Amy Carmichael
Si Que sais-je de l’amour de Christ ?
© 1938, Première édition américaine The Dohnavur Fellowship Titre original : If, What do I know of Calvary Love? 2003, CLC Publications – Fort Washington, États-Unis © 2015, Édition française Éditions CLC France – BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex Tél. : +33 (0)4 75 90 20 50 editions@clcfrance.com www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0195-8 ISBN Epub : 978-2-7222-0210-8 Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : Aurélie Lalire Photocomposition et mise en page : Pierre Glassmann Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Juin 2015 – N° d’impression :
Si
Que sais-je de l’amour de Christ ?
Amy Carmichael
Amour qui m’anime, Amour divin, Rends-moi semblable à Ton ciel clair Dans lequel défilent, librement, les couleurs, Comme si ce ciel n’existait pas. Ô forces contenues dans l’amour de Dieu, Ô profondeurs du cœur divin, Ô Amour qui ne faiblit pas, dévoile-Toi Et inonde ce monde de Toi.
COMMENT
U
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VINT À ÊTRE ÉCRIT
n soir, une compagne de travail me fit part d’un problème au sujet d’une autre amie, plus jeune, qui passait à côté de l’Amour. Je n’en fermai pas l’œil de la nuit, ces questions me venant sans cesse à l’esprit : « Seigneur, est-ce ma faute ? Ai-je échoué vis-à-vis d’elle ? Que sais-je de l’Amour de Christ ? ». Puis les Si de ce livre me vinrent à l’esprit, phrase par phrase, presque de façon audible. Le lendemain, je les partageai autour de moi (parce qu’ils avaient été rédigés au crayon à papier durant la nuit), avant que d’autres ne les partageassent à leur tour. Après que quelques exemplaires fussent imprimés sur notre petite imprimerie pour la congrégation, cet opuscule parut. Au début, lorsqu’on nous le demandait, nous pensions qu’il était trop personnel pour être distribué. Mais s’il pouvait aider certains à mieux saisir ce que signifiait une vie remplie d’amour, et comment la vivre, nous n’avions pas le droit d’en refuser sa diffusion. Certains de ces Si concernent l’orgueil, l’égoïsme ou le mépris, mais en approfondissant davantage, nous découvrons qu’une absence d’amour insoupçonnée s’en trouve toujours à l’origine. Les pages qui constituent la deuxième partie ne sont pas supposées être lues dans l’ordre. Il se peut qu’un seul Si de-ci de-là parle tout particulièrement au lecteur, de sorte qu’il laissera de côté les autres pour se pencher sur la troisième et dernière partie de l’ouvrage.
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Pour le cas où des âmes sincères seraient embarrassées de la formulation « Je ne connais point l’amour de Christ », je répondrais que la pensée m’est venue dans ces termes précis et que je crains de l’affaiblir. Mais ici, comme partout ailleurs, la lettre tue. L’apôtre Paul considérait comme nulle la perte de toutes choses, pourvu qu’il pût connaître Celui qui le connaissait déjà ; et l’âme, soudain illuminée par la fraîche lumière de la connaissance de l’amour divin manifesté au Calvaire, ne cesse de comparer l’ancienne compréhension qu’elle avait de cet amour. Pénétrée, confondue, brisée devant cette vision de l’amour, elle ressent alors que tout ce qu’elle connaissait avant n’était rien, sinon du néant. Il est évident que selon moi, un tel recueil n’est pas destiné à tout le monde, mais seulement à ceux qui sont appelés à être des bergers spirituels. Certains d’entre eux, cependant, ne se sentiront pas concernés par ces mots car ils sont déjà entrés dans ce pour quoi je me suis sentie poussée à écrire. —Amy Carmichael
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Si Première partie
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l y a parfois quelque chose qui entre dans nos vies avec tant de frénésie qu’il semble, pendant un court instant, que l’éternité nous est grand ouverte, ou tout au moins certaines merveilles éternelles, dont la plus belle est l’amour. Il peut s’agir d’un effleurement léger et intime sur notre personne, sur ce qui nous touche, ou d’une lumière, tandis que l’aube caresse les feuilles des arbres. C’est quelque chose qui ne peut être ni capturé ni exprimé à son prochain par des mots. Mais nous savons qu’il s’agit de notre Seigneur. Et il se peut que la pièce où nous nous trouvons, de même que ses meubles, ses livres et ses fleurs, paraissent moins « réels » que Sa Présence. Le cœur est alors amené dans cette douceur, exprimée par les anciens cantiques. L’amour de Jésus, qu’est-ce, Sinon ce que Ses enfants connaissent ?
À moins que ce ne soit l’éternel amour humain narcissique nous submergeant, telle la mer pendant la saison estivale. Pourrions-nous jamais cesser de nous émerveiller de l’amour de nos camarades ? Puis soudain, nous voyons en eux notre Seigneur. C’est Son amour qu’ils nous prodiguent. Ô Amour divin manifesté dans la vie de Tes adorateurs, nous Te louons.
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Il peut aussi nous être donné de voir au-delà du ciel bleu et de contempler l’amour de Dieu (rarement peut-être, car la faible luminosité spirituelle est préférable pour nous ici-bas ; mais parfois tout de même, tant notre Seigneur est compatissant). Et pourtant, nous percevons si peu de choses ! « Que tu sois capable de comprendre ce que sont la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour de Christ qui dépasse l’entendement » — ces mots sont trop profonds pour notre compréhension. Que saisissonsnous, que savons-nous ? Confondus et humiliés, nous entrons en présence du Rocher et nous nous abaissons dans la poussière, devant la gloire de Sa Majesté dont la plus haute manifestation d’amour est la Croix. Et une question se pose : que sais-je de l’amour de Christ ?
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Si Deuxième partie
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Amy Carmichael
Si
je n’ai pas de compassion pour mon semblable, comme mon Seigneur en a eue pour moi, je ne connais point l’amour de Christ.
Si
je ne puis déceler le bruit de la pluie bien avant qu’elle ne tombe* ; Si, me rendant au sommet de quelque colline spirituelle pour atteindre Dieu autant qu’il m’est possible, je n’ai pas la foi d’attendre, le visage entre les genoux, et qu’après six ou soixante fois je m’entende dire « Il n’y a rien », pour enfin ouïr « Un petit nuage apparaît à l’horizon, au-dessus de la mer », je ne connais point l’amour de Christ. * 1 Rois 18.41
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Amy Carmichael
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je suis capable de dénoncer aisément les défauts et les péchés d’autrui ; si je m’exprime par trop légèrement, révélant jusqu’aux méfaits d’un enfant, je ne connais point l’amour de Christ.
Si
je me surprends en train de considérer les travers des autres comme coutumiers, disant : « Oh, c’est ainsi qu’ils se conduisent », « Oh, bien sûr qu’elle discourt toujours de la sorte, et lui agit constamment de la même manière », je ne connais point l’amour de Christ.
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Amy Carmichael
Si
j’écris une lettre fielleuse, que je parle cruellement, que j’entretiens une mauvaise pensée sans être ni peiné ni honteux, je ne connais point l’amour de Christ.
Si
je pactise indignement avec la faiblesse, et que je dis à quelqu’un qui s’éloigne de la Croix, « Tu es à plaindre » ; si je refuse cette sorte d’attitude affable qui ressert les liens, ainsi que les mots encourageants empreints d’amour, je ne connais point l’amour de Christ.
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Amy Carmichael
Que sais-je de l’amour de Christ ?
Amour qui m’anime, Amour divin, Rends-moi semblable à Ton ciel clair Dans lequel défilent, librement, les couleurs, Comme si ce ciel n’existait pas. Ô forces contenues dans l’amour de Dieu, Ô profondeurs du cœur divin, Ô Amour qui ne faiblit pas, dévoile-Toi Et inonde ce monde de Toi.
Née en 1867, Amy Carmichael fut l’aînée d’une grande famille chrétienne résidant à Millisle, en Irlande du Nord. Elle fut marquée très tôt par l’adage « rien n’est plus important que ce qui est éternel. » Cette vision du monde devint le fondement de son service pour le Seigneur, parmi les ouvriers irlandais premièrement, puis brièvement parmi les Japonais. Elle se rendit ensuite en Inde où elle débuta son ministère auprès des enfants en 1895. Elle y resta jusqu’à sa mort en 1951.
Méditation(s)
5,90 € TTC
ISBN : 978-2-7222-0195-8
Réf. : CLCS100
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