Le magazine interne de Radio France NO 35 – ÉTÉ 2015
INITIATIVES Conférence Climat 2015 : France Info se mobilise pour la planète Page 10
REGARDS CROISÉS Fip : échange de bons procédés Page 14
Saison musicale 2015-2016
Une offre
musicale pour tous les publics GRAND ANGLE
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Lorraine Desprez, Christian de Pange, Noëlle Turban et Arnaud Marichez.
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Tour de France 2015
France Bleu et France Info au cœur du dispositif Les journalistes et techniciens de Radio France et les services des sports de France Bleu et de France Info se mobiliseront pour couvrir – du 4 au 26 juillet – la 102e édition de la plus belle épreuve cycliste du monde : directs, coulisses, légende et à-côtés du Tour. Chaque jour, Antoine Barège et Mathieu Ferri suivront la grande boucle pour le réseau France Bleu, en relation avec la station locale de l’étape. Directs depuis le village du Tour le matin, points tous les quarts d’heure l’après-midi et arrivées en direct. Bernard Thévenet et Jean-François Bernard seront les consultants de France Info. Ils assureront deux points par demi-heure et une couverture complète de la dernière heure de course. L’encyclopédique Jean-Paul Ollivier mettra, cette année, son talent au service des deux antennes pour faire revivre aux auditeurs les grandes et petites histoires du Tour. France Bleu rappellera aux spectateurs des étapes les précautions à prendre avant le passage de la caravane et des coureurs. Enfin, la direction du numérique soutiendra le dispositif sur les sites et applications des chaînes.
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Interclass’
France Musique
Un été sur la route des festivals Comme chaque année, France Musique sillonne l’Hexagone durant huit semaines
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sous le signe du direct et de la rencontre. Du 6 juillet au 30 août, rendez-vous avec le Magazine des festivals : du lundi au samedi, de 18 h 00 à 19 h 00, des moments uniques de convivialité avec des artistes en live et, à 20 h 00, de grandes soirées de concerts. Au programme, pas moins de vingt-cinq événements dont les Chorégies d’Orange, Jazz in Marciac, le Festival de Radio France et Montpellier-Languedoc-Roussillon, les Suds à Arles… Sans oublier le prestigieux Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence, dont France Musique est cette année le partenaire radio exclusif ! Les plus grands événements internationaux (comme le Festival de Bayreuth, Salzbourg, les Proms de Londres) seront également relayés sur l’antenne grâce à l’UER (Union européenne de radiotélévision). Enfin, France Musique joue, cette année, la carte de l’interactivité en lançant une plateforme Web sur laquelle les auditeurs seront invités à poster leurs plus belles photos de festivals.
Un dispositif inédit entre France Inter et l’Éducation nationale Après les attentats contre Charlie Hebdo, quel rôle pouvait jouer France Inter, grande chaîne généraliste de service public, dans l’éducation aux médias et aux valeurs de la République ? « Nous souhaitions accompagner la réflexion des élèves pour débattre des enjeux citoyens et de la fabrique de l’information », explique Emmanuelle Daviet, chef du service Société de la rédaction. Ainsi est né Interclass’, un dispositif d’une envergure inédite : cent quatre-vingts personnes mobilisées dès septembre 2015 pendant onze mois. Tout au long de l’année, cinq équipes de France Inter, constituées de producteurs et de journalistes, initieront à l’interview cinq classes de 3e et 4e des académies de Paris, Créteil et Versailles (quatre en réseau d’éducation prioritaire et une en zone rurale). Ces reportages seront diffusés dans la grille d’été 2016 de France Inter. « Interclass’ est une aventure citoyenne et un acte politique. Une résistance au déterminisme, aux préjugés, à la stigmatisation et à l’enfermement, considère Emmanuelle Daviet. Il s’agit aussi de faire entendre la parole des jeunes, trop souvent ignorée. » Ci-dessus, de gauche à droite : Jean-Marc Four, directeur de la rédaction, Emmanuelle Daviet, chef du service Société de la rédaction, et Laurence Bloch, directrice de France Inter.
France Bleu Béarn
30 bougies et une inauguration Vendredi 12 juin, le président Mathieu Gallet était à Pau, au côté de Joël Bitoun, directeur de France Bleu Béarn, et entouré de l’ensemble des personnels de la radio pour inaugurer les nouveaux locaux de la station en présence des représentants du monde politique, économique, culturel, sportif et
associatif du Béarn. Installée depuis fin 2014 en plein centre de la ville, au 5 place Clemenceau, la station, entièrement nouvelle, offre à l’ensemble des équipes et à leurs visiteurs un lieu et un outil de travail à la hauteur de ses résultats. France Bleu Béarn est aujourd’hui la deuxième radio sur son territoire, juste derrière France Inter ; Radio France, arrivant à 43 % d’audience cumulée, veille sur cette zone de service. Un résultat qui reflète aussi trente années de services rendus à une population exigeante, attachée à sa culture et à son territoire. Pour fêter ces trente ans, France Bleu Pau Béarn avait invité son public au Zénith de Pau. Plusieurs milliers d’auditeurs ont pu faire la fête et applaudir LikesBerry, Boulevard des airs, Kimbala, l’Orchestre de Pau-Pays de Béarn et la troupe de La légende du roi Arthur.
Médiation culturelle
Radio France, relais du champ social Au départ, une conviction : l’accès à la culture est primordial dans la construction de chaque individu. Affichant sa volonté d’aller à la rencontre des publics peu familiers des institutions culturelles, Radio France coopère, depuis fin janvier, à la mission Vivre ensemble, qui rassemble une trentaine d’établissements nationaux travaillant avec des correspondants du « champ social ». Bénévoles, éducateurs, animateurs dans des associations de lutte contre l’exclusion et la précarité, des ONG ou des centres sociaux… une fois par mois, Marina Sichantho, responsable
de la Médiation culturelle, leur donne rendez-vous pour une
découverte de la richesse culturelle de Radio France. À eux, ensuite, de proposer à leurs publics les activités les plus adaptées : ateliers (autour des playlists, enregistrement d’un journal info, lecture audio), visites guidées, concerts, répétitions et émissions de radio en public. L’offre est variée, les tarifs très bas (5 euros le concert, 4 euros l’atelier). « La radio est un média familier, du quotidien, et accessible, pour ces visiteurs ; assister à l’enreg is trement d’une émission la rendra plus concrète et ils s’en sentiront d’autant plus proches », conclut Marina Sichantho.
Fête de la musique
Un week-end de festivités à la Maison !
C’est une grande première : les 20 et 21 juin, la Maison de la radio a fêté la musique dans ses murs, accueillant un public venu nombreux pour vibrer au rythme des activités et concerts proposés par les chaînes et formations musicales. Émissions en direct depuis l’Agora : Continent musique, sur France Culture ; Dites 33 et Club Jazzafip pour Fip ; France Musique aux studios 105 et 106, en direct et en public pour 42e rue et Un dimanche idéal… Tout le week-end, concerts et répétitions publiques à l’Auditorium et dans le grand hall proposés par les formations musicales. Samedi soir, déhanchement collectif lors de la soirée DJ organisée par Mouv’ dans la Galerie Seine. Dimanche, grand concert France Inter au studio 104 avec, comme têtes d’affiche, Benjamin Biolay, Les Innocents, et Franz Ferdinand et les Sparks pour la sortie de leur album ! Cerise sur le gâteau : la Maison de la radio a été choisie par l’association Play Me, I’m Yours pour accueillir des pianos décorés par des artistes devant le public, sur lesquels des musiciens (telle Émily Loizeau) sont venus jouer. Ces pianos ont ensuite été offerts à des hôpitaux et associations.
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France Bleu Besançon
Avec le temps…
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Plus de dix heures d’antenne ont été consacrées à l’événement dans ses nombreux prolongements : le retour de Lip à Besançon, le meilleur de l’horlogerie made in France, la physique du temps, et de nombreuses conférences, visites, expositions, mais aussi débats, spectacles, bourse horlogère, beaux livres… Autre temps fort de cette édition 2015 : la création par les musiciens de l’orchestre Victor Hugo Franche-Comté, en direct de la cour du musée du Temps, des Tempophonies, un spectacle mariant le temps et la musique, diffusé simultanément sur les quatre antennes de la région, France Bleu Besançon, Auxerre, Belfort et Bourgogne, rejointes par l’ensemble du réseau le temps d’un France Bleu Midi Ensemble, animé par Daniela Lumbroso.
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Diversité
France Culture Papiers
Le succès toujours au rendez-vous
Créées il y a un an par Bertrand Lefebvre, directeur de France Bleu Besançon, pour réunir les Francs-comtois autour d’une part importante et vivante de leur culture, Les 24 heures du temps ont bénéficié pour cette deuxième édition, les 20 et 21 juin, d’un dispositif exceptionnel.
« Lire la radio » : le pari était osé, le public a accroché. Lancée il y a un peu plus de trois ans, la revue France Culture Papiers 1, unique en son genre, est vendue,
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chaque trimestre à quinze mille exemplaires, « Un bon équilibre dans le marché des mooks 2, où elle se situe derrière la revue XXI », résume Olivier Poivre d’Arvor, directeur de France Culture. À l’automne dernier, la ligne éditoriale a été resserrée autour d’un sujet principal et de trois grandes parties (L’expérience du monde, L’atelier du savoir, Les chemins de la création), « ce qui a fait gagner des lecteurs, notamment en librairie, où se réalisent 60 % des ventes ». Cette nouvelle formule a vu l’arrivée de Catherine Liber 3
à la coordination éditoriale en relation avec les Éditions Radio France et à la production d’une nouvelle chronique hebdomadaire de quatre minutes 4 dédiée à la revue. Chaque semaine, elle sélectionne des passages à lire, parfois un focus lié à l’actualité, qu’elle accompagne d’extraits sonores d’émissions. « Une mise en ondes de la revue pour donner envie de la lire ! » Une illustration de l’ADN de France Culture, radio « durable », qui produit des textes et une mémoire.
1. Numéro 14 en vente depuis le 28 mai. 2. À mi-chemin entre un magazine et un livre. 3. Productrice de l’émission Villes-mondes, les dimanches, à 15 h 00, sur France Culture. 4. France Culture Papiers, Radio livre, sur France Culture, le vendredi, à 17 h 55, et franceculture.fr.
Une matinée de sensibilisation sur le parrainage
Formation
Le 16 juin dernier, la délégation à l’Égalité des chances organisait une rencontre inédite au studio 106 de la Maison de la radio. Le but : que les collaborateurs de Radio France participent concrètement à la politique en faveur de l’égalité des chances en s’engageant auprès d’un jeune. Lors de la table ronde animée par Hélène Jouan, quatre associations se sont présentées : Capital Filles, Frateli, Passeport Avenir et La Chance aux concours. Chacune avec ses spécificités mais toutes avec un objectif commun, développer le parrainage et le soutien de jeunes boursiers et/ou issus des quartiers prioritaires ou zones rurales. La création de binômes collaborateurjeune permet de lutter contre l’autocensure et de les aider dans la construction d’un projet professionnel… « Ce qui compte, pour le devenir d’un jeune, c’est d’être là au bon moment , rappelle Nathalie Clinckx, déléguée à l’Égalité des chances. C’est aussi l’occasion de se rencontrer autour de la notion du “vivre-ensemble”. » Une expérience doublement enrichissante, comme en ont témoigné les collaborateurs déjà engagés dans cette démarche, qui ont ainsi pu convaincre de nouveaux postulants. Pour vous engager, contactez : Nathalie Clinckx – nathalie.clinckx@radiofrance.com – 01 56 40 17 66.
Égalité femmes-hommes
Journées européennes du patrimoine
Portes ouvertes à la Maison de la radio Rouverte au public depuis novembre 2014, la Maison de la radio s’associe pour la première fois aux Journées du patrimoine, qui fêtent cette année leur 32e édition. Ses portes seront plus que jamais ouvertes, les samedi 19 et dimanche 20 septembre, pour accueillir un public toujours plus nombreux, de curieux ou de passionnés : mélomanes, auditeurs, amoureux d’architecture, d’informations, de son, d’acoustique ou tout simplement de lieux historiques. Partenaire de cet événement, Radio France met tout en œuvre pour s’adapter à la diversité des publics, qu’il s’agisse de familles, de groupes d’enfants, de retraités ou de lycéens en quête d’orientation… et leur faire de découvrir les trésors et l’âme de cette « Maison », et de venir au contact des collaborateurs de Radio France, qui seront présents pour les accueillir, en situation ou dans le cadre de visites dédiées à cet événement.
Radio France partenaire du site Expertes.eu Le 8 juin dernier, Radio France a lancé avec France Télévisions et le groupe Egalis le premier guide des expertes 100 % numérique à la suite de la version papier créée par Marie-France Colombani et Chebeka Hachemi. Selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), les femmes expertes représentent 20 % des personnes invitées dans les médias. Radio France souhaite montrer l’exemple en s’engageant pour développer leur plus grande représentativité dans tous les domaines. Expertes.eu est un véritable outil au service des journalistes et des producteurs. Ils peuvent y accéder en quelques clics, grâce au code et mot de passe spécifiques à leur
chaîne, et consulter par mots-clés les fiches des expertes ainsi qu’une revue de presse (sons, vidéos et articles) qui leur fournit des exemples de mise en situation de ces dernières. Les femmes référen-
cées – sous trois profils : métier, recherche, société civile – bénéficieront de formations de media training. Ce site regroupera, à terme, deux mille spécialistes dans plus de deux cents thématiques.
Un nouvel outil de mesure de satisfaction
Afin de mieux apprécier la qualité des stages, Campus Radio France a mis en place un nouveau dispositif de mesure de satisfaction des stagiaires depuis mi-février. Dans un premier un temps, ce dispositif concerne le parcours individualisé des managers et les formations liées aux nouveaux médias. Cette nouvelle procédure, anonyme, propose à chaque participant d’évaluer en deux phases la formation en dehors de la présence du formateur. Première étape : le lendemain de la fin de la formation, le stagiaire reçoit un questionnaire par mail, éventuellement suivi d’une relance téléphonique. Trois mois plus tard, un second mail est envoyé afin de recueillir l’avis du stagiaire « à froid ». « Le taux de réponse est de l’ordre de 80 % », se félicite André Chaillon, délégué à l’Université d’entreprise et à la Formation professionnelle. Tout le monde est gagnant : le salarié peut s’exprimer librement, nous disposons d’un nouvel outil de dialogue avec le prestataire pour faire évoluer, si nécessaire, la formation et les directions concernées peuvent vérifier que la formation correspond aux objectifs visés. »
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Saison musicale 2015-2016
Une offre musicale pour tous les publics La saison musicale 2015-2016 dévoilée mi-avril a valeur de triple événement. Elle marque le retour des formations à la Maison de la radio, dans l’Auditorium et le studio 104 rénové. Elle ouvre une ère de nouveaux types et formats de concerts destinés à attirer un public plus large et plus diversifié. Elle inaugure, aussi, une nouvelle façon de prendre en compte le profil, les habitudes et les envies des spectateurs.
E
n préface de la brochure de présentation, Mathieu Gallet situe l’enjeu de cette saison musicale 20152016 : « Notre ambition est de rassembler les publics, tous les publics, autour de la musique classique ». « Il n’y a pas une fatalité de l’ennui à écouter de la musique classique, indique, en écho, Christian de Pange, directeur adjoint en charge de la Communication et du Développement à la direction de la Musique. Nous avons des musiciens de grand talent, des moyens de production, de diffusion et de promotion appréciables. Nous pouvons proposer une offre originale capable de faire aimer la musique mais aussi d’engendrer des rencontres humaines. » Trois événements concernent la direction des Formations. Mikko Franck va succéder à Myung-Whun Chung à la tête de l’OrchestrePhilharmonique, Daniele Gatti entame sa dernière saison à l’Orchestre National de France, Sofi Jeannin participe à la programmation du Chœur parallèlement à la direction de la Maîtrise, qu’elle exerce depuis 2008. La saison 2015-2016 va se dérouler au rythme d’un événement mensuel : opération « portes ouvertes » à l’occasion des Journées du patrimoine pour la rentrée des formations ; suivra un portrait de la compositrice coréenne Unsuk Chin, le rapprochement Beethoven-Bartók, puis l’inauguration de l’orgue de l’Auditorium à la mi-décembre. Suivront les années Korngold, compositeur qui fuit le nazisme et qui rayonna dans tous les genres musicaux, jusqu’à devenir l’auteur fétiche des plus grands réalisateurs d’Hollywood ; puis
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Billetterie
Secutix, l’outil central de la réservation
Radio France s’est dotée d’un nouvel outil capable de l’accompagner dans le développement de son offre culturelle et dans la connaissance de ses publics.
L
le festival Présences, consacré à l’Italie, un week-end « à la française », Atout Chœurs réunissant Maîtrise, Chœur de Radio France et d’autres ensembles étrangers… Un hommage à Henri Dutilleux est rendu tout au long de la saison avec une exposition consacrée à ce grand homme de radio et compositeur, du 14 septembre au 10 octobre, dans plusieurs espaces de la Maison de la radio. Une invitation est lancée au compositeur Magnus Lindberg par le Philharmonique et Julian Rachlin sera en résidence à l’OrchestreNational de France.
La musique « à la carte »
Pour préparer au mieux la saison 20152016 et cibler au plus près les attentes du public, la direction de la Musique, en collaboration avec la direction du Marketing stratégique et du Développement, s’est appuyée sur les enseignements de deux études. Au-delà des demandes classiques d’abonnement et des demandes programmées, il faut aussi répondre à des attentes plus improvisées. Les mélomanes veulent aller au concert quand ils en ont envie,
« Il n’y a pas une fatalité de l’ennui à écouter de la musique classique. » Christian de Pange
au gré de la consultation des programmes. Priorité aux formules souples, libres, « à la carte ». Dans le même registre, le rythme de vie quotidien et la multiplication des propositions culturelles incitent les amateurs de musique à compléter les offres traditionnelles par des programmes courts. La direction de la Musique avait déjà amorcé cette évolution ; les résultats des enquêtes ont renforcé cette orientation. La Maison de la radio sera grande ouverte, le week-end, à tous les publics. Le samedi matin, concerts de découverte en famille et entre amis ; le samedi soir, à 20 h 00, popularisation des grandes œuvres, avec de grands interprètes. La nouveauté est le rendez-vous de 16 h 00, le dimanche, un concert court bien nommé, L’heure musique, qui reprend l’esprit des concerts Expresso de 19 h 00 en semaine, où la musique se vivra sur un mode détendu, voire ludique. En semaine, les répétitions ouvertes au public, baptisées Illico, culti-
veront la proximité avec les formations et les interprètes. Enfin, puisque les mélomanes revendiquent le plaisir spontané, les concerts « surprise » à thèmes, annoncés sur le site maisondelaradio.fr, rassasieront leur curiosité. Au final, « On ne change pas la donne, on élargit l’offre et les publics, et cette saison fonde les engagements musicaux de Radio France, qui seront inscrits dans le Contrat d’objectifs et de moyens », résume Christian de Pange.
« Début juin, 50 % des abonnements étaient vendus via Secutix. » Arnaud Marichez
e précédent logiciel de billetterie, Ticket’Act, n’était plus en capacité de répondre aux besoins imposés par les supports numériques. Secutix a permis pour la première fois de vendre en ligne sur le site maisondelaradio.fr l’ensemble des formules d’abonnement de la saison 2015-2016. « Début juin, 50 % des quelque 1 800 abonnements étaient déjà vendus par ce biais », rapporte Arnaud Marichez, en charge de ce projet à la délégation Accueil et Exploitation des espaces ouverts au public. Dès la rentrée, l’ensemble de l’offre culturelle (concerts, émissions publiques, événements…) sera disponible sur tous les canaux de vente classiques (guichet, téléphone…), numériques, et mobiles. Secutix accompagnera l’évolution de cette offre, en proposant des produits packagés (concert + parking, concert + champagne…), offrant un service global et adapté aux attentes des clients. De plus, le service billetterie disposera d’éléments d’analyse et de reporting utiles aux directions pour un pilotage efficace de leur activité. Secutix facilite également la tâche de l’équipe de la Billetterie. En intégrant les dernières technologies (interface avec les revendeurs et partenaires, ventes en temps réel, contrôle d’accès…), il favorise une gestion centralisée de tous les types de publics (individuels, abonnés, comités d’entreprise, scolaires…) à chaque étape du processus de réservation. L’équipe s’est investie avec enthousiasme dans la prise en main de Secutix, dont les fonctionnalités limitent les manipulations les plus « chronophages », et font évoluer positivement le métier : « Nous allons pouvoir consacrer plus de temps à satisfaire les demandes des clients et à réaliser les reportings de données “personnalisées” que nous demandent nos interlocuteurs », soulignent les membres de l’équipe de Noëlle Turban. « La mise en place de Secutix a fait l’objet d’un processus de conduite du changement pour l’équipe », relève Arnaud Marichez. La formation a débuté en novembre 2014 par l’apprentissage du paramétrage du système. Elle s’est poursuivie par une formation dédiée à la vente de billets, en mars, afin que l’équipe soit prête pour l’ouverture de la vente de la saison. D’autres formations sont prévues avant l’été pour la partie contrôle d’accès dématérialisé (e-billet), qui entrera en vigueur à la rentrée de septembre.
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SAISON MUSICALE 2015-2016
Bien connaître son public pour mieux l’atteindre Pour clarifier, dynamiser et faciliter la sélection des offres, la brochure a été enrichie d’une « grammaire » visuelle – des pictogrammes et aplats de couleur – qui guide les mélomanes et leur permet de repérer, d’un coup d’œil, les types de concerts et de rendez-vous.
Un des leviers essentiels de la commercialisation de l’offre culturelle est la connaissance précise des publics, de leurs goûts et de leurs attentes afin de leur proposer les concerts susceptibles de les attirer à la Maison de la radio. La direction de la Musique a amorcé cette évolution avec le concours de la direction du Marketing stratégique et du Développement.
La direction de la Communication, en collaboration avec les directions de la Musique et du Marketing, a conçu la promotion grand public de cette nouvelle saison. Des producteurs et journalistes ont enregistré des spots diffusés sur les antennes invitant à s’abonner. Une bâche déployée sur la Maison de la radio a porté la même invitation. Des bannières ont été diffusées sur les sites Internet de Radio France, du Figaro, du site Internet spécialisé concertclassic.com et du service de musique en ligne Qobuz. Des titres de la presse quotidienne nationale, culturelle et musicale ont relayé le lancement de la saison. De même, une campagne d’e-mailing a été réalisée et la brochure a été envoyée par courrier postal à quatorze mille prospects : « Notre stratégie consiste à toucher un public cible très précis, commente Sylvie Berranger, responsable du pôle Publicité et Supports. Cela étant, si certains de ces destinataires ne s’abonnent pas, ils peuvent fonctionner par envies, par impulsion, et acheter des concerts à l’unité ».
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L’
objectif est de mieux connaître et de mieux cibler les différents publics. Si, depuis quelques années, la direction de la Musique approchait par petites touches ses clients, elle a accentué, pour la saison 2015-2016, les actions de « teasing » et de sensibilisation. Une semaine avant le lancement de la saison, une page en ligne sur le site Internet maisondelaradio.fr a mis les visiteurs en appétit avec les nouveaux concepts de concerts, la démultiplication des horaires et les nouveaux lieux valorisés par des prises de vues effectuées avec des drones. Un court film évoquait le contenu de la saison. Ensuite, les clients abonnés étaient invités par un mail à activer leur compte pour la nouvelle saison. Le jour du lancement, le 20 avril, la direction de la Musique a « ciblé » 37 840 contacts, chiffre
inédit, issus des fichiers des abonnés des deux saisons précédentes, de fichiers des salles partenaires pendant les cinq années passées hors de la Maison de la radio et des contacts glanés au cours des journées d’inauguration. Le jour du lancement, les destinataires et visiteurs du site maisondelaradio.fr ont pu découvrir l’ensemble de la saison et « feuilleter » la brochure en ligne. « Les deux tiers d’entre eux, qui ne faisaient pas partie de nos abonnés, ont demandé l’envoi de la brochure papier. Cela nous a démontré que nous intéressons et touchons un nouveau public », note Lorraine Desprez, responsable Relations avec le public et développement des publics.
LES HABITUDES ET LES SOUHAITS CHANGENT « Il n’y a pas de marketing relationnel sans connaissance des publics »,
explique Guillaume Hervins, directeur du Marketing relationnel de Radio France. Avec l’aide de la direction des Études, deux enquêtes ont été conduites, l’une sur les profils des publics, la seconde pour mieux saisir leurs attentes. Les spectateurs des concerts sont majoritairement seniors puisque l’âge moyen global est de 55 ans et l’âge médian de 60 ans. « Cela signifie que la moitié du public des concerts a 60 ans ou plus et cela, tant pour les clients existants que pour les nouveaux », souligne le directeur. Les trois quarts du public possèdent un diplôme supérieur et ont, en grande majorité, un niveau de revenu élevé, 25 % d’entre eux apportant 80 % du chiffre d’affaires total de la saison. Ce sont essentiellement des abonnés. Plus de la moitié sont parisiens, prioritairement des arrondissements voisins (15e et 16e). Plus de la moitié font du concert une sortie de couple. 43 % amorcent leurs choix par la brochure papier puis par Internet. Près de 80 % des abonnés utilisent quotidiennement Internet et 61 % réservent même leurs places par maisondelaradio.fr, « preuve de l’importance majeure, désormais, de la réservation en ligne et du nouvel outil de billetterie », relève Guillaume Hervins. Les études ont apporté des éclairages précieux sur les attentes. En termes de jours et d’horaires, les questionnés préfèrent les concerts
« Il n’y a pas de marketing relationnel sans connaissance des publics. » Guillaume Hervins LA GRC AU SERVICE DES CLIENTS
55 ans C’est l’âge moyen des clients des concerts. Près de
80 % de nos abonnés utilisent quotidiennement Internet.
« Nous intéressons et touchons un nouveau public. » Lorraine Desprez
du début de soirée, 20h, en semaine ou le week-end. Les familles choisissent le samedi soir ou le dimanche matin et après-midi. Autre ensei gnement important, ils souhaitent des formules plus souples et plus simples : « Cela nous a amenés à proposer une offre tarifaire plus simple avec une réduction unique de 15 % à partir de cinq concerts achetés, alors qu’il existait préalablement deux paliers », note Guillaume Hervins. 96 % des questionnés sont demandeurs d’une information plus nourrie sur les concerts dans la brochure. Près des trois-quarts (71 %) aimeraient être titulaires d’une carte de fidélité, un instrument précieux de marketing relationnel. Dès sa conception, le projet d’ouverture de la Maison de la radio a été pensé avec une palette de services additionnels ou annexes. L’étude des attentes révèle que 61 % des auditeurs des concerts souhaitent disposer d’un service bar et restauration et d’une offre « parking ». « Ils entendent vivre toute leur soirée sous l’angle du plaisir et du confort. Les aménagements que nous prévoyons vont leur donner satisfaction, se réjouit Guillaume Hervins. Tirer autant d’éléments de connaissance est très enrichissant. Les destinataires se sont pris au jeu alors que le questionnaire par mail a pris en moyenne dix-huit minutes. Cette exploration nous pousse à systématiser nos investigations avec des enquêtes de satisfaction. »
Pour servir au mieux ses spectateurs, la direction de la Musique utilise un outil de gestion de la relation client (GRC), Edeal, qui exploite les données du logiciel de billetterie. Elle fait, dans ce domaine, un saut important et capital, puisque le précédent logiciel, Ticket’Act, ne fournissait aucune donnée marketing pour suivre les clients, aucune connaissance de leurs habitudes. « Dorénavant, la communication entre l’outil de billetterie Secutix et la GRC Edeal ouvre un champ de possibilités immense, d’autant qu’Edeal peut également exploiter les données de fichiers extérieurs, se félicite Lorraine Desprez. À titre d’exemple, nous pourrons savoir si un prospect qui a demandé une brochure a acheté un concert et, sinon, nous pourrons lui adresser des offres. Nous pourrons dire à un client, qui a acheté sép arément quatre concerts, que cinq concerts lui auraient donné l’opportunité de souscrire un abonnement à coût moindre. Nous pourrons faire des offres en fonction des goûts sur la base du style de musique, de la période de composition et du genre de concert, symponique, avec concerto, vocal… Nous pourrons fêter les anniversaires, remercier les plus fidèles… L’objectif est de ne passer à côté d’aucune opportunité. Nous sommes résolument et définitivement entrés dans l’ère du marketing relationnel pour le bien de notre public. Et plus le public sera content et satisfait, plus il se fera prescripteur auprès d’autres spectateurs potentiels. »
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Conférence Climat 2015
France Info se mobilise pour la planète Alors que la Conférence Climat 2015 se tiendra du 28 novembre au 11 décembre à Paris, depuis le début de l’année, France Info appelle ses auditeurs à la mobilisation pour proposer des solutions concrètes. De même, un mois avant la Cop 21, le mardi 3 novembre, la chaîne rassemblera, au sein de la Maison de la radio, plus de mille collégiens venus du monde entier pour faire entendre la voix de la jeunesse aux côtés des décideurs politiques et économiques.
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Vertigomaisondelaradio.org
Une grande opération sportive solidaire
Radio France et l’ONG « PL4Y International » s’associent pour organiser Vertigo à la Maison de la radio, une grande course verticale jusqu’en haut de la tour du bâtiment, au profit d’un programme d’éducation et d’accompagnement par le sport.
L « On ne touche pas les gens en les accablant », constate Marie Liutkus, déléguée à la direction de la Communication à France Info. « Car au-delà des nouvelles alarmistes, la société demande, aujourd’hui, des solutions concrètes et les auditeurs veulent être informés sur les initiatives positives et sur ce qu’ils peuvent faire. L’état des lieux est fait, place à l’action ! » Le principe : entrer dans leur quotidien avec le projet #maplanète, lancé en janvier dernier, qui expose à l’antenne des idées individuelles ou collectives, issues de la rédaction et du grand public. Pour les sélectionner, un Comité climat rassemble experts de la station (comme la journaliste Anne-Laure Barral), grandes personnalités (tel Yann ArthusBertrand) et spécialistes extérieurs : Catherine Chabaud (première femme à terminer un tour du monde à la voile en solitaire), Valérie MassonDelmotte (paléoclimatologue), Pierre Radanne (expert des questions énergétiques et écologiques)… Ce groupe de passionnés est en charge de la « labellisation » des idées proposées, reconnaissable à l’antenne par un jingle. Avec un mot d’ordre : le dialogue, notamment via le site et les réseaux
sociaux, où chacun peut apporter sa contribution. « Nous voulons créer un cercle vertueux, qui valorise le bon sens et le dynamisme. »
Les collégiens face aux décideurs
France Info ajoute à cette interpellation du grand public une mobilisation des collégiens avec le projet #maplanète2050. « Nous avons choisi les collégiens parce qu’ils constituent la première génération née au xxie siècle, commente Laurent Guimier, directeur de France Info. Depuis leur plus jeune âge, ils entendent parler du développement durable et du réchauffement climatique. Nous leur donnons la possibilité de s’exprimer sur ces enjeux un mois avant la Cop 21 ». Dès la rentrée de septembre, plus de mille collégiens, à raison d’une classe par académie, ainsi que des collégiens scolarisés dans des établissements français à l’étranger travailleront avec leurs professeurs. Chaque classe choisira un seul thème d’étude parmi cinq : l’eau, l’alimentation, les transports, la maison/l’habitat, l’énergie. Chaque classe livrera deux types de travaux sur le thème choisi : ses propositions pour améliorer le développement
durable et lutter contre le changement climatique argumentées en une page, ainsi qu’une illustration « dessine-moi #maplanète2050 » sous la forme de son choix (dessin, assemblage-collage, photo, maquette, vidéo, reportage sonore/webradio, journal-fanzine, chanson ou poème). Enfin, temps fort de cette mobilisation, le 3 novembre prochain, les mille écoliers des cinq continents exposeront leurs arguments, convictions et solutions face aux grands décideurs politiques et économiques, dans l’Auditorium de la Maison de la radio. Les enfants remettront aux organisateurs de la Cop 21 un Livre blanc de la jeunesse, qui compilera les travaux de toutes les classes, et qu’ils présenteront comme la contribution des jeunes du monde entier aux débats officiels. La Maison de la radio accueillera l’exposition des illustrations des collégiens. « Cette journée et ces échanges symboliseront un passage de témoin entre deux générations, celle née au xxie siècle avec les enjeux climatiques, et celle qui sera à la table des négociations lors de la Conférence de Paris », conclut Laurent Guimier.
Le comité climat. De gauche à droite : Pascal Delannoy, Catherine Chabaud, Yann Arthus-Bertrand, Pierre Radanne, Gérard Feldzer, Alix Mazounie, Roland Jourdain et Anne-Laure Barral.
e dimanche 13 septembre prochain, oubliez l’ascenseur et venez affronter les 70 mètres, vingt-deux étages et trois cent soixante-cinq marches de la célèbre tour de la Maison de la radio. Profitez de l’été pour vous entraîner et vous inscrire ! Ce challenge sportif est ouvert à tous les collaborateurs de Radio France comme au grand public. Au-delà de la performance sportive, c’est surtout l’opportunité de s’associer à un projet solidaire qui vise à collecter des fonds en faveur de l’ONG PL4Y International. Pour participer à cette aventure, il suffit de vous inscrire sur vertigomaisondelaradio.org et d’inviter tous vos amis et relations à parrainer votre dossard en réalisant des dons en ligne au profit des enfants bénéficiaires de l’action de PL4Y International. Le jour J, le dimanche 13 septembre, il s’agira de faire honneur à tous vos supporters et de gravir le plus rapidement possible les vingt-deux étages de la tour de la Maison de la radio. De plus, toute la journée, le sport et la santé seront à l’honneur à la Maison de la radio autour de diverses animations ouvertes à tous. Un moment à vivre en famille et entre amis au profit d’une bonne cause. Informations complètes et inscriptions : vertigomaisondelaradio.org
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Mouv’ Un nouvel élan Nom dynamisé, nouveau logo, nouvelle grille : depuis le 2 février, la radio jeune du service public a pris le tournant du changement. Un plan de relance mûrement réfléchi, un positionnement affiné, une identité affirmée : bienvenue sur Mouv’, le haut-parleur de la jeunesse.
Mouv’ propose quinze rendez-vous musicaux par semaine, animés par des personnalités expertes et passionnées comme Akhenaton ou Olivier Cachin.
Un traitement éditorial ciblé
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ans les couloirs du 3e étage de la Maison de la radio, noir sur fond blanc ou inversement, le logo de Mouv’ s’affiche en grand. « Repartir sur des bases inédites, c’est un défi très motivant », confie Bruno Laforestrie, le directeur de la station nommé par Mathieu Gallet l’an passé. « La mission de service public de Radio France doit toucher tout le monde, y compris les jeunes des zones urbaines et périurbaines », insiste Frédéric Schlesinger, directeur délégué aux Antennes et aux Programmes. Un pari ? Pas vraiment. « Le groupe est convaincu du potentiel de la chaîne », affirme Serge Schick, directeur délégué au Marketing stratégique. Afin de lui donner toutes les chances de remplir ses objectifs (cinq cent mille auditeurs d’ici fin 2016), une série d’études a permis de repositionner les
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Cette ambition qualitative se retrouve dans le contenu parlé et les rendez-vous d’information. « Notre objectif est aussi pédagogique : les auditeurs de demain se préparent aujourd’hui ! », rappelle Frédéric Schlesinger. À 13 h 00, Mouv’Express met en avant des initiatives positives : coaching sur l’entretien d’embauche par le DRH d’une grande entreprise, pétition sur la « malbouffe »… Grâce au Rapondeur, chaque auditeur peut intervenir. Autre temps fort, le 20#20, magazine d’actualité élaboré par GuillaumeTatu et les huit journalistes de la rédaction de Mouv’. Là encore, l’angle est décalé : « L’idée est de traiter le monde d’aujourd’hui en nous transposant en 2020 : imaginons que la misogynie soit un délit, le cannabis légalisé… ». Des sujets qui lancent le débat. Atout supplémentaire : dix flashs info par jour.
axes principaux : un cœur de cible axé sur les 18-25 ans, une programmation musicale ciblée et un déploiement de l’offre digitale. « Tous les ingrédients sont réunis, la cohérence est là, on y croit ! »
Une identité musicale affûtée
« 80 % des 15-30 ans veulent d’abord de la musique à la radio », explique Bruno Laforestrie : d’où un temps d’antenne consacré à hauteur de 75 % aux programmes musicaux. À la fois populaire et pointu, l’angle hip-hop-électro choisi par la chaîne offre autant de visibilité aux hits qu’aux artistes émergents. Le point d’entrée matinal est centré sur la musique avec l’émission Good morning Cefran, qui fait la part belle à l’humour et aux reportages sur des personnalités et des événements. Au total,
Un nouveau territoire d’expression
Ci-dessus, à gauche : Caroline Arrouet et Pascal Cefran, animateurs de Good morning Cefran, la matinale de Mouv’.
« On air, on line, on me » : Mouv’, radio « antiexclusion », donne la parole aux jeunes, notamment au travers des réseaux sociaux et d’Internet. « 30 % de l’audience radio des 15-24 ans sont réalisés via d’autres supports que le hertzien », rappelle Serge Schick. Nouvelle home page sur le site avec de nombreux contenus enrichis ou inédits, sept vidéos d’humoristes
Ci-dessus : un exemple de la présence de Mouv’ dans la rue. Ci contre, en haut : Jean-Pascal Zadi et Guillaume Tatu, dans l’émission de la rédaction, le 20#20. En bas : l’équipe de Mouv’express au complet (Sonia Deschamps, Greg, Hélène Merlin etAdile Farquane).
en ligne chaque semaine, un Mouv’ live show, le grand rendez-vous live de la musique urbaine avec les musiciens de The Ice Kream, diffusé sur Trace Urban et sur le Web. Le point d’orgue ? Une nouvelle appli offrant en permanence de la musique à la demande lancée fin février, qui assure une présence renforcée sur le mobile. Mouv’Xtra, un canal de diffusion complémentaire, propose, en outre, des programmes inédits.
Visibilité et communication d’ampleur
Devait-on changer de nom ? Les études ont conclu que le mot « Mouv’ » était porteur, mais qu’il fallait marquer le changement et introduire plus de dynamisme. « Mouv’, c’est l’idée de faire bouger, autant les corps que les esprits et les mentalités », décrypte Serge Schick. Le nouveau logo a été créé par le graphiste Tyrsa, tandis qu’une directrice artistique, Leïla Sy, a modelé l’esthétique de la marque, en reprenant les
codes de la culture urbaine. Une importante campagne de communication, déclinée par l’atelier graphique de Radio France, a été lancée sur deux médias principaux : affichage et digital. L’affichage est traité de la façon la plus ciblée possible et avec des supports originaux : tables de bar, affichage sauvage, clean tag dans la rue, grands formats dans les couloirs du métro. Quant à la présence sur les médias digitaux (Web, mobile), elle permet de toucher très précisément les jeunes amateurs de hip-hop et d’électro. « Le groupe entier adhère à ce projet, conclut Frédéric Schlesinger. Mouv’ est désormais la petite sœur des autres stations ». Et elle n’a pas fini de grandir.
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Fip
« Se comprendre pour mieux travailler ensemble. » Patrick Derlon
Échange de bons procédés
et Sarra Bekare
Anne Sérode, directrice de Fip, a lancé une expérience originale et riche d’enseignements au sein de la chaîne : sur la base du volontariat, des binômes de métiers différents échangent leurs postes durant quelques heures. L’idée ? Comprendre le quotidien et les contraintes de chacun pour mieux travailler ensemble. « Une expérience étonnante pour comprendre les contraintes d’une directrice » Isabelle Marquet
Anne Sérode.
« Contribuer à recréer une dynamique de groupe. » Anne Sérode
« L’idée de lancer cet échange des métiers est venue de mes premières observations : j’ai constaté qu’à Fip, le travail se faisait beaucoup en silo et que chacun travaillait de son côté, sans toujours comprendre les défis et contraintes de l’autre. Pour moi, créer une dynamique d’équipe est prioritaire dans toute organisation. Cette expérience est une illustration de la façon dont je
Isabelle Marquet.
souhaite conduire la chaîne. La radio est d’abord une aventure humaine ; il faut créer un lien avec l’auditeur, donc il faut que ça commenceentre nous. Il s’agissait, aussi, de renouveler le regard que l’on pose sur son propre travail, en le nourrissant de l’expérience de l’autre. J’ai été la première à initier la démarche. Symboliquement, j’ai voulu commencer par un métier au plus près de notre raison d’être : les auditeurs. J’ai donc passé deux
« Durant cette expérience de deux heures trente dans le fauteuil d’Anne Sérode, j’ai fait des recherches dans l’éphéméride pour repérer les dates phares de 2015 qui pourraient donner lieu à des événements sur Fip. Son assistante m’a aussi passé des interlocuteurs par téléphone – notamment une femme qui prolongeait son congé maternité et à qui il fallait vite trouver un remplaçant. Cette expérience a été sympathique, mais surtout étonnante pour comprendre les contraintes d’une directrice. Pour rien au monde je n’échangerais ma place contre la sienne ! Il faut être disponible et être capable de jongler entre plusieurs dossiers en même temps, alors même qu’on est sans cesse interrompu, sans compter les réunions… Cette expérience m’a donc aidée à mesurer le fait que diriger une antenne est une sorte de course contre la montre pour laquelle il faut avoir de grandes capacités d’écoute et de polyvalence ! » heures au standard, à la place d’IsabelleMarquet. Ce fut une expérience très agréable. Nous avons invité les auditeurs à m’appeler. Je m’attendais à des doléances mais 80 % d’entre eux ont appelé pour dire qu’ ils
aimaient Fip ! J’ai aussi constaté que plusieurs tâches étaient laborieuses, par exemple photocopier des conducteurs, car le papier coince sans arrêt dans la machine. Du coup, j’ai décidé de faire évoluer le mode d’archivage. »
Patrick Derlon.
Sarra Bekare.
« Un plus grand respect pour le travail des autres. » Alexandre Desurmont et Massimo Bellini
Massimo Bellini.
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Alexandre Desurmont.
Massimo Bellini, chargé de réalisation, a proposé à Alexandre Desurmont, programmateur-animateur, d’échanger leurs métiers. « C’était l’occasion de faire un programme, d’écrire les micros et de me faire plaisir tout en découvrant le métier de programmateur-animateur », explique Massimo Bellini. « De mon côté, ajoute Alexandre Desurmont, j’étais en régie durant l’émission Jazzafip, qu’il a animée avec Frédérique Labussière. Il m’avait auparavant montré le fonctionnement de Netia et les boutons nécessaires pour assurer la réalisation de l’émission. » De même pour Massimo : « Auparavant, Alexandre m’avait montré comment fonctionnait le logiciel avec lequel travaillent les programmateurs, j’ai cherché des titres et travaillé les enchaînements ». « Comme il est réalisateur depuis longtemps, précise Alexandre, il s’est vite mis dans mon métier. Nous avons juste fait de petites retouches à la fin. » Pour les deux, l’expérience a été « très intéressante ». « On a l’impression de connaître les métiers des personnes avec qui l’on travaille, précise Massimo Bellini, alors qu’en fait, pas tant que cela. Outre le plaisir de l’échange, j’ai à présent un éclairage différent sur le rôle et les contraintes des programmateurs ; je me suis rendu compte que leur tâche était plus compliquée que je ne l’imaginais. Ce partage de pratiques permet d’avoir un plus grand respect pour le travail des autres, plus de sensibilité et de compréhension au quotidien, par la suite. »
En décembre dernier, Patrick Derlon, programmateur radio, et Sarra Bekare, technicienne d’antenne, ont échangé leurs métiers pour quelques heures. « J’ai préparé une tranche d’une heure de programme avec les impératifs de Fip, puis Patrick est venu me voir pour que nous retravaillions ensemble », explique Sarra Bekarre. « Le plus difficile, pour moi, était de trouver et placer des chansons françaises. Mais j’ai réussi à faire passer Ave Cesaria, de Stromae ! Ensuite, Patrick m’a conseillé un enchaînement subtil avec un titre de Cesaria Evora. » Patrick Derlon confirme : « Je l’ai juste aiguillée et lui ai juste déplacé un titre. Elle s’en est très bien sortie, et comme elle a 28 ans, l’ensemble était très actuel. Elle a choisi beaucoup de titres que nous ne passons pas habituellement. De l’extérieur, on imagine que c’est facile, mais elle a pu se rendre compte de la difficulté de créer un enchaî nement réfléchi, avec une intention derrière ». Quelques jours plus tard, c’est lui qui est passé aux manettes. Un métier qu’il avait déjà exercé à ses débuts. « Nous avons travaillé en studio sur un programme dans les conditions du direct. J’ai découvert de nombreux gestes, car le matériel a beaucoup évolué. Ce métier demande de la concentration ; je comprends pourquoi ils ont des vacations de deux heures », assure Patrick Derlon, pour qui l’expérience lui a fait « comprendrele contenu et la valeur du métier de l’autre ». Même chose pour Sarra : « J’ai réalisé que, quand je vais les interrompre sur une de leurs programmations, je peux les déconcentrer, car garder tout l’enchaî nement en tête est très compliqué. Réciproquement, Patrick s’est rendu compte qu’aux manettes, je ne pouvais pas forcément écouter les programmes. C’est tout bête, mais cela aide à se comprendre pour mieux travailler ensemble », conclut Sarra Bekare.
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Laurence Jacquet, Anne-Christine Marsaud, Catherine Viguié
Au service du public
Avec la réouverture au public, les hôtesses de la Maison de la radio jouent un rôle central d’accueil du public et de relais de l’offre culturelle proposée par Radio France. Laurence Jacquet, Anne-Christine Marsaud et Catherine Viguié expliquent ce métier, essentiel dans l’ère qui s’ouvre.
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ans ce lieu imposant qu’est le grand hall rénové de la porte Seine, elles sont en première ligne derrière la banque d’accueil. Avec calme et efficacité, ces trois hôtesses accueillent et renseignent tous les visiteurs de la Maison de la radio. Alors qu’elles exerçaient à différents endroits du bâtiment durant les premières phases des travaux de réhabilitation, elles sont à nouveau réunies depuis la réouverture au public, le 14 novembre dernier. Au service de la nouvelle stratégie du groupe, elles agissent, désormais, dans le contexte d’une entité culturelle ouverte au public. « Nous ne faisons pas qu’accueillir les visiteurs. Nous avons un rôle d’information sur l’ensemble de l’offre culturelle proposée au sein de la Maison de la radio, avec une vraie valeur ajoutée », explique Anne-Christine Marsaud. L’ouverture de la Maison de la radio a pour but d’attirer un public plus nombreux et plus divers : simples visiteurs, public des émissions, invités (musiciens, chanteurs, hommes politiques, experts, invités protocolaires). Dans ce contexte, le savoir-faire des hôtesses est d’être en mesure de s’adapter à tout type de situation et de demande. Leur position les conduit à recueillir les doléances et, dans ce cas, « nous veillons à toujours rester diplomates », souligne Anne-Christine Marsaud. La pluralité et diversité des fonctions, les missions chaque jour renouvelées constituent, pour elles, l’intérêt majeur de leur métier.
De gauche à droite : Anne-Christine Marsaud, Laurence Jacquet et Catherine Viguié.
UN RÔLE D’INFORMATION AVEC UNE VRAIE VALEUR AJOUTÉE.
« Les moments les plus intenses rendent parfois la concentration difficile, pour le travail administratif que nous devons faire en parallèle », confie Laurence Jacquet. Avec une grande autonomie, leur rôle consiste à piloter et coordonner toutes les opérations d’accueil de la journée, qui seront assurées par elles ou par l’équipe de la société spécialisée dans l’accueil du public à laquelle Radio France fait appel pour faire face à la montée en puissance de l’activité depuis la réouverture au public.
Elles ont également retrouvé l’habit de conférencières qu’elles portaient avant le début des travaux. Ces connaisseuses hors pair de la Maison de la radio sont amenées à réaliser des visites guidées gratuites à destination de différents publics. Les trois collaboratrices apportent aussi leur contribution à des événements exceptionnels. Lors de « Radio France fête le livre », par exemple, elles ont pour mission d’exposer et d’expliquer au public la vaste gamme d’activités proposées et d’accompagner les écrivains. Elles exercent aussi, parfois, en dehors de la Maison de la radio, à l’occasion d’événements prestigieux, comme le concert du 14-Juillet, au Champ-de-Mars. Laurence, Anne-Christine et Catherine sont des passionnées de Radio France, de ses activités et de ses antennes. Une vraie plusvalue professionnelle. « Nous écoutons les programmes et les connaissons parfaitement. Cela rend ce métier enrichissant », conclut Catherine Viguié.
texto I Le magazine interne de Radio France I Société nationale de radiodiffusion – 116, avenue du Président-Kennedy – 75220 Paris Cedex 16 – Tél. : 33 (0) 1 56 40 22 22 I Directeur de la publication : Mathieu Gallet, président-directeur général – Monique Denoix, directrice déléguée à la Communication I Rédactrice en chef : Marianne Devilléger, déléguée à la Communication interne, assistée de Claude Mantoux et de Florence Bellanger I Conception-réalisation : 21x29,7 – www.21x29-7.fr I Photos : Christophe Abramowitz (les autres crédits photo sont précisés dans le magazine) I Iconographie : Frédéric Michel I Impression : Solubis – 92250 La Garenne-Colombes I Dépôt légal à parution. Radio France a créé un fichier répertoriant les prénom, nom et adresse de son personnel, destinataire du magazine Texto, aux fins d’envoi à domicile dudit magazine, ce fichier étant transmis au prestataire de Radio France chargé de son acheminement. Conformément aux dispositions de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification des données vous concernant et figurant dans le fichier des destinataires de ce magazine. Vous pouvez également demander que vos coordonnées soient radiées de ce fichier si vous ne souhaitez plus recevoir le magazine Texto.
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