Cinemation Numéro 6

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Numéro 6 Septembre 2008

JAR CITY Le Polar du mois la critique page 12

C’EST NOUVEAU !!! Notre nouvelle rubrique

HOME VIDEO

Dossier : Cinema et littérature



Edito Et c’est reparti pour une nouvelle rentrée ! Septembre 2008 est synonyme de changement pour Cinémation magazine. Nos rubrique évoluent et une nouvelle fait son apparition : Home Video, qui vous informe sur les différentes formes de cinéma, chez vous. Blue Ray, DVD, mais aussi VOD et autres modèles de téléchargements, tant que cela reste légal. Le piratage, véritable f léau pour toute entreprise culturel, refait parler de lui avec des chiffres inquiétants (voir nos pages Actu). Autre nouveauté en gestation, une rubrique Courrier des lecteurs. Votre rubrique, celle où chacun peut prendre la parole. Pour ce numéro 6, toutes nos rubriques habituelles sont au rendez vous. L’Evènement du mois est consacré à la Mostra de Venise. Le Tableau de Chasse vous donnera un aperçu du tableau de figurant, soldat silencieux d’un tournage cinéma. Notre Dossier enfin s’attarde ce moisci sur l’adaptation littéraire au cinéma. Et bien sur, les 8 pages de critiques. Les films à ne pas rater, ou à éviter, le tout dans une formule thématisée. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture et une bonne rentrée. La rédaction

S omm o mm aire Actus – page 4 à 7 Evénement: la Mostra de Venise – pages 8/9 Tableau de chasse – page 10/11 Critiques – pages 12 à 19 Dossier : “Cinéma et Littérature” – pages 20 à 25 1 mois 2 TV – page 26/27 Festival – page 28/29 High tech – page 30/31 Otaku – page 32/33 Home Video – page 34/35

CINEMATION MAGAZINE - Numéro 6 - Septembre 2008 Directeur de la rédaction : Benjamin Galbrun Rédactrice en chef et maquettiste : Emilie Chamoreau - Graphiste : Alexandre Taillefer - Secrétaier de Rédaction : Laëtitia Brunet - Webmaster: Diophantes - Chefs de Rubrique: Ben Brungal (Otaku), Cécile Chandran (Critiques et High Tech), Thibaut Giquel (Home Video), Cécile Guthleben (Evènement et Dossier), Laëtitia Grou (Tableau de chasse et Festival). - Ont participé à ce numéro: Flavien Chailleux, Jonathan Blanchet et Vincent Marquez. Courriel : redaction@cinemation-magazine.fr


Dans les forêts… coréennes

Surfant sur le succès des films d’horreur comme The Host, les monstres géants sont à la mode. La preuve avec le pitch de Chaw : un sanglier mutant géant qui dévore les promeneurs dans la forêt. Film d’horreur coréen prévu pour 2009, Chaw est tourné avec Sony HDW-F900R.

Les ados se déguisent

Une bande de jeunes se retrouvent à la Nouvelle-Orléans pour faire la fête… Bienvenue dans Mardi gras, actuellement en tournage avec la Panavision Genesis HD. Un “teenage movie” dans lequel on retrouve Carmen Electra (plantureuse ex-sauveteuse d’Alerte à Malibu actuellement dans Spartatouille). Prévu pour l’été prochain en Grande-Bretagne, Belgique et Hollande.

Des suites et des suites !

On continue avec un “teenage movie” : Destination Finale 4… Et non, ils ne sont pas tous morts ! Aux commandes de ce nouveau chefd’oeuvre, David R. Ellis, à qui l’on doit le second opus de la licence, Cellular et surtout le catastrophique Des Serpents dans l’Avion… Réalisé en numérique, une distribution en relief est d’ores et déjà prévue. Sortie aux Etats-Unis en août prochain.

japonais avec la Panavision Genesis HD

Tandis que les Jeux Olympiques s’achèvent à Pékin, le cinéma américain trouve son inspiration dans un mythe japonais. Hachiko : a story with a dog, réalisé par Lasse Hallström à qui l’on doit déjà Le Chocolat, entre dans la phase de post-production. Remake de Hachiko Monogatari réalisé par Seijiro Koyama en 1987, le film est adapté d’un mythe nippon qui raconte qu’un chien accompagnait quotidiennement son maître à la gare Shibuya (un quartier de Tokyo) le matin et revenait le chercher chaque soir… Sans savoir que son ami humain a trouvé la mort, le fidèle compagnon reviendra tous les soirs pendant environ neuf ans. Il attend patiemment son maître jusqu’au jour où un professeur (Richard Gere) rencontre un chien abandonné et le recueille. Le lien entre ce dernier et l’animal se créé et devient indestructible, à tel point que la vie du gentil professeur se trouve grandement bousculée. Le grand intérêt de Hachiko : a story with a dog est, qu’en plus de retrouver Richard Gere et Joan Allen (La Vengeance dans la Peau), il est tourné avec la Panavision Genesis HD. Le film devrait être sur les écrans japonais et américains d’ici la fin de l’année. E.C.

© Getty Images Scott Wintrow

Un manageur… Une chanteuse de jazz… Une histoire d’amour… Voici le pitch – assez basique avouons-le – de BabyO. Tourné en numérique avec la Sony HDW-F900, le film est actuellement en post-production. Seule une sortie aux Etats-Unis est actuellement prévue.

Remake d’un film

Avatar, quelques infos

Ce n’est pas la première fois que nos lecteurs entendent parler d’Avatar (Cinemation Magazine numéro pilote décembre 2007). La rédaction essaie de suivre les étapes du long-métrage mais son réalisateur n’est pas bavard. Pour un film des plus attendus à travers le monde (et futur succès au box-office ?), peu d’informations circulent. James Cameron a tout de même décidé de dévoiler quelques petites informations. Dans une interview accordée au Hollywood Reporter, le réalisateur de Titanic se prête au jeu. « Avatar sera composé à 60% d'animation utilisant une toute nouvelle forme de performance capture et à 40% de prises de vues réelles, avec beaucoup d'effets visuels. » Ce qui n’est pas sans rappeler La Légende de Beowful qui a déjà utilisé ce procédé. Mais, en prêtant attention aux bruits de couloirs hollywoodiens, d’autres bribes d’informations nous sont parvenues… Il semblerait que le film soit exploité en numérique et en relief 3D, tout comme Voyage au centre de la terre - 3D, sorti en juillet dernier. Les prochains projets de Cameron : The Dive (2010) et Battle Angel (2009), utilisent le même procédé de tournage stéreoscopique (en relief). Quelques miettes d’informations qui pourront, espérons-le, calmer les fans trépignant d’impatience. Courage les enfants, plus que 16 mois avant la sortie officielle ! E.L.

DR

Amour et jazz

é m Nu


e u q ér i

défauts mis en jeu

© Project 8 Films & Parallel Media

Vos

The Black Waters of Echo’s Pond est une sorte de Jumanji, mais en un peu plus hard ! Neuf amis partent en vacances ensemble sur une île où ils découvrent un jeu… Mais, en décidant de jouer, ils ne savaient pas ce qui les attendait. Les pires défauts que chaque joueur avait bien gardés pour lui se trouvent mis à jour à cause de jeu. Jalousie. Avidité. Haine… tout y passe ! Au-delà de la révélation de ces derniers, le but du jeu est qu’il doit y avoir un seul gagnant. Et qu’est-ce qu’il gagne ? Le droit de survivre… Waouh ! The Black Water of Echo’s Pond a tous les éléments pour faire un bon film d’horreur surtout qu’il est tourné avec la F900. Côté casting, on retrouve aux côtés de James Duval (Independence Day) et de Robert Patrick (T-1000 dans Terminator 2), une habituée des films d’horreur : Danielle Harris (vue dans Halloween, de Rob Zombie). Côté réalisation, c’est Gabriel Bologna qui est derrière la caméra et à l’écriture du scénario. Un grand inconnu… pour l’instant. Sortie de The Black Water of Echo’s Pond prévue pour fin 2008. E.C.

Médaille d’or pour Christie dans la catégorie poids léger !

DR

Pas aux Jeux Olympiques de Pékin, mais dans la course sur le marché des projecteurs numériques. Le leader mondial du cinéma numérique Christie lance un projecteur DLP, le CP2000-M Cinema©. Poids net : 43 kg ! Petit mais costaud. En effet, ce projecteur a été spécialement conçu pour répondre aux besoins des exploitants. Car un des premiers freins au développement des projecteurs numériques en salles reste la difficulté d’installation du matériel en cabine. Outre sa taille et son poids, ce petit projecteur a tout d’un grand au niveau de l’objectif. Un nouveau système motorisé, ainsi que la possibilité de choisir entre huit calibrages de zooms. En d’autres termes, quelle que soit la taille de l’écran de la salle, il ne sera pas nécessaire de recadrer ou de mettre l’image à l’échelle. Atout important. De plus, le Christie DP2000-M permettra de projeter des copies protégées, blu-ray, ainsi que des images HDTV en extérieur. Dans la série des CP2000, comprenant une gamme complète de modèles, le nouveau CP2000-M est également disponible pour les studios de post-production, nécessitant une configuration spéciale. En voilà une bonne nouvelle pour tout le monde… C.C.

Thriller, action et fantastique Mélangez les deux séries à succès 24 et Lost, ajoutez la caméra Panavision Genesis HD, et vous obtiendrez The Device. Un mécanisme est volé dans une base militaire, mais que contient-il ? Réponse le 25 février 2009… en Grande-Bretagne !

Linsay Lohan enceinte…

… son personnage seulement ! Enfin, même pas. Une femme fait croire qu’elle est enceinte pour ne pas se faire virer. Du coup, cette information va déclencher une vague de compassion chez ses collègues de boulot. Labors Pain, tourné avec la Red One, est prévu pour 2009.

Des bandits en relief

Depuis que Chicago a été anéanti par des bandits sans scrupules, les Américains ont le choix de travailler pour le gouvernement ou de rentrer dans la clandestinité. Le légendaire Patriote qui lutte contre ce système se fait capturer… L’exploitation en relief de Brave New World : Ravaged Planet, tourné avec la Red One, est prévue pour 2010.

Succès pour la projection en 3D

Les projections en 3D du film Voyage au centre de la Terre ont été plébiscitées. Les salles diffusant le film en 3D ont enregistré quatre fois plus d’audience que les salles le projetant en 2D. 2 600 spectateurs en moyenne par salle 3D contre 670 pour les 2D alors qu’il y avait 330 copies en 2D et seules 33 salles en 3D ! 4/5


Tom Cruise et Angelina Jolie

L’acteur américain a changé d’avis et n’interprétera pas l’espion Edwin A. Salt dans le film éponyme. Coup de théâtre, c’est la jeune maman la plus connue qui devrait le remplacer. Une arrivée féminine qui risque d’apporter quelques changements au scénario. Heureusement, l’équipe reste la même avec Phillip Noyce à la réalisation et Lorenzo Di Bonaventura et Sunil Perkash à la production.

Du Comic au Péplum

Zack Penn, scénariste de l’Incroyable Hulk ou des X-Men change de registre et travaille actuellement sur le scénario de The Argonauts. Basée sur la mythologie grecque, l’histoire présente les Argonautes comme des marins héroïques qui a accompagné Jason dans la quête de la toison d’or. Rien à voir avec le géant vert ou des superpouvoirs qui sauvent le monde !

C’est pas mignon !

Le vilain. C’est le titre du prochain long-métrage réalisé par Albert Dupontel. Aux côtés de Catherine Frot, l’acteur français interprétera le rôle principal. Aucune info n’a filtré sur l’intrigue mais le tournage a débuté fin août / début septembre à Paris.

suite de Sex and

© 2008 Metropolitan Film Export

Tout le monde connaît la chanteuse et ses problèmes personnels. Mais le public pourrait bien la découvrir sur grand écran dans le prochain Quentin Tarantino. Il va tourner le remake de Faster Pussycat ! Kill ! Kill ! avec peutêtre dans le rôle principal, une tueuse homosexuelle, Britney Spears. Toutefois, le casting n’étant pas arrêté, la chanteuse reste en compétition avec Tera Patrick, une actrice porno, Eva Mendes et Kim Kardishian.

À quand la

the City, le film ?

Un succès à plus de 150 millions de dollars, ça donne des idées. Sex and the City, le film a fait le bonheur des producteurs de la Warner. Tant et si bien qu’une suite serait sur le feu. Michael Lombardo, le directeur des programmes de la chaîne HBO explique : « Il y a un énorme intérêt pour la Warner Bros. à faire un autre Sex and the City. Ils essaient, avec notre aide, de monter ce projet. (…) Je ne sais pas quand cela arrivera. Je pense que toutes les personnes associées au film ont été très touchées par l'enthousiasme des fans de la série ». Fans enthousiastes certes, même si la critique le fut un peu moins. Quant aux comédiennes, rien n’est moins sûr qu’elles se lancent à nouveau sur grand écran. Quatre ans de négociations avaient été nécessaires pour réaliser le premier film, dus en partie aux tensions entre Sarah Jessica Parker et Kim Catrall. De plus, toutes se sont lancées dans de nouveaux projets. Mais avec un peu de chance, les fans de la série auront un Sex and the City, le film 2 dans dix ans, avec des héroïnes sexagénaires, mais toujours super sexy… C.C.

Les Vikings ont le vent en poupe

Après une année 2007 très épique (Pathfinder, 300, La Légende de Beowulf), le filon ne semble pas encore tari. Le prochain film du genre, Vahlala Rising, le Guerrier Silencieux vient tout juste de débuter son tournage après deux ans de préparation. Aux manettes, le Danois Nicolas Winding Refn à qui l’on doit la trilogie culte Pusher. Le réalisateur retrouvera son acteur fétiche Mads Mikkelsen, récemment vu dans le dernier James Bond sous les traits du diabolique “le Chiffre”. L’acteur endossera cette fois le costume de “One-eye”, un guerrier muet et sauvage prisonnier de Barde, un chef de clan cruel. Un fois libre, il s’enfuit à bord d’un navire viking avec Are, une jeune enfant. L’aventure commence alors, à travers le brouillard, jusqu’à une île perdue cachant de terribles secrets. A noter que ce film est un projet très ambitieux en terme de participations financières. Plusieurs pays ont rejoint cette co-production anglo-franco-scandinave, dont la Norvège, la Suède, la Finlande, le Danemark, ainsi que le Pays de Galles et l’Ecosse où le film se tourne actuellement. Du jamais vu pour un film scandinave. Espérons que le résultat soit à la hauteur des attentes. B.B.

DR

Tarantino et Britney

m é Cin


ma

Le réalisa-

Piratage, des chiffres alarmants

teur de Saw au pays des lutins

DR

Darren Lynn Bousman, réalisateur des films d’horreur Saw, s’intéresse au leprechaun. Issue du folklore irlandais, cette petite créature féerique s’apparente à un farfadet grincheux… Le plus grand rêve du cinéaste était d’adapter Leprechaun. La première version était un long-métrage réalisé par Mark Jones en 1993 dans lequel on retrouvait Jennifer Aniston (Rachel de Friends) et Warwick Davis (le Professeur Flitwick dans Harry Potter). Le film racontait le retour aux Etats-Unis de Dan O'Grady qui vient de voler l’or d’un leprechaun irlandais. Ce dernier l’ayant suivi pour récupérer son trésor, Dan enterre l’or près de sa maison. Les années passent et le trésor reste enterré. Il sera découvert par un homme, sa fille et trois peintres en bâtiment à l’occasion de travaux de rénovation. De quoi déchaîner à nouveau la colère du petit lutin. Mais, un lutin version Darren Lynn Bousman ça donne un leprechaun sanglant ou un leprechaun comique ? E.C.

The Dark Knight est le Chiffre du mois

Sorti depuis un mois sur les écrans outre-Atlantique, The Dark Knight a réalisé un véritable raz-de-marée dans les salles d’Amérique du Nord. En débutant son premier week-end à 155 millions de dollars, le nouveau film de Christopher Nolan a fait tomber les records les uns après les autres. Meilleur premier jour et meilleur cumul sur une journée (67,8 M$), meilleur démarrage pour un film PG-13, meilleur démarrage en Imax (6,2 M$) et meilleurs résultats en avant première (18,5 M$). Porté par de très bonnes critiques, le film a également réalisé le meilleur second week-end de l’histoire du box-office. Loin de s’arrêter là, The Dark Knight a également atteint les barres symboliques des 200 M$ (cinq jours contre huit pour Pirates des Caraïbes 2) et des 400 M$ (18 jours contre 42 pour Shrek 2) en un temps record. Seul l’insubmersible Titanic à la tête des plus gros succès de tous les temps semble indétrônable, même pour le justicier masqué. T.G.

Selon une récente étude de l’ALPA (Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle), 450 000 films en langue française seraient piratés chaque jour via le Peer to Peer. Des chiffres alarmants si l’on considère qu’il se vend quotidiennement presque autant de places de cinéma en France. La polémique enfle dans l’Hexagone, car si certains y voient comme toujours un manque à gagner qui pourrait « menacer l’industrie de l’audiovisuel », des doutes subsistent quant à la fiabilité des chiffres communiqués. Il est d’usage que les chiffres dénonçant le piratage soient souvent brandis par des lobbies industriels. Et lorsqu’on sait que c’est Nicolas Seydoux, président de Gaumont et de la FNDF (Fédération Nationale des Distributeurs de Films), qui est à la tête de l’ALPA, on est en droit de s’interroger sur la prise d’intérêt d’un tel rapport. B.B.

LE CHIFFRE DU MOIS

155

millions de dollars C’est le chiffre

d’affaires réalisé par The Dark

Knight lors de son premier week-end

© 2008 - Warner Bros

de sortie aux Etats-Unis.

6/7


Le Festival

Direction les Lions Le 65ème festival de Venise a débuté mer-

credi dernier. De nombreux films et de

© StudioCanal

grands cinéastes sont, une fois de plus, au

V

Burn after reading, film d’ouverture: le retour de Georges Clooney

enise… La place Saint-Marc… Les gondoles… Heu, non, pardon ! Des choses sérieuses sont en cours dans la ville italienne. Et jusqu’au 6 septembre, on y parlera cinéma, révélations, et Lions d’or… Le film Burn After Reading, réalisé par les frères Coen, a ouvert le festival. Rien de telle qu’une avant-première mondiale pour bien commencer ! Le jury Longs-métrages, présidé par Wim Wenders, est déjà au travail. Le cinéaste allemand est accompagné de Yuri Arabov (scénariste russe), Valeria Golino (actrice italienne), John Landis (acteur, réalisateur américain), Lucrecia Martel (réalisateur-scénariste argentin), Johnnie To (réalisateur chinois) et Douglas Gordon (réalisateur). Un jury venu donc des quatre coins du monde. A noter que la 65ème édition de la Mostra de Venise est dédiée au réalisateur égyptien Youssef Chahine... Les cinémas de toutes les nations sont représentés, aussi bien par le jury que par les films en compétitions… Cependant, la France, ne reste pas sur le banc de touche ! Côté Français Notre tendre pays est présenté grâce au thriller Inju, La Bête dans l'Ombre de Barbet Schroeder. Dans cette adaptation du roman de Edogawa Rampo, Alex Fayard (Benoît Magimel) rencontre une geisha menacée de mort par un ancien amant. L’Autre, réalisé par Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic, représente la France dans la

rendez-vous. L’édition 2008 de la Mostra de Venise promet d’être riche en révélations.

compétition officielle. Mais, ce n’est pas le seul film ! Les coproductions comme Inland (Gabbla) de l'Algérien Tariq Teguia, Nuit de Chien de l'Allemand Werner Schroeter, Teza de l'Ethiopien Haile Gerima, ou encore Sut du Turc Semih Kaplanoglu font également partie de la sélection. Hors compétition, l’Hexagone est représenté, entre autres, par Agnès Varda et son film intitulé Les Plages d'Agnès. Ce documentaire-fiction se balade sur les plages que la cinéastes a fréquentées. Quant à la sélection ‘‘Horizons’’, on y

retrouve trois longs-métrages français : Parc d’Arnaud des Pallières, Un Lac de Philippe Grandrieux ainsi que L'Exil et le Royaume d’Andrei Schtakleff et Jonathan Le Fourn. Cependant, les coproductions ne sont pas en reste avec Pa-ra-da, de Marco Pontecorvo ou encore Puisque nous sommes nés de Jean-Pierre Duret et Andrea Santana… Le cinéma français est donc bien représenté. Espérons qu’il ne rentre pas bredouille ! Emilie Chamoreau

Venise s’Hollywoodise-t-il ? La Mostra de Venise constitue la section cinéma de la Biennale de Venise, une des plus prestigieuses institutions culturelles dans le monde depuis 1895. Le Festival du Film de Venise est né dans les années 30 et n’était pas compétitif. Il a été créé avant celui de Cannes puisque l’objectif du festival français était de concurrencer l’italien (les gouvernements fascistes allemand et italien intervenaient trop dans la sélection des films). Depuis 2004, le festival est découpé en trois sections : les films en compétition, dont l'enjeu principal est le Lion d'or, les films hors compétition, et la section Horizons. A noter tout de même que le Festival de Venise a été le premier à consacrer Le Secret de Brokeback Mountain d'Ang Lee avec le Lion d’Or de 2005. La Mostra de Venise rime avec les noms les plus prestigieux du cinéma. Des hommages ont été rendus à de grands cinéastes : Luis Buñuel (1969) ou Orson Welles (1970). Le festival a également décerné de nombreux Lions d’Or à la Carrière comme à Charlie Chaplin (1972), Michelangelo Antonioni et Federico Fellini (1983 et 1985). Dans les années 90, Venise n’a pas hésité à glorifier de nombreux grands cinéastes, notamment américains : Francis Ford Coppola, Roman Polanski, Steven Spielberg, Woody Allen, Martin Scorsese, Stanley Kubrick… Une tendance qui a continué après le passage de l’an 2000 avec des Lions d’Or remis à Clint Eastwood, David Lynch ou Tim Burton. Le festival de Venise s’Hollywoode-t-il ? E.C.


M

© la Biennale di Venezia 2007

algré l’absence de grosse production américaine cette année, le glamour hollywodien était au rendez-vous à la Mostra de Venise. Georges Clooney et Brad Pitt, les deux interprètes de la dernière comédie des frères Coen, Burn after reading, ont fait crépiter les flashs. Le film a été projeté en ouverture du festival, hors compétition. Un retour tout en humour pour les deux frères oscarisés cette année, grâce au succès de No Country For Old Men. À

Le lion d’or de Michelangelo Antonioni en 1964 pour Le désert rouge.

Venise, ils ont offert au public avec ce nouveau film, des rôles “de sympathiques crétins” et complètent ainsi ce qu’ils nomment “la trilogie des crétins”. Comme quoi, gagner un oscar ne rend pas plus intelligent ! Et c’est tant mieux… Tout cela n’aura pas empêché Brad Pitt de recevoir un prix un peu plus Les frères Coen, réalisateurs du film d’ouverture Burn after reading. sérieux. Aux abonnés absents du festival l’année dernière, il n’avait donc pas reçu Achille and the turtoise, dernier de récompense pour son interpréta- volet d’une trilogie “sur l’auto-destion dans le film d’Andrew Dominik, truction de l’artiste”… A suivi un film L’assassinat de Jesse James, présenté de Christian Petzold, Jerichow, drame au festival en 2007. C’est donc cette intimiste tourné dans le nord-est année qu’il est reparti avec la Coupe de l’Allemagne. La compétition Volpi du meilleur acteur ! Mieux vaut s’annonce rude et le jury présidé par tard que jamais diront certains. Win Wenders aura un choix bien Mais après les paillettes, place à la difficile à faire… compétition. Elle s’est ouverte avec la projection du film de Takeshi Kitano, Cécile Chandran

Films restaurés : Redécouvrir les œuvres oubliées du Cinéma Italien de 1946 à 1975 A l’occasion de cette 65ème édition, la traditionnelle rétrospective de la Mostra de Venise sera consacrée aux fantômes du Cinéma Italien : des films disparus, censurés ou simplement méconnus. Au programme : des œuvres issues du néoréalisme, des comédies, des documentaires et des films expérimentaux, tous restaurés grâce au soutien de La Cinémathèque Nationale. Une bonne occasion pour découvrir deux chefs d’œuvre de Luigi Zampa : Anni Difficili (1948), sur la terreur de la dictature mussolinienne, et

Processo alla Città (1952), drame autour du meurtre d’un couple par la mafia napolitaine. Les festivaliers pourront aussi voir, entre autres : des bouts d’essais d’ Il Padre Salvagio (1962), film jamais tourné de Pasolini ; une version non censurées de Un Mondo Nuevo (1966), long-métrage de Vittorio De Sica sur l’avortement ; ou une réédition de la très culte comédie transalpine, I Mostri (1963) de Dino Risi, agrémenté d’un sketch inédit. Thibault Giquel 8/9

© StudioCanal

En direct des coulisses de Venise

le jury

de la 65e Mostra de Venise

© StudioCanal

de Venise


Maïwenn, figurante en Thaïlande Maïwenn Morvan est professeur de français

© Patricia V.E. Porntepcharoen

et vit en Thaïlande

depuis trois ans. En

juillet dernier, elle a participé au tournage de Shanghai de Mikael Håfström que

en

figurante.

tant

Une

participation anonyme mais essentielle au

cinéma, une véritable expérience...

Cinemation Magazine : En temps normal, vous ne travaillez pas dans le cinéma. Comment participe-t-on au tournage d’un film ? Maïwenn Morvan : Il y a environ un an, j’ai lu un article disant que les étrangers vivant en Thaïlande étaient très recherchés pour faire de la figuration. Le climat, les paysages et le faible coût de la vie font de la Thaïlande un lieu de tournage recherché. A cette époque, j’avais beaucoup de temps libre, j’ai donc décidé de contacter les agents présentés dans l’article. Deux de ces agences n’ont pas vraiment donné suite. Mais je suis maintenant sur les listes de Roy, mon agent, et il m’appelle de temps en temps. Si je suis disponible, je participe aux tournages. Ca met un peu de beurre sur les épinards, mais c’est surtout pour m’amuser et rencontrer de nouvelles personnes.

Maïwenn sur le tournage du film Shanghai.

C. M. : Rencontrer des nouvelles personnes est le côté ludique mais être figurant n’est pas toujours simple. Qu’attend-on de vous sur un tournage ? M. M. : Etre figurant implique d’être très malléable. On n’existe pas en tant que personne. En fait, on devient ce que les autres veulent qu’on soit. Pour caricaturer un peu, je dirais qu’on doit obéir et se taire. Pour ce qui est de mes apparitions dans le film Shanghai… J’ai surtout tourné des scènes de casino. Je faisais partie des clients, masse anonyme mais indispensable pour que la scène soit crédible. Tour à tour, j’ai joué au

poker, déambulé au bras de mon mari d’un jour, assisté à un spectacle de cabaret… Un autre jour, le tournage se déroulait en extérieur. La scène de l’arrivée au casino. Il fallait donc marcher dans la rue, tout simplement. C. M. : Jouer au poker ou marcher ne demandent pas beaucoup d’effort pourtant les journée de figuration sont longues. Comment se déroule un jour de tournage ? M. M. : La journée type du figurant commence très tôt et se finit tard ! Normalement une journée de figuration fait douze heures. Mais pour le tournage de Shanghai, il y avait


© Patricia V.E. Porntepcharoen

soit en place… J’ai même passé une journée complète à attendre, puisque mon intervention n’a duré que deux minutes. Sur une journée de 15h, avec trois changements de costume pour rien, ça fait beaucoup ! C. M. : Avec toute cette attente, vous avez beaucoup de temps à occuper… Quel est l’ambiance d’un tournage ? M. M. : Les figurants sont plutôt sympas. On discute beaucoup entre nous, on rigole bien. Par contre, du côté de l’équipe technique et du réalisateur, il y a surtout beaucoup de concentration et de sérieux. L’ambiance est peut-être différente selon les films, mais pour Shanghai on sentait bien que tout le monde était là pour travailler, pas pour s’amuser.

contrent pas, même si les rapports sont cordiaux. Par contre, le responsable des accessoires, un Anglais, était très sympa et venait souvent discuter avec nous. Les employés thaïs aussi. C. M. : Vous avez donc fait beaucoup de rencontres sur ce tournage. Que retient-on d’une expérience comme celle-ci ? M. M. : Maintenant quand je regarde un film, je garde un œil sur l’action périphérique. Pour voir mes "collègues", en quelque sorte. En général, le spectateur ne les remarque pas, mais imaginez un film sans aucun figurant… Un si grand vide, ça ferait presque peur ! Les figurants sont aussi invisibles qu’essentiels.

C. M. : Être figurante a un peu modifié votre façon d’aborder un film. C’est une expérience que vous conseillerez de vivre ou plutôt Une véritable transformation est nécessaire, même pour une simple apparid’éviter ? tion. Coiffage et maquillage prennent beaucoup de temps chaque matin… M. M. : Il faut le faire si l’occasion se présente… C’est vraiment une expépresque toujours des heures supplérience intéressante ! Mais si on n’a pas mentaires. On nous demandait d’arri- C. M. : Vous parlez de la concentra- de patience du tout, il vaut mieux éviver à 6h, mais on ne commençait pas à tion de l’équipe… Être figurant ter. De même pour quelqu’un qui veut tourner avant 13h ou 14h. Avant ça il permet donc d’approcher les faire de la figuration en pensant que sa fallait habiller, maquiller et coiffer tous acteurs, le réalisasimple présence sur le les figurants. Imaginez une foule bien teur, l’équipe du tournage lui donnera le ancrée au début du XXIème siècle qu’il film ! Avec qui avez« Les figurants sont statut de star. Il serait faut déguiser en personnes de 1940 ! vous travaillé et très frustré ! Surtout Ca prend énormément de temps. partagé le plus ? aussi invisibles qu’on n’est jamais sûr Ensuite tous les figurants vont sur le M. M. : Avec les aud’être à l’écran. La scène plateau où le réalisateur (ou un de ses tres figurants ! Je qu’essentiels » sera peut-être coupée au assistants) leur explique ce qu’il attend crois que personne montage. de leur part. Tout le monde répétait les n’a osé parler à John scènes qui étaient filmées plusieurs Cusack et Gong Li [ndrl : deux acteurs C. M. : Même si votre passage est fois. Mais surtout, sur un tournage, les du film], même les hommes choisis coupé au montage, vous avez toufigurants passent beaucoup de temps… pour s’asseoir à leur table de poker. jours la consolation de savoir de à attendre ! Attendre que la chef cos- Même chose avec le réalisateur. Les fi- quoi parle le film avant tout le tumière ait validé notre tenue… Atten- gurants et la "vraie" équipe du film monde. dre que les bigoudis fassent des sont dans deux univers complètement M. M. : En fait, non… Je ne connais boucles… Attendre que tout le monde différents. Deux mondes qui ne se ren- que ce que j’ai pu lire sur internet, puisqu’on ne reçoit ni script, ni explications sur l’action. Le film se passe à Shanghai pendant la Seconde Guerre mondiale. Un Américain y revient N’importe qui peut être figurant. Les physiques passe-partout sont les plus recherpour retrouver un ami, mais découvre chés. Etant donné qu’un film reflète généralement la vie réelle, les figurants se trouqu’il est mort. Il essaye de percer le vent à tous les coins de rue. Ils peuvent être grands ou petits, jeunes ou vieux, blancs mystère de sa disparition. Et ça a l’air ou noirs. Pour trouver des annonces de casting, on peut passer par l’ANPE spectad’être compliqué. Au passage, je pense cle ou des sites spécialisés comme figurants.com. Quand les films tournent hors de qu’il tombe aussi amoureux d’une Paris, on peut aussi trouver des annonces dans les quotidiens régionaux ou les bulbelle Chinoise ! letins municipaux. La rémunération est variable, d’environ 60 euros par jour pour les figurants normaux à 145 euros pour ceux qui doublent les acteurs pour mettre au Propos recueillis par point les cadrages et la lumière. Emilie Chamoreau

Être figurant

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Polar en Islande

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our qui vient d’un pays au climat tempéré, l’Islande n’inspire pas vraiment confiance. Les lumières sont grises, le brouillard est permanent et les roches volcaniques créent un environnement inquiétant, froid, que l’on ne retrouve nulle part en Europe. Ou alors dans certaines campagnes désertiques d’Europe de l’Est. Et ce style de paysage est vraiment propice au déroulement d’un thriller… Adaptation du best-seller La Cité des Jarres, d’Arnaldur Indridason, ce film de Baltasar Kormakur a remporté le Grand Prix du Festival de Valenciennes et du Festival de Karlovy Vary. Et pour cause. Le film dévoile une part som-

bre de la société, privilégiant un angle social. L’intrigue policière de départ se mêle à des déboires familiaux confus, dans un environnement hostile. Ce qui a permis au réalisateur de dresser un portrait sociétal au formol de son pays. En effet, la place que la génétique occupe en Islande est plus importante que dans la plupart des pays d’Europe. Une base de données gérée par une société privée, DeCode Genetics, regroupe environ 95 % des informations génétiques des Islandais, d’après Baltasar Kormakur. Le cinéaste a souhaité explorer cette situation, décrivant avec finesse les problèmes éthiques que pose la génétique. Ce film pourrait alors relancer le débat européen concernant l’usage de la génétique par les gouvernements. Applaudi par le public islandais lors de sa sortie en 2006, Jar City continuera certainement de faire parler de lui. Cécile Chandran

Go Fast, de Olivier Van Hoofstadt. Sortie l e

1er octobre.

Plongée au cœur du banditisme

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a nouvelle production Europacorp plonge au cœur du trafic de drogue méditerranéen avec Go Fast. Marek (Roschdy Zem) revient d’une fructueuse mission d’infiltration dans le milieu du crime. Alors qu’il est en “planque” pour une nouvelle affaire de stupéfiants, il assiste impuissant au massacre de son équipe. Et lorsque l’opportunité d’infiltrer un “Go Fast” se présente, Marek accepte, sans savoir

que cette mission le mettra sur la trace des responsables de la mort de ses collègues. Si à première vue, l’intrigue peut sembler celle d’un film policier hollywoodien, il n’en est rien. Le parti pris de mise en scène et la véracité du scénario proposent une immersion brutale et sans compromis dans l’univers du banditisme. L’image des cités “plaques tournantes” du trafic de drogue est abordée sans retenue ni mauvaise conscience. Inspiré d’éléments réels, le film décrypte les mécanismes des “Go Fast”, ces transports de marchandises effectués par des bolides survitaminés. À mille lieux de la série Taxi ou encore de la trilogie Le Transporteur, voici un film choc mené par une composition irréprochable. Une mention spéciale à l’acteur Roschdy Zem, dans ce rôle de flic plutôt physique, où il livre une interprétation sans faille de son personnage. B.B.

© Go Fast

DR

© Go Fast

Jar City, de Baltasar Kormakur. Sortie le 10 Septembre.


Manipulation (Deception), de Marcel Langenegger. Sortie le 3 septembre.

Jeux de mains, jeux de vilains…

© 2005 - SND Groupe M6

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elle est la leçon que le comptable Jonathan McQuarry (Ewan McGregor) pourrait tirer de son aventure au club nommé “the List”… Garçon réservé et timide, tout va basculer lors de sa rencontre avec Wyatt (Hugh Jackman), charismatique avocat ; et libertin par la même occasion, faisant partie de la “liste”. Car dans le monde des gens pressés de New-York, certains businessmen n’ont pas le temps d’avoir une vie sociale ou de famille. Si bien que les chanceux inscrits sur la fameuse liste se rancardent de façon anonyme et peuvent quand même assouvir certaines pulsions… Sur cette originalité scénaristique, vient se greffer une arnaque plutôt bancale. Traîtrise, mensonges et manipulations… L’intrigue de départ assez originale se dégrade au fur et à mesure que l’histoire avance, pour terminer assez transparente, effaçant ainsi toute trace de suspense… Certains raccourcis dans le déroulement de l’action sont franchement faciles, voire ir-

réels. Ce qui nuit grandement à l’intrigue et décrédibilise les personnages. La catastrophe est pourtant évitée grâce au talent d’Ewan McGregor, parvenant à tenir le film à bout de bras. Bien que la direction d’acteurs semble souffrir de quelques faiblesses. La piste de cet étrange club aurait valu d’être plus explorée, elle aurait certainement suffi à tenir le film… Cécile Chandran

Mirrors, de Alexander Aja. Sortie le 10 septembre.

© 20TH CENTURY FOX

Miroir, mon beau miroir…

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ertains peuvent être terrifiés ou ennuyés de voir leur reflet dans un miroir… et préfèrent donc éviter tout contact avec lui. C’est le cas de l’acteur Kiefer Sutherland dans la vie. Et pas masochiste pour un sou, il a tout de même accepté de tenir le premier rôle de Mirrors. Pour la première fois, le héros de 24 Heures Chrono se trouve alors en tête d’affiche au cinéma. Et pour rendre la tâche un peu

plus compliquée, c’est au coeur d’un film d’horreur où les miroirs sont meurtriers… Il y tient le rôle d’un ex-flic éprouvé par la mort accidentelle d’un de ses collègues, tentant de reconstruire sa vie et sa famille. Mais quand il accepte un emploi de veilleur de nuit dans un grand magasin détruit par un incendie, les choses tournent mal. La gigantesque bâtisse, bien que ravagée par le feu, a étrangement conservé indemnes des dizaines d’immenses miroirs. Et il se passe bien des choses étranges dans ces miroirs…

Adaptation d’un roman coréen, ce film d’Alexandre Aja a le don de faire hérisser les poils. Les décors sont impressionnants et les effets spéciaux beaucoup trop réalistes pour ne pas faire l’effet escompté. Il y a également beaucoup de plans très réussis, jouant sur les reflets, les miroirs et les différentes symétries du décor, qui participent à créer cette atmosphère si inquiétante. Et même si l’intrigue peut paraître un peu faible à un certain point, elle permet au spectateur de se remettre plus ou moins tranquillement de ses émotions… C.C. 12/13


© WILD BUNCH DISTRIBUTION

© WILD BUNCH DISTRIBUTION

Martyrs, de Pascal Laugier. Sortie le 3 septembre.

Chemin de croix

la ghettoïsation. Dans ce contexte difficile, le réalisateur de Saint Ange fait abstraction des dictats et propose une expérience extrême et dérangeante, de celles qu’on n’efface pas. Sans une touche d’ironie, Pascal Laugier aborde son Martyrs sous l’œil du drame psychologique et dépeint un monde cruel où l’amour semble désincarné et voué à l’échec. Il nous sert une authentique tragédie poético-gore portée par des comédiennes hallucinantes. Dommage que la conclusion façon grand guignol verse dans une psychologie mystique de bas étages. On peine à restituer la puissance

© WILD BUNCH DISTRIBUTION

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uite aux aléas avec la commission de classification des films et la polémique qui a suivi, Martyrs arrive enfin sur les écrans hexagonaux dans un circuit de salles presque correct. Plusieurs mois après sa disparition, la petite Lucie est retrouvée dans un état déplorable. Sans aucune trace d’agression sexuelle, la raison des sévices infligés à la fillette reste inexpliquée. Demeure alors un traumatisme qui la contraint à vivre dans le silence et la peur. Seule Anna, une enfant de son âge, parvient à l’approcher et à se lier d’amitié avec elle. Quinze ans plus tard, par le hasard d’un article de journal, Lucie croit reconnaître ses tortionnaires. On ne saluera jamais assez l’audace et l’envie de faire du cinéma de genre en France, tant cette volonté semble de plus en plus condamnée au mépris et à

évocatrice de la première heure. Reste un film fort, entre Calvaire et À l’intérieur. Thibault Giquel

Polémique Le 30 juin dernier, une décision de la commission de classification des films a eu l’effet d’un coup de tonnerre. Le film Martyrs de Pascal Augier (Saint Ange) s’est vu écoper d’une interdiction aux moins de 18 ans, une première pour un film français non pornographique. Pour rappel, une telle décision ghettoïse un film en l’empêchant d’accéder aux grands réseaux d’exploitation. Cela empêche également sa diffusion télé. Une censure insidieuse permise par le décret du 12 juillet 2001, réintroduisant l’interdiction de films aux moins de 18 ans. Cette loi avait été crééé suite à l’affaire de Baise-moi ! de Virginie Despentes. Dans le cas de Martyrs, le jugement fut vivement critiqué par le réalisateur et le Syndicat Français de La Critique de Cinéma qui en appelait au ministre de la Culture. Des plaintes entendues par la ministre Christine Albanel. Elle a alors sollicité une nouvelle délibération de la commission de classification. Martyrs sort finalement le 3 septembre dans un circuit de salles presque correct.


Tropa de Elite (Troupe d’Élite), de José Padilha et James D’Arcy. Sortie le 3 septembre.

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Des hommes, des vrais !

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hampion toutes catégories des entrées au Brésil l’année dernière, Troupe d’élite sort enfin en France ce mois-ci. Une bonne occasion pour découvrir en salle, le film qui a décroché l’Ours d’or, récompense suprême du dernier Festival de Berlin. Rio de Janeiro, 1997. En vue de la future venue du Pape, le capitaine des troupes d’élite, Nascimento, a pour mission d’éliminer le trafic de drogues des quartiers pauvres.

Lors d’une opération, ses hommes et lui se retrouvent chargés de secourir deux officiers de police aspirants, Neto et Matias. Impressionnés par l’efficacité du commando à les sortir d’une mort certaine, les deux candidats choisissent de s’enrôler pour un entraînement intensif avec l’espoir d’intégrer les troupes d’élite. À la vue du film de José Padilha, difficile de ne pas penser au chef-d’œuvre de Fernando Meirelles : La Cité de Dieu. Une comparaison légitime soutenue par des décors analogues et un montage tout aussi immersif. Passé ce constat formel, Troupe d’élite se distingue de son précurseur en se focalisant surtout sur les différentes forces de l’ordre. Et de ce milieu, le réalisateur nous offre une vision sans concession, faite de corruption, de trafic de drogues et de vengeances sommaires. Prétextant une effroyable réalité, le deuxième film de José Padilha frappe très (trop ?) fort au risque parfois de glisser vers un propos nauséeux. Malgré cela, Troupe d’élite demeure une œuvre puissante portée par ses excellents comédiens (amateurs pour la plupart) et une somptueuse maestria visuelle. Thibault Giquel

Les Cendres du temps - Redux, de Wong Kar Wai. Sortie le 10 septembre.

Un trésor à découvrir ou redécouvrir

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lus de dix ans après la sortie silencieuse du film en France, les passionnés comme les curieux pourront découvrir ou redécouvrir ce bijoux signé Wong Kar Wai. Ouyang Feng vit dans le désert depuis que la femme qu’il aimait a choisi d’épouser son frère. Il se retrouve désormais à l’ingrate place d’intermédiaire. Adapté du roman /La Légende du héros chasseur d’aigles, ce film envoûtant et intimiste allie triangle amoureux et séquence d’art martiaux, dans la plus pure tradition cinématographique asiatique. Le public occidental se verra donc plongé dans l’univers riche et codifié de l’Asie, où les valeurs humaines prennent un sens différent. La place de la nature, des saisons, le sens de l’honneur, de la famille jouent un rôle majeur dans l’histoire. Ce sont des éléments essentiels du Jianghu, l’univers parallèle où se jouent les romans et films d’arts martiaux. Ce film est une belle illustration des grandes légendes chinoises d’inspiration confucéenne. Il est tout de fois dommage que la version /Redux n’apporte pas plus de choses à la version originale, réalisée en 1994. Seul le montage diffère ici. Mais c’est l’immense travail d’étalonnage qui mérite le déplace-

ment. Les curieux auraient raison de se laisser tenter par l’aventure. Il n’est pas de regret possible à découvrir les beautés que leur réserve /Les Cendres du Temps. B.B. 14/15


© 2007 UNIVERSAL

Mamma Mia !, de Phyllida Lloyd. Sortie le 10 septembre.

Mariage à la grecque

© 2007 UNIVERSAL

© 2007 UNIVERSAL

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norme succès de la scène musicale à travers le monde avec plus de 30 millions de spectateurs, le « phénomène » Mamma Mia ! arrive dans les salles sous l’impulsion des créateurs du spectacle et de la société de production de Tom Hanks. A l’approche de son mariage, Sophie éprouve le besoin de connaître son père. Un mystère que Donna, sa mère, s’est toujours gardée de lui révéler. En trouvant le journal intime de celle-ci, la future mariée découvre que sa mère a connu trois amants peu avant sa naissance et qu’elle a donc trois pères potentiels. Sans en parler à sa mère, elle décide alors d’envoyer une invitation à chacun de ces hommes dans l’espoir de découvrir son véritable géniteur. Voilà un petit bout de temps que Hollywood ne nous avait pas servi une comédie musicale dans la plus pure tradition du genre. Poursuivant l’héritage des grandes productions de la MGM, de Vincente Minnelli à Stanley Donen, Mamma Mia ! renferme quelques chose de fascinant. Un aspect kitsch, suranné, et en même temps, quelque chose de profondément intemporel, à l’image d’Abba diront certains. Pour cette adaptation, on regrettera des choix de mise en scène pas toujours judicieux qui confèrent au film un aspect "pub pour dentifrice". Côté casting, la talentueuse Meryl Streep survole le reste de la distribution avec l’énergie d’une gamine pré-pubère et donne l’agréable impression de s’offrir une cure de jouvence. Un film à conseiller avant tout aux fans de comédies musicales et du groupe suédois. Thibault Giquel

Bande originale du film

Après avoir enflammé les planches des scènes de théâtre du monde entier, le revival ABBA débarque enfin au cinéma par l’intermédiaire de l’adaptation de la comédie musicale Mamma Mia !. Ecrite à l’origine par Catherine Johnson, produite par Judy Craymer et trois des membres d’ABBA, cette bande originale est à l’image du film et reprend la quasi totalité des chansons interprétées sur scène. Très colorée, dans un climat dance/disco seventies, cette B.O. saura amadouer les nostalgiques du groupe suédois. Pour les autres, allergiques d’ABBA et des comédies musicales aux relents trop sentimentaux, on leur conseillera volontiers de passer leur chemin. Si, toutefois, ils possédent déjà l’adaptation musicale du spectacle, cette B.O. ne saura les contenter, certains titres, comme Chiquitta, ont même disparu. On concède néanmoins le plaisir d’entendre Meryl Streep, Pierce Brosnan ou encore Colin Firth pousser la chansonnette sur des titres mythiques comme Super Trouper, Dancing Queen, ou encore Our Last Summer.


Christophe Colomb : L’énigme, de Manoel de Oliveira.Sortie le 3 Septembre.

Vers de nouveaux horizons DR

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anoel de Oliveira fêtera ses cent ans cette année, faisant de lui le doyen des cinéastes portugais. Récompensé le 19 mai dernier au Festival de Cannes pour l’ensemble de son œuvre, ce réalisateur fait partie des grands noms du cinéma. Avec Christophe Colomb : l’énigme, il offre au public un retour sur la vie du célèbre explorateur, entre l’Amérique et le Portugal. Cette aventure met en scène un médecin-chercheur accompagné de sa femme. Le couple tente, au cours de leur vie, de retrouver les sensations de cette épopée historique. Leur quête de mémoire les mène sur les traces du mythe fabuleux qu’est la découverte d’une terre nouvelle. Le Portugal, pays d’origine de l’explorateur dans ce film, sera le port de départ, vers de nombreuses trouvailles et sensations. Manoel de Oliveira préserve dans ce film, son originalité. Des plans aérés, des jeux sur la spatialité, sur les flous, permettent de marquer visuellement un espace dédié à l’inconnu. La figure de Christophe Colomb est, quant à elle, traitée de

façon tout à fait atypique. Loin du tableau historique habituel, le cinéaste emmène le couple et son spectateur dans une quête étrange, floue. Le film reste en mémoire comme le souvenir d’un voyage, initiant le spectateur à la découverte de nouveaux horizons. Laetitia Grou

C’est dur d’être aimé par des cons. Réalisé par Daniel Leconte. Sorti le 10 septembre.

Liberté, j’écris ton nom

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la manière du poème Liberté de Paul Eluard, C’est dur d’être aimé par des cons résonne

comme un cri revendicatif. Ce film retrace les péripéties de Philippe Val et de ses acolytes de Charlie Hebdo lors du procès que lui ont assigné trois organismes musulmans en 2004 pour avoir reproduit les caricatures de Mahomet. Daniel Leconte, le réalisateur, a suivi et interrogé les protagonistes avant, pendant et après le procès. La construction narrative est intelligente, notamment avec les séquences dans la salle des pas perdus du tribunal, la musique de Cyril de Turckeim crée une véritable intensité dramatique. Avec des personnages hauts en couleurs, on est loin des traditionnels procès. Loin

aussi car c’est un procès historique : celui de la liberté de la presse. Quelque chose d’extrêmement important s’est joué dans ce tribunal, et Daniel Leconte l’a saisi. Au départ, le film devait être diffusé à la télévision, mais aucune chaîne n’a pris le risque. On peut alors se demander si les salles de cinéma sont sa vraie place. Est-ce vraiment un film de cinéma ? Aura-t-il une visibilité à la hauteur de celle qu’il mérite ? Quoi qu’il en soit, ce film est une vraie leçon : une leçon de journalisme d’abord, mais aussi une leçon de vie, de conscience citoyenne. Cécile Guthleben 16/17


© 2008 kaze sas ©2007 Masao Kogure / Summer Days with Coo Committee

Un été avec Coo, de Keichi Hara. Sortie le 10 Septembre.

Des valeurs simples

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écidément, Eurozoom a le don de dénicher des perles venues d’Asie. Après /Sakuran/ sortie fin août (voir /Cinemation Magazine/ n°5), leur dernière trouvaille s’intitule /Un été avec Coo/. Un long-métrage d’animation poignant et attachant, puisant sa féérie dans la Mythologie Japonaise. Kôichi, jeune garçon solitaire, découvre un jour une étrange pierre

renfermant un Kappa, un esprit de l’eau. Dès lors, cette créature folklorique va tenter de s’intégrer dans la famille du jeune garçon qui le surnomme Coo. Malgré quelques longueurs, la qualité de l’animation est incontestable. Les arrières plans somptueux participent à l’immersion de ce conte moral et accusateur. Car si le film semble destiné aux plus jeunes, la critique acerbe de la société moderne compte nombre de subtilités destinées à un public plus âgé. En alternant humour et gravité, l’auteur révèle aux yeux des spectateurs les dérives d’une société voyeuriste, avide de sensationnel et de téléréalité, au détriment de la vie privée. Un hymne à la tolérance porteur de valeurs simples. B.B.

Un kappa, c’est quoi ? Dans le folklore japonais, un kappa est une créature mystérieuse vivant dans le lit des rivières et des lacs. On leur connait plusieurs caractéristiques physiques : un kappa est dans l’ensemble proche d’un croisement entre une grenouille et une tortue. Il possède un bec, une carapace, et des mains palmées. L’assiette présente sur la tête d’un kappa est l’origine de son pouvoir. Elle doit toujours rester humide, sinon la créature risque de perdre progressivement sa force. Si la plupart sont farceurs et taquins, certaines légendes racontent que des kappas malveillants noyaient les voyageurs au fond de leur rivière.

Déjà dans les salles

Alexandre Fayard (Benoît Magimel) est un écrivain français à succès. Il s’envole vers le Japon à l’occasion de la sortie de son nouveau roman. Il y fait la rencontre d’une geisha, examante d’un romanier japonais plutôt violent. Un film marquant et dérangeant, actuellement en compétition pour le Lion d’Or au Festival de Venise.

Premier long métrage animé de la célèbre série des Star Wars, produit par les studios de Georges Lucas, LucasFilm Animation. L’action se situe entre les épisodes II – L’Attaque des Clones – et III – La Revanche des Sith. Un travail graphique intéressant. À partir de 6 ans et plus…

La prudence est de mise pour un tueur en série. Et Joe, (Nicoles Cage) va baisser sa garde face aux beautés de Bangkok et se laisser prendre dans ses filets… Un thriller rebondissant, au rythme soutenu, plongeant des les méandres de l’amour et du meutre. Un plutôt mauvais ménage.


tableau des notes

Jar City

CÉCILE CHANDRAN

Rien de tel qu’une aventure morbide en Islande…

Go Fast

Mirrors

Manipulation

Martyrs

Troupe d’Elite

En un mot : EFFRAYANT! Déconseillé aux âmes sensibles…

BEN BRUNGAL

Une bonne réalisation, un traitement juste de l’information.

Pas très convainquant... Dommage!

Un plaisir à redécouvrir. Dommage que la version Redux n’apporte pas plus.

Mamma Mia

Christophe Colomb, l’énigme

Un été avec Coo

De belles émotions au travers d’un voyage, mais quelques lenteurs. Un très beau conte, drôle et profond. Un plaisir pour petits et grands

Totalement invraissemblable, mais diablement efficace et franchement flippant

Délirant délice de kitch pour amateurs du genre. Niaiserie insupportable pour les autres. Une vraie leçon de journalisme et de conscience citoyenne.

Une comédie musicale horripilante, à voir pour Meryl Streep !

C’est dur d’être aimé par des cons

CÉCILE GUTHELBEN

Une œuvre viscérale et jusqu’au-boutiste qui pêche dans sa conclusion La Cité de Dieu version flics, l’effet de surprise en moins !

Violent, dérengeant, une oeuvre marquée au fer rouge…

Les Cendes du temps

LAËTITIA GROU

Un triller efficace mais quelques scènes insoutenables.

Rien de tel qu’Ewan McGregor pour éviter la catastrophe…

Une oeuvre politique éprouvante, un film à ne pas manquer.

THIBAULT GIQUEL

Une esthétique incroyable mais des problèmes de rythmes

Drôle et impertinent tout en défendant nos acquis. Mais pourquoi le sortir en salles ?

Un hymne à la tolérance porteur de valeurs simples.

Un subtil travail de mémoire, une impulsion vers de nouvelles découvertes.

18/19


Cinéma et Littérature : Un chemin très fréquenté, mais semé d’embuches

Ce mois-ci encore, plusieurs films qui sortent en salles sont basés sur des romans : la palme d’or cannoise, Entre les murs, ou La Belle Personne, entre autres. Si l’adaptation cinématographique n’est pas un phénomène nouveau, depuis 2001 et les sorties des premiers Harry Potter et Seigneur des Anneaux, les romans au cinéma ont plus que jamais le vent en poupe. Tous les mois,des adaptations plus ou moins réussies débarquent sur les écrans. Mais le succès n’est pas toujours au rendez-vous. Petit état des lieux de l’adaptation cinématographique.


Le roman, c’est quoi ? De l’émotion, des sentiments, du rêve… L’adaptation d’un livre au cinéma n’est donc pas un exercice simple. Il implique un travail important de réécriture pour transposer à l’image ces sentiments… Mais la première décision à prendre reste le choix de l’œuvre : adapter un roman méconnu du grand public pour lui offrir une seconde vie ; ou s’intéresser à un best-seller parce qu’il est “bankable” ? C’est souvent cette solution qui est retenue par les réalisateurs. Aujourd’hui, la tendance la plus naturelle est qu’un succès en librairie se poursuit au cinéma. 99 francs de Frédéric Beigbeder a marqué le début des années 2000. Son adaptation a attiré plus de 510 000 spectateurs dans les salles sept ans plus tard. Et ce double triomphe n’est pas un cas isolé dans l’histoire des adaptions cinématogra-

Daniel Radclifffe, alias Harry Potter, dans Harry Potter et l’ordre du Phénix.

Un pari risqué … À la décharge du réalisateur américain, il est assez dangereux de transposer sur écran un gros succès

littéraire. L’adaptation d’un livre est avant tout la lecture personnelle du réalisateur ou, surtout, du scénariste. C’est un processus de réinterprétation qui peut décevoir le lecteur qui avait déjà fait marcher son imagination pour visualiser l’histoire. Cependant, certaines adaptations ont su conquérir les lecteurs ! C’est le cas pour la trilogie du Seigneur

Adaptations, allers-retours

Certaines œuvres littéraires sont pour les producteurs des succès assurés qu’ils n’hésitent pas à réutiliser à souhait, la preuve avec ce classement. Le top 3 des œuvres littéraires les plus adaptées au cinéma : 1. A la première place de notre classement, et sans surprise, Roméo et Juliette (William Shakespeare) atteint l’énorme score de 78 adaptations. 2. Les Misérables (Victor Hugo) en sont presque à la moitié avec 35 adaptations 3. Les Trois mousquetaires (Alexandre Dumas) semblent loin, mais on compte tout de même 16 adaptations. Le top 3 des personnages d’œuvres littéraires les plus déclinés : 1. Sherlock Holmes est loin en tête avec 204 adaptations de ses aventures créées par Arthur Conan Doyle. 2. Celui qui signe à la pointe de son épée, Zorro (créé par Johnston McCulley) a 23 films de cinéma à son actif. 3. Enfin, l’agent secret James Bond (créé par Ian Fleming) totalise à ce jour 21 aventures cinématographiques (mais deux autres sont déjà en préparation !). © Collection AlloCiné / www.collectionchristophel.fr

© Collection AlloCiné / www.collectionchristophel.fr

Le succès comme monnaie d’échange

phiques. La série des Harry Potter en est un des exemples les plus parlants. Surtout qu’un plébiscite en librairie se traduit à l’écran par le déblocage de gros moyens financiers, un casting de choc avec les acteurs du moment et une intrigue qu’on sait en béton, même si tout le monde connaît la fin ! Ca a également été le cas pour le Da Vinci Code… mais n’a pas empêché une vague de critiques mordantes pour le long-métrage de Ron Howard !

Collection Christophe L.

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a littérature comme source d’inspiration… Depuis que le cinéma existe, nombre de réalisateurs se sont tournés vers les livres pour les adapter sur grand écran. Depuis plus de 100 ans, les allers-retours entre livres et écran sont incessants. On ne compte plus les livres adaptés au cinéma. Le premier cinéaste à adapter un livre était Méliès. En 1902, avec la réalisation de Voyage dans la Lune, il transposa – plus ou moins librement – le texte de Jules Vernes. Pourtant, adapter une histoire à l’écran n’est pas toujours chose aisée… Quel parti pris faut-il appliquer ? Des interrogations et des décisions incontournables pour passer de la page La célèbre lune du Voyage sur la lune à l’écran sont de Georges Mélies. nécessaires…

© 2007 Warner Bros. Ent., Droits de Publication Harry Potter © J.K.R.

De la page à l’écran

Claire Danes et Leonardo DiCaprio, les Roméo et Juliette de Baz Luhrman en 1997.

Le Sherlock Holmes de 1939, Basil 20/21 Rathbone, dans la version d’Alfred Werker.


© Gaumont Columbia Tristar Films

des anneaux réalisée par Peter Jackson… Chapeau bas à l’artiste qui, en plus de plaire aux inconditionnels de Tolkien en transposant un univers si particulier, a su attirer de nouveaux fans qui ont repris le chemin de la lecture ! Pourtant, certaines prises de liberté par rapport à l’œuvre littéraire peuvent

être critiquées. Des coupures inopinées dans l’histoire, comme les raccourcis reprochés à Matthieu Kassovitz pour Les Rivières Pourpres en 2000 ; ou la décision de supprimer des personnages figurant dans le livre. Ce sont peut-être là les raisons d’un ratage au box-office. En même temps, un paradoxe existe

puisqu’un film qui colle trop à un livre n’apportera rien au public. Mais en transposant un livre au cinéma, le réalisateur peut avoir le mérite d’attirer le public, ne serait-ce que par curiosité. Une chose est sûre : la littérature et le cinéma sont deux arts qui restent intimement liés.

Adapter une œuvre littéraire : Comment ça marche ?

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epuis 1913 et la reproduction d’une scène d’un livre de Jules Verne, Michel Strogoff, la législation considère que les adaptations littéraires au cinéma sont soumises à plusieurs lois relatives aux droits d’auteur. Elles sont donc considérées comme étant des reproductions qui peuvent porter atteinte à la propriété intellectuelle de l’écrivain. Un cadre juridique bien délimité qui protège parfaitement les auteurs mais qui peut transformer les adaptations littéraires en véritable chemin de croix. Concrètement, si demain, il vous arrive de trouver que Les Enfants de la liberté de Marc Lévy ferait un bon film, il vous faudra d’abord penser à acquérir les droits d’adaptation de l’œuvre.

Pour rappel, les droits du premier livre de l’auteur, Et si c’était vrai, se sont vendus pour la modique somme de 1,6 millions d’euros, soit le même montant dépensé par la Columbia pour obtenir ceux du Da Vinci Code de Dan Brown. Des montants non négligeables mais bien inférieurs à ceux du Parfum de Patrick Süskind dont les droits se sont négociés pour plus de 8 millions d’euros. Pour un titre hors best-sellers, il vous faudra prévoir entre 10 000 et 100 000 euros. Dans le cas ou vous auriez réussi à recueillir l’argent La couverture des Enfants de la liberté de Marc Lévy. nécessaire pour vous procurer ces droits, il vous faudra quand même l’approbation de l’auteur quant à la transposition de son texte. En conséquence, bien que vous ayez obtenu l’autorisation personnelle de l’écrivain (ou de ses ayants droit) pour porter son roman sur grand écran, le cadre juridique stipule parfaitement qu’il peut se rétracter et s’opposer à votre film si il juge que son manuscrit n’est pas respecté. Tragique désillusion : vous pensiez que le l’histoire de Marc Lévy serait plus pertinente version sciencefiction avec des monstres et des gros

Audrey Tautou et Tom Hanks, les héros du Da Vinci Code de Ron Howard.


Roman et télévision On peut aussi remarquer qu’en matière d’adaptation d’œuvres littéraires, le petit écran n’est pas en reste. De nombreuses séries télévisées sont issues de romans. Deux types d’adaptations sur petit écran existent. Il y a les séries de romans centrées sur un personnage dont chaque tome est porté à l’écran. Les aventures du détective Hercule Poirot, écrites par Agatha Christie, sont déclinées dans une série créée en 1987 et qui compte dix saisons. Sherlock Holmes est aussi un habitué du petit écran avec 84 versions télévisées. En matière d’adaptation, les détectives et autres inspecteurs de choc ont toujours la cote ! Ce sont surtout les Anglais qui se passionnent pour la transposition de ces séries policières. Et il y a les romans qui racontent une seule histoire et sont finalement le Les quatre héroïnes de Sex and the City point de départ d’une série, Sex and the City, par exemple. Le roman de Candace Bushnell posait les bases des aventures et des personnages qui seront repris durant six saisons sur la chaîne HBO. Puis la série a elle-même été adaptée sur grand écran avec un film sorti le 29 mai dernier. Il y a égalem ent un très grand nombre de téléfilms dont les scénarios sont issus de romans…

Deux adaptations qui ont amorcé une nouvelle tendance

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© Collection AlloCiné / www.collectionchristophel.fr

n décembre 2001, Harry Potter à l’école des sorciers et Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’anneau sortent presque conjointement sur les écrans du monde entier. Hollywood peut se frotter les mains, ce

sont deux des plus grosses franchises que le cinéma ait produit ces dernières années. Des franchises qui possèdent plusieurs similitudes dont la particularité d’être deux adaptations issus de la littérature contemporaine (et anglophone à fortiori). Aujourd’hui, si on attend toujours Bilbo Le Hobbit (prévu pour 2010 avec Guillermo del Toro à la réalisation), la franchise Harry Potter attise toujours les passions. Selon

Départ à l’école pour Harry Potter et début d’un énorme succès.

certains experts, le merchandising de la série est évalué à plus de quinze milliards d’euros. Pour exemple, en trois mois, 35 millions de vidéos et de DVD du premier épisode avaient été vendus. Pour cette série, la Warner, société productrice de tous les Harry Potter, a conclu plusieurs partenariats dont un avec Electronic Arts basé sur le développement des films ou livres en jeux vidéo. Et ça marche ! Rien que pour le premier Harry Potter, ce ne sont pas moins de douze millions d’unités de jeux qui ont été vendues dans l’année qui a suivi la sortie du film, toutes consoles confondues. EA Games est aux anges, d’autant qu’ils possédaient 22/23

© Collection AlloCiné / www.collectionchristophel.fr

vaisseaux ! Vos ambitions vont être réduites à néant : le droit d’auteur protège l’œuvre de l’écrivain toute sa vie et 70 ans après son décès. Petite consolation, vous pouvez toujours vous rabattre sur votre projet d’adaptation des Confessions de Rousseau à la sauce heroic fantasy ! Sans oublier que les sociétés d’auteurs peuvent aussi vous attaquer pour non respect d’une œuvre tombée dans le domaine public. En définitive, si vous souhaitez toujours adapter Marc Lévy, vous devrez impérativement lui présenter le scénario pour obtenir son consentement (et peut-être que, comme vous, il aime la science fiction), ainsi que lui présenter votre film dans l’un de ses premiers montages. Dans le cas d’un désaccord avec l’auteur, ce dernier peut vous contraindre à faire des "aménagements" (zut, on perd la scène sur la planète Zboub !!!), voir de réclamer que son nom soit retiré du générique sous menace d’un procès (Zut, on perd le public féminin !!!). Après tout cela et pas mal de concessions, vous aurez enfin le "privilège" de sortir en salle : The Children of Liberty d’à peu près Marc Lévy.


© 2006 EuropaCorp - Avalanche Productions - Apipoulaï Prod

également la licence des films du Seigneur des Anneaux (la licence des livres a été vendue à Vivendi Universal).

© Metropolitan FilmExport

Freddie Highmore, Arthur, avant son entrée dans le monde des minimoys.

Pour de nombreux professionnels, de telles franchises constituent des histoires qui ont déjà captivé toutes les tranches d’âges et leurs adaptations cinéma véhiculent de gros potentiels commerciaux au même titre que Star Wars en 1977. Cela n’a échappé à personne, surtout pas aux producteurs hollywoodiens qui ont cherché à financer des productions qui peuvent rivaliser de réussite, particulièrement à travers le merchandising. Mais au ci-

néma, la réception d’un film par les spectateurs est loin d’être une science exacte.

Du côté des succès : Disney et Walden Media sont productrices des Chroniques de Narnia. Les deux premiers films ont déjà rapporté plus d’un milliard de dollars à travers le monde et on attend l’annonce d’un troisième volet. En France, l’adaptation d’Arthur et les Minimoys de et d’après Luc Besson, a drainé plus de six millions de spectateurs dans les salles et deux suites sont d’ores et déjà officialisées.

Du côté des échecs : La 20th Century Fox a produit Eragon, d’après un roman d’héroïc fantasy de Christopher Poalini, avec la volonté de développer une franchise comparable à celle de ces prédécesseurs. Après les résultats mitigés du premier film, il y a peu de chances qu’un deuxième épisode voie le jour. New Line a aussi voulu financer une nouvelle trilogie avec une partie des bénéfices gagnés sur les épisodes du Seigneur des Anneaux. Mais, À la Croisée des Mondes, sorti en décembre 2007, d’après Philip Pullman, n’a pas convaincu le box-office, les suites ont donc tout simplement été annulées.

Elijah Wood, le héros de la trilogie Seigneur des Anneaux.

Dossier réalisé par Cécile Chandran, Emilie Chamoreau, Cécile Guthelben & Thibault Giquel © Walt Disney Studios Motion Pictures France

Recettes

Ces derniers mois, de nombreux films issus d’œuvres littéraires sont sortis sur les écrans. Ont-ils marché ? Se sont-ils plantés ? Les résultats ci-dessous (nombre d’entrées en France). • Las Vegas 21 de Robert Luketic. D’après Ben Mezrich (sorti le 04 juin). Au 15 juillet : 693 736 entrées • Sagan de Diane Kurys. D’après la vie de l’auteure (sorti le 11 juin). Au 12 août : 515 699 entrées • Le monde de Narnia 2 de Andrew Adamson. D’après C.S Lewis (sorti le 25 juin). Au 12 août : 2 789 687 entrées • Mes amis, mes amours de Lorraine Lévy. D’après Marc Levy (sorti le 02 juillet). Au 12 août : 621 965 entrées • Wanted : choisis ton destin de Timur Bekmambetov. D’après le comic de Mark Millar. (sorti le 16 juillet). Au 12 août : 898 900 entrées.

Les acteurs principaux du Monde de arnia 2 de Andrew Adamson.


s m l i f s Le

La belle personne de Christophe Honoré.

Sortie en salles le 17 septembre. Diffusion sur Arte le 12 septembre.

Grand écart

L

© Le Pacte

a belle personne n’est pas la première incursion de Christophe Honoré dans le monde de l’adaptation. Ma mère, sorti en 2004, était basé sur une œuvre de Georges Bataille. Ce film déplace dans un contexte actuel l’intrigue de La Princesse de Clèves, roman publié anonymement par MarieMadeleine de La Fayette en 1678. Dans les deux versions le personnage principal est une jeune fille de 16 ans qui se retrouve parachutée dans un univers qui lui est totalement inconnu. Le Louvre pour Mademoiselle de Chartres dans la version papier, un lycée du 16e arrondissement de Paris pour Junie dans la version pellicule. Plus qu’une simple adaptation, il s’agit donc d’une modernisa-

tion d’une histoire. L’intrigue est celle d’un triangle amoureux dans lequel l’héroïne se retrouve piégée. Le projet d’adaptation est né, dans l’esprit du réalisateur, à la lecture de l’une des premières phrases du roman : « Jamais cour n’a eu tant de belles personnes », ces mots lui ont fait penser à une autre cour, celle d’un lycée. On retrouve à l’écran son acteur fétiche, Louis Garrel ainsi que Grégoire Leprince-Ringuet, découvert dans Les chansons d’amour. C’est donc d’ores et déjà deux valeurs sûres pour un film que la rédaction n’a pas pu voir avant le bouclage de ce numéro. Mais connaissant la précision de Christophe Honoré, son amour pour ses comédiens et pour Paris, son sens des détails visuels et sonores (la musique est comme toujours signée Alex Beaupain), La belle personne sera, à n’en pas douter, un magnifique film.

Entre les murs. Réalisé par Laurent Cantet. Sortie le 24 septembre.

Docu-fiction ou fiction documentée ? nage en vidéo haute définition, voulu et revendiqué par Cantet, Entre les murs a de vrais airs de documentaire. Plus que l’adaptation d’un roman, ce film est une mise en image et en fiction d’une réalité subjective vécue dans une classe par Bégaudeau.

© Haut et Court 2005 - Tous droits réservés

E

ntre les murs, Palme d’or au dernier festival de Cannes, est d’abord le récit d’une année de professorat de François Bégaudeau dans un collège du 20e arrondissement de Paris. Laurent Cantet, le réalisateur, nourrissait depuis longtemps déjà le projet d’un film qui se déroulerait dans un collège lorsqu’il a découvert le livre et son auteur. Le film n’est pas une adaptation stricte du livre, mais plutôt une source d’inspiration, comme l’explique François Bégaudeau : « Le livre était une somme de situations, ils en ont prélevé quelques unes pour les agencer en fiction ». Le roman et son auteur, qui interprète son propre rôle, ont donc surtout constitué des références et des cautions documentaires pour éviter les situations invraisemblables. Entre les murs bénéficie donc d’un scénario original, inspiré par un livre, lui-même basé sur des faits réels. La caution documentaire est un aspect très important du film, tant au niveau des situations que des jeunes comédiens. Tous les adolescents sont des élèves du collège où le film a été tourné. Cependant, ils ont vraiment joué des personnages loin de leurs personnalités après un long travail avec Laurent Cantet et François Bégaudeau. Grâce au tour-


On remet ça ?

la télé est marquée par des transferts et

nouveautés tous azimuts. Focus sur les premières chaînes hertziennes&

E

t c’est parti pour la surprise annuelle ! Comme chaque année, l’annonce des grilles de programmation de la rentrée est un moment attendu par tous téléspectateurs. Chacun souhaite retrouver ses habitudes devant le petit écran… tout en espérant un peu de nouveauté. Et cette année, qui sera satisfait ? Qui sera déçu ? La programmation sera-t-elle à la portée de tous les goûts ? Au programme de votre zappette 2008/2009 : des séries, des nouveautés, des séries, du réchauffé et, sinon, des séries. Faire du neuf avec du vieux… France 2 réchauffera Le Plus Grand Cabaret du Monde ! Patrick Sébastien le servira tous les jours à 19h50 et par extraits. Une manière de fêter les 10 ans de l’émission. Une heure avant, Julien

Courbet et ses chroniqueurs prendront l’antenne. Du lundi au jeudi Service Maximum parlera de consommation, d’astuces et de bons plans. Laurence Boccolini, disparue de la grille depuis l’arrêt du Maillon faible revient sur TF1. L’animatrice présentera un nouveau (vraiment ?) concours de danse Dance floor, qui sera le plus fort ?. Elle assurera ainsi la transition entre Secret Story 2 et la Star Ac’ 8 pendant deux semaines. Ça promet ! Le rendez-vous des séries Canal+ a revu sa sélection en matière de fictions étrangères. Ainsi, seront de retour le palpitant 24h Chrono, les domestiques Desperate Housewives, les toujours non résolus Cold Case et l’effrayant Dexter. Ainsi que trois petits

Desperate Housewives : retour en force !

nouveaux : Big Love, Skins, Jekyll et The Company. De quoi booster les abonnements ! Et parce qu’une chaîne ne leur suffit pas, les femmes au foyer désespérées sont aussi prévues sur M6. Elles reviennent chaque mardi en début de soirée. La chaîne qui monte pense elle aussi aux fans de séries. Depuis le 29 août, la nouvelle saison inédite de NCIS est de retour avec dix-huit nouveaux épisodes. Les adeptes de Nip Tuck auront rendez-vous avec la saison 5 inédite tous les mardis. M6 mise sur une nouvelle série : Shark avec James Wood qui y campe un avocat en Californie. Un bémol pour la chaîne musicale : Pas de secrets entre nous n’a pas convaincu et passera à la trappe alors que Une nounou d’enfer revient à 20h, encore une fois. Laëtitia Brunet

Duval et Moretti, tellement insipides

T

De retour sur M6.

ant bien que mal, M6 a tenté de nous présenter Duval et Moretti comme le divertissement de l’été. Pourtant, il en faudra davantage pour donner une autre illusion que celle laissée après l’insupportable visionnage des épisodes. Ce nouveau programme français bien de chez nous présente comme seul intérêt, le questionnement existentiel suivant : Comment une série autant dépourvue d’originalité et d’attrait amenant au divertissement a-t-elle réussi à passer l’ensemble de la procédure de validation d’un programme ? Et ce, bien

que M6 ne soit pas à son premier coup d’essai non-qualitatif après Les Bleus, Jeff et Léo flic jumeaux ou encore Léa Parker. Cette fois, ce sont Brasseur petit-fils (le talent dans la famille est décrescendo), Emmanuel Patron et Magloire (mascotte de M6) qui tentent de donner de la crédibilité à un pâle remake de Starsky et Hutch (jusqu’à en reprendre les scénarios par épisode). Sauf que 30 ans plus tard, l’effet n’est pas le même. Pour l’heure, Duval et Moretti dénombre déjà 21 épisodes, diffusés sur W9 avant une possible diffusion sur M6. A éviter. Flavien Chailleux

© 2007 Disney - ABC International

Comme annoncé en juillet, la rentrée de


Qui pour remplacer Grissom aux Experts ?

La série phare de la branche des Experts va perdre son personnage principal :

William Petersen alias Gil Grissom va ranger sa panoplie de policier scienti-

U

n coup dur pour les scénaristes qui ont déjà vu partir deux éléments clés l’année précédente alors que jusqu’à présent, la série se félicitait de conserver un casting de départ intact. Toutefois, le départ de Petersen ne sera pas total puisque son personnage est attendu comme régulier dans la saison 9 jusqu’à la 10e enquête avant de devenir peu à peu occasionnel. Et, attention au léger spoiler qui va suivre : la fin du parcours de Grissom à Vegas est annoncée comme particulièrement tourmentée. Voilà qui nourrit un peu plus l’impatience des millions de fans de l’une des meilleures séries policières de la décennie écoulée. En attendant, le remplacement de Grissom fait déjà l’objet d’une profonde réflexion de la part des producteurs, ceux-ci étant en quête d’un nouveau leader charismatique pour diriger l’armada scientifique de Las Vegas. Et à ce sujet, les rumeurs vont bon train. La tendance du moment mène à un nom : Laurence Fishburne, l’incontournable Morpheus de la trilogie Matrix. Ce dernier tiendrait la corde pour prendre la peau d’un personnage aux traits déjà définis par les

scénaristes : un scientifique externe au milieu policier aux pulsions obscures et similaires à ceux des tueurs en série. Cependant, le choix définitif n’a pas encore été arrêté. Kurt Russell et John Malkovich ont également été cités comme possibles priorités de la production tandis que Liev Schreiber, déjà apparu lors de la saison 7, demeure une autre option évoquée, principalement levée par les fans de la série. Flavien Chailleux

William Petersen alias Gil Grissom va ranger sa panoplie de policier scientifique.

Battlestar Galactica se décline

A

lors que Battlestar Galactica approche du dénouement, son spin-off Caprica se prépare à assurer la relève auprès des fans de la série SF du moment. Le pilote devrait être diffusé durant l’automne sur SciFi, quelques mois avant la seconde partie de la quatrième et dernière saison de Battlestar Galactica. L’action du spin-off sera sous la forme d’une préquelle plaçant le contexte un demi-siècle avant le déclenchement des hostilités des cylons à l’encontre de la race humaine. L’occasion de remonter aux origines de la saga, de faire connaissance avec les ancêtres de la famille Adama et d’assister à l’émer-

© CBS Andrew MacPherson

fique au cours de la saison 9 pour filer vers d’autres cieux.

gence de l’espèce humano-robotique cylon. De quoi aussi offrir davantage de profondeur à la saga, comme le souhaite Ronald D.Moore, l’un des producteurs de la série désireux « de faire quelque chose de complètement différent dans la science-fiction, plus axé sur les personnages et moins sur l'aspect pyrotechnique ». Le changement de style séduira-til les aficionados du Galactica ? F.C.


© FOTOFESTIVAL / DAULTE

Il a plu sur Locarno Direction la Suisse, dans la petite ville de Locarno. Tous les ans, depuis 1946, la ville accueille plus de 200 000 cinéphiles, pendant onze jours au début du mois d’août.

D

e renommée internationale, ce festival est le rendez-vous des amoureux du cinéma dit d’auteur. Au Le leopard d’or 2008 de Enrique Rivero. programme, rencontres, compétitions et présentation des cinéastes de demain lors de premières mondiales ou internationales. Ainsi qu’une sélection de films artistiques dans tous les formats existants. Et cette année, les spectateurs ont pu profiter d’une sélection de 380 films, dont 200 longs métrages sous les nouvelles lumières de la célèbre Piazza Grande, relookée pour l’occasion. Les réjouissances et les récompenses n’ont pas manqué. Le réalisateur mexicain, Enrique Riveiro a remporté le grand prix du festival, le Léopard d’Or, pour son film Parque Via. Dans la catégorie Cinéastes du présent,

le réalisateur d’origine espagnole mais Suisse d’adoption, Fernand Melgar, a également obtenu le Léopard D’or pour son documentaire La Forteresse. Bilan mitigé Mais malgré ce prestigieux programme, la pluie et le mauvais temps en général ont eu raison des visiteurs. Les organisateurs disposaient d’un budget de près de 680 000 euros mais subirent un manque à gagner d’un peu plus de 123 000 euros. D’après le président du festival, Marco Solari, « le bilan artistique est réussi mais les caisses pleurent ». Et en effet, seulement 130 000 visiteurs ont été enregistrés, ce qui représente une chute de 3 % par rapport à l’an dernier. Espérons un temps plus clément pour 2009… Cécile Chandran

La nuit parisienne rencontre le cinéma européen

L’Europe était à l’honneur de la 8ème édition de Cinéma au clair de lune. Pen-

dant trois semaines, les spectateurs ont pu à la fois découvrir les monuments parisiens et des films européens.

D

es chaises posées là, comme ça… face à un écran qui repartira le soir-même… derrière le projecteur… Nous sommes bien loin des traditionnelles salles obscures, mais c’est ce qui fait le charme du festival. Un décor grisant et des films enivrants ! Les spectateurs sont pourtant à Paris, dans des quartiers bien connus. Mais au dessus de leur tête se trouve la voûte céleste et sous leurs yeux défilent les villes européennes filmées par les plus grands. La différence est là. Depuis quelques années, les cinéphiles amoureux de la capitale – ou simplement les curieux – se retrou-

vent aux séances de Cinéma au clair de lune. Cette manifestation itinérante fait rimer exploration de Paris et passion pour le Septième Art. Et cette année, le public avait rendez-vous avec le cinéma européen. Chaque soir, les spectateurs, enthousiastes, ont voyagé dans une capitale à travers des longs-métrages d’hier et d’aujourd’hui. Des classiques, des drames, des comédies… Un bol de plein air et le public a découvert Madrid à travers Talons Aiguilles de Pedro Almodovar et revu Lisbonne Story de Wim Wenders… Trois semaines estivales et un tour cinématographique de l’Europe plus tard, les spectateurs ont encore des étoiles plein les yeux… Emilie Chamoreau


La little Amérique ! La 34ème édition du Festival Américain de Deauville

se déroulera du 5 au 14 septembre prochain. Un évè-

nement qui met à l’honneur un cinéma américain en quête d’un public et d’une reconnaissance.

Q

uelle sera la révélation de Deauville 2008 ? De grands films ont déjà été récompensés lors des éditions précédentes. Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze et Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valérie Faris y avaient été remarqués avant de remporter le succès des salles. Rappelons que l’objectif du festival de Deauville est de faire découvrir des films américains peu exploités par les traditionnels circuits commerciaux. Et chaque année, depuis 1975, l’événement accueille de plus en plus de visiteurs. En 2007, il

avait rassemblé 200 000 cinéphiles ! Un succès certainement lié au fameux casino de Deauville qui fait office de salle de projection… Une édition prometteuse Cette année encore, le festival promet des grands moments de cinéma. Des grandes figures du septième art américain seront à l’honneur, telles que Spike Lee. Des films inédits seront proposés en avant-première, notamment le dernier Clint Eastwood : The Changeling. La “Nuit américaine” offrira, aux spec-

tateurs les plus audacieux, une programmation 24h/24h durant toute la durée du festival. Et pour connaître le palmarès, qui sera remis par le jury présidé par Carole Bouquet, rendez-vous au prochain numéro de Cinemation Magazine ! Laëtitia Grou

Le festival Silhouette ne fait pas de la figuration

T

out bon festival commence par une bonne soirée d’ouverture. C’était le cas le 28 août dernier, à la Belleviloise (Paris). Cet espace déjà unique en son genre a l’habitude d’accueillir les bonnes vibrations des artistes du monde. Le festival Silhouette y a fait bonne figure, présentant lors de cette soirée : concert, cirque, projection et “set de DJ”. Un programme alléchant, annonciateur d’une programmation qui l’est tout autant. Tout au long du festival, jusqu’au 7 septembre, il sera possible de repasser par la Belleviloise avec la certitude d’y retrouver des projections ainsi que des rencontres avec les réalisateurs. Et ce, même en journée… petite nouveauté de cette année. Pour le programme de la nuit, chaque soirée débute à 19h30 par un concert, suivi de projections à 21h00. Cette année, Silhouette propose au public une septième édition dédiée aux pays de l’Est. La soirée du 7 septembre sera alors l’occasion d’assister à des projections de courts venus de l’Est. Mais ce festival est aussi une compétition. Il y a deux catégories en lice pour trois jury différents : la compétition internationale et la compéti-

tion française; le Jury Professionnel, le Jury Junior et celui du Public. Chaque réalisateur recevra son prix, s’il est sélectionné, lors de la soirée de clôture du festival, le 7 août. Il ne reste plus qu’aux nostalgiques des projections du Parc de la Villette de faire une contre-soirée au Parc des Buttes Chaumont. Tant que c’est par amour du cinéma, tout écart est permis. Cécile Chandran

Du bonheur au format court L’association Silhouette a pour objectif de faire découvrir le court-métrage au grand public. Ce format reste encore méconnu et surtout boudé par les spectateurs. Son point d’orgue : le festival éponyme. Un évènement annuel, en plein air et gratuit qui s’adresse aux petits comme aux grands. Fictions, animations, documentaires, films expérimentaux sont encore projetés en salles (la journée) et en plein air (la nuit) jusqu’au 7 septembre. Si vous pensez que le court-métrage est un format réservé aux initiés et aux professionnels, le festival Silhouette vous prouve le contraire. (494 signes) Contact Association Silhouette : info@association-silhouette.com. Tel : 09.51.76.04.23. / Fax : 01.42.33.04.23. www.association-silhouette.com 28/29


Sony CineAlta contre attaque Après avoir séduit nombre de réalisateurs

avec plusieurs modèles de caméras numé-

riques, de Georges Lucas pour Star Wars, à DR

Robert Rodríguez pour Sin City, Sony

s’approche de la perfection. Sa nouvelle

Sony CineAlta F35 arrive à grands pas,

succédant à la toute nouvelle F23 déjà utilisée

G

sur Le Nouveau protocole et Speed Racer.

lobalement, la F35 reprend les éléments qui ont fait le succès de sa grande sœur. On retrouve la définition 1080p tout d’abord, avec deux modes d’enregistrement : 4.4.4 et 4.2.2 sur 14 bit RBG en HDCAMsr grâce au disque dur flash enregistreur SRW-1 déjà compatible avec la F23. Les professionnels exigeants retrouveront la fameuse courbe gamma S-LOG propre à Sony, permettant une restitution des couleurs fidèles. La grande nouveauté c’est le capteur “Super 35”. Jusqu’ici, seul Panavision avec sa Panavision Genesis HD et le très controversé constructeur Red avaient équipé leur matériel d’un tel capteur. Sony, fort de son expérience sur la Genesis, comble enfin le retard. La particularité de ce type de capteur est qu’il propose une surface photosensible comparable

à celle d’un photogramme 35 mm. Outre la quantité d’informations captées par les capteurs, cette puce permet de conserver des perspectives 35 mm et ainsi de redonner de la profondeur de champ aux images. Une condition indispensable pour se différencier des caméras HD destinées à l’audiovisuel. De plus, la monture PL du corps caméra permettra, tout comme la Genesis et la RedOne, d’utiliser des objectifs 35 mm, retrouvant ainsi les perspectives du cinéma argentique. Avec le duo F23/F35, Sony espère donc prendre un avantage concurrentiel sérieux en proposant une solution complète en matière de caméras numériques Haute Définition destinées au cinéma. Même si l’argentique a encore quelques beaux jours à vivre, la révolution est en marche. B.B.

L’inventeur fou du mois

Il y a des inventions plus judicieuses que d’autres. C’est le cas de celle du Coréen Lee Jeong-Soo, de la société Incasolution LTD. Il a développé un système ingénieux de contrôle des dépenses énergétiques à la maison. Son programme, le CheckManager, s’installe sur ordinateur et est relié par câble USB à une prise électrique spéciale du petit nom de Checktap. Cette bête intelligente va exercer en continu la surveillance des appareils électriques qui y sont reliés et les éteindre totalement ou en différé. Tout est dirigé depuis l’ordinateur, selon les souhaits de l’utilisateur. Il lui indique également sa consommation réelle d’énergie. C’est la facture d’électricité qui dira merci à la fin du mois… Ce petit système a d’ailleurs remporté le Grand Prix du 36ème Salon International des Inventions de Genève qui s’est déroulé en avril 2008… Félicitations !

DR

Lee Jeong-Soo et sa Checktap

Lee Jeong-Soo et la Checktap;


B E W L’alternative fait son chemin Tous les experts s'accordent sur les faiblesses de la dernière version du sys-

tème d'exploitation de Microsoft (Vista). Les systèmes d'exploitation (OS) libres, et Linux en particulier, ont alors pu se multiplier dans les catalogues

L

informatiques. Malgré une faible part de marché, Linux gagne du terrain.

a principale différence entre Linux et ses concurrents vient de son mode de fonctionnement. La majorité des distributions Linux sont en effet libres et gratuites. Chacun est donc autorisé à reproduire le CD d'installation, à l'installer sur un nombre infini de machines. Mais pour conquérir de plus grandes parts de marché, Linux a dû régler quelques-uns de ses problèmes. Les freins à sa progression

Reconnu depuis longtemps pour ses qualités techniques, sa prise en main restait souvent laborieuse et la qualité graphique était faible. De plus, certains logiciels sont incompatibles avec Linux, tels que les jeux et certains logiciels propriétaires (notamment Adobe). Il faut donc attendre que les constructeurs proposent des logiciels et jeux adaptés ou que les efforts consentis par certaines entreprises (Google...) et la communauté libre (grâce au logiciel Wine) permettent d'utiliser les versions

Windows de ces logiciels. Petit Linux deviendra grand

À force de travail, le système a tout de même beaucoup évolué pour pallier ces manques. Parmi les distributions Linux, Ubuntu est un bel exemple de réussite. Les logiciels s'installent en trois clics, les mises à jour sont automatiques et les thèmes graphiques de qualité professionnelle. Bien qu'encore loin de ses rivaux Windows et Mac OS en terme de part de marché, Linux semble parti pour évoluer dans le monde des systèmes d'exploitation. Ainsi, la percée des mini-portables (Asus EEE-PC en tête), pour lesquels Windows Vista est devenu trop gourmand et XP vieillissant vient confirmer cette prédiction. Gageons que les constructeurs vont désormais continuer leurs efforts (Dell en tête) pour permettre aux clients de choisir leur système d’exploitation... Jonathan Blanchet

Buzz web du mois

Gros plan sur

Internet et la musique ne font pas toujours bon ménage, mais le site Deezer pourrait les réconcilier. Ce site a été déclaré comme “le premier site français d’écoute de musiques à la demande gratuit, illimité et légal”. Créé en 2006 par Daniel Marhely et Jonathan Benassaya, Deezer propose un catalogue de plus de 2,5 millions de titres, une interface d’échange entre les internautes et un accès à des webradios, le tout traduit en vingt langues. Une réussite, comparé aux autres sites du genre qui perdent petit à petit leurs fidèles, à l’image de Radio.blog.club. Mais comment ça marche ? Alors que les artistes et les législateurs se creusaient la tête pour pallier les téléchargements illégaux, les deux jeunes téméraires sont allés frapper à la porte des ayants droits : la SACEM et la SESAM. Ils parviennent à négocier un accord de diffusion gratuite, mais rémunérant pour les artistes grâce à la publicité. Une vraie réussite et un exemple des bonnes idées qui satisfont tout le monde ! Cécile Chandran

Geekeries Diablo 3

La prochaine sortie du célèbre Diablo version 3 est très attendue des adeptes du jeu de rôle et d’action. Les créateurs ont annoncé des retouches conséquentes aux versions précédentes qui ne seront pas pour déplaire aux gameurs : les personnages ont tous été retravaillés en précision et gagneront en qualité graphique et en pouvoirs. Un nouveau moteur graphique en 3D et de nouveaux effets spéciaux profiteront aux décors. De plus, la plateforme Battle.net est entrée dans la partie, pour que le jeu en réseau soit simplifié et bien plus interactif… Tout un programme. La sortie est annoncée pour Mac et PC simultanément, même si la date officielle n’a pas encore été révélée. Blizzard Entertainment et Sideshow Collectibles ont cependant présenté à l’occasion du Comic-Con 2008 de San Diego, la statue “Overthrown, avant-goût épique des futurs barbares… Stupeur et tremblement ! ©2008 BLIZZARD ENTERTAINMENT TOUS DROITS RÉSERVÉS

Diablo3 n°2 : un des personnages du futur jeu.

Parlez vous le G33K ? Besoin d’un Geektionnaire ?!

C’est la folle mission que la rédaction de Cinemation s’est donnée : faire pour ses lecteurs geeks (ou pas) un “geektionnaire”. Mais c’est quoi ce truc ? Un mot, une définition, et la lumière se fait ! Les mots bizarres de nos amis les geeks n’auront plus aucun secret… Rendez-vous sur www.cinemation-magazine.fr !


n o i t c In A

n a p a J

Fansubs, l’étau se ressert…

On connaissait la précarité juridique dans laquelle les fansubs se trouvaient. Un incident survenu début août relance le débat. Aux Etats Unis, la société Funimation a exercé son droit de "power-of-attorney agreement" pour faire retirer des vidéos fansubbées de certains sites. Les licences de Monochrome Factor, Nabari no Ou et Katekyo Hitman Reborn ! n’étaient pourtant pas détenues par Funimation mais bien par la société japonaise d-right, avec qui l’entreprise avait signé un accord. La subtilité de cette loi précise qu’il n’y a pas besoin qu’un distributeur possède la licence sur son territoire pour faire appliquer ce droit. Cet accord spécifique mandate une personne juridiquement responsable sur un territoire défini pour faire valoir les droits d’une personne juridiquement non responsable et engager des poursuites. Cette nouvelle relance le débat en France, à l’heure où une nouvelle loi de lutte contre le piratage est à l’étude. Second marché international du manga après le Japon, la situation hexagonale pourrait bien dériver elle aussi vers une chasse aux sorcières. Ces pratiques de sous-titrage et de diffusion des mangas en marge de toute logique économique pro-

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JACKALS Édition : Ki-oon Genre : Seinen Auteurs : Shinya MURATA, Kim GYUJNG JIN Sortie : 11/09/2008 – tomes 1 et 2 L’un des Seinen les plus attendus de cette fin d’année débarque en septembre, avec deux tomes simultanés. Dans la ville corrompue de Ciero City, les organisations criminelles se font une guerre ouverte. Pour la mener, elles font appel à des Jackals, des tueurs professionnels surentraînés. Après Übel Blatt, Ki-oon poursuit sa lancée avec un condensé d’action sanglante et surréaliste, porté par des anti-héros charismatiques. Jackals est un régal à savourer sans modération.

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3 Genres

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3 Mangas,

voque depuis toujours la grogne de plusieurs éditeurs. Si, en théorie, les fansubs sont un moyen de promouvoir et de diffuser les mangas n’ayant pas été licenciés sur les territoires dans lesquels elles opèrent, les dérives existent bel et bien : sites domiciliés à l’étranger, refus de retirer les séries une fois celles-ci licenciées, etc.… Toutefois, il est important de rappeler que le succès de ces pratiques illégales résulte du manque d’innovation des éditeurs et des ayants droit, laissant de nombreux internautes face à une offre en total décalage avec leurs nouveaux modes de consommation. Une demande internationale, qui entend consommer ce qu’elle veut, où elle veut et quand elle le désire, favorisée par les nouvelles technologies et au détriment d’une quelconque chronologie des médias ou de respect des ayants droit. Alors, piratage ou réponse logique à une offre inadaptée ? Il semble que la réponse la plus simple soit une riposte juridique aussi libertaire qu’inefficace, refusant d’accepter que le marché ait changé. B.B.

prime est mise sur sa tête débarque Nadie, une jeune chass de primes à la gâchette facile, qui dev son garde du corps. Ensemble, elles c menceront un long périple dans le dé la recherche des origines d'Ellis. Une survitaminée, où le trait soigné et l’ag ment des espaces apportent leur cont une action entraînante. La chasse est


w e i v e Pr

SEKIREI Diffusée au Japon depuis fin juillet 2008, Sekirei s’annonce comme le successeur d’Ikkitousen. Cette série de 26 épisodes narre les aventures de Minato, un jeune garçon solitaire qui rencontre Musibi. Derrière son apparence de jeune fille sexy un peu naïve, Musibi est en fait une Sekirei, une sorte de déesse aux pouvoirs prodigieux. Tout va basculer lorsque celle-ci choisit Minato comme Ashibaki, son lien terrestre et guide pour l’Ascension. Humour ecchi et situations rocambolesques pour cette série fantastique destinées aux fans de baston.

©Sakurako Gokurakuin / SQUARE ENIX • SEKIREI Project

DR

MAHOU TSUKAI NI TAISETSU NA KOTO, NATSU NO SORA Le coup de cœur du mois s’adresse à cette série diffusée au Japon courant juillet 2008. Sora est une jeune fille douée de magie. Lorsque sa candidature pour une prestigieuse école basée à Tokyo est retenue, la nouvelle fait le bonheur de sa famille aux origines rurales modestes. Pour Sora, son départ est un déchirement qui marquera le début d’une nouvelle vie. Ce drame fantastique est un véritable chef-d’œuvre visuel, d’une qualité rarement vue depuis Ghost Hound. Les arrières plans sont d’une telle splendeur qu’ils contrastent avec les personnages. Le tout renforcé par une bande son aux consonances celtiques envoûtantes, le spectateur dans ce drame fantastique mélancolique. A voir sans retenue.

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DELIVERY Edition : Tonkam éditions Genre : Satire sociale Auteurs : Shiori TESHIROGI / Tohko OHTA Sortie : 10/09/2008 Risa, Karen et Mikan ont choisi de louer leurs corps pour gagner leurs vies. Toutes les trois montent leur agence de call-girl, épaulées par Yuuki, à la fois chauffeur, garde du corps, confident du groupe et petit ami de Risa. Toutefois, ce métier n’est pas de tout repos, et la fine équipe devra faire face à de nombreux clients déplaisants… Une œuvre subtile et complexe qui entraîne le lecteur dans les coulisses de la prostitution de luxe.

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L CASADOR DE LA RUJA ition : Asuka éditions nre : Shônen. eurs : Shuu HIROSE ie : 11/09/2008 auteurs de Noir nous livrent nouveau chef-d’œuvre. Ellis ne jeune fille étrange élevée grand-mère dans t village. une

© Sega/WD Production Committee

WORLD DESTRUCTION Diffusé sur TV Tokyo depuis juillet 2008, World Destruction est l’adaptation animée du jeu de rôle éponyme de Sega sur Nintendo DS. L’intrigue se déroule dans un monde où humains et bêtes coexistent. Kirie est un jeune humain qui travaille comme serveur dans un bar, jusqu’à ce qu’il croise la route des membres de la Commission pour la Destruction du Monde. Ce jeune garçon possède sans le savoir le pouvoir de détruire le monde grâce à un étrange globe. Une série dépaysante assez bien menée pour une adaptation de jeu vidéo. L’animation propre soutient l’univers absurde qui séduira les plus jeunes. A découvrir.

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e Carlotta fête sa décennie avec d p Cou 10 monuments du Septième Art r u e o c CARLOTTA FILMS : COFFRET COLLECTOR 10 AN Coffret collector numéroté et limité à 2500 exemplaires - Carlotta Films - Sortie le 8 octobre

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oilà près de 10 ans que la société crée par Vincent Paul-Boncour et Jean-Pierre Gardelli distribue en salle des grands classiques du cinéma en copie neuve. A l’occasion de ce dixième anniversaire, Carlotta Films s’apprête à sortir en DVD un superbe coffret collector regroupant les dix films les plus emblématiques qu’elle a édités depuis 2002. Une activité DVD que la société

avait débutée avec le sulfureux Salò ou Les 120 journées de Sodome et qu’elle avait parallèlement ressorti en salle. Si on ne s’étonnera pas de retrouver le film polémique de Pier Paolo Pasolini dans ce coffret collector, l’éclectisme semble avoir été le mot d’ordre pour constituer le reste de la sélection DVD. Du chefd’œuvre intemporel de F.W. Murnau (L’Aurore) au polar culte de Billy Wilder (Assurance sur la Mort), en passant par la fable merveilleuse d’Emir Kusturica (Le Temps des Gitans), Carlotta nous propose la crème du patrimoine cinématographique mondial. Dans le désordre, Cría Cuervos de Carlos Saura ; Tous les autres s’appellent Ali de R.W. Fassbinder ; Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk ; Voyage à Tokyo de Yasujiro Ozu ; La Source thermale d’Akitsu de Kijû Yoshida et Voyage à deux de Stanley Donen. Tous ces films sont accompagnés de plusieurs suppléments : documentaire, analyses,

© 2006

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entretiens, archives d’époque, commentaire audio et bandes-annonces (à noter que trois des films du coffret sont des éditions double DVD : Tout ce que le ciel permet, Assurance sur la mort et Le Temps des Gitans). Enfin, le coffret est complété par un livre de 80 pages qui ressasse les 10 années de Carlotta avec de nombreux visuels, des images d’archives ainsi que de nombreux témoignages de cinéastes (Bertrand Tavernier, Barbet Schroeder, Monte Hellman), critiques (Antoine de Baecque…) et historiens (Jean Douchet..). Thibault Giquel

Cinématio n

ASTÉRIX ET OBÉLIX AUX JEUX OLYMPIQUES Edition collector 2DVD Fox Pathé Europa Sortie le 22 août Troisième aventure au cinéma pour le plus célèbre gaulois de la bande dessinée. Moins réussi que Mission Cléopâtre, ce nouvel épisode a toutefois su contenter les attentes du jeune public. Côté DVD, hormis les habituelles bandes annonces et filmographies, on pourra retrouver les meilleurs sketches d’Avé Tv animé par Manu Payet, un module de 10 min sur les différents sportifs, un module de 33 min sur la galerie de personnage, un bêtisier et, évidemment, le traditionnel making off promo d’1h30.


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SWEENEY TODD, LE DIABOLIQUE BARBIER DE FLEET STREET Edition collector 2DVD Warner Home Vidéo Sortie le 27 août Tim Burton regagne un univers dont il est coutumier, le côté musical mis à part. Version DVD, son barbier bénéficie d’une belle édition via une image irréprochable et une qualité sonore de haute volée. On regrettera des suppléments peu captivants dont un making off promo assez banal, un module sur l’histoire du film, 12 min sur la genèse de l’œuvre de Sondheim, 16 min sur la reconstitution du Londres du XVIIIème, 19 min sur l’histoire du grand Guignol ainsi que d’autres modules. LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON Edition DVD Universal Pictures International France Sortie le 5 août Mike Nichols de retour derrière la caméra pour l’adaptation de Charlie Wilson’s War, l’histoire vraie d’un député américain qui a contribué à faire fuir les troupes soviétiques d’Afghanistan. On attendait beaucoup de ce DVD qui aurai du permettre de développer de façon plus « didactique » certaines interrogations laissées en suspens. Malheureusement, pas grand-chose à se mettre sous la dent pour l’amateur de bonus. On retiendra quand même le maigre documentaire consacré à « Good Time Charlie ». NO COUNTRY FOR OLD MEN Edition DVD Paramount Home Entertainment Vidéo Sortie le 9 septembre Après la comédie noire Ladykillers, les Coen reviennent aux films noirs et donne une leçon de cinéma. En prime, un Javier Bardem phénoménal dans la peau d’Anton Chigurh, le bad guy le plus hallucinant depuis Hannibal Lecter. Pour un film de cette trempe, on était en droit de prétendre à un DVD de haute volée. Que nenni ! Un making off avec beaucoup d’autocongratulations et un petit journal sur les personnages de l’histoire. On se consolera avec un son et une image à la mesure du chef d’œuvre. L’ORPHELINAT : Edition collector 2 DVD et édition prestige 3 DVD Wild Side Vidéo Sortie le 30 septembre Pour ce petit bijou du film de genre espagnol, Wild Side nous propose pas moins de trois éditions DVD. Pour la version collector, l’éditeur nous gratifie de scènes coupées, d’un making off, de commentaires sur la photographie et l’étalonnage, ainsi que de trois entretiens avec les protagonistes du film. L’édition ultime trois DVD parvient à se justifier complètement grâce aux ajouts d’un court métrage, de l’intégralité du story-board, et de la bande originale du film inédite en France. 10000 Edition DVD Warner Home Vidéo Sortie le 17 septembre Perpétuant son amour pour la démesure, Roland Emmerich nous revient avec une fresque préhistorique entre La Guerre du Feu et Un Million d’année avant J.C. Pour cette édition DVD, le pressage oscille entre le bon et le passable. Pas toujours très net dans les scènes nocturnes, le DVD Warner déploie une bien meilleure définition quand il s’agit de retranscrire les autres séquences du film. Au programme des bonus : une fin alternative, quelques scènes coupées, plusieurs featurettes sur les effets spéciaux et un documentaire sur le tournage.



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