Cinemation Numéro 7

Page 1

Le mensuel gratuit du cinéma et des loisirs

numériques

TONNERRE SOUS LES TROPIQUES La critique

page 13

En exclusivité:

Interview du producteur Max Howard

Numéro 7 Octobre 2008



Edito Sommaire Actus – page 4 à 7 Evénement – pages 8/9 Tableau de chasse – page 10/11 Critiques – pages 12 à 19 Dossier : Le Biopic – pages 20 à 25 1 mois 2 TV – page 26/27 Festival – page 28/29 High tech – page 30/31 Otaku – page 32/33 Home Video – page 34/35

Après une rentrée cinéma assez pauvre, le mois d’octobre s’annonce plus rempli. Il y en aura pour tous les goûts. Si les héros hauts en couleur de Hellboy II : Les Légions d’Or Maudites et Tonnerre sous les Tropiques semblent monopoliser les salles, coté hexagonal, c’est le mois des biopics avec l’incarnation de Mesrine et de l’irremplaçable Coluche. Notre dossier thématique est d’ailleurs consacré à ce genre cinématographique en pleine effervescence. Alors que le film d’animation Igor produit par le studio français Sparx sort aux Etats-Unis, Cinemation Magazine vous offre en avant-première l’interview du producteur Max Howard. Avec humour et enthousiasme, cet ancien des studios Dreamworks retrace la genèse du film. Un mois très séries TV, qui annonce plusieurs nouveautés dont la Saison 2 de Clara Sheller et la nouvelle pépite signée HBO. Et tandis que les internautes français semblent plébisciter Facebook, les gamers curieux auront sans doute plébiscité le salon du jeu vidéo qui a eu lieu à Paris. Un retour sur l’évènement se trouve page Otaku. Bonne lecture à tous ! La rédaction


Indiana Jones à la maison Paramount Home Entertainment France vient d’annoncer l’édition en Blu-Ray Disc, pour le 21 novembre, d’Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal. L’éditeur a également conf irmé la commercialisation d’un coffret DVD rassemblant les quatre films constituant la célèbre saga de Spielberg sans toutefois préciser une date de sortie.

Nouvelle solution pour le digital A l’occasion du congrès de la Fédération Nationale des Cinémas Français qui s’est déroulé du 29 septembre au 2 octobre à Bordeaux, la société rennaise Cinéact a exposé sa nouvelle innovation Néo-Linkup, qui permet, pour les salles équipées, de programmer à distance la diffusion aussi bien des publicités que des bandesannonces de l’avant-séance numérique.

Johnny

Depp au pays de l’animation

Trois ans après Les noces funèbres de Tim Burton, l’acteur américain va, pour la deuxième fois de sa carrière, prêter sa voix au protagoniste d’un film d’animation à l’occasion du nouveau projet de Gore Verbinski, qui l’a déjà dirigé dans la saga des Pirates des Caraïbes. Sur une idée originale du réalisateur américain, mais développée par John Logan, scénariste de Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street, le script relate la quête initiatique de Rango, un animal de compagnie, à la recherche de sa véritable identité. L’originalité de cette réalisation réside dans l’utilisation de nouvelles techniques d’animation qui permettent, non seulement de capturer, mais aussi de retranscrire l’interprétation de l’acteur sur le personnage informatisé. Les effets spéciaux et visuels seront assurés par la société de George Lucas, Industrial Light & Magic. Financé et distribué par Paramount Pictures, la production de ce long-métrage doit commencer dès le mois de janvier 2009 pour une sortie prévue en mars 2011.

Et Michael Arndt créa Ken… Officiellement annoncé par David Stainton, président de Walt Disney Feature Animation, en mars 2004, le film d’animation Toy Story 3 avance doucement mais sûrement en distillant chaque information sous le coup de rebondissements : rupture des négociations entre Pixar Animation Studio et The Walt Disney Compagny, rachat des premiers par les seconds, changement de réalisateurs… Le dernier en date révèle l’apparition d’un nouveau personnage, selon le script de Michael Arndt, scénariste de Little Miss Sunshine, dans le coffre à jouets du petit Andy. Ken, le célèbre compagnon de Barbie, dont le doublage doit être assuré par Michael Keaton, vient rejoindre Buzz l’éclair et Woody le cow-boy, doublés par Tim Allen et Tom Hanks. Sous la direction de Lee Unkrich, le troisième opus de la saga en images de synthèse devrait être projeté sur les grands écrans en trois dimensions le 18 juin 2010, après les ressorties sous la même technologie des deux premiers volets, prévues respectivement le 2 octobre 2009 et le 2 février 2010.

©Walt Disney Pictures/Pixar Animation Studios. All Rights Reserved.

Du 16 au 19 septembre 2008, le Forum Cartoon s’est tenu à Ludwigsburg en Allemagne. Principal rendez-vous européen du f inancement des séries TV d’animation, cette 19 ème édition a décerné le Cartoon d’Or au réalisateur français, Benjamin Renner, pour son court-métrage La queue de souris, produit par l’école du f ilm d’animation, La Poudrière.

© Pretty Pictures

Le Baden Wurtemberg cartoonesque…

a m Ani


n o i at

Nouveau défi pour

l’équipe Gatchaman

A quelques clics de souris, vous pouvez enfin découvrir sur la Toile les premières images exclusives ainsi qu’un cours extrait vidéo du nouveau projet de la Warner Bros. Animation. Adaptation de Gatchaman, célèbre bande dessinée japonaise de Tatsuo Yoshida, plus connue en France sous le nom de La Bataille des planètes, le longmétrage d’animation raconte l’histoire de cinq adolescents recrutés par le professeur Nambu, administateur de l’Organisation Internationale Scientifique, pour former la Force G, une équipe d’intervention de super-héros, unis comme les cinq doigts de la main, en vue de protéger la Terre contre les multiples agressions extraterrestres du terroriste Galactor à l’orée du XXIème siècle. Ecrit et réalisé par Kevin Munroe, réalisateur de TMNT les tortues ninja, le film bénéficie déjà d’une réputation d’innovateur : prévu d’être intégralement projeté en trois dimensions, il est annoncé avec des effets spéciaux et visuels, notamment dans les scènes d’action, inédits pour une production animée. Rendez-vous dans les salles en 2010.

Rencontre de type androïde C’est officiel ! Summit Entertainment et Imagi Studios viennent de le confirmer : Astro Boy sera projeté le 23 octobre 2009 sur un peu plus de 3000 grands écrans en Amérique du Nord. Adaptation du manga d’Osamu Tezuka, ce film d’animation en images de synthèse raconte l’histoire d’un petit robot super puissant créé puis renié par un scientifique qui souhaitait combler la perte tragique de son fils. Vendu à un cirque dont le directeur est cruel envers les artistes, Astro est recueilli par le professeur Ochanomizu. Transformé en super-héros, sa mission est de faire régner la justice, la tolérance et la paix dans un monde où les androïdes demeurent discriminés par les hommes. Côté doublage : Freddie Highmore prêtera sa voix au rôle-titre tandis que Nicolas Cage, Donald Sutherland, Nathan Lane et Eugene Leny lui donneront la réplique. Côté promotion : jouets, jeux, livres et autres gadgets sont dès à présent prévus comme produits dérivés, de même qu’un important contrat avec une grande chaîne de restauration. Les autres dates de sortie seront prochainement dévoilées.

Bons baisers de Bègles Le Festival International du Film d’Animation s’installe au cinéma Le Festival de la ville de Bègles du 3 au 14 novembre 2008. Cette 18 ème édition prévoit non seulement la diffusion de courts et de longsmétrages d’animation mais aussi la possibilité pour le public de décerner des prix, à travers cinq catégories, aux réalisateurs de leur choix.

Yoshitoshi Abe sur Iphone Œuvrant toujours à la croisée du film d’animation et du manga, le célèbre auteur japonais propose sur Itunes, une de ses bandes dessinées, Pochiyama at the Pharmacy, pour 3,99€. Disponible dans près d’une vingtaine de pays dont la France, cette offre comprend aussi un logiciel de lecture qui permet aux lecteurs de choisir entre le japonais et l’anglais.

Les gangsters sont dans la cité phocéenne Ça y est ! Après une expérience sur Paris, le jeune producteur Cédric Gonella débarque à Marseille. En ce moment, toute son équipe prépare le long-métrage de Bernard Mazauric La Mallette Rouge avec, entre autres, Coleen David Reese et Christopher Buchholz. Ce f ilm sera distribué pour le printemps prochain.

4/5


“If there’s somethin’

strange in your neighborhood, who ya

Nouveau casse du siècle pour Spike Lee

Biopic pour un poète de la Beat generation A mi-chemin entre le documentaire et le f ilm biographique, le long-métrage Howl, dont le titre reprend l’intitulé du scandaleux recueil d’Allen Ginsberg, retrace les jeunes années du fondateur du mouvement beatnick qui sera interprété par James Franco sous la direction du réalisateur Rob Epstein.

Imagine Nowhere Boy Scénariste de Control, Mark Greenhalgh s’attelle à l’écriture d’un script pour le biopic consacré à la jeunesse de John Lennon. Produit par Ecosse Films et réalisé par Sam Taylor-Wood, le tournage du long-métrage aura lieu dans la ville d’origine des Beatles : Liverpool. Le casting se déroule actuellement en Angleterre.

gonna call Ghostbusters!”

Vous en avez rêvé, Columbia Picture s’apprête à le réaliser. Alors que d’innombrables rumeurs ne cessent d’inonder la Toile à propos d’une éventuelle suite aux aventures des célèbres chasseurs de fantômes, la société de production américaine a mis fin à des années de suspense en annonçant avoir recruté Lee Eisenberg et Gene Stupnitsky pour écrire le scénario du troisième volet de SOS Fantômes. Même si les participations des inoubliables Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Bill Murray et Harold Ramis sont loin d’être assurées, la compagnie hollywoodienne aurait expressément demandé aux deux scénaristes et coproducteurs de la série comique The Office d’inclure les protagonistes originaux dans le script. Aux dernières nouvelles, cette information tend à se préciser : dans le Chicago Tribune, l’interprète du mémorable docteur Spengler vient de confirmer la présence des anciens Ghostbusters mais uniquement à titre de mentors chargés d’entraîner de nouvelles recrues. Aucune date de tournage n’est pour l’instant prévue.

Eros et Thanatos selon Paul Verhoeven Seize ans après le sulfureux Basic Instinct, le réalisateur revient au genre qui lui a apporté une consécration internationale au parfum de scandale lors du Festival de Cannes (1992). Actuellement en pourparlers avec Relativity Media, le cinéaste hollandais a été sollicité par la société de production américaine pour réaliser un thriller érotico-violent de Wendy Miller. Le long-métrage devrait raconter l’histoire d’un jeune étudiant impliqué dans une sombre affaire à cause de sa relation passionnelle avec l’épouse du doyen d’une prestigieuse université. Même si très peu d’informations ont, pour le moment, été révélées, Variety décrit le film comme une jonction entre Risky Business et Liaison fatale. En outre, le magazine américain précise que depuis l’acquisition du script en mai 2008, les studios font de ce projet une priorité si bien qu’ils prévoient le début du tournage pour le courant de l’année 2009 quitte à procéder à des changements scénaristiques sous la tutelle de Paul Verhoeven.

© Pathé Distribution

Le réalisateur de La 25 ème heure travaille actuellement sur une suite à Inside Man, son succès le plus rentable au box-off ice avec près de 184 millions de dollars engrangés dans le monde. Denzel Washington et Clive Owen sont d’ores et déjà intéressés pour reprendre les rôles de l’inspecteur Keith Frazier et de Dalton Russell.

m é Cin


Michael Moore free

© Dog Eat Dog Productions

ma

Chers internautes, si vous aimez Michael Moore et si vous habitez en Amérique du Nord, nous vous invitons à retenir la date du 23 septembre 2008 dans vos agendas. Depuis ce jour vous pouvez télécharger gratuitement le nouveau film du cinéaste américain pendant trois semaines. D’après le site officiel de Slacker Uprising, ce geste symbolise, avant tout, « un cadeau [pour les] fans » pour les remercier de l’avoir suivi depuis maintenant vingt ans. Réalisé avec un budget de 2 millions dollars, le dernier documentaire suit, tout au long de la campagne présidentielle de 2004 aux Etats-Unis, l’itinéraire du polémiste à travers les "swing states", ces Etats indécis où aucun parti ne domine. Dans la lignée de ses précédents reportages qui dénoncent les défaillances en tous genres et autres injustices, l’enjeu de ce périple se veut double : mettre en évidence certaines faiblesses du système électoral américain telle que la procédure de comptage des voix et sensibiliser les citoyens à l’importance du droit de vote.

Des projets qui se suivent mais qui ne se ressemblent pas…

© Twentieth Century Fox France

Après A Bord du Darjeeling Limited, Wes Anderson nous embarque prochainement pour deux nouveaux voyages cinématographiques, à tout le moins, épiques. Produit par la Twentieth Century Fox, le premier film d’animation du réalisateur de La Famille Tenenbaum s’intitule The Fantastic Mr. Fox et sera en salles le 25 novembre 2009. Fidèlement adapté du roman éponyme de Roald Dahl, l’auteur de Charlie et la chocolaterie, le script relate l’histoire de trois fermiers qui se liguent contre un renard aussi rusé qu'insaisissable qui décime, au fil des nuits, leurs poulaillers afin de nourrir sa famille affamée. Enfin, sous la houlette des studios UniverWes Anderson sur le tournage du film sal Pictures et Imagine Entertainment, le A Bord du Darjeeling limited. cinéaste américain s'attelle actuellement à l’écriture d’un remake du dernier film de Patrice Leconte, Mon meilleur ami avec Daniel Auteuil et Dany Boon. Sorti en décembre 2006, la comédie raconte les péripéties d’un homme qui doit, à la suite d’un pari, parvenir à trouver un meilleur ami en seulement dix jours. Pages réalisées par Katia Dufourmont, Laëtitia Grou et Cécile Chandran.

Le cinéma El Capitan à vendre Le Los Angeles Time a annoncé la vente du célèbre cinéma d’Hollywood Boulevard, le El Capitan. C’est dans cette salle mythique de style rococo qu’a été projeté en première mondiale le film Citizen Kane et que la cérémonie des Oscars a lieu. Propriété des studios Walt Disney, il est à vendre pour la modique somme de 31 millions de dollars.

LE CHIFFRE DU MOIS

187

C’est le nombre d’écrans

d-cinema

répartis dans

53 établissements. En septembre, 3

villes se sont

ajoutées à la liste de salles

numériques françaises :

Colmar, Epinay et Dinard.

6/7


Les Américains

Deauville - USA Deauville, charmante ville côtière, Depuis

1966, c’est Anouk Aimée et Jean-Louis

Trintignant tournoyant sur la plage aux sons des désormais mythiques « Chaba-

Petits films...

Le festival de Deauville a contribué à mettre en avant et à faire connaître des films qui, sans l’éclairage médiatique de Deauville, auraient probablement connu moins de succès. Dernier exemple en date : Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valérie Faris qui a décroché le Grand Prix du Jury en 2006. Dans la même catégorie, on se souvient parfaitement des lauréats de 1999 et 2005, deux excellents films : Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze) et Collision (Paul Haggis). On peut également citer Gus Van Sant, révélé au grand public avec My own private Idaho qui a obtenu en 1991 le Coup de Cœur LTC (compétition non officielle réservée au cinéma indépendant qui a officié en 1987 et 1994). Plus qu’une simple grand messe à laquelle tout le monde se montre, paré

Gros plans

©20th Century Fox

... deviendront grands

Abigail Breslin, héroïne de Little Miss Sunshine.

de ses plus beaux atours, Deauville agit comme un projecteur qui va se braquer sur les talents en devenir, ou les génies méconnus afin qu’ils soient enfin révélés à la face du monde. Et cela semble également plaire au public : en 2007, le festival avait affiché 55 000 spectateurs, soit 8 % de plus qu'en 2006. Cécile Guthleben

Cette année encore, les organisateurs du festival de Deauville ont décidé de rendre hommage à quatre grands noms du cinéma mondial. Spike Lee (La 25e heure en 2002, Inside Man en 2005) a eu droit à son intégrale, avec les projections de tous ses films. La carrière de la comédienne Parker Posey a également été saluée. On a pu récemment la voir dans Broken English de Zoe Cassavetes. Les festivaliers auront également pu voir ou revoir quelques-uns des films d’Ed Harris. Il a notamment joué dans A History of Violence (2005), et joué et réalisé The Pollock (2001). L’hommage posSpike Lee. thume de l’année est consacré au réalisateur américain Mitchell Leisen décédé en 1972, connu surtout dans les années 30/40. Son plus grand film restera certainement La baronne de minuit (1939). Une nouveauté cette année à Deauville, le Grand Angle, qui met en avant le travail d’une personnalité du cinéma indépendant américain. Cette édition a été consacrée à Charles Burnett, cinéaste engagé des années 70. C.G.

©Guy Isaac

M

ais depuis, en 1975, c’est aussi un festival , créé par Lionel Chouchan (publicitaire) et André Halimi (producteur) consacré au cinéma américain. A l’époque, il s’agissait de promouvoir dans l’hexagone le cinéma de l’Oncle Sam que l’on voyait peu. Les temps ayant bien changé depuis, Deauville ne met plus en avant les grosses productions, mais privilégie le cinéma indépendant. Le festival est devenu compétitif (Grand Prix et Prix du Jury) en 1995 pour les longs-métrages, et en 1998 pour les courts-métrages. D’année en année, du premier vendredi de septembre au dimanche de la semaine suivante, Deauville est devenu un rendez-vous incontournable pour ceux qui font et aiment le cinéma indépendant américain.

dabada » de Claude Lelouch,


en bord de mer

Demandez le programme !

Au menu de cette 34e édition du festival de Deauville : cent films, dont onze en

Jury Palmarès

L

e 5 septembre, le festival a démarré en fanfare avec, la projection de Mamma Mia !, la comédie musicale inspirée des chansons d’Abba. A cette occasion, Bruno Barde, directeur général du festival depuis treize ans, confiait au Figaro : « La couleur du 34e festival de Deauville s’annonce sociologique ». Pour tous les goûts Parmi les films on peut notamment citer : Miracle at Santa Anna (Spike Lee) ou Idiots and Angels, film d’animation de Bill Plympton. Clint Eastwood semble décidément aimer les plages. Après Cannes, son dernier film, The Changeling, faisait également partie de la programmation normande. Du côté des “gros” films américains, les festivaliers ont pu découvrir Hellboy II de Guillermo del Toro, ou Appaloosa d’Ed Harris. Steve Carell (le héros de 40 ans, toujours puceau) avait de quoi être content avec les projections de ses deux derniers films : Dan in real life (Coup de foudre à Rhode Island) et Get Smart (Max la

Menace). Si les amateurs de stars ont semblé regretter l’absence des têtes d’affiche de certains films comme Meryl Streep ou Angelina Jolie, quelques grands noms du cinéma avaient tout de même fait le déplacement. On peut citer entre autres Kevin Spacey ou Viggo Mortensen. Et puis, qui dit Amérique en ce moment, dit élections présidentielles. Le débat politique s’est donc aussi invité sur les planches de Deauville. Dans tous ses entretiens, Samuel L. Jackson a revendiqué haut et fort son soutien au candidat démocrate Barack Obama ! Les amateurs de cinéma non accrédités ont pu apprécier au cinéma Morny Club la programmation 24h/24h des Nuits américaines composée de chefs-d’œuvre du cinéma. Le festival du film américain a donc, une nouvelle fois, prouvé la diversité et la richesse du cinéma d’outreAtlantique en proposant une programmation qui faisait le grand

And the winner is… Cette année, le jury pour le Grand Prix et le Prix du Jury était présidé par Carole Bouquet et composé d’Edouard Baer, François Damiens, Ronit Elkabetz, Diane Fleri, Pierre Jolivet, Cédric Kahn, Cristian Mungiu, Leonor Silvera et Dean Tavoularis. Ces dix personnalités du monde du cinéma ont eu fort à faire avec les onze films (dont cinq premières œuvres) présentés en compétition. Le Grand Prix a été attribué à The Visitor, de Tom McCarthy. Ce film a également obtenu le Prix de la Révélation Cartier. Ce dernier récompense une œuvre de la compétition pour ses qualités novatrices. Le jury était composé de Léa Drucker, Diastème, Ara Starck, Jalil Lespert et présidé par la réalisatrice Zoe Cassavetes. Le Prix du Jury est allé à Ballast, de Lance Hammer. Garden of the Nights de Damian Harris s’est vu attribuer le Prix de la Critique internationnale. Le Prix Michel d’Ornano a récompensé le film de Matthieu Kassowitz et JeanStéphane Sauvaire, Johnny Mad Dog. C.G © Jacques Basile

© Jacques Basile

compétition, et dix-huit avant-premières.

Lance Hammer et Tom McCarthy, lauréats du Prix du Jury et du Grand Prix du Jury.

écart entre petit film indépendant et énorme block buster. C.G. 8/9


Max Howard : Producteur chez Exodus Tout droit sorti des studios français Sparx, le film Igor s’annonce comme l’un des

bijoux d’animation de cette fin d’année 2008. Cinemation Magazine a rencontré

en avant-première le producteur du film, Max Howard. Cet

ancien

producteur

des

studios

Dreamworks et Disney a rejoint la société

de production indépendante Exodus, dans le but de créer des projets originaux sans les contraintes des majors.

C. M. : Comment est né le projet Igor ? Qui en a eu l’idée ? M. H. : Ce film résulte de la vision du réalisateur Chris McKinea. Il est venu

me voir un jour avec une idée de film en totale rupture avec ce que nous avions l’habitude de voir à l’écran. J’ai tout de suite vu un pitch très attrayant, contenant une myriade d’idées intéressantes. Nous avons donc commencé le développement du projet ensemble, puis je me suis mis en quête d’un casting et d’un studio d’animation avec qui travailler. C. M. : Pourquoi avoir choisi de travailler avec un studio français ? M. H. : Fonder un studio d’animation nécessite des investissements considérables. Dans un premier temps, il est plus intéressant pour une société comme Exodus de lever des fonds et de se contenter de produire et distribuer un film. J’ai donc cherché le bon studio avec qui m’associer et je suis rapidement venu à Paris. Ce n’était pas un grand risque car je connaissais la réputation des studios français.

Mon choix envers le studio Sparx s’est très vite imposé comme évident. De plus, l’histoire d’Igor s’inspire largement du mythe de Frankenstein, une histoire européenne. Il me fallait donc des créatifs, des artistes, et donc un studio européen pour donner cet aspect particulier au film. C. M. : Quel fut l’implication du studio Sparx dans le projet ? Certaines scènes en particulier ou la totalité du film ? M. H. : Non, non. Tout, absolument tout, a été créé par le studio Sparx. De la première à la dernière séquence.

™ & © 2008 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc.

Cinemation Magazine : Comment s’est déroulée votre arrivée chez Exodus ? Max Howard : Mon arrivée chez Exodus fut une suite logique de mon parcours professionnel. J’ai commencé ma carrière dans le théâtre, puis je me suis mis à produire de l’animation pour plusieurs majors. Entre autres Space Jam pour Warner Bros., puis Spirit pour DreamWorks Pictures. Aujourd’hui, l’évolution technologique du hardware comme du software permet de produire un film d’animation avec un budget bien plus faible, ce qui était impossible il y a encore quelques années. Il est donc possible aujourd’hui de produire un film de qualité sans passer par une major. J’ai donc rejoint Exodus, une société indépendante fondée par John … pour gagner en indépendance et développer des projets plus librement.


C. M. : Parleznous un peu plus de ce film ? MH. . : Le film Sparx possède une branche au se situe dans un monde où être invenVietnam qui a apporté sa contribution teur équivaut à être une véritable rockpour plusieurs séquences, mais il s’agit star. Igor travaille comme serviteur de la même société. Le modèle de pour un scientifique. Son ambition : production s’apparente donc à celui devenir lui-même inventeur. Or c’est d’une production européenne bien impossible dans ce monde car il est que la société Exodus soit américaine. bossu. Il va pourtant avoir l’opportuDans un sens, le projet Igor propose nité de devenir inventeur à son tour et une originalité dans le projet créatif se met en tête de créer un monstre. comme pour le modèle de production. Cette créature, censée être une arme de destruction, est en réalité une C. M. : Avez-vous utilisé des tech- femme fragile qui rêve de devenir niques d’animation nouvelles sur actrice. Igor se met en tête de la rendre ce film ? m a l é fi q u e , M. H. : Non, nous d’où son préavons utilisé des tech« Utiliser des techniques nom : Eva niques d’animation (Eva/Evil = le existantes ayant déjà nouvelles [...] est mal, en anfait leurs preuves. Utiliglais). Cette ser des techniques un défi complexe. » invention nouvelles, comme pour changera à Bienvenue chez les Rotout jamais binson est un défi complexe. Ce n’est pas le royaume. Il y a un message sousnotre travail d’innover. Cela requiert une dé- jacent sur la fabrication d’armes et les pense d’argent supplémentaire et une prise dangers inhérents à ce pouvoir de risque qui peuvent de destruction. Ce n’est pas un film mettre en péril à message au sens strict, mais une société in- avec de sérieux sous-textes. Ces dépendante lectures parallèles du film comme la contribuent à sa richesse. nôtre. Il faut faire très attention C. M : Y a-t-il quelque chose dont en termes de pro- vous êtes particulièrement fier duction lorsque que l’on sur ce film ? a des ressources limitées. Un jour, sûre-

CV (Sélectif) *Débute sa carrière à Broadway *Fut président de Wald Disney Feature Animation pendant 12 ans *Fut le précédent Vice président de Warner Bros. Feater Animation *A travaillé entre autre sur La Petite Sirène, La Belle et La Bête, Aladin, Le Roi Lion, Pocahontas, Space Jam et le Géant de Fer. Quelques dates… 1988 : Administrateur de production du film Qui veut la peau de Roger Rabbit ? 2002 : Producteur Exécutif du film Spirit : l’étalon des plaines 2008 : Producteur du film Igor 2008 : Producteur du film The Spirit Bear (pré-production)

M. H. : Nous sommes particulièrement fiers du design des personnages, au croisement entre Vivienne Westwood et Victoria’s Secret [NDLR : ce sont deux marques de vêtements féminins, plus ou moins spécialisées dans la lingerie]. Le personnage d’Eva est également l’un de mes préférés. Ce monstre de Frankenstein revisité est à la fois grotesque et plein de beauté. Ce personnage proposeune nouvelle définition de la féminité et de la beauté chez une femme. Ce n’est certainement pas une Miss France mais elle possède une humanité touchante, et réussira à trouver l’amour. Propos recueillis par Ben Brungal Sortie en France le 17 décembre.

™ & © 2008 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc.

™ & © 2008 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc.

ment, nous aurons les moyens de le faire, quand la technologie sera devenue encore plus abordable.

10/11


Hellboy 2 : les légions d’or maudites, de Guillermo del Toro. © 2008 Universal Pictures International

Sortie le 29 octobre.

Bienvenue en enfer !

B

ien sûr, on peut reconnaître à Hellboy 2 : les légions d’or maudites des qualités certaines. Les décors, les monstres, les mouvements de caméra. On peut saluer aussi les quelques moments drôles et les quelques jeux de mots. Mais lorsqu’on n’aime pas le genre, vraiment, ça ne passe pas. Trop de bruits, trop de ralentis, trop de monstres, trop de bastons, trop de tout. On a bien essayé, mais rien n’y a fait. On s’ennuie, on soupire. Quand on pense qu’un film réussi est, avant tout, un bon scénario ; quand ce qu’on aime ce sont les vrais gens qui évoluent dans des vraies rues : il faut passer son chemin. Certains aimeront le film, c’est certain, mais il ne peut vraiment pas plaire à tout le monde… C.G.

Monstre, y es-tu ?

Une aventure explosive

E

ncore un blockbuster survitaminé, encore une franchise Marvel comics. Mais grâce à la contribution honnête et intelligente du réalisateur Guillermo del Toro, la suite d’Hellboy est une réussite. L’intrigue demeure volontairement simpliste pour laisser la place aux personnages. Des personnages hallucinants ! Outre la fine équipe du B.P.R.D, l’équipe s’enrichit d’un nouvel acolyte : Johann Krauss. Ce médium à l’accent germanique rejoindra l’équipe composée du diable rouge le plus célèbre de New York, de Sapien et de Liz. Il n’en faudra pas moins pour affronter les légions d’or et autres créatures au service du prince Nuada. De l’action, des effets spéciaux et un univers visuel d’une rare créativité ; Hellboy 2 : les légions d’or maudites redéfinit la norme spectaculaire du genre pour le plus grand plaisir du public. B.B.

Hellboy 2 : les légions d’or maudites est un véritable défilé de monstres et de créatures. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont spectaculairement bien faits. Plusieurs équipes ont travaillé à la création des différents monstres. Certains sont des créations animatroniques (la petite bestiole carnivore par exemple), mais la plupart sont des créatures prosthétiques (Hellboy, Sapien, la famille Nuada,…). Beaucoup d’effets spéciaux non numériques qui marquent le retour d’un savoir-faire artisanal. On retiendra aussi Winx et le charmant bébé-tumeur, particulièrement réussis…


Tonnerre sous les tropiques, de Ben Stiller. Sortie le 15 octobre

© 2007 Paramount Pictures

h ! Ben Stiller et ses comédies… Le voici devant et derrière la caméra avec une bande de copains tarés sur le tournage de Tonnerre sous les Tropiques. Entre Jack Black, Robert Downey Jr. et quelques nouvelles recrues du cru, ce film est une espèce de boucherie drôlatique, qui fait littérallement sauter des têtes. Ben Stiller se lance dans une espèce de parodie de parodie de films de guerre, franchement inspirée du célèbre Mash. Et il faut avouer que c’est du lourd grâce au joli budget de Ben. Les plans sont impressionnants, les décors tout à fait crédibles et le scénario n’est pas trop inintéressant. Cela accompagné d’un casting imposant qui semble grandement s’amuser et de blagues à n’en plus finir. Pour ce qui est de ce point, c’est du 36ème degré… ou plus. Ceux qui aiment la subtilité et la légèreté seront peut-être en mauvaise posture en voyant ce film d’une lourdeur écrasante. Tout est excessif, explosif, grotesque et prévisible. Mais… Ca fonctionne ! Résultant

© 2007 Paramount Pictures

A

“Vous allez prendre cher…”

sur un film à voir de préférence au cinéma dans une ambiance festive. Car il est à parier que sur petit écran, seul et maussade… Tonnerre sous les tropiques sera tout de suite moins divertissant… Petit conseil en passant : ne pas manquer les fausses bandes annonces concoctées par l’équipe du film, qui font un bon apéritif… Cécile Chandran

Course à la Mort, de Paul W. S. Anderson. Sortie le 15 octobre

« S(tu)peed Racer »

P

© 2008 Universal Studios

roduction emblématique de Roger Corman et du cinéma américain des années 70, La Course à la mort de l’an 2000 (aussi connu par chez nous sous le nom Les Seigneurs de la route) bénéficie d’une espèce d’aura pour tous les amateurs de cinéma bis transgressif et provocateur. Que vaut son remake par le réalisateur de Resident Evil ? Accusé à tort du meurtre de son épouse, Jensen Ames est

condamné à la réclusion à perpétuité à Terminal Island. Dans ce bâtiment carcéral, le plus violent des jeux de téléréalité est organisé : une course de voiture entre détenus où l’exploit est de terminer en vie. S’il veut revoir un jour sa fille, Ames va devoir accepter l’offre de la directrice de prison et participer à cette dangereuse Course à la Mort. Fausse suite mais surtout pseudo remake, ce Death Race version 2008 n’a en fait plus grand-chose à voir avec l’original. Complètement vidé de sa substance satirique et sulfureuse, ce Fast & Furious carcéral résume son côté subversif par une critique consensuelle de la téléréalité. L’amateur de taules froissées pourrait se rabattre sur les courses poursuites si seulement elles n’étaient pas toutes plus mal filmées les unes que les autres. Entre un montage illisible et des cadrages foireux, la souffrance est telle qu’on en vient à espérer une scène de dialogue avec Jason Statham ! Véritable yes-man des producteurs et du box-office, Paul W. S. Anderson perpétue ici son nivellement par le bas entamé avec Alien vs Predator. Du moment que ça rapporte ! Thibault Giquel 12/13


Fly me to the Moon 3D, de Ben Stassen. Sortie le 29 octobre

Les mouches contre-attaquent

P

© nWave mK2

résenté en avant première au festival d’Annecy 2008, le nouveau film de Ben Stassen est un régal pour les amoureux d’animation. Fly me to the Moon, c’est l’histoire de trois mouches, Nat le leader, I.Q. l’ingénieur et Scooter, le clown de service. Alors que Nat rêve d’aventure, il a subitement l’idée folle de s’embarquer dans le premier vol vers la Lune. Nos trois petits compagnons partent donc à l’assaut des étoiles à travers la mission Apollo11, au coté des célèbres astronautes Amstrong, Aldrin et Collins. Bien que l’intrigue puisse paraître déjà vue, elle regorge de situations et de personnages originaux. Les vilains, au fort accent russe, sont tout bonnement hilarants. Côté technique, il convient de signaler que le film a été créé en relief et sera exclusivement exploité dans ce cadre. Si la plupart des procédés stéréoscopiques (permettant la perception en trois dimensions) sont formidablement gérés, certaines transitions dans le montage sont parfois brutales et peuvent déconcerter le spectateur. Prouesse technique mais film à part entière, Fly me to the Moon est une initiative positive qui participe à sa façon à l’essor d’une exploitation en relief. B.B.

Un nouveau souffle pour le relief Derrière l’appellation 3D, se cache en réalité un procédé d’exploitation en relief. Ce mode d’exploitation cinématographique n’est pas nouveau. Depuis les années 50, jusqu’aux premières attractions du Futuroscope,

l’exploitation de films en relief a représenté un marché de niche, peu rentable si l’on considère le procédé de captation et de projection stéréoscopique. Aujourd’hui, le numérique remet la question du relief à l’ordre du jour en

proposant une projection moins onéreuse pour ce type de procédé. De nouvelles perspectives pour l’exploitation et la production de films en relief, mais qui dépend de la situation encore balbutiante en Europe du Cinéma Numérique.

Les chimpanzés de l’espace, de Kirk DeMicco. Sortie le 22 octobre

Les chiens-panzés ne font pas des chats fiques déjantés, une chimpanzé sexy et intelligente, un despote despoteur… Et Ham, jeune insouciant, flambeur à souhait, dans la figure du héros malgré lui. Fidèle à bon nombre de dessins animés, l’histoire surprend peu et le graphisme des décors est un peu trop épuré. Mais les personnages sont énergiques, expressifs, et drôles. Et malgré l’intrigue quelque peu simpliste du film, les blagues et clins d’oeil sont au rendez-vous. Kirk Demicco s’est inspiré du véritable chimpanzé américain Ham, parti dans l’espace le 31 janvier 1961, dans une navette de la NASA. En plus d’être drôle, son film rappelle que la science utilise fréquemment les ani-

maux comme cobayes pour ses expériences risquées et l’Homme en prend pour son grade. Une bonne séance pour remettre en question notre supériorité animale, à bord d’une expédition exceptionnelle, pour le bonheur des zygomatiques… Julia Piedallu

© 2005 SND groupe M6

H

am est le petit-fils du premier chimpanzé de l’espace. Il est la vedette d’un cirque ambulant, et accompagné de Youston, vieil ami du papi star. Mais voilà, leur caravane est enlevée par les services secrets américains. Commence alors une aventure folle, où Ham et deux singes astronautes de métier sont envoyés dans l’espace. Leur mission ? Traverser un trou noir pour prouver aux humains qu’on peut survivre au voyage, et découvrir ce qu’il y a derrière… Ce film d’animation est construit à la manière d’un classique de science-fiction, à un détail près, chaque personnage est une caricature. Un sénateur obsédé par sa popularité, trois scienti-


Tokyo ! Réalisé par Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon-Ho. © HautetCourt 2005 Tous droits Réservés

Sortie le 15 octobre.

Tokyo Rhapsodie

T

okyo ! c’est trois petits films de Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon-Ho. Trois histoires de personnages ravagés pas la mégapole japonaise. Car Tokyo ! est à mille lieues de Paris je t’aime. Ici, pas question d’une ode à la ville. Dans des styles (visuels, narratifs) qui leur sont propres, les trois réalisateurs créent une variation sur le mal-être des citadins. Leurs personnages, plus vraiment humains, sont agressés par le monde extérieur. Chacun à leur manière, ils essaient de trouver une parade à leur destin tout tracé. Du jeune couple fraîchement débarqué dans la ville, à l’étrange “hikikomori”, en passant par Merde, l’homme des égouts ; le spectateur est embarqué dans trois mondes totalement différents, trois façons d’aborder et de vivre la ville. C’est étrange, bizarre, flirtant dangereusement avec l’excès de métaphore. C’est parfois dérangeant. Le spectateur a du

mal à se positionner. Il est dans une situation étrange, entre deux états, flottant parfois entre le rire et la gêne. C’est, en tout cas, un objet curieux donc attirant. Cécile Guthleben

Vicky Cristina Barcelona, de Woody Allen. Sortie le 8

© Warner Bros. France

octobre.

P

ar une chaude nuit d’été à Barcelone, deux touristes américaines sont abordées par un artiste local. Il leur propose un week-end à Oviedo ainsi que des relations sexuelles sinon passionnelles. Fidèle à sa raison, Vicky (Rebecca Hall) refuse avec autant de politesse que de fermeté : elle est fiancée à un homme respectable qu’elle pense aimer profondément. N’écoutant que ses instincts, Cristina (Scarlett Johansson) se laisse tenter par l’aventure. De la vie, elle n’attend qu’une seule et unique chose, à savoir : de nouvelles expériences. Toutefois, elles finissent bon gré mal gré par accepter l’offre de Juan Antonio (Javier Bardem) pour des motifs forcément divergents. Commence alors le périple de ces amies à travers l’Espagne mais aussi d’un couple, pour le

moins explosif, composé du peintre et de son ex-femme, Maria Elena (Penélope Cruz). Nous l’aurons compris : depuis 2005, Woody Allen s’inscrit en rupture avec ses œuvres précédentes. Bien sûr, certains éléments demeurent, tels que l’utilisation récurrente de la voix-off, l’axe sur la psychologie des personnages ou la thématique de l’amour. D’autres innovent comme le lieu de l’histoire, ici Barcelone, véritable partie prenante de l’action. La musique espagnole rythme les péripéties de deux filles et l’exploration des différentes perspectives qu’offre la passion dans tous ses états. En définitive, chaque film du réalisateur américain peut se concevoir comme une cuvée de beaujolais nouveau. Empreint d’humour et de sagesse, le millésime de cette année présente une méditation originale sur les rapports humains aux doux arômes de légèreté et de finesse. Katia Dufourmont

14/15

© Warner Bros. France

Peines d’amour perdues


Being W (Dans la peau de Georges W. Bush), de Michel Royer et Karl Zéro. Sortie le 8 octobre

Bush façon Zéro

A

près Dans la peau de Jacques Chirac, Michel Royer et Karl Zéro récidivent dans le domaine de l’autobiographie non autorisée. Cette fois-ci les deux réalisateurs s’attaquent à Georges W. Bush. Au moyen d’un montage d’images d’archives et d’une voix off imitant celle du président américain, les deux réalisateurs reviennent sur l’itinéraire hallucinant de l’idiot le plus puissant du monde. Sur le papier, le concept était alléchant.

Pour beaucoup, Karl Zéro reste le présentateur du Vrai Journal de Canal plus, dont les parodies grinçantes et les prises de positions franches sont encore dans les esprits. On ne retrouve, hélas !, pas tout à fait l’humour et la dérision que l’on attendait. On est loin d’un brûlot politique à la Michael Moore. Royer et Zéro ont-ils édulcoré leur propos afin de faciliter la vente à l’étranger de leur film ? La voix off (Jim

Meskimen) est parfois drôle, mais n’apporte pas toujours grand chose de plus aux archives. Les images sont parfois plus drôles pour elles-mêmes. Vouloir sur-signifier quelque chose n’est pas toujours le meilleur choix. Une chose est certaine : le montage est habile, et met en évidence les incongruités et les aberrations de la personnalité et de la présidence de « W »… Cécile Guthleben

W, l’improbable Président, d’Oliver Stone. Sortie le 29 octobre.

Portrait intimiste d’un président “exit”

DR

A

près avoir réalisé Nixon et JFK, Georges W. Bush est la nouvelle cible d’Oliver Stone dans la catégorie des biopics. Alors que les élections américaines auront lieu dans quelques semaines, l’heure du bilan a sonné pour celui surnommé “le président le plus stupide de l’Histoire des États-Unis”. Mais le film se concentre davantage sur le passé de W. Sa jeunesse alcoolisée, son insouciance face à la loi, et son attitude de clown, même à la tête d’un des Etats les plus puissants du monde. Un film que le réalisateur américain a dû tourner en 46 jours, c’est-à-dire très vite, et avec un budget serré, moins de 30 millions de dollars. Car évidemment, les investisseurs ont été plutôt frileux à l’idée de se lancer dans un tel projet, sachant que l’homme en question est encore à la Maison Blanche. W. L’improbable président sera présenté le 22 octobre au festival de Rome, soit deux semaines

avant l’élection présidentielle. Histoire d’alimenter un peu plus la polémique… Oliver Stone a pourtant déclaré avoir voulu peindre un portrait plus humain que politique de W., sans pour autant négliger son désaccord avec les décisions que ce dernier a prises, en particulier sur la question de la guerre en Irak. Car malgré les évidentes erreurs politiques et l’incompétence dénoncée par ses adversaires, Georges W. Bush sait très bien faire le clown. Cécile Chandran



Blindness, de Fernando Mereilles.

Sortie le 08 octobre

Thr

Au royaume des aveugles ...

D

© Rhombus Media (Blindness) inc.

éjà aperçu lors du festival de Cannes, Blindness est un film abordant avec maturité des questions de société à travers un cadre narratif surnaturel. Une mystérieuse épidémie se transmet à grande vitesse, rendant la population mondiale aveugle. Les premiers malades sont regroupés dans un hôpital, coupé du reste du monde. Alors que les premiers arrivants tentent tant bien que mal de conserver une forme d’ordre et d’équité, les choses dégénèrent rapidement. Entre cinéma fantastique et film engagé, Blindness est un film poignant qui pose une question simple mais au combien problématique : que ferions-nous si demain tout le monde devenait aveugle ? Fernando Mereilles entraîne le spectateur dans les recoins les plus noirs de la nature humaine : prostitution, dictature, esclavagisme, extorsion, famine,

Attention chef-d’oeuvre!

Tableau A voir!

Pourquoi pas!

des notes de la rédaction

Bof...

Daube infâme!

ille

guerre, autant de thématiques abordées dans cette forme de huis-clos mené par des acteurs au mieux de leur forme. Outre le scénario magistral, la réalisation de l’œuvre mérite d’être soulignée. Les contrastes lumineux, les effets de surexposition et le travail du flou par l’utilisation de longues focales participent à l’immersion du spectateur sans alourdir l’intrigue. Un chef-d’œuvre qui donne au genre fantastique un degré de maturité dont il est trop souvent exempt. B.B.

r


Déjà dans les salles

Robert de Niro et Al Pacino sont réunis à l’écran devant la caméra de Jon Avnet. Ils tiennent les rôles de deux flics new-yorkais, obligés de remettre à plus tard leur retraite pour s’occuper d’affaires anciennes. Un polard qui vaut le détour pour ces deux monstres sacrés du cinéma, réunis autour d’un scénario de Russel Gerwitz.

Samuel Lee Jackson campe le rôle d’un homme prêt à tout pour faire régner l’ordre dans son quartier. Et quand un couple qu’il désapprouve s’installe près de chez lui, il se montre un peu trop consciencieux dans sa mission. Une sombre histoire de voisinage, ni exceptionnelle, ni captivante mais pas complètement inintéressante.

Alors qu’il voyage pour affaire, Juan Desouza fait une découverte pour le moins tragique : l’homme assis dans le bus à ses cotés vient de mourir. Il décide alors de prendre son identité et de s’inventer une vie. Derrière une intrigue alléchante se cache un film monotone et sans surprise. La lenteur du rythme en déconcertera plus d’un.

18/19


Les biopics, ou il était une fois la vie Depuis quelques années, les spectateurs ont assisté au déferlement d’un genre de bobine jusqu’alors marginal : le biopic. Et, de façon assez miraculeuse, la plupart de ces métrages rencontrent un succès unanime. Ce mois-ci sur leécrans : Coluche d’Antoine de Caunes et la première partie de Mesrine de Jean-François Richet. Mais, il n’est cependant pas aisé de réussir un biopic. Démonstration.


Anatomie d’un genre à succès

Destins mythiques Pour faire un bon biopic, l’ingrédient principal c’est un destin tragique. En effet, toutes les vies des gens célèbres ne peuvent pas faire un film. Et non, une vie banale ne fait pas vendre. Il faut du mythique, du mystère. Marylin Monroe ou James Dean sont, par exemple, de parfaits clients ! Parmi toutes les vies adaptées au cinéma, on peut distinguer trois catégories de personnages : les hommes politiques, les stars et les personnages historiques. Ces trois catégories ne bénéficient pas du même traitement cinématographique. En effet, si l’on peut se permettre de romancer quelque peu la vie de Johnny Cash, par exemple, pour la rendre plus rock’n’roll ; il est difficile de prendre des libertés avec l’itinéraire de Richard Nixon. Quant aux personnages historiques,

l’affaire se corse sérieusement. Que leur existence et leurs actions soient avérées ou non, s’attaquer à une figure de l’Histoire peut faire se déchaîner les passions. On se souvient notamment des vagues de scandales qui ont déferlé en 1988 et 2004 lorsque Martin Scorcese et Mel Gibson se sont intéressés à la vie de Jésus dans La dernière tentation du Christ et La passion du Christ. Un violent débat avait également été engagé lors de la sortie du film sur les derniers jours d’Hitler, La Chute d’Oliver Hirschbiegel en 2005. Peut-on faire un film avec la vie de tous ? Peut-on faire un film sur quelqu’un de mauvais ? Choix d’un visage Dans la plupart des biopics, les acteurs sont choisis pour leur ressemblance physique avec la personnalité qu’ils doivent incarner. Ou du moins pour le potentiel qu’ils présentent. Cependant, certains réalisateurs ont opté pour une autre solution. Raconter la vie d’une personne sans jamais le ou la montrer. C’est le cas dans I’m not there de Todd Haynes. Dans ce film ce sont plusieurs acteurs et actrices qui, tour à tour, incarnent un moment de la vie de Bob Dylan, sans jouer Bob Dylan. Dans Bobby, le réalisateur Emilio Estevez a pris le parti de ne montrer Bobby Kennedy que de dos. Les seules images que l’on voit du frère de JFK dans le film sont des photos d’archives. Succès quasi-garanti

©Warner Bros. France

Le nombre de biopics présents sur les écrans s’explique probablement en partie par le succès qu’ils rencontrent en salles. En effet, les spectateurs adorent connaître la vie de leurs idoles. Les gens sont comme ça. C’est pour la même raison que les magazines people ont tellement de succès. Connaître la vie d’une star, c’est un peu la connaître personnellement et c’est le rêve de beaucoup. De même, lorsque des films Benicio del Toro, le Che de Steven Soderbergh, En salles le 7 janvier 2009.

Les biopics font pleuvoir les statuettes

Comment faire d’un biopic un succès au box-office ? Réponse des producteurs : caster dans le rôle titre, une vedette du moment. Du côté des acteurs, le secret pour gagner un Oscar ? Tenir le rôle titre d’un biopic. Depuis qu’ils envahissent les salles, ces films raflent également la plupart des récompenses. Car deux grands noms sur une tête d’affiche est un excellent moyen d’attirer le public. Sur les dix dernières années, pas moins d’une dizaine d’Oscars ont été distribués à des acteurs pour leurs prestations dans des biopics. De Julia Roberts dans Erin Brokovitch à Helen Mirren pour sa prestation de reine d’Angleterre, en passant par Philipp Seymour Hoffman en un très convaincant Truman Capote, jusqu’à Reese Witherspoon dans le rôle de la femme de Johnny Cash, June Carter. Tous ont reçu l’Oscar de la Meilleure Actrice ou du Meilleur Acteur pour leurs rôles. Quel que soit le film, le retour des critiques et du public est souvent positif. Salma Hayek n’a pas reçu de statuette pour sa performance dans Frida mais le film a tout de même reçu l’Oscar de la Meilleure Bande Originale, et reste une référence du genre. La statuette est-elle alors attribuée au talent des acteurs ou bien au succès engendré par le film ? Evidemment, la question se pose… Quoi qu’il en soit, avoir l’occasion de jouer un tel rôle est un réel tremplin pour une carrière. C’est aussi un excellent moyen d’avoir ses chances pour un prix prestigieux…

Helen Mirren en reine

d’Angleterre dans The Queen de Stephen Frears.

20/21

©Pathé Distribution

D

e tous temps, la vie des personnages célèbres a passionné le commun des mortels. Il était donc dans l’ordre des choses que le cinéma s’intéresse aussi au genre biographique. C’est dans les années 80 que le biopic a pris son essor avec des films mythiques comme Molière d’Ariane Mnouchkine, ou Amadeus de Milos Forman. Mais depuis quelques années, les biopics arrivent en salles à une vitesse effrénée.


comme Last Days (Gus Van Sant), qui raconte les dernières heures de Kurt Cobain, s’intéressent à des morts mystérieuses, le spectateur espère secrètement découvrir la vérité. Ces films marchent aussi parce qu’ils font le récit de vies extraordinaires. C’est ce que re-

cherche la majorité des spectateurs de cinéma : s’évader, croire qu’un autre chemin est possible. En gros, les biopics ça marche parce que ça fait rêver les gens ! Et la mode n’est pas près de s’arrêter, puisqu’en janvier va débarquer le tant attendu Che de Steven Soderbergh.

La célébrité comme monnaie d’échange

P

our un acteur, incarner à l’écran une figure mythique de l’histoire est toujours un défi. Célèbre ou pas, si le film est réussi, c’est la certitude pour un comédien de voir sa carrière s’accélérer et de s’assurer une place parmi les grands noms du cinéma. Mais quelles sont les clefs du succès ?

©Xilam France

Michael Pitt fait revivre Kurt Cobain dans Last Days de Gus Van Sant.

Le risque qui en valait la chandelle Comment se mettre dans la peau d’une figure connue de tous, sans tomber dans le ridicule, sans trahir la vraie nature de cette personne ? Au délà du travail de réalisation, il s’agit d’aborder le rôle en tant que véritable interprétation et non comme une vulgaire imitation. Car avoir le rôle phare d’un

La France se lance dans les biopics

Le 24 février 2008, Marion Cotillard recevait l’Oscar de la Meilleure Actrice pour sa prestation dans La Môme d’Olivier Dahan. C’était la première fois qu’une actrice française reçevait ce prix. Le phénomène américain des biopics a donc atteint le vieux continent. Et en effet, qu’y a-t-il de plus attirant pour les réalisateurs français que de voir les récompenses pleuvoir, le public au rendez-vous et les chiffres du box-office exploser ? Que demander de plus? Il n’y a donc rien d’étonnant à voir les productions françaises se lancer à leur tour dans l’aventure biopic.

Les biopics des “frenchies” Sagan de Diane Kuris a remporté un succès relatif auprès du public et des critiques. Mais il est à parier que Coluche, l’histoire d’un mec d’Antoine de Caunes, et Mesrine de Jean-François Richet auEric Elmosnino sera bientôt Serge Gainsbourg

©MK2 Diffusion

...

ront certainement plus de succès. Car les Français ne comptent pas s’arrêter en si bonne voie. D’autres films sont en cours : Serge Gainsbourg, une vie héroïque de Johann Sfar, Coco avant Chanel d’Anne Fontaine qui mettra en scène Audrey Tautou. La rumeur veut qu’un biopic sur Yves Montand soit également au four. L’avenir du cinéma français semble donc plutôt lancé sur la voie américaine. Les budgets grossissent et les productions mettent le paquet. Les réalisateurs seront-ils à la hauteur des succès du nouveau continent ? D’autres actrices françaises suivront-elles les traces de Marion Cotillard ? Affaire à suivre…


Le rôle d’une vie Certains comédiens ont joué le tout pour le tout en tentant des transformations physiques spectaculaires. À l’image de Charlize Theron. Actrice d’habitude castée pour sa fabuleuse plastique (Celebrity de Woody Allen), elle s’est défigurée pour son rôle dans Monster. Prise de poids, important travail de préparation, elle y est parfaitement méconnaissable. Grâce à ce déguisement, elle a interprété avec brio la meurtrière Aileen Wuornos. Et

moins de réussite, certes, mais le résultat reste là. Les biopics mettant en scène des stars sont, à coup sûr, des succès du box-office et le moyen de toujours rester dans la course. Et si comme Jamie, il y a un Oscar à décrocher, pourquoi pas ?

© TFM Distribution

a, par la même occasion, raflé l’Oscar de la Meilleure Actrice en 2004. Sa carrière a alors pris un tournant phénoménal. Idem pour la française Marion Cotillard. Malgré une évolution de carrière honorable, il manquait à son CV LE rôle marquant. C’est chose faite après sa magnifique interprétation d’Edith Piaf dans La Môme. Avec ce film, elle a eu le premier grand rôle de sa vie… et un Oscar ! Grâce à ces biopics, les deux actrices sont désormais reconnues comme des interprètes hors pair et incontournables… Un rôle, une récompense Et puis, il y a ces acteurs mondialement connus, dont les seuls noms permettent à un film d’avoir du succès. Ils ne perdent pourtant pas l’ambition d’impressionner encore avec de grands rôles et continuent de s’affirmer sur grand écran. Car rien ne vaut une belle prise de risque pour continuer à briller. On retrouve alors Cate Blanchett dans Elizabeth I, l’Âge d’or, Brad Pitt en Jesse James, Angelina Jolie en Marianne Pearl, Jamie Foxx en Ray Charles et bien d’autres. Ces stars se sont lancé le défi de faire oublier leur nom au profit d’un autre. Avec plus ou

Marion Cotillard dans La Môme d’Olivier Dahan.

La musique dans la peau

T

ous auront pu le remarquer, la musique est un élément très important dans les films. Quelques notes harmonieuses, un air facile à retenir peut faire le succès d’un film ; ou, au contraire, une B.O. ratée peut casser toute une ambiance. Dans un film non contemporain (biopic ou non), la musique permet d’ancrer le récit dans une époque précise. Dans les biopics la musique est d’ailleurs souvent utilisée dans ce but. Certains morceaux de musique sont emblématiques à l’époque dans laquelle ils ont été écrits. Certaines chansons sont si célèbres qu’à leur écoute, c’est une partie d’histoire qui revient à l’esprit. C’est pourquoi les réalisateurs et producteurs réutilisent souvent des airs extrême-

©Diaphana Films

s .

biopic est l’occasion pour un acteur de se mettre réellement “dans la peau” de quelqu’un. Il a le devoir de coller au plus près de la réalité et d’être le plus crédible possible. Plus le personnage à interpréter est célèbre, plus il est difficile d’être à la hauteur. Le public attend de l’acteur qu’il “soit” celui dont il joue le rôle, lui permettant ainsi d’entrer dans l’intimité de son idole. D’où le risque pour l’acteur de décevoir. Ou au contraire, de marquer à jamais l’histoire du cinéma…

ment connus. Artistes, musique et cinéma Mais, forcément, c'est dans les biopics consacrés à des musiciens que la musique joue Cate Blanchett grimée en Bob Dylan son plus grand dans I’m not there de Todd Haynes. rôle. Les musiciens sont de parfaits clients pour les producteurs. Surtout les rockeurs des années 60 et 70. Leurs vies pleines de rebondissements, d’aventures, de tournées sont particulièrement cinématographiques. 22/23


©UIP

Chanter ou ne pas chanter

Jamie Fox dans la peau de Ray Charles.

Certains destins, comme ceux de Jim Morison ou Mick Jagger (même si ce dernier est encore de ce monde), sont de vrais scénarios de films ! Sex, drug and rock’n roll, baby ! Rock et variété Si, dans les choix des icônes, les Américains préfèrent les rockeurs (Bob Dylan, Ian Curtis, Johnny Cash) ; il n’en est pas de même pour les Français. En même temps, les rockeurs français ne courent pas les rues ! Question de culture aussi. Le public français aura tendance à préférer les stars de variété. Contrairement à l’hexagone, le rock fait partie intégrante de l’histoire des Etats-Unis. Aux drogués tragiques, les français préféreront nettement des destins de contes de fées brisés… On imagine mal Quentin Tarantino réaliser un biopic sur Charles Aznavour, ou Claude Chabrol s’attaquer à la vie d’Iggy Pop ! Moralité : chacun chez soi, et les succès seront assurés.

Entrer dans la peau d’un chanteur pose, évidemment, la question de l’interprétation des titres de la star. L’acteur doit-il apprendre à chanter ? Utilisera-t-on une bande play-back de la chanson originale ? Un play-back chanté par un chanteur qui n’est ni l’interprète original ni l’acteur Toutes les possibilités ont été testées. Impossible de faire un choix. La réussite des scènes chantées dépend d’un très grand nombre de détails qui paraissent insignifiants. Mais c’est parfois justement l’un de ces petits détails qui peut faire la réussite ou le ratage d’un biopic musical. La difficulté est également dans la mesure. En effet, un biopic musical n’a, le plus souvent, pas vocation d’être une comédie musicale. Il faut alors prendre garde au nombre de scènes musicales à proprement parler. A trop en mettre, on peut vite tomber dans le piège du clip. La musique a donc, dans un biopic, presque autant d’importance que l’acteur principal.

Dossier réalisé par Cécile Guthleben, Cécile Chandran, Thibault Giquel et Katia Dufourmont

Le cercle des biopics infaisables…

Si la majorité des projets de films biographiques avancent sur une route pavée d’or, certains empruntent des chemins de croix qui conduisent parfois à des impasses. Deux obstacles expliquent ces déroutes. Le premier a trait aux difficultés que pose la distribution artistique. Le second touche aux divergences qui opposent parfois l’initiateur du projet aux ayants-droit de la personne en question. Preuves en sont les adaptations suspendues, voire avortées, de la vie de deux personnalités de la scène musicale. Celle de Jimi Hendrix tout d’abord. Après avoir considéré Eddie Murphy, Lawrence Fishburne, Phil Lynott, Lenny Kravitz et enfin André 3000, le choix de l’interprète du fameux Voodoo Child demeure en suspens : aucun de ces cinq ne s’est révélé convaincant. A cela s’ajoute le refus catégorique de la sœur adoptive du célèbre guitariste, Janie Hendrix, quant à l’utilisation du nom et de la musique de son frère dans ce genre de long-métrage. Et les choses ne sont pas près d’évoluer : en 2006, le dernier à en avoir fait les frais n’est autre que Quentin Tarantino. Il en est, à peu près, de même pour Jeff Buckley. En 2001 et en 2005, sa mère, Mary Guibert, avait tour à tour décliné l’offre de Brad Pitt d’incarner le rôle de son fils ainsi que la proposition d’un scénario. Toutefois, en 2006, elle a annoncé travailler sur un biopic avec la productrice Michelle Sy et le réalisateur Brian Jun. Jusqu’à présent, aucun acteur n’a été cité pour jouer l’illustre chanteur de Grace.

Jeff Bukcley


L’Instinct de mort et L’Ennemi public n°1 de Jean-François Richet, sortie le

22 octobre et le 19 novembre

Quand le biopic se la joue diptyque ©La Petite Reine/Roger Arpajou

I

l arrive que, quand la vie d’une personnalité est suffisamment dense et atypique, le biopic se divise en plusieurs parties. Bien que la démarche soit plus fréquente à la télévision (de Gaulle, Dalida), le cinéma se prête parfois au jeu de l’exploitation en deux parties. Ainsi, de Jeanne la Pucelle de Jacques Rivette au futur Che de Steven Soderbergh, les exemples de biopics segmentés sont nombreux. Ce mois-ci, un célèbre gangster français a le privilège de se voir consacré sur deux bobines : Jacques Mesrine. Le septième art a toujours aimé se réapproprier les parcours et les vies de criminels célèbres. Du Scarface d’Howard Hawks à American Gangster de Ridley Scott, les destins des truands développent un attrait hautement cinégénique. Dernier en date, Jean-Paul Rouve et son Sans armes, ni haine, ni violence sur la vie d’Albert Spaggiari. Criminel hors normes aux tribulations extravagantes, le parcours de Mesrine fascine les médias depuis son incroyable arrestation en 1973. Que ce soit au cinéma, avec le film

éponyme d’André Génovès en 1983, qui évoque les évènements qui suivent son évasion de la prison de la Santé, ou à la télévision avec le téléfilm Chasse à l’homme sur la fin de cavale du gangster, aucun n’abordait le passé de Mesrine, de la guerre d’Algérie au Canada. C’est maintenant chose faite. A découvrir donc sur les écrans via les deux films de Richet.

Coluche, l’histoire d’un mec,

d’Antoine de Caunes. Sortie le 15 octobre

L’homme à la salopette

R

etour en arrière. Septembre 1980. Coluche est au sommet de sa gloire et de son art. Il fait rire les français, tous les français. Alors une idée folle lui vient à l’esprit : se présenter à l’élection présidentielle qui aura lieu en mai 1981. Le film d’Antoine de Caunes, Coluche, l’histoire d’un mec, s’intéresse à cette période de campagne électorale de l’humoriste. A l’écran, c’est un autre humoriste, François-Xavier Demaison, qui endosse le rôle de Michel Colucci avec un mimétisme physique assez bluffant. Demaison a, pour l’occasion, pris quatorze kilos, travaillé sur la voix et les gestes de Coluche. L’acteur confie même

avoir « rencontré » le célèbre homme à la salopette. Le réalisateur a conçu son film comme un reportage. A la manière d’un « Envoyé Spécial », il s’est placé près de ses comédiens, en caméra épaule. Cependant, Coluche est encore très présent dans les esprits de tous. Son visage, sa gouaille, sa voix si particulière restent inimitables. Demaison et de Caunes ont-ils réussi à transcender la basse imitation pour faire de leur film une vraie œuvre ? Réponse le 15 octobre. 24/25


L

a saison 1 de la série américaine Damages n’a connu qu’un succès relatif auprès du public. Mais pas au niveau des critiques ni des producteurs. Ces derniers ont décidé de rempiler pour deux saisons de treize épisodes. Pour plusieurs raisons : une intrigue retentissante et cruelle, une maîtrise du suspense et la fabuleuse Glenn Close. Actrice de cinéma, cette habituée des rôles de garce finie se recycle à la TV pour le plus grand bonheur de ses fans. Son personnage dans la série, Patty Hewes, brillante avocate new-yorkaise, pratique son métier sans une once de pitié. Un rôle cousu à même la peau pour cette ex Cruella d’Enfer. La saison 1, diffusée par FX aux États-Unis et par Canal+ en France, se termine plutôt violemment… et les fans se languissent de la saison 2. Si l’on en croit la rumeur, elle sortirait en janvier 2009 aux États-Unis. De plus, trois noms du cinéma vont apparemment rejoindre l’aventure : William Hurt, Timothy Olyphant et Marcia Gay Harden. Cécile Chandran

DR

À quand de nouveaux dégâts chez Damages ?

Emmy Awards : une élite en remplace une autre

L

a 60e cérémonie des Emmy Awards (l’équivalent des Oscars pour la télévision) qui s’est déroulée à Los Angeles le 21 septembre a couronné Mad Men, une toute jeune série, dans la catégorie phare de la meilleure série dramatique. Ce programme détrône par la même occasion l’institution Les Sopranos, dont la production avait été arrêtée en 2007 après sept saisons et de très nombreuses ré-

compenses. Lors de cette cérémonie, la série a également reçu l’Emmy pour le meilleur scénario pour une série dramatique pour le pilote : Smoke gets in your eyes. La semaine précédente, elle s’était vue attribuer quatre statuettes lors de la remise des Creative Arts Emmy. Mad Men, créée par Matthew Weiner en 2007 et diffusée sur la chaîne du câble AMC, est une chronique acide de la vie dans une agence de publicité new-yorkaise au début des années 1960. Cette série sera diffusée à partir du 10 octobre sur Canal+. Cécile Guthleben


A

près trois ans d’absence, on ne pensait jamais revoir Clara Sheller sur la petite lucarne. Il faut dire qu’avec les désistements des deux stars principales, Mélanie Doutey et Fréderic Diefenthal, la série de France 2 semblait plus ou moins condamnée. Contre toute attente, une deuxième saison vient d’être tournée

Enfin une saison 2 pour Clara Sheller cet été avec un casting entièrement remanié. La très belle Zoé Félix (Bienvenue chez les Ch’tis, Déjà mort) incarne ici la nouvelle Clara Sheller, tandis que Patrick Mille (La doublure, 99 francs) prête ses traits à JP, le colocataire homosexuel. A noter que c’est François Vincetelli (vu dans le rôle de Troy Lapoutre dans l’excellente série Hard de

Canal+) qui interprètera Gilles, le compagnon de Clara. La saison 2 devrait donc réapparaître sur la grille des programmes de la première chaîne publique en novembre pour 6 épisodes diffusés en prime time. Si le succès est au rendez-vous, il se murmure qu’une troisième saison est déjà à l’écriture. T.G.

L

a petite nouveauté HBO, diffusée depuis septembre aux USA, s’intitule True blood. Née sous la plume d’Alan Ball, à qui l’on doit déjà Six feet under, cette série aura pour thème central... les vampires et leur quotidien dans le monde des humains.

Exit Buffy et ses pirouettes acrobatiques, le vieux mythe est cette fois traité de façon moins excentrique tout en conservant une part de surnaturel. Anna Paquin, connue du grand public à travers la trilogie X-men, et Stephen Moyer, récemment vu dans 88 minutes, se partagent l’affiche. L’ancienne X-girl raccroche sa combinaison moulante et sa mèche blanche pour incarner cette fois une barmaid nommée Sookie. Tout bascule lorsqu’elle rencontre, sur son lieu de travail, le charmant Bill (Moyer), vampire de son état. En mettant à nu sa vraie nature grâce à ses dons de télépathe, Sookie va brutalement basculer dans un univers dont elle ignore tout. Un pitch alléchant même si, pour l’heure, aucune sortie n’est annoncée pour l’hexagone. B.B.

© 2008 Home Box Office, Inc. All Rights Reserved.

True Blood, la série sang pour sang HBO


u d n e r e t p m Le numérique o C dans tous ses états

La 7e édition du Festival International Cinéma Nouvelle Généra-

tion a eu lieu du 23 au 27 septembre dernier à Lyon.

C

réé en 2002, cet événement offre une nouvelle conception de la création cinématographique issue de la révolution dite "numérique". Aujourd’hui, ces nouvelles pratiques sont à la portée de tous. Chacun peut, par exemple, s’essayer à la réalisation avec un téléphone portable ou un caméscope… Le festival CNG porte son regard sur ces jeunes cinéastes qui utilisent le numérique pour raconter des histoires. Un cinéma nouveau est proposé : inventif, moderne, en phase avec le public d’aujourd’hui. Cinq jours de festival chargés avec plus de 1 000 films de 41 pays ; et une sélection particulière des meilleurs oeuvres de Daily Motion. Au programme également une table ronde sur l’arrivée des projections numériques et des formations de

création vidéo gratuites étaient offertes aux plus novices. De belles surprises étaient au rendezvous comme le court-métrage de Carole Lambert. Les Fiches Safari porte un regard tendre sur les rapports complexes d’un frère et d’une sœur. Deux prix bien mérités ont été remis Berni's doll de Yann J. (satire d'animation sur les ravages d'une société trop individualiste) ; et à Coupé court de Pascal Chind. Ce panorama de production numérique est un avantgoût du cinéma de demain : des regards jeunes, créatifs, prêts à s’inscrire artistiquement dans l’ère numérique. L.G.

Groland fait son cinéma

C

réé en 2005 par les membres de l’équipe grolandaise de Canal+, Benoit Delépine et Raymond Défossé, le festival de Quend du film Grolandais attire chaque année plus de curieux. Cette quatrième édition s’est placée

sous le signe de l’alternatif, avec les trois mots d’ordre habituels : être drôle, subversif et étrange. Cette année, le festival s’est déroulé du 19 au 21 septembre. L’occasion pour Benoît Delépine et Gustave Kervern de présenter en exclusivité leur nouveau film : Louise-Michel en ouverture du festival. Le jury, présidé par Philippe Katerine, était composé de Xavier Beauvois, Marc Caro, Philippe Duquesne, Noël Godin, Rémy Kolpa Kopoul, Augustin Legrand, Serge Larivière, Elisa Larrière et Rémy Malin Grëy. Neuf longs-métrages et dix-sept courts étaient en compétition. Un hommage a été rendu à Claude Faraldo. Les festivaliers ont également pu assister à des projections-spectacles et des expositions photos. Cette grande fête grolandaise a été clôturée par un concert de l’Orchestre national de Barbès. Cécile Guthleben

C’est la rentrée

Comme chaque année, le mois de septembre est un coup dur pour le cinéma. Les uns s’affèrent à préparer la rentrée scolaire tandis que les autres tentent de reprendre de bonnes habitudes, perdues durant les vacances. Peu de temps à consacrer aux salles obscures ! Mais La Rentrée du cinéma renverse la tendance, puisque du 14 au 16 septembre dernier, chacun pouvait bénéficier du tarif de 3,50 euros par entrée. Beaucoup de films de cette rentrée 2008 valaient le détour . L’occasion rêvée pour ne pas rater Gomorra, Mamma Mia !, Wall-E, Be happy, Le premier jour du reste de ta vie...


Annon

ce

L’animation dans tous ses états… !!

L

’association française du cinéma d’animation (A.F.C.A.) organise du 15 au 28 octobre une grande fête en l’honneur de l’animation, sous toutes ses formes visuelles. Cette célébration nationale se déroule autour de la journée mondiale de l’animation du 28 octobre. Cette année, la fête a pour invité d’honneur Michel Ocelot, père de Kirikou et la sorcière et d’Azur et Asmar. Il parcourra la France durant le festival. C’est l’occasion de découvrir toutes ses réalisations, notamment ses nombreux courts-métrages primés dans le monde entier. Ce festival est une explosion d’activités et de programmations. Chaque ré-

gion française organise des projections à thèmes variés, des expositions, des rencontres avec des personnalités de l’animation mondiale, des cinéconcerts comme des ciné-goûters… Enfin, de quoi ravir les petits comme les plus grands. De nombreux ateliers d’initiation et des démonstrations techniques auront lieu dans la France entière. Ces quinze jours de festivités se clôtureront avec une soirée à l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris le 28 octobre. Carte blanche à Michel Ocelot ! Juliette Angotti Retrouverer tout le programme sur www.afca.asso.fr.

Un souffle d’Italie dans les hauteurs d’Annecy

L

e festival du cinéma italien d'Annecy est une rencontre d'une semaine avec le cinéma italien d'hier et d'aujourd'hui. De jeunes auteurs de fictions ou de documentaires entrent en compétition, et des avantpremières sont projetées. Dans un même temps, cet événement rend hommage à ceux qui ont façonné et consolidé la production italienne. Ceci au travers d'expositions, de rétrospectives et de rencontres avec des professionnels. Cette année, la Toscane est à l'honneur ! De nombreux films proposés illustrent les divers aspects de cette région, prenant pour décors les villes mythiques de Florence, Siennes ou Pise. La famille des réalisateurs toscans est représentée à travers, entre autres, les films des frères Taviani ou de Roberto Benigni. Gilles Jacob, président du festival, présente la figure

d'Anna Magnani, dite "Nanarella", considérée comme l'une des plus grandes actrices de l'histoire du cinéma. Cette comédienne du néoréalisme a joué, entre autres, dans Mamma Roma, Rome ville ouverte, Bellissima, etc. Pour son parcours artistique et pour la qualité de ses oeuvres, Paolo Virzi, scénariste de formation, se voit récompensé par le prix spécial Sergio Leone. En 1994, ce réalisateur a été primé au festival de Venise pour La Bella Vita. Nombreux d’entre vous ont dû profiter de ce voyage culturel. Une bonne occasion de redécouvrir un cinéma italien quasi absent en France mais toujours présent dans nos mémoires. J. D. 28/29


La polémique chimique du Mac Pro

Le quotidien Libération a fait état

d’une situation très inquiétante. L’ordinateur Mac Pro émettrait des

vapeurs potentiellement toxiques pour l’Homme, comme l’a découvert

A

lors que les Mac Pro sont réputés pour représenter l’étendard de la puissance d’Apple, ces derniers pourraient très bien voir leur prestige écrasé par une polémique “puante”. Des personnes travaillant sur Mac Pro auraient déclaré sur nombre de forums, sentir “une odeur de pourriture” émanant de l’ordinateur. Et ces odeurs auraient été la cause de problèmes physiques : irritations des voies respiratoires, de la cornée, etc. Le journal Libération a en effet publié le témoignage d’un chercheur du CNRS travaillant sur un Mac Pro. Celui-ci s’est inquiété des mauvaises odeurs de son ordinateur. Apparement, après une semaine d’utilisation quotidienne, il aurait souffert d’irritations du larynx

un chercheur du CNRS. Le point sur une polémique naissante. et la cornée. Et ce, avec un appareil flambant neuf. Après avoir contacté Apple Care et fait des recherches sur Internet, il s’est décidé à contacter Green Peace. L’organisation l’aurait mis en contact avec Analytica, un laboratoire spécialisé dans la découverte de substances toxiques, connu pour avoir décelé la toxicité du pétrole répandu par l’Erika. Les analyses des substances distillées dans l’air par la machine indiquent qu’il s’agirait de sept composants chimiques plus ou moins dangereux, dont le benzène. Celui-ci est clairement toxique et si inhalé, cause potentielle de troubles de la moelle osseuse, pouvant mener dans le pire des cas à la leucémie. Un autre produit dangereux serait le styrène,

causant quant à lui des dysfonctionnements du système nerveux. De bien mauvaises nouvelles donc, et un coup de théâtre pour Apple qui s’était vu récompensé par Green Peace pour avoir utilisé des matériaux moins toxiques dans les nouveaux I-Pod. Rien n’est moins sûr pour les Mac Pro… La société de Steeve Jobs n’a pas souhaité communiquer sur cette affaire . Elle a fait savoir que des ingénieurs travaillaient sur le problème dont la source n’est pas très claire. D’après Libé, elle pourrait se trouver en Chine, où les Mac Pro “puants” ont été construits. Cécile Chandran

L’invention du mois

DLP ne permet pas la haute définition. Chez Texas Instruments, les dirigeants sont confiants et comparent cette avancée technologique à celle de l’intégration d’appareils photo dans les téléphones mobiles. La science fiction est bientôt une réalité, et tout le monde pourra faire l’agent secret avec son super pico-projecteur! C. C.

dr

Alors que les sociétés fabriquant des projecteurs tentent de réduire toujours plus la taille de leurs appareils, la société Texas Instruments lance son Wee. Le Wee est un téléphone mobile doté d’un pico-projecteur DLP (soit un petit projecteur…). Le modèle présenté au CES (Consumers Electronic Show) en 2008 n’était pas un téléphone fonctionnel mais permettait de se faire tout de même une bonne idée. Ce dispositif proposera de projeter des films en petit format. La qualité de l’image n’est pas impressionnante car le lecteur

DR

Bienvenue à l’ère des pico-projecteurs!


B E W Wikia Green, le site écolo le monde. Souhaitons à Wikia la même fulgurante expansion qu’a connu Wikipédia en quelques années. Mais, malheureusement pour les Français, ce site n’est actuellement disponible qu’en langue anglaise. Jimmy Wales a tout de fois promis que des traductions seraient disponibles très bientôt. Cécile Chandran fr.wikipedia.org/ et green.wikia.com

Buzz web du mois Le web est grand, mais plus grand que l’on croit !

La Terre serait foulée chaque jour par plus de 6 milliards d’humains. Le web, quant à lui… serait habité par près de 1 000 000 000 000 d’adresses uniques. Soit un trillion ou un milliard de milliards… Si peu ! Et encore, ces chiffres sont loin d’être précis car il est en effet impossible de tout répertorier. Chaque page peut regorger de dizaines d’autres pages, et il serait risqué de se perdre dans ce gigantesque labyrinthe ! Les ingénieurs de Google ont fait part de ces chiffres extraordinaires, tout en précisant bien qu’ils sont fiers d’être le site contenant le plus grand nombre de pages répertoriées à ce jour. Ce qui anéantit quelque peu leurs concurrents. Pour rappel, en 2000, Google comptait environ 26 millions de pages. Une progression des plus impressionnantes donc ! Voici que le monde est vraiment connecté. Et plusieurs milliards de fois en plus ! Ces chiffres astronomiques ont donc ouvert un débat de fond quant à l’utilisation de la toile. Sachant que le web grandit chaque jour d’environ 50 000 pages, les dix prochaines années s’annoncent pharaoniques… niveau web bien sûr… C.C.

Geekeries Il va y avoir du Spore…

Le jeu Spore a fait fureur lors de sa sortie mondiale, le 4 septembre dernier. Le but de ce jeu est simple, survivre ! Le joueur doit créer son propre personnage, plutôt haut en couleur, et le faire évoluer dans un monde qu’il peut également améliorer à souhait. Un forum français a ouvert le 18 septembre, permettant aux gamers de partager leurs impressions avec le studio Maxis. Le rendez-vous est également pris sur le site de partage YouTube, sur lequel une foule de vidéos circulent déjà. Si le nom de Will Wright ne vous dit rien, celui des Sims doit forcément éveiller quelque chose. Cette franchise du jeu a réussi le pari difficile de fédérer toutes les tranches d’âge et les deux sexes… Un exploit inégalé jusqu’à présent. Et son créateur, Will Wright donc, a tout prévu pour que son deuxième bébé remporte autant de succès. Spore est avant tout une licence, conçue pour permettre la commercialisation de quantité de produits dérivés et d’activités ludiques. À noter qu’un atelier de création est actuellement disponible gratuitement sur le net.

DR

L

e créateur de Wikipédia, Jimmy Wales, est un homme visiblement préoccupé par l’avenir de la planète. Après avoir lancé son encyclopédie libre et gratuite sur la toile, sa dernière contribution au savoir est écologique et s’appelle Wikia Green. Ce site fonctionne sur le même principe que Wikipédia, dans le but de devenir une source d’informations entièrement dédiées à la verdure et au respect de la planète. Chaque internaute peut y ajouter sa touche personnelle et partager son savoir. Il pourra également s’instruire et améliorer son style de vie dans le respect de l’environnement. Wikia contient six catégories d’informations : les guides, les informations locales, les informations sur le mouvement des Verts et leur mode de vie, les problèmes environnementaux, et les nouveautés technologiques de l’écologie. Les internautes ont également la possibilité de débattre et de confronter leurs idées sur l’écologie, chose qui n’était pas possbile sur Wikipédia. Cette nouveauté permettra aux personnes souhaitant contribuer au développement du site de garder un esprit critique plus juste. Car Wikia a également pour ambition de garder ouvert le débat sur l’écologie dans


n a p a J

n o i t c In A

Un salon réservé aux jeux vidéo,

où les curieux peuvent s’essayer

aux jeux les plus attendus en avant première euro-

Lara Croft (la comédienne) a soulevé les foules.

péenne, Sans avoir la prétention de détrôner l’E3 ou le Tokyo Game Show, cette 3e édition du Festival du Jeu Vidéo s’est déroulé du 26 au 28 septembre à Paris. malgré le nombre de consoles Wii disponibles. L’éditeur nippon aurait-il boudé l’évènement ? La fin des consoles de salon ? Un élément troublant de ce salon fut l’importance et la place accordées aux jeux online. Que ces dernier partagent © B. Brungal

L

a plupart des grands éditeurs étaient là : Sony, Microsoft, Sega, Ubisoft, THQ, Codemasters etc … Tous venus présenter en avant première les jeux les plus attendus de cette fin d’année : Fifa 2009, Prince of Persia, Mortal Kombat VS DC Universe, Tomb Raider Underworld et bien d’autres. Un évènement qui a su mobiliser des stars venues du monde entier. Peter Molineux, le célèbre créateur de jeux venu présenter la suite de Fable, s’est fait voler la vedette par Alison Carrol. La gymnaste, nouvelle incarnation de la célèbre Lara Croft (l’héroïne des jeux Tomb Raider et véritable icône chez les gamers) a fait le déplacement pour le plus grand plaisir des fans. Petit bémol néanmoins, l’absence de Nintendo s’est fait remarquer

3 Mangas,

les formules gratuites/payantes ou 100% payant, les éditeurs présents occupaient une partie importante des stands. C’est dire si ces nouvelles entreprises apparues il y quelques années seulement révèlent leur implantation durable sur le marché. Serait-ce la fin des consoles de salon ? Bien que ce tournant manifeste s’annonce comme l’avenir des loisirs vidéoludiques, le succès de la Wii et l’interaction proposée aux joueurs laisse présager de belles années aux consoles. Pages réalisées par Ben Brungal

3 Genres

THE QWAZER STIGMATA Genre(s) : Shônen Auteur(s) : Hiroyuki YOSHINO et Ken-etsu SATO Sortie : 23 octobre Après Netoken, My Hime et My Otome, Asuka enchaîne les nouveautés. The Qwaser Stigmata, est un croisement entre Saint Seiya et Da Vinci Code, sur fond de religion orthodoxe. Dans une prestigieuse académie, deux étudiantes Tomo et Mafuyu font la connaissance de Sacha. Ce garçon aux cheveux argentés est un Qwaser, un être ayant reçu le don divin de contrôler la matière. Cette rencontre marquera le début d’un conflit entre croyants et hérétiques pour acquérir les secrets cachés dans une étrange icône. Si l’intrigue réserve peu de surprises, les habitués retrouveront tous les ingrédients d’un shônen au trait saisissant : Magie, combats titanesques héroïnes sexy et personnages stylisés sont au rendez-vous. A découvrir pour les amateurs du genre.

s’enrôler parmi les m monde et protéger sa mérite à elle seule de L’auteur dénonce l’ex par sa candide héroï tisme et la sorcelleri veaux, ils servent ici vu. Dorothéa, le chât nonce comme un co par sa maturité. Une


w e i v e Pr

Peu d’informations très fraiches ce mois-ci, ni même de grandes nouveautés. A noter toutefois deux séries qui se démarquent. Tout d’abord la seconde saison de Penguin musume heart dont la diffusion japonaise a commencé en septembre. Cette série survoltée oppose deux jeunes lycéennes visant le poste de présidente du conseil des élèves : Etorofu Kujira, bagarreuse et incorruptible, doit faire face à Nankyoku Sakura, excentrique et passionnée de cosplay. Gags excessifs et fous rires garantis. De son coté, la série Ultraviolet code 044 balaye définitivement la misérable adaptation cinématographique éponyme avec Mila Jojovitch (le Cinquième élement, Resident evil). L’intrigue demeure identique : dans un futur proche, un virus a fait muter une partie de la population donnant naissance à une nouvelle espèce, les « Phages ». De son côté, l’agent 44 est une guerrière surhumaine à la solde du gouvernement. Un secret tumultueux semble rapprocher ce soldat hors norme de la mystérieuse contamination. Le scénario bien plus noir s’accommode d’une dimension onirique, sans pour autant négliger le rythme et le suspens. L’animation et le graphisme sont irréprochables. Un délice pour les yeux.

L’intégral de la série culte GTO (Great Teacher Onizuka) a été réédité le mois dernier par l’éditeur Kaze. Pour les néophytes, l’histoire est celle d’Onizuka, un voyou devenu professeur qui va tenter de remettre ses élèves dans le droit chemin ; un concept largement exploité, que ce soit dans le cinéma avec Esprits rebels, the Substitute, ou dans d’autre manga tel que Gokusen. A programme, une édition 2008 propre et minimaliste : l’ensemble des animes sont disponible en VOst comme en VF, et la navigation se fait intuitivement. Petite remarque néanmoins, le DVD bonus contenant plusieurs interviews des auteurs a disparu. Ce supplément proposait un retour intéressant sur la genèse de la série et de son personnage principal. Il subsiste, au final, une série à découvrir ou à redécouvrir, avec un plaisir non dissimulé.

DOROTHÉA, LE CHÂTIMENT DES SOR7 CIÈRES Genre(s) : Seinen Auteur(s) : Cuvié Sortie : 09 octobre Dans un univers médiéval fantastique, les albinos sont considérés comme des hérétiques, en raison de leur apparence et leur don de voyance. Dorothéa est l’un de ces êtres surnaturels, qui vit cloîtrée dans son village. Lorsque Gyurk, son ami d’enfance, apporte la nouvelle d’une guerre imminente, elle décide de mercenaires afin de parcourir le a patrie. La richesse du scénario e se plonger dans cette aventure. xclusion et la différence, incarné ïne principale. Si l’obscuranie sont des thèmes peu noule récit sans lourdeur ni déjà timent des sorcières s’anonte initiatique surprenant e œuvre à ne pas manquer.

Réédition

TO LOVE7RU Genre(s) : Action / Comédie / Fantastique Auteur(s) : Kentaro YABUKI Sortie : 22 octobre La comédie fantastique du mois s’intitule To Love-Ru. Rito se retrouve dans une position difficile. Il aime Haruna, mais suite à un malentendu, la belle Lala le choisit comme époux. Celle-ci est une princesse extra-terrestre, dont la main très convoitée entraînera Rito dans de folles péripéties. Un premier tome surprenant et extravagant à souhait. Les personnages sont attachants, les situations invraisemblables, mais le plaisir de lecture n’en est que plus savoureux. Un mélange des genres qui saura toucher un public large. 32/33


e d p Cou r u e o c

Quels sont les critères pour sortir un film direct-to-dvd ? Gaumont Columbia Tristar Home Vidéo Sortie le 10 septembre et le 8 octobre

A

la vue des sorties DVD de ce mois-ci, on peut logiquement se demander quelles sont les raisons qui poussent un distributeur à ne pas sortir tel ou tel film en salles ? Si la méthode n’est pas nouvelle, l’accroissement du nombre de longs-métrages sur les écrans pénalise certaines œuvres qui ne trouvent à présent leur logique économique que dans l’édition vidéo. Ce mois-ci, deux films édités par Gaumont Columbia Tristar Home Vidéo ont été recalés de l’accès aux salles : Walk Hard : The Dewey Cox Story et CJ7. Dernier fleuron de l’écurie Judd Apatow (40 ans, toujours puceau ; Supergrave), Walk Hard est une énôôrme parodie très inspirée par Walk The Line, le biopic sur la vie de Johnny Cash. Sorti en décembre dernier aux EtatsUnis, Walk Hard été un bide commercial. Un échec qui n’a certainement pas convaincu le distributeur français pour sortir le film. Il faut dire que les dernières productions estam-

La sélectio n

pillées Judd Apatow (Drillbit Taylor garde du corps, Sans Sarah rien ne va) n’ont pas vraiment drainé des foules dans les salles de l’hexagone. A l’instar d’un Ricky Bobby – Roi du Circuit, Walk Hard va donc s’apprécier avant tout en DVD. L’occasion pour vous de faire une soirée où l’humour bien con est à l’honneur. Pour CJ7, le nouveau film de Stephen Chow (Shaolin Soccer), le seul échec de Crazy Kung Fu aura suffit à refroidir l’enthousiasme des distributeurs. Mélange d’E.T. et Chicken Little, CJ7 est une comédie gentillette à destination des plus jeunes. Si le long-métrage est loin d’être aussi drôle que les précédents films du réalisateur hongkongais, il n’est pas pour autant dénué d’intérêt et aurait sûrement mérité une meilleure exposition. Stephen Chow y porte un regard lucide et pertinent sur les mutations de son pays à l’aube des J.O.. Assurément, le film le plus personnel du cinéaste. A découvrir. Thibault Giquel

Cinematio n

THERE WILL BE BLOOD Edition collector 2DVD exclusif à la Fnac Buena Vista Home Entertainment Sortie le 3 septembre Inutile de revenir sur la prestation magistrale de Daniel Day Lewis, couronnée d’une statuette à la dernière cérémonie des Oscars. Entre les mains de Paul Thomas Anderson, cette adaptation du best-seller Oil devient une incroyable parabole sur les Etats-Unis d’hier et d’aujourd’hui. Côté DVD, la Fnac possède l’exclusivité de l’édition collector, une version qui vous permettra de découvrir deux scènes coupées, des impros de Day Lewis et deux documentaires autour de l’or noir.


SOYEZ SYMPA, REMBOBINEZ Edition DVD Fox Pathé Europa Sortie le 24 septembre Véritable magicien-bricoleur du septième art, Michel Gondry est assurément prolixe en plus d’être inventif. A défaut de grands moyens, le réalisateur parvient à rendre un très bel hommage à tous les cinéastes amateurs. Le DVD est à l’image du metteur en scène : généreux. Sur une seule galette, plein de petits modules sur le film, les comédiens, l’avant-première ou le concert privé donné à Paris avec Mos Def et Jean-Michel Bernard. A noter la présence de trois films en version suédée : King Kong, Tron et Pulp Fiction. L’HOMME QUI VOULAIT SAVOIR Edition DVD Carlotta Films Sortie le 24 septembre Bonne idée que celle de ressortir en DVD ce film franco-hollandais de 1987 injustement oublié. Si outre atlantique, L’homme qui voulait savoir avait déjà eu le droit à la Rolls des éditions DVD, ce n’était pas encore le cas par chez nous. Erreur corrigée grâce à Carlotta qui reprend à peu de choses près le travail de Criterion. Autour du film, peu d’interactivité juste un nouveau Master restauré. L’occasion de découvrir le film original de Georges Sluizer, nettement supérieur au remake La Disparue qu’il a également réalisé. A LA CROISÉE DES MONDES : LA BOUSSOLE D'OR Edition collector 2DVD Metropolitan Film Export Sortie le 15 octobre La boussole d’or n’avait pas lésiné sur les moyens mais se trouve être, au final, l’un des plus gros flop de l’année 2007. Pour cette séance de rattrapage en version double DVD, l’éditeur assure le pressage et propose une très large interactivité. Beaucoup de featurettes sur les sfx, les décors, les costumes, les auditions, le travail d’adaptation et la bande originale. De quoi donner une deuxième chance à ce film injustement boudé, qui ne connaîtra probablement jamais de suite. REC Edition DVD collector Wild Side Vidéo Sortie le 23 octobre Enorme électrochoc dans le cinéma de genre que le film de Jaume Balaguero et Paco Plaza. Avant de découvrir la version décalcomanie du cinéma U.S., il est impératif de vous précipiter sur l’édition double DVD du long-métrage ibérique si vous ne l’avez pas vu. Le film est au format 1.85 avec un son DTS 5.1 certifié THX. Pour le reste, la liste des bonus donne le tournis : des commentaires audio, un making-off, des scènes coupées, le décryptage d’une séquence, plusieurs entretiens avec l’équipe et des courts-métrages des deux réalisateurs.

MR%73 Edition double DVD Gaumont Vidéo Sortie le 23 septembre Après son excellent 36 quai des orfèvres, Olivier Marshal s’impose définitivement avec son troisième film. Perpétuant dans la veine du polar noir, le réalisateur nous dresse le portrait d’un flic au bord du gouffre et offre à Daniel Auteuil un rôle mémorable. Côté technique, l’édition DVD collector fait plutôt bonne figure avec un traitement très soigné du son et de l’image. Niveau interactivité, on pourra passer son chemin sur les scènes coupées, mais on soulignera la pertinence du commentaire audio et le très long making-off. 34/35


Courrier des lecteurs Décidément, les lecteurs de Cinemation Magazine sont gâtés... Une rubrique est désormais dédiée à VOS questions, coups de gueules et autres remarques. Cette page est votre espace de liberté. Vous avez été plusieurs à nous contacter, posant toutes sortes de questions. Nous vous avons sélectionné les plus pertinentes, les plus folles, ou tout simplement les plus drôles. Voici pour la première fois le courrier des lecteurs fidèles de Cinemation Magazine. Cher DVD-Man, Histoire de saluer la chouette idée de l'apparition de votre rubrique DVD, j'ai une question pour vous : Noël va approcher vite, à cette occasion, chaque année sortent des super coffrets rééditions de films. Quels sont les DVD que je peux d'ores et déjà mettre sur ma liste ? Anne Très chère Anne, tes compliments me vont droit au cœur. Pour répondre à ta question, ne connaissant ni tes goûts, ni ton âge, il est plutôt hasardeux de te conseiller dans ta future liste au Père Noël. Néanmoins, si tu recherches des œuvres transgénérationnelles ou jouant la carte de la nostalgie, on te propose le coffret intégral des studios Pixar, le package Gremlins voire la trilogie de L’histoire sans fin. Tu es une inconditionnelle de l’humour ? Pas de problème, le DVD de La Cité de la Peur et un coffret Monty Python sortiront avant la fin de l’année. Tu es plus branchée sur les films d’action ou les films d’horreur, alors opte pour le coffret Grindhouse et la trilogie Mad Max. Si tu es plutôt une grande cinéphile, choisis l’un des nombreux boîtiers centrés sur ton ou tes réalisateurs préférés. Dans le désordre, Lynch, Clouzot, Resnais, Bong Joon-Ho, Ken Loach, Tarantino, les frères Coen, etc… Enfin, dans la mesure d’un portefeuille bien garni, on peut également te suggérer le coffret Voyage autour du monde en 50 films édité par MK2 (300 € tout de même) ou le coffret Warner : 85 ans en 85 films (400 €). De quoi passer de très bonnes fêtes… T.G.

Bonjour, J’ai appris que Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé avait été décalé et ne sortait plus à Noël. Je voudrais savoir quelles sont les raisons de ce report et connaître sa nouvelle date de sortie. Merci et longue vie à votre magazine. Romain de Mulhouse Bonjour Romain, Alan Horn, président de Warner Bros., a effectivement annoncé cet été le changement de date de sortie du sixième épisode des aventures du célèbre sorcier. Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé, prévu pour novembre, sera finalement projeté sur les grands écrans en juillet 2009. Deux raisons motivent ce report. L’été représente la période idéale pour la sortie d’une production qui se veut familiale. En juillet 2007, le cinquième opus, Harry Potter et l’Ordre du Phénix, affiche le deuxième plus gros cumul de recette derrière le premier volet. Et, la grève des scénaristes a aussi eu des répercusions sur tous les studios en modifiant toutes les sorties de films. K.D. Chère Rédaction, Je suis votre magazine avec beaucoup d’intérêt. Malheureusement, je suis un peu dépassée par rapport à certains termes. Qu’est-ce qu’un Blu-Ray Disc ? Est-ce la même chose qu’un DVD ? Sontils compatibles avec un lecteur DVD ? Au plaisir de vous lire, Mireille de Paris

Chère Mireille, Il convient de bien faire la différence entre le DVD, produit Home vidéo succédant à la VHS (K7), et les supports de qualité supérieure. Il y a quelque temps encore, deux formats concurrents coexistaient : le HD DVD et le Blu-Ray Disc, respectivement créés par Toshiba et Sony. Suite à l’influence des majors américaines, Toshiba a annoncé la mort officielle du support. Aussi, le Blu-Ray Disc demeure le seul successeur du DVD. La définition est 1920 x 1080 soit la résolution Full HD, supérieure donc à la résolution 1440x720 du DVD. L’organisation et la hiérarchie des menus sont, elles aussi, différentes. Question compatibilité, la lecture ne se fait pas par le même faisceau laser (le Blu-Ray est plus fin que le faisceau des lecteurs DVD). Par conséquent, pas de compatibilité entre ces deux supports. J’espère que ma réponse vous satisfait. B.B.

CINEMATION MAGAZINE Numéro 7 - Octobre 2008 Directeur de la rédaction : Benjamin Galbrun Maquettiste : Emilie Chamoreau Graphiste : Alexandre Taillefer Secrétaire de Rédaction : Laëtitia Brunet Webmaster: Diophantes Chefs de Rubrique: Ben Brungal (Otaku), Cécile Chandran (Critiques, 1mois2TV et High Tech), Katia Dufourmont (Actu), Thibaut Giquel (Home Video), Cécile Guthleben (Evènement et Dossier), Laëtitia Grou (Tableau de chasse et Festival). Ont participé à ce numéro: Juliette Angotti, Jonathan Blanchet et Vincent Marquez. Courriel : courrier@cinemation-magazine.fr




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.