DECOUVRIR...
Aider l’Enfant dans ses Besoins par la Prière Marie-Thérèse Courtet
DECOUVRIR...
AIDER L’ENFANT DANS SES BESOINS par la prière Marie-Thérèse COURTET
© Editions C.L.C. 2009 Quartier Le Pélican, RN7, F-26780 Châteauneuf-du-Rhône Tél.: 04 75 90 20 50 - Fax : 04 75 90 40 04 - www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0137 8 Tous droits réservés Photocomposition/mise en page de la couverture : P. GLASSMANN Mise en page du texte : P. GLASSMANN Illustrations : I.P. RIST Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Dépôt légal 1er trimestre 2009 - N° d’impression
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible,version Louis Segond révisée dite “à la colombe”, le mot Eternel ayant été remplacé par Seigneur.
AVANT-PROPOS
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epuis des années, Dieu a mis sur mon cœur le projet d’écrire. Cela est venu d’abord comme une pensée qui s’imposait à moi de manière de plus en plus claire. Puis des paroles reçues au cours de mes nombreux voyages ont confirmé cette pensée personnelle, lorsque des personnes priaient pour moi, du style : « je vois un livre …. Je reçois pour toi le mot ‘écrire’ … écris un livre ! » Durant toutes ces années, je me disais : « mais écrire quoi… pour qui ? », alors que, parallèlement, beaucoup de personnes participant à l’un ou l’autre de mes séminaires me demandaient si mes enseignements existaient sous la forme de livres. Plus récemment, le Seigneur semblait remettre l’ouvrage sur le métier en m’interpellant à nouveau par des réflexions glanées ça et là : « et ce livre, c’est pour quand ? … as-tu déjà commencé à rédiger ton livre ? » J’ai alors compris que le temps de me mettre au travail était effectivement venu. Mais comment m’y prendre ? Quel sujet traiter ? Comme j’étais en réflexion dans la prière, les choses semblaient tomber peu à peu sous leur sens. J’allais utiliser plusieurs de mes enseignements pour rédiger une série de petits livres abordant plusieurs sujets sur lesquels j’avais fait des recherches.
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Cette série se veut à la fois pragmatique et didactique en ce qu’elle s’appuie sur des enseignements qui ont fait leur preuve dans les nombreux séminaires que j’ai pu donner au cours de mes déplacements en Europe et en Afrique. Je propose de regrouper cette série de livres en une collection sous le nom de « DECOUVRIR ». Elle s’adresse tout aussi bien à des personnes en recherche qu’à des personnes chrétiennes soucieuses d’aller plus loin dans leur relation avec Dieu. Elle peut aussi être utile à des chrétiens engagés dans l’aide et le conseil auprès des autres. Mes remerciements vont à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont participé à la réalisation de ce projet.
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PREFACE
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ieu est tout puissant aujourd’hui encore ! Lorsque j’ai commencé à voir sa puissance à l’œuvre pour transformer des vies, je me suis penchée sur la question des enfants. Pourquoi faudrait-il attendre qu’ils deviennent adultes pour prier spécifiquement pour leurs besoins ? Dieu n’est-il pas le Dieu des petits et des grands ? Le Seigneur n’est-il pas capable de se mettre à leur portée pour les toucher ? « La prière agissante (ou énergique) du juste a une grande efficacité. » (Jacques 5.16) Cette affirmation de Jacques s’applique aussi à la prière en faveur des enfants. Mais encore faut-il savoir comment prier ; c’est ce que je me propose de développer dans ce livre. Souvent, au cours de mes déplacements, des personnes viennent me parler des besoins, voire des difficultés de certains enfants. Elles savent que Dieu peut répondre à leur préoccupation. Pourtant, lorsqu’elles les exposent à Dieu, leurs prières semblent peu efficaces ; elles ne voient ni changement, ni réponse concrète. Oui, la prière est efficace à condition de savoir comment prier pour une situation précise. Jacques nous dit encore : « Vous demandez et ne recevez pas, parce que vous demandez mal… » (Jacques 4.3)
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Que de relations transformées entre parents et enfants, de situations changées et de cœurs soulagés par une simple prière bien ciblée ! Je suis consciente, toutefois, que tout n’est pas toujours aussi simple. Il faudra parfois, dans des situations bien particulières, rechercher le conseil d’un thérapeute et entamer un suivi psychologique pour l’enfant, et pour les parents dans certains cas. Mais là n’est pas mon propos ; laissons le travail des spécialistes aux spécialistes. Nous nous contenterons ici d’une approche simple des différents problèmes qui peuvent avoir des incidences sur la vie d’un enfant. Puis nous verrons comment réagir et prier à la lumière des Ecritures.
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Introduction
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n tant qu’adultes, nous avons besoin de cœurs humbles pour nous approcher des enfants avec la bonne attitude et nous mettre à leur niveau. Si nous sommes imbus de nous-mêmes, trop compliqués, nous aurons du mal à les aborder et à nous intéresser à leur personne. Dans l’Evangile de Matthieu au chapitre 18, les disciples s’adressent à Jésus pour savoir qui est le plus grand dans le royaume des cieux. « A ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus et dirent : qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? Alors Jésus appela un petit enfant, le plaça au milieu d’eux et dit : en vérité je vous le dis, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. » (Matthieu 18.1-5) En guise de réponse, Jésus met en avant la simplicité de cœur des jeunes enfants, et il nous demande, à nous adultes, de retrouver cette simplicité pour pouvoir entrer dans son royaume. Un petit enfant est par nature spontané, naturel. Il est lui-même, et ne cherche pas à être quelqu’un d’autre comme ce sera souvent le cas plus tard, en grandissant. En effet, la société, l’environnement et l’éducation façonnent l’enfant pour lui faire perdre assez rapidement cette capacité de s’accepter et de se faire connaître tel qu’il est, et que Jésus appelle humilité. Notre attitude vis-à-vis des enfants est directement liée à notre attitude de cœur. Cela est vrai pour tous les adultes
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en général, mais à plus forte raison pour ceux qui sont en contact régulier avec des enfants, notamment les parents et ceux qui jouent le rôle de parents. En effet, ces derniers, de par leur comportement, vont avoir une influence directe sur les enfants, en bien ou en mal. Dans le récit, les disciples en sont à savoir qui est le plus grand. Ils sont bien loin d’envisager de se mettre à la portée des petits enfants. C’est pourtant ce que Jésus leur demande de manière indirecte. Quelle leçon pour eux et pour nous ! Nous nous proposons d’examiner plus en détail les répercussions du comportement des parents sur les enfants dès leur plus jeune âge, et par la suite. Cette étude donnera autant de clés et d’indices nécessaires à une aide efficace auprès des enfants. A tel indice, correspondra telle prière et tel conseil, pour toucher l’enfant dans son besoin. Nous voulons ainsi mettre des outils entre les mains des parents et de ceux qui s’occupent d’enfants. Toutefois nous n’avons pas la prétention de donner une étude approfondie du développement psychologique de l’enfant, ni une liste exhaustive de tous ses besoins. Nous chercherons plutôt à faciliter une prise de conscience de certaines réalités qui l’affectent. Nous voulons également contribuer à apporter une aide ponctuelle et concrète à ceux qui réalisent les besoins des enfants qui leur sont confiés, sans toujours très bien savoir comment les satisfaire. Enfin, nous mettrons en relief l’efficacité d’une prière spécifique face à un besoin particulier chez l’enfant. Dieu s’intéresse aux plus petits comme aux plus grands. Il est prêt à les toucher et à leur manifester son amour de Père qui épanouit, réconforte, guérit, libère …, comme l’a fait Jésus lors de son ministère terrestre.
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CHAPITRE 1
JĂŠsus et les enfants
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es gens lui amenèrent des petits enfants pour qu’il les touche. Mais les disciples leur firent des reproches. Jésus, en le voyant, fut indigné et leur dit : laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume des cieux est pour leurs pareils. En vérité, je vous le dis, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera pas. Puis il les embrassa et les bénit, en leur imposant les mains. » (Marc 10.13-16)
Un Cœur Ouvert Il nous est rapporté ici que les gens amenaient à Jésus des petits enfants pour qu’il les touche ; Matthieu nous parle même de nouveau nés. Quelle sera la réaction de Jésus ? Les accueillir les bras grands ouverts : « laissez-les venir à moi », dira-t-il à ses disciples. Jésus n’était pas père luimême, mais il aimait les enfants et les enfants le savaient instinctivement. Ils aimaient être avec lui, comme lui-même aimait leur compagnie. Je n’aurais d’ailleurs pas été surprise de lire qu’il prenait le temps de bavarder et de jouer avec eux durant sa vie sur terre. En effet, Jésus leur manifeste le cœur de Dieu, du Père. Non seulement, il les laisse s’approcher de lui, mais les embrasse, les bénit et leur impose les mains. Reprenons plus en détail chacun de ses gestes. Jésus embrasse les enfants. Sans doute les prend-il dans ses bras les uns après les autres pour leur communiquer son affection; il leur donne aussi très certainement des baisers pour leur manifester de la tendresse comme nous le faisons nous-mêmes. 15
Il les bénit. Le mot utilisé dans le texte original grec signifie plus précisément qu’il les « bénit avec ferveur encore et encore ». En d’autres termes, Jésus prend son temps ; il n’a pas juste un geste bienveillant et quelques paroles amicales pour les enfants, le tout donné « à la va vite ». Il donne de lui-même sans se presser ; tout son cœur est tourné vers les enfants dans le but de leur faire du bien et de les rendre heureux. Il leur impose les mains, ou plus simplement, pose ses mains sur eux, comme l’indiquent d’autres traductions bibliques. C’est une manière pour Jésus de s’identifier à eux, de leur montrer son intérêt et de prier pour eux. Sans doute demande-t-il au Père de les toucher dans leurs besoins du moment, et de leur manifester son amour d’une manière particulière, adaptée à chacun. Son attitude contraste radicalement avec celle de ses disciples qui faisaient des reproches aux personnes qui amenaient les enfants auprès de Jésus. Quel était le message derrière cela ? « Surtout ne dérangez pas le Maître avec des enfants ; il a d’autres affaires plus importantes ! » Trop souvent, nous, adultes, donnons l’impression que les enfants nous dérangent, que nous avons mieux à faire que de leur donner un peu de notre attention. Certes il y a des limites à leur faire respecter, mais sommes-nous prêts à nous laisser déranger pour leur donner un peu de notre temps ? Je me souviens d’un week-end pour enfants et adolescents, auquel j’avais été invitée pour donner quelques enseignements. Alors que je m’étais spontanément assise à une table avec les enfants pour le repas de midi, un membre de l’équipe d’encadrement était venu s’excuser de m’avoir laissée « toute seule ». Cette personne voulait que je rejoigne la table réservée aux adultes. Mais j’avais choisi délibérément cette place pour être avec eux ; après tout n’était-ce pas un week-end organisé à leur intention ? Les enfants avaient du reste manifesté quelque hésitation à s’asseoir à ma table dans un premier temps. Puis, lorsque je leur ai dit que je voulais partager ce repas avec eux, ils sont venus et nous avons bavardé tout naturellement ensemble. La joie pouvait 16
se lire sur leur visage tant ils se sentaient honorés. J’avais pris du temps avec eux, pour eux. La réaction de Jésus face à ses disciples ne s’est pas fait attendre. Il est « indigné », nous dit le texte. En fait il est en colère ; il révèle là le cœur du Père qui s’indigne chaque fois que nous méprisons les enfants. Lorsque les enfants sont négligés, lorsqu’ils ne font pas l’objet de toute l’attention qui leur est due, Dieu en est indigné. Que dire des enfants maltraités, abusés, molestés ? Jésus partage leur souffrance. Les disciples, quant à eux, avaient une fausse idée de la valeur d’un enfant. Pourtant, un enfant, quel que soit son âge, est une personne à part entière qui mérite honneur et respect. D’ailleurs, Jésus reprend ici cette notion selon laquelle, il nous faut être comme un jeune enfant pour pouvoir entrer dans le royaume de Dieu. Il souligne ainsi l’importance de l’enfant.
L’attitude des disciples Les disciples veulent empêcher les enfants de s’approcher de Jésus. Contrairement à leur Maître, ils semblent les rejeter. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient prisonniers de leur contexte religieux et culturel – un enfant ne pouvait pas participer au royaume de Dieu. Il n’avait pas accès au monde 17
des adultes ; il ne pouvait donc pas importuner un maître. Jésus bouleverse leur tradition et introduit une notion révolutionnaire pour l’époque : « le royaume de Dieu est pour leurs pareils ». Il met ainsi en avant le cœur plus réceptif de l’enfant qui est mieux disposé à recevoir. Nous aussi pouvons être conditionnés par notre éducation, notre culture. Nous pouvons avoir des préjugés et de fausses valeurs qui nous dictent notre attitude envers les enfants et nous empêchent de les accueillir pleinement comme Jésus. A notre insu, nous pouvons reproduire les mêmes schémas qui nous ont été imposés lorsque nous étions enfants nousmêmes. Pendant toute une période de ma vie, je n’aimais pas être dérangée par des enfants lorsque j’étais en conversation avec des adultes. En fait je ne leur portais pas ou très peu d’attention, jusqu’au jour où Dieu a pointé du doigt mon attitude. J’ai alors réalisé que j’adoptais le même comportement que celui de mes parents et de mon entourage à mon égard, lorsque j’étais moi-même enfant. En effet, lorsque des invités étaient à table chez nous, les enfants ne devaient pas intervenir dans la conversation des adultes sous peine d’être durement repris ; ils ne pouvaient parler que si on leur adressait expressément la parole. Parfois, nous avons une attitude semblable à celle des disciples parce que l’enfant (ou ce qui reste de l’enfant) en nous a besoin d’être libéré, guéri de son propre vécu d’enfant. Jésus nous demande d’avoir un cœur pur, humble et simple ; cela ne sous-entend pas un comportement puéril qui se manifesterait par des caprices, des enfantillages à l’âge adulte. Si tel est le cas, c’est l’enfant encore blessé qui réagit dans un corps d’adulte. Ainsi nos relations d’enfant avec nos propres parents et le monde des adultes vont affecter notre attitude d’adulte envers les enfants.
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