Cinemation Numero 4

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Numéro 4 Juin 2008

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Edito Ça y est, c’est bientôt l’été ! Enfin, pas tout à fait si on se réfère à la météo ! Après le soleil capricieux de fin mai, c’est le réalisateur Sydney Pollack qui s’éclipse. La rédaction toute entière renouvelle son hommage à ce grand monsieur du Septième Art ! Cette disparition tragique vient confirmer la morosité ambiante. Après un festival de Cannes en demi-teinte (pages Evènement), le mois de juin s’annonce assez navrant. Difficile de dénicher, en cette période préestivale de la Fête du cinéma, des films méritant de se déplacer. Et pourtant, Speed Racer et le nouveau film de Romero, Diary of the dead, viennent relever le niveau. L’occasion pour la rédaction de consacrer un dossier à ce genre pas comme les autres qu’est le film de zombis. Que de gros nuages à l’horizon : peu de films dignes d’intérêt, quelques sorties reportées (Martyrs, Midnight Meat Train,…), et des coups bas de certaines agences de presse : merci à Kinéma films d’avoir fermé les portes de leurs projections de presse à nos critiques sans aucune justification... Cette décision arbitraire révèle le degré zéro du professionnalisme de cette agence ! Malgré cela, Cinemation magazine garde le cap et continuera quoi qu’il arrive à vous fournir une information de qualité… Fidèle à ses lecteurs, la rédaction fait le point ce mois-ci sur l’actualité numérique. Une foule de projets, tous plus alléchants les uns que les autres, devraient voir le jour d’ici à 2009. A noter également les nouveautés manga d’Asuka (page Otaku) qui viennent ensoleiller un mois de juin réservé aux manifestations sportives. La Rédaction


Sommaire Actus – pages 4 à 7 Evénement – pages 8/9 Tableau de chasse – pages 10/11 Critiques – pages 12 à 19 Dossier : Zombis, un genre à part – pages 20 à 25 Un mois de TV – pages 26/27 Festival – pages 28/29 High tech – pages 30/31 Otaku – pages 32/33

CINEMATION MAGAZINE - Numéro 4 - Juin 2008 Directeur de la rédaction : Benjamin Galbrun - Rédactrice en chef et maquette : Emilie Chamoreau Correctrice : Laëtitia Brunet - Webmaster : Diophantes Ont collaboré à ce numéro : Ben Brungal, Flavien Chailleux, Cécile Chandran, Sabrina Durfourmont, Thibault Giquel, Laëtitia Grou, Cécile Guthleben et Irène Hervois . Adresse : 10 rue Roger, 75014 Paris. Tel. : 01.64.05.26.00. - Courriel : redaction@cinemation-magazine.fr


2009, l’année de la Red One Si les mois à venir marqueront le retour d’une série

l’année 2009 soit sous le signe du constructeur Red. Outre les premiers longs métrages de

© RED.com

de films tournés en numérique, il se peut fort que

Steven Soderbergh présentés à Cannes, c’est une déferlante de projets qui sortiront en 2009 tour-

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En pré-production

Annoncé pour l’heure fin 2008, The Last Dragon marquera l’alliance improbable d’une coproduction entre Chine (Beijing Rosat films) et Australie (AMPCO films). Ce nouveau film d’Heroic Fantasy relaterait l’histoire d’un jeune garçon découvrant un dragon prisonnier dans

une grotte depuis plusieurs milliers d’années. Intégralement tourné en numérique 4K avec la Red One munie d’objectifs Cooke série S, le film devrait être exploité simultanément en 35mm et en numérique. Aucune information sur le dispositif numérique choisi, entre le 2K et le dispositif 4K de Sony. Dans un registre plus décalé, The Invasion of the Not Quite Dead (que l’on pourrait traduire par « l’invasion des pas tout à fait morts ») devrait lui aussi être tourné avec la Red. Ce film à l’humour noir devrait rendre hommage à sa manière aux films de Zombis et autres séries B. En 1978, une météorite s’écrase dans les montagnes suisses, libérant un virus mortel.Trente ans plus tard, ce virus est à nouveau relâché sur une île de la côte anglaise. Un film loufoque dans la lignée de Brain Dead et plus récemment Black Sheep, porté par la société de production indépendante Indywood Films. Tourné intégralement avec la Red One au format HD, le film devrait être exploité en 35mm. Le projet en est actuellement à sa phase de casting. Le projet le plus ambitieux, exploitant la caméra de chez Red, porte le nom de Legion of ghost. Cette épopée historique est développée pour l’heure par Imagen Films, la société du producteur/réalisateur Marty Martin crée en 2002. Peu d’informations circulent sur ce film annoncé pour 2011. Aucun casting n’est encore annoncé. Pour l’intrigue, il serait question d’une légion romaine qui, capturée par l’armée chinoise, est contrainte de prendre part à une guerre titanesque survenue il y a deux mille ans... Ben Brungal © Imagen films

’année 2009 sera l’occasion pour le constructeur Red de lancer sa nouvelle gamme de produits. Parmi les nouveautés, la très attendue Red EPIC 5K. Une image matrice encore plus grande pour une captation fournissant des images de plus en plus définies. Un convertisseur Super 35mm utilisant le nouveau Mysterium X Sensor rendrait l’opération possible. Une interface identique à la Red One, avec sortie HDMI ou Fire wire 800 avec un débit de 100 Mbts/s. Autre caméra annoncée, la Scarlett (à ne pas confondre avec le téléviseur LG) se place somme une déclinaison 3K, plus petite, plus maniable. Un nouveau capteur ½ pouce, plus petit qu’un photogramme super 16, devrait toutefois remplacer le capteur super 35. En développant ces nouveaux produits, Red compte s’imposer comme un acteur incontournable de l’audiovisuel, proposant une solution complète allant du cinéma à l’audiovisuel professionnel. Réelle avancée ou opération de communication ? La réponse au NAB 2008 où les produits devraient être exposés. ©Indywoods Films

© 2007 Adelaide Motion Picture Company

nés avec cette caméra.


© 20th Century Fox/Ten Thirteen Productions

Ça tourne au musée Actuellement en tournage, la suite de La Nuit au Musée est également tournée en numérique. Night at the Museum 2 : Escape from the Smithsonian devrait cette fois se dérouler dans la prestigieuse Institution Smithsonian, regroupant dix-neuf musées et sept centres de recherche. Les spectateurs ayant suivi les péripéties de Ben Stiller (Mon Beau Père et Moi) en gardien de musée retrouveront l’acteur pour le second opus. Le vilain Dick van Dyke (Cecil), ainsi que Clive Owen (Jedediah) seront eux aussi de retour. Parmi les nouveaux personnages, Amy Adams la princesse Gisèle d’Il Etait Une Fois, incarnera la célèbre aviatrice américaine Amelia Earhart, première femme à avoir traversé l’Atlantique. Derrière la caméra, Shawn Levy, le réalisateur du premier film qui semble avoir lui aussi eu un coup de cœur pour la Red One, notamment pour les séquences d’effets spéciaux. Le film est prévu pour 2009.

e g a n r u o t En

Un marvel plus méconnu pour longtemps

EN TOURNAGE Être « aware » avec la Red One Autre projet tourné avec la Red One, Bitch Slap, le film se présentant comme Citizen Kane avec des « Boops ». Un film d’action décalé, mené par Hel, la strip-teaseuse, Trixsie, la beauté en quête de vengeance et Camero, la meurtrière. Le tout réalisé par Rick Jacobson, le réalisateur de … Full Contact (avec JCVD). Un film « aware » en perspective prévu pour 2009…

Les projets avec la Panavision Côté Panavision, quelques projets en numérique, dont le remake de Everybody’s Fine, avec Marcello Mastroianni et Michèle Morgan. Pour les néophytes, le film datant de 1990 retraçait l’histoire d’un homme veuf qui réalise que les seuls liens de sa famille passaient par sa femme. Il entreprend alors un voyage pour réunir ses petits-enfants. Dans la version « shootée » avec la Panavision Genesis HD, c’est Robert de Niro qui donnera la réplique à Drew Barrymore et Kate Beckinsale. Le film en tournage est prévu pour 2009.

© Marvel / Panini Editions

EN POST-PROD En tournage également l’adaptation d’un personnage Marvel méconnu en France : Hybrid. A l’origine de ce super héros, quatre symbiotes aliens tous prélevés à partir de Venom et sécurisés dans une prison ultra sécuritaire pour y être étudiés. Pour s’échapper, les quatre entités fusionnent avec l’un des gardes, Scott Washington et donnent naissance à un nouveau héros vengeur : Hybrid. Avec ses nouveaux pouvoirs, Scott décide de pourchasser les membres du gang Easy X qui ont assassiné son frère. Conséquence de cette alliance contre nature, Hybrid a plusieurs voix en raison des diverses consciences des entités qui le possèdent. Un héros noir à l’affiche d’un film violent, réalisé par le frenchy Eric Valette, le réalisateur de Maléfique. Annoncé pour 2009, ce film exploite lui aussi la caméra de Red.

Cauchemar dans le désert Annoncé à l’IDIFF 2008, The Dark Country de Thomas Jane arrive en phase de post-production. L’acteurréalisateur partage l’affiche avec Ron Perlman (Hellboy). Un couple parti en lune de miel à Las Vegas tombe sur un cadavre en plein désert. C’est le début du cauchemar. Tourné simultanément avec la Red One et la SI-2K, le film devrait être exploité à la fois en 35mm et en numérique. Si la sortie du film US est prévue pour fin 2008, pour l’heure aucune date n’est prévue pour la France. 4/5


BIENTÔT EN SALLES

n o i t c u d o r p t s Po G.I. Joe en bonne voie

Autre film annoncé depuis plusieurs mois comme le défi numérique de l’année, Mutant Chronicles débarque dans les salles US le 7 juillet 2008. Ce film de SF nous transporte au 23e siècle. Alors que les ressources naturelles de la planète Terre se font de plus en plus rares et que la guerre fait rage, une nouvelle forme de terreur apparait : une armée de mutants morts vivants menace l’humanité d’extinction. Avec Ron Perlman (Hellboy), John Malkovich (Beowulf) et Thomas Jane (The Dark Country). Parmi les caméras utilisées, la Thompson VIPER (Miami Vice), la nouvelle F23 de Sony/ CineAlta (Le Nouveau Protocole) et la toute nouvelle SI-2K.

Hybride 35mm/numérique Pur produit Panavision, tourné à la fois en 35mm et en numérique (Genesis), Deception sortira en France le 3 Septembre 2008. Ce film propose une plongée dans l’univers mystérieux des sex-clubs. Avec Hugh Jackman, Ewan McGregor et Maggie Q. A noter le retour de Natasha Henstridge (La Mutante) sur grand écran.

Un remake en numérique L’Invraisemblable Vérité de Fritz Lang a désormais un remake. Dans le film noir réalisé en 1956, un romancier célèbre (Dana Andrews) profite d’une imposture concernant la peine de mort pour assassiner sa femme (Joan Fontaine). C’est Michael Douglas qui reprendra le rôle de l’assassin dans le film écris et réalisé par Peter Hyams, le réalisateur de d’Artagnan. Un rôle dans la lignée de Meurtre parfait pour l’exhubérant Charlie de King of California. Annoncé pour 2009, le film intégralement tourné en numérique avec la Panavision Genesis devrait néanmoins être exploité en 35mm.

© 2007 Metropolita Filmexport

Max La Menace avec Steve Carell (Evan tout puissant) et Anne Hataway (Le Diable s’habille en Prada) sont prévu pour le 16 juillet 2008 en France. Le pire agent secret est recruté pour une mission spéciale suite à un concours de circonstances : tous les autres agents ont été démasqués ! Gags et humour potaches garantis pour cette comédie d’action tournée avec la Panavision Genesis.

Après maintes péripéties, dont une cascade tragique (voir les actus de Cinemation magazine du mois de mai), G.I.Joe entre dans sa phase de post-production. Mené par le Général Hawk (Dennis Quaid) un commando d’élite devra faire face à la menace de l’organisation terroriste COBRA, dirigée par un célèbre trafiquant d’armes. Un casting impressionnant : Brendan Frazer est Gung Ho, Arnold Vosloo (La Momie) est Zartan, Ray Park (La Menace Fantôme) est Snake Eyes, et Saïd Taghmaoui (Angle d’attaque) est Breaker... Une rumeur circule à propos de Dwayne Johnson, alias the Rock (Le Roi Scorpion) qui devrait prêter ses muscles au personnage d’Hector Helgado. Prévu pour le 7 août 2009, le film de Stephen Sommers suit l’ingénieuse initiative de Transformers. Importer au cinéma des jouets pour enfants devenus héros de dessins animés dans les années 80 est un moyen efficace d’en exploiter la licence et les produits dérivés. Le film sera tourné avec la Red One et exploité en 4K.

© Images.net

100% numérique


© Walt Disney Pictures

Disney se déploie en relief Disney Digital 3-D, fort du succès au box office de Chicken Little 3D et l’Etrange Noël de Monsieur Jack 3D, prévoit une série de film utilisant le même procédé. Il y a quelque mois, la branche 3D des studios Disney annonçaient la sortie en relief des deux précédent Toy Story, respectivement pour 2009 (Toy Story) et 2010 (Toy Story 2), l’année de sortie du troisième opus. Une annonce visant à inciter les exploitant à s’équiper en numérique comme en 3D. Depuis, la firme a communiqué la liste d’une dizaine de films exploités en 3D, d’ici à 2012. Le premier à venir est Bolt annoncé pour 2008. Originellement intitulé American Dog, le film relate les aventures d’un berger allemand blanc, star du petit écran et persuadé qu’il possède réellement des super pouvoirs. Parmi les autres sorties 3D, Razpunzel (Raiponce en français) tiré des contes de Grimm et Newt, la nouvelle perle de Pixar, sortiraient en 2011. Puis la suite de Cars ainsi que King of the Elves suivraient en 2012. Tout un programme...

Fantaisie en 3D Prévu pour 2009 aux Etats Unis, Coraline devrait être exploité simultanément en 35 mm et en 3D (copie numérique). Dakota Fanning (La Guerre des Mondes) prêtera sa voix à l’héroïne éponyme, qui découvre par hasard, derrière une porte secrète de sa nouvelle maison, un monde parallèle. Une aventure familliale.

Du gore en relief Les films d’animation ne seront pas les seuls à bénéficier d’une projection 3D. My Bloody Valentine 3D, prévu pour 2009 aux USA, sera lui aussi d’un traitement en relief. Ce film d’horreur actuellement en tournage marquera le retour de Tom dans son village natal pour le dixième anniversaire du massacre de la Saint Valentin. Alors que les tueries recommencent, Tom devient le principal suspect. Immersion et frissons garantis…

D 3 f Relie

Disney n’est pas seul à se précipiter sur l’exploitation en relief. 20th Century Fox a annoncé depuis peu la sortie du troisième opus de l’Age de Glace en 3D. Manny, Sid, Diego, Ellie et Scrat seront de retour en 2009, pour de nouvelles aventures. Exit la fonte des glaces. Dans Ice Age : Dawn of the Dinosaurs (traduit par l’Age de Glace : l’Aube des Dinosaures), nos héros devront faire face aux Sauriens. Peu d’informations circulent à l’heure actuelle si ce n’est Carlos Saldanha, le réalisateur du second opus, qui reprend du service.

© MMVII nWave Pictures

Bientôt en relief Les passionnés de relief auront bientôt de quoi s’occuper. Après Kung Fu Panda annoncé pour le 9 Juillet, c’est le film belge Fly Me to the Moon qui débarque bientôt sur nos écrans, et en relief. Développé par le studio d’animation nWave Pictures, le film suivra les péripéties des plus petits astronaute de la planètes : trois mouches. La sortie France s’effectuera en relief le 29 Octobre 2008, après la Belgique, les Etats-Unis, la Russie et Le Royaume Unis. Encore un peu de patience.

© 20th Century Fox

La riposte de la Fox

LE CHIFFRE DU MOIS

+ de 21 millions C’est la dette accumulée par le ditributeur Christal films. 6/7


La Croisette et la montée des marches sous la pluie.

©Benjamin GUTHLEBEN

©Benjamin GUTHLEBEN

Cannes : Episode 61 Après que les yeux et les caméras du monde entier soient restés braqués sur les 3 kilomètres de la Croisette pendant 11 jours, le monde peut reprendre une activité (presque) normale. Mais que restera-t-il de cette édition 2008 ? De la sélection au palmarès, en passant par les moments forts, focus.

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Les autres sélections de Cannes En parallèle de la sélection officielle, deux autres, dites « sélections parallèles » : La 40e Quinzaine des Réalisateurs, et la 47e Semaine Internationale de la critique. Comme d’habitude, il y a eu des applaudissements, des standings ovations, des sifflets aussi. Il y a eu débat, énormément. Les critiques et le public se sont rarement accordés. Résultat, pas de choix unanime cette année. Trois jours avant la clôture, il était encore impossible de parier sur le film qui remporterait la Palme. En tout cas, depuis Paris, et sans avoir vu les films. Mais, cette année encore, le Festival de Cannes aura réservé de belles surprises. Dévoilé de nouveaux talents. Consacré les confirmés… Vivement l’année prochaine !

Cannes en quelques chiffres La sélection officielle cannoise de ce 61e festival c’est 57 longs métrages – dont 9 premiers films. 22 films en Compétition et 20 à Un Certain Regard représentant 31 pays ; et 26 courts métrages représentant 18 pays. Et pour en arriver là, c’est 1792 longs et 2233 courts visionnés, rien que ça !

Pages réalisées par Cécile Guthleben

A l’intérieur du Palais des Festivals.

©Simon GOLIVEAU-BRENAY

our la sélection officielle, les bruits de couloirs annonçaient une thématique sur le regard, un questionnement sur le Cinéma ; en total « raccord » avec la (sublime) affiche signée David Lynch… Finalement, pas grand-chose sous le soleil (ah non, pardon, la pluie). Les festivaliers retrouvent les frères Dardenne (Le Silence de Lorna), Wim Wenders (The Palermo Shooting), Clint Eastwood (L’Echange), et autres habitués de la Croisette et tous potentiellement “palmables”… Parce que c’est comme ça ! On s’inquiète des trois films français : Un conte de Noël (Arnaud Desplechin), La Frontière de l’Aube (Philippe Garrel) et Entre les Murs (Laurent Cantet). On trépigne en attendant Che de Steven Soderbergh. Et puis, quelques objets bizarres soulèvent des interrogations et méritent une attente presque impatience : le documentaire d’animation Waltz with Bashir (Ari Folman) par exemple, ou encore Synecdoche, New York, le premier film de Charlie Kaufman en tant que réalisateur.


out avait plutôt bien commencé le 14 mai, soir de la cérémonie d’ouverture… Sean Penn, le Président du Jury, rendait hommage à Easy Rider ; Richie Havens reprenait son cultissime « Freedom ». Tout le monde s’était dit « Chouette, cette année ça va être rock’n roll ! ». Et puis, finalement non… Premiers jours, les festivaliers ne parlent que de Kung-Fu Panda et des jumeaux d’Angelina Jolie (mais oui, c’est ça le scoop ! Elle a confirmé la rumeur…). Certes, des dizaines de pandas sur le tapis rouge c’était fun, mais bon… Et puis, il y a eu le rendez-vous tant attendu avec Indiana Jones bien sûr ! Que peut bien encore valoir Harrison vingt ans après ? C’était la grande question de l’année… Pour, finalement,un accueil tiède !

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La guerre des icônes Comme les films, les stars se livrent aussi à une compétition : celui dont on parlera le plus ! JeanClaude Van Damme, Madonna, “ Georges, Steven et Harrison ”, Brad et Angie etc… Ils étaient d’ailleurs tous réunis le 22 pour le traditionnel gala de l’AMFAR, organisé par Sharon Stone. Enfin… Revenons au cinéma : 2008 restera sans conteste l’année où les icônes se sont vues tailler un super costard pour le festival : de la star du foot Diego Maradona (Maradona by Kusturica d’Emir Kusturica – Hors compétition), à la star des rings Mike Tyson (Tyson de James Toback – Un Certain Regard), en passant par le révolutionnaire argentin Ernesto « Che » Guevara (Che de Steven Soderbergh – En Compétition). Les mythes avaient le

©Valery Hache/AFP

Strass paillettes

Edouard Bear, maître de cérémonie et Sean Penn, Président du Jury le soir de l’ouverture du festival.

vent en poupe sur la Croisette ! On retiendra aussi de cette année la Leçon de Cinéma de Tarantino (qui, soit dit en passant, écrit un long métrage sur la Deuxième Guerre Mondiale qui devrait être prêt pour Cannes 2009), ses déchaînements, ses passions, ses colères, et surtout son amour pour le cinéma. Que serait le Festival sans ses stars et leurs caprices sur la Croisette ?

©Valery Hache/AFP

« Et la Palme d’Or est attribuée à… » de Pablo Sorrentino (Prix du Jury), biopic de l’homme politique italien Giulio Adreotti lié à la Mafia ; on était déjà pas mal servis. On note aussi que la Caméra d’Or a été remise à Hunger de Steve McQueen (dans la sélection Un Certain Regard), qui relate l’histoire des grévistes de la faim dans une prison d’Irlande du Nord en 1981. Et la Palme d’Or revient … aux Laurent Cantet et ses « élèves », Gaulois ! 21 ans après Sous le Palme d’Or pour Entre les Murs. Soleil de Satan de Maurice Pialat… Palme d’Or donc à Entre les Murs de Laurent ean Penn avait prévenu lors de la Cantet. Ce film est l’adaptation du cérémonie d’ouverture : il voulait roman de François Bégaudeau dans leun palmarès politique, engagé, quel il raconte son expérience de proproche du réel… C’est chose faite ! fesseur de français dans un collège du De Gomorra de Matteo Garrone XXe arrondissement de Paris. Une (Grand Prix), qui raconte le parcours bonne dose de réel dans ce film, de six jeunes dans le milieu de la Ca- puisque tous les acteurs sont de vrais morra (la mafia napolitaine), à Il Divo collégiens. Un film d’engagé également

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car il s’agissait pour Cantet et Bégaudeau de montrer le(s) vrai(s) visage(s) de l’école d’aujourd’hui et non pas les clichés habituels et de donner à voir les relations qui se nouent entre professeur et élèves. Apparemment ça a marché, la Palme a été décernée à l’unanimité… Et puis, comme il y a des légendes qu’il est impossible de ne pas saluer, le Prix d’Interprétation masculine a été décerné à Benicio del Toro pour sa performance dans Che (Steven Soderbergh). Deux Prix Spéciaux ont également été remis, le premier à Catherine Deneuve (Un Conte de Noël d’Arnaud Desplechin), l’autre allant à Clint Eastwood (L’Echange). Pour le reste, le Prix d’Interprétation féminine a été remis à Sandra Corveloni pour Linha de Passe (Walter Salles), Nuri Bilge Ceylan a reçu le Prix de la Mise en Scène pour 3 Monkeys, sans oublier les frères Dardenne qui ont reçu le Prix du Scénario pour Le Silence de Lorna. Quelle moisson ! 8/9


Claude Michel Rome :

© Les films de la Suane - Photo Pascal.Ito

L'insoumis

Habituellement réalisateur pour la télévision, Claude Michel Rome s’est échappé brièvement de la petite lucarne pour tourner Les Insoumis, un polar made in France avec une pléiade d’excellents comédiens. Rencontre avec un réalisateur/scénariste très prolifique qui n’a pas la langue dans sa poche.

CV Filmographie sélective Réalisateur : Les Insoumis (2008) Le Maître du Zodiaque (2006) (Tv) Épisode : 1, 2, 3, 4, 5 Zodiaque (2004) (Tv) - Épisode : 1, 2, 3, 4, 5 Dans la tête du tueur (2004) (Tv) Les Boeuf-carottes (1999) (Tv) Scénariste : Les Insoumis (2008) Ali Baba et les 40 voleurs (2007) (Tv) Dans la tête du tueur (2004) (Tv) Les cordiers juge et flic - un épisode (1997) Van Loc, un grand flic de Marseille – deux épisodes (1995 et 1997) Superflic se déchaîne (1983)

Cinémation Magazine : Après avoir longtemps travaillé pour la télévision, qu’est-ce qui vous a poussé à vous diriger vers le grand écran ? Est-ce que le succès du téléfilm « Dans la tête d’un tueur » a changé quelque chose pour vous ? Claude Michel Rome : Le téléfilm a permis à des gens de se dire : « Tiens ce mec là peut-être qu’il est capable de faire du cinéma ! ». Il y a des réalisateurs qui restent à la télévision, moi je n’en avais pas forcément envie. La France est un curieux pays… Lorsque l’on vient de la télé, on n’a pas le droit d’aller au cinéma et quand on vient du cinéma c’est honteux d’aller à la télé ! Les Américains ne voient pas ça comme nous. La plupart des stars que l’on connaît, de Steven Mc Queen à Clint Eastwood, viennent du petit écran.

En France, le cinéma est réservé à “ l’élite ”. Mais, parfois, quand on regarde les films de certaines personnes qui ne travaillent que pour le cinéma, on a l’impression que ce sont des téléfilms pas plus extraordinaires ou originaux que ça. Et je ne dis pas ça par amertume ! Il existe un vrai clivage, c’est ridicule. Notre système est fait de sorte que la télé et le cinéma sont imbriqués. Je le déplore personnellement. On ne fait plus trop de films originaux, il y a plein de sujets qu’on ne peut pas aborder, comme la politique. Il y aussi des formes narratives qui sont interdites si on veut avoir un financement de grandes chaînes : Babel, à la télé, c’est un peu abstrait. Avec des flashbacks et des flashforwards, est-ce que le public va comprendre ? Comme si les téléspectateurs était cons…


© Les films de la Suane - Photo Pascal.Ito

C. M. : Avez-vous utilisé un storyboard ? C. M. R. : Je story-boarde tous mes films moi-même. Je n’ai jamais eu de prix dans ma vie, sauf des prix de

© Les films de la Suane - Photo Pascal.Ito

C. M. : Avez-vous rencontré des difficultés à monter le projet Les Insoumis ? Vous êtes passé par une phase de réécriture ? C. M. R. : Des difficultés ? Non, pas vraiment ! Bien évidemment, cela a été compliqué pour obtenir le budget du film pour le scénario qui était écrit. On doit passer par la télévision car la plupart des producteurs de cinéma vivent de la télévision. Le budget des films est dépendant de ce que veulent les chaînes télévisées. Sans chaîne, pas de film ! Le cinéma est, depuis vingt ans, inféodé au formatage télé puisque il doit être diffusé à 20h50. Lorsque l’on fait un polar, on doit souvent le remouler après l’écriture pour des nécessités télévisuelles. On nous dit un peu moins de ci, un peu plus de ça, il faut restreindre ceci… etc. Le financement dépend aussi des acteurs qui jouent dans le film. Les chaînes se permettent de produire quelques films interdits aux moins de 12 ans, mais le reste doit être tout public. Et un polar tout public, c’est bien moins violent que Les Experts : Miami. Le CSA et la télévision sont des censeurs, ils empêchent le cinéma de dire ou de faire ça. Les réalisateurs en sont frustrés, l’impression que c’est une sorte de labyrinthe permanent. Cette lutte-là demande une énergie qui, au bout de compte, n’est pas mise au service du film mais sur ses aptitudes au prime time. Aujourd’hui, le cinéma coréen est bien plus culotté que le nôtre. Les polars français sont rarement concurrentiels. Si on veut que ça change, il ne faut pas nous faire courir des 100 mètres avec des boulets aux pieds !

dessins, c’est pourquoi je me permets de les faire moi-même. C. M. : La scène de l’assaut semble avoir été un casse-tête à tourner, une comédienne s’est même blessée, racontez-nous cette expérience. C. M. R. : La scène a été tournée presque à la fin du tournage. Nous avons dû la tourner en très peu de temps. On avait beaucoup de choses à faire et des moyens financiers en deçà de nos ambitions. Et comme dirait l’autre : « Quand on ne peut pas maîtriser un bordel, il faut feindre de l’avoir organisé ». Donc, on fait semblant. Mais il faut faire des choix, certaines actions sont fondamentales et d’autres, plus périphériques, peuvent être supprimées en fonction des urgences. L’idée de départ du découpage est assez fidèle au résultat final. C’est l’environnement qui ne correspond pas toujours à ce que l’on a imaginé, surtout pour les scènes d’action où il faut beaucoup de plans. Avec trois ou quatre caméras, on prend le maximum de risques car on n’a droit qu’à un essai. Après avoir répété 4, 5, 10, 12 fois, il faut y aller parce que le temps tourne et nous pas. On fonce avec un petit coté kamikaze, ça donne de l’adréna-

line à tout le monde. Le montage final reflète cet esprit. Le véritable casse-tête a été au niveau de la sécurité de chacun. Au niveau des acteurs, on a eu quelques points de suture sur ce film. Des comédiens se sont pris des projectiles dans la figure. La situation “parfaite ” est rapidement devenue une sorte de chaos absolu parce qu’on avait la volonté d’avoir quelque chose de spectaculaire à l’écran. Certains acteurs ont vraiment eu peur et le film s’imprègne de ça. On a fait péter des bureaux dans un commissariat pris d’assaut ! C’était de vrais bureaux et de vrais ordinateurs et, quand un éclat est projeté, ça peut faire très mal. L’acteur est parfois contraint de faire attention à ses déplacements au centimètre près, ce qui n’est pas simple quand il joue la comédie. Quand il plonge, il n’a pas son double décimètre sur lui et, parfois, les éclats peuvent passer très près. C. M. : Hormis le scénario de Ali Baba et les quarante voleurs, vous êtes très attaché au genre policier, comptez-vous continuer dans cette veine ou désirez-vous aborder d’autres registres ? Quels sont vos projets ? C. M. R. : Dernièrement, j’ai réalisé une comédie policière qui passera le 16 juin sur TF1 qui s’appelle Hold-up à l’italienne avec Claudia Cardinale, Jaques Perrin et Astrid Veillon. Sinon, j’ai le projet d’un film pour la télévision : un thriller sur l’affaire Flactif. Ce couple starisé par la télévision qui avait organisé une mise en scène d’un départ factice pour cacher des meurtres. Propos receuillis par Thibault Giquel 10/11


Speed Racer, de Larry Wachowski et Andy Wachowski. Sortie le 18 juin.

Go Emile Go ! La nouvelle bombe des frères Wachowski débarque sur grand écran. Les créateurs de la trilogie Matrix nous dévoilent une course poursuite 100% numérique aux effets spéciaux époustouflants. Le jeune Speed (Emile Hirsch) est un talentueux pilote de course automobile. Son rêve, devenir le champion du Car-Fu, une compétition automobile dangereuse où tous les coups sont permis. Mais l’ascension sera rude et de nombreux obstacles viendront lui barrer la route.

© 2008 Warnerbros. Entertainment Inc

Des effets spéciaux repoussant les limites Georges Lucas en rêvait, les Wachowski l’ont fait. Speed Racer, c’est surtout un film entièrement tourné en studio, tout en numérique HD avec, entre autre, la F23 développée par Sony/CineAlta. La plupart des plans sont réalisés grâce à la technique 2D ½, c'est-à-dire grâce à une incrustation de décors retravaillés en 3D sur des plans filmés sur fond bleu ou vert (green screen). Une technique qui avait déjà fait ses preuves à Hollywood. « Le premier plan, le plan rapproché et l’arrière-plan forment trois “ couches “ distinctes, traitées séparément de manière à être toujours nets , comme dans l’animation classique en 2D », explique Dann Glass, l’un des superviseurs effets spéciaux de la trilogie Matrix. Une technique à mi-chemin entre cinéma et animation qui donne ce rendu visuel si particulier au Car–Fu. Le tout, éclairé magnifiquement par David Tattersall, le chef opérateur des deux derniers épisodes de Star Wars.

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La critique On pourrait servir à ce film les mêmes reproches qu’à La Revanche des Sith tant la l’esthétique “ tout numérique ” et les effets spéciaux sont proches. Où est l’art dans tout ça ? Il s’agit pour le spectateur averti de bien mesurer son choix avant de payer sa place : on aime ou on déteste. Le juste milieu est difficile à trouver tant l’exubérance et l’hyper stylisation du film passent la vitesse supérieure. Les décors, les costumes, les effets spéciaux et la mise en scène en font un objet filmé tout à fait nouveau, allant bien plus loin que la seconde trilogie “ lucasienne ”. Un divertissement qui en met “ plein la gueule ”, a condition d’être friand de film-spectacle aux allures de BD filmée. B.B.


Le monde de Narnia et le Prince Caspian – Chapitre 2, de Andrew Adamson Sortie le 25 juin 2008

A la guerre comme à la guerre Les studios Disney présentent le deuxième volet des aventures des quatre Pevensie, à la fois garnements britanniques vivant pendant la Seconde Guerre mondiale et souverains du Monde de Narnia. Cette terre où les arbres dansent, où les animaux parlent et où vivent toutes sortes de créatures mythiques, centaures, pygmalions… Malgré l’immense succès du premier volet, ce film était très “ Disney ” : un manichéisme forcené où les bons sentiments sont excessifs. Le deuxième volet réjouira donc les sceptiques. Les enfants ont grandi, ce qui ne fait pas de mal à leur jeu d’acteurs.

s

©Disey

ager

Les décors sont plus travaillés et le rythme beaucoup plus soutenu. Les scènes de guerre sont plus violentes, assez pour être suffisamment réalistes aux yeux des plus jeunes. Et malgré une fin, cette fois encore, un peu

niaise, le film est plutôt une réussite. Narnia se rapproche doucement de la série du Seigneur des Anneaux et il est facile de se laisser emporter par l’aventure. Cécile Chandran

Super Heros Movie, de Craig Mazin. Sortie le 4 juin.

© TFM distribution © 2008 TFM Distribution

Un petit goût de parodie… Lors d’une visite dans un laboratoire de recherche, le lycéen Rick Ricker est piqué par une libellule génétiquement modifiée. Cet évènement en apparence anodin va transformer le jeune garçon en « Dragonfly », le super héros libellule. Si à travers ce pitch, vous avez reconnu celui de Spiderman, ce n’est nullement le fruit du hasard... Juste un exemple supplémentaire de la tendance hollywoodienne dans le domaine de la parodie. Il est bien loin le temps où les Z.A.Z. (Zucker/Abraham/Zucker pour les néophytes) écrivaient des scénarios originaux (la série des « Y a-t-il », Top Secret) et brocardaient certains films au détour d’une séquence. Aujourd’hui, la mode est au recyclage et au copier/coller. Prenez un blockbuster qui a fait un carton au box-office, ajoutez-lui des gags potaches et des références à tous les films du moment qui ont suscité l’intérêt des 10-35 ans, laissez reposer et servez. Vous obtenez une comédie sympathique pas franchement drôle mais qui vous enlèvera quelques sourires ou quelques bâillements selon votre âge. Thibault Giquel 12/13


Ruines , de Carter Smith. Sortie le 11 juin.

Mortelle randonnée folie de la part d’un film en partie produit par le délirant Ben Stiller. Le quatuor d’acteurs convaincant ne parvient pas à occulter le léger ennui provoqué par un scénario lisse et télescopé. Les séquences horrifiques restent de bons moments de bravoure, et plus particulièrement celle où l’étudiant en médecine s’adonne à une séance de travaux pratiques sans manuel sous la main. Ruines remplit honorablement sa mission de teen movie sanguinolent en séquestrant la jeunesse dorée américaine dans un huis clos sans grande surprise. Pas un grand film d’horreur, certes, mais un divertissant carnage. I.H.

© Image.net

Ils sont jeunes, beaux, américains et insouciants. Partis à la découverte de la tequila au bord d’une piscine d’un hôtel chic de Cancun, nos quatre héros décident de revoir leurs ambitions estivales à la hausse. Escortés d’un Allemand et d’un Grec, ils pimentent leur séjour en se rendant sur le site d’une pyramide maya mystérieusement absente des guides touristiques. La suite, on la connaît. Ce trésor maya cache quelques travers et leur escapade va rapidement tourner en une irrémédiable boucherie. Les films d’horreur mettant en scène une bande de jeunes touristes malencontreusement partis s’aventurer sur des terres hostiles ne se comptent même plus. On finirait presque par tous les confondre. Ruines et ses jolies plantes carnivores déclinent cette thématique avec un certain savoir-faire. On attendait pourtant un peu plus de

r u e r r o H

Phénomènes, de M. Night Shyamlan. Sortie le 11 juin

Vague de folie

© 20th Century Fox

Le réalisateur du Sixième Sens et du Village revient avec un nouveau film. Phénomènes raconte les péripéties d’Elliot Moore (Mark Wahlberg) et de sa femme Alma, alors qu’une vague de suicides inexpliqués ravage New York. Forcé de fuir

avec un ami professeur de mathématique et sa fillette de huit ans, le petit groupe comprend très vite qu’il n’y a aucun moyen d’échapper à ce phénomène meurtrier. Habitués aux rebondissements finaux, le réalisateur cherche à créer un climat d’angoisse utilisant cette fois une menace invisible et omniprésente. Quelle est la cause de ces suicides inexplicables ? C’est précisément sur cette question que repose l’ensemble du film. Et la consigne est visiblement passée : pratiquemenet aucune projection de presse n’a été organisée. Seul une bande annonce peu éloquente permet de se faire une opinion sur le film. Une technique de promotion bien rodée qui a fait ses preuves depuis Psychose d’Alfred Hitchcock. Seule question : conserver le suspens jusqu’au bout, n’est-ce pas là le meilleur moyen de concentrer les entrées sur les premières semaines, sachant pertinemment que le film sera une déception ? Réponse le 11 juin. B.B.


DIARY DEAD OF

THE

Adaptation :

crédits non contractuels

CHRONIQUES DES MORTS-VIVANTS LE NOUVEAU FILM DE

GEORGE A. ROMERO


Las Vegas 21 de Robert Luketic. Sortie le 04 juin

Étudiant brillant du M.I.T., Ben Campbell partage son emploi du temps entre les cours et un travail à mi-temps. Désireux de rejoindre la brillante école de médecine d’Harvard, il est rattrapé par le prix prohibitif des études : 300 000 $. Lors d’un cours sur les équations non linéaires, Ben se distingue auprès de son professeur de mathématiques. Ce dernier remarque ses aptitudes et lui propose alors d’entrer dans un club de Black Jack bien particulier. Adapté du best-seller Bringing Down the House, Las Vegas 21 arrive à point pour surfer sur l’engouement actuel des jeux de cartes. Assurément dans le but de capter tout ce joli public dans les salles obscures. Après le Lucky you

© 2008 Sony Pictures Releasing France

Blague Jack !

de Curtis Hanson l’année dernière, voici le teen-movie à la sauce casino. Sous des apparences de drame mâtiné de comédie et inspiré d’une histoire vraie, le réalisateur de La Revanche d’une blonde accouche d’un énième film pour les spectateurs en bas âge. Sur le papier, une bonne histoire de Martin Gale. Sur l’écran, un clip de deux heures émaillé de musique « tendance » et de zooms permanents sur les cartes. Dans la peau de Ben, l’interprétation de Jim Sturges est excellente et ce n’était pas gagné. Surtout face à un Kevin Spacey un brin cabo-

tin qui lui ravie les meilleures répliques. Sans une once d’originalité au programme (jusqu’au twist final complètement éventé), Las Vegas 21 est de ces divertissements inoffensifs, distrayants et ultra dynamiques mais complètement impersonnels. Dans la même veine, on vous conseillera de revoir Rain Man ou Ocean’s eleven. T. G.

r e t s g n Ga

Bons Baisers de Bruges, de Martin Mcdonagh. Sortie le 25 juin

Après avoir exécuté un contrat qui a mal tourné, Ray et Ken, deux tueurs à gage, sont contraints par leur commanditaire de se mettre au vert quelque temps dans la paisible ville de Bruges. Dramaturge reconnu et auteur du court-métrage Six-Shooter, Martin McDonagh réalise ici un premier long aux fausses allures de Guy Ritchie sous Prozac. Jonglant constamment de la comédie noire au drame théâtral, McDonagh s’amuse en multipliant les variations de rythme. Développant une première partie façon “ carte postale ”, à la limite de la caricature, et une seconde, plus sombre, qui se mue en polar hard-boiled, le film ne cesse de vouloir nous décontenancer. Un mélange des genres qui souligne volontairement la distanciation entre le spectateur et ces protagonistes. Démarche audacieuse qui rend difficilement compréhensible l’évolution de

ces anti-héros face aux enjeux dramatiques. De leurs dilemmes shakespeariens à leur rapport à la culpabilité, les motivations de tout un chacun semblent parfois assez floues. Si l’on peut aussi reprocher au cinéaste d’user d’un humour un peu potache, on pourra distinguer son véritable talent dans le cisellement des dialogues, la mise en scène et la dramaturgie. Le tout agrémenté d’un casting impeccable et d’une direction d’acteur qui va de paire. Hormis de menues imperfections, Bons Baisers de Bruges est un polar théâtral plutôt bien servi, surprenant dans plusieurs de ces séquences. De la crudité d’un plan à la beauté picturale d’un cadre, vous pourrez toujours vous demander si les nains sont suicidaires ! T.G.

© 2008 - SND M6 Network

Voir Bruges et mourir…


Les Insoumis de Claude Michel Rome, sortie le 11 juin.

© 2008 - SND M6 Network

Illustration d’une société malade

Tourné dans un No Man’s land près de Marseille, au milieu d’usines pétrochimiques, Les Insoumis raconte l’histoire de Drieu (Richard Berry). Cet ancien membre de la Brigade de Répression du Banditisme est muté dans un commissariat de province

isolé. Sur place, les affaires semblent mal traitées… Les rares effectifs sont démotivés tandis que les trafiquants règnent en maîtres sur leur territoire. Ce flic, qui n’a plus rien à perdre, va mettre le nez dans de troubles affaires, soutenu par son équipe.

Après avoir réalisé pour la télévision plus d’une trentaine de films, Claude Michel Rome signe son premier longmétrage cinéma. Grâce à un casting judicieux et une trame narrative solide, le spectateur est facilement entraîné. Le lieu de tournage est propice à illustrer une réalité violente et aride, en marge de la société, où les affrontements prennent des airs de western urbain. En revanche, la fin peut sembler quelque peu artificielle, utilisant les ficelles de mauvais films d’actions américains. Les Insoumis réussit néanmoins le pari de transporter le public dans la noirceur de la police et du banditisme par une illustration intéressante d’une société à la dérive. L.G.

Poli

Au bout de la nuit, de David Ayer, sortie le 25 juin 2008

cier

Double jeu de dupes à Los Angeles mentation complète sur la LAPD et la vie de Los Angeles, Au Bout de la Nuit manque de subtilité, de finesse, d’éléments essentiels à tout bon thriller qui ne veut pas emmener son public au bout de l’ennui. Cécile Chandran

16/17

0th Century Fox

Le monde de la police est une source d’inspiration pour le réalisateur David Ayer (Training Day, Bad Time…). Au Bout de la Nuit est un thriller violent, voire viril, tentant d’illustrer les difficiles relations qu’entretiennent les policiers de la LAPD (Los Angeles Police Department). Les flics corrompus sont partout et nulle part ; difficile de savoir qui pense quoi dans cet environnement hostile, où trafics de drogues et meurtres sont le lot quotidien des gardiens de la paix. Du moins, c’était sans doute le but de ce film. Si l’intrigue du film reste intéressante, elle ne suffit pas à faire oublier le surplus de violence, les aberrations scénaristiques, et un parti pris de lumière et de mise en scène assez bancale. Les têtes d’affiche alléchantes sont desservies par des dialogues qui ne leurs rendent pas vraiment justice. Malgré une docu-


JCVD, un film de Mabrouk El Mechri. Déjà en salle.

Véritable buzz médiatique, le film marque le come back au cinéma de la star belge du film d’action/arts martiaux. Ce qui semblait n’être au départ qu’une mauvaise blague oscille au final entre drame, situations surréalistes et autodérision. La réalisation efficace et soignée du réalisateur s’associe à une image volontairement sale et travaillée, renforçant la noirceur sous jacente de la situation : alors qu’il revient en Belgique pour régler ses problèmes d’argent, Jean Claude Van Damme se retrouve mêlé à un braquage. Cherchant à éviter que tout le monde soit blessé, un stratagème se met en place et Jean Claude en fait partie… On est loin des précédents films qui ont consacré son parcours. Par une auto mise en abîme, JCVD revient sur la carrière et les erreurs de son acteur éponyme. A la fois drôle et touchant, ce film aux allures sincères dévoile l’acteur sous un jour nouveau, à mi-chemin entre l’homme et le mythe. Un drame policier au final extrêmement original. B.B.

Aussi en sal les

La personne aux deux personnes Un drôle d’incident se produit lorsque Gilles Gabriel (Alain Chabat), chanteur des 80th se tue en voiture. Son esprit se retrouve dans le corps de Jean-Christian Ranu (Daniel Auteuil), simple comptable. Avec ce film, Chabat renoue avec l’humour des Nuls. Fan nostalgique des fausses pubs et autres parodies télé, ce film est pour vous.

Seuls Two Du jour au lendemain, Gervais (Eric Tudor), flic empoté et maladroit et Curtis (Ramzi Bedia), son ennemi de toujours, se retrouvent seuls au monde. Si Curtis souhaite faire la paix, Gervais en revanche n’a qu’une idée en tête : le capturer. Paris sert de terrain de jeux aux deux trublions français. Lourdeurs, gags potaches et humour 3e degré garantis. A réserver aux fans.

Sagan Un nouveau biopic sur le succès, les amours et la descente aux enfers de l’écrivain Françoise Sagan. Au programme, un casting bien fournis de Dennis Podalydès à Pierre Palmade. C’est Sylvie Testud qui incarne la célèbre romancière. Après le succès de La Môme, le genre semble avoir le vent en poupe.

© 2007 Gaumont

Tonnerre médiatique


Notes de la rédac’ JCVD

Speed Racer F.C. et E.C.

B.B. L.G

Les Ruines

B.B.

Diary of the Dead

I.H.

B.B.

I.H.

T.G.

DIARYOF DEAD THE

crédits non contractuels

CHRONIQUES DES MORTS-VIVANTS LE NOUVEAU FILM DE

GEORGE A. ROMERO

Las Vegas 21

Bons Baisers de Bruges

T.G.

T.G.

Les Insoumis

B.B..

Au bout de la nuit C.C..

T.G.

L.G. et S.D.

Le Monde de Narnia Ch. 2

Super Heros Movie

C.C..

T.G.

Attention chef-d’oeuvre!

A voir!

Pourquoi pas!

Bof...

Daube infâme!

18/19


Zombi, un genre à part

Les zombis… Ces morts-vivants cannibales qui contaminent par simple morsure… Parmi les multiples créatures issues du film d’horreur et de genre, ces monstres désincarnés reflètent comme nul autre les peurs et instincts les plus sombres de l’humanité. Automate. Esclave de l’au-delà. Mort dévorant la vie. Fléau. Homme désincarné… Le zombi est passé par bien des stades et n’a cessé d’évoluer depuis ses débuts au cinéma. Répugnant et terrifiant, ou porteur d’un message politique contestataire… Après REC, Diary of the Dead de George A . Romero, véritable père du genre, signe l’ultime retour du mythe. Ces monstres anthropophages prennent alors un sens nouveau une fois propulsés dans ce monde noyé sous l’information.


Vivant, mort, puis mortvivant : l’origine des zombis

Z

Le zombi justicier Avant sa diffusion plus large avec l’œuvre de Romero, la thématique du zombi était timidement apparue au cinéma. White Zombie (1932) de Victor Halperin exploite de manière classique la culture vaudou. Puis l’immense acteur Boris Karloff, non content d’être l’image de

marque du personnage de Mary Shelley, Frankestein, incarne dans Le mort qui marche de Michael Curtiz une prémisse du zombi « politique ». Ce film de 1936 retrace l’histoire d’un clochard injustement accusé de braquage et condamné à mort. Après qu’un médecin soit parvenu à le ressusciter, cet homme revenu d’entre les morts se transforme en justicier. Le mort qui marche anticipe l’ancrage de ce thème dans un discours dénonçant l’injustice et la marginalisation de la pauvreté dans la société. L’anormalité rejetée Dans un registre différent, Frankestein évoquait lui aussi le rejet de l’anormalité et l’obsession humaine pour le contrôle de la vie. Sans être des zombis, ces personnages représentent les stigmates de tout ce que les hommes refusent d’admettre : la différence et une mécanisation progressive de la vie. Dans les films de zombis plus traditionnels, le savant fou n’a pas vraiment sa place et les créatures sont représentées sous forme de tribu. Jacques Tourneur en 1943 reprend de manière plus traditionnelle la légende vaudou dans I walked with a zombi en y intégrant

© Warner

ombis… Ce terme désignant des créatures boîteuses se nourrissant de chair hu maine provient de la culture vau dou. Dans cette tradition – pas seulement mythique – les pra tiques de ce rituel étaient effec tives jusqu’à la fin du XIXe siècle… Un hougan, plus communément appelé prêtre vaudou injecte un poison plongeant les êtres hu mains dans une forme d’incons cience, entre vie et mort. Ce reflet d’une terreur ancestrale du retour des morts est incarné en Europe Centrale par le mythe de la vampi risation. La culture vaudou et la fifigure du zombi se sont eux introduits aux Etats-Unis lors de l’invasion américaine d’Haïti entre 1915 et 1934.

une touche de romance. Les réalisateurs de la trilogie Saw seraient d’ailleurs en phase d’attaquer le remake. Comme quoi, les zombis ont encore de beaux jours devant eux…

1968 : La Révolution Romero lors qu’en France, la révolte L’affiche originale de Night of the Liétudiante bat le pavé, La Nuit ving Dead (La Nuit des Morts-Vivants). des Morts-Vivants arrive sur les écrans américains. Le pays sort d’une décennie placée sous le signe des mutations sociales et de la violence. Le pays a changé, les films changeront eux aussi. La Nuit des Morts-Vivants révolutionnera à la fois le genre de

A

l’horreur, et deviendra le premier film de l’épouvante moderne. Rappel des faits Tout commence en 1961 avec le début de la guerre du Vietnam qui bouleversera l’Amérique. Avec le boom de la télévision, les Américains sont assaillis par des images de violence. Tout au long de la décennie, la société se désintègre petit à petit. Le Vietnam divise la nation. Le Président J.F. Kennedy est assassiné en 1963, son frère Bobby en

1968 ainsi que Martin Luther King. On assiste la même année à la révolte des campus et des étudiants noirs. Tous ces événements auront de réelles incidences sur la création artistique américaine. Le cinéma, art visuel, en particulier. La Nuit des Morts-Vivants Ce film, tourné en 16mm avec très peu de moyens, met en place une nouvelle esthétique : les plans au rythme heurté et aux cadrages incertains donnent au 20/21


Les zombies envahissent la campagne et l’écran.

pelle pas un certain pasteur noir assassiné dans des circonstances similaires ?...). On assiste donc à la révolte des laissés-pour-compte au soulèvement de ces zombis aux allures de clochards. C’est une réflexion sur la société de masse et sa désagrégation. Les changements apportés Avec ce film, Romero met en place de nouveaux codes toujours d’actualités. Les tabous disparais-

DR

film un aspect documentaire/reportage. Le cadre devient de plus en plus exigu à mesure que le film avance, la caméra fond sur les personnages en même temps que les zombis dans une logique d’assaut. Il n’y alors plus d’espace sécurisé. Le hors-champ pénètre le champ, les morts envahissent l’univers des vivants, la pourriture vient salir l’écran. Romero systématise le motif de la maison trouée, qui devient alors l’espace de tous les dangers. Il y a également une dimension mythique dans le film. Romero met en scène pour la première fois le rapport que les humains entretiennent avec la Mort, au sens où elle est « physiquement » présente à l’écran avec les zombis. Comme les vampires, les zombis assouvissent notre fantasme d’immortalité. La notion de temps disparaît, le passé revenant envahir le présent. Même si Romero se défend d’avoir réalisé un film militant, il est impossible de passer à côté de son sous-texte politique. Les miliciens apparaissent comme plus dangereux que les zombis : ils sont organisés et prennent du plaisir à tuer. Le message de fin est d’ailleurs très fort : le héros noir qui a réussi à échapper aux zombis est finalement abattu au petit matin d’une balle en pleine tête par un milicien qui l’a pris pour un zombi (ça ne vous rap-

sent : on exhibe le monstre, on donne à voir tout ce qui avait été jusqu’alors soigneusement caché. Le désordre est placé comme état initial, laissant ainsi les specta teurs dans un état de paranoïa et non plus seulement de peur. Le cicinéma devient dès lors le lieu où l’Amérique traque ses démons, et où l’horreur fantastique dénonce les horreurs de la réalité.

Georges A. Romero est sans conteste le « papa » des zombis modernes. Il est l’un des premiers à introduire les monstres à l’écran. Ses zombis sont inspirés de la figure du vampire (ils contaminent leurs victimes par simple morsure); symbolisant l’horreur de la terre. Sa saga des zombis est composée de : La Nuit des Morts-Vivants (Night of the Living Dead. 1968), Zombie (Dawn of the Dead. 1979), Le Jour des morts-vivants (Day of the Living Dead. 1986), et Land of the Dead (2005) auquel viendra s’ajouter Diary of the Dead (sortie le 25 juin 2008). Ces films fonctionnent tous sur la même trame plutôt simple : un groupe d’humains isolé doit combattre une invasion de zombis suite à un bouleversement chimique, nucléaire ou météorologique. Si dans les deux premiers films, les morts-vivants apparaissent comme des créatures sans âme ni conscience, Romero opère une deuxième révolution avec Le Jour des Morts-Vivants. Dans ce film les zombis parlent, réfléchissent et s’organisent, un « vivant » tente même d’apprivoiser l’un d’entre eux. Bien plus que des films d’horreur, Romero réalise des films à caractère social. Tous portent un message sous-jacent et dénoncent un travers de la société. Il ancre chaque film dans son époque, utilise les angoisses propres à chaque décennie pour

© BAC Films

Focus sur Romero

Romero sur le tournage de so dernier film.

effrayer ses spectateurs. Romero est un des précurseurs du genre de l’horreur/épouvante moderne. Plusieurs remakes verront le jour, et de nombreux réalisateurs (J. Carpenter, W. Craven) s’inspireront de son travail.


L’évolution du genre au cinéma

Alice, l’héroïne de la trilogie Resident Evil.

u début des années 90, le genre horrifique est tombé en désuétude et seuls de petits studios se risquent encore à produire des films d’horreur. Le zombi est traité à la même enseigne que les autres et peu de films du genre parviennent à être distribués dans les salles obscures.

A

En 1992, Braindead sort sur les écrans néo-zélandais avec la sulfureuse réputation d’être l’un des films les plus gores de l’histoire du cinéma ! Remarqué dans beaucoup de festivals, il permet à son réalisateur, Peter Jackson, de se faire un nom chez les amateurs de films d’horreur. Malgré ses hectolitres d’hémoglobine, Braindead est une authentique comédie gore ou le zombi devient un reflet rabelaisien de l’humanité. Par la suite, quelques séquelles de films de zombis parviendront à émerger du lot sans pour autant faire chavirer les foules. Citons dans le désordre, le médiocre Cimetière 2, le direct-to-video, Le retour des morts-vivants 3, Flic ou Zombi ou encore la trilogie culte Evil Dead. En 1994, un cinéaste italien peu connu du grand public, Michele Soavi, sort dans l’indifférence générale l’un des

plus beaux films d’horreur de la décennie : Dellamorte Dellamore. Adaptation du roman éponyme de Tizano Sclavi, c’est une œuvre magistrale emprunt de symbolisme, de poésie et saupoudrée d’humour noir. Malgré une reconnaissance critique, l’horreur ne paraît plus intéresser grand monde et le film de Soavi sonne comme un requiem du film de zombis. Pourtant, deux ans plus tard, alors que le cinéma tarde à se réapproprier le mythe du mort-vivant, c’est le monde du jeu vidéo qui va permettre au genre de renaître de ses cendres avec le lancement de deux séries phares : House of The Dead et Resident Evil (voir encadré). Back to the 21th Si quelques longs-métrages autour des zombis se produisent ici ou là (au Japon et à Hong Kong notamment), ce sont surtout les adaptations de ces jeux vidéo ludiques qui vont donner un nouvel élan au genre. Ainsi, l’adaptation de Resident Evil par Paul W.S. Anderson en 2002 relance le filon. Alors que les suites s’enchaînent, la réussite économique du film de Dany

Les Multiples déclinaisons S’il y a un domaine dans lequel les zombis se sont distingués, c’est bien celui du jeu vidéo. Depuis 1996, la série des Resident Evil s’est largement illustrée avec pas moins de douze épisodes, toutes plateformes confondues, permettant au genre plate du survival-horror horror d’occuper le devant de la scène dans les d ventes de jeux sur consoles et PC. c Si l’influence influence de Romero se fait sentir dans le jeu, le créateur de la série, Shinji Mikami, cite plus volontiers Sweet Home, un obscur film d’horreur japonais façon Haunted House. Dans une moindre mesure, House of The Dead et ses trois suites ont, elles aussi, fait parler la poudre mais dans le style Rail Shooter (tir au pistolet). Sans atteindre le succès de la franchise de Mikami, le jeu House of The Dead a eu les honneurs de deux adaptations cinématographiques en 2003 et en 2005. Depuis, les morts-vivants semblent occuper une place de choix dans nombre de jeux, de Silent Hill au plus récent Dead Rising, dont le but est de déchiqueter un grand nombre de zombis dans un centre commercial. Ça y est, ça vous revient ?

Walking Dead de Tony Moore dont le postulat de départ n’est pas sans rappeler celui de 28 jours plus tard. Enfin, nous ne serons être complets sans parler des ouvrages de Max Brooks (The Zombie Survival Guide : Complete Protection from the Living Dead et World War Z), du site Internet Zombie Survival Wiki, mode d’emploi indispensable pour faire face à une invasion Z, ou encore du court métrage How to Survive The Zombie Apocalypse visible sur Youtube.

Côté bande dessinée, citons la très sympathique série des

Chris Redfield, le carismatique héros du permier jeu Resident Evil.

© Capcom Entertainment, Inc.

© 2007 Metropolitan filmexport

Heureusement, quelques bouts de pelloches viennent secouer cette morosité ambiante... Et non des moindres !

22/23


apocalyptiques, les morts-vivants développent le langage et les sentiments alors que la société des hommes semble retourner vers une forme d’archaïsme. Une nouvelle variation de la thématique de Romero, influencée cette fois par l’Amérique de Bush et la guerre en Irak. Dans un registre similaire, on trouve Homecoming de Joe Dante dans la série des Masters of Horrors. Ici les soldats américains morts aux combats se relèvent d’outre-tombe pour aller voter. Et la France ? Outre-atlantique, les productions hexagonales font bien pâle figure dans le genre, surtout comparées à celles de ses voisins européens. Hormis Les Revenants en 2004, plus réflexion sociologique que film de genre, la cinématographie française a bien du mal à s’appro-

prier le mythe du zombi. En attendant La Horde de Yannick Dahan, on peut toujours espérer qu’un jour le cinéma français parvienne à produire des films aussi traumatisants que REC. de Jaume Balaguero. Qui a dit peine perdue ?

Claire Redfield, en chair et en os.

© 2008 Wild Side

2008, ultime tournant

REC et le cauchemard continue.

En 2008, les spectateurs voient débarquer dans les salles deux OFNI, empruntant touS deux à l’esthétique vidéo héritée du documentaire et des reportages (voir dossier Cinémation magazine d’avril 2008). Curieusement il s’agit de filmS de genre, science fiction/horreur pour Cloverfield et zombi pour REC. L’idée que le film de genre soit un vecteur de dénonciation, politique ou moral, refait alors surface. Si l’utilisation de la caméra comme témoin devient très vite un subterfuge

économique dans Cloverfield, REC porte un regard nouveau et contestataire sur le média/spectacle, le journaliste cherchant coûte que coûte à ramener des images choc, quitte à sacrifier sa vie. Romero luimême revient ce mois-ci avec une ultime déclinaison de sa saga des zombis, filmée façon témoignage post mortem. Pur hasard, ou convergence inéluctable, l’association reportage/ film de zombi donne une dimension et un sens inédit à l’horreur et la peur incarnée par cette créature. La thématique du zombi associée à un « cinéma du réel » délivre un message clair : Cela pourrait vous arriver ! En vérité, c’est en train de vous arriver ! L’horreur s’invite dans la réalité quotidienne, aucune échappatoire n’est possible. Ces deux derniers films poussent plus avant le concept amorcé avec Le Projet Blair Witch, où encore

Canibal Holaucaust . Miroir d’une société pessimiste, se considérant condamnée, ces films ravivent l’es sentiel, l’étincelle de vie et la vo lonté de survie en nous renvoyant à nos peurs les plus inavouables. Ce nouveau tournant permet au genre de s’affranchir des codes et d’arriver enfin à maturité. Le zombi, cette créature à part, en tame donc aujourd’hui un niveau cyclique.

© 2007Metropolitan filmexport

Boyle, 28 jours plus tard, permettent enfin au genre de retrouver l’engouement perdu. Et c’est sûrement par l’influence de Romero qu’il va retrouver une deuxième jeunesse, et s’installer de façon assidue dans les projets cinématographiques des producteurs. Le remake de Dawn of the Dead par Zack Snyder, considéré alors comme un crime de lèse-majesté, est salué par les fans bien que transformant littéralement la thématique de l’auteur. La même année, deux trublions anglais, Edgard Wright et Simon Pegg, sortent Shaun of The Dead. Œuvre ultra référentielle des films de Romero, le longmétrage se distingue par un ton décalé tout en conservant les codes du film de zombis. Galvanisé par cet engouement, Romero revient l’année suivante pour ajouter un quatrième segment à sa mythique série : Land of The Dead. Dans ce nouvel opus aux allures post-


Diary Of The Dead - Chroniques Des Morts Vivants, de George A. Romero. Sortie le 25 juin. Interdit en salles au moins de 12 ans.

© BAC Films

Welcome to Zombiland ! Surfant sur la vague « esthétique reportage » et son raz de marée saisissant sur le cinéma mondial, Georges Romero, vétéran du film d’horreur, nous livre sa version personnelle du film-reportage avec sa Chronique des morts vivants. Dans un monde où le retour des zombis reste caché par les médias « traditionnels » (traduisons : la télé), un groupe d’étudiants en cinéma, aidés de vidéos postées sur la toile, réalisent le film né de leur propre expérience, destiné à montrer la vérité. Après une séquence d’ouverture époustouflante où un reportage sur ce qui s’apparente à un simple fait divers tourne au carnage, Romero introduit avec quelques lourdeurs son film dans le film. Le discours prononcé en off par une héroïne donneuse de leçons sur les manipulations opérées par les médias tombe un peu à plat. Cette tonalité solennelle mise à part, le film joue avec jubilation sur les codes du film de zombis. La mise en abyme, plus qu’un moyen d’établir un constat sur le caractère mensonger du monde de l’information, met en

scène la frontière tangible entre réalité et illusion. Ainsi, les images « réelles » tournées par les étudiants respectent les lieux communs du film d’horreur : démarche lancinante du zombi, dévoilement de la poitrine de la blonde de service, ... Production « indépendante », ce nouvel opus tend à se démarquer, principalement sur la forme, du précédent film de Romero, Land of the Dead et son casting de stars. Le message politique ne disparaît pas, bien au contraire. Mais reste plus efficace en s’alliant à un humour noir bienvenu et à de bonnes giclées de sang, toujours aussi peu ragoûtantes. Un film contestataire, parfois contestable, et vraiment recommandable.

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Procès de TF1 : la téléréalité au-delà du réel our faire de l’audience, les maisons de production n’ont pas eu peur de pousser l’aventure un peu trop loin. Plus d’une centaine de participants aux émissions de téléréalité ont intenté un procès à TF1 pour obtenir une « jurisprudence de l’île ». En février dernier, ils ont obtenu la requalification en contrat de travail leurs excursions sous le soleil. Les plaignants sont désormais considérés comme des salariés, avec à la clef, congés payés, heures supplémentaires, cotisations, etc. Or, le statut de salarié est bien sur soumis au code du travail, si bien que les maisons de production sont aujourd’hui dans l’embarras. Les dessous de « l’île » D’après les témoignages, les pratiques qui ont cours pendant le tournage de l’émission sont tout à fait abusives. Privés de tout lien avec l’extérieur, soumis à des expériences traumatisantes et contraints d’obéir aux productions, les participants dénoncent des manipulations et des mesures extrêmes pour les conditionner aux « scénarii » de l’émission. Ils seraient en effet adaptés

©TF1 2007. SIPA PRESS/JM SUREAU

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Bievenue dans l’Île de la Tentation 2008.

pour stimuler les émotions des uns et des autres. Les peurs et les plaisirs sont utilisés pour manigancer des alliances ou des conflits, ce qui entraîne chez les plus faibles des réactions disproportionnées. Des pratiques à faire pâlir un gourou de secte… La justice a tranché À partir de quand peut-on parler d’un contrat de travail ? Où sont les limites de la vie privée ? Bien que chaque candidat ait choisi de participer à ce type d’émission et qu’il doive donc assumer de voir sa vie étalée sur le petit écran, la loi doit tout de même pouvoir le pro-

Quand ‘y en n’a plus, ‘y en a encore ! TF1 rempile cet été avec la deuxième saison de Secret Story (lancement prévu le vendredi 13 juin). D’après les rumeurs qui circulent sur différents blogs, on trouverait parmi les candidats un alcoolique anonyme, un gardien de zoo, un somnambule et un surdoué. Mais pas le fils de Jean-Claude Van Damme contrairement à l’énorme buzz qui a circulé pendant quelques semaines. Cette deuxième saison suscite déjà un réel engouement sur Internet. Et ça ne fait que commencer… Cécile Guthleben

téger des abus. Les avocats des plaignants, Maîtres Jérémie Assous et Hayet Djabeur, dénoncent même « certains procédés […] qui pourraient constituer des infractions pénales » et des manœuvres pour établir « un état psychique et mental d’infériorité » chez les participants. TF1 et M6 ont été condamnés. Les chaînes productrices ont toutefois fait appel en Cour de Cassation. Un verdict sans précédent pour la téléréalité… Cécile Chandran


Weeds toujours sur les rails Les amateurs de Weeds n’ont plus que quelques semaines à attendre avant de découvrir la 4e saison. Effectivement, le premier des 13 épisodes devrait être diffusé au cours de l’été outre Atlantique sur la chaîne câblée Showtime. Mais si cette série – au titre révélateur – fait un tabac auprès de ses aficionados, elle demeure encore méconnue. En France, le quotidien de la famille

Botwin ne doit son succès qu’au bouche-à-oreille. Une famille dont la génitrice est forcée de dealer de la marijuana pour subvenir aux besoins de ses fils, par ailleurs déjantés. Le tout, dans le cadre du typique quartier résidentiel américain très bling-bling, tel Wisteria Lane, enseveli par les trafics de substances et les secrets inavouables de ses habitants. Avec originalité,

ironie et un très haut degré d’humour (que de scènes cultes !), Weeds parvient à tirer son épingle du jeu dans un credo pourtant surexploité (une cinglante critique émise par le petit écran sur la société américaine). Si ce n’est fait, il est temps d’en prendre une dose. Flavien Chailleux

Après une première saison réussie, Engrenages - diffusée sur Canal + - a rempilé pour une seconde saison de 8 épisodes que les abonnés de la chaîne cryptée peuvent découvrir depuis mi-mai. Une suite qui en appelle une autre puisque une troisième saison est déjà dans les clous, tandis que les précédentes s’exportent avec succès à l’étranger, notamment au Royaume-Uni. Et ce, car la série a revalorisé la fiction policière française après plusieurs années de programmes indigestes où les retraites de Moulin et de Julie Lescaut apparaissent comme des bénédictions. C’est un virage à 180° que prend Engrenages par rapport à la médiocrité des séries policières hexagonales traditionnelles. On ne lésine pas sur les détails, à tel point que d’anciens flics sont venus épauler les auteurs de la série. Ce qui justifie le sentiment de réalisme apporté, mêlant ambition, corruption, bavure ou la pure faiblesse humaine sans toutefois

tomber dans une critique négative absolue. Le milieu est égratigné mais pas dénoncé. Un style qui n’est pas sans rappeler celui d’Olivier Marchal via 36 quai des orfèvres notamment. Une série qui peut aussi rappeler certaines fictions anglaises ou américaines déjà existantes (Law & Order, MI-5…) en restant toutefois très loin d’apparaître comme un remake. Là est la force de la série, jongler entre les inspirations et réussir pourtant à offrir ce nouveau souffle que le monde de la fiction du petit écran français était incapable de trouver jusqu’à présent. F. C.

Un téléfilm pour 24 Principale victime de la grève des scénaristes, 24 ne reprendra du service sur petit écran qu’en janvier 2009. Mais pour combler l’impatience des fans, toujours sur leur faim après une saison 6 décevante, la Fox a donné son aval pour la mise en route d’un téléfilm qui serait diffusé le 23 novembre. L’histoire servirait alors d’intermédiaire entre les saisons 6 et 7. Selon les premières indiscrétions, le scénario devrait tourner autour de la mise en place de la future présidente des Etats-Unis (en l’occurrence, l’actrice Cherry Jones, déjà choisie à ce poste pour la saison 7) parallèlement au déroulement d’une crise majeure en Afrique que devra gérer Jack Bauer. Une forme de réconfort pour les scénaristes de la série qui espéraient mettre en scène le continent africain au cœur de la saison 7 avant d’essuyer le refus de la production pour coût onéreux. A noter que Robert Carlyle (Full Monty, 28 weeks later) fera partie du casting du téléfilm. A priori, ce sera une simple pige pour l’acteur anglais qui ne devrait pas prendre part à la saison 7 dont 8 épisodes seront déjà tournés… Mais cette saison se déroulant au Royaume-Uni, rien n’est à exclure définitivement ! F. C. 26/27

© Show Time Netone INC point

Engrenages passe la deuxième


Courts-métrages et numérique oilà déjà quatre ans que les courts-métrages numériques ont un festival rien qu’à eux. En partenariat avec l’association Cinéfac, le festival des Nouveaux Cinémas propose de visionner des films réalisés par toutes les âmes créatives du monde dans de prestigieuses salles parisiennes et de banlieue. La seule contrainte : avoir tourné en numérique. Pour la session 2008, une quarantaine de films ont été sélectionnés avec soin par les organisateurs du festival, qui réclament de l’originalité et de l’atypique ! Pas de prix ni de compétition au programme mais des débats. Après chaque projection, le public aura la chance de rencontrer les réalisateurs des films projetés, des critiques de cinéma ainsi que l’équipe du festival, pour débattre et échanger ses réflexions et ce, autour d’un verre.

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Des petits plus qui font plaisir… À signaler : toutes les projections se font en soirée, donc tout le monde peut venir ; l’accès est entièrement

gratuit (tout comme la participation au festival d’ailleurs) ; des salles particulièrement sympathiques ont ouvert leurs portes pour accueillir les projections, telles que le Divan du Monde ou encore le Cube (cf. art. sur le Cube le mois dernier). Cécile Chandran

Rencontre avec Philippe-Henry Honegger, directeur du festival Cinémation Magazine : Comment s’annonce le festival cette année ? P-H H. : Très bien ! Nous recevons chaque année plus de projets et les projections font toujours salle comble. Je dois dire que nous sommes très contents de la tournure des évènements et plutôt fiers de notre travail à tous. Du gros boulot pour une équipe de jeunes… C. M. : Y aura-t-il des surprises ? P-H H. : On est passé de 3 à 10 soirées de projections. Et il y aura quelques petits chefs-d’œuvre à découvrir. De plus le festival tombe en même temps que la fête de la musique cette année et il y aura une soirée spéciale ce soir là… Et comme tous les ans, le public pourra découvrir les courts réalisés par l’association en avant-première.

3 jours pour fêter le cinéma u dimanche 29 juin au mardi 1er juillet 2008 aura lieu la désormais traditionnelle Fête du Cinéma dans toutes les salles de France et de Navarre qui participent à l’opération. Pour sa 24e année et après une édition 2007 en demi-teinte, l’évènement modifie légèrement son principe en permettant aux spectateurs d’obtenir l’habituel carnet-passeport sans qu’ils soient contraints de payer la première place au tarif plein. Ainsi, les étudiants, les moins de 12 ans, les seniors et les spectateurs ayant accès à différentes formes de réduction pourront profiter pleinement de l’opé-

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ration en s’acquittant seulement du tarif en vigueur de la séance. Il est donc possible à présent de débuter “ La Fiesta Del Cinema ” à partir du dimanche matin. Pour la suite, le principe reste inchangé, chaque séance étant à 2 euros sur présentation du carnet-passeport. A souligner que le partenaire exclusif de l’opération, BNP Paribas, prolonge l’opération du 2 au 4 juillet en faisant gagner 100 000 contremarques sur son site Internet www.bnpparibas.net. Un bon plan pour voir une pléthore de films en salle à moindre coût. Thibault Giquel


Longue soirée de courts epuis onze ans le magazine BREF organise tous les mois une soirée de projections de courts métrages. Le principe est simple : Une soirée/un thème/quatre films courts ! Et tout un monde qui s’ouvre au spectateur. A l’instar de l’Agence du court métrage (qui édite la revue), ces soirées ont pour but de faire découvrir et aimer ce type de cinéma à un public de plus en plus large. Car, malheureusement, le film court n’est que très peu visible sur les écrans de cinéma français… Et souvent injustement considéré comme un sous-cinéma. Mais c’est loin d’être le cas. Et les 98 soirées précédentes le prouvent.

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Ultime rendez-vous de la saison Pour la dernière soirée de la saison, rendez-vous le mardi 17 juin. Quatre

courts seront projetés sur le thème de la circulation du désir, à propos desquels Jacques Kermabon (rédacteur en chef de BREF) écrit : « Il y a dans chacun de ces films la saveur d’un temps entre parenthèses, propice à une attention particulière et aux frémissements du désir ». Du désir, donc, de la chaleur, de la tension, des regards timides et de l’urgence surtout. L’urgence aussi, dans la forme courte pour ces quatre visions de l’intime qui frappent fort et vont à l’essentiel, sans fioritures, sans violons inutiles. Les quais de Seine un soir d’été, un coucher de soleil, et quatre films courts sur le désir, un beau programme, non ? Cécile Guthleben Soirée BREF. Le mardi 17 juin à 20H30 au MK2 Quai de Seine. 14 Quai de la Seine, à Paris.

Des films et des portables e Festival Pocket Films est entièrement dédié à la création sur les technologies mobiles. Sa 4e édition se tiendra du 13 au 15 juin, au centre Georges Pompidou à Paris. Pendant ces trois jours, le public pourra assister à des diffusions sur grand écran d’œuvres réalisées sur téléphones portables. Cependant, certaines vidéos seront également présentées sur les téléphones mobiles agencés en « arbres à portables ». De nombreuses surprises interactives seront à découvrir… Des leçons de réalisation sont organisées. Des interventions seront possibles sur le film, en direct, par télécommande. Au programme également, des balades vidéos, des rencontres avec les artistes…

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De la création avant tout Ce festival offre au public la possibilité de découvrir les nouvelles opportunités créatrices que permet la captation par téléphone mobile partout dans le monde. Filmer avec un portable incite à la recherche de nouveaux

plans, d’angle inédit. Loin des grosses caméras 35mm, le téléphone portable se faufile partout… Il peut même être collé, grâce à des installations ingénieuses, à de nombreux endroits. Cette pratique est accessible à tous mais une interrogation subsiste… où se situe la limite entre vidéo amateur et œuvre filmée ? En tout cas, utiliser le téléphone portable pour tourner permet à de jeunes réalisateurs en manque de moyens de s’essayer facilement à la réalisation et de chercher à travers cette technologie peut-être un nouveau style de cinéma. L.G.

Le jury L’illustre barbu d’Hollywood n’en ait pas à son coup d’essaie. Sa glorieuse carrière, débutée à la fin des années 60 par sept courts-métrages, marque un tournant avec Sisters en 73 et Carrie en 76. Fin cinéphile, son obsession en tant que réalisateur fut le thème du double, que l’on retrouve dans la plupart de ses grands films. Parmi ceux qui auront marqué l’Histoire du Cinéma, on retiendra Scarface, Body Double, Les Incorruptibles, L’impasse ou encore Snake Eyes. Le Dalhia Noir n’ayant pas eu dernièrement le succès escompté, pourvu que Redacted corrige le tir. 28/29


Quel(le) photographe êtes-vous?

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Il est difficile de choisir son futur appareil photo numérique aujourd’hui ! Il existe une foule de modèles et de marques. Ainsi que beaucoup de publicités tape-à-l’œil mais pas forcément très objectives. Comment choisir ? On ne choisit pas le même appareil pour des vacances au Sahara ou pour faire des photos de famille. Pas qu’il soit impossible d’allier les deux, mais il faut savoir faire des choix selon son budget... et ses besoins. LES COMPACTS : Par définition, un compact est petit, pratique et léger. Ils sont faits pour un public le plus large qui soit. La gamme de prix est très étendue, mais certains modèles sont de bons compromis et ont d’excellents rendus. Il est sage de privilégier la vitesse d’obturation, le rendu des couleurs, l’ouverture de la focale. Mieux vaut prendre garde aux appareils ultraplats et tactiles, ils sont plus fragiles, plus chers et les photos ne sont pas meilleures… Pour les débutants : Le Nikon Coolpix P50 Ce modèle de chez Nikon n’est pas très récent, mais il a fait ses preuves. La prise en main est facilitée par sa poignée et il est doté d’un viseur, élément important et assez rare. 8,1M de pixels, macro à 4cm, ouverture 28 à 102mm et optique 3,6X. Il est peut-être un peu lent et plus lourd mais c’est un excellent rapport qualité/prix. Simple d’utilisation. Parfois vendu en pack très complet et vraiment bon marché. Pour les avertis : Le Panasonic DMCFX35EF-K Il remplace le F33 dont la focale était de 28 contre 25mm avec le FX35. Avec ses 10,1M de pixels, il est possible de faire des agrandissements tout à fait corrects. Le petit plus de cet appareil sera le mode HD de la vidéo, qui permettra de réaliser des films de qualité respectable. Le rendu des couleurs est plutôt réussi. Pour les pros : Le Canon Powershot G9 C’est un appareil haut de gamme donc coûteux. Mais son prix se justifie par ses 12,1M de pixels, son capteur de 1/1,7 pouces et un stabilisateur puissant pour les photos de groupes ou les portraits. Il supporte le format RAW pour une qualité d’image optimale, un zoom 6x… Un petit bijou vraiment très attrayant. Même pour les professionnels.

LES BRIDGES : Un bridge est un appareil photo à visée reflex – on photographie ce qu’on voit – mais avec des capteurs de compacts. Son intérêt réside dans la taille de son objectif, donc de son angle de vue, mais quitte à acheter un appareil numérique autant prendre un compact grand angle : c’est moins cher et d’une qualité souvent égale puisque la qualité d’une photo numérique dépend essentiellement de la puissance des capteurs. Ce type d’appareil « entre deux gammes » pas forcément intéressant. LES REFLEX : Pour qui veut se lancer dans la photo amateur ou professionnelle, il arrive un jour où il faut casser sa tirelire et investir dans un reflex. Ce type d’appareil offre de nombreuses perspectives et permet de manière générale de réaliser toutes sortes de photos : sport, macro, portrait, paysage, etc. Un reflex est par contre volumineux et lourd. Mais nécessaire aux amoureux de la photo qui pourront alors vraiment s’essayer à beaucoup plus de techniques.


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La saga GTA : retour sur une licence à succès

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© 2008 Rockstar North

cran : poursuites avec la police, écraser des piétons ou les brûler au lance-flamme, tous les ingrédients sont réunis. Le succès est en marche.

Shoot’em All.

Alors que le dernier jeu de la saga s’est écoulé à plus de 6 millions d’exemplaires en une semaine, la licence GTA a su s’imposer depuis une dizaine d’années sur les consoles de salon comme sur PC. Retour sur la genèse du jeu vidéo le plus controversé. GTA : un concept original Le premier jeu assez rudimentaire voit le jour en 1999. Sans but précis, le premier « Grand Theft Auto » donnait la possibilité de voler des voitures. Le succès ne se fait pas attendre, deux suites, GTA London 1969 et GTA II, voient le jour. La violence monte d’un

Un univers empruntant largement au cinéma Avec le passage à la 3D, la licence emprunte une voie nouvelle et repousse les limites du possible. GTA III et ses multiples déclinaisons (Vice City, San Andreas, Liberty stories) prennent un tournant décisif. Les Affranchis (Liberty city), Scarface (Vice City), nombre de références proviennent du cinéma, des films de gangster à la « blackspoitation » (San Andreas). Les fans se souviendront de la mission où le personnage Tony doit exécuter un traître à l’aide d’une tronçonneuse, clin d’œil au film de Brian De Palma. Avec le dernier opus, c’est la pègre d’Europe de l’Est qui est au cœur de l’intrigue,

surfant sur le récent succès des Promesses de l’ombre, ou encore de la Nuit nous appartient. Une richesse qui donne au jeu une dimension nouvelle. Ce n’est plus un simple jeu, mais une « simulation de criminalité ». De quoi accentuer la polémique autour de la saga. Un jeu polémique On ne compte plus les procès engagés à l’encontre de Rockstar North, le studio à l’origine du jeu. Chaque nouvelle sortie de GTA s’accompagne immédiatement de la controverse violence/ identification de la jeunesse. Cette contre-vérité (qui au passage est le meilleur moyen de dédouaner la responsabilité parentale ou éducative) s’était déjà abattue sur le cinéma, sans succès. Guère plus de chance pour les plaignants puisque chacun des procès fut gagné par le studio. Mieux, les créateurs ont habilement su jouer de la polémique pour créer un véritable mythe autour du jeu. Un juste retour des choses pour un loisir qui propose une transgression virtuelle de l’interdit. Ben Brungal

L’E3, c’est plus aussi fort que ça !!! u 15 au 17 juillet 2008, l’Electronic Entertainment Expo, plus connu sous le diminutif d’E3, ouvrira ses portes à tous les passionnés de jeux vidéo. Après une édition 2007 très critiquée, l’E3 quitte Santa Monica pour retrouver le Convention Center de Los Angeles qu’il avait délaissé l’année dernière. Crée en 1995 par le syndicat des éditeurs américains, l’Interactive Digital Software Association (IDSA), l’E3 est un salon réservé avant tout aux professionnels des jeux vidéoludiques. Après une décennie radieuse marquée par le lancement des Game critics Awards en 1998

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(prix récompensant les meilleurs jeux du salon) et une édition 2006 en forme d’apogée, le salon semble sérieusement battre de l’aile à partir de 2007. Depuis uelques années, les coûts d’exposition dans les salons n’a cessé d’augmenter et de nombreux éditeurs rechignent désormais à venir présenter leurs dernières créations. Ainsi, après le désistement de Microsoft et de Blizzard Entertainment, c’est au tour du groupe Activision-Vivendi, leader du marché, de bouder l’évènement. Toutefois, si certains éditeurs ne seront pas présents sur le salon, la plupart maintiennent leurs conférences de presse en marge de l’E3. Une situation paradoxale qui pointe bien les évidents problèmes de gestion dont souffre l’exposition. Relégué à la troisième place des salons consacrés aux jeux vidéo (derrière le Tokyo Games Show et le Leipzig Game Convention), l’E3 doit sérieusement se remettre en question afin que cette édition 2008 ne soit pas la dernière. Thibault Giquel 30/31

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L’E3, vu de l’extérieur.


fin de mai, placé sous l’influence du Festival de Cannes. Bonne et mauvaise nouvelle pour le monde du manga et de l’animation japonaise.

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Et la palme de la bonne affaire revient à Hideyuki Kikuchi ! A l’occasion du Festival de Cannes, l’écrivain japonais célèbre pour ses nouvelles d’horreur/science-fiction a signé l’adaptation potentielle de la majorité de son œuvre au cinéma avec la société de production New Yorkaise Little Magic Film. L’auteur avait inspiré nombre de mangas célèbres. Ce sont donc A wind Namde Amnesia, Demon City Shinjiku, Dark Side Blues ou encore Dark Wars : Meiji Dracula qui risquent très prochainement de se trouver adaptés au cinéma ou à la télévision. A noter toutefois que ce contrat ne donne pas accès l’ensemble des œuvres du nouvelliste. Les droits de Vampire Hunter D ont déjà été achetés par Davis Film (la société de Christopher Ganz à qui l’on doit

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déjà Silent Hill), tandis que ceux de Wicked City sont détenus par le réalisateur Mark Dippe. Alors que tout semble réussir pour Kikuchi, une vague d’indignation gagne le monde du manga. L’éditeur Shueisha et le Studio A.P.P.P ont stoppé la distribution du manga et de l’anime JoJo’s Bizarre Adventure suite à des protestations de la communauté musulmane. Il semblerait en effet que la série culte dépeigne les musulmans comme des terroristes. La raison ? L’une des scènes du sixième anime « The Mist of Vengeance » montre clairement Dio, le « bad guy », lire un passage du Coran alors qu’il projette de tuer le héros. Shueisha s’est empressé de répondre en s’excusant auprès des lecteurs musulmans. Apparemment il semblerait que le choix de l’extrait soit le fruit du hasard. Le texte écrit en arabe devait simplement servir à situer l’action au Moyen Orient. Un incident malencontreux qui survient à peine trois ans après l’affaire des caricatures du prophète Mahomet. B.B.

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Duke Todo est un assassin hors pair. Quand un meurtre nécessite une précision redoutable, c’est à lui que l’on fait appel. Son nom de code : Golgo 13. Digne des meilleurs films de gangster, la mise en scène de cet anime ne suit pas toujours. On est loin d’un Black Lagoon. Le personnage charismatique et son goût prononcé pour les femmes en fait un seinen divertissant. A réserver aux fans du genre.

Real Drive marque la collaboration tant attendue entre Masamune Shirow et le studio Production I.G. depuis Ghost in the Shell. Le résultat est à la hauteur des attentes : graphismes somptueux, scénario creusé enivrant, univers futuriste teinté de questions existentielles… Dans un monde futur où les nanotechnologies relient l’humanité autour d’une conscience commune, Haru Masamichi est plongeur pour une société menant des recherches sur l’océan. Témoin d’un mystérieux phénomène, il est victime d’un accident qui le plonge dans le coma pendant 50 ans. Quelle est cette étrange manifestation survenue du fond des mers ? La réponse se trouve peut-être dans le Metal Ray, le réseau reliant l’esprit des hommes.

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Nouvelle production du studio Bones (Claymore), Nijuu-Mensou no Musume est diffusée depuis le mois d’avril 2008 sur la Chaine Fuji TV. La série repose sur une jeune voleuse Chico, autrefois Chizuko Mikado riche héritière. Sous la tutelle de sa tante, celle-ci tente à maintes reprises de l’empoisonner pour hériter de la fortune familiale. Lorsque le célèbre voleur aux 1000 visages lui propose de le rejoindre pour vivre de folles aventures, Chico le suit sans hésiter. Si la mise en scène n’est pas exceptionnellement originale, on se laisse facilement entraîner par cet anime propre et soigné.

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Le mois Asuka

NETOKEN propose plusieurs nouveautés pour les fans de BD Editeur : Asuka Genre : Shônen nippone. 3 nouveaux mangas de 3 genres difféAuteur : Yûji IWAHARA rents, à découvrir. Sortie :12/06/08 C’est la rentrée pour Yumi. Son premier jour à l’Académie Matabi. La particularité de l’établissement ? Les animaux de compagnie sont acceptés. Mais plus grave, une ancienne menace pèse sur l’établissement et le dieu maléfique Kaen menace de se réveiller. Yumi et son chat Kanosuke devront prendre part à la bataille, après avoir reçu des pouvoirs magiques par l’esprit gardien de la princesse Futako. Dans le plus pur style shônen, l’auteur nous livre une œuvre drôle, bourrée d’action et de magie, où les chats ont la parole… Déconcertant au début, le lecteur se laissera facilement embarquer dans le récit.

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© 2005 CHIHIRO TAMAKI / Ohzora Shuppan

WALKING BUTTERFLY Editeur : Asuka Genre : Ladies Auteur : Chihiro TAMAKI Sortie : 26/06/08

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SECRET GIRL Editeur : Asuka Genre : Shojo Auteur : Ako SHIMAKI Sortie : 26/06/08

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Michiko a une particularité physique : elle mesure plus d’1m80. Pour cette raison, elle a toujours été rejetée et se considère comme un vilain petit canard. Par un concours de circonstances, elle se retrouve à remplacer un mannequin dans un défilé. Alors qu’elle pense avoir trouvé sa voie, le chemin sur lequel elle s’aventure s’annonce semé d’embûches. Plus profond qu’un Shôjo classique, les déboires professionnels et sentimentaux de l’héroïne frôlent parfois le pathétique. Si les complexes latents de l’apprentie mannequin suscitent une certaine empathie, l’usage répétitif de textes « off » irrite à la longue.

Momoro et Akira sont faux jumeaux. Ils ont grandi ensemble et ne se sont jamais séparés. Mais lorsqu’Akira doit entrer à l’internat, celui-ci fugue. Seulement pour la mère des deux adolescents, il est hors de question que la vérité s’ébruite. La pauvre Momoro doit donc prendre la place de son frère à l’internat et se faire passer pour un garçon. Une avalanche de situations improbables et hilarantes pour une lecture plaisante. Un manga Shojo aux traits soignés et à l’humour ravageur à lire de toute urgence.

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© Yuji Iwahara 2007 - 2008 / AKITASHOTEN JAPAN

Un mois de juin chargé pour l’éditeur Asuka qui

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