« coexister »: aUbuntu tout prix dialoguer
Interview : P. Renato Colizzi, sj
L'humanité blessée est sacrée
P. Renato Colizzi, sj Secrétaire du Provincial des Jésuites, à Rome. Président de la fondation Magis
NFG : Pourriez-vous, tout d'abord, nous présenter le Centre Astalli? P. Renato : Ce que nous appelons en Italie le Centro Astalli fait partie d'une réalité beaucoup plus vaste, qui est le Service jésuite des réfugiés. C'est une réalité qui est née en 1982, fondée par le P. Arrupe, à cette époque Père Général de la Compagnie de Jésus. En voyant les Boat People au Vietnam, le P. Arrupe a fait une profonde expérience de la miséricorde de Dieu. Il a ensuite envoyé un télégramme à toutes les provinces et communautés disant que la Compagnie devait s’engager dans un nouvel apostolat. L’objectif de ce nouvel organisme était d’accueillir les réfugiés, quel que soit leur lieu d'arrivée dans le monde. Le Service jésuite des réfugiés est donc un organe au sein de la Compagnie de Jésus qui existe encore aujourd'hui et qui
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foi64 mars-avril-mai 2020
se situe dans le corps de la Société, dans son corps apostolique. Les œuvres sont toujours liées aux communautés jésuites et les Jésuites y sont directement impliqués. Lorsque le P. Arrupe a fondé le Centre Astalli à Rome. C'était l'époque où un grand nombre d'Éthiopiens arrivaient, une migration moins variée qu'aujourd'hui. À Palerme, la création du centre est beaucoup plus récente, elle remonte à 2003. Mais la philosophie qui la sous-tend est toujours de créer des lieux d'accueil. Lorsque le JRS a été fondé à l'instigation du P. Arrupe, il était principalement présent dans les camps de réfugiés. En plus des centres d'accueil, de grands camps ont été ouverts en Afrique et, dernièrement en Syrie, où le Centre Astalli est particulièrement ouvert aux relations avec le monde musulman.