas pris cette décision,

L’esprit joue tellement dans une dégustation, parce qu’il va partir sur une idée et influencer la perception du goût. Je dis toujours qu’une bonne assiette, c’est 60 % de travail, 30 % de psychologie et 10 % de chance. La psychologie, ce n’est pas ce qui va rendre le plat meilleur, mais c’est ce qui peut vous faire passer à côté. Et ça serait vraiment dommage de louper des saveurs de nos plats parce que votre esprit vous a emmené ailleurs. On travaille assez pour vous les faire apprécier.

C’est pour cela que vos intitulés de plats sont toujours très évasifs, parfois poétiques, mais jamais descriptifs ? Exactement. Si je vous dis que vous allez manger telle viande avec

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des fruits rouges, en précisant framboise et cassis par exemple, vous allez naturellement les chercher à la première bouchée. Et tant que vous ne les avez pas en bouche, vous allez continuer à les chercher, quitte à louper tout le reste. L’esprit est ainsi fait. Dans la même logique, nous avons travaillé à l’Oustau les températures basses, pas de cuisson mais de service. Nous délivrons les plats entre 27 et 47 °C, pour faire simple. Au-dessus, vous avez une sensation de chaleur, qui ne va pas vous mettre dans les bonnes conditions pour apprécier toutes les saveurs. 47 °C, c’est 10 °C au-dessus de la température corporelle. Pareil pour le froid ; trop froid, vous ne profitez pas de tout. En fait, je ne parle

de châtaignes, une horreur. On travaille avec les sommeliers pour que tout soit accordé, le pain aussi. Et en plus, on les fait nous-mêmes, comme le pain Baumanière, à partir de blé cultivé juste à côté, ou le pain au pain, dans lequel on incorpore 30 % de farine produite à partir des pains de la veille. Tout cela pour que pain, vin et plat aillent ensemble, pour mettre le convive dans les bonnes conditions pour déguster.

Et vos cailloux d’assaisonnement, qu’apportent-ils dans la dégustation ?

Là encore, on fait référence à la psychologie. Parce que j’ai la

« certaines personnes prennent la concentration du goût pour du sel »

pas de chaleur ou de fraîcheur, je préfère employer le terme de température de confort. Quand on a chaud ou froid, on est dans l’inconfort, en tout cas notre esprit nous dit cela.

Vous avez toute une variété de pains au restaurant, et proposez un accord mets et pains. Pourquoi ?

L’accord mets et pains, c’est un peu comme pour les températures de service, ou le nom des plats. C’est pour profiter au mieux des saveurs que l’on a dans l’assiette. J’ai trop souvent vu dans des restaurants le serveur venir avec sa corbeille de pains les proposer aux clients, des pains blancs, au levain, parfois aux olives ou au parmesan. Déjà, dans la majorité des cas, on choisit le dernier cité, c’est comme ça. Ou un pain aux olives, car il a l’air trop gourmand. Mais ça ne va pas toujours avec le plat à venir. Imaginez un pain aux olives noires sur un gibier accompagné

chance, grâce à Jean-André Charial qui met à notre disposition l’une des plus belles cuisines d’Europe [plus de 300 m2, NDLR], avec une brigade bien rodée de plus de trente personnes dont un chef avec qui je travaille depuis des années, d’avoir du temps pour aller en salle discuter avec les convives, comprendre ce qu’ils ont aimé et comment ils ont perçu ma cuisine. J’ai ainsi saisi pas mal de choses. Plusieurs fois, des clients m’ont dit qu’ils avaient juste trouvé que c’était un peu trop salé. Or je ne mets pas de sel dans mes assiettes, juste un peu de fleur de sel quand cela sert le goût, et rarement. Ce qu’ils prenaient pour du sel, c’était une réduction poussée dans une sauce, une concentration extrême du goût. J’ai eu l’idée d’en faire un assaisonnement. J’ai même breveté le truc. On fait réduire un ingrédient, énormément jusqu’à en faire un bâton concentré, que l’on vient râper sur l’assiette avant de servir. On peut prendre cela pour du sel,

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Dans les immenses cuisines, Glenn Viel entouré de son chef, Lowell Mesnier, et du propriétaire et chef Jean-André Charial.

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Dans le ventre d’un calalard, un plat du chef qui ne dévoile pas tous ses secrets à la lecture de la carte. Tant mieux, c’est le but.

mais c’est en fait la saveur ultra-concentrée de l’aliment. Et j’ai joué avec ça, comme sur ma carotte 18 ou mon céleri 22. Je fais réduire une carotte six fois, puis je la fais infuser dans un jus de carottes réduit trois fois (on part d’un kilo pour arriver à 333 grammes). Cela donne une carotte avec un goût incroyable qui, je vous l’assure, n’a pas besoin de sel.

Les goûts exacerbés, c’est ce que vous recherchez dans votre cuisine ?

C’est sûr, je n’aime pas les assiettes qui ne racontent rien. Pourtant, personnellement, je n’aime pas quand c’est trop épicé ou piquant. Mais on a tellement de choix, entre l’acide, l’amer, le sucré ou le salé, pour exprimer quelque chose. Même avec le fade. Je ne pense pas que la cinquième saveur soit l’umami, cette sorte de mariage entre les quatre saveurs. Pour moi, c’est la fadeur, quand ça n’est ni acide ni amer, ni salé ni sucré. Ça n’est pas péjoratif, la fadeur, si je prends des eaux par exemple, qui sont fades mais di érentes, que l’on peut aimer ou pas. En Europe, la fadeur n’est pas appréciée, alors qu’au Japon elle l’est. Moi, j’en joue même dans un de mes plats, avec un rouget cru non assaisonné, qui est fade mais avec du goût, que je mets aussi dans l’assiette sous une autre forme, façon rouille très puissante. Le contraste raconte un truc, c’est génial.

Comment vous viennent toutes ces idées ? Vous avez un mentor, des chefs qui vous inspirent ou vous ont inspiré ?

Pas du tout. C’est assez drôle d’y penser, mais j’aime bien des gens comme Bernard Loiseau ou Pierre Gagnaire, mais pour leur vision de la gastronomie, liée au plaisir, à l’idée de passer un bon moment, une sorte d’e ervescence et d’enthousiasme quand ils en parlent. Mais je ne sais même pas ce qu’ils proposent ou proposaient. J’ai mangé dans mon premier étoilé à peu près quand j’ai eu la mienne. Tout simplement parce que je ne veux pas m’in uencer, polluer mon esprit et ma créativité. J’ai peut-être plus à apprendre de mes échanges avec mes clients en salle pour imaginer mes prochains plats, sachant que j’ai des idées, la technique et les équipes pour délivrer. Je suis davantage admiratif des entrepreneurs, comme Jean-André Charial ici à Baumanière. Ce que lui et sa famille ont fait ici, depuis près de quatre-vingts ans, quand il n’y avait rien, c’est génial. Les Baux-de-Provence sont ce qu’ils sont grâce à Baumanière. Et je dois avouer que je pense parfois à avoir aussi mon lieu. Mais je suis un fou, comme un gamin, il ne faudrait pas que j’y sois seul, ça partirait en cacahuètes, j’ai trop d’idées et d’envies... je veux les faire rêver.

Un restaurant Glenn Viel, ce serait la suite logique de votre parcours ?

J’ai un concept, un truc vraiment fort et inédit, donc j’y pense. Mais à la fois, je suis tellement bien ici. Nous verrons bien ce que nous réserve l’avenir. On prend parfois des virages qu’on ne pensait pas prendre. C’est la vie, je crois.

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Le chef prend toujours le temps de passer en salle, discuter avec ses convives pour savoir ce qu’ils ont aimé, et surtout comment ils ont compris le menu. Car la psychologie lui est importante.

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Plus que jamais, un guide de voyage

La numérisation peut avoir du bon. Même quand on existe depuis plus de 120 ans, que l’on est connu dans le monde entier et que l’on ne dévie pas, ou peu, de sa ligne de conduite originale qui est de guider les voyageurs. Le Guide Michelin évolue, en intégrant une sélection de plus de 6 000 hôtels et hébergements dans 120 pays. Ceux qui aiment (bien) voyager vont apprécier.

Texte et photos C. Boulain

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Ici, une vue sur le Duomo de Florence. À droite, un des salons de l’hôtel Palazzo Portinari Salviati, sublime.

Tous les ans, en début d’année, le monde de la gastronomie ne parle que de ça. De la publication du nouveau millésime du Guide rouge, à ne pas confondre avec le Petit Livre rouge de Mao, avec son lot d’étoiles que les chefs aiment recevoir, pour les exhiber à la porte de leur établissement ou sur leur blouse en salle. Et détestent perdre, ce qui arrive parfois. Pour cette année 2023, les spécialistes auront remarqué que l’édition française du Guide Michelin est beaucoup plus épaisse que celle de 2022. Normal, elle comprend non seulement des restaurants, classés en « recom-

Le Guide Michelin

mandés, Bib Gourmand, une, deux ou trois étoiles », mais aussi des hôtels en grand nombre, ce qui se perdait depuis quelques années. Comme au siècle précédent, quand les frères Michelin avaient eu l’idée géniale de créer ce guide initialement donné aux propriétaires de voiture, une espèce rare au début des années 1900, il propose une sélection indépendante et complète de 16 000 restaurants et de 6 000 hébergements pour servir au mieux les voyageurs. Il ne faut pas oublier que le guide appartient toujours au manufacturier de pneumatiques de Clermont-Ferrand dont les premiers clients restent des utilisateurs de véhicule à moteur, chaussé de pneus bien

évidemment. Pour faire rayonner une marque, on n’a guère fait mieux. La volonté de remettre une grande sélection d’hôtels dans le guide n’est pas nouvelle. Mais il fallait pour cela développer les équipes, ce qui fut fait en intégrant les personnels de Tablet Hotels, une société digitale américaine de voyage qui proposait déjà sa propre sélection de 3 500 sites et que Michelin a acheté en 2018. Il fallait aussi développer l’application mobile et le site pour permettre aux clients de profiter pleinement du service, ce qui n’est pas vraiment le cas avec l’édition papier. Comme nous l’a expliqué Gwendal Poullennec, le directeur international du Guide Michelin, l’idée est de proposer aux clients la possibilité de choisir leur hébergement parmi les plus de 6 000 sélectionnés par les équipes Michelin, dans plus de 120 pays et 2 700 villes, puis de réserver directement via l’application ou le site s’ils le désirent. D’autres plates-formes le font, comme Booking ou Expedia, avec pour caractéristique principale l’exhaustivité. Ce n’est pas le parti pris du Guide Michelin qui préfère, comme pour les restaurants, sélectionner les établissements qu’il recommande. Cette sélection est réalisée sur la base de cinq critères que sont la localisation, le design et l’architecture, la qualité du service, la personnalité et le rapport prestations/prix. Une partie de ces critères peut être vérifiée à distance, en se basant sur les descriptions et les photos fournies par les établissements. Mais pour certains, comme la qualité du service ou la personnalité de l’hôtel, qui se doit d’être une porte d’entrée sur la ville et sa région, il est nécessaire de visiter l’établissement. Ce que font les experts hôteliers du guide, comme le font les inspecteurs pour les restaurants, même s’il n’est pas aujourd’hui question d’attribuer des étoiles aux hôtels. S’il n’est pas confirmé que chaque établissement recommandé est visité tous

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Si vous dormez à l’hôtel 25Hours de Florence, vous serez soit en enfer, comme ici, soit au paradis. Vous avez le choix des chambres.
(re)propose une sélection d’hôtels en plus des restaurants

art de vivre

les ans, il est en revanche clair que pour intégrer la sélection, un hôtel l’aura été au moins une fois, tout simplement parce que plusieurs critères ne peuvent pas être validés sans la visite sur place d’un expert formé aux usages de l’hôtellerie de luxe. Et pour en sortir, il aura fallu des changements dans les prestations o ertes, ou des remarques d’utilisateurs de l’application du guide, ou via Instagram, pour déclencher une contre-visite. Comme pour les restaurants.

Il ne faut pas se tromper, vous ne trouverez pas sur l’application du guide des hébergements bon marché et bas de gamme. En tout cas pas les deux à la fois. Il n’est question que d’hôtels de charme que l’on choisit pour passer un bon moment, que cela soit un hôtel-boutique new-yorkais, un palace parisien, un ryokan japonais ou une villa les pieds dans l’eau dans le parc du Komodo. Pour bien comprendre

cette sélection, nous sommes allés visiter quelques établissements recommandés en Toscane. Avec pour débuter, le Palazzo Portinari Salviati, un palais orentin du XVe siècle, longtemps utilisé comme établissement bancaire lorsque ses fresques magni ques avaient été recouvertes de peinture blanche. Il a depuis été superbement restauré, proposant à ses visiteurs d’y vivre comme des princes le temps d’un séjour à Florence. Notons que le restaurant de l’hôtel, étoilé, est aussi recommandé. Mais ce n’est pas systématique, il peut y avoir un hôtel sélectionné mais pas son restaurant, et vice-versa, en toute indépendance comme le martèle Gwendal Poullennec. Toujours dans la ville toscane, mais dans un tout autre genre, nous avons expérimenté l’hôtel 25Hours Hotel Piazza San Paolino, dont les chambres sont soit au paradis, en blanc et bleu, soit en enfer, en rouge et noir. Avec des références à la Divine Comédie de Dante à tous les niveaux : une expérience étonnante. Ou encore à Sienne, plus au sud, avec le très con dentiel hôtel Il Battistero, qui ne comprend que sept chambres et ou le pape Alexandre III avait ses habitudes. Il faut dire que l’établissement est à quelques mètres seulement de la cathédrale de la ville... et qu’il possède des passages secrets pour y accéder sans croiser personne. C’est le genre d’hébergements qui font vivre le supplément d’âme d’une destination, que le Guide rouge vous recommande, en toute indépendance. Et ce n’est que le début.

En plus d’un petit hôtel, Il Battistero est aussi une sublime cave à vins et un bistrot, avec l’une des plus belles terrasses de Sienne.

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Un service qui prend toute sa dimension sur l’application mobile du guide
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C’est ici la fête ? mode&objets

Il fallait être à Genève, fin mars dernier, pour assister aux nombreuses révélations horlogères de Watches & Wonders. Ou attendre le nouveau numéro de Followed dans lequel nous vous en présentons une belle sélection.

TRILOBE

UNE FOLLE JOURNÉE DUNE

On n’a sans doute pas de pétrole en France, mais on a des idées. La preuve avec la société horlogère Trilobe, qui réinvente la manière d’afficher le temps, et sans doute un peu de vivre sa montre. Ici, les heures sont indiquées sur le disque le plus grand, les minutes sur l’intermédiaire et les secondes sur le plus petit, chacun tournant à sa vitesse. Sur cette version Dune du modèle Une Folle Journée, ces disques excentrés semblent comme en lévitation, grâce à une architecture des platines et des ponts spécifiques, tous traités d’un beige rappelant le sable des dunes. Magnifique sous ce verre en saphir très bombé, dans une boîte en titane de 40,5 mm de diamètre sur 17,8 mm d’épaisseur (existe aussi en or rose). Le mouvement manufacturé en Suisse est à remontage automatique et offre 48 heures de réserve grâce à son microrotor, le bracelet est en alligator et l’étanchéité garantie à 50 mètres. Prix de cette version titane : 23 500 €.

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VACHERON CONSTANTIN TRADITIONNELLE TOURBILLON

Le vert est à la mode. Et ce n’est pas parce que l’on a plus de 270 ans, sans interruption d’activité depuis sa création, que l’on ne peut pas y céder. C’est sans doute pourquoi l’icône Vacheron Constantin vient de dévoiler cette version verte et chromée de sa Traditionnelle Tourbillon. Une montre dotée d’une boîte en platine de 41 mm de diamètre sur 10,4 mm d’épaisseur, d’un cadran vert soleillé évidemment magnifiquement fini, avec à 6 heures une lumière pour laisser admirer son tourbillon sur lequel s’affichent les secondes. Sobre et de bon goût, tout en étant tellement moderne. Le mouvement manufacture maison 2160/1, mécanique à remontage automatique, avec sa masse oscillante périphérique en or, est certifié du Poinçon de Genève et propose 80 heures de réserve de marche. Verre en saphir sur les deux faces, étanchéité à 30 mètres et bracelet en alligator « grandes écailles carrées » (drôle de bestiole) doublé cuir de la même bête sur boucle déployante en platine sont au programme. Une montre exceptionnelle, donc rare... et chère. D’ailleurs le prix est sur demande.

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TUDOR BLACK BAY 54

Si le vert est à la mode, les petites tailles aussi. Attention, nous parlons de carrure de montre. Pas étonnant alors que Tudor, la marque cousine de Rolex fondée en 1946, réinterprète la première plongeuse de son histoire, la 7922 sortie en 1954. Cette version moderne en reprend la taille avec « seulement » 37 mm de diamètre, l’aiguille des secondes avec sa « boule » lumineuse et la lunette unidirectionnelle avec insert en aluminium sans graduation à la minute. Proposée en deux versions de bracelet, acier ou caoutchouc, cette Black Bay 54 exploite le mouvement manufacture de la marque MT5400, mécanique à remontage automatique certifié COSC et offrant 70 heures de réserve de marche. Ce qui normalement vous permet de poser votre montre le vendredi soir et de la reprendre le lundi matin, toujours à l’heure. Avec son fond acier vissé et la glace en saphir bien épaisse, cette Tudor est étanche à 200 mètres de profondeur. Elle est proposée, quel que soit le bracelet, avec un fermoir Tudor Tfit et est vendue à partir de 3 450 € (3 650 € avec bracelet acier).

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ROLEX

OYSTER PERPETUAL

Ils avaient sans doute des choses à célébrer chez Rolex en fin d’année dernière, pour imaginer cette déclinaison festive de l’intemporelle Oyster Perpetual. Dans sa boîte en acier, proposée en trois diamètres 31, 36 et 41 mm comme ici, loge un cadran des plus surprenants. Il reprend le déjà fameux bleu turquoise, mais y ajoute un motif baptisé Célébration, une série de bulles de différentes tailles, orange, jaune, rose ou bleue. Comme l’effervescence d’une coupe de champagne, mais en couleur. Pour le reste, cette Oyster reprend le mouvement maison 3230 certifié COSC, mécanique à remontage automatique donnant 70 heures de réserve de marche, un bracelet acier à boucle déployante et une étanchéité à 100 mètres. Notons que pour les amateurs de pièces colorées, la fondation Rolex a aussi dévoilé lors de Watches & Wonders une Oyster Perpetual Day-Date dont le cadran simule un puzzle multicolore. Parions que ces deux déclinaisons festives feront de très belles pièces de collection. Autrement dit, si vous en voulez une, achetez la vite, au prix pour cette Célébration de 6 050 €.

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ORIS

PRO PILOT X KERMIT EDITION

On peut fabriquer des montres mécaniques depuis 119 ans, avoir développé plus de dix mouvements en dix ans et avoir de l’humour. En tout cas, Oris le démontre avec sa toute nouvelle Pro Pilot X Kermit Edition, dont le cadran vert, et surtout le 1 de son dateur qui affiche la tête de la célèbre grenouille du Muppet Show, va vous faire sourire. C’est le but. Chaque début de mois, jour baptisé le Kermit Day, vous verrez la bouille de l’adorable grenouille vous sourire pour vous procurer un peu de plaisir. Car c’est le rôle d’une montre mécanique. Toutefois, cette Pro Pilot en titane de 39 mm, avec son calibre 400 maison, mécanique à remontage automatique délivrant 120 heures de réserve de marche, donne aussi l’heure, les minutes et les secondes avec précision. Pas d’inquiétude. Étanche à 100 mètres, profitant d’un fond en saphir vissé pour laisser admirer son mouvement et dotée d’un bracelet en titane sur boucle déployante à fermeture Lift brevetée, cette montre développée avec les équipes de Disney est proposée au prix de 4 400 €.

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VULCAIN

SKINDIVER NAUTIQUE

Si la manufacture suisse

Vulcain est surtout reconnue pour son modèle Cricket intégrant une alarme dans son mouvement mécanique, il ne faut pas la croire cantonnée à ce seul modèle. Forte d’un riche patrimoine, récemment réveillée par le Français Guillaume Laidet, Vulcain puise dans son histoire pour ressortir sa plongeuse Skindiver Nautique dans une superbe déclinaison 38 mm. Étanche à 200 mètres, cette montre en acier 316L bénéficie d’un mouvement suisse ETA 2823, simple avec ses trois aiguilles et éprouvé, mécanique à remontage automatique proposant 38 heures de réserve de marche. L’ensemble, avec un fond vissé et gravé et une lunette tournante en céramique noire, est monté sur un bracelet cuir impression carbone et boucle ardillon acier. La version non limitée affiche un cadran noir mat, alors que la déclinaison bleu brossé (ici en photo) ne comblera que 50 passionnés. Dans les deux cas, cette Vulcain est vendue 1 490 €.

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Julien Marinetti, un artiste qui a du chien

Ses bouledogues peints, ou plus exactement ses « peintures sur bouledogues », l’ont rendu célèbre dans le monde entier. Avant que ses pandas et autres chats monumentaux ne s’exposent dans les rues de capitales de tous les continents. Rencontre avec l’artiste, dans ses ateliers de la région parisienne.

Texte et photos A. Bloch

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culture
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Les murs de son atelier de la banlieue sud de Paris sont couverts d’aphorismes jetés au feutre, du même tonneau que ceux par lesquels il s’exprime volontiers en virevoltant autour de l’établi sur lequel trône un gros bouledogue en bronze. « Souvent, dans les ateliers d’artistes, on a le bleu avec le bleu, le rouge avec le rouge, les pinceaux bien propres... Alors que le mien, il est toujours dégueulasse, il y a de la peinture partout... », prévient Julien Marinetti. Le temps de parcourir la pièce du regard, soit quelques secondes d’inattention, et on se rend compte que la phrase qu’il avait commencée sur Bonaparte, il l’a terminée sur Ptolémée V, et qu’il a depuis entrepris de descendre le street art entre deux anecdotes sur Van Gogh. Ça va vite, très vite. Heureusement, il hésite quelques instants sur l’année exacte où Brancusi s’est formé dans l’atelier de Rodin, ce qui nous permet de reprendre le fil de la discussion. Lorsqu’il était gamin, ce fin érudit jouait au ballon dans la Cour carrée du Louvre, avant de pousser les portes du musée du même nom et, rapidement, d’y passer ses journées : « Et j’ai copié, copié, copié... Delacroix, Poussin, Vélasquez... » Devenu par la suite un pur produit des Beaux-Arts, il paraphrase désormais Picasso (« J’ai mis toute ma vie à savoir dessiner comme un enfant ») : « Être artiste, c’est apprendre à oublier ce qu’on a appris. Mais la clé est dans la phrase, il faut l’avoir appris avant. » Lui est ainsi passé, outre la peinture à l’huile, par la céramique, la pierre, le marbre, ou encore la lithographie. « J’ai fait 12 000 œuvres dans ma vie. J’en ai filé autant que j’en ai vendu, et je sais bien que, parfois, les gens les prenaient pour me faire plaisir, alors qu’ils trouvaient que c’étaient des horreurs... Au début des années 2000, j’avais quinze ans de métier, plus les écoles, et je faisais de la merde. » Avec une pointe de provoc’, il confesse une certaine nostalgie des guildes qui, à Florence, encadrèrent plusieurs siècles durant les professions de peintre ou de sculpteur : « Même quand on sortait de chez Verrocchio, après cinq à sept ans de formation, il fallait payer une taxe annuelle, sinon on n’avait pas le droit de peindre, c’était menottes et prison. C’est génial, quand même ! Maintenant, tout le monde est peintre. »

Convoquant de nouveau Picasso, Marinetti explique que « la plupart des peintres s’inventent un moule à gâteau, et font toujours le même gâteau. Mais ce sont des faiseurs, et moi, je ne peux plus voir ça ». Il oblique vers Pierre Soulages : « C’était un chouette mec, et j’ai une certaine admiration pour lui. Mais on lui apportait de la peinture toute faite, il la versait sur une toile et il l’étalait avec une spatule. Tout le monde peut le refaire. »

Consciemment ou pas, Julien semble ainsi rétorquer à Pablo que non, le moule dont sortent ses bouledogues en bronze n’est pas son moule à gâteau : « Les gens ont l’impression que

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Toisant des pandas XXL en bronze de plus d’une tonne (2,70 mètres de haut), ce pingouin en résine culmine à 3,50 mètres du sol.

Fraîchement

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revêtus de plusieurs couches de vernis, ces Doggy John sont moins encombrants (40 cm).
Une fois peints, ces chiens, chats, pandas ou pingouins deviennent des œuvres uniques

Ses œuvres allient sculpture, peinture et gravure.

Ses compositions sont inspirées par l’expressionnisme, le néocubisme et l’art tribal.

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c’est toujours la même sculpture, mais c’est faux. La composition picturale qui est dessus est unique. » Ces chiens s’appellent John, comme celui d’un couple dont il fut longtemps le voisin, composé du styliste Tom Ford et du journaliste de mode Richard Buckley : « Un jour, je faisais un vernissage, et Richard est arrivé en pleurant, parce que le chien était mort la veille. Je me suis dit que j’allais faire un bouledogue, et qu’il s’appellerait John. » Ce qui donne d’abord une grande toile, « mais je trouvais ça très moche ». Puis des bronzes, donc, qu’il recouvre alors de coupures du New York Times ou du Herald Tribune. Avant d’entreprendre de les peindre. Plus tard, lorsqu’un collectionneur le met au défi de réaliser un bronze monumental à partir d’une peluche (qui trône d’ailleurs toujours dans un coin de son atelier), il se lance selon le même principe dans les pandas.

« Quand on fait une trouvaille technique, on peut se mettre à faire du motif. C’est-à-dire que l’artiste n’est plus un artiste, mais fait un truc qu’on peut mettre sur une voiture ou sur un cadran de montre. Il y a du rose avec du jaune, ce n’est pas composé, mais ce n’est pas grave. » D’autres artistes, par exemple Niki de Saint-Phalle, on pu quant à eux « habiller » des sculptures, en leur dessinant des yeux, des lèvres ou des vêtements. Marinetti, lui, peint de véritables tableaux sur ses bronzes : « Il y a une vingtaine d’années, les sculptures étaient monochromes. Quand j’ai débarqué, ç’a été un truc complètement cinglé, parce que si tu déplies l’œuvre tridimensionnelle, tu t’aperçois que c’est une vraie composition picturale. » Outre une appétence pour l’art tribal et primitif, notamment océanien, il revendique plusieurs inspirations, mais « il ne faut pas me dire qu’il y a du Picasso, du Matisse ou du Léger dans ce que je fais. Ce n’est pas vrai. Alors, si je fais un personnage avec une tête de travers et une couronne, ça fait un peu Basquiat, je suis assez d’accord, mais c’est plutôt rare ». Toujours est-il que, ce mariage de la peinture et de la sculpture, il lui a trouvé un nom : le « syncrétisme de l’art ».

Direction un autre atelier, en bord de Seine, à quelques kilomètres de là. On est accueilli par des sculptures monumentales, comme ce pingouin (en résine, une fois n’est pas coutume), dont le bec culmine à 3,50 mètres du sol. Mais aussi des pandas (une tonne de bronze par pièce !), ou encore de grands chats, inspirés par la déesse égyptienne Bastet. D’autres bronzes, notamment des cochons ou des canards, attendent leur heure sur les étagères

de la réserve. Le lieu a des faux airs de garage automobile, avec son pont élévateur, son énorme compresseur et sa cabine de peinture. Dans cette dernière, d’autres pièces de plus petite taille (une quarantaine de centimètres de haut) finissent justement de sécher, après avoir reçu plusieurs couches de vernis. Marinetti saisit un panda et en détaille la composition, plus symboliste que strictement figurative (même si le symbolisme est de la figuration) : « Là on a un personnage, et ici, un deuxième. C’est une femme, elle est à la fois de face et de profil. Ses jambes, avec le pied tourné, ses seins, son cou, sa tête, et sa main qui agrippe un truc. Il poursuit : ce trait, par exemple, il est presque microscopique, mais au fond, il est rouge, et sur le côté, il y a du jaune et du noir. C’est ce qui crée la vibration de l’œuvre. » Cette technique, qui s’apparente à la gravure, il la nomme palimpseste, du nom de ces parchemins dont les moines copistes médiévaux grattaient la surface pour les effacer et pouvoir les réutiliser : « L’un des grands peintres à avoir procédé de la sorte, c’est Michel-Ange. Il retournait son pinceau et il creusait. » Ainsi, Marinetti applique plusieurs couches de peinture, puis les scarifie, pour former, par exemple, les contours d’un personnage. Quand il n’en arrache pas quelques centimètres carrés, pour obtenir un aplat de couleur, un rehaut ou une ombre, soustrayant donc de la matière : « Même si la sculpture disparaît [sous la peinture], il faut des stigmates, pour rappeler qu’elle n’est pas simplement un support-surface. Elle reste une sculpture, qui en plus est elle-même figurative. » Dans le même esprit, mais dans le sens inverse, Marinetti revendique de « matiérer » sa peinture, c’est-à-dire de la travailler un peu comme une pâte, ajoutant de l’épaisseur, du relief, et donc de la matière à ses bronzes.

C’est ainsi que, même si les moulages de départ sont des petites séries (on parle de multiples), et si une partie du processus (à savoir la finition) est pour ainsi dire semi-industrialisée, chacune des œuvres qui sortent de ses ateliers est bel et bien unique. Les plus imposantes se sont retrouvées aussi bien sur l’avenue George V à Paris, qu’à Séoul ou Singapour, ou encore en Angleterre ou en Italie. D’autres s’envoleront bientôt pour les États-Unis, à San Francisco : « Plus on plaît, plus on devient universel ; plus on devient universel, plus on a l’espoir de durer. Moi, j’ai la chance que mon travail soit devenu totémique », conclut Marinetti.

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Outre ses bronzes peints et ses toiles, Marinetti signe aussi des étiquettes de bouteilles de vin

Dans le plus beau haras du monde

Il existe au Qatar un centre équestre pas comme les autres, où sont élevés, soignés et bichonnés plusieurs centaines de pur-sang arabes tous les ans. Il s’appelle Al Shaqab et nous l’avons visité.

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culture

Ci-dessus, le superbe stade d’Al Shaqab, à quelques centaines de mètres du stade de football d’Education City. En dessous, un pur-sang arabe gris, à l’exercice.

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À

l’ouest de la capitale qatarienne Doha se trouve Education City, une ville campus qui accueille aussi bien des antennes d’universités américaines ou d’écoles françaises, telle HEC, qu’un stade de football que les amateurs du genre ont découvert lors de la dernière coupe du monde. Mais pas seulement. C’est aussi là que depuis 2012 Al Shaqab a posé ses écuries, ses manèges et son hôpital, pour créer le plus beau haras du monde, là où sont élevés et soignés des centaines de pur-sang, arabes principalement mais aussi quelques anglais qui brillent lors les courses hippiques à travers le globe. Tout a débuté en 1992, quand l’émir Sheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, le père de l’émir actuel, a voulu fonder un établissement où serait préservée et cultivée la tradition des pur-sang arabes qatariens, de ces animaux résistants et élégants, longtemps employés par les Berbères puis dans les guerres de conquête à travers l’Europe. Baptisé Al Shaqab, que l’on peut traduire par hommage durable, ce centre va devenir sous l’impulsion du nouvel émir un élevage reconnu mondialement, autant pour le nombre de chevaux de race qu’il accueille, plus de sept cents lors de notre visite, que pour la qualité de ceux-ci. Déjà, tous les animaux sont des pursang, la volonté de l’émir étant de préserver l’art équestre qui fait partie de la culture de ce petit pays du Golfe coincé entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Un pays qui a vécu de l’exploitation de la perle pendant des décennies avant que l’on y découvre d’énormes gisements de gaz naturel dans les années 1960. Et qu’il devienne le Qatar d’aujourd’hui, riche et influent. Au même titre que la fauconnerie, l’art équestre fait partie de l’histoire du pays, et sa préservation comme son exposition au monde permettent de mettre en avant autre chose que l’énergie pas chère et les hôtels de grand luxe, comme le font certains pays voisins. L’art équestre est d’ailleurs une telle fierté qu’il est question, pour le concours d’élégance qui se tiendra durant l’édition locale du Geneva International Motor Show en octobre, d’y faire défiler des chevaux d’Al Shaqab. En fait, le Salon de

l’automobile de Genève qui, en plus de son édition suisse, aura une déclinaison qatarienne tous les deux ans, y proposera un concours d’élégance où les plus belles autos de la planète seront accompagnées de cavaliers en habit traditionnel montant des pur-sang de l’écurie. Des pur-sang arabes, bien évidemment. Mais revenons à Al Shaqab. Aujourd’hui, c’est un complexe plus grand que le Stade de France, faisant passer les plus beaux haras normands pour des écuries de Playmobil. Autour du stade comprenant à la fois un manège d’échauffement et deux autres de concours, un couvert et l’autre, plus grand qu’un manège olympique et à ciel ouvert, se trouvent des écuries, des salles d’entraînement, avec tapis roulants, des baignoires à jets et une piscine pour permettre aux chevaux de s’exercer sans se blesser ou parfois de se rééduquer, mais aussi des écoles pour former les cavaliers aux différentes spécialités équestres, du saut d’obstacles à la course ou aux exhibitions, des centres éducatifs pour les visiteurs, un hôtel de grand luxe et même un club privé pour

réserver aux propriétaires un endroit calme où se relaxer. Car ici, les chevaux n’appartiennent pas tous à l’émir (qui a tout de même ses propres écuries au sein du centre), ou à l’écurie Al Shaqab Racing. Certains pur-sang appartiennent à de riches propriétaires qui les confient au centre pour assurer leur croissance, leur élevage et leur bien-être. Il faut dire que les traitements réservés aux animaux laissent rêveur. Dans les box des écuries, les chevaux foulent des copeaux de bois et non de la paille, c’est plus propre. D’autant plus qu’ils sont nettoyés plusieurs fois par jour. Les chevaux sont nourris d’herbe fraîche, afin qu’ils n’aient pas, lorsqu’ils sont au pré, à paître à même le sol. Comme nous

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Dans les écuries, des centaines de chevaux, tous des pur-sang, arabes majoritairement, même si l’on trouve quelques anglais

Ici, tout est présent pour permettre aux chevaux de se soigner ou de s’exercer, de la pelouse souple à la piscine en forme de couloir de nage. Il y a même des tapis de course.

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La courbure du nez est spécifique d’un pur-sang arabe. Moins remarquable, mais tout aussi caractéristique, ces chevaux possèdent 17 côtes quand les autres en ont 18, et 21 vertèbres contre 24.

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l’a expliqué Tamara Oueini, notre guide, « le principal problème de santé rencontré par les pur-sang est la colique, qu’ils attrapent en ingérant du sable pendant qu’ils paissent au pré. Ils ont alors des boules de sable dans les intestins et en souffrent beaucoup. Cela peut même s’avérer mortel. C’est pourquoi nous les nourrissons d’herbe coupée ». En fonction de sa race, arabe ou anglaise, et donc de ses besoins, chaque individu recevra des soins particuliers. « Les pur-sang arabes sont des chevaux très particuliers, avec des

une santé après des compétitions. Il faut dire que si le climat local peut sembler difficile à supporter pour un cheval anglais, il y a des à-côtés qui suffisent à compenser les quarante degrés ambiants entre avril et septembre. Pour assurer les meilleurs soins aux animaux, Al Shaqab bénéficie d’un véritable hôpital à demeure, avec tous les équipements high-tech qui font le bonheur des meilleurs établissements pour nous, les humains : scanner, radio, IRM, tout cela évidemment adapté à la taille des chevaux. C’est impressionnant.

caractéristiques physiques propres, comme cette courbure de l’arête du nez ou ce port très haut de la queue, qui sont très recherchés dans les exhibitions. Mais ce sont aussi de petits chevaux, dépassant rarement le mètre cinquante au garrot, avec trois vertèbres de moins que les autres chevaux, et même une côte en moins. Ils sont parfaitement adaptés à l’endurance ou les shows car ils sont très résistants et plutôt dociles, mais n’excellent pas pour les concours d’obstacles ou les courses hippiques où les pur-sang anglais leur sont supérieurs », explique Tamara. Il y a quelques dizaines de représentants de cette race à Al Shaqad, propriété de l’écurie ou en pension pour quelque temps. Souvent pour se refaire

Mais quand vous devez élever des pur-sang à la lignée contrôlée, dont le prix peut tutoyer des sommets inavouables, rien n’est trop bon. Une petite promenade dans les écuries pour admirer ces chevaux d’exception au box le confirme : Al Shaqad est un centre équestre d’un autre genre, ou plutôt d’un autre monde. Il suffit de jeter un coup d’œil aux panneaux sur les portes de chaque box, décrivant précisément l’ascendance de l’animal et son âge, avec juste à côté un petit compteur qui indique la quantité d’eau bue chaque jour, car c’est, selon notre guide, « un très bon indicateur de la santé du cheval ». Puis d’aller jeter un autre coup d’œil sur Internet au palmarès des derniers shows pour y voir de nombreux pur-sang issus du centre trôner parmi les meilleurs représentants de leur race. Alors si vous aussi êtes amoureux de l’art équestre, à la tête au profil concave et à l’air juvénile d’un véritable pur-sang arabe, n’hésitez pas à venir au Qatar visiter Al Shaqab. Vous y découvrirez un autre monde. Un monde fascinant.

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Les pur-sang arabes sont des chevaux assez petits, mais très résistants et particulièrement sociables

L’exigence pour maître mot

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Exilée aux États-Unis depuis ses quatre années d’université, la golfeuse française Céline Boutier s’est depuis fait un nom dans le très renommé championnat américain professionnel LPGA. Au point d’être aujourd’hui la meilleure représentante de l’histoire du golf français. Et ce n’est pas fini.

C’est une sensation mitigée. Le golf français doit-il, ou pas, se souvenir du lundi 27 mars 2023 quand, pour la première fois de l’histoire, une Française a intégré le top dix mondial. Avec sa victoire à Gold Canyon en Arizona, sa troisième sur le très sélect LPGA, Céline Boutier est devenue la première golfeuse hexagonale à rentrer dans ce cercle très fermé. Aucune autre joueuse, ni joueur d’ailleurs, ne l’avait fait avant elle. C’est une bonne raison pour s’en souvenir. Pourtant, beaucoup de spécialistes disent que la native de Clamart, qui a commencé le golf au Paris Country Club avant de fêter ses 10 ans, ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Car faut-il marquer cette huitième place mondiale d’une pierre blanche si Céline l’efface pour bien mieux dans quelques mois ? Voilà le genre de dilemme que l’on aime avoir. Il faut dire qu’à même pas 30 ans,

Céline Boutier a déjà le palmarès d’une très grande joueuse, qui après avoir été numéro un mondiale en 2014 chez les amateurs puis remporté le British Ladies Amateurs en 2015, est passée pro en 2016 après son diplôme de psychologie obtenu à l’université Duke de Caroline du Nord. Son année sur le circuit secondaire américain Symetra Tour validée, elle obtient sa carte pour débuter sur le LPGA en 2018. Depuis, elle est devenue l’une des joueuses les plus régulières, remportant deux Solheim Cup avec l’équipe européenne en 2019 et 2021 (l’équivalent de la Ryder Cup chez les hommes), mais aussi trois victoires en LPGA et plus de quatre millions de dollars de gains. L’an dernier, sur vingt-cinq tournois, elle n’a raté que trois fois le cut et a terminé treize fois dans les dix meilleures, dont deux fois en majeur. Il était temps de prendre notre téléphone pour lui poser quelques questions lors d’un de ses rares passages chez elle, à Dallas au Texas.

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ENTRETIEN

[Cet entretien a été réalisé juste avant la victoire à Gold Canyon]

Même si vous n’avez pas gagné l’an dernier, la saison 2022 aura quand même été excellente. Pourquoi, selon vous ?

C’est vrai, je n’ai pas gagné de tournois l’an dernier, mais je me suis mise dans la position de jouer la gagne de très nombreuses fois, c’est ce que je retiens. Je termine l’année à la douzième place mondiale, je n’ai presque pas eu de déchets, de mauvais jours, en ne ratant que trois fois le cut sur vingt-cinq tournois.

C’était clairement une bonne saison, même si mon but est de gagner des titres avant tout.

Vous parlez souvent de travailler pour remplir vos objectifs. Quels sont-ils ?

Je veux gagner des tournois, c’est ce qui me pousse à travailler tous les jours, à essayer de progresser sans cesse. Je ne me fixe pas telle ou telle place dans l’ordre mondial, même si c’est très agréable de se savoir bien classée. Je ne m’en cache pas, le but est de remporter des titres, et évidemment en majeur. Nous en avons un en France, à Évian cet été, c’est pour moi une étape importante cette année.

Qu’est ce qui fait la différence entre un top dix et la victoire en golf professionnel ?

Justement pas grand-chose. Comme je le disais, quand on finit dans les dix premières après quatre tours, après 72 trous et pas loin de trois cents coups de golf, et que la victoire se joue à deux ou trois coups, peu de choses font la différence. Il faut se mettre dans la position de jouer la gagne et ne rien laisser au hasard, jouer chaque coup avec la concentration maximale pour ne rien regretter. Avec treize fois dans les dix meilleures sur vingt-cinq tournois en 2022, j’ai fait ce qu’il fallait. Il manquait parfois un rien. Mais je continue à m’améliorer, à travailler même quand je ne suis pas en compétition.

En quoi consiste ce travail au quotidien ?

Pour beaucoup de gens, nous sommes en vacances quand nous ne jouons pas un tournoi. Ce n’est malheureusement pas le cas. Pour tenir la saison complète, il faut faire de la salle pour rester en

forme, régulièrement, et aller jouer pour corriger les petites erreurs, les mauvaises habitudes que l’on peut prendre. Il faut vraiment comprendre que l’on joue plus de deux tournois par mois, que si vous passez le cut [après les deux premiers tours, seules les meilleures joueuses ont le droit de continuer pour deux tours de plus, NDLR] vous allez jouer quatre jours de suite jusqu’au dimanche, avant de repartir sur un autre tournoi. Là, je rentre de trois semaines non-stop, je suis déjà épuisée alors que la saison ne fait que débuter. Il faut se préparer pour tenir la distance.

Le golf est un sport individuel mais vous travaillez en équipe, c’est ça ?

Ce serait une erreur de croire que l’on peut réussir toute seule. J’ai avec moi quatre à cinq personnes, entre coach, caddie, agent... Je ne suis pas très statistiques, je préfère me concentrer sur mon jeu et ma

partie. Il y a donc quelqu’un qui les épluche pour moi, pour m’aider à corriger certaines choses au fil des tournois. Pour l’entraînement physique, mental aussi, l’encadrement est important.

Vous êtes passée à des manches en graphite pour vos fers. Qu’est-ce que cela a apporté dans votre jeu ?

Pour moi, cela m’a permis d’avoir plus de hauteur dans mes balles tout en conservant ma longueur. Ce qui est très important pour moins rouler sur les greens et arrêter rapidement la balle. Après,

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Faire une bonne semaine, c’est facile. Une bonne saison, c’est plus compliqué
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selon les joueurs, ça peut varier. Mais c’est ce que j’y ai gagné pour ma part.

Vous êtes considérée comme une joueuse régulière et constante sur le LPGA. Vous vous voyez comme cela ?

Si être constante et régulière est d’être souvent dans le top dix, en effet c’est un peu moi. J’ai tendance à me déprécier un peu, donc j’ai du mal à parler de mes qualités. Mais c’est un fait, sur dix coups je vais être neuf fois sur le green, quand d’autres filles vont n’y être que cinq fois. C’est ma façon de jouer, d’assurer chaque coup sans prendre trop de risques. C’est sans doute pour cela que je ne rate que rarement le cut.

Entre votre classement mondial et vos victoires chez les pros, vous avez le meilleur palmarès qu’un golfeur français ait pu avoir. Cela vous fait quoi d’être la meilleure Française ?

C’est super flatteur, mais je n’y pense pas. Je n’ai

pas encore accompli tout ce que je voulais réaliser dans le golf, donc je me concentre là-dessus. Je veux gagner des majeurs, et je vais me mettre en position de jouer la victoire à chaque fois, c’est ça le plus important. J’ai l’impression que je suis encore au

Je veux gagner des majeurs, et si possible Évian

début de ma carrière, même si j’ai 29 ans et que, contrairement aux hommes, nous ne pouvons pas imaginer fonder une famille et rester au meilleur niveau. Aucune golfeuse ne l’a jamais fait. Donc pour gagner des majeurs, je dois le faire dans les quelques années à venir. Je m’y emploie.

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La vie à pleines dents

Après l’argent aux Jeux Paralympiques de Tokyo en 2021, Nélia Barbosa vise l’or à Paris l’an prochain, dans la catégorie KL3 du kayak. Rencontre avec une athlète ambitieuse et déterminée.

Moins d’une minute. Mais cela suffit à vous brûler les muscles des bras, du torse et des jambes tant l’effort est intense. Une épreuve de kayak en ligne, sur 200 mètres comme le pratique Nélia Barbosa, est un sprint départ arrêté extrêmement sévère pour l’organisme, un effort d’une violence inouïe même si, paradoxalement, les bateaux semblent glisser tout en douceur sur l’eau. Presque tranquillement. Médaillée d’argent aux derniers Jeux Paralympiques à Tokyo pour sa première participation, la Française se prépare activement pour les prochains, avec pour objectif l’or à Paris, chez elle. Dans sa catégorie KL3, pour les athlètes qui ont l’usage de leur buste et, partiellement, de leurs jambes, Nélia ayant été amputée de la jambe droite, sous le genou, à 18 ans. Rencontre avec une athlète passionnée qui vaut de l’or. Croyez-nous.

Texte C. Boulain, photos J.-P. Loyer

ENTRETIEN

Quand avez-vous commencé la pratique du paracanoë ?

J’ai commencé le kayak à l’âge de 12 ans. J’étais valide à cette époque, puisque ce n’est que six ans après que j’ai décidé de me faire opérer de la jambe droite. Je faisais donc du kayak, qui s’appelle paracanoë pour les disciplines paralympiques depuis 2016 à Rio.

Vous avez décidé de vous faire amputer à 18 ans. Ce doit être une décision très dure à prendre ?

En fait pas vraiment. On m’avait diagnostiqué très jeune une neurofibromatose à la cheville droite, une tumeur qui n’a cessé de grossir durant mon enfance. Je suis née au Portugal, mais j’étais arrivée en France vers 8 ans et demi avec cette maladie. En grandissant, il est arrivé un moment où cela devenait très compliqué, je ne pouvais plus me déplacer qu’avec des béquilles, c’était un frein terrible dans ma vie quotidienne. Je voulais juste vivre normalement, marcher, mettre des chaussures. Cela m’était impossible. Et à 18 ans, le regard des autres devient de plus en plus pesant, d’autant que j’étais dépendante des autres. Des médecins m’ont proposé l’amputation, sous le genou pour conserver l’articulation et ainsi vivre normalement avec une prothèse. J’ai dit oui car c’était sans aucun doute la solution la plus sereine pour le reste de ma vie.

Vous avez donc décidé de continuer le kayak, mais dans la catégorie KL3 ?

Depuis que j’ai découvert ce sport, je suis dans mon élément. J’avais pratiqué le violon plus jeune, ce qui est bien pour la dextérité des mains, mais qui ne comblait pas mon envie de passer du temps dehors. Avec le kayak, je suis en phase, je vis dehors, sur l’eau, les gens qui le pratiquent sont tous motivés par les mêmes envies,

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Nélia est une belle chance de médaille pour la France aux Jeux de Paris 2024

c’est vraiment mon sport. Il était logique de continuer. Et comme c’était devenu un sport olympique (depuis Rio), avec des catégories très codifiées, je n’avais aucune raison d’arrêter d’autant que Tokyo arrivait deux ans après.

Et vous allez à Tokyo et prenez l’argent. Comment cela a-t-il pu se passer aussi vite ?

Au début, mes entraîneurs pensaient que c’était trop tôt. Mais j’ai fait les sélections et, surtout, j’ai fini deuxième des championnats d’Europe dans la foulée et quatrième aux championnats du monde un an après, en 2019. Avec la pandémie, les JO ont été repoussés, ce qui a été plutôt bien pour moi. Contrairement à d’autres athlètes qui s’étaient préparées pour l’échéance de 2020, et qui devaient se remettre dans une nouvelle dynamique pour concourir un an plus tard, pour moi cela n’a été que douze mois de plus pour me mettre à niveau, que du plus en fait. Et ça l’a fait, j’ai fini deuxième, sur le podium... donc avec encore une marge de progression.

Cela veut dire que vous visez l’or à Paris ?

Quelle autre médaille pourrais-je envisager ? J’ai déjà terminé deuxième, plusieurs fois d’ailleurs, je veux progresser. Je me prépare pour gagner, même si je sais que rien n’est joué, que mes rivales, anglaises, allemande et italienne [le top dix mondial dans la catégorie est le même que le top dix européen, NDLR] sont elles aussi très motivées pour monter sur la plus haute marche. Mais je vise l’or à Paris, c’est mon objectif.

En quoi consiste votre préparation ?

Ce sont un à deux entraînements par jour, toute la semaine. Je suis un cursus universitaire en graphisme, avec des horaires aménagés pour avoir du temps pour me préparer. J’ai la chance de

faire partie de l’Armée des Champions, un groupe de plus de 200 athlètes intégrés au Bataillon de Joinville, qui nous fait aborder plus sereinement notre vie et notre préparation, et nous permet de rencontrer d’autres athlètes, dans d’autres sports, ce qui aide à intellectualiser notre discipline. J’ai ainsi pu échanger avec Marie Patouillet (cyclisme) ou encore Lisa Barbelin (tir à l’arc). C’est à la fois confortable et motivant. Donc je peux me consacrer à ma préparation, avec beaucoup de séances en dehors des périodes de compétitions (de mai à septembre), où je vais parcourir le maximum de kilomètres à vélo, en natation ou en course à pied. Je fais aussi pas mal de salle pour me muscler, et du bateau aussi pour la technique, le placement du buste, des mains sur la rame, le mouvement des jambes, guidée par mon entraîneur. Le kayak est à la fois physique et technique.

En hiver, vous parvenez à ramer dans la Marne, à Champigny dans votre club ?

Non, l’eau est trop froide. Heureusement, nous avons des stages en Guadeloupe pour continuer à nous entraîner, dans des conditions idéales, avec de la chaleur comme on en a pendant les compétitions estivales. Les Jeux de Paris se dérouleront durant l’été 2024, nous l’avons bien en mémoire.

Vous avez 24 ans, cela fait douze ans que vous ramez, donc vous avez passé la moitié de votre vie dans un kayak. Si vous gagnez l’or aux Jeux de Paris, que ferez-vous après ? Je devrais défendre mon titre. Comme tous les athlètes, je rêve de remporter l’or aux Jeux, c’est un accomplissement sportif et personnel. Mais quand vous l’avez fait, il est sans doute tout aussi dur de recommencer. C’est une motivation quotidienne, de parvenir au sommet, et d’y rester.

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La Californie autrement

À quelques heures de route de San Francisco, à la limite de l’État voisin du Nevada, la Californie prend de l’altitude. Pour découvrir les plus beaux côtés de la High Sierra, entre plaines désertiques, lacs magnifiques et superbes stations de ski, nous sommes allés la visiter en Land Rover Defender 130. Pour marier l’utile à l’agréable. Texte J. James, photos Mitchell

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Nous devions commencer notre périple en partant de San Francisco et sa baie pour rejoindre le nord de la High Sierra, au niveau de South Lake Tahoe, pour ensuite filer vers le sud. Mais en mai de cette année, dame météo avait décidé de noyer les sommets sous des tonnes de neige, bloquant une partie des accès aux stations. Si bien que nous avons pris la décision d’inverser notre route, de rejoindre d’abord le sud et Bishop, puis de remonter une fois les neiges fondues sous le soleil californien. Bishop est comme un gros village de cow-boy, coincé entre deux montagnes au sud de la High Sierra, avec son saloon et aussi son cinéma, restés au siècle dernier. Et avec sa vieille ligne de chemin de fer, jadis construite pour transporter les minerais extraits des montagnes vers Carson City plus au nord, dans le Nevada. Pour se faire une idée de l’histoire de la ville, et de la région par la même occasion, il faut aller à Laws, à la sortie de Bishop. C’est ici que la voie ferrée se termine, et qu’ont été déplacées de nombreuses maisons de l’époque pour entourer la vieille gare. Une sorte de musée à ciel ouvert où les anciens, comme Pam, qui fut notre guide, vous racontent l’histoire mouvementée de la ville. Depuis les éleveurs venus s’établir, chassant les indiens Paiute loin de leurs terres, à la compagnie des eaux de Los Angeles, qui acheta début 1900 des terrains et les droits sur l’eau. Évidemment pour ensuite construire un canal d’approvisionnement pour l’immense Cité des anges. Encore aujourd’hui, cela crée des tensions entre les habitants de la région qui, estimant que la compagnie Angeline

leur vole leur eau, la traînent régulièrement au tribunal. Pour parfois gagner. L’eau, justement, sort bouillante des sources de Keough, à quelques miles de là. Il faut aller s’y baigner, comme on le faisait en 1919 quand la piscine fut érigée. Elle est intacte, juste repeinte de temps en temps, mais toujours avec ses deux bassins d’eau chargée en minéraux, l’un à plus de 40 °C, peu profond, juste pour mariner tranquillement et laisser les pouvoirs des minéraux vous soigner, l’autre beaucoup plus grand et profond, refroidi par un système de vaporisation (le même qu’en 1919), pour faire des longueurs si le cœur vous en dit. Sous le soleil, c’est une expérience fantastique, sans odeur de chlore ou de sel sur la peau. Dans la vallée, à quelques encablures de Keough, dorent au soleil des dizaines de paraboles, d’immenses radars à magnétisme implantés ici par l’Université technique de Californie. Ils « écoutent » le ciel pour en dresser des cartes précises, comme celle de la voie lactée récemment terminée. La visite du Owens Valley Radio Observatory peut se faire grâce à un audioguide, vous amenant à serpenter à pied entre les radars. Nous avons eu l’autorisation d’y poser notre Land Rover Defender 130 P400 pour quelques images. Avec l’impression de rouler sur la Lune. Pour bien profiter de Bishop, il faut y rester deux ou trois jours, et se réserver quelques heures pour visiter le musée des Native Americans, où la communauté indienne PaiuteShoshone, enfin revenue sur ses terres ancestrales, cultive ses traditions. Et y rend un hommage vibrant d’émotion aux vétérans indiens de l’armée américaine.

À gauche, sous une des nombreuses paraboles du Owens Valley Radio Observatory, notre Land Rover Defender 130 P400. En position haute, pour chevaucher les herbes sauvages. Et ici, le cinéma de Bishop, comme au siècle dernier.

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Ci-dessus, une vue de la piscine d’eau chaude de Keough, sublime depuis 1919. Les deux autres images sont tirées de Laws, ce musée à ciel ouvert qui retrace plus de deux siècles d’histoire à Bishop. À visiter absolument.

LES ADRESSES

Visiter : Keough, pour sa piscine, Laws et son musée autour de la voie ferrée ; le musée des Native Americans, dans la réserve, et Owens Valley Radio Observatory. Dormir : Creekside Inn, un resort typique. Manger : Schat’s Bakkery.

BISHOP

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MAMMOTH LAKES

LES ADRESSES

Visiter : monter en haut du domaine, pour skier ou juste pour profiter de la vue ; faites un détour par le Lac Convict.

Dormir : au Sierra Nevada Resort.

Manger : Vulcania et Stove.

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Tout en haut du domaine skiable de Mammoth Lakes, à près de 3 400 mètres d’altitude. Comme quoi il n’y a pas que des lacs dans la région.

Habituellement, les pistes de ski de Mammoth Lakes sont ouvertes jusqu’à l’Independance Day, le 4 juillet. Il faut dire que si Bishop est déjà établi à une belle altitude, autour de 1 400 mètres, Mammoth est encore nettement plus haut. Non seulement le village, une grande station de ski avec ses chalets et ses hôtels, mais aussi ses cafés, ses dinners très couleur locale et ses restaurants haut de gamme, mais surtout le domaine skiable. Tout en haut, après dix minutes en télécabine, vous vous retrouvez à plus de 3 350 mètres. Soit assez proche du soleil de mai, qui frappait fort lors de notre séjour, mais avec de la neige à foison, après des précipitations qui ont amené ici plus de 22 mètres de neige cumulée. Les amateurs de ski habitués aux Alpes françaises apprécieront. John Urbi, notre guide, nous a confié qu’en temps normal, ils ont entre 10 et 12 mètres par hiver. Avec un grand sourire, il a ajouté que, cette année, ils allaient sans doute skier jusqu’en août ! Cela va réduire de quelques semaines la saison de VTT où les passionnés peuvent en temps normal profiter des 120 km de pistes tracées dans la montagne, souvent entre les immenses arbres, des pins de Jeffrey. C’est une surprise pour nous, Européens, de voir autant de végétation à une telle altitude. Tout autour du village, et même en haut des pistes, il y a des arbres à perte de vue, donnant au domaine skiable, mais aussi aux routes de la région, une saveur particulière (voir photo

Récemment ouvert, le restaurant Vulcania des frères Voltaggio propose une cuisine italienne revisitée et inspirée. Avec une belle salle et, dehors, posées devant le restaurant, des cabines de télésièges... avec des tables.

d’ouverture). Et comme dans toute station de ski haut de gamme, vous pourrez trouver à Mammoth de quoi passer un bon séjour. Avec des hôtels confortables et typiques, comme le Sierra Nevada Resort et son immense cheminée dans le lobby, ou des restaurants, comme le Vulcania, récemment ouvert. Tenu par les frères Voltaggio, dont un est étoilé à Los Angeles, ce restaurant propose en salle ou dans des cabines de téléphérique posées devant, une cuisine italienne revisitée, à la fois gourmande et savoureuse, agrémentée d’une belle carte de cocktails et de vins. Pour un après-ski, c’est parfait. Et pour un avant-ski, nous vous conseillons le café The Stove, où vous pourrez prendre un copieux petit déjeuner, américain ou mexicain, dans un cadre de dinner typique. Mais attention, en pleine saison, il faut souvent attendre quinze à vingt minutes pour avoir une table. Si vous ne venez pas à Mammoth pour vous dégourdir les planches, vous aurez quand même de quoi vous mettre plein de souvenirs en tête. Un détour par le lac Convict par exemple, au sud de Mammoth, devrait vous séduire. Et si vous aimez ce genre de paysage, et ne rechignez pas à conduire, allez faire la June Lake Loop, plus au nord. Avec notre Defender, aussi confortable, pour sept avec sa troisième rangée de sièges dans le coffre rallongé, qu’agréable à conduire, avec son six-cylindres essence de 400 ch et sa suspension moelleuse. En plus, c’est la route pour filer vers le nord.

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La route vers le nord et Tahoe nous amène à croiser l’immense Mono Lake. Sans le savoir, vous avez déjà vu des images de ce lac, ne serait-ce que sur la pochette de l’album des Pink Floyd Wish you were here. On y voit des formations rocheuses sorties de l’eau, que l’on appelle des tufas. Ce sont celles de Mono Lake. Ryan Garett, qui est en charge des programmes éducatifs ici, nous a expliqué que ce sont des sources d’eau douce et chaude, dans le lac, qui en sont à l’origine. L’eau qui en sort, au contact de l’eau du lac, salée et chargée en calcium, va déclencher une réaction chimique qui va solidifier le calcium. Tous les jours, ce sont des millimètres de tufa qui vont s’ajouter à ceux déjà produits, formant des cheminées rocheuses depuis le fond du lac, de parfois plusieurs mètres de hauteur. Il faut dire que le lac n’est pas très profond, et a de surcroît perdu quelques mètres ces trente dernières années, à cause du prélèvement d’eau de la région pour Los Angeles, si bien que de nombreuses tufas sont aujourd’hui à l’air libre, parfois même posées à même le sol. Comme les coraux, elles dépérissent, d’autant que de nombreux touristes aiment y monter ou en prélever quelques morceaux, ce qui est un crime fédéral. Si vous n’avez pas la chance d’avoir Ryan pour guide, pensez à vous arrêter au Mono Lake Committee Center pour y trouver des informations. Il est situé juste après la bifurcation pour aller voir les tufas, sur la I395. À force de rouler, et même si notre

Land Rover se montre plus frugal que nous pensions avec à peine 12 l/100 km en moyenne, il nous faut ravitailler. Il faut s’y prendre un peu en avance, car dans cette région montagneuse où personne ne respecte les limitations de vitesse, comme dans le reste de la Californie où il est convenu de rouler 10 à 15 miles au-dessus des limites (soit 16 à 22 km/h de plus), les stations-service ne sont pas si nombreuses. Attention, le prix du carburant est ici très variable, en fonction de la qualité (il y a trois à quatre types de supercarburant par pompe), mais surtout en fonction des villes. Vers San Francisco, nous étions à environ 5,30 $ par gallon, soit environ 1,40 $ par litre (1,25 €), ici à Mono nous sommes plus à 6 $ (1,42 €) et il suffit de traverser la frontière de l’État pour trouver le même carburant à moins de 4 $ par gallon (0,90 €). Pour un réservoir de 80 litres, cela fait une petite différence. Au passage, sachez que le diesel est ici beaucoup plus cher que l’essence. Pour couper notre périple, nous nous arrêtons à Bridgeport, dans une vallée quasiment inondée par l’eau issue de la fonte des neiges. Ici, la compagnie des eaux de Los Angeles serait sans doute plus appréciée qu’à Bishop. En plus des nombreux motels placés de chaque côté de l’artère centrale, et qui font le plein de touristes de passages souvent à moto, se tient le Bridgeport Inn, une bâtisse du début 1900 qui en a conservé le lobby et la salle de dîner. À expérimenter absolument, la cuisine y est excellente.

MONO LAKE

Ces formations rocheuses, appelées tufas, existent aussi dans trois ou quatre autres lacs sur la planète. Mais celles-ci ont été immortalisées par les Pink Floyd.

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Une vue sur le lac Convict, entre Mammoth Lakes et Mono Lake. Un des très nombreux lacs de la région, qui ne manquera pas d’eau cette année. Sauf si Los Angeles en pompe trop...

LES ADRESSES

Visiter : les tufa de Mono Lake et le Mono Lake Committee Center. Dormir et manger : au Bridgeport Inn.

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SOUTH LAKE TAHOE

LES ADRESSES

Visiter : la station de ski locale et bien sûr le lac, dont on peut faire le tour et sur lequel on peut même naviguer.

Dormir : au Landing Resort & Spa, superbe.

Manger : ou boire, au Idle Hour Wine Bar. Y aller : en direct sur UNITED Airline, par San Francisco.

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Le lac Tahoe vue du côté californien, avec au fond de l’image les bâtiments du Nevada voisin, des casinos, des hôtels et centres commerciaux.

Quand on pense Californie, on pense à l’immensité des plaines désertiques, des plages et de la banlieue de Los Angeles (qui pompe l’eau de Bishop). À South Lake Tahoe, l’échelle de grandeur reste la même : c’est la Californie. Aussi bien la ville, sorte de très grand village de vacances, avec ses maisons et chalets en rondins, ses commerces et ses agences de location d’engins de loisir, que le lac en lui-même. Avec une surface de près de 500 km2, il est à cheval sur la Californie et le Nevada, comme nous le rappelle la frontière de l’État à la sortie de South Lake Tahoe. Frontière où l’on trouve côté Californie de petites maisons en bois, et en face, de l’autre côté de la rue, au Nevada, de grands bâtiments en béton, casinos et supermarchés. On se croirait aux chutes du Niagara, entre le Canada... et l’État de New York voisin. L’essence est sans doute moins chère au Nevada, mais le charme n’y est pas, même si finalement la seule différence est dans l’architecture des bâtiments. La nature est la même, avec ses arbres magnifiques et ce lac, immense et sublime. Si Bishop ou Mono Lake peuvent se visiter en deux ou trois jours, il serait dommage ici, comme à Mammoth, de ne pas en profiter plus longtemps. Pour découvrir le lac lors d’une journée de kayak, ou de bateau pour ceux qui n’aiment pas se mouiller, carrément de s’y baigner, ou d’en faire le tour en Defender (comme nous) ou à moto, en Harley-Davidson, mais casqué. En Californie, contrairement à l’Arkansas par exemple, le port du casque est obligatoire. Ou même d’aller faire quelques descentes

À gauche, le tarmac de l’aéroport de San Francisco, où nous attend notre avion, direct pour Paris. Ici, une dégustation de vins, sur la rive sud du Lac Tahoe, au Idle Hour Wine Bar.

à ski, car là encore la neige et les pentes vous attendent, South Lake Tahoe étant aussi une station de ski. Et cette fois, avec ou sans casque, ce n’est pas encore réglementé. Il faut dire que la ville et le lac sont situés à près de 2 000 mètres d’altitude. Depuis une semaine, nous évoluons sur un immense plateau, entre 1 400 et 2 300 mètres, sans compter les escapades sur les pistes de Mammoth à plus de 3 500 mètres. De quoi donner le tournis, ou fatiguer les organismes. Pour se reposer à South Lake Tahoe, le choix des hôtels est immense. Mais nous vous conseillons le Landing Resort & Spa, un cinq-étoiles séparé du lac par une simple rue et dont la majorité des chambres bénéficie d’un feu de cheminée (à gaz, sans entretien) et d’un balcon. Avec parking pour reposer la voiture, et spa pour reposer nos organismes. Et pour aider à passer les maux de tête, nous avons expérimenté pour vous le Idle Hour Wine Bar, qui propose littéralement face au lac, avec le soleil couchant sur la gauche, des dégustations de vins, locaux ou pas, aux amateurs. Dont nous sommes. Un des programmes de dégustation comprend six vins de quatre pays différents. Devinez quoi, nous avons préféré le côtes-du-rhône français. Idéal pour achever brillamment notre périple dans la High Sierra avant de rentrer à San Francisco pour nous séparer à regret de notre Land Rover Defender puis rentrer en France. En Business Class évidemment, sur la compagnie United, lors d’un vol direct pour Paris. Manger, boire et dormir : parfait pour récupérer des neuf heures de décalage horaire.

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L’Imperator

Les vestiges romains vous passionnent, les flamants roses de la Camargue voisine vous font de l’œil, ou vous voulez juste flâner dans la ville la plus chaude de France, bienvenue à l’hôtel l’Imperator Maison Albar de Nîmes. Un resort cinq étoiles situé en plein centre qui saura parfaitement vous accueillir pour un week-end, ou plus. Texte F. Montfort, photos LePhotographeDuDimanche

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week-end
Nîmes

Créé en 1929

Restauré en 2019

À 10 minutes à pied des arènes

ou de la tour Magne

54 chambres

7 maisons privatives

2 piscines

2 restaurants (dont un 2 étoiles)

1 spa Codage

C’est un rituel, immuable, voulu par le directeur général Jérôme Montantème lui-même. À chaque fois qu’un client pénètre dans le hall coloré de l’Imperator, un hôtel de luxe crée par la Compagnie des wagons lits en 1929 et intégré au groupe Centaurus en 2017, ayant accueilli Ernest Hemingway, Ava Gardner ou Pablo Picasso avant vous, un hôte vient l’accueillir personnellement. Quand ça n’est pas Jérôme Montantème lui-même. Ici, pas de comptoir, pas de concierge, mais un personnel disponible et attentionné qui vous propose un cocktail sans alcool maison sur un canapé le temps de vous enregistrer. Que vous soyez client d’une des 54 chambres, classées en supérieure, de luxe ou exécutive, ou d’une des 7 maisons privatives. Elles proposent à leurs hôtes une à quatre chambres pour le bonheur des familles, des terrasses privatives donnant sur le jardin du cloître et son superbe ginkgo biloba centenaire, et une surface de 100 à 165 m2. Pour nous, ce sera la maison 1923, juste à côté de la maison Jean Cocteau (voir page suivante). Si vous arrivez pour le week-end, pensez à réserver une table au Duende, le restaurant doublement étoilé de l’hôtel, chapeauté par Pierre Gagnaire. Il n’est ouvert que du jeudi soir au dimanche midi, et fait le plein autant de clients de l’hôtel que d’habitués nîmois ou de gastronomes de passage : réservation obligatoire. L’autre solution proposée sur place est la brasserie L’Impé, sous la coupe elle aussi du grand Pierre qui a placé dans ces deux établissements son acolyte Nicolas Fontaine. Ces deux restaurants donnant sur l’extérieur, sur une terrasse privative pour le Duende, sur le cloître de l’hôtel pour l’Impé, vous pourrez profiter du climat magnifique de Nîmes presque toute l’année. En plus des activités touristiques possibles dans la région, comme d’aller visiter les vestiges de la romanité, les arènes ou la tour Magne valent le détour, de se promener aux halles ou d’aller faire un tour en Camargue, à quelques kilomètres de là admirer un coucher de soleil sur des dizaines de flamants roses, vous pourrez aussi prendre du bon temps à l’hôtel, avec son spa Codage de 350 m2. Celui-ci comprend entre autres un hammam, une superbe piscine intérieure et une autre extérieure, à l’étage. Si la saison s’y prête, prenez le temps de quelques brasses dans cette dernière, l’avancée surplombe le cloître et vous amène à tutoyer les feuilles du ginkgo planté dans le jardin, c’est superbe. Et si vous souhaitez traîner le soir dans le jardin par exemple si vous ne bénéficiez pas d’une terrasse privée, le bar Hemingway reste ouvert pour les clients de 8 heures du matin à minuit, et propose une belle carte de cocktails qui, pour certains, iront parfaitement avec un bon cigare. Pas de souci, le cloître est vaste. Ouvert toute l’année, mais soumis à une saisonnalité guidée par les deux férias, avec une haute saison entre le 24 mai et le 17 septembre, quand la ville fourmille de touristes, l’Imperator mérite une pause de quelques jours. Mais notre conseil, vu la météo locale et la fréquentation saisonnière de la cité, est d’y aller en avril ou en mai, ou carrément en octobre. Bon séjour.

Au-dessus, la piscine extérieure dont l’avancée, au fond, donne sur le cloître. Ci-dessous, le consommé d’aubergines rouget, servi au Duende, deux étoiles Michelin signé Pierre Gagnaire.

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Maison 1923

Imperator Hôtel

maison-albar-hotels-l-imperator.com

Quai de la Fontaine,15 rue Gaston

Boissier, 30900, Nîmes, France

Une suite baignée de soleil qui donne sur le cloître, avec un accès terrasse depuis toutes les pièces.

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À gauche, la vue sur le cloître depuis la terrasse. Et ici, le salon, avec une petite cuisine au fond à gauche, et l’escalier d’entrée à droite. La chambre, exposée nord-ouest, profite d’un bureau derrière le lit, sur lequel se trouve un sac Hobo cuir Bleu de Chauffe. La salle de bains combine baignoire et douche, et donne sur la terrasse.

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mécanique

BMW i7 xDrive60

La vraie vie de château

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En France, cette toute nouvelle BMW Série 7 ne va pas intéresser grand monde, à l’exception de quelques patrons du CAC40 ou hôtels de luxe. Pourtant, dans sa version 100 % électrique, cette limousine mérite que l’on s’y intéresse, ménageant un confort jusqu’à présent inconnu sur quatre roues. Surtout aux places arrière.

Allongé dans un fauteuil magnifique, avec les stores baissés pour éviter les reflets du soleil et les regards envieux, prêt à regarder un des films que vous avez mis de côté dans votre liste Netflix sur un écran presque aussi grand qu’un téléviseur de salon, c’est ce que propose la dernière BMW i7. Vous êtes pourtant à l’arrière d’une voiture, plus précisément de la première limousine 100 % électrique signée du bavarois BMW. Avoir réussi à loger un écran de 31,3 pouces de diagonale au plafond de sa nouvelle Série 7, qui existe aussi en versions thermique et hybride rechargeable, n’est pas la seule performance de la marque allemande. Elle est parvenue à proposer une véritable limousine, grande (5,39 mètres de long) et vaste, avec le standing que l’on est en droit d’exiger d’une telle automobile, mais avec une motorisation 100 % électrique, des performances à ridiculiser bien des sportives et une autonomie acceptable pour partir en vacances ou en week-end à

la mer (en partant de Paris, aller et retour). Alors certes, les spécialistes auront noté que ce genre de voiture ne se vend plus beaucoup dans nos contrées. Les clients particuliers leur préférant les gros SUV. Pourtant, cette Série 7 va cartonner hors de la vieille Europe, et c’est bien dommage pour nous. Car franchement, après deux jours à son volant, nous en ferions bien notre ordinaire, un peu extraordinaire d’ailleurs. Dès que l’on pénètre dans l’habitacle, la qualité de fabrication exceptionnelle et l’habitabilité sautent aux yeux. Même si BMW n’a pas cédé à la mode de la planche de bord 100 % numérique, faite d’une grande dalle comme dans la Mercedes EQS par exemple, l’une des rares rivales de l’i7, force est de constater que les deux écrans incurvés qui servent de planche de bord font presque le même effet. Le XXIe siècle, nous y sommes définitivement, le XXIIe très bientôt. Pourtant, comme au bon vieux temps, BMW différencie bien le poste de pilotage de la place passager, ménageant au conducteur la place de choix, comme dans une sorte de cockpit pour pilote de vaisseau spatial que l’on rêve de faire décoller. Une place de choix tant que l’on n’a pas essayé de poser son séant à l’arrière droite, nous y reviendrons. Il faut dire que la fiche technique donne envie d’essayer cette i7. Plus de 500 chevaux, un couple de camion, une suspension pneumatique pilotée qui s’adapte à la route en anticipant

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les aspérités, quatre roues motrices et directrices, et une batterie de plus de 110 kWh (brut) pour aller faire quelques centaines de kilomètres entre deux recharges, promettent bien du plaisir à celui qui sera derrière son volant. Nous l’avons vérifié, parcourir 450 km est largement possible, même à très bonne allure, les consommations restant acceptables vu le niveau de puissance. Il est en effet possible de rouler en se contentant de 20 kWh/100 km aux allures usuelles. Mais pour véritablement en profiter, dans la peau d’un apprenti pilote, il faut engager le mode sport et accepter de « brûler » un peu plus d’énergie. Dans ce cas, tout est mis en place pour servir la performance et le plaisir de conduite, de l’assistance de direction à la suspension, et même à l’ambiance lumineuse à bord. Au bout de quelques centaines de mètres, la masse éléphantesque de ce type de véhicule s’oublie et l’on s’amuse à rechercher sur la cartographie du GPS à réalité augmentée les routes les plus sinueuses, là où il y a peu de risque de croiser un radar. L’i7 n’est pas faite pour cela, mais elle sait le faire quand même. La majorité des utilisateurs préféreront la conduire en mode confort, pour marier le silence de fonctionnement d’une 100 % électrique à la douceur d’amortissement d’une véritable limousine, pour relier deux points sans avoir l’air de se déplacer. Dans un confort de roi, en toute sécurité grâce à la batterie d’aides à la conduite, qui permettrait de vous laisser conduire quand le cœur vous en dit, si toutefois la législation la laissait faire. Ça n’est pas encore le cas, la conduite autonome de niveau 4 n’étant pas encore autorisée. Sachez juste que l’i7 est prête... Et quand on s’est assis à

l’arrière, à l’arrière droit plus précisément de notre i7 d’essai, dans son fauteuil qui s’incline comme un lit de première classe, avec la petite tablette digitale intégrée dans l’accoudoir de la portière, à ouverture et fermeture électrique s’il vous plaît, avec toutes les fonctions, massant, chauffant et réfrigérant évidemment, on se met à rêver de se laisser conduire en toute sérénité, regardant sur l’écran géant (pour une voiture) le dernier film à la mode, sonorisé dans l’habitacle par plus de haut-parleurs que vous n’avez de doigts, pieds compris. Il faut l’expérimenter pour comprendre pourquoi les plus grands hôtels achètent pour leurs clients ce type de voiture, pour les transporter dans le plus grand luxe, en leur donnant l’impression de n’avoir pas encore quitté leur chambre.

En plus, avec l’i7 100 % électrique, ces établissements vont pouvoir s’acheter, à bon prix il faut quand même l’avouer, une véritable conscience écologique. Comme les autres modèles électriques de la marque, l’i7 profite de moteurs sans terre rare, pour éviter d’encore plus raréfier celles-ci, et d’une batterie capable d’accepter 195 kW de puissance maximale de charge (en courant continu), mais surtout en maintenant la puissance admise à très haut niveau pendant de longues minutes, permettant de recharger plus rapidement jusqu’à 80 à 100 % que des modèles donnés pour 200 kW en pic. Grâce à un bon management de la température de la batterie, en évitant les pertes par échauffement. Bref, on l’aura compris, la copie rendue par BMW a de quoi séduire, ou en tout cas peut servir de manifeste du savoir-faire maison. Ça mérite des applaudissements.

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Dans cette livrée bicolore, l’i7 ressemble vraiment à une limousine de palace. Ici, elle trône dans la cour de l’hôtel cinq étoiles Fleur de Loire de Christophe Hay, à Blois, avec son restaurant deux étoiles Michelin.
mécanique

Moteurs : 2 machines électriques (avant et arrière)

: Li-ion, 376 V, 280 Ah, 101,7 kWh

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Batterie
Transmission : intégrale Puissance cumulée (ch) 544 Couple cumulé (Nm) 745 Masse (kg) 2 715 Volume du coffre (l) 500 Long.xlarg.xhaut. (m) 5,39x1,95x1,54 Vitesse maxi (km/h) 240 0 à 100 km/h 6”1 Consommation normalisée (kWh/100 km) 19,6 Autonomie normalisée (km) 590 Émissions de CO2 (g/km) 0 Prix en France : à partir de 151 800 € Malus écologique : aucun
Données
constructeur BMW I7
XDRIVE60

mécanique

Citroën Méhari

Une vie après la vie

C’est une drôle d’histoire commencée il y a quarante ans, quand trois frères amoureux de la Citroën Méhari décidèrent de sortir cette étonnante 2 CV « en plastique » de son statut d’utilitaire. Ils créèrent alors le Méhari Club Cassis, pour proposer aux amateurs des pièces, des services de restauration et même de personnalisation. Une activité qui perdure aujourd’hui, allant jusqu’à proposer une version 100 % électrique de l’icône aux chevrons. Nous sommes allés la voir et l’essayer.

Texte C. Boulain, photos DR

Tout est presque pareil, des compteurs, évidemment désuets, au volant, à la jante si fine qu’elle semble fragile, en passant par le levier de vitesse à droite, qui vient s’enfoncer sous la planche de bord. Sauf que dans cette Eden électrique, c’est son nom, il n’est nul besoin de farfouiller d’un côté et de l’autre, plus ou moins profond, pour tenter de sélectionner l’un des 5 rapports, 4 pour la marche avant plus la marche arrière dans la version thermique. Ici, il suffit de pousser ou de tirer sur le levier pour engager l’un des deux modes de conduite, vers l’avant ou l’arrière, tout simplement. En bonne voiture électrique, l’Eden ne dispose pas de boîte de vitesses, mais juste d’un réducteur entre le moteur et les roues, ce qui est bien suffisant pour atteindre les 80 km/h qu’elle n’est pas censée dépasser légalement. « En plus de notre activité de garage, de fourniture de pièces détachées pour les Méhari et 2 CV et de restauration de

ces véhicules, nous avons développé à partir 2015 la transformation à l’électrique », explique Stéphane Wimez, qui a repris l’affaire en 2013 avec son associé Julien Vagner. Car, contrairement aux idées reçues, le Méhari Club Cassis n’est pas une petite association de quartier et de passionnés, mais une vraie belle société qui, depuis le rachat l’an dernier de son concurrent hollandais Burton, compte plus de cent dix salariés pour près de vingtcinq millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle a grandi, l’idée des frères Marques, fils de concessionnaires Citroën de Cassis, qui voulaient en 1982 proposer aux amateurs de Méhari de la région d’en faire de belles voitures de plage, avec des couleurs sympas et quelques accessoires en plus. Il faut dire que la Méhari de Citroën n’était proposée au lancement en 1968 qu’en trois couleurs, teintées dans la masse de sa coque en composite, un rouge, un vert et un beige. Un an plus tard, l’orange faisait son apparition, puis un vert plus clair en

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À Cassis, on est devenu spécialiste de la fin de vie des Méhari
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mécanique

Dans les ateliers du club se côtoient des Méhari et des 2 CV à différentes étapes de la restauration, mais aussi des 4L Renault (c’est nouveau). Le club travaille aussi à des kits de conversion pour ces dernières, ceux de la 2 CV existant déjà. Avec, pour assurer la personnalisation, un atelier de peinture et un de sellerie, pour vous faire l’ancienne de vos rêves.

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1976, un beige plus clair lui aussi en 1978, avant le jaune en 1980 et le bleu en 1983. « C’était un véhicule utilitaire à la base, une 2 CV avec une coque facilement lavable au jet, précise Stéphane. Leur idée était d’en faire un véhicule de loisir, avec des couleurs sympas comme un rouge qu’ils appelaient testa rossa, un bleu K-Way ou un vert Lacoste. Cette dernière marque fut la seule à s’opposer à ce que le club l’appelle ainsi... les histoires de protection de marque, de propriété intellectuelle, ce n’était pas comme aujourd’hui. » Et la fin de vie arrivant pour dame Méhari, le club et ses trois fondateurs ont saisi l’opportunité de devenir les spécialistes de l’après-vente. « Un constructeur a l’obligation de fournir des pièces détachées pendant dix ans après l’arrêt de fabrication d’un modèle. Si bien qu’en 1996, dix ans après la fin de la Méhari, beaucoup de propriétaires et de garages ont eu le même problème : il n’y avait plus de

pièces. Le coup de génie des trois frères a été de récupérer gratuitement les outils de production Citroën entre 1998 et 2000, de les rapatrier à Cassis et de monter une véritable chaîne de production. Ce n’est pas rien, si l’on pense à la 2 CV, pour former un simple capot, il faut cinq outils de vingt tonnes chacun. Heureusement, Citroën ne les avait pas détruits. » Et voilà le club devenu fournisseur presque exclusif de pièces de Méhari, puis de 2 CV. Sur le site de Cassis, immense, se côtoient depuis des magasins de pièces, des ateliers de sellerie et de ferronnerie, pour assurer la production de tout ce qu’il faut pour reconstruire des Méhari ou des 2 CV. Logique donc que la restauration complète soit devenue une des spécialités du club. « Nous refaisons à neuf des voitures, en partant d’épaves que nous achetons, ou des voitures que les clients nous apportent. Nous devons toujours repartir

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Le club assure la restauration, ou la conversion à l’électrique

d’un numéro de série, sinon il faudrait rehomologuer les voitures. Aujourd’hui, ça ne serait pas possible. » Pour la version électrique, c’est une autre histoire. Impossible vu les modifications de rester sur l’homologation de la Méhari bicylindre. Il a donc fallu faire homologuer l’Eden (comme un quadricycle à moteur, donc limité à 450 kg sans batterie et pas plus de 80 km/h). « Comme nous avons toutes les pièces pour fabriquer ces autos, et que nous n’avons pas besoin d’un numéro de série d’une Méhari existante, nous pouvons en produire autant que nous voulons. Le rythme est de quarante par an actuellement, mais nous voulons le doubler...

pour davantage de sécurité. Dans les environs de Cassis, entre le port et la presqu’île, notre Méhari électrique fait tourner toutes les têtes et sourire tous les passants.

Le silence à la place du bruit caractéristique du bicylindre

si nous parvenons à avoir assez de batteries. » Direction et freinage non assistés, une simple cordelette en guise de portière, des suspensions souples qui font prendre à 20 km/h plus de roulis qu’une autre voiture à 130 km/h, mais un charme fabuleux et un silence de fonctionnement nouveau sont au programme de cette Eden. Il est enfin possible, en « Méhari » de converser avec ses passagers, qu’il soient assis devant ou derrière, tous ceinturés

« En plus, grâce à nos ateliers de sellerie et de peinture, nous pouvons personnaliser ces Eden comme bon nous semble, ou plutôt comme le veulent les clients. » La nôtre, fabriquée pour un commerce de la région, est bleu pastel, avec des sièges plus foncés : magnifique. Et avec son petit moteur électrique de 15 kW (la limite légale), sa masse réduite (moins de 700 kg), et sa batterie de 10 kWh, l’Eden assure les mêmes prestations que la Méhari d’origine, sans le bruit, délicieux pour certains, insupportable pour les autres, de son bicylindre essence. Avec une autonomie d’environ 80 km, pour moins de quatre heures de recharge sur une prise domestique, dans le garage. Une solution séduisante pour beaucoup de vacanciers prêts à débourser un peu plus de 40 000 €. Mais quand on sait qu’une restauration complète de Méhari thermique coûte déjà près de 35 000 €, ce n’est finalement pas si cher.

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À gauche, Stéphane

Wimez dans l’Eden 100 % électrique que nous avons essayée. Et ci-dessous, la même, garée derrière une Citroën 2 CV elle aussi 100 % électrique, mais modifiée grâce au kit de conversion rétrofit.

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mécanique

De Paris à Deauville

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Contrairement aux idées préconçues, le roi des villes aime aussi se dégourdir les bielles à la campagne. C’est même recommandé pour bien en profiter. Aussi, nous vous convions à un petit périple de la place Vendôme à Paris aux planches de Deauville. En Yamaha TMAX Tech MAX évidemment.

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Texte J. James, photos A. Krassowsky

Un club-sandwich au homard bleu et sa compotée d’oignons auront fait l’affaire. Un déjeuner d’affaires au Ritz de Paris, avalé en quelques minutes avec une bouteille d’eau plate à température, pour surtout ne pas modifier le goût du fabuleux crustacé. C’est comme cela que l’on apprécie la bonne gastronomie, sans la polluer, que cela soit avec trop de bulles ou trop de froid. De grands chefs étoilés vous l’expliqueraient volontiers. Justement, à propos de profiter des choses, l’iode du homard m’a donné une idée : aller prendre le café face à la mer, à Deauville. Histoire de bien profiter du dernier

Yamaha TMAX Tech MAX que j’ai garé tout à l’heure devant le Ritz. Il serait tout de même dommage de le cantonner à la circulation parisienne, entre un périphérique dorénavant limité

Plus connecté que jamais

à 50 km/h et les ruelles où l’on passe vite pour un assassin à dépasser les 30 km/h. Un peu comme chercher à garder un guépard dans une cage de hamster, avec une roue trop petite pour qu’il y entre. Allez, c’est décidé, je file en Normandie, sur la Côte fleurie.

Cela fait plus de vingt ans que Yamaha a inventé le TMAX. Un maxi-scooter, comme on les appelle maintenant, ultraperformant malgré un petit bicylindre de 560 cm3 développant un peu moins de 50 chevaux (et accessible aux permis A2), intégré dans le châssis dérivé de la moto et non sur le bras oscillant comme tellement d’autres scooters. Cela change tout, depuis plus de vingt ans. Pour la huitième génération de son best-seller, Yamaha n’a pas changé une recette qui marche. La marque japonaise l’a juste améliorée, avec une nouvelle face avant, un guidon plus bas pour servir la position de conduite, un dosseret de selle ajustable sur une profondeur de 30 mm, et un grand écran TFT connecté en guise de compteurs. Comme j’ai déjà appairé mon smartphone (cela fonctionne sous iOS et Android), je n’ai même pas à le brancher sur la prise USB dans le petit rangement à droite. Il suffit de laisser les connexions Bluetooth et Wi-Fi actives pour que scooter et smartphone dialoguent. Comme dans une voiture moderne. Une fois le Barrière Normandy de Deauville rentré dans l’application Garmin Motorize, l’écran affiche la carte de navigation. C’est parti.

Entre la place Vendôme et la porte Maillot, Monseigneur TMAX est fidèle à sa réputation. Il virevolte entre les voitures, est toujours le premier parti au feu vert grâce à sa transmission à variation continue, tout en rassurant son conducteur

avec son freinage puissant mais facile à doser et évidemment surveillé par un excellent ABS. Prévoyant, j’avais mis le parebrise électrique en position haute pour le trajet, pour les 200 km d’autoroute entre l’A14 et l’A13 et, sans doute après le café, quelques-uns de plus sur les belles départementales normandes, sinueuses à souhait. L’idée, on l’aura compris, est de profiter. Sans souffrir des embouteillages de la capitale, la circulation entre les files étant tolérée, sans souffrir des turbulences, le pare-brise en position haute protégeant bien le haut du corps et la tête jusqu’à des vitesses inavouées, laissant juste les mains et les avant-bras au vent, et sans devoir s’arrêter faire le plein. Avec 15 litres de réservoir, et une consommation de moins de 5 l/100 km en restant raisonnable, donc un peu plus quand on a décidé de profiter à fond de ce fabuleux scooter, relier le Ritz au Normandy se fait d’une traite. Avec, car il fait un peu froid sur la côte, les poignées et la selle chauffantes engagées pour arriver bien frais sur les planches. En à peine plus de deux heures de route, quand il en faut toujours bien plus en voiture avec le trafic, me voilà avec mon expresso devant la mer. Un petit coup de boost qui va me permettre d’enfiler quelques courbes avant de rentrer à Paris. Histoire de voir si les nouveaux pneus Bridgestone associés à

Le roi des villes adore la route et l’autoroute

la fourche inversée et au châssis optimisé permettent, encore plus qu’avant, de poser les flancs du TMAX sur le bitume, rayant la chaussée de la béquille centrale à chaque prise d’angle. Comme on le ferait avec une moto sportive, mais ici avec un scooter confortable, doté d’un coffre verrouillable où logent un intégral et quelques affaires et, qui sait, se faufiler comme un bon vieux Vespa en ville. On n’est pas loin de la recette parfaite. Les mauvaises langues diront que le TMAX est la monture des loulous qui aiment abreuver les autres de leurs décibels, avec leur pot yoshimachinchose ou Akramovic pas toujours légal. Aussi, c’est vrai. Mais d’origine, le pot laisse profiter des ronrons du bicylindre calé à 360° sans en rajouter. Et charge à vous de le conserver. Bref, ce nouveau TMAX Tech MAX fait une fois de plus étalage du savoir-faire Yamaha en matière de maxi-scooter, laissant la concurrence se gratter la tête pour tenter de l’égaler. Les mêmes mauvaises langues diront que c’est la moindre des choses à 15 599 € l’engin. Mais quand on apprécie un club sandwich à 115 € hors pourboire, on se dit que toute belle chose coûte de l’argent.

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Un immense écran TFT tient lieu de compteurs, et peut afficher aussi bien les applis connectées que la carte du GPS Garmin. À gauche ci-dessous, les commandes, dont le régulateur de vitesse. À droite, la fourche inversée et les gros freins.

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Investissement plaisir : 5 façons d’investir malin dans le vin

Les amateurs rêvent de laisser vieillir de belles bouteilles en cave avant de les déguster ou de les revendre avec une belle plus-value. Et les connaisseurs savent qu’au fil des années les bonnes bouteilles deviennent plus rares et plus chères. La rentabilité peut donc être élevée, certains prix pouvant être multipliés par cinq en vingt ans, comme le château Mouton Rothschild 2000, qui se négocie aujourd’hui autour de 1 500 euros alors qu’il coûtait moins de 200 euros à l’époque (soit une rentabilité annuelle de 10,07 %). Si la spéculation peut rapporter gros, d’autres investissements sont possibles dans le vin. Voici les cinq meilleurs.

1 Acheter un vignoble seul ou en club Deal Comme pour la dégustation d’un vin de grande qualité, l’achat d’un grand vignoble est un luxe réservé à quelques happy few du monde des a aires ou du divertissement, car les tickets d’entrée pour mettre son nom sur une grande bouteille sont de plus en plus élevés. Le milliardaire Michel Reybier, qui a fait sa fortune dans le jambon industriel, en sait quelque chose : il vient de dépenser 90 millions d’euros pour mettre la main sur le Cos Labory, voisin de son Cos d’Estournel (à SaintEstèphe). C’est un joli coup pour celui qui possède déjà un grand cru de Provence, le château La Mascaronne

ou le champagne Jeeper, mais une goutte d’eau comparée aux 350 millions d’euros dépensés par Bernard Arnault pour s’o rir un autre grand cru de Provence, le château Minuty. Au Monopoly des grands vins, les grands patrons ne sont pas les seuls à se prêter au jeu. L’ex-couple de stars hollywoodiennes Brad Pitt et Angelina Jolie ont jeté leur dévolu sur le château Miraval, surnommé « la vallée des merveilles », pour la bagatelle de 60 millions d’euros. Georges Clooney et son épouse Amal ont acheté le domaine de Canadel, une propriété plus modeste de 170 hectares à Brignoles, dans le Var, dont une trentaine d’hectares de vignes. Le tout pour

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inv e stir

moins de 6 millions d’euros. Nos stars françaises ne sont pas en reste. Le plus prolifique est Gérard Depardieu. Son domaine viticole, le château de Tigné, produit 350 000 bouteilles de vin d’Anjou par an. Francis Cabrel est devenu l’heureux propriétaire du domaine du Boiron, à Astaffort dans le Lot-et-Garonne, pour produire, avec son frère, un vin bio. Tout cela se fait en toute discrétion, puisque le troubadour n’affiche pas son nom sur les bouteilles. Si ce sont les stars qui font la une des journaux lors des rachats de grands vignobles, derrière elles, on trouve souvent des investisseurs plus discrets. Ils sont réunis au sein de structures d’investissement discrètes, comme les clubs Deal. Il s’agit de la réunion d’un petit groupe d’investisseurs qui participent à une levée de fonds afin d’investir dans un ou plusieurs actifs, comme un vignoble, définis à l’avance. En tant qu’investisseur, vous devenez associé au travers d’une structure juridique, le plus souvent une SAS (société par actions simplifiée). Le financement des actifs est assuré au moyen des apports en fonds propres réalisés par les investisseurs et peut éventuellement être complété par un crédit bancaire levé directement par le club Deal. L’acquisition, l’exploitation et la gestion courante du ou des actifs sont entre les mains de la société de gestion en charge du projet, et vous disposez, en tant qu’investisseur associé, d’un droit d’information et de regard sur les décisions importantes du patrimoine (généralement sous forme d’un droit de vote en assemblée générale). Ce sont généralement les conseillers en gestion de patrimoine ou les banques d’affaires qui se chargent de trouver les futurs partenaires.

2 Acheter un fonds de grands crus

Plusieurs fonds d’investissement ont été lancés pour permettre aux amateurs de vin d’investir dans des grands crus. Cependant, la plupart de ces fonds ont connu des difficultés et ont été suspendus par le régulateur suite aux plaintes des investisseurs. Une des principales contraintes de ces fonds est qu’ils se basent sur un indice de référence peu liquide, le Liv-ex, une sorte de CAC 40 du vin. Contrairement à son homologue parisien, cet indice ne regroupe pas 40 sociétés, mais plutôt 1 000 millésimes, regroupés dans des sous-indices, comme le Bordeaux 500, le Bordeaux Legends 40 (comprenant cinq Petrus, autant de Haut-Brion et quatre Cheval Blanc), le

Burgundy 150 (dont soixante Romanée-Conti), le Champagne 50 (dont dix Dom Pérignon), le Rhone 100, l’Italie 100 et le « Rest of the World » 60. Malgré tout, cet indice a connu une hausse de près de 39 % en cinq ans. Il sert de base pour la valorisation des parts du fonds, c’est-à-dire la référence pour l’achat et la vente des parts. L’un des rares fonds de grands crus à avoir survécu est celui d’une société de gestion reconnue, la Financière Uzès. Baptisé Uzès Grands Crus 1, il est agréé en France par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le fonds a récemment obtenu une modification des règles de calcul de sa valorisation afin de s’ouvrir à une clientèle plus large.

3 Des parts de SCPI investies en domaines viticoles En quelques années, les SCPI sont devenues très à la mode chez les investisseurs. Ces sociétés civiles de placements immobiliers sont accessibles avec quelques centaines d’euros. Ils sont investis dans l’immobilier locatif, géré par des professionnels qui collectent de l’argent auprès des épargnants avec lequel ils achètent et gèrent des immeubles d’habitation, de bureaux, des commerces mais aussi des vignobles. Les investisseurs qui souscrivent, comptant ou même à crédit, des parts de cette SCPI perçoivent des loyers et peuvent encaisser des plus-values lors de la revente de leurs parts. Il existe plusieurs catégories de SCPI (rendement, diversifié, fiscale...). Les plus performantes sont celles investies dans l’immobilier professionnel. L’investissement par le biais des SCPI permet d’éviter nombre de difficultés de l’investissement locatif en direct comme les impayés de loyers, les travaux de rénovation, la vacance de locataire ou plus globalement tous les problèmes de gestion du bien comme l’assurance, les taxes... Une des SCPI pionnières dans le domaine du vin est celle commercialisée par La Française, LF Les Grands Palais. Son but ? Constituer un patrimoine foncier agricole composé de différentes propriétés viticoles qui sont louées via des baux ruraux à long terme (vingt-cinq ans) à des exploitants. Les appellations ciblées sont celles situées en France et disposant d’un fort potentiel économique en termes de rareté des actifs (appellations d’origine protégée, secteur géographiquement délimité et droits à produire contingentés). Fin décembre 2022, la part valait 1 074 euros pour un rendement somme toute modeste : 0,93 %.

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4 Les groupements fonciers viticoles

Dans la même lignée que les SCPI, les groupements fonciers viticoles (GFV) permettent d’acquérir des parts de vignobles. En pratique, un GFV rassemble plusieurs investisseurs pour acheter des vignes puis en confier l’exploitation à un viticulteur. Celui-ci conserve deux tiers de la récolte pour lui et vend un tiers pour le compte du GFV. Chaque année, l’investisseur a le choix entre percevoir ses dividendes ou les convertir en bouteilles (le rendement dépend de la récolte). France Valley, par exemple, est une société de gestion agréée par l’AMF pour investir spécifiquement en Champagne. Contrairement aux SCPI, qui sont très lourdement taxées, les GFV bénéficient de certaines faveurs fiscales. Certes, les revenus perçus sont soumis à l’impôt sur le revenu en tant que revenus fonciers, au même titre que les revenus tirés de la location d’immeubles nus. Une bonne solution consiste donc à opter pour le régime réel d’imposition et à financer ses parts par emprunt afin de déduire les intérêts du revenu foncier imposable. Cependant, les porteurs de parts de groupements fonciers viticoles qui concluent des baux avec des exploitants viticoles pour une durée supérieure à dix-huit ans bénéficient d’exonérations d’IFI et de droits de mutation, sous certaines conditions de durée de détention. À la revente, l’imposition des plus-values au taux global de 36,2 % pourra être réduite compte tenu des abattements pour une durée de détention susceptibles de s’appliquer.

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Le crowdfunding viticole

Connaissez-vous le crowdfunding, ce financement participatif pour soutenir des projets de start-up ? Sur le même principe, des sociétés se sont spécialisées dans le financement viticole. Il s’agit de soutenir différents projets, allant de l’achat de plusieurs hectares de vignes à la construction d’une salle de dégustation dédiée à l’œnotourisme, en passant par l’acquisition de barriques pour le stockage. En contrepartie, vous recevrez des intérêts sous forme de bouteilles de vin ou d’argent. Plusieurs plates-formes se sont lancées sur ce créneau, notamment WineFunding ou Fundovino, qui agissent en tant qu’intermédiaires entre les épargnants amateurs de vin et les vignerons. « Nous sélectionnons le vin pour vous, votre cave se remplit toute seule, et vous êtes sûrs de la qualité des vins », a promis le PDG de Fundovino, Jean-Christophe Guérard, lors du lancement de sa société. Cependant, cette entreprise créée par un ancien banquier a surtout pour objectif de financer l’achat de terrains viticoles via une SAS, pour une durée allant de cinq à quinze ans. « Puisque nous sommes dans le financement participatif, nous sommes également transparents sur les risques. Il faut savoir que la valeur des terres AOP en France a augmenté en moyenne de 4,5 % par an au cours des trente dernières années, mais cela peut varier d’une appellation à l’autre. Cependant, il y a tout de même peu de risques », a expliqué Jean-Christophe Guérard.

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LE YOGA

C’est bon pour les hommes aussi

Que cela soit votre seule activité physique, ou pour accompagner une autre pratique comme le vélo, la natation ou le golf, le yoga est un excellent sport pour les hommes, surtout quand ils ont passé la quarantaine. On vous explique pourquoi et comment s’organiser une session à la maison.

Vous vous sentez stressé, vous ne respirez pas bien, vous avez les épaules tendues, comme refermées sur votre torse, et vous vous sentez raide, manquant de souplesse : tout cela peut s’arranger avec le yoga. Contrairement à ce que pensent certains sportifs en herbe ou mauvaises langues, cette pratique n’est pas qu’une histoire d’étirements, de salutations et de chants. D’ailleurs, aujourd’hui, de très nombreux athlètes professionnels combinent leur discipline avec des sessions régulières

de yoga, pour améliorer leur souplesse, leur concentration et leur respiration. Alors pourquoi pas vous ?

Des bienfaits reconnus

La pratique du yoga de manière régulière permet de toni er les muscles, d’améliorer son équilibre et surtout sa respiration. Ainsi, il est admis qu’un adepte de ce sport observera une réduction du niveau de stress, une amélioration des tensions physiques et mentales et une meilleure élimination des toxines dans le corps, surtout

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bien-être

s’il en fait une routine matinale régulière. Comme avec beaucoup d’autres pratiques sportives, mais sans les aspects traumatiques dus aux chocs ou aux poussées soudaines d’activité (pouls, respiration). Avec le yoga, il est toujours question d’équilibre, de concentration et, surtout, de respiration et de pleine conscience. Cette dernière notion est importante, et il est d’ailleurs conseillé de faire le plus d’activités possible en pleine conscience, c’est-à-dire en profitant du moment présent, sans penser à autre chose. C’est valable pour le sport, mais aussi pour les temps que l’on passe à table ou à lire. En poussant le concept un peu plus loin, on arrive à la méditation, une activité traitée dans Followed #27.

Comment pratiquer le yoga

Comme pour toute activité sportive, il est conseillé de demander l’avis de son médecin avant de se lancer. Une fois cela validé, vous aurez trois solutions : prendre des cours avec un professeur, en groupe ou particulier. C’est la solution la plus évidente quand on débute, afin d’avoir un programme adapté à son niveau. Vous pouvez aussi, à la maison, suivre des cours en vidéo. On en trouve beaucoup maintenant sur Youtube. N’oubliez pas d’en choisir un pour débutant. Même si, dans l’absolu, le yoga pour homme et pour femme est le même, certaines postures vous seront plus compliquées à tenir selon votre sexe (et

souplesse). Donc, préférez des sessions orientées pour les hommes. Enfin, la dernière solution est de vous initier tranquillement à la maison. Nous allons vous guider.

De l’échauffement à la relaxation

Même si le yoga n’est pas violent, il faut toujours débuter une session par un échauffement. Certains professeurs vous feront faire des salutations (un enchaînement de postures), d’autres seulement quelques mouvements. Pour les épaules, souvent trop vers l’avant chez les hommes : il suffit de se tenir debout, bien droit, de relâcher ses épaules vers le bas, puis de les faire rouler vers l’avant, puis vers l’arrière. Il faut aussi échauffer le cou et la nuque : toujours debout, incliner la tête vers l’arrière, puis faites-lui faire un tour vers un côté, l’avant, l’autre côté puis l’arrière. Puis dans l’autre sens. Enfin, pour les bras et le bassin : encore debout, tourner la tête et le buste vers la droite puis la gauche, doucement en relâchant les bras plusieurs fois. Attention à ne pas arrêter le mouvement brusquement. En yoga, on ne force pas, tout se fait en douceur. Pour toute la session, nous vous conseillons de respirer par le nez. La respiration doit toujours être contrôlée et douce. Si vous avez l’impression de forcer, et de devoir prendre ou expulser davantage d’air, c’est que vous forcez trop. Vient ensuite le moment d’enchaîner les postures.

BEAUCOUP DE SPORTIFS DE HAUT

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NIVEAU
PRATIQUE
YOGA.
COMBINENT LEUR DISCIPLINE À LA
DU

Chacune fera travailler certaines parties du corps, comme le dos, les bras, le bassin ou les jambes. Nous vous conseillons de débuter par la position de l’enfant (voir illustrations), et même d’y revenir régulièrement. Dans l’ordre, passez par le guerrier, puis l’angle latéral avant de revenir au sol. Puis la table, le chien tête en bas et la vache. N’hésitez jamais à revenir dans la posture de l’enfant pour vous relaxer. Enchaînez avec la planche puis le cobra, toujours sans forcer. Si vous transpirez ou perdez votre sou e, ce n’est pas bon. Ne cherchez pas à tenir les positions trop longtemps. Même quelques dizaines de secondes su sent à vous faire du bien. Revenez debout pour terminer votre session avec une fente haute. Pour corser un peu cette position, comme pour toutes les postures debout, vous pouvez la faire en fermant les yeux. Une session de yoga peut faire de dix à trente minutes sans problème, tant que vous gardez l’impression d’être en contrôle. Une fois les postures achevées, revenez au sol pour vous relaxer, sur le dos, les yeux fermés. Toujours en respirant par le nez, doucement et profondément. Il existe beaucoup d’autres postures, toutes avec leur propre avantage, mais parfois plus délicates à faire et à tenir, comme l’arbre, le corbeau ou la pince. Si vous souhaitez aller encore plus loin dans la pratique, l’aide d’un professeur sera béné que. Et n’ayez crainte, de plus en plus d’hommes pratiquent le yoga.

IL NE FAUT JAMAIS AVOIR L’IMPRESSION DE FORCER. LA RESPIRATION EST UN BON INDICATEUR DE L’EFFORT PRODUIT.

Followed 112 bien-être
BULLETIN D’ABONNEMENT C’est un cadeau, je veux l’offrir à : Nom Prénom Adresse .............................................................................. CP Ville ................................................................ Pays ..................................................................... Je complète mes coordonnées Nom ................................... Prénom ................. Adresse ................................................................................. CP .................. Ville ........................................ Pays .............................................................. Tél. Courriel ......................................................... Union européenne, Andorre et Suisse + 10 €, DOM-TOM + 20 €, autres pays + 30 € Prix France métropolitaine Règlement par chèque postal ou bancaire à l’ordre de Followed SAS Followed SAS 212, avenue des États-Unis 31200 Toulouse, France courriel : redaction@followed.fr www.followed.fr (paiement sécurisé) 30 € pour 4 numéros Recevez votre magazine préféré directement dans votre boîte à lettres (au lieu de 31,60 €) Numéro 43 Followed 113

La visite des ateliers de poterie Goicoechea

Un voyage entre Palm Springs et Joshua Tree

Un week-end dans la région de Sienne

Et beaucoup d’autres belles découvertes dans le numéro 44 de Followed

Followed 114
rendez-vous

Le mouvement c’est la vie. Depuis 1889, Michelin innove pour rendre nos déplacements plus agréables, plus sûrs et plus responsables * Ce n’est pas un hasard si Michelin équipe la moitié des marques de voitures électriques dans le monde ** car les véhicules innovants exigent des pneus performants.

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31/12/2021.
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Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo. #SeDéplacerMoinsPolluer

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