Croire ça s'apprend

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PATRICIA ST JOH

CROIRE

D N E R P P ÇA S’A

48 histoires vraies, avec des prières et questions pour découvrir la foi chrétienne


© 2011 éditions CLC France BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex Tél. : +33 (0) 4 75 90 20 54 editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0428-7 (papier) / 978-2-7222-0389-1 (epub) Titre original : Would You Believe It?, © Pickering & Inglis - 3 Beggarwood Lane - Basingstoke RG23 7LP - Grande Bretagne Diffusé en Suisse par les éditions Emmaüs Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique Diffusé au Canada par CLC Canada Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Sauf mention contraire, les versets bibliques sont tirés de la Bible Segond (Nouvelle Édition de Genève 1979). L’objectif de l’éditeur est que chacun accède à la foi et à la maturité spirituelle dans le Seigneur Jésus-Christ, grâce à la littérature et à tout support multimédia. Couverture : J. Val Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Décembre 2021 – N° d’impression : Dépôt légal : Décembre 2021


PATRICIA ST JOHN

CROIRE, ÇA S’APPREND 48 histoires vraies, avec des prières et questions pour découvrir la foi chrétienne



Table des matières

Préface.........................................................................................9 I. Je crois en Dieu.....................................................................11 1. Le mouchoir blanc............................................................11 2. Le bateau perdu................................................................14 3. La fenêtre fermée..............................................................19 II. Je crois en Jésus-Christ, fils de Dieu....................................25 4. Qu’est-ce qui fit courir le cheik Ali ?.................................25 5. L’hôte méconnu................................................................28 6. Traces de pas dans la neige................................................31 7. L’homme qui était différent..............................................34 8. Les roses et l’anneau..........................................................39 III. ...Qui mourut sur la croix pour sauver le monde et moi......43 9. Le lieu sûr.........................................................................43 10. Le sentier interdit...........................................................47 11. Vie pour vie....................................................................51 IV. ...Qui a vaincu la mort en ressuscitant d’entre les morts.......57 12. La traversée.....................................................................57 13. La voix dans la nuit........................................................61 14. Plus blanc que la neige....................................................65 15. L’obstacle........................................................................68 16. La prière pour les cinq doigts..........................................72 17. Le capitaine et le mousse................................................76 5


V. Je crois au Saint-Esprit – La présence de Dieu en nous........83 18. Les coups frappés à la porte............................................83 19. L’ami qui n’avait pas oublié.............................................87 VI. L’œuvre du Saint-Esprit – La puissance de Dieu en nous......93 20. La messagère...................................................................93 21. Un foyer pour Virginia...................................................96 22. Le portrait barbouillé....................................................101 VII. Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix... la maîtrise de soi..............................................................................107 23. Une surprise pour le chef des brigands..........................107 24. Un chant de victoire.....................................................113 25. Le sujet classé premier..................................................115 VIII. La croissance spirituelle : 1ère partie – La relation avec Dieu...119 26. Le livre dans le tiroir de la table de nuit........................119 27. Les oiseaux blancs.........................................................123 28. La lettre d’Aisha............................................................126 29. Sauvetage en rivière......................................................130 30. Qu’est-ce qui a fait effondrer le mur ?...........................134 31. Vacances au bord de la mer...........................................137 32. Le pull-over arc-en-ciel.................................................141 33. La corbeille vide............................................................145 34. Le bus qui ne voulait pas s’arrêter.................................149 35. Le chef perdu................................................................153 36. La louange nocturne.....................................................157 IX. La croissance spirituelle : 2nde partie – Les relations avec notre prochain ........................................................................................163 37. L’invité de Noël............................................................163 38. La corde de Li...............................................................168 39. La jeune fille qui n’avait pas oublié...............................172 40. Le poulet blanc du Seigneur.........................................175 6


41. Le garçon qui avait peur de la lumière..........................181 42. Hors du feu..................................................................185 X. Se confier en Dieu – Dans les bons et les mauvais jours....189 43. La boîte d’allumettes et la pièce de monnaie.................189 44. Le garde qu’ils n’osèrent pas tuer...................................191 45. La colline imprenable...................................................196 46. La lumière de la vie.......................................................200 XI. La mort et après – Ce monde et l’au-delà.........................205 47. Née pour voler..............................................................205 48. Des pas dans la nuit......................................................209

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Préface

Croire... ça s’apprend est écrit par Patricia St John spécialement pour tous les jeunes qui désirent apprendre à connaître Dieu. Elle répond à quelques-unes des questions capitales qui lui sont fréquemment posées, du genre : • Qui est Dieu, et comment est-il ? • Est-ce qu’il s’occupe de moi ? • Pourquoi y a-t-il tant de souffrance dans le monde que Dieu a créé ? • Pourquoi Jésus est-il appelé notre Sauveur ? • Ne suis-je pas chrétien de naissance ? • Qu’est-ce qu’il se passe quand j’ai mal agi ? • Qui est le Saint-Esprit ? • Est-ce que je peux réellement connaître Dieu ? Le but que poursuit l’auteur est d’aider des jeunes à découvrir par eux-mêmes Jésus-Christ comme un ami pour la vie, sur lequel ils pourront toujours compter. Chaque mini-chapitre aborde un thème consacré à un article de foi ou « doctrine » de base. Au travers d’histoires vécues, de prières et de questions suscitant la réflexion, Patricia St John explique une vérité biblique en l’appliquant à la vie de tous les jours, de façon à édifier les connaissances du jeune lecteur au sujet de ce que croient les chrétiens. Nous exprimons le vœu que Croire... ça s’apprend vous aide à comprendre les vérités fondamentales de la foi chrétienne, et que sa lecture soit pour vous une expérience agréable, voire passionnante, dans votre recherche de la vérité. L’éditeur 9



I

Je crois en Dieu...

... Qui m’aime comme un père... (référence biblique : Luc 15.11-32)

1. Le mouchoir blanc L’homme était assis à même le trottoir, à côté de l’arrêt de bus, les yeux rivés sur les pavés. Quelques passants se retournèrent pour le toiser ; sa barbe de quelques jours, ses épaules affaissées et ses chaussures éculées attiraient les regards. Mais il n’en était pas conscient car il revivait sa vie. Il n’était plus un clochard famélique qui avait passé la nuit précédente sous l’arche d’un pont de chemin de fer, il était un petit garçon qui vivait dans une petite maison de briques rouges située au bout de la rue voisine, il y avait maintenant plus de 20 ans. Peut-être la maison avait-elle depuis longtemps été rasée au bulldozer. Il espérait seulement qu’ils n’avaient pas écrasé le parterre de pensées. C’était étrange comme il pouvait nettement se souvenir des pensées, de la balançoire que son papa avait faite pour lui, et du sentier sur lequel il avait appris à faire du vélo. Ils avaient économisé pendant des mois pour acheter ce vélo. Il haussa les épaules avec impatience, car l’éclat de ces images le blessait, et sa mémoire se déplaça dans une autre décennie. Le vélo avait été échangé contre une motocyclette, et il commençait alors à rentrer moins souvent à la maison. Il avait une bonne place 11


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à l’époque, et des amis à foison. Maman et papa avaient l’air un peu triste et ils commençaient à grisonner, en tout cas les bistrots étaient nettement plus amusants. À dire, il ne tenait pas tellement à rappeler ces années-là à sa mémoire, pas plus qu’il ne se souvenait avec plaisir du jour où, ses dettes s’étant amoncelées, il était rentré dans l’intention de demander de l’argent. Ses parents lui avaient préparé une tasse de thé et il n’avait pas aimé mentionner la raison de sa venue. Mais il savait exactement où son père gardait l’argent, et quand plus tard ils sortirent dans le jardin, ce fut pour lui un jeu d’enfant de prendre ce qu’il voulait. C’était la dernière fois qu’il les avait vus. Après ça, il n’avait pas voulu revenir à la maison, et ils avaient perdu sa trace. Il était parti à l’étranger, et ils ignoraient tout de ces années d’errance, de la peine qu’il avait dû purger en prison. Mais la nuit, au fond de sa cellule, il avait beaucoup pensé à eux. Parfois, quand il se tournait et se retournait tout éveillé sur sa couche, et que la clarté de la lune progressait sur le mur, il avait tout loisir de se poser des questions. Une fois libre, il serait ravi de les revoir, s’ils étaient encore en vie, toujours en supposant qu’eux, ils aient encore envie de le revoir, lui... Quand son temps fut expiré, il trouva un emploi en ville. Mais il ne put s’y fixer. Quelque chose semblait l’attirer à la maison, une impulsion à laquelle il ne pouvait se dérober. Chaque fois qu’il allait faire un tour, quelque chose, un parterre de pensées, un enfant sur une balançoire, un petit garçon rentrant de l’école en courant, lui rappelait la petite maison de briques rouges. Il ne voulait pas débarquer sans un sou vaillant, aussi couvrit-il à pied ou en stop une bonne partie du trajet de retour. Il aurait pu arriver plus tôt à destination, mais après une trentaine de kilomètres, il fut soudain submergé de doutes : quel droit avait-il de rentrer de la sorte ? Pourraient-ils jamais faire la relation entre l’homme hagard qu’il était devenu et le petit garçon qu’ils avaient aimé et qui les avait si cruellement déçus ? Il acheta de quoi manger et passa le plus clair de cette journée assis sous un arbre. La lettre qu’il posta ce soir-là était courte, certes, mais il avait mis des heures à l’écrire. Elle se terminait par 12


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ces mots : « Je sais qu’il est déraisonnable de ma part de supposer que vous tenez encore à me recevoir... Aussi, est-ce à vous de voir. En tout cas, je viendrai au bout de la route, jeudi, tôt le matin : si vous voulez que je rentre, suspendez un mouchoir blanc à la fenêtre de mon ancienne chambre à coucher ; si je vois le mouchoir, je viendrai, sinon je dirai adieu à la vieille maison et je passerai mon chemin. » Le jeudi matin étant arrivé, il se trouva au bout de la rue. La maison était toujours là. Mais maintenant qu’il était sur place, il n’était plus du tout pressé. Il était assis à même le trottoir, les yeux rivés sur le pavé. Eh bien, il ne pouvait pas repousser indéfiniment sa visite, après tout il n’était pas impossible qu’ils aient déménagé. Au cas où le mouchoir ne serait pas là, il ferait sa petite enquête avant de quitter définitivement la ville. Ils pouvaient très bien être là et simplement ne pas vouloir de lui. Mais il n’avait pas encore eu le courage de faire face à cette éventualité, ni d’imaginer ce qu’il ferait dans pareil cas. Il se leva péniblement, car il était engourdi à force de dormir à la belle étoile et la rue était toujours dans l’obscurité. Grelottant quelque peu, il marcha en silence vers le vénérable platane d’où il savait qu’il pourrait voir la vieille maison aussi nettement que possible. Il n’y jetterait pas un seul coup d’œil avant d’arriver à cet endroit-là. Il se tint un long moment sous les rameaux, les yeux clos. Puis il respira un bon coup et risqua un œil. Alors il resta pétrifié, regardant encore et encore, sans se lasser. Déjà le soleil dardait ses rayons sur la petite maison de briques rouges, qu’on ne pouvait honnêtement plus désigner ainsi car chaque mur était festonné de blanc. À chaque fenêtre pendaient des draps, de taies d’oreiller, des torchons, des nappes, des mouchoirs et des serviettes de table, et des rideaux de mousseline blanche étaient étendus sur le toit, accrochés à la fenêtre en mansarde. La petite maison de briques rouges avait l’air d’un chalet emmitouflé de neige, qui rayonnait dans la clarté du matin. 13


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Ses parents n’avaient voulu prendre aucun risque ! L’homme se redressa et laissa échapper un soupir de soulagement. Puis il remonta la rue en courant et entra tout droit par la porte grande ouverte.

Note : Comme un père a compassion de ses enfants, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent (Psaume 103.13). Que le méchant abandonne sa voie et l’homme d’iniquité ses pensées, qu’il retourne à l’Éternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu qui ne se lasse pas de pardonner (Ésaïe 55.7).

Prière : Merci, Père, de ce que tu m’aimes plus tendrement que n’importe quel père terrestre, car tout amour prend sa source en toi. Merci pour ton amour qui ne m’oublie jamais, même quand moi je t’oublie, qui m’accueille à nouveau, même quand j’ai péché, qui aime à me pardonner même quand je ne le mérite pas. Merci pour ton amour éternel.

Réflexion : Peux-tu dire en ce qui te concerne que Dieu t’aime ? Dans quelles circonstances es-tu conscient de son amour ? *** ... Qui m’a créé et qui m’a racheté... (référence biblique : Genèse 1.26-31 ; 3)

2. Le bateau perdu Pierre-Luc avait passé pas mal de samedis après-midi au garage, à construire ce bateau. Il avait sculpté la coque dans un solide bloc de bois qu’il avait évidé et ciselé avant de le poncer au papier de 14


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verre. Pour les voiles, sa mère lui avait donné un coup de main, mais il avait un plan qui lui montrait exactement comment monter le gréement. C’était un beau modèle réduit de voilier, qui était d’autant plus précieux qu’il l’avait entièrement réalisé de ses propres mains. À présent, il était terminé et il trônait dans la salle de séjour, objet de l’admiration de tous. Papa en particulier était impressionné par l’habileté de son fils : « Je suis fier de toi, Pierre-Luc, lui dit-il. Quelle sera ta prochaine construction ? » Mais Pierre-Luc n’avait pas pensé si loin. Son bateau lui suffisait pour l’instant. C’est par une belle journée de printemps qu’il emporta le bateau au canal pour le faire naviguer, et il se dirigea vers l’endroit le plus propice – une petite plage de sable, cachée dans les joncs où il avait une fois trouvé un nid de poules d’eau. C’était un temps idéal pour naviguer ; le soleil et le vent étaient de la partie, et, quand il mit le bateau à flot, la brise s’empara des voiles et l’emporta dans les eaux ambrées de la rivière. Il s’accroupit au bord de l’eau et donna du jeu à la ficelle. Dans quelques minutes, il irait escalader le talus et courir le long du chemin de halage, mais d’abord il voulait simplement rester là pour admirer la beauté de son œuvre. Il était tellement absorbé qu’à aucun moment il n’entendit parler juste derrière lui, et il sursauta quand trois garçons, nettement plus âgés que lui, se laissèrent glisser au milieu des joncs et s’accroupirent à ses côtés. Il saisit fermement la ficelle, car il ne les connaissait pas. Il se dit qu’ils venaient probablement d’une des péniches qui montaient et descendaient le canal. – Eh ! laisse-nous essayer un coup. – Alors seulement une minute, dit Pierre-Luc. J’allais juste le sortir de l’eau. Il devint nerveux, se sachant isolé, car ces garçons avaient tout l’air d’être des durs. Déjà le plus grand de ces gaillards lui avait arraché la ficelle des mains et avait halé le bateau à lui, ce qui eut pour effet de le faire chavirer et d’en mouiller les voiles. Comme le bateau approchait de la berge, Pierre-Luc se trouva soudain renversé sur un parterre d’orties et de joncs. Ses mains pataugèrent dans 15


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la vase molle et la boue jaillit dans ses yeux en l’aveuglant pour un bon moment. Quand, péniblement, il finit par se lever, crachant boue et mousse, il n’y avait plus à la ronde ni voleur, ni voilier – seulement des roseaux piétinés et des saules pleureurs. Il escalada le talus à quatre pattes, mais les garçons avaient disparu derrière les haies, et il ne put même pas voir dans quelle direction ils s’étaient enfuis. Du reste, si jamais il avait pu les rattraper, à trois contre un, c’était perdu d’avance, aussi se lava-t-il les mains et rentra-t-il chez lui. Il savait que ses parents étaient allés faire les courses, et il n’était pas sûr que la police aurait été particulièrement impressionnée s’il lui avait relaté par téléphone sa mésaventure. Quand ses parents furent de retour, son père se remit aussitôt en route pour faire son enquête, mais personne dans la localité n’avait aperçu trois garçons au comportement bizarre. Pierre-Luc resta très silencieux pendant le souper, et quand il fut seul dans son lit, il se surprit à pleurer. Son père avait proposé de l’aider à faire un autre voilier, mais ce ne serait jamais le même. Celui-là était son premier, il était vraiment à lui. Il ne l’oublierait jamais. Les semaines passèrent. Pierre-Luc et son père construisirent un autre bateau et le firent naviguer sur la rivière, mais Pierre-Luc n’oublia pas le premier. Certains soirs, il ne pouvait pas s’endormir et se souvenait du brillant de la peinture et de l’ondoiement des voiles, et il se demandait où il avait bien pu échouer. Un après-midi, il se rendit à bicyclette en ville afin d’acheter un cadeau d’anniversaire pour sa mère, et ayant trouvé ce qu’il voulait, il prit un raccourci pour rentrer chez lui, par les ruelles étroites des bas quartiers. Il aimait les petites échoppes exiguës des brocanteurs avec leur bric-à-brac d’occasion, et il prit plaisir à lambiner quelque peu en regardant les vitrines. Soudain, il s’arrêta tout net : car là, au beau milieu d’un étalage, en compagnie d’une vieille guitare et d’un seau à charbon en cuivre, il y avait son bateau. Appuyant sa bicyclette contre le mur, il entra en trombe dans la boutique : – Ce bateau dans la vitrine, dit-il en haletant, il est à moi ! C’est moi qui l’ai fait ! 16


Je crois en Dieu...

Le vieux commerçant le regarda par-dessus ses besicles, du haut de sa petite taille... – Au contraire, jeune homme, répliqua-t-il, il est à moi ! Je l’ai acheté à deux garçons, il y a des semaines de cela. Je viens juste de le mettre en vitrine. – Mais je l’ai construit. Il est à moi. S’il vous plaît, donnez-lemoi ! – Pas avant que tu aies payé le prix qu’il faut. Il est marqué sur l’étiquette. – Mais j’ai dépensé tout mon argent. – Alors débrouille-toi pour en avoir de nouveau. Pierre-Luc réalisa qu’il était inutile de discuter, mais il avait encore un peu de temps devant lui. Il se rua à la maison ; son père était en train de faire du jardinage. – Papa, explosa-t-il, à bout de souffle, peux-tu me prêter cinq francs ? Je laverai la voiture, ou je tondrai le gazon, ou je ferai n’importe quoi pour toi, mais je dois les avoir. C’est mon bateau... Si je me dépêche, je peux être de nouveau au magasin avant la fermeture. Son père jeta un regard nostalgique à ses roses, soupira et désigna sa voiture du menton. – Allez, saute là-dedans ! Ça va fermer d’une minute à l’autre. Tu ne pourras jamais le rapporter sur ton vélo sans abîmer le gréement. Le vieil homme allait fermer boutique quand Pierre-Luc fit irruption chez lui. – J’ai l’argent !, cria-t-il. Maintenant donnez-moi mon bateau s’il vous plaît ! – C’est mon bateau que je veux bien te vendre, dit l’homme en riant sous cape et en lui tendant la merveille. Ils roulèrent en silence jusqu’à la maison, Pierre-Luc ne se lassant pas d’examiner son trésor. Il ne parla que sur le seuil de la porte : 17


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– Tu sais quoi, papa ?, dit-il, j’ai pensé que ce voilier m’appartenait deux fois : je l’ai fait et je l’ai acheté. N’est-ce pas fantastique ? – Et comment !, renchérit son père, raison de plus pour en prendre soin... Mais Pierre-Luc n’écoutait plus. Il était parti comme une flèche montrer le miracle à sa mère. De la même manière, Dieu nous a créés pour lui-même, mais nous nous sommes égarés loin de lui et avons commencé à vivre égoïstement, préférant nous complaire en nous-mêmes. Le péché, qui est un rejet de Dieu, nous place sous la puissance du diable. Mais Dieu lui-même vint à nous en Jésus-Christ, Dieu fait homme, et paya la peine pour tous nos péchés, au prix de sa propre vie. Dieu nous a rachetés et peut dès lors nous réclamer à double titre pour que nous lui appartenions en propre.

Note : Le mot « rédemption » signifie le rachat de quelque chose qui nous avait déjà appartenu. En Ésaïe 43.1, il est écrit que le Seigneur qui t’a créé dit : Ne crains rien, car je te rachète, je t’appelle par ton nom : tu es à moi.

Prière : Oh mon Dieu, mon Père et Créateur, je te remercie de ce que tu m’as créé pour toi-même et que tu m’as aimé même avant ma naissance. Merci d’être venu à moi en Jésus, et d’avoir payé le prix du péché quand Jésus est mort. Aide-moi à me donner doublement à toi : parce que tu m’as créé, et parce que tu m’as racheté.

Réflexion : Pourquoi penses-tu que Dieu se préoccupe encore des gens même après qu’ils lui aient tourné le dos pendant des milliers d’années ? ***

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Je crois en Dieu...

... Qui a détruit le mur qui se dressait entre nous et lui (référence biblique : Éphésiens 2.12-18)

3. La fenêtre fermée Marylène n’avait jamais été sérieusement malade dans sa vie, excepté par un refroidissement, et elle ne pouvait pas s’imaginer pourquoi elle avait tellement mal à la gorge, et pourquoi elle se sentait tellement mal en point. Sa mère vit qu’elle poussait de côté son potage et ses haricots blancs à la sauce tomate. – Je pensais que c’était ton plat favori, dit-elle. Qu’est-ce qui t’arrive, Marylène ? – Rien, répondit Marylène dans un murmure. Mais alors tout parut basculer et elle posa sa tête sur la table. – Tu es malade, Marylène ? La voix apeurée de maman semblait venir de très loin. Laisse-moi toucher ton front ! Mais, ça par exemple ! Elle est brûlante ! Vite au lit, ma chérie ! Ce fut une bien étrange nuit. Marylène se réveillait, et se rendormait, elle avait les joues en feu et elle claquait des dents ; chaque fois qu’elle s’assoupissait, elle avait des rêves bizarres et effrayants, alors elle appelait à la rescousse sa mère, qui ne la quittait pas. Quand l’obscurité s’estompa, et que les oiseaux commencèrent à gazouiller, Marylène se réveilla pour de bon et voulut savoir ce qui lui arrivait. – Tu as eu un mauvais mal de gorge et de la fièvre, dit sa mère qui avait l’air de ne pas avoir fermé l’œil de la nuit. Papa est en train de lancer un coup de fil au médecin. Celui-ci arriva sans se faire attendre. Il nettoya avec un tampon la gorge de la petite malade qu’il soumit à un examen approfondi. Il avait l’air assez grave et Marylène l’entendit parler à sa mère dans le corridor, sans toutefois pouvoir comprendre ce qu’ils se disaient. Des heures passèrent, Marylène s’assoupissait et se réveillait pour boire de l’eau à petites gorgées ; sa mère restait assise à côté d’elle. Puis Marylène sombra dans un profond sommeil, et comme 19


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la nuit était de nouveau tombée, sa mère s’allongea sur un matelas qu’elle avait installé à même le sol. « Tant qu’elle est là, pensa Marylène, tout est bien. Mais je voudrais quand même être débarrassée de ce mal de gorge. » Hélas ! Le lendemain matin, le téléphone sonna et son père monta pour délivrer le message : le prélèvement sur le tampon avait révélé une diphtérie (une fièvre infectieuse qui à présent appartient pratiquement au passé). Marylène devait par conséquent se tenir prête pour entrer à l’hôpital, dans la division pour maladies contagieuses. L’ambulance l’emmènerait dans une demi-heure environ. – Tu viendras aussi, n’est-ce pas, maman ? dit Marylène d’une voix rauque, en fixant des yeux sa mère, qui hésita et laissa voir tout son embarras. – J’ai peur qu’ils ne soient pas d’accord, car tu es contagieuse. Mais je suis sûre que les infirmières vont être compréhensives, et que je pourrai venir cet après-midi. Si Marylène s’était sentie en forme, elle aurait sûrement apprécié l’hôpital, car il y avait d’autres enfants dans la salle, et les infirmières étaient gentilles. Mais sa gorge lui faisait toujours autant mal et elle avait aussi terriblement l’ennui de la maison, de sorte qu’elle restait couchée là, luttant contre ses larmes et ne quittant pas la porte des yeux. Sa mère avait promis qu’elle viendrait cet après-midi, et Marylène désirait sa présence plus que n’importe quoi d’autre au monde. Puis, soudain, l’infirmière traversa la salle pour lui dire : – Regarde, Marylène ! Ta mère, à la fenêtre ! Tu ne peux pas encore te tenir assise dans ton lit ! simplement fais-lui signe et donne-lui ton plus joli sourire ! – Mais, protesta Marylène, dis-lui où est la porte. S’il te plaît, laissela entrer, vite ! Je veux lui dire quelque chose... C’est très important ! – Je suis désolée, dit l’infirmière très doucement, mais personne n’est autorisé à entrer car tous les enfants qui sont ici sont contagieux. Tu ne veux pas que ta mère tombe malade, n’est-ce pas ? Si tu as un message à lui transmettre, je peux le faire pour toi. 20


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Marylène secoua la tête. Elle n’avait aucun message, et elle était trop déçue pour parler. Sa mère était là, forte et réconfortante, désirant beaucoup venir vers elle, et c’était la seule personne qui pouvait arranger les choses ; mais tout ce qu’elles purent faire fut de se regarder l’une l’autre, impuissantes, à travers la vitre. L’infirmière n’ouvrirait même pas la fenêtre. Elles se sourirent encore une fois bravement pour se remonter réciproquement le moral, avant de se dire au revoir d’un signe de la main. Marylène, qui se sentait très malade, enfouit son visage dans l’oreiller et pleura, car c’était comme si sa mère n’avait jamais existé. Le temps passa lentement et Marylène alla mieux de jour en jour ; enfin il se passa quelque chose de merveilleux. Marylène était assise près de la fenêtre dans sa robe de chambre, et sa mère apparut comme à l’accoutumée. Mais cet après-midi-là, l’infirmière ouvrit tout grand la fenêtre. – Voilà ! Maintenant vous pourrez parler autant que vous voudrez !, dit-elle. Elles ne se firent pas prier ! Il y avait tant à dire et à entendre les nouvelles de toute une semaine. Elles parlèrent et parlèrent jusqu’à ce que le soleil eût disparu derrière les arbres et que l’infirmière eût demandé à Marylène de retourner dans son lit. Combien doux et profond fut son sommeil cette nuit-là ! Elle savait qu’il n’y aurait jamais plus aucun obstacle entre elle et sa mère. La fenêtre serait ouverte chaque jour, à partir de maintenant. Dès lors les heures passèrent plus vite, car le temps était au beau fixe, et Marylène obtint l’autorisation de se promener avec sa mère dans le jardin et de sortir pour jouer avec d’autres enfants. En regardant par les interstices de la palissade, elle pouvait voir les agnelets nouveau-nés gambader près des buissons en fleurs, et elle sut qu’elle ne tarderait plus à rentrer. Elle ne s’était pas trompée. Elle était en train de boire son chocolat à la table de la salle d’hôpital quand le médecin entra, avec un papier à la main. – Bien, Marylène, dit-il, tu as l’air d’être tirée d’affaire. Puis s’adressant à l’infirmière : Téléphonez à sa mère s’il vous plaît, et 21


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dites-lui que Marylène peut rentrer aujourd’hui. C’est ainsi que cet après-midi-là, au lieu de lui dire au revoir au portail, Marylène entra dans la voiture avec sa mère, qui la conduisit loin de tout cela. Plus de fenêtre fermée, plus d’au revoir ! Marylène rentrait chez elle. Dieu est la source de toute vie, de tout amour, réconfort et bonheur. Quoi que nous puissions penser, nous ne trouverons jamais aucune joie vraie et durable en dehors de lui. Mais le péché a mis une barrière entre lui et nous. Je ne peux pas venir à Dieu tant que l’obstacle du péché n’a pas été enlevé. Dieu est venu à moi en Jésus, qui, par sa mort, a abattu ce « mur ». Le Nouveau Testament affirme que Jésus a dégagé le chemin en enlevant la barrière et en la clouant à la croix. Par conséquent, la voie est libre pour rencontrer Dieu ; la route est ouverte pour le ciel, pour tous ceux qui sont disposés à croire que Jésus est cette voie, cette route, oui qu’il est le chemin.

Note : Il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite (Psaume 16.11b). Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu ; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l’empêchent de vous écouter (Ésaïe 59.2).

Prière : Oh ! Dieu, je sais que tu es la seule personne qui puisses me rendre réellement heureux. Je sais que mon péché a dressé une barrière entre nous deux, mais que Jésus l’a enlevée. Aide-moi à comprendre que, si je mets en lui ma confiance, il n’y a plus d’obstacle entre toi et moi. Je peux venir à toi à n’importe quel moment du jour et de la nuit. Merci également de ce que tu nous prépares une demeure au ciel. Purifie-moi, et que je sois prêt pour l’habiter le jour où tu m’appelleras.

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Je crois en Dieu...

Réflexion : Pourquoi cela coûta-t-il tellement à Dieu – la mort de son Fils – pour enlever la barrière du péché ? Pourquoi Dieu ne pouvait-il pas fermer les yeux sur le péché afin d’épargner son Fils, qu’il aimait tant ?

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?

Qui est Dieu et à quoi ressemble-t-il ? Ne suis-je pas né chrétien ?

?

Jésus se soucie-t-il de moi ?

Tu peux grandir dans la connaissance de Dieu !

Patricia St John explique comment il est possible d’apprendre à connaître Dieu. Des histoires vécues, des prières et des questions t’aideront à réfléchir sur la foi chrétienne. Tu pourras découvrir ainsi qu’une profonde amitié peut s’établir entre toi et Jésus. Ce livre sera apprécié par les jeunes et par leur famille.

Patricia Saint-John (1919-1993) était l’un des écrivains protestants évangéliques britanniques les plus prolifiques. Elle a travaillé une grande partie de sa vie en tant qu’infirmière missionnaire au Maroc. Elle a écrit de nombreux livres, dont celui-ci édité en français dans les années 1980.

ISBN : 978-2-7222-0428-7

11.00 € TTC www.clcfrance.com

Réf. : CLCC020

Vie chrétienne / Jeunesse


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