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APPLIQUER LES PRÉCEPTES DE L'ÉCONOMIE CIRCULAIRE
from Les agritech en Suisse : la panacée pour concilier productivité et protection du climat ?
by CimArk
Le lien entre agriculture et économie circulaire coule de source : un fruit ou un légume (matière organique) « tombe » d’un arbre ou d’un plant. Non récolté, il repose sur le sol puis est décomposé en nutriments par les microorganismes. Ces nutriments viennent à leur tour enrichir le sol. Ce processus naturel permet de refermer le cycle biologique, en fournissant à l’arbre, au plant ou au sol les nutriments nécessaires pour entamer un nouveau cycle de production.
L’économie circulaire appliquée à l’agriculture et à l’agroalimentaire doit permettre de mieux appliquer ce cycle biologique. Cela peut se matérialiser en évitant par exemple d’incinérer des déchets alimentaires sans retour des nutriments au sol. Elle capture aussi le potentiel offert par les matières organiques, via par exemple la bioéconomie (valorisation en cascade).
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La bioéconomie : c’est quoi ?
La bioéconomie est l’ensemble des activités économiques reposant directement sur un usage modéré des ressources biologiques. Un principe de la bioéconomie consiste à favoriser au maximum l’emploi de bioressources renouvelables, en tenant compte des limites des agroécosystèmes. Cela se traduit en particulier par la mise en place d’une organisation circulaire de la production agricole (valorisation de coproduits, recyclage des déchets et optimisation des flux d’énergie). La bioéconomie couvre ainsi l’économie des ressources issues du monde vivant, telles que les déchets agricoles par exemple, et qui peuvent venir en substitution des matières issues de la chimie de synthèse traditionnelle.
Le retour de matière organique au sol est possible tout au long de la chaîne de valeur agroalimentaire. Du champ à l’assiette, des pertes de matières organiques sont générées et une partie d’elles sont plus communément appelées les sous-produits agricoles. En phase de production, ce sont les produits laissés sur champs. En phase de transformation, il s’agit des différentes matières issues de la préparation industrielle du produit (pulpes, épluchures, os...). Lors de la phase d’utilisation, il s’agit des restes dans l’assiette ou des oublis dans le réfrigérateur. Valoriser ces sous-produits tend à augmenter la durée de vie de la matière et à relativiser l’impact environnemental des différents processus.
Les exemples de revalorisation sont multiples en Suisse. L’entreprise Schweizer Zucker (canton de Thurgovie) commercialise la pulpe générée par le processus de transformation de la betterave et utilisée comme fourrage pour animaux. L’Union Maraichère Genevoise crée des produits raffinés à partir des invendus de l’agriculture locale. Certains agriculteurs optent de leur côté pour la technologie de biométhanisation qui leur permet de valoriser les déchets agricoles en énergie et en fertilisant (voir page 28). Ainsi, la valorisation peut consister en une stratégie circulaire qui vient se greffer au modèle d’affaires de l’entreprise. Toutefois, la valorisation peut également consister en un modèle d’affaires en soi, et c’est notamment le cas pour l’entreprise Centravo (canton de Berne) qui collecte et valorise les produits résiduels de découpe et d’abattage (voir page 28). C’est également le cas pour les différentes entreprises de préparation de terre ou de compost, comme Ricoter (canton d’Argovie).
AgriCo : 100 hectares pour favoriser l’innovation dans l’agriculture à Saint-Aubin
AgriCo, Swiss Campus for Agri and Food Innovation, est un site dédié à la création de valeur dans les domaines de l’agriculture, de la nutrition et de la bioéconomie. Ce site s’inscrit dans un écosystème complet qui favorise l’innovation grâce aux synergies entre acteurs privés, institutionnels et académiques. Avec une surface agricole de 100 ha pour des tests « grandeur nature », il regroupe des surfaces industrielles, des bureaux et des laboratoires permettant ainsi de couvrir toutes les étapes, de la recherche à la production, en passant par la fermentation de précision et l’agriculture 4.0. www.agrico.swiss