© 2005, éditions Vida
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Responsable éditoriale : Claire Trestour
Seconde édition revue et corrigée, 2024.
ISBN : 978-2-38391-248-4 (papier) / 978-2-38391-972-8 (epub)
Titre original : The Confident Woman
© 1993 by Anabel Gillham
First published by Harvest House Publishers Eugene, Oregon 97402 www.harvesthousepublishers.com
Traduit de l’anglais par Michèle Schneider
Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Louis Segond révisée, dite « à la Colombe ».
Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique
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Tous droits réservés. Toute reproduction ou transmission, totale ou partielle, par voie électronique, mécanique ou autre, ainsi que tout enregistrement ou photocopie, sont interdits sans le consentement préalable de l’éditeur.
Couverture : Jennyfer Val
Dépôt légal : septembre 2024
Impression n° xxx (septembre 2024) • IMEAF • F-26160 La Bégude de Mazenc www.imeaf.com
Mots-clés : 1. Femmes
2. Témoignage. Édification
3. Confiance. Identité chrétienne
Au bout du rouleau…
Cette fois, j’avais touché le fond. Je me tournai vers Dieu avec une seule pensée à l’esprit, une seule certitude : je ne pouvais pas continuer ainsi. Mon cœur et mes rêves étaient brisés. Dieu le savait, il me voyait ; pourquoi chercher à me dissimuler ? « Seigneur, montre-moi.
Conduis-moi. Je veux savoir… »
Pendant vingt longues années, j’avais multiplié les efforts pour me montrer à la hauteur des exigences de Bill, mon mari. Je faisais de mon mieux pour corriger tous les défauts qu’il relevait chez moi pour devenir une femme différente, sans jamais parvenir à le satisfaire. Je souffrais, je me détestais et je m’en voulais de cet échec.
La vie m’avait pourtant appris à être forte. Chacun de nos quatre fils, du premier au dernier, était né avec une santé fragile et la famille Gillham était bien connue des services pédiatriques des hôpitaux locaux. Mason, notre second, souffrait d’un handicap physique et mental irréversible. Des problèmes financiers ? Énormes, mais j’étais arrivée à les gérer. Des difficultés avec ma belle-famille ? J’avais appris à m’en accommoder. Des décisions importantes à prendre ? J’avais été à la hauteur. Grâce à des efforts de tous les instants, à une détermination farouche, j’avais réussi jusque-là à garder la tête hors de l’eau.
Et pourtant, mon couple – toute ma vie en fait – était très loin de répondre à mes attentes. J’avais le sentiment d’un énorme gâ-
chis, auquel j’étais incapable de remédier. Je savais que Dieu avait promis la vie, la vie en abondance, à ses disciples. Je connaissais l’idéal biblique de la relation conjugale. Mais moi, chrétienne engagée, je me retrouvais vaincue, réduite à essayer simplement de survivre. Mon mari et moi nous éloignions de plus en plus l’un de l’autre. Nous vivions dans deux mondes séparés et chacun essayait de satisfaire ses besoins à sa manière, tout en faisant rejaillir son insatisfaction et sa déception sur les enfants.
Avec le recul, je suis sidérée d’être arrivée debout au terme de ces vingt années. Mais là encore, je le dois à ma force personnelle. Peut-être pensez-vous que j’étais une sorte de superwoman, mais vous vous trompez. J’étais une femme ordinaire, essayant de vivre par ses propres forces, qui ne lui avaient jamais fait défaut jusqu’au jour où…
Combien j’aimerais que vous puissiez connaître et expérimenter à votre tour les vérités que j’ai découvertes au fil des années, toutes ces leçons que le Saint-Esprit, dans sa patience infinie, m’a enseignées et aidée à mettre en pratique !
Je sais ce que Dieu a fait et continue de faire dans ma vie de femme, d’épouse, de mère, de conseillère et de conférencière. J’ai pris conscience de mes besoins et découvert la source à laquelle puiser pour les combler. J’ai reconnu mes problèmes et, par la grâce de Dieu, je sais aujourd’hui comment les résoudre. Le Seigneur me pousse à vous faire part de ces vérités, parce qu’elles ont transformé non seulement ma propre vie, mais aussi celle de beaucoup d’autres.
Les femmes que nous sommes se posent d’innombrables questions. Dans quel but Dieu nous a-t-il créées ? Quel est notre rôle ? Qui sommes-nous ? Qu’attend-on de nous ?
Certes, nous avons toutes lu des livres, écouté des sermons, assisté à des séminaires, acheté des cassettes… Nous y avons trouvé de merveilleux conseils, pris beaucoup de bonnes résolutions, mais une fois le premier élan d’enthousiasme passé, nous nous sommes
heurtées à notre impuissance. « J’ai essayé, mais je n’y arrive pas ! C’est impossible ! » Quel bonheur pour moi que de pouvoir dire aujourd’hui : « Seigneur, je n’y arrive pas ! » et de l’entendre me répondre : « Mais moi, j’y arrive ! »
Je ne vous connais pas. J’ignore ce qu’a été votre vie jusqu’à ce jour, les joies et les peines qui ont jalonné votre chemin. Peut-être êtes-vous séparée, divorcée ou veuve et vous demandez-vous ce que l’avenir vous réserve ; peut-être êtes-vous mariée et aspirez-vous à vous épanouir dans votre rôle d’épouse et de mère ; peut-être êtesvous seule et désespérée, en quête d’un sens à votre existence. Quelle que soit votre situation, ce livre est pour vous. Lisez-le avec un cœur ouvert et un esprit bien disposé.
Seul le Saint-Esprit peut vous communiquer les vérités spirituelles et vous aider à les intégrer dans votre vie. Par sa grâce, je vous les expose ici, mais vous seule pouvez décider de les accepter. Éprouvez les conseils contenus dans ces pages, lisez la Bible, demandez à Dieu de vous éclairer et de vous révéler la vérité.
En tant que femmes, nous partageons les mêmes aspirations, les mêmes besoins. Ma prière est qu’au cours de ce bout de chemin que nous parcourrons ensemble, vous découvriez l’amour indicible de Dieu et son plan pour votre vie.
Avec tout mon amour, Anabel
PREMIÈRE PARTIE
La place des bœufs
Si vous voulez vraiment avancer, atteindre le but que vous vous êtes fixée, ne mettez pas la charrue devant les bœufs. Vous n’en retireriez que frustration et découragement et vous pourriez même courir au désastre.
Commencez par trouver la place des bœufs et, pour régler cette question une fois pour toutes, essayez de comprendre pourquoi il en est ainsi. Et pendant que vous y êtes, apprenez comment les faire avancer…
Avez-vous déjà essayé de mettre la charrue devant les bœufs ? Je vous souhaite bon courage ! Une fois que vous avez convaincu les animaux de pousser au lieu de tirer, il vous faut deux personnes qui retiennent les barres de l’attelage à l’avant pour les empêcher de s’enfoncer dans la terre. Au bout d’un moment, l’idée vous vient alors d’utiliser plutôt deux grosses pierres : vous progressez d’un mètre ou deux, vous vous arrêtez, vous disposez à nouveau les pierres, vous y reposez les barres, et ainsi de suite. Ce problème résolu, vous devez trouver un moyen de faire avancer les bœufs. Pas facile de fixer une poignée de foin au bout d’un bâton et de l’agiter devant leurs yeux, tout en s’occupant de tout le reste !
Sous l’effet d’une inspiration géniale, vous décidez alors de fixer une roue sous la batte transversale. À présent, vous pouvez au moins avancer à un rythme régulier, du moins aussi longtemps que le foin reste en place !
Vous conviendrez avec moi que vous offrez un spectacle assez grotesque. Pourquoi ? Parce que tout le monde connaît le fonctionnement normal d’une charrue et sait que les bœufs se placent devant. Dire que vous pourriez marcher tranquillement à côté d’eux et les laisser faire tout le travail, en profitant de leurs forces, au lieu de vous entêter à vouloir suivre votre propre idée !
Nous sommes nombreuses à placer la charrue devant les bœufs dans notre vie de tous les jours, notre marche chrétienne, notre couple, notre famille, notre métier. Nous nous épuisons à courir de réunion en séminaire, de conseiller conjugal en psychothérapeute. Nous lisons chaque livre qui paraît, ne rechignons devant aucun effort, pour finir malgré tout épuisées et découragées. Nous abandonnons alors la partie, sans penser un seul instant à exploiter la force illimitée qui est à notre disposition.
Pour ma part, j’ai tout essayé pour remédier au gâchis qu’était devenue ma vie. Quand je me suis retrouvée à bout de forces et de ressources, j’ai enfin permis à Dieu de prendre la place qui lui revenait. J’ai interverti la charrue et les bœufs.
Avez-vous touché le fond ?
Anabel, vous êtes ma dernière chance. Si ce que vous proposez ne marche pas, j’abandonne. Je ne peux pas, je ne veux pas, continuer ainsi. Il n’est pas possible que la vie se réduise à cela !
En avez-vous assez de porter des masques ?
Tout le monde nous prend pour une famille charmante, harmonieuse, engagée. Mais quand la porte se referme derrière nous, nous ne sommes rien d’autre que quatre étrangers vivant sous le même toit.
Voulez-vous que cela change ?
Seigneur, ce n’est pas ainsi que tu veux que je vive. Mon existence est tellement vide de sens, morne, inutile. Montre-moi ce que je dois faire. Transforme ce gâchis en quelque chose de beau et de vrai. Et utilise-moi… je suis prête.
Toute femme qui recherche sincèrement la vérité connaîtra tôt ou tard son Waterloo personnel : elle subira une défaite cuisante ou décisive. Elle arrivera au bout de ses ressources et de sa capacité à faire face aux événements qui surgissent dans sa vie.
Pour ma part, la défaite qui épuisa mes dernières forces et me laissa exsangue sur le champ de bataille fut le fiasco de ma vie de couple. Ce constat m’amena à chercher sérieusement tout ce que la Bible disait sur le mariage (plusieurs tentatives antérieures avaient avorté, faute de persévérance).
Je tombai sur un commandement qu’il m’était pratiquement impossible d’observer : « Que chaque épouse estime et respecte son mari » (Éphésiens 5:33, parole vivante).
Comment vouliez-vous que j’estime et respecte mon mari, alors que j’avais déjà du mal à le supporter ? Notre mariage battait de l’aile et malgré tous mes efforts, la situation ne faisait qu’empirer. Bien entendu, les autres nous prenaient pour un couple uni et heureux et je me gardais bien de les détromper ; la pensée que quelqu’un pût savoir que j’avais échoué dans un domaine qui relevait de ma responsabilité m’était insupportable.
Mais combien j’aspirais à être aimée, choyée, à m’entendre dire ces paroles du poète Robert Browning :
« Vieillis avec moi !
Le meilleur reste à venir, La fin de la vie pour laquelle Tout ce qui précède fut fait. »
Mes attentes étaient-elles trop élevées ?
Qu’en est-il de vous ? Quel est le niveau de votre frustration ? Où en sont vos émotions ? Vous démenez-vous pour maintenir la façade du couple chrétien « idéal » ? Épuisez-vous vos dernières forces à tenter de sauver ce mariage « parfait » ? Ou peut-être êtesvous « redevenue célibataire », comme on a coutume de dire aujourd’hui ? Vous avez la charge de vos enfants et vos journées sont trop courtes pour vous permettre d’assumer à la fois les rôles de pourvoyeuse de ressources, de mère, de père, de précepteur, d’amie, de ménagère, de cuisinière, de médecin et que sais-je encore ? Vous vous demandez où vous trouverez la force de gérer le traumatisme engendré par cette tragédie et de faire face à cette vie démente.
Peut-être, enfin, n’avez-vous jamais été mariée. Le vide de votre existence, vos espérances déçues vous rendent alors de jour en jour plus frustrée.
Chercher à résoudre ces problèmes, à découvrir notre rôle de femmes, notre identité, nos aspirations profondes, sans avoir au préalable une idée claire de notre position en Christ, serait aussi frustrant et désastreux que de mettre la charrue devant les bœufs. Je ne me situe pas ici dans le contexte du mariage, ni même dans celui, plus général, de nos rapports avec les hommes. Je parle de notre statut de chrétiennes, de disciples de Christ qui s’efforcent de discerner son plan pour leur vie et d’y entrer.
À quoi aspirons-nous en tant que femmes ? Que recherchons-nous ? Pour ma part, je rêvais qu’un prince charmant viendrait me chercher, que nous ne ferions plus qu’un et que nous vivrions heureux jusqu’à ce que la mort nous sépare. Un beau conte de fées. Et que d’efforts pour tenter de le réaliser !
Mais Jésus a dit dans Jean 15:5 : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». Rien signifie rien. Voilà qui donne à réfléchir.
J’ai envie de discuter avec Dieu, de lui dire : « Mais Seigneur, il y a tout de même certaines choses que j’arrive à faire ! » Ce n’est pas la question. Ce que ce verset énonce, c’est la vérité de base, le principe élémentaire du plan initial de Dieu : si je suis incapable de faire
quoi que ce soit – même la plus insignifiante des choses – comment parviendrais-je à mettre de l’ordre dans ma vie, même avec une aide extérieure ? À remettre mon couple sur les rails ? À faire face à chaque situation tendue ? En réalité, ce n’est pas de quelqu’un qui m’aide que j’ai besoin, mais de quelqu’un qui le fasse à ma place.
Il m’a fallu quarante-deux longues années pour comprendre le pouvoir libérateur de cette vérité.
Quelqu’un m’aime
Tout ce que je suis et tout ce que j’espère devenir se trouve en lui. Sans lui, je ne suis rien.
Avec lui, je suis tout. Et même quand je ne suis pas à la hauteur, il me conserve son amour.
Durant les sept années pendant lesquelles Bill enseigna la psychologie à l’université d’Oklahoma, nous vécûmes dans une vieille maison blanche sur deux niveaux, située dans la rue principale.
Une année, au début de l’automne, je vis de petites mites brunes voler un peu partout, du rez-de-chaussée à l’étage. Comme je savais que leur présence ne présageait rien de bon, j’entrepris d’écraser toutes celles que je pouvais. C’était une bataille perdue d’avance. Elles continuaient à surgir du tapis, des placards, des vêtements. Je finis par reconnaître que les tuer une à une n’était pas la bonne solution. Il fallait traiter le mal à sa racine, c’est-à-dire faire appel à un spécialiste et suivre ses conseils.
L’avis du spécialiste
Il existe dans ce monde autant de souffrances différentes que de femmes et le fait de nous attaquer à chaque problème individuel ne