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LUTTER CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE
from Les agritech en Suisse : la panacée pour concilier productivité et protection du climat ?
by CimArk
Certaines agritech permettent de lutter contre le fléau du gaspillage alimentaire. Agrosustain (canton de Vaud) développe ainsi un produit inédit qui réduit la croissance de plusieurs champignons pathogènes, voire les élimine, et cela de manière totalement organique. Cette méthode naturelle, qui sera commercialisée cette année encore, permet de limiter le gaspillage alimentaire. Les grands distributeurs sont intéressés puisque la start-up promet de pouvoir prolonger la durée de conservation des fruits et des légumes d’environ une semaine (voir page 81). Dans le même ordre d’idée, la société Ozone.ch au Locle (canton de Neuchâtel), a développé un procédé pour prolonger la durée de conservation des stocks de fruits réduisant de facto le taux de déchets de ces derniers.
Une autre solution est à chercher du côté des applications numériques. En Suisse, Too Good To Go permet de mettre en relation les commerçants et les consommateurs pour l’écoulement, à prix réduit, des invendus. A fin 2020, plus d’un million de Suissesses et de Suisses avaient déjà téléchargé l’application et près de 3500 commerces (grande distribution, hôtels, boulangeries…) y étaient déjà référencés.
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Dans la même idée, la société bernoise Äss-Bar propose des produits de boulangerie et de pâtisserie qui n'ont pas pu être vendus avant l'heure de fermeture. Ils sont vendus à prix réduit, en règle générale le lendemain de leur fabrication. Les Äss-Bars sont déjà présents à St-Gall, Winterthour, Zurich, Lucerne, Bâle, Berne, Bienne, Lausanne et Fribourg. Ils sont vendus sous le label « frais d'hier ». L’initiative UglyFruits commercialise les fruits et légumes invendus. Ses emballages sont optimisés et sans plastique. Elle se positionne également en faveur des circuits courts, puisqu’elle est la seule intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs. Les commandes et la gestion des abonnements hebdomadaires se font en ligne. Les initiatives de ce genre, qui permettent de valoriser les fruits non compatibles avec la grande distribution, se multiplient.
La gestion des données (big data) peut également être très utile pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Le développement de statistiques peut en effet sensibiliser les commerçants, les agriculteurs et les consommateurs, mais également améliorer la planification alimentaire.
D’autres initiatives globales, plus originales, ont été lancées il y a peu. C’est le cas notamment de l’application Falling Fruit. Celle-ci recense les arbres des quartiers et des villes qui produisent des fruits, dans le but de les cueillir gratuite-ment. Et ainsi éviter qu’ils ne terminent sur les trottoirs.
Quelques chiffres…
Selon une récente étude du WWF, sur 100 pommes de terre récoltées en Suisse, seules 34 seront effectivement consommées. Les 66 autres, même parfaitement comestibles, sont éliminées sur la base de critères esthétiques ou de qualité. Ce gaspillage n’est pas propre à l’agriculture. Il existe à tous les niveaux de la chaîne de production et de consommation : culture, traitement, vente et consommation finale. Selon les calculs faits en 2019 par l’Office fédéral de l’environnement, pas moins de 2,8 millions de tonnes de denrées alimentaires sont perdues chaque année en Suisse.
Cela correspond à 330 kilos par personne et par an, ou à 37 % de la production agricole. Cela représente environ un quart des gaz à effet de serre produits par notre alimentation.