DECOUVRIR...
JE
guérIrAI TOn CœUR Marie-Thérèse Courtet
DECOUVRIR...
JE
GUÉRIRAI TON CŒUR
Marie-Thérèse COURTET
© Editions C.L.C. 2010 BP 9 - F26216 Montélimar Cedex Tél.: 04 75 90 20 50 - Fax : 04 75 90 40 04 - www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0140 8 Tous droits réservés Photocomposition/mise en page de la couverture : P. GLASSMANN Mise en page du texte : P. GLASSMANN Illustrations : I.P. RIST Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Dépôt légal 2ème trimestre 2010 - N° d’impression :
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible,version Louis Segond révisée dite “à la colombe”, le mot Eternel ayant été remplacé par Seigneur.
AVANT-PROPOS
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epuis des années, Dieu a mis sur mon cœur le projet d’écrire. Cela est venu d’abord comme une pensée qui s’imposait à moi de manière de plus en plus claire. Puis des paroles reçues au cours de mes nombreux voyages ont confirmé cette pensée personnelle, lorsque des personnes priaient pour moi, du style : « je vois un livre…. Je reçois pour toi le mot ‘écrire’… écris un livre ! » Durant toutes ces années, je me disais : « mais écrire quoi… pour qui ? », alors que parallèlement, beaucoup de personnes participant à l’un ou l’autre de mes séminaires me demandaient si mes enseignements existaient sous la forme de livres. Plus récemment, le Seigneur semblait remettre l’ouvrage sur le métier en m’interpellant à nouveau par des réflexions glanées ça et là : « et ce livre, c’est pour quand ?... as-tu déjà commencé à rédiger ton livre ? » J’ai alors compris que le temps de me mettre au travail était effectivement venu. Mais comment m’y prendre ? Quel sujet traiter ? Comme j’étais en réflexion dans la prière, les choses semblaient tomber peu à peu sous leur sens. J’allais utiliser plusieurs de mes enseignements pour rédiger une série de petits livres abordant plusieurs sujets sur lesquels j’avais fait des recherches.
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Cette série se veut à la fois pragmatique et didactique en ce qu’elle s’appuie sur des enseignements qui ont fait leur preuve dans les nombreux séminaires que j’ai pu donner au cours de mes déplacements en Europe et en Afrique. Je propose de regrouper cette série de livres en une collection sous le nom de « DECOUVRIR ». Elle s’adresse tout aussi bien à des personnes en recherche qu’à des personnes chrétiennes soucieuses d’aller plus loin dans leur relation avec Dieu. Elle peut aussi être utile à des chrétiens engagés dans l’aide et le conseil auprès des autres. Mes remerciements vont à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont participé à la réalisation de ce projet.
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PREFACE
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e guérirai ton cœur »… Quelle merveilleuse promesse ! Elle nous parle du caractère de Dieu dont l’un des Noms est ‘Adonaï Raphé ( Rofekha ) : ‘le Seigneur qui guérit’. C’est ainsi qu’il s’est révélé à Moïse et au peuple hébreu dans le désert : « …car je suis le Seigneur, qui te guérit. » ( Exode 15.26 ) En effet, Dieu avait envoyé Moïse auprès du Pharaon pour délivrer les Hébreux des afflictions que les Egyptiens leur avaient infligées pendant des siècles d’esclavage et pour les guérir de tous leurs maux. Il n’était pas resté indifférent à leur souffrance. « Le Seigneur dit : j’ai bien vu la misère de mon peuple qui est en Egypte, et j’ai entendu son cri à cause de ses oppresseurs, car je connais ses douleurs. Maintenant, va, je t’envoie vers le Pharaon ; fais sortir d’Egypte mon peuple, les Israélites. » ( Exode 3.7, 10 ) De la même manière, Dieu peut et veut guérir aujourd’hui encore ceux qui font appel à lui dans leur détresse physique et/ou morale. Il est là pour soulager les cœurs de ceux qui souffrent. J’étais encore étudiante lorsque ma mère est décédée après seulement trois mois de maladie. Au désarroi
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et au chagrin causé par cette perte irrémédiable, sont venus s’ajouter des problèmes de santé. Après des mois difficiles, j’ai fini par demander à Dieu d’intervenir dans ma vie s’il existait vraiment. Sa réponse ne s’est pas fait attendre. Des Chrétiens m’ont parlé de leur relation personnelle avec Dieu et m’ont affirmé que je pouvais moi aussi entrer en relation avec le Seigneur si je le désirais. Il suffisait de l’appeler à l’aide et de lui ouvrir mon cœur. C’est ce que je fis dans le secret de ma chambre estudiantine. Une joie soudaine m’a alors envahie au point de chasser ma tristesse et ma peine encore bien réelles. Quelques jours plus tard, je prenais rendez-vous avec le chirurgien qui me soignait, pour qu’il opère mes yeux. Je venais de recevoir de la part de Dieu la certitude qu’il allait me guérir malgré les réserves du corps médical. L’intervention s’est déroulée au mieux, avec comme résultat 100% de réussite. Le Seigneur avait entendu mon appel au secours. Non seulement, il m’avait redonné la joie de vivre, mais en plus il me rendait une vue normale, au grand étonnement du chirurgien pour qui ce recouvrement total tenait du miracle. Ce livre, en abordant les sujets de la souffrance et de la guérison, se veut porteur d’espoir. Néanmoins, il peut aussi se présenter comme un défi à relever ou un risque à prendre. C’est pourquoi, amis lecteurs, qui que vous soyez, nous vous encourageons à aller jusqu’au bout de votre lecture même si elle s’avère difficile parfois. En effet, elle peut remettre en question les attitudes de chacun, et inciter à réviser certains agissements. C’est aussi pour cela que nous voulons dès à présent vous encourager à passer ensuite à une mise en pratique. « Invoque-moi, et je te répondrai ; je t’annoncerai de grandes choses, des choses cachées que tu ne connaissais pas. » ( Jérémie 33.3 )
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Introduction
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ieu désire établir une relation avec chacun de nous, relation dont nous sommes privés depuis la décision d’Adam et Eve de mener leur propre vie loin de leur Créateur. Nous, humains, avons hérité de leur choix, et naissons ainsi coupés de nos racines divines. Dans ce sens, le cœur de tout être humain est malade parce qu’entaché par le péché, cette inimitié contre Dieu, résultat d’une rébellion et d’une séparation délibérées. Chacun a donc besoin d’être libéré des conséquences du péché pour son propre compte, et d’entrer ainsi dans la réconciliation, le salut, que lui offre Dieu au travers de la mort de son Fils sur la croix. Une telle démarche permet de rétablir le contact avec son Créateur, de le découvrir comme Père en entrant dans l’adoption qui lui est offerte, et de devenir son enfant ( cf. Jean 1.12, 13 ). Ce terme de salut contient aussi bien l’idée de délivrance, de préservation du mal que celle de guérison et de vitalité ; c’est en quelque sorte le sauvetage du naufrage d’une vie sans Dieu. Il regroupe tous les effets de l’œuvre rédemptrice de Jésus à la croix qui nous offre la possibilité d’être rachetés de notre condition de pécheurs. Ces effets avaient été annoncés et expressément décrits par le prophète Esaïe. « Certes, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous, nous l’avons considéré comme atteint d’une plaie ; comme frappé par Dieu et humilié. Mais il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » ( Esaïe 53.4, 5 )
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Le Messie, l’Oint et l’Envoyé de Dieu le Père, est présenté ici comme celui qui à la fois, enlève notre culpabilité de pécheur en prenant le châtiment qui nous incombait et qui efface nos péchés, et celui qui nous guérit de nos souffrances et de nos maladies. Guérison et pardon divins font donc partie du salut complet qui nous est offert en Jésus-Christ. Ces deux aspects sont encore explicités par les versets 3 et 6 du même passage qui parlent du Christ comme d’ « un homme de douleur et habitué à la souffrance… sur qui le Seigneur a fait retomber la faute de nous tous ». Jésus portait toute notre souffrance humaine si bien que ses meurtrissures ont couvert nos blessures physiques et morales. Quant à sa condamnation à mort, elle a couvert nos fautes. En conséquence, nous pouvons entrer en relation avec Dieu à titre personnel, et commencer à vivre le pardon de nos péchés et la guérison de nos souffrances. Après s’être réconcilié avec Dieu le Père en acceptant le sacrifice de son Fils pour soi, chacun peut continuer à avancer sur un chemin de purification et de restauration de la personne. C’est tout le processus de la sanctification qui permet de s’approprier les vérités énoncées plus haut et de les appliquer à sa vie. C’est encore ce que Jésus appelle luimême le renoncement à soi ou encore porter sa croix. « Alors Jésus dit à ses disciples : si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. » ( Matthieu 16.24 ) En acceptant le salut, la réconciliation, que le Seigneur nous offre, nous faisons le choix d’une vie nouvelle et acceptons de mourir à notre ancienne vie. Reconnaître nos fautes et s’en repentir auprès de Dieu, lui donner notre souffrance, nous permet d’entrer toujours plus dans ce processus de mort à soi.
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Lorsque nous acceptons cette vie d’en haut, nous passons par une « nouvelle naissance », selon les paroles même de Jésus à Nicodème : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau il ne peut voir le royaume de Dieu… si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de L’Esprit est esprit. » ( Jean 3.3, 5,6 ) La chair, la vieille nature ou ancienne vie, et l’esprit régénéré, la nouvelle nature ou nouvelle vie, s’opposent désormais. Prendre sa croix, c’est accepter de faire mourir le vieux moi pour que ma nouvelle vie en Dieu se développe et prenne le dessus. C’est ce qu’illustre l’image choisie en avant première de chaque chapitre. Elle indique une personne qui passe par la croix pour ressortir lavée de ses fautes et guérie de ses blessures. Nous développerons ici essentiellement le côté guérison du salut parce que tel est notre sujet. Mais cela ne signifie en aucune manière qu’il soit possible de faire l’impasse sur l’autre aspect du salut. En fait, il faut mener les deux de front dans sa marche quotidienne avec le Seigneur. Mais trop de personnes ne se préoccupent que de l’aspect du pardon des péchés sans se soucier de leur besoin de guérison. Elles ne sont alors au bénéfice que d’une partie de l’œuvre rédemptrice de la croix et c’est bien dommage. Il en est de même pour ceux qui privilégient la guérison au détriment de la confession de leurs fautes. Être purifié est essentiel, mais être guéri l’est tout autant. Du reste, très souvent notre propre péché ou le péché des autres est à la source de bien des souffrances tant physiques que morales. Nous parlerons ici en priorité de la souffrance morale parce qu’elle est trop souvent la cause profonde de souffrances physiques. De nos jours, l’ensemble du corps médical s’accorde pour dire que nos maladies trouvent en grande partie leur origine dans des problèmes d’ordre
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psychique non résolus. Or il nous est précisément dit du Seigneur Jésus « qu’il a été envoyé… pour panser les cœurs brisés. » ( Esaïe 61.1 ) Une telle affirmation s’adresse à tous les humains quelle que soient leur origine ou leur histoire. Dieu peut commencer cette œuvre de guérison dans tout cœur réceptif même s’il ne s’est pas encore ouvert au salut tel que décrit plus haut. Chacun peut goûter à la toute puissance de Dieu en commençant à vivre une guérison émotionnelle ; ce qui peut précisément lui permettre de s’ouvrir davantage à Dieu pour le rencontrer personnellement. Nous nous proposons d’étudier successivement la souffrance dans ses différents aspects et effets sur le comportement, et la guérison sous toutes ses formes ; comment déceler la première et comment vivre la seconde. Nous aborderons ensuite la question du pardon en lien avec le processus de restauration de la personne, pour nous pencher enfin sur les retombées positives d’une guérison authentique.
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CHAPITRE 1
La souffrance morale
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La souffrance morale
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ui peut se vanter de n’avoir jamais souffert dans son être intérieur, de ne jamais avoir été blessé ou offensé ? Personne vraiment, parce que souffrances et blessures morales ( injustices, rejet, traumatismes, abus ) semblent faire partie de notre condition humaine au même titre que la maladie ! Mais d’où viennent-elles ?
L’origine D’après le récit biblique, il faut remonter au tout début de l’histoire de l’humanité pour en trouver le point de départ. Dans le jardin d’Eden, l’homme et la femme semblaient vivre en parfaite harmonie l’un avec l’autre et jouir d’une communion sans tache avec Dieu, leur Créateur. Plus tard, lorsqu’ils ont décidé d’enfreindre l’ordre donné de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal pour devenir, pensaient-ils, comme Dieu, cet équilibre a chaviré. Ils n’étaient plus en paix avec eux-mêmes, ont eu peur de Dieu au point de fuir sa présence et ont commencé à connaître des tensions dans leur relation. Ils s’étaient laissés convaincre par Satan, le destructeur et grand ennemi de Dieu. En effet, il nous est précisé qu’au départ, l’homme et la femme étaient nus sans en avoir honte. Mais dès qu’ils ont transgressé l’ordre donné par Dieu, ils prirent conscience de leur nudité qu’ils ont aussitôt cherché à couvrir. « Les yeux de tous deux s’ouvrirent : ils prirent conscience du fait qu’ils étaient nus. Ils se firent des ceintures avec des feuilles de figuier cousues ensemble. » ( Genèse 3.7 )
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Lorsque Dieu veut venir à leur rencontre dans le jardin, ils prennent peur et vont se cacher. Ils ont honte de leur nudité. « L’homme répondit : j’ai entendu ta voix dans le jardin et j’ai eu peur, parce que je suis nu ; je me suis donc caché. » ( Genèse 3.10 ) Avec le péché, la désobéissance à l’ordre donné, apparait la souffrance – honte et peur surgissent dans leur cœur et influencent leur comportement. La honte d’être nus et la peur d’être découverts les font fuir. Depuis lors, combien de personnes sont embourbées dans la honte ! Combien sont tourmentées par la peur ! Suite à cette transgression, le trouble est venu dans la relation homme – femme ; l’homme accuse la femme et la tient pour seule responsable de la faute et du tort causé sans prendre sa part de responsabilité dans l’affaire. Il accuse même Dieu d’avoir placé une telle personne à ses côtés, et la femme d’accuser le serpent de l’avoir induite en erreur. « L’homme répondit : c’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. Alors le Seigneur Dieu dit à la femme : pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : le serpent m’a induite en erreur, et j’en ai mangé. » ( Genèse 3.12, 13 ) Accusations, rejet de la faute sur l’autre, voilà qui ajoute à la souffrance déjà ressentie. De plus, désormais, compétition et rivalité vont régir leur relation. L’harmonie initiale est brisée : au lieu de partager l’autorité et la responsabilité de dominer sur la création, l’homme va dominer sur la femme. C’est le point de départ de l’asservissement de tant de femmes tout au long de l’histoire de l’humanité, de la misogynie et du machisme qui ont meurtri tant de cœurs et causé des ravages.
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« Il dit à la femme :…tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. » ( Genèse 3.16 ) Enfin, la terre elle-même va subir les conséquences de ce geste de folie, et l’homme aura plus de mal à se l’assujettir, autre cause potentielle de souffrance. En effet, la pénibilité du travail donnera lieu à toutes sortes de maux et d’abus au cours des siècles. « ... le sol sera maudit à cause de toi ; c’est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des chardons et des broussailles, et tu mangeras l’herbe de la campagne. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain… ( Genèse 3.17 à 19 )
J’accuse … La seule analyse de l’origine de la souffrance en laisse déjà apparaître différents types. Voyons quelques autres formes de souffrances morales.
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Divers types de souffrances La rupture dans la relation entre l’homme et son Créateur, suite à l’ordre enfreint, est le point de départ de toutes sortes de souffrances que nous regrouperons sous différentes rubriques pour mieux les appréhender. Commençons par le rejet parce qu’il se manifeste tout de suite. En refusant de respecter le commandement donné par Dieu de ne pas toucher à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’homme et la femme ont en réalité rejeté leur Créateur. Ils ont désiré se suffire à eux-mêmes pour devenir complètement indépendants par rapport à Dieu. De ce rejet initial ont découlé le rejet de soi, la peur d’être rejeté par Dieu et le rejet de l’autre. Depuis lors, les humains souffrent tous à des degrés différents d’un sentiment de rejet. Souffrir du rejet, c’est ne pas se sentir aimé et apprécié à sa juste valeur. Le manque d’amour inconditionnel engendre le rejet. Chacun de nous a besoin d’être accepté tel qu’il est, et aimé pour ce qu’il est sans avoir à gagner l’amour des autres. Mais nous aimons et sommes aimés imparfaitement. Une personne peut avoir connu le rejet dès sa conception parce qu’elle n’était pas désirée ni attendue, arrivant trop tôt, trop tard ou en surnombre. Telle autre peut avoir été maltraitée dans son enfance, ou bien mal aimée ou encore moins aimée qu’un frère ou une sœur. Plus tard, le rejet peut venir d’un conjoint, d’un ami, d’un supérieur hiérarchique ou d’un simple collègue de travail au travers de leur comportement et de leurs paroles négatifs à notre égard. Je me souviens de mon père me disant un jour que lui et ma mère avaient désiré quatre enfants, mais que finalement ils en avaient eu six. Je n’ai pas mesuré le poids de ses paroles sur le moment, mais j’ai grandi avec le sentiment d’être en trop et de ne pas appartenir à ma famille ; je suis la cinquième enfant. Plus tard, je cherchais désespérément l’approbation des autres et leur regard comptait trop ; j’avais du mal à m’accepter jusqu’au jour où le Seigneur a mis le doigt sur ce problème pour m’en délivrer.
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L’injustice est une autre cause de souffrance. Elle aussi s’est manifestée dès le début, lorsque l’homme rejette toute la faute sur la femme sans reconnaître sa part de responsabilité dans la transgression. Elle s’est ensuite amplifiée à la génération suivante où par jalousie Caïn tue son frère Abel sans que celui-ci ne lui ait causé de tort. Il était simplement irrité par le fait que son offrande n’avait pas été agréée par Dieu contrairement à celle d’Abel, et il s’est vengé en quelque sorte sur son frère innocent. « Le Seigneur dit à Caïn : où es ton frère Abel ? Il répondit : je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère, moi ? Alors Dieu dit : qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie du sol jusqu’à moi. » ( Genèse 4.9, 10 ) Depuis ce temps, souffrir d’injustice est devenue monnaie courante. Est injuste ce qui n’est pas conforme à l’équité. Cela peut se manifester dès l’enfance par des différences de traitements très marquées à la maison ou à l’école – un parent qui lèse un enfant au profit d’un frère ou d’une sœur, un maître d’école qui n’accroche pas avec tel enfant, des camarades de classe qui prennent en grippe un des leurs, etc. Une mère adulait son fils et méprisait complètement sa fille. Il avait droit à tous les honneurs alors qu’elle était sans cesse critiquée, dénigrée et jamais encouragée. Au cours d’un camp d’été, elle avait été touchée par Dieu qui avait mis un peu de baume sur son cœur en l’apaisant et lui révélant son amour de Père ; mais son désarroi était grand à la seule pensée de rentrer chez elle. J’ai appris par la suite qu’elle avait quitté la maison familiale le plus tôt possible, et qu’elle avait su se faire une place dans la société. En revanche, j’ai retrouvé le frère des années après, en pleine dépression ; l’injustice subie par sa sœur en sa faveur ne lui avait pas profité. Plus tard, la société peut générer toutes sortes d’injustices de par les différences sociales, raciales ou autres. Le fait même de naître dans tel pays ou dans tel milieu peut
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entraîner des injustices. Le sort d’un enfant né sur le sol africain n’est sans doute pas le même que celui d’un enfant né sur un sol européen ; l’un risque de mourir de faim alors que l’autre a toutes les chances d’avoir un niveau de vie correct lui permettant de bien se nourrir, d’étudier et d’avoir des soins médicaux appropriés si nécessaire. Pourtant aucun des deux n’a fait quoi que ce soit pour mériter tel destin plutôt que tel autre. D’aucuns peuvent également subir des injustices au travail, voir leurs droits bafoués ou encore être victimes d’un mauvais traitement sans n’avoir rien fait pour provoquer cela. Les tribunaux, certes sont là pour limiter un peu ces inégalités et réparer les torts causés. Mais cela ne suffit généralement pas à enlever la souffrance derrière l’injustice ; tout au plus cela contribue-t-il à soulager un peu le cœur des victimes. La société génère donc beaucoup d’injustices à tous les niveaux et dans toutes sortes de domaines, lesquelles engendrent des souffrances. L’Ecclésiaste avait lui aussi constaté ce phénomène. « Si tu vois dans une province qu’on opprime le pauvre et qu’on viole le droit et la justice, ne t’étonne pas de la chose ; car un grand protège un autre grand, et il en est encore de plus grands au-dessus d’eux. » ( Ecclésiaste 5.7 ) Les blessures morales entraînent elles aussi leur lot de souffrance pour qui est touché, qu’elles soient profondes ou plus légères. Elles peuvent provenir d’une trahison lorsque notre confiance a été bafouée – un mari qui trompe sa femme, un associé qui part pour ouvrir sa propre entreprise sans avoir fait part de ses intentions auparavant, une amitié interrompue abruptement sans raison apparente, critiques et diffamations par un proche à son insu, etc. L’offense peut causer de graves dégâts en ce qu’elle blesse quelqu’un dans sa dignité, son honneur ; on est atteint dans son être profond – injure, insulte et affront offensent la personne visée, de même le mépris, la menace et le manque
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de respect. Dans ce sens un acte, une parole raciste ou dévalorisant l’autre dans sa différence est une offense, ou encore des réflexions désobligeantes sur le sexe ou le physique d’une personne. Cela peut aller jusqu’à l’outrage qui est une offense encore plus vive lorsqu’il y a atteinte à l’identité même de quelqu’un et tentative de le dégrader ; l’antisémitisme en est un exemple probant qui a atteint son paroxysme dans l’Allemagne nazie. A un degré moindre, vexer équivaut à blesser l’autre dans son amour-propre, à le froisser ; ce qui peut à terme tourmenter son âme. Il peut s’agir d’une parole volontairement mal à propos, de sous-entendus malsains, ou encore de la remise en cause gratuite des paroles d’autrui. Le poids des souffrances des ascendants peut peser sur une personne ; c’est souvent le cas lorsque cellesci n’ont pas été réglées dans les générations passées. La souffrance se transmet alors de génération en génération comme un fardeau difficile à porter. A titre d’exemple, citons les enfants et petits enfants des victimes de la Shoah ou du génocide des Arméniens en Turquie au cours du XXème siècle. Beaucoup témoignent de cette souffrance qu’ils ressentent au plus profond d’eux-mêmes sans pouvoir la nommer avec précision ; certains même ont du mal à en parler. J’ai entendu le témoignage d’un psychiatre juif qui, toute sa vie, a refusé d’aider des patients en difficulté avec leur passé de Juif, n’ayant lui-même pas pu le résoudre, ni y faire face dans sa propre vie. Que dire encore des descendants des victimes de l’esclavage, d’un conflit ethnique ou d’un régime totalitaire ? Ils ressentent la douleur de leurs aïeux sans l’avoir vécue eux-mêmes. Les traumatismes en tant qu’événements provoquant des troubles psychiques et/ ou somatiques, sont une autre source de souffrance. Ce peuvent être les difficultés et épreuves de la vie – la perte d’un être cher, un handicap, la maladie, les échecs de tous ordres, des ennuis financiers sérieux -, comme des chocs émotionnels graves – un accident de la route ou domestique, une catastrophe collective, une agression physique, le viol ou l’inceste, etc. 23
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Dans certains cas, il y aura réparation de tout ou partie du tort causé ou bien la guérison partielle, voire totale, au niveau physique, mais qu’adviendra-t-il du dommage moral ? « L’esprit de l’homme le soutient dans la maladie ; mais l’esprit abattu, qui le relèvera ? » ( Proverbes 18.14 ) Enfin, l’abus sous toutes ses formes peut causer bien du chagrin chez ceux qui le subissent. Cela peut aller d’une simple violence verbale ( vociférations, cris, hurlements ) jusqu’aux coups et blessures en passant par l’attouchement sexuel. L’abus peut se manifester dans tous les domaines de notre personnalité. Il peut être émotionnel comme le chantage affectif, physique quand on en vient aux mains, sexuel par des plaisanteries grivoises qui souillent, et spirituel par un autoritarisme outrancier de la part d’un responsable religieux par exemple. L’abus porte atteinte à la dignité de la personne en ce qu’il casse toutes les règles qu’impose le respect de l’autre. Il correspond à un usage excessif ou injuste de ses droits. Celui qui abuse profite avec excès de la complaisance ou de la crédulité d’autrui ; il peut aussi exploiter à son avantage la faiblesse de quelqu’un. Il en résultera une grande souffrance pour la personne abusée. Mais toute cette douleur est-elle à jamais irréparable ou bien la guérison de notre être intérieur est-elle envisageable ? Les psychothérapeutes peuvent avoir leur rôle à jouer dans ce domaine mais Dieu aussi. Voyons ce que les Saintes Ecritures déclarent à ce sujet.
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