LA GUÉRISON
DE L'ÂME Sept principes de transformation pour une âme en bonne santé
ROB REIMER
© 2021, éditions CLC France BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex Tél. : +33 (0) 4 75 90 20 54 editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0379-2 ISBN Epub : 978-2-7222-0380-8 Titre original : Soul Care - Seven Transformational Principles for a Healthy Soul, Carpenter’s Son Publishing, 2016. Diffusé en Suisse par les éditions Emmaüs Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Sauf mention contraire, les versets bibliques sont tirés de la Bible Segond (Nouvelle Édition de Genève 1979). Traduit de l’anglais par Myriam Graffe. (Couverture : © John Pepe) Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Février 2021 – N° d’impression :
ROB REIMER
LA GUÉRISON
DE L'ÂME Sept principes de transformation pour une âme en bonne santé
Ce que les autres pensent de la guérison de l’âme J’ai entendu mon cher ami Rob Reimer enseigner les vérités contenues dans ce livre des centaines de fois. Pourtant, c’est en lisant ces pages que j’ai réalisé pourquoi cet ouvrage ne se démoderait jamais : il parle de la puissance de Jésus à libérer les captifs. J’ai eu le privilège d’enseigner auprès de Rob au seminaire théologique Alliance et au cours de nombreuses conférences au fil des ans. Nous avons vu Jésus libérer beaucoup de personnes. Je prie que vous aussi vous puissiez expérimenter la liberté et que vous vous joigniez à nous pour libérer les captifs au nom de Jésus. Ron Walborn Doyen du séminaire théologique Alliance Dans La guérison de l’âme, Rob aborde les questions les plus profondes de l’expérience humaine pour inviter le lecteur à se soumettre à l’œuvre transformatrice de guérison et de libération de Dieu. Rob dit la vérité avec bonté et grâce, comme le ferait un ami proche ou un mentor. Il est très doué pour toucher le cœur du problème. J’ai été encouragé et poussé à faire face aux réalités qui ne sont pas toujours « drôles ». Mais, plus encore, je n’ai jamais oublié de me tourner vers Jésus, celui qui guérit, pour recevoir encore plus de puissance. Ce livre est clair et simple. Je crois qu’il aura un grand impact au-delà des frontières géographiques et culturelles, et qu’il permettra à de nombreuses personnes d’être libérées de problèmes passés, présents et futurs. Révérend Tim Meier Directeur international, Envision
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La guérison de l’âme
La guérison de l’âme est un guide pour ceux qui ont, au fond de leur âme, le désir de refléter davantage Jésus-Christ. La guérison de l’âme n’est pas un simple programme à suivre. C’est la reconnaissance progressive de la vie et de la liberté que Christ donne vraiment à ceux qui l’ont reçu. C’est essentiel car nous ne pouvons communiquer de l’Évangile ce que nous ne vivons pas. Tania Watson, responsable des Églises de Christ en Australie Occidentale. Au cours de ma jeunesse, j’ai été ce qu’on pourrait appeler un enfant difficile. J’agaçais souvent les gens à cause de mon comportement stupide qui, à plus d’une occasion, m’a attiré cette remarque : « Il est temps que tu grandisses ! » Rob Reimer, dans son livre La guérison de l’âme, ne nous met pas seulement vigoureusement au défi de « grandir », il expose les moyens de le faire. Avec honnêteté, l’auteur nous emmène en voyage à l’intérieur de notre âme. Il pose des questions auxquelles nous devrons répondre si nous voulons atteindre la maturité et la plénitude. Il déclare : « Grandir n’est pas une mince affaire, c’est une affaire de cœur. » Si l’ignorance de ce défi nous laisse la possibilité de vieillir physiquement, nous restons néanmoins des enfants émotionnellement. L’auteur nous avertit : « Notre immaturité nuit toujours à notre productivité. Notre péché porte atteinte à notre capacité à porter du fruit. » C’est un livre audacieux qui ouvre des portes que nombre d’entre nous préférerions garder fermées. L’appel à marcher dans la lumière en s’engageant dans une « confession de vie » avec des amis de confiance est une invitation à être libérés de la honte toxique. Ce livre est aussi un livre de guérison. Il aborde les blessures de l’âme avec délicatesse et sagesse, pour montrer comment traiter et ôter les sequelles de notre passé en vue d’accueillir un courage nouveau pour faire face aux complexités du présent. Ne manquez pas cet appel à « grandir ! » Révérend David Hearn Président de Christian & Missionary Alliance du Canada
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Ce que les autres pensent de la guérison de l’âme
Traitant à la fois de notions significatives sur la condition humaine et du pouvoir du Saint-Esprit dans la restauration de l’âme, Rob Reimer écrit en tant que pasteur et théologien pratique. Son approche a fonctionné dès les premières étapes de la foi dans le programme doctoral de son église locale. Je recommande vivement cet ouvrage à tous ceux qui désirent travailler à la transformation de leur âme. Martin Sanders Président de Global Leadership Inc., et Directeur du programme doctoral au séminaire théologique Alliance
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Remerciements
À
l’âge de 24 ans, et alors que je me trouvais seul avec le Seigneur à la faculté de théologie, je l’ai entendu me parler de ma vocation et me dire, entre autres choses, d’écrire des livres. Je lui ai répondu que je ferais tout ce qu’il me demanderait, mais que je n’ouvrirais jamais une porte pour défendre ma cause ; j’étais décidé à attendre qu’il ouvre les portes pour moi. J’ai ressenti une certaine libération en commençant à écrire il y a quelques années de cela, et ce livre est aujourd’hui mon troisième. Même si je l’ai écrit seul, un écrit ne se fait jamais en solo. Plus je prends de l’âge, plus je prends conscience de la dette de gratitude que j’ai envers beaucoup de gens. Voici donc quelques mots de remerciements à ceux qui les méritent plus que ce que les mots ne peuvent exprimer. Dave et Barb MacBeth, Fred et Karen White, je n’aurais pas pu publier ce livre sans votre soutien. Merci du fond du cœur. Fred et Karen, vous nous avez soutenus, ma famille et moi, de bien des manières et à maintes reprises avec tellement de générosité. J’en suis profondément touché. Dave et Barb, vous avez démarré l’église South Shore Community avec moi et quelques autres ; vous étiez présents durant les années cruciales de la création de l’égise SSCC, et même si vous avez déménagé il y a longtemps, vous continuez de vous tenir à mes côtés et de m’accompagner dans nos efforts mutuels pour faire avancer le royaume de Dieu. Merci pour toutes ces années d’amour et de soutien. À l’ensemble du personnel, des responsables et des membres de SSCC qui avez travaillé avec moi, et qui avez proposé de pallier mes absences dues à l’écriture de cet ouvrage et à mon ministère en tant qu’orateur : merci. Puissiez-vous connaître la joie de Dieu 9
La guérison de l’âme
et ressentir la satisfaction que le fruit que votre partenariat dans l’Évangile a produit pour l’honneur du Roi. Andi, ce que les mots ne peuvent dire, je prie que l’Esprit de Dieu te le révèle. Tu fais partie intégrante de ces trois livres ; ton amour et tes sacrifices pour moi les ont rendus bien meilleurs qu’ils ne l’auraient été sinon. Reçois ma reconnaissance éternelle ! À mes chers amis Ron Walborn et Martin Sanders : je me suis tenu sur les fondations que vous avez établies pour moi. Votre partenariat dans l’Évangile a été une grande joie, un grand honneur et une bénédiction dans ma vie. Merci de m’avoir permis d’enseigner à vos côtés. Les concepts de ce livre sont nés dans les salles de classe que nous avons partagées, grâce aux opportunités que vous avez offertes. Je prie que nous puissions continuer cette œuvre pour le royaume jusqu’à notre mort. Aux lecteurs qui ont lu les deux premiers livres : merci de vous joindre à moi pour cette aventure ! Que ce livre vous conduise vers une nouvelle profondeur dans votre relation avec Dieu. Et enfin, à toute ma famille, je vous aime, et je suis fier de ce don que Dieu m’a fait. Vous avez rempli ma vie de joie et de rires. Je suis si heureux de vous avoir ! Danielle, Courtney, Darcy et Craig – j’ai pleuré en vous emmenant à la maternelle parce que je savais que vous seriez confrontés à la souffrance de ce monde brisé ; j’ai pleuré quand je vous ai conduits à l’université, Danielle et Courtney, parce que je savais que mon précieux temps quotidien auprès de vous touchait à sa fin. Mes larmes et les prières que j’ai souvent prononcées pour vous sont l’expression de mon profond amour. Je suis fier de vous tous. Jen, tu as joué un rôle central dans mon développement spirituel pendant la majeure partie de ma vie d’adulte. Ton humour m’a encouragé, ta gentillesse m’a adouci, ton amour m’a ému, ton honnêteté m’a formé et ton amitié m’a soutenu. Ta vie a marqué la mienne, et tes empreintes digitales sont partout dans ces pages. Avec tout mon amour et ma gratitude. 10
Dédicace
J
e dédie ce livre à mes parents. Je me souviens très bien du jour où j’ai réalisé combien j’avais eu de la chance d’avoir grandi dans ce foyer. J’étais parti dans une université chrétienne, et au fur et à mesure que je rencontrais de nouvelles personnes, j’écoutais leur histoire. À maintes reprises, j’ai réalisé qu’elles avaient vécu des situations familiales et une éducation bien plus difficiles que les miennes, et j’ai alors compris à quel point j’avais été béni. Vous êtes des personnes pleines d’amour et généreuses, qui nous ont appris à travailler dur, mais aussi à nous amuser. Aucune famille n’est parfaite, et nous avons eu des dysfonctionnements comme dans toutes les familles, mais vous nous avez procuré un foyer stable et plein d’amour, et nous avez légué un héritage chrétien. Vous avez également grandi, construit et mûri au fil de votre voyage spirituel. Comme moi, vous n’êtes pas encore les personnes que vous voudriez être, mais vous n’êtes pas non plus les personnes que vous étiez. Je vous bénis pour cela. Papa, merci d’avoir joué avec nous quand nous étions enfants et d’avoir levé les bras pour nous lancer des milliers de balles de baseball. Merci pour ton bon caractère et ton sens de l’humour. Nous avons tous ri avec toi, et peut-être occasionnellement de toi, mais tu as toujours su passer au-dessus et te joindre à nos rires – à ton avantage. Ta disposition joyeuse et ta bonne nature se sont à nouveau révélées tout au long de ton récent combat contre un cancer. Je me suis assis avec toi dans les chambres d’hôpital et dans les bureaux des médecins, et tu continues de lutter dans cette saison de ta vie la plus difficile et la plus éprouvante, avec courage et 11
La guérison de l’âme
humour. Tu as apporté de la joie au personnel soignant, et tu les as encouragés dans le travail difficile qui est le leur. Tu m’as rendu fier de toi, et je suis honoré d’être ton fils. Remets-toi bien vite, papa – nous avons encore beaucoup de choses à faire ensemble ! Maman, merci d’avoir pris soin de papa pendant toute cette maladie, et de nous avoir montré de quelle manière cet accompagnement devait être fait : avec une tendresse aimante, de la patience, de la persévérance et de l’humour. Tu as toujours été un soutien affectif pour nous tous, en particulier pendant les périodes difficiles de nos vies. Je te suis encore reconnaissant pour ces soirées devant la télévision, où je suis resté avec toi jusqu’au petit matin à certains des moments les plus difficiles de mon adolescence. Tu es une bonne mère et une bonne épouse, et je t’aime. Merci à tous les deux de m’avoir soutenu dans le ministère pendant toutes ces années, malgré mes défauts. Merci d’avoir été des parents fiers de moi, et d’avoir grandi et mûri par mon ministère – c’est le signe de votre humilité et de l’œuvre de Dieu dans votre vie. Vous avez vécu pour Jésus et vous le reflétez bien. Vous avez toujours donné l’image de parents aimants, pas seulement à moi et à Ken. Vous êtes des personnes nobles et honorables, et je vous aime. C’est donc avec beaucoup de gratitude, d’amour sincère et d’affection que j’ai l’honneur de vous dédier ce livre. Votre fils, Rob.
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Série d’enseignements vidéo
L
a première série d’enseignements vidéo de Rob en anglais est un guide détaillé qui accompagne ce livre. Idéal pour les personnes seules, les petits groupes ou les programmes d’église, cette série d’enseignements vidéo sera un guide précieux pour tous ceux qui recherchent la liberté et la plénitude en Christ, ainsi que pour tous ceux qui en accompagnent d’autres au cours de ce voyage. Téléchargez la série d’enseignements sur www.DrRobReimer.com
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Table des matières Introduction : mon voyage vers La guérison de l’âme ..................17 Portes d’entrée vers un changement de vie .................................35 Principe n°1 : l’identité ...........................................................53 Principe n°2 : la repentance .....................................................93 Principe n°3 : surmonter les modèles de péchés familiaux .......119 Principe n°4 : le pardon .........................................................141 Principe n°5 : la guérison des blessures ...................................169 Principe n°6 : surmonter les peurs ..........................................201 Principe n°7 : la délivrance .....................................................225 Conclusion ............................................................................265 Addendum : aide à la délivrance .............................................277
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Introduction Mon voyage vers la guérison de l’âme
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n juin 2015, ma femme Jen et moi avons fêté notre vingtcinquième anniversaire de mariage. Nous nous sommes rendus en Italie pour célébrer cet événement. L’Italie est un beau pays, un endroit idyllique et romantique imprégné d’une riche histoire. Mais au milieu de tous ces décors attrayants, de cet art à couper le souffle et de cette architecture remarquable, le brisement de l’humanité était grandement présent. Alors que je me tenais devant la Pietà de Michel-Ange, un couple était en train de prier pour leur jeune enfant, visiblement sur le point de mourir d’un cancer. Jen et moi avons parcouru les rues de Florence au cœur de cette beauté historique, mais aussi parsemée de sans-abris regroupés pour mendier. Nous avons patienté pour voir le David de Michel-Ange, et nous avons été les témoins d’une conversation entre deux femmes britanniques qui avaient toutes les deux perdu leur mari à l’âge de 57 ans. Nous avons abordé avec elles le sujet du chagrin. Partout où vous allez, peu importe la beauté et le romantisme du lieu, le brisement tente toujours de saisir l’âme de l’humanité. Il nous touche tous à un moment de notre vie : que nous soyons riches, pauvres, noirs ou blancs, vieux ou jeunes. Personne n’échappe à ses griffes.
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La guérison de l’âme
Nous sommes brisés – corps, âme et esprit – et avons besoin de la main guérissante de Jésus. C’est pour cette raison que j’ai écrit ce livre. Jésus guérit, et il est venu pour nous guérir : corps, âme et esprit. Ce livre met l’accent sur la guérison de l’âme. Jésus peut nous sortir de cet état de brisement pour nous conduire vers la plénitude, et ces principes tirés des Écritures sont d’excellents outils de la part de Dieu. Ces principes ont changé ma vie. Ce ne sont pas simplement des idées théoriques pour moi. Il s’agit à mon sens d’une transformation profonde et de principes communicables. Un changement de vie n’est ni aléatoire ni accidentel. Il existe des vérités et des réalités spirituelles fondamentales auxquelles nous pouvons avoir accès pour que notre âme soit en meilleure santé. C’est un peu le même principe que pour la santé physique. Si vous voulez être en bonne santé, il y a certains principes à suivre – manger sainement et faire de l’exercice. Si vous ne respectez pas ces principes, votre santé se détériorera. Il en va de même pour l’âme. Si vous suivez les bons principes, votre âme sera en bonne santé. À contrario, si vous les ignorez, votre âme en pâtira. Après avoir expérimenté une percée personnelle, je me suis demandé pourquoi on ne m’avait pas appris ce genre de principes à la faculté de théologie. Cela m’aurait évité bien des chagrins dans mon mariage et dans mon ministère. Je me disais que si j’avais un jour la possibilité de le faire, j’aimerais transmettre ces leçons afin d’aider les gens à apprendre ces vérités pour leur éviter une partie de la souffrance que j’ai moi-même endurée. Et l’occasion s’est présentée à moi. Mon ami Martin Sanders m’a un jour invité à donner un cours avec lui au séminaire théologique Alliance ; c’était dans les années 2000. À partir de ce moment-là, nous avons régulièrement enseigné ensemble, et après quelques années j’ai suggéré l’idée de développer un cours sur la guérison de l’âme pour aider les gens à mettre au jour tout ce qu’il y avait d’indésirable dans leur âme pour qu’ils vivent libres, en meilleure santé, et puissent en aider d’autres à leur tour à être libérés à travers leur ministère. 18
Mon voyage vers la guérison de l’âme
Il faut un responsable en bonne santé pour diriger une église. Si, sur une échelle de 1 à 10, vous vous situez à 5 en ce qui concerne votre santé émotionnelle et spirituelle, l’église la plus saine que vous dirigerez se situera aussi à 5. Le même scénario se retrouve dans les relations. Deux personnes doivent être en bonne santé pour avoir une relation saine. Voici un petit secret effrayant : les gens se marient au niveau de leur état de brisement. Si, sur une échelle de 1 à 10, vous en êtes à 5, la relation la plus saine que vous aurez ne dépassera pas 5. Si vous voulez passer de 5 à 7, il n’y a qu’un moyen d’y parvenir : vous devez changer. Au moment où Martin et moi devions démarrer cet enseignement, Martin est tombé malade, et j’ai dû préparer seul le contenu de ce cours sur la guérison de l’âme à la faculté de théologie. J’avais expérimenté ces principes depuis des années avant de les dispenser à d’autres. Et aujourd’hui, je les enseigne depuis près de quinze ans dans divers milieux – au niveau du Master, du doctorat et aussi dans le cadre de l’église, dans des conférences pour pasteurs et des églises. Je les ai enseignés à des personnes d’arrière-plans bien différents – d’un point de vue économique, racial, ethnique, social et confessionnel. Et j’ai découvert que ces principes, lorsqu’ils sont rassemblés et mis en pratique, conduisent à la liberté et à une bonne santé de l’âme. J’ai reçu d’innombrables courriels, textes, lettres et témoignages quant à l’impact puissant que peut avoir la guérison de l’âme sur une personne. Le langage et les principes du cœur et de l’âme transcendent le temps et la culture. Au fil de mes voyages et des conversations que j’ai pu avoir avec de nombreuses personnes, j’en suis arrivé à la conclusion que beaucoup de gens sont bloqués dans leur voyage spirituel et qu’ils ont besoin de liberté. Certains se trouvent en pleine crise conjugale et veulent aller mieux mais ne savent pas où trouver le chemin vers la plénitude. L’Église n’a pas suffisamment aidé ces personnes pour qu’elles soient en meilleure santé et qu’elles aient des relations 19
La guérison de l’âme
saines. D’autres sont englués dans des péchés tenaces. L’Église leur a trop souvent dit : « Ne fais pas », sans leur donner l’aide dont elles avaient besoin pour y parvenir. J’ai vu des gens tourmentés par la puissance de l’ennemi sans savoir quoi faire pour avoir accès à la puissance de Dieu et se libérer de l’emprise maléfique de Satan. J’ai hâte de voir le renouveau ; j’ai envie de voir l’Église être l’Église pour que le monde croie. Il me tarde de voir l’Église marcher dans la plénitude du Saint-Esprit, goûtant à l’intimité profonde avec Christ, et expérimentant la liberté que le sang de Jésus offre. C’est pour cela que j’ai écrit ce livre sur la guérison de l’âme. Je l’ai écrit pour les laïcs qui désirent être libérés des problèmes d’âme qui les tourmentent. Je l’ai écrit pour les pasteurs, les responsables et les missionnaires qui brûlent d’envie d’avoir une meilleure santé et des relations plus saines avec Dieu et les autres. Enfin, je l’ai écrit pour les responsables d’églises qui veulent faire des disciples et aider les autres à trouver la liberté en Christ. Ce sont ces raisons qui m’ont poussé à rédiger ce livre.
Le douloureux parcours vers un changement de vie John Maxwell a dit un jour : « Les personnes changent quand elles souffrent suffisamment pour y être obligées, qu’elles ont assez appris pour le vouloir et ont reçu raisonnablement pour en être capables*. » C’est ce qui fait que beaucoup d’entre nous changent, parce que nous atteignons un point de désespoir total. Si je m’asseyais près de vous pour vous demander de me décrire l’expérience d’un changement de vie dans votre voyage spirituel, il y a de fortes chances que vous me parliez d’une période de crise. On change quand on souffre. Ce fut mon cas. Jeune trentenaire, j’avais implanté une église en NouvelleAngleterre qui se développait bien. Les gens se convertissaient et * John Maxwell, Vaincre l’adversité : comment se servir de ses erreurs comme d’un tremplin vers le succès (Québec : Un monde différent, 2001).
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les vies étaient transformées. Nous étions réellement témoins de la puissance de Dieu. C’était vraiment encourageant ! Tout progressait positivement : la fréquentation de l’église, la participation aux petits groupes, les nouvelles conversions, les baptêmes, le bénévolat et les finances. Vu de l’extérieur, l’image était parfaite, mais derrière les portes closes, quelque chose se détériorait. Un problème interne commençait à produire des conséquences extérieures. Ma femme Jen se montrait de plus en plus distante de moi émotionnellement. Je lui tendais la main, sans résultat. Je sentais bien que quelque chose n’allait pas mais je ne savais pas comment y remédier. Je priais, tentais de lui parler, mais rien n’y faisait. Les choses allaient de mal en pis. Plus le temps passait, plus je sentais qu’elle était en colère contre moi – vraiment en colère, au point d’être complètement fermée. Je me trouvais face à une rage froide. J’ai alors commencé à la questionner à ce sujet. « Chérie, lui ai-je dit très doucement un soir, es-tu en colère contre moi ? » Elle m’a répondu très sèchement : « Non. » Mensonges, ai-je pensé ! Mais je lui ai dit : « Es-tu sûre ? » Elle m’a répliqué froidement : « Non, je ne suis pas en colère. » Mais j’ai persisté. Je n’arrêtais pas de revenir sur cette question : « Chérie, es-tu en colère contre moi ? » « Non », répondait-elle constamment. Cela a duré un certain temps, jusqu’à ce que Jen prenne un jour un livre de Bill et Lynne Hybels intitulé Rediscovering the Church*, que j’avais lu. Jen le souleva de la table basse, l’ouvrit au hasard et lut un paragraphe dans lequel Lynne décrivait une période où elle en était arrivée au point de ne plus supporter Bill. Après avoir reposé le livre, elle me dit : « Je suis en colère contre toi. » Je lui répondis : « Bien. Je suis content que tu l’admettes. Nous allons pouvoir y travailler. » Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. En réalité, ma femme ne m’aimait plus et la réparation n’allait pas être rapide, ni la solution facile. Certains problèmes étaient profondément ancrés ; pas de simples soucis superficiels – il s’agis NDLT : [Redécouvrir l’église].
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La guérison de l’âme
sait de problèmes d’âme. Or il n’est pas possible de résoudre des problèmes d’âme avec un simple changement de comportement. Je pensais au début que c’était son problème à elle seule, ou tout au moins en grande partie. Elle avait besoin que Dieu l’aide. Je disais pour elle des prières du genre « Dieu, change-la ! », mais Dieu ne semblait pas répondre à ces prières autant que je le souhaitais. Petit à petit alors, j’ai commencé à réaliser que le problème ne venait pas uniquement d’elle ; j’étais le problème, et ce n’était pas qu’un problème extérieur. C’était une question de cœur et d’âme. Elle avait certes ses propres difficultés qu’il était nécessaire d’aborder, mais même si ces questions étaient traitées, cela ne résoudrait pas le problème. Il faut deux personnes en bonne santé pour avoir une relation saine. J’avais moi aussi besoin de changer. Elle ne m’aimait plus parce que je l’avais blessée émotionnellement. Je n’en avais pas eu l’intention, je ne m’étais rendu compte ni de ce que je faisais, ni de la raison pour laquelle j’agissais ainsi. Quelle dangereuse combinaison ! Nous sommes ensuite entrés dans une longue période de conversations pour tenter de résoudre nos conflits. Ce temps fut douloureux. La plupart du temps, nous avions l’impression de ne faire aucun progrès ; parfois, la situation semblait même désespérée. La plupart du temps, nous avions le sentiment que les choses ne changeraient jamais, mais nous n’avons pour autant jamais cesser de nous répéter l’un à l’autre : « Le divorce n’est pas une solution. Nous y arriverons avec l’aide de Dieu. » Et je suis vraiment reconnaissant de pouvoir dire aujourd’hui que nous y sommes parvenus, mais pour cela il a fallu bien davantage que quelques ajustements aux interactions de notre couple. Un profond changement dans l’âme était nécessaire. Dans ce même temps, alors que j’avais ces conversations douloureuses avec Jen à la maison, je me trouvais également en conflit avec Randy, l’un des membres de l’équipe au travail. Malheureusement pour moi d’ailleurs, Jen et Randy n’avaient de cesse de me répéter les mêmes choses. Ils ne se parlaient pourtant pas, ce n’était donc 22
Mon voyage vers la guérison de l’âme
nullement coordonné – si ce n’est par Dieu. Il cherchait mon cœur et mon âme – non pas pour me blesser mais pour me guérir. Ils me disaient tous les deux des paroles comme : « Mon opinion ne semble pas compter. Tu ne m’écoutes pas. Il faut toujours que ce soit ton opinion la règle à suivre. » Je n’aimais pas ce que j’entendais, et pourtant je ne pouvais continuer à l’ignorer. Et la question à laquelle je fus obligé d’arriver était : « Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me comporte de la sorte ? Qu’y a-t-il là-dessous ? » Quand j’avais environ vingt-cinq ans, je m’étais rendu à une conférence de John Maxwell au cours de laquelle je l’avais entendu dire : « Quand Tom a un problème avec Dick, un problème avec Harry et un problème avec Sue… puis-je vous dire quelque chose au sujet de Tom ? Tom est le problème. » J’avais vraiment aimé cette phrase quand John l’avait dite. J’avais bien ri. Je l’avais enseigné à bien d’autres personnes, parce qu’elles en avaient besoin ! Je trouvais la formulation géniale… jusqu’à ce moment-là. Ces gentilles petites expressions de vérité sont de merveilleux outils quand elles peuvent être partagées pour aider autrui, mais elles m’apparaissaient beaucoup moins drôles maintenant que la vérité s’appliquait à moi. J’avais un problème avec Jen. J’avais un problème avec Randy. Il était temps que je réalise que j’étais le problème. Je n’étais bien entendu pas le seul à être le problème. Mais prier pour qu’ils changent n’était pas la solution ; me focaliser sur leurs problèmes n’était pas la solution. Si vous lisez ce livre pour corriger quelqu’un d’autre, ce n’est pas non plus la solution. Vous devez faire face à vos propres problèmes. Il est difficile de grandir car c’est une affaire de cœur. J’en étais arrivé à réaliser que si je ne changeais pas, je n’aurais jamais un mariage heureux, et je ne parviendrais jamais à porter autant de fruits que je le pouvais ou le devais dans le ministère. Plus important encore, si je ne changeais pas, je n’allais jamais grandir à l’image de Jésus. Notre immaturité nuit toujours à notre productivité. Notre péché porte atteinte à notre capacité à porter du fruit.
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La guérison de l’âme
Choisir la maturité Ce sont souvent les problèmes de l’âme qui freinent notre intimité avec Dieu et avec les autres. Beaucoup de gens viennent me voir parce qu’ils veulent être plus proches de Dieu mais sans y parvenir. Ils n’arrivent pas à comprendre que ce sont souvent leurs problèmes d’âme qui les empêchent de s’approcher de Dieu. Prier, jeûner et mémoriser les Écritures ne peut nous aider à nous rapprocher de lui, à moins que nous ne traitions les problèmes de notre âme. Ces questions non avouées, non examinées et non traitées compromettent l’expérience de la plénitude de Dieu. Imaginez que votre âme soit un conteneur. Tous ces problèmes le remplissent, et à moins que nous nous en occupions, il ne reste plus de place pour Dieu. D. L. Moody, évangéliste et pasteur du xixe siècle, a écrit : « Avant de prier pour que Dieu nous remplisse, je crois que nous devrions lui demander de nous vider. C’est nécessaire avant tout nouveau remplissage ; et quand le cœur est bouleversé, que tout ce qui est contraire à Dieu est révélé, alors son Esprit peut venir en nous, comme il l’a fait dans le tabernacle, et nous remplir de sa gloire*. » Nous vivons au sein d’une culture prisant la célébrité. Les gens sont épris de nos capacités, de nos dons et de nos talents. Ils évalueront notre maturité en se basant sur notre capacité, alors que Dieu regarde au cœur. Les gens sont impressionnés par nos dons mais pas Dieu. C’est lui qui nous les a donnés. Nos dons sont un cadeau, mais grandir dans la connaissance et la ressemblance à Jésus… relève d’un choix. La maturité est un choix que nous devons faire et un prix que nous avons à payer, et tous les talents du monde ne pourront jamais D. L. Moody, Secret Power: The Secret of Success in Christian Life and Work [Puissance secrète : le secret du succès dans la vie et l’œuvre chrétiennes, non paru en français à ce jour, trad. libre], (New Kensington: Whitaker House, 1997), p. 32. *
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compenser notre immaturité. C’est le développement de notre caractère et la profondeur de notre intimité qui impressionnent Dieu. Le salut est gratuit mais la maturité a un coût. L’immaturité est elle aussi coûteuse. La différence avec la maturité, c’est qu’il faut payer à l’avance, alors qu’avec l’immaturité, vous payez à la fin – avec les intérêts en plus ! Payez le prix qu’il faut pour la maturité ; cela en vaut la peine. Je savais que j’avais un prix à payer pour changer, et que si je ne le faisais pas, j’allais payer beaucoup plus cher en ce qui concerne mon mariage, mon ministère et ma relation avec Dieu. Avant de me changer cependant, Dieu allait devoir briser mes défenses pour atteindre le cœur du problème.
Attitude défensive Le premier domaine que Dieu allait devoir aborder était mon attitude défensive. Je voulais être un homme de Dieu. Je voulais connaître Jésus en profondeur et non me contenter d’avoir quelques connaissances sur lui. Cependant, il y avait dans mon âme certaines choses qui m’empêchaient de grandir. Et à moins de les voir et de les admettre, il ne m’était pas possible de devenir l’homme que je voulais être. Je ne savais pas vraiment quels étaient les problèmes, et je savais encore moins comment les résoudre. Mais j’étais déterminé à les comprendre avec l’aide de Dieu. Il le fallait. J’avais désespérément besoin de changer. Mon âme était en souffrance. J’allais à l’église le dimanche matin et je me retrouvais souvent à pleurer pendant le temps de louange. Je priais : « Seigneur, si tu me donnes la force de tenir, je transmettrai le message que tu m’as donné. » Je trouvais la force, je partageais le message, mais une fois rentré à la maison, je m’effondrais sur le canapé, émotionnellement épuisé. Je ne pouvais pas continuer à vivre de la sorte. Un changement de vie se fait souvent au cours d’un processus lent et douloureux. Je n’étais pas prêt à changer tout de suite. Dieu était patient, et il essayait de m’aider dans mon combat contre les 25
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réels problèmes de mon cœur, seulement j’étais lent à admettre la vérité. Or il ne peut y avoir de transformation là où il n’y a pas de révélation. Nous ne pouvons surmonter ce que nous n’admettons pas. Dans les premiers temps où nous avons abordé les raisons pour lesquelles Jen était en colère, j’avais tendance à me défendre. Nous mettions nos jeunes enfants au lit, et ensuite nous entamions un dialogue pour résoudre le conflit. Je lui demandais : « Pourquoi es-tu en colère contre moi ? » Elle me répondait quelque chose comme : « J’ai l’impression que tu ne m’écoutes pas. » Et je rétorquais : « Ce n’est pas vrai ! » Bien entendu, en me défendant, je me rendais compte que je lui donnais raison. Je n’écoutais pas. Et cela a continué un certain temps. Elle me disait souvent : « J’ai l’impression que l’église a la place d’une maîtresse dans notre relation. » Je répliquais sur la défensive : « Comment ! Et de quelle manière ? » Elle me répondait : « Pendant notre journée de congé, tu réponds au téléphone et tu nous voles deux heures ensemble en restant accaparé par un appel téléphonique. » J’argumentais alors : « Que veux-tu que je fasse ? Que je ne réponde pas au téléphone ? » « Oui, » me disait-elle, comme si c’était simple et suffisamment clair. En réalité, il ne m’était jamais venu à l’idée que c’était possible. Elle m’expliquait pourquoi elle était blessée, en colère et contrariée, et je me défendais systématiquement. Or une attitude défensive ne fait qu’intensifier le conflit. Elle ne se sentait pas écoutée, alors elle avait l’impression de devoir souligner son point de vue plus énergiquement. Je me sentais d’autant plus blessé et me défendais alors avec davantage encore d’énergie. Un soir finalement, alors que j’étais monté à mon bureau pour être seul avec Dieu après une autre de nos conversations improductives, je me suis senti vraiment agité à l’intérieur. Le Seigneur a commencé à me parler. Je pensais qu’il prendrait mon parti, mais 26
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non. Prendre parti ne l’intéressait pas ; ce qu’il recherchait, c’était des disciples matures ayant une âme en bonne santé. Seul m’intéressait le soulagement de ma douleur ; seule la transformation de mon cœur intéressait Dieu. Il m’a dit alors : « Je ne veux plus que tu te défendes. » J’ai pensé : Vraiment ? Mais c’est l’un de mes meilleurs outils ! Le problème était que cette attitude défensive que j’adoptais systématiquement bloquait tout changement. Je n’arrivais pas à admettre ce que Dieu essayait de me montrer. Mais alors que Dieu me condamnait ce soir-là, je pris avec détermination la décision de l’écouter, car j’étais convaincu qu’il voulait ce qu’il y avait de meilleur pour moi, que lui seul pouvait m’aider à sortir de cette situation difficile et me conduire vers une santé psychique plus saine. Alors j’ai rendu les armes. Je suis convaincu que la plupart des changements dans la vie se produisent quand nous sommes seuls avec Dieu – mais uniquement si nous sommes prêts à l’écouter et à nous soumettre.
Blâme Même si j’avais abandonné mon attitude défensive, je n’étais pas prêt à changer pour autant. J’avais érigé quelques couches de protection qui empêchaient Dieu et les autres d’atteindre les problèmes de mon cœur. Je n’avais pas conscience de ces mesures de protection, mais Dieu si. Jen et moi avons continué nos conversations chaque soir, et j’étais décidé à écouter sans me défendre. Bien qu’écoutant sans argumenter, je n’étais toutefois pas encore prêt à changer. Je n’étais plus sur la défensive extérieurement, mais je n’étais pas non plus ouvert intérieurement ! Il y a entre les deux une grande différence. Jen m’expliquait pourquoi elle était contrariée, et j’écoutais puis lui répétais avec mes propres mots ce qu’elle m’avait dit jusqu’à ce qu’elle acquiesce que c’était bien ce qu’elle voulait dire. Je terminais la conversation en soupirant et en disant : « C’est toujours ma faute. » Et cela a duré quelques semaines. 27
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Bien sûr, Jen ne se sentait pas davantage écoutée. Même si je ne me défendais plus, je ne recevais pas non plus ce qu’elle me disait. Je pouvais répéter ce qu’elle me disait, mais je n’étais pas prêt à admettre ce que j’avais besoin de reconnaître. Heureusement, je continuais à passer du temps seul avec Dieu tous les soirs après nos conversations, et chaque matin quand je me levais. La plupart des changements dans la vie commencent seul avec Dieu. Si nous lui donnons accès à notre cœur, il fera un travail intérieur. Mais Dieu est un gentleman et il ne nous obligera jamais à changer. Il nous demande juste un accès ; il aspire à atteindre notre cœur brisé pour pouvoir y prendre place et faire son œuvre de transformation. Un soir où je me trouvais seul avec Dieu après une autre conversation improductive avec Jen, le Seigneur m’a à nouveau parlé. Il m’a dit : « Lis Éphésiens 5. » Je connaissais ce passage et j’étais un peu suspicieux quant à la raison pour laquelle il voulait que je le lise ! Je me suis donc écrié : « Je connais ce passage. » Et je l’ai entendu me murmurer : « Lis-le. » J’ai lu ce passage si familier qui exhortait les maris à aimer leur femme comme le Christ avait aimé l’Église ; ce texte poursuit en disant qu’il fait paraître l’Église « irréprochable ». C’est le mot qui m’a sauté à la figure ce soir-là. Quand le Saint-Esprit souffle sur un mot de la Bible, il provoque une agitation en vous et vous saute aux yeux : c’est le moment où Dieu se rapproche, l’heure de la percée divine. C’est cet instant où, si vous l’y autorisez, le cœur peut être transpercé et l’œuvre de transformation profonde peut commencer. À chaque fois que vous prenez la Bible, vous êtes à un souffle du Saint-Esprit d’une nouvelle rencontre avec le Dieu vivant. Alors que l’Esprit me soufflait ce mot, je l’entendis me murmurer : « Je présente ma fiancée irréprochable, mais tu blâmes la tienne. Je ne veux plus que tu lui en veuilles. Chaque fois que tu soupires et que tu dis ‘C’est toujours ma faute’, tu la tiens pour responsable. » Si je me suis senti condamné en entendant cela, je 28
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dois bien admettre que je me suis senti également acculé. Je ne pouvais me défendre. Je ne pouvais rejeter la faute sur personne. Quelle possibilité me restait-il ?
Négocier avec Dieu J’ai joué ma dernière carte : j’ai commencé à négocier avec Dieu. Ce n’était pas une décision calculée, plutôt un acte de désespoir. Ce n’était qu’une autre couche de protection pour empêcher Dieu de pénétrer mon cœur. Ce que Dieu désire avant tout, c’est l’accès à notre cœur, et je n’étais pas prêt à lui donner un plein accès au mien. J’ai commencé à dire dans mes prières : « Seigneur, tu dois changer Jen. Si tu ne la changes pas, je ne serai plus en mesure de rester dans le ministère. Je souffre trop. Je pleure à chaque culte, et j’ai à peine assez d’énergie pour survivre. Tu dois faire quelque chose. Tu as six mois pour la changer, Seigneur, après quoi, je n’aurai pas d’autre option que de quitter le ministère, car je ne peux plus continuer de la sorte. » Croyez-moi : je n’essayais vraiment pas de me montrer belliqueux. Ces prières étaient motivées par une souffrance et un épuisement émotionnels. Cependant, au fond de moi, je savais aussi que ces négociations devraient cesser. Pourtant, j’ai continué à prier ainsi pendant un bon moment. Puis un jour que je me trouvais seul avec Dieu, il m’a encore parlé. Il m’a dit : « La loi de la moisson ». Je savais bien qu’il faisait référence à Galates 6. Une personne récolte ce qu’elle a semé. J’ai donc pris ce passage pour l’étudier. En réfléchissant à ce qui était écrit, j’ai senti le Saint-Esprit me remuer de l’intérieur avec ces paroles si familières : « Une personne récolte ce qu’elle a semé. Tu peux blâmer Jen si tu veux. Tu peux me blâmer si tu veux. Mais tu te tiens dans un champ de mauvaises herbes parce que tu as semé des mauvaises herbes. Tu as semé des graines de colère et d’égoïsme. Si tu veux te tenir dans un champ productif, tu dois semer de nouvelles graines. »
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Capitulation : total accès à Dieu C’est ce jour-là que je me suis retrouvé sans aucune autre option, et c’est justement là que le Seigneur voulait me voir arriver. C’est ce jour-là que j’ai arrêté de me défendre, de blâmer et que j’ai commencé à prendre en main ma vie. Une personne ne devient pas adulte quand elle a seize ans et qu’elle peut conduire une voiture, ou dix-huit ans et a le droit d’aller à la guerre et a légalement le droit de boire de l’alcool, ou vingt-cinq ans et se marie, ou encore trente ans et a son premier enfant. Une personne devient adulte quand elle prend la responsabilité de sa vie. Alors que je me trouvais dans mon bureau ce jour-là, avec mon « champ de mauvaises herbes », je me suis abandonné entre les mains de Dieu pour qu’il me façonne. Je lui ai donné libre accès aux profonds recoins de mon cœur. Celui-ci était à présent transpercé et accessible à Dieu – mais je ne savais pas pour autant comment changer. Peu de temps après cela, tandis que j’étais à nouveau seul dans mon bureau, j’ai fait cette prière : « Seigneur, je suis prêt à changer, mais je ne sais pas comment faire. Certaines choses profondément ancrées en moi sont brisées. Je le vois bien, mais le problème, c’est que je ne sais pas lesquelles, quelles sont leurs racines et comment les changer. J’ai besoin de ton aide. Peux-tu me conduire sur la voie du changement ? » Dieu a répondu à cette prière. La réponse n’a pas été immédiate ; je n’ai pas expérimenté de rencontre qui a tout changé. Il s’est plutôt produit des rencontres importantes au cours de mon cheminement. Il n’y a pas eu de principe secret déverrouillant un coffre au trésor qui contenait le changement de vie, mais l’émergence de certains principes vitaux que je n’étais jamais parvenu à appliquer. Je me suis désespérément accroché à Dieu et j’ai découvert qu’il était suffisant. Je savais que Dieu m’aimait, mais au cours de ce voyage vers la plénitude, j’ai expérimenté la révélation de l’amour de Dieu à travers une puissance de guérison que je ne connaissais pas auparavant. 30
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Je comprenais que nous devions confesser nos péchés, mais là j’expérimentais un niveau d’entrée de la lumière divine que je n’avais jamais été prêt à accepter jusque-là, et cela m’a libéré. Je lisais les paroles de Jésus concernant le pardon aux autres, mais j’ai découvert alors que j’avais des racines amères semblables à des chaînes sur mon âme, et le Seigneur m’a montré comment les briser. C’était libérateur. Je me suis rendu compte que la peur me paralysait. Je ne savais même pas que j’avais peur ; je vivais dans un déni total alors que les expressions symptomatiques de la peur créaient des ravages dans ma vie. J’aurais dû le savoir : la recommandation la plus courante dans les Écritures est bien « Ne crains point ». Ce n’était sûrement pas un hasard, mais j’étais tellement inconscient de la peur dans ma propre vie que je la laissais ruiner mes relations. Je ne savais pas que sous mon besoin d’avoir raison se cachait la peur. C’était un véritable voyage à la découverte de soi, un voyage vers la guérison et la libération. Vous ne vous élèverez jamais au-dessus de votre niveau de conscience de vous-même. Ce que nous nions par rapport à nous-mêmes, ce sont justement ces choses qui nous privent de la plénitude en Dieu.
Le processus de changement de vie Le processus de changement impliquait beaucoup de temps seul avec Dieu. La plupart des changements de vie commencent par un temps passé seul avec Dieu. Un changement suppose aussi la lecture de nombreux livres. Je dois beaucoup en particulier aux livres de Leanne Payne et David Benner. Les très nombreux livres dévorés pendant cette longue période m’ont aidé à entrer dans cette connaissance de moi ; je n’y serais jamais arrivé sans eux. Ce parcours vers un changement de vie nécessitait aussi des rencontres particulièrement essentielles avec Dieu. Ce n’est que dans la présence de Dieu et par sa puissance que j’ai pu surmonter certains des problèmes auxquels je faisais face. 31
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Et mon entourage spirituel a également joué un rôle vital dans ce processus de maturation. Je suis très reconnaissant envers Martin Sanders et mon ami Rich Schmidt, qui a « voyagé » à mes côtés dans ces premiers jours ; nous avons parlé, prié, et nous avons partagé nos vies personnelles. Mon équipe a aussi joué un rôle essentiel dans la découverte de mon moi intérieur à cette période de ma vie. Ron Walborn est devenu un ami proche plus tard au cours de ce « voyage », et mon amitié avec lui a également été utilisée par Dieu pour façonner ma vie. Mais je ne serais jamais devenu celui que je suis sans Jen – c’est ce premier conflit qui a généré l’impulsion nécessaire au voyage de guérison de mon âme. Ses paroles m’ont obligé à me confronter aux problèmes de mon cœur et de mon âme, problèmes que je n’aurais pas découverts sans le cadeau de la vérité qu’elle m’a offert. Notre relation a aussi été une grande source de force, d’aide, de soutien et d’amour tout au long de ce parcours. Bien d’autres personnes encore ont été un réel soutien pour moi, et je suis reconnaissant pour la famille de Dieu. Dans ce livre, je vais explorer sept principes pour la guérison de notre âme, qui peuvent conduire à notre transformation. Vous pouvez lire le livre d’une traite, mais le seul fait de découvrir ces principes ne vous changera pas. Je vous encourage à le lire et à le mettre en pratique. Vous aurez peut-être besoin de revenir plusieurs fois sur certains passages du livre. Donner à Dieu l’accès à votre cœur se fait souvent au fil du temps, par strates. Nous enlevons une épaisseur, et faisons quelques progrès, pour nous rendre compte plus tard qu’il y a un niveau plus profond encore à découvrir et à traiter. Ne lisez pas ce livre comme un roman ou un manuel scolaire. Lisez-le comme un guide pour changer de vie. Un changement de vie est un processus interactif qui nécessite de se retrousser les manches et parfois de se salir. C’est un voyage d’introspection, d’inspiration du Saint-Esprit, de luttes profondes et de soumission. C’est un processus de découverte de nous-mêmes 32
Mon voyage vers la guérison de l’âme
au sein d’une communauté et de découverte de Dieu au fur et à mesure qu’il perce les différentes couches de notre cœur. Donnezlui accès. Allez en profondeur. Cela vaut le détour ! Certaines personnes appelleraient ce processus une formation spirituelle, d’autres le discipulat. Je préfère parler de guérison de l’âme. Je pense que le mot « âme » est plus parlant, même dans le monde séculier. Je descends dans un hôtel à New York quand j’enseigne à la faculté de théologie, et j’y suis environ trente nuits par an. Un soir que j’arrivais à ce lieu loin de chez moi, la réceptionniste que j’avais l’habitude de voir m’a salué par mon nom : « M. Reimer, je suis contente de vous revoir. Bienvenue. » Je l’ai saluée à mon tour en souriant, et alors qu’elle s’occupait de mon enregistrement, elle m’a demandé avec son fort accent russe : « Qu’enseignez-vous pendant le séminaire ? » Je lui ai répondu : « J’enseigne beaucoup sur la façon d’avoir une âme en meilleure santé. » Elle m’a ensuite demandé : « Avez-vous écrit des livres ? » « J’y travaille en ce moment. » Elle a ajouté : « Je veux être votre élève. » J’ai ri et demandé : « Pourquoi ? » Elle m’a répondu : « Tout le monde a besoin d’avoir une âme en meilleure santé. » C’est pour cette raison que j’ai écrit La guérison de l’âme. Tout le monde a besoin d’une âme en meilleure santé. Voyons maintenant quel cheminement peut nous y conduire.
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LA GUÉRISON
DE L'ÂME Sept principes de transformation pour une âme en bonne santé Nous sommes brisés corps, âme et esprit, et nous avons besoin de guérison divine. La guérison de l’âme explore sept principes divins pour guérir : affermir son identité, se repentir, briser les schémas de péché familiaux, pardonner aux autres, guérir de ses blessures, surmonter les peurs et expérimenter la délivrance. Rob Reimer met les lecteurs au défi de s’engager dans un temps de réflexion personnelle et d’abandon. Il s’agit d’un processus de découverte de soi-même. Le changement de vie est difficile. Mais ces principes, lorsqu’ils sont mis en pratique, conduisent immanquablement à une transformation durable.
Rob Reimer est le fondateur et le pasteur principal de l’église South Shore Community dans le Massachusetts (États-Unis). Orateur reconnu, il cherche avec passion à conduire l’Église vers le renouveau et la restauration. Il exhorte chacun à rechercher l’intimité avec Dieu. Auteur de plusieurs livres, celui-ci est le premier édité en français.
ISBN : 978-2-7222-0379-2
17.00 € TTC www.clcfrance.com
Réf. : CLCG160
Psychologie