Une vision de la profondeur

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Susan Scott Sutton

UNE VISION DES

PROFONDEURS Les trésors de la vie en Christ révélés


© 2019, éditions CLC France BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex Tél. : +33 (0) 4 75 90 20 54 editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0330-3 ISBN Epub : 978-2-7222-0331-0 Titre original : A Vision of the Deep - Uncovering the Treasure of Life in Christ, 2009, CLC Publications Fort Washington PA 19034. Diffusé en Suisse par les Éditions Emmaüs Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Sauf mention contraire, les versets sont extraits de la Bible Segond (Nouvelle Édition de Genève 1979). Traduit de l’anglais par Annie Lisimaque. (Photographie couverture : © freepik.com) Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Octobre 2019 – N° d’impression :


Susan Scott Sutton

UNE VISION DES

PROFONDEURS

Les trésors de la vie en Christ révélés



Table des matières Remerciements............................................................................9 Lettre au lecteur........................................................................11 Première partie : Entrer dans la vision.......................................15 1. S’engager.........................................................................17 Seconde partie : Vivre en profondeur.........................................29 2. Renoncer.........................................................................31 3. Choisir son trésor.............................................................47 4. Se vider............................................................................65 5. Entrer..............................................................................81 6. Demeurer........................................................................97 7. Voir...............................................................................115 8. Croire............................................................................133 9. Prendre son envol..........................................................151 Épilogue..................................................................................163 À propos de la WEC...............................................................165 À propos des Éditions CLC France..........................................167

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À Scott, Suzanne et Élisabeth. Vous avez vécu les situations dont je parle, et vous avez découvert dans les lieux arides des trésors pour vos vies. Fais de nous des montagnards – Qui ne s’attardent pas dans la plaine en souffrance. Crée une nouvelle attente, Dieu d’espérance, Pour qu’en vainqueurs, gravissant la colline, Nos yeux voient Celui qui est invisible. Qu’ainsi la mort nous trouve. Le passé Sera derrière nous, l’ultime défilé S’éclairera, révélant à nos yeux Notre Chef et Seigneur – Que vouloir de mieux ? (Amy Carmichael)

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Remerciements Un livre est comme un enfant. Vous y investissez tout votre savoir et faites de votre mieux avec ce que vous avez. Vous vous trompez. Vous êtes trop indulgent dans certains domaines ; vous vous inquiétez trop pour d’autres. Tout au long de l’élaboration et de la mise en forme, vous continuez à investir, à prier, à espérer que le résultat final sera bon malgré vos efforts imparfaits. Que quelqu’un quelque part l’aimera autant que vous. Vous n’avez jamais l’impression que votre tâche est complètement terminée, vous ressentez vivement que vous auriez pu mieux faire – mais il y a un moment où vous devez le laisser se confronter au vaste monde. Il vous faut le laisser suivre son chemin, car il ne vous appartient plus de le façonner, corriger ou tenter de le changer. En tant que parent, vous appréciez toujours que d’autres s’intéressent à vos enfants autant que vous. Vous êtes particulièrement heureux quand ils prient avec vous. J’ai demandé à plusieurs femmes qui avaient une place spéciale dans ma vie de prier régulièrement pour ce que j’écris, et je ne peux assez remercier chacune d’entre elles d’avoir accepté de le faire, et de le faire en vérité : mes filles Suzanne et Élisabeth, ma belle-fille Sarah, et mes chères amies Myriam, Sheila, Leslie, Lisa et Linda. Dans l’équipe au siège de la WEC1 où nous habitions, d’autres personnes priaient également, et elles m’ont encouragée à m’isoler 1 NDT : La WEC est la mission Worldwide Evangelisation for Christ (Évangélisation Mondiale pour Christ), https://www.wecinternational.org (lien vérifié le 6 mars 2019). 9


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pour écrire. À bien des égards, ce livre, chères amies, est autant le vôtre que le mien, parce que vos prières lui ont permis de voir le jour. Merci à toi Suzanne, ma chère fille, de m’avoir régulièrement envoyé des citations sur l’écriture ; elles m’ont permis de garder le sourire, de garder le cap, et d’aller jusqu’au bout. Quand je relate des histoires du Tchad, ce sont pour la plupart celles de mon mari. Il les raconte beaucoup mieux que je ne les écris. Merci, Louis, de me laisser partager tes aventures, et de tes encouragements pour que je rapporte les vérités qu’elles t’ont permis de découvrir. Et enfin, je suis tout spécialement redevable à Becky English, mon éditeur à la CLC États-Unis. Vous êtes merveilleusement patiente, encourageante, souple et efficace – c’est une joie de vous connaître et de travailler avec vous.

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Lettre au lecteur Beaucoup de gens ont dit des choses mémorables. J’ai de nombreux livres remplis de paroles inoubliables – des phrases et des paragraphes qui attirent mon attention. Pour les garder en mémoire, je les transcris dans mon journal intime. Mais une fois écrits, la plupart tombent immédiatement dans l’oubli. Ils restent dans cet exil littéraire jusqu’à ce que je me souvienne vaguement que quelqu’un a exprimé une certaine vérité de façon très appropriée (qu’est-ce que ça pouvait bien être ?) et que j’entame une recherche effrénée, feuilletant page après page, me blâmant de ne pas les avoir mieux classées. Cependant, certaines citations sont imperméables à l’oubli. Elles se gravent dans le cœur de façon indélébile. Refusant de s’effacer, elles façonnent la pensée, et donc la vie, à jamais. L’auteur d’un de ces citations est Antoine de Saint-Exupéry, surtout connu pour son fameux livre pour enfants Le Petit Prince. Il a écrit ces paroles si profondes : « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer1. »

Cela nous parle de vision et de passion et, en même temps, de sens et de motivation pour notre vie. 1 Antoine de Saint-Exupéry, source inconnue. Traduction issue du site Internet https://www.citations-inspirantes.fr/rechercher/?q=saint-exup%C3%A9ry (lien Internet vérifié le 16 janvier 2019). 11


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S’il n’y a pas de vision, construire un bateau n’a aucun sens. Sans passion, amasser du bois ne se fait que par devoir, sans finalité. Mais pourvu qu’il existe une vision au-delà du travail à faire, la motivation suit automatiquement. Ramasser du bois n’est plus alors un devoir, mais un désir. Ce conseil conviendrait bien à des séminaires de gestion, mais je pense qu’il s’appliquerait de la même façon à nos vies spirituelles. J’ai peur que beaucoup de membres d’église, du moins en Occident, mènent à bien leur petite vie chrétienne, mais ont perdu la vision de la vie avec Christ. Certains sont satisfaits de ne faire que les tâches qui leur sont assignées (construire le bateau, si vous voulez). Mais d’autres sont impatients d’en faire plus. Ils sont fidèles et engagés dans l’église. Ils pratiquent assidûment des disciplines spirituelles, personnelles et corporatives, comme l’étude biblique, la prière et le jeûne. Ils ressentent cependant que ceci ne fait qu’effleurer leur vie en surface. « Il doit exister autre chose, il y a plus » pensent-ils. Ils ont raison. Être chrétien va plus loin que faire tout ce qu’un chrétien est supposé accomplir. Faire fonctionner des programmes et des comités bien huilés n’est pas la meilleure motivation pour s’engager dans l’église. Construire un bateau dans le seul but d’avoir un bateau témoigne d’une vision limitée. À la fin, vous vous retrouvez avec… un bateau. Mais fabriquer un bateau parce que vous vous languissez de la mer (et parce que vous avez besoin d’un navire pour partir au large) associe la passion et l’engagement, la joie, même, à la tâche la plus insignifiante et subalterne. Les activités et les disciplines spirituelles ont un but. Elles ont un sens parce qu’elles nous amènent là où nous voulons aller. Si ce n’était pas le cas, nous ferions aussi bien de rester à la maison le dimanche. Il y a d’autres façons d’utiliser notre temps, d’autres clubs auxquels s’affilier, si nous ne recherchons que de simples activités dans la société. La lassitude engendrée par une routine vide de sens est, j’en ai peur, l’une des raisons pour lesquelles beaucoup 12


Lettre au lecteur

de gens papillonnent d’église en église ou la quittent pour de bon. Leur vision de la vie chrétienne se limite à la mise en œuvre de ses marques extérieures. Deux choses peuvent arriver quand on se trouve insatisfait de notre expérience de vie. On peut rejeter la pratique de la foi. En d’autres mots, on peut arrêter d’entasser du bois, puisqu’on n’a aucune envie d’atteindre la mer. D’un autre côté, on peut réaliser qu’il se passe quelque chose d’important. On peut alors être attentifs à cette agitation intérieure, et en chercher l’origine. « Tu nous as faits orientés vers toi et […] notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi » a écrit Saint Augustin au début du ve siècle. Ses paroles résonnent encore en nous aujourd’hui, parce qu’elles sont vraies. Le cœur est destiné à plus que collecter des matériaux. Il a été créé pour l’immensité de la mer. « Un flot appelle un autre flot », écrit le psalmiste (Psaumes 42.8a). Cette attente d’autre chose vient de Dieu lui-même : il vient vers nous et génère cette impression de manque. Car en effet il nous a créés pour plus qu’une vie ordinaire. Il nous a créés pour luimême, pour être en relation avec lui et pour lui ressembler. Le cœur ressent cela. Il le désire ardemment. Ce même cœur ne sera jamais en paix jusqu’à ce que Dieu demeure en lui. C’est pour cette raison que peu de choses nous satisfont pleinement dans la vie, alors nous sommes sans cesse à la recherche d’une nouvelle église, d’une autre expérience, d’une autre personne ou d’un nouvel objet à posséder. Nous essayons ainsi de remplir ce gouffre profond que notre âme a besoin de combler, alors que Dieu seul peut nous satisfaire. Le monde propose des philosophies, des religions et des croyances en abondance. Mais Dieu, à travers Jésus, s’offre luimême à nous. Ce ne sont pas les religions et les idéaux qui nous accompagnent dans les passages difficiles de l’existence, mais une Personne qui marche à nos côtés, une personne vivante avec laquelle nous pouvons parler, pleurer et rire au rythme des hauts et des bas de notre vie. 13


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Les codes de comportement ne génèrent pas le changement. Mais la relation avec une personne que nous aimons profondément, et dont nous savons maintenant que cet attachement est réciproque et nous incite à mener une vie droite – non seulement parce que nous le devons, mais parce que nous le voulons. Je n’échangerais pas la vie avec Dieu ni les préceptes qu’il m’a enseignés pour aucune autre dans ce monde. J’ai souvent mis du temps à apprendre. Mais, heureusement, Dieu est très patient avec ses enfants. Je peux vraiment me faire l’écho des paroles de Sainte Thérèse d’Avila : « Ô Seigneur, soyez béni de m’avoir supportée si longtemps ! Amen ! » Ce livre est ma tentative imparfaite de vous transmettre une vision des profondeurs. J’y présente des principes de vie avec Christ : la vie en profondeur d’un cœur libéré, complètement transformé par son Esprit. Chacune de ces leçons dévoile un trésor de la vie cachée en Christ, qu’elle ait été apprise aux limites du Sahara où ma famille a servi en mission pendant treize ans, ou dans l’Amérique des banlieues où nous habitons maintenant, au siège de la WEC. Ma prière est que, après avoir terminé le dernier chapitre, vous aurez découvert de nouveaux trésors, ou retrouvé d’anciens, pour approfondir votre cheminement personnel avec Christ. Dieu est passionné. Personne n’a plus de vision et de passion pour nous que lui. Puisse-t-il susciter en vous une soif des profondeurs, c’est-à-dire une soif de lui. Puisse-t-il vous montrer comment la vie devrait être vécue – la Vie avec un V majuscule – pour lui, avec lui, et à sa manière. Susan Scott Sutton 2008

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Première partie

Entrer dans la vision « Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache ; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a, et achète ce champ. » (Matthieu 13.44)



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S’engager « Depuis qu’Il s’est penché vers moi, mon cœur ne m’appartient plus. Il l’a emporté au ciel avec Lui. » (Samuel Rutherford) « Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur. » (Jérémie 29.13)

I

l y a des années (tant d’années que je ne veux pas les compter) trois amies et moi-même avons déclaré vouer un amour éternel à l’animal le plus beau du monde, en créant le Club des amoureuses des chevaux. Nous tenions des réunions dans nos arrière-cours, lisions Misty de Chincoteague1 et la série L’Étalon noir, faisions vœu d’aimer les chevaux toute notre vie, et de ne jamais nous raser les jambes. À la même époque, nous avons formé un Club anti-garçons, tout aussi passionné que le premier. Mais avec les années, nos objections sur les garçons ont également passé de mode. Ce club a fini par tomber dans l’oubli, suite à un changement d’intérêt qui ne peut surprendre. 1 NDLT : Roman américain de Marguerite Henry, un classique de la littérature équestre pour la jeunesse. 17


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Au fil du temps, le club précédent ferma également. Nous sommes passées de la fascination des chevaux à celle des garçons (et en conséquence nous sommes revenues sur notre vœu de ne jamais nous raser les jambes). Pour marquer ce passage de l’enfance à ce que nous considérions comme des centres d’intérêt plus mûrs, nous avons fondé un nouveau fan club pour un groupe qui était populaire à l’époque, les Monkees1. Nous jetant à corps perdu vers cette nouvelle attraction avec toujours la même passion de préadolescentes, Jane, Carol, Jenny et moi lisions assidument tout ce que nous trouvions sur Davy, Mickey, Peter et Mike. Nous avions chacune un chouchou (le mien était Peter), nous mémorisions les paroles de leurs chansons avec la même dévotion que nous avions eue à étudier les chevaux. Nous imitions nos héros du jour, croisant bras et jambes en marchant, attirant « les regards les plus comiques de tous sur notre passage… Hello, hello, nous sommes les Monkees ! » Finalement, ce cercle de groupies s’étiola lui aussi. Nous adorions ces quatre gars à l’écran, mais à distance. Rien d’assez fort pour que nos cœurs leur restent attachés dès que d’autres intérêts surgissaient, réclamant notre temps et notre attention. Nous ressentions une attraction, elle nous amusait tant que cela durait, mais, comme précédemment, elle s’effaça devant le chemin que prenaient nos vies.

Le problème avec les clubs Les chevaux, la haine des garçons et les Monkees avaient plusieurs points communs pour un groupe de filles vivant en Caroline du Nord à la fin des années soixante. Tout cela captivait nos cœurs pour un temps. Ces passions nous donnaient un sentiment d’appartenance et une identité, et répondaient à un désir profond d’adhérer à quelque chose en dehors de nous-mêmes. Toute attente prend racine dans un désir que Dieu a placé dans notre cœur – avec le dessein de ne le combler en fin de compte que par 1 NDE : Groupe pop rock américain formé en 1965 et dissous en 1970. 18


S’engager

lui-même. Mais le monde s’est égaré depuis la Création, et nos aspirations sont devenues tortueuses. L’Ennemi de nos âmes les a soit perverties et transformées en appétits immoraux, soit il nous a convaincus de chercher aux mauvais endroits pour satisfaire des envies raisonnables et justes. L’un des besoins que Dieu met en nous est cette aspiration à faire partie de quelque chose qui nous dépasse : la vie avec lui. Voilà pourquoi il nous a créés. Mais nous avons oublié pourquoi nous avons été créés, alors nous nous tournons vers d’autres personnes ou d’autres choses dans l’espoir d’y trouver cette plénitude qui nous manque. C’est peut-être pour cette raison que les fan-clubs sont si nombreux. Faire partie d’un groupe de fans apaise la soif d’appartenance. S’identifier à quelque chose de plus important que notre propre personne peut influencer notre comportement ; preuve en est cette imitation des Monkees par des jeunes filles sottement entichées. Le fait d’adhérer à quelqu’un ou quelque chose à un moment donné, c’est crier au monde : « Voilà qui je suis ! » Le problème avec ce genre de groupes, c’est qu’ils dépendent de leurs membres, et les groupies sont inconstantes par définition. Donc les chevaux, les anti-garçons et un groupe pop des années soixante ont maintenant un second point commun pour nous les jeunes filles que nous étions : ils ne font plus partie de nos vies. Nous avons mûri. Nous sommes passées à d’autres centres d’intérêt. Nos cœurs se sont tournés ailleurs.

Des cœurs sans port d’attache Comme c’était l’habitude pour les jeunes des années soixantedix, ma tendance à papilloner d’une mode à l’autre a créé en moi une habitude malsaine, et j’ai failli passer à côté de quelque chose qui touchait des domaines bien plus profonds de l’éternité. Mon interprétation juvénile de la spiritualité m’exposait au danger de perdre la foi – tout au moins, ce que je considérais comme tel à l’époque.

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L’église faisait partie de ma vie depuis la première fois où j’avais été confiée aux bénévoles de la garderie le dimanche matin. En grandissant, j’ai appris le jargon et toutes les histoires de la Bible. Aujourd’hui encore, je suis reconnaissante pour cette enfance dans laquelle l’église était une constante de notre vie de famille ; mais à la puberté, les problèmes sont apparus. Je me suis lancée dans cette quête de sens et de sujets graves qui surgit inévitablement, et souvent douloureusement, à cet âge-là. Avec l’angoisse typique de l’adolescence, j’écrivais des poèmes remettant en question le sens de la vie et me demandais sérieusement si la réponse n’était pas simplement « dans le vent1 », comme Bob Dylan le chantait avec tant d’émotion. En fait, c’était MOI qui étais emportée par le vent, dérivant le long de courants incertains, sans attache pour garder ma stabilité. Désirant tant être « moimême », mais ne sachant pas qui cela pouvait bien être, j’attendais de mes amies qu’elles déterminent qui je devais être et comment je devais me comporter. Mais puisqu’elles étaient emportées par leurs propres flots agités, elles n’étaient pas en mesure de m’apporter leur aide. Les jeunes ne peuvent être une ancre solide les uns pour les autres. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je là ? Qu’en est-il du monde ? Tant de questions que nos cœurs lançaient comme un SOS. Durant cette période de remise en question, je n’ai jamais pensé à chercher des réponses auprès de l’église. Dieu faisait déjà partie du tableau. J’avais « été là, fait cela », et ça continuait, en terme de présence. Ayant été baptisée enfant, puis élève de l’école du dimanche et assidue au groupe de jeunes ensuite, j’estimais ma vie religieuse bien établie. Du moins c’est ce que je pensais. Ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que, même si l’église était entrée dans ma vie, il n’en était pas de même pour Dieu – en tout cas pas comme lui l’entendait. Une véritable relation avec Dieu m’était alors aussi étrangère qu’elle l’avait été avec Peter Tork des Monkees. Ce fameux chanteur que j’adulais à distance était 1 NDT : Paroles françaises de la chanson Blowin’ in the wind de Bob Dylan par Pierre Dorsey / Richard Anthony. 20


S’engager

juste une image sur un écran et un visage dans un magazine. Au moins dans son cas, j’avais une photo en tête quand je pensais à lui. Mais je n’avais aucune idée de ce à quoi Dieu ressemblait. Il était pour moi aussi impersonnel que le personnage d’un livre : on pouvait croire en lui, le respecter et l’adorer, mais pas le connaître. Pensant que j’étais pourvue de tout ce qui pouvait exister dans le rayon « Dieu », je n’ai jamais fait appel à lui pour combler les vides de mon cœur assoiffé. « Un flot appelle un autre flot » écrit le psalmiste (Psaumes 42.8a). Heureusement, il s’est penché vers moi, vers les profondeurs de mon cœur.

La vie avec un V majuscule Au cours de ma seizième année, il s’est passé quelque chose qui m’a transformée, et qui continue à me transformer : je suis tombée amoureuse. Mon cœur s’est engagé de façon tellement profonde et réelle que cet amour a mis fin à ma Quête. J’étais en relation avec le Jésus dont j’avais entendu parler chaque semaine pendant toute mon enfance, mais que je n’avais encore jamais rencontré personnellement. La façon dont je le percevais changea : il n’était plus un personnage de livre, mais devint une personne vivante que je pouvais apprendre à connaître. « Ha ! » Dites-vous ! Je le savais bien. Bien sûr ! « Eh bien, moi, je ne le savais pas. » Il n’y avait aucun « bien sûr » dans mon cœur de jeune ; je n’avais jamais pensé que l’on pouvait connaître Dieu de façon proche et personnelle, ni qu’établir une relation avec lui était la clef pour découvrir tout ce après quoi mon cœur languissait. Je me souviens très bien du lieu et du moment où tout a changé et où la vie avec un grand V a commencé. La semence en a été plantée par un nouveau groupe appelé Jeunes Vies que j’avais rejoint au lycée. Encore un autre club. Mais là, les dirigeants étaient différents ; c’étaient des étudiants d’université qui manifestement 21


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ne se considéraient pas comme trop âgés pour être engagés avec Dieu. En fait, ils semblaient l’être de plus en plus profondément. Ils se passionnaient carrément pour Christ, qui était le centre de leurs rencontres. Enthousiastes, ils l’étaient assez pour faire chaque semaine le trajet de 30 minutes séparant une grande université d’État d’un lycée rural, et passer du temps avec un groupe d’adolescents dérivant au gré de divers courants. Pour nos parents, Jeunes Vies était un groupe très sain qui leur garantissait des soirées pendant lesquelles ils n’avaient pas à se soucier. Mais pour nous, c’était un océan dans lequel nos cœurs sans port d’attache languissaient de se mouvoir ; ce que nous voyions dans l’équipe était plus grand et plus réel que ce que nous n’avions jamais vécu dans notre vie. Cette année-là, j’ai observé les animateurs. Pour eux, être chrétien était une affaire sérieuse. Suivre Christ allait au-delà des murs de l’église. La filière les rattachant à Dieu, leur vie spirituelle ne se limitait pas aux dimanches mais infiltrait tous les jours de la semaine. Ils parlaient comme s’ils connaissaient Dieu, et comme s’il était en contact avec chaque recoin de leur vie. « Hum… me suis-je dit. Je devrais prendre ma foi plus au sérieux. Après tout, je suis chrétienne ; il faut que je me mette à me comporter comme telle. » C’est ce que j’ai fait. J’emportais ma Bible partout, et me suis même mise à la lire en dehors des réunions de Jeunes Vies. J’ai rejoint un groupe de prière. Je me suis inscrite à une étude biblique. J’ai été plus attentive à l’église. J’ai fait de mon mieux pour être plus amicale non seulement avec mes amis, mais aussi avec tout le monde. Ce changement de comportement était presque parfait… mais je m’étais sentie misérable toute l’année. En apparence je faisais bonne figure en améliorant mon attitude, mais au fond de moimême, mon insatisfaction demeurait. Bien plus, elle grandissait. Mon manque de paix à cause de ce que je voyais dans le monde m’avait lancée dans cette quête ; mais elle n’avait fait qu’aggraver mon mécontentement par rapport à ce que j’observais en moimême. Peut-être, pensais-je, que le problème ne vient pas du monde. 22


S’engager

Essayer de copier tous les gestes d’une bonne chrétienne m’avait rendue très consciente que je n’en étais pas une. Je n’étais pas la personne aimante, attentionnée, patiente, spirituelle que je voulais montrer aux autres, et j’avais de plus en plus le sentiment que Dieu révélait au grand jour l’image que je m’efforçais de projeter. C’était le cas bien sûr. Celui qui voit tout sonde les pensées du cœur qu’il a créé. Je réalise maintenant que c’est l’amour si résolu et la grâce infinie de Dieu qui ont permis à ce sentiment de vide de se développer en moi. Il avait quelque chose à me dire, alors il m’a amenée au point où j’étais prête à l’entendre.

« Tu es là » Lao-Tseu, un philosophe qui vivait au vie siècle av. J.-C. en Chine, a écrit : « Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas. » On trouve un équivalent en langage moderne sur un T-shirt que j’ai acheté à un séminaire de formation spirituelle de Larry Crabb. On pouvait lire en caractères gras : « Chaque voyage commence par une pastille rouge. » Le Dr Crabb voulait souligner le fait que nous devons savoir où nous sommes avant de pouvoir nous rendre à notre destination. Ce point sur la carte est extrêmement important, tout spécialement à notre époque de méga centres de conférences et galeries marchandes géantes. Que je sois à la recherche d’une salle ou d’un magasin, je me dirige d’abord vers un plan. La première chose que je repère est ma destination ; ensuite, c’est la pastille rouge qu’on trouve autour des mots : « Vous êtes ici. » Il m’est impossible d’atteindre mon but dans cette super structure sans connaître ces deux pôles : l’endroit où je veux aller, et le lieu où je suis. Les deux sont nécessaires au trajet. De même, pour nous rendre là où nous voulons aller avec Dieu, il faut d’abord situer notre « pastille rouge » spirituelle, ce lieu où notre âme dit en toute honnêteté : « Mon Dieu, voilà où j’en suis. » Bien sûr, il le sait déjà. Les doutes, les blessures, la colère, la confusion, la crainte, l’orgueil, la lutte avec le péché… le véritable état de notre cœur et de nos pensées peut être caché à notre 23


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entourage, mais pas à Dieu. Et pourtant nous avons peur d’être honnêtes avec lui. Je me demande parfois ce qui serait arrivé si Adam et Ève avaient été candides avec Dieu à la chute, et si au lieu de se cacher de lui, ils avaient couru vers lui, Celui qui les connaissait intimement et les aimait d’un amour inconditionnel. Cela incluait leur capacité à faire de mauvais choix, mais n’empêchait pas Dieu pour autant de les aimer parfaitement. S’ils n’avaient pas dissimulé ce qu’ils étaient vraiment, et avaient avoué à Dieu tout ce qui s’était passé (y compris le fait qu’ils doutaient de sa parole et manquaient de foi en son amour), je crois que la conversation aurait été différente. Dieu est le refuge le plus sûr pour notre vrai moi, parce qu’il nous connaît mieux que quiconque. Pourtant, nous gobons le mensonge de l’Ennemi qui dit qu’on ne peut croire en Dieu ni lui faire confiance. Au lieu de nous montrer tels que nous sommes, nous nous dissimulons, tout comme l’ont fait Adam et Ève. J’allai rencontrer le vrai Dieu, non pas en tant que personne distante des leçons d’école du dimanche mais tel qu’il était vraiment : le Dieu vivant qui m’a créée pour la vie avec lui. Je devais apprendre que le vrai Dieu désirait le vrai moi. Les activités et démonstrations extérieures de bonne conduite ne l’intéressent pas, mais plutôt ce qui est au plus profond du cœur. Que se passe-t-il quand le « vrai vous » rencontre le vrai Dieu ? Une véritable transformation.

Le cœur trouve son port d’attache L’endroit exact où Dieu m’a rencontrée était Windy Gap, un centre où Jeunes Vies organisait des retraites à la montagne. Une retraite avec Jeunes Vies, ça veut dire des jours entiers (et épuisants) d’amusement (pour gérer ces fameuses hormones), et des nuits de défi spirituel. Nous nous réunissions le samedi soir pour le sermon principal du week-end. Plus d’une centaine d’étudiants entassés dans la salle de conférence de Windy Gap entendaient un message bouleversant sur l’amour de Dieu, le sacrifice de Christ à la croix et le droit qu’il avait sur nos vies. 24


S’engager

À la fin de l’exhortation, on nous encouragea à réfléchir sur ce que nous venions d’entendre. Le message m’avait interpellée, et j’avais envie d’être seule. Je suis donc sortie de la salle, ai trouvé un rocher près d’un petit ruisseau, et m’y suis assise. Je n’avais jamais entendu parler si clairement et personnellement de ce que Dieu avait fait pour moi dans son amour1. Son ahav (mot hébreu pour amour persévérant) avait dû m’ouvrir les yeux avant que je puisse voir que j’étais faite pour quelque chose de plus grand que ce que j’avais expérimenté jusque-là, et que toutes mes questions trouvaient leurs réponses en lui. Son hessed (mot hébreu pour amour plein de miséricorde et de compassion, bonté) a dû intervenir pour ce qui est du péché qui m’empêchait de me connecter à la source de la vraie Vie. Ces deux aspects de l’amour divin : son engagement passionné envers nous et sa miséricorde infinie, sont encore plus évidents quand on regarde Christ sur la croix. Tout en moi savait que c’était vrai, mais tant que je m’efforçais de vivre en chrétienne, ça ne marchait pas. L’égoïsme, l’esprit de critique, l’insécurité et le besoin d’être approuvée par les autres continuaient de ravager ma vie. Avec le message de l’amour de Dieu et de la croix résonnant à mes oreilles, désespérant d’être libérée du moi que je ne voulais pas être, j’ai crié à Dieu : « J’ai essayé ! Je ne sais pas vivre en chrétienne. Je ne réussis pas à être meilleure. Je n’y arrive pas ! » La vérité profonde répondit à cette profonde honnêteté par ces mots : « Bien, j’ai attendu que tu en sois là. Maintenant, on peut commencer. » En utilisant des paroles du sermon, le Saint-Esprit insuffla la vérité dans mon cœur. « Je sais que tu ne peux pas t’en sortir. 1 Pour rendre justice aux pasteurs et moniteurs d’école du dimanche qui enseignent fidèlement ces vérités, je comprends maintenant que je les avais entendues tout au long de mon enfance, mais je n’écoutais qu’avec ma tête. Je n’ai pu les faire réellement miennes que lorsque j’ai écouté avec mon cœur. 25


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C’est pour cela que je suis venu. C’est pourquoi il y a la croix. Maintenant arrête d’utiliser tes propres forces, et mets-toi à vivre de façon authentique, avec ma vie en toi, et dans toute ta personne. Abandonne-moi ta vie, et vivons-la ensemble. Laisse-moi me présenter : Je suis Jésus, celui que ton cœur désire. » C’est là que tout s’éclaira. Je compris ce qui manquait à ma vie, c’était Jésus lui-même. Je n’avais fait que vivre le christianisme sans Christ. Ce n’est pas que mes efforts manquaient de sincérité. Dieu était véritablement important pour moi, et mon cœur désirait de plus en plus vivre pour lui. Cependant même dans cette version améliorée, Jésus restait un personnage lointain que j’essayais d’imiter. La « pastille rouge » précisant ma position réelle montrait, si l’on peut dire, que j’étais encore le centre de mon propre univers. La vie tournait autour de moi : Moi m’efforçant d’être quelqu’un de bien, Moi m’efforçant d’être une meilleure chrétienne, Moi m’efforçant de « vivre pour Dieu ».

Il y avait une grande quantité de moi dans ma vie, et bien peu de Christ. Je réalisai alors ce que signifiait être à son image, et ne pas mettre la mienne en avant. Cette même nuit, je parlai à Dieu. Ce n’était pas la première fois, mais cette fois-ci, ma prière est passée du rituel à la conversation. Ce soir-là, l’éternité a encore une fois pénétré notre temporalité, et Dieu, au travers de son fils Jésus, a ramené une âme qui avait été créée pour lui ; il a apaisé le cœur insatisfait d’une adolescente campée sur un rocher près d’une source. L’univers se mit en place, et j’avais l’impression d’être rentrée au port, auprès de quelqu’un, auprès de Dieu. Celui qui m’avait créée était mort pour moi, m’aimait pour moi-même, était venu me chercher, et me prenait maintenant dans ses bras. Certains diraient qu’à ce moment précis, je recevais Christ dans ma vie pour la première fois. D’autres proclameraient que le Jésus en qui j’avais cru en tant que Sauveur était devenu mon Seigneur. Ces deux affirmations sont justes. Le Christ vivant était bien entré 26


S’engager

dans ma vie le jour où j’avais compris que mes propres efforts ne pouvaient me rendre chrétienne. Je venais aussi de comprendre que seul Christ vivant en moi et au travers de moi pouvait le faire, produisant en moi ce que je ne pouvais par moi-même. Et il est également devenu un Seigneur auquel obéir, plutôt qu’un idéal à imiter. Mais quand le vrai moi a rencontré le vrai Dieu, la relation s’est approfondie. De membre de club que j’étais, je suis devenue membre d’une famille. D’adulatrice d’image, j’en suis venue à refléter son image. Un cœur sans attache a trouvé son ancre. Une âme a trouvé son port d’attache. Plus de trente ans après, je peux dire sans hésiter que les paroles de Jésus cette nuit-là se sont vérifiées. Passer sa vie avec Christ est un engagement tellement fort que je ne m’en suis jamais lassée. Tout comme pour ces dirigeants de Jeunes Vies, mon engagement s’est renforcé de plus en plus, parce que l’amour, s’il est authentique, ne fait que gagner en maturité au fil des années.

Pour aller plus loin L’écoute du cœur : Dieu s’est penché sur mon cœur quand j’étais adolescente ; il en connaissait tous les recoins. Ce n’est pas surprenant. Le cœur a été conçu pour Dieu : • Écclésiaste 3.11 • Deutéronome 5.7 ; 30.15-20 • Ésaïe 43.7, 21 Le cœur est pour Dieu, la mesure de qui nous sommes : • 1 Samuel 16.7 • 1 Chroniques 28.9 • 2 Chroniques 6.28-31 Le cœur est pour Dieu, la cible du changement : • Jérémie 24.7 27


Une vision de la profondeur

• Jérémie 32.38-39 • Ézéchiel 11.19-20 • Ézéchiel 36.24-28

La réponse du cœur : • Comment ressentez-vous le fait que Dieu connaît à tout moment ce qui est dans votre cœur ? Jusqu’à quel point vous sentez-vous capable d’être honnête avec lui ? Avec les autres ? • Quelle est votre cercle de départ spirituel et émotionnel dans votre vie avec Dieu ? • Passez du temps avec le Seigneur. Dites-lui honnêtement où vous en êtes en ce moment dans votre marche avec lui.

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UNE VISION DES PROFONDEURS Seconde partie

Vivre en profondeur

« Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur ne direnous où trouver Fais naître « Dieu demandechaque jamaischose. de renoncer à quoidans queleur cœur le désir de la mer. » ce soit pour le plaisir d’y renoncer. S’il nous demande un sacrifice, c’est pour nous faire acquérir la seule chose Antoine de Saint-Exupéry nécessaire : la vie avec lui-même. » (Oswald Chambers)1

Votre marche passionnée avec Dieu est-elle devenue un devoir ? Susan Sutton nous fait passer d’une vie pleine d’obligations et de responsabilités à une existence motivée par un sens profond des enjeux spirituels. Si vous êtes insatisfait de votre vie spirituelle et que vous la trouvez creuse et sans saveur, suivez l’auteur sur le chemin de l’abandon à Jésus-Christ. Avec chaleur et pertinence, Susan partage son expérience de croissance spirituelle, et sa reconnaissance de la souveraineté de Dieu.

Susan et son mari Louis Sutton sont des missionnaires œuvrant avec la WEC (Évangélisation Mondiale pour Christ). Après avoir servi 13 années au Tchad et 6 années en tant que co-directeurs de la WEC aux ÉtatsUnis, ils en devinrent les directeurs internationaux à Singapour. Ils ont trois enfants adultes. Susan est l’auteur de quelques livres, d’articles et de poèmes. Ce livre est le premier édité en français.

ISBN : 978-2-7222-0330-3

Réf. : CLCU030

Vie chrétienne

1 Oswald Chambers, Tout pour qu’il règne (éd. LLB, 1977), méditation du 8 janvier : « Mon sacrifice est-il vivant ? » 13.00 € TTC

www.clcfrance.com


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