Texto #40 Automne 2016

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#40 Le magazine interne de Radio France AUTOMNE 2016

GRAND ANGLE Service public : Radio France à l’écoute des jeunes publics Page 6 INITIATIVES Publicité : recettes préservées, principes respectés Page 10

Soixante-dix ans tout en Maîtrise COULISSES

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avons donné le nom de “zubiak” qui signifie “ponts”, explique Bixente Vrignon, adjoint au rédacteur en chef de France Bleu Pays Basque. Au sommaire de chaque édition, nous filerons d’ailleurs la métaphore du pont, avec un reportage, un invité emblématique de la communauté (par exemple, le musicien Anje Duhalde, véritable maillon entre la chanson populaire et le rock), l’histoire

L’art urbain s’invite à la Maison de la radio

Pour accompagner la réouverture du hall Seine à ses collaborateurs et ses publics, Radio France a confié à des artistes emblématiques de l’art urbain le soin d’en habiller la façade vitrée. Piloté par la direction de la Musique et de la Création culturelle avec le soutien de Mouv’, ce projet est emblématique de la volonté de la Maison de s’ouvrir à d’autres formes artistiques et de se positionner comme un lieu culturel à part entière. L’association Art Azoï a été choisie pour coordonner cette intervention d’envergure, qui a débuté fin août. Huit artistes (Aleteïa, Arnaud Liard, Nassyo, Nelio, Romain Froquet, Sifat, Tarek Benaoum et Zeky) ont œuvré sous la houlette de Lek, artiste reconnu fraîchement revenu de sa résidence à la Villa Médicis. Ensemble, ils ont réalisé une œuvre éphémère (elle reste en place tout l’automne) qui épouse les panneaux de verre de la façade. Sorte de moucharabieh aux couleurs chatoyantes, cette création met en valeur le hall Seine sans en dévoiler l’intérieur. Une belle façon d’inciter les curieux à pénétrer l’enceinte de la Maison de la radio. Devant l’enthousiasme général suscité par cette création, tant en interne qu’auprès du grand public, cette expérience en appelle d’autres pour souligner le bâtiment emblématique de l’architecture fonctionnelle des années 60. l

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d’un pont (par exemple, celui reliant Hendaye à Irun)… » Enregistré le mercredi dans les conditions du direct, le magazine est coanimé à distance par Alaia Martin, journaliste et improvisatrice pour Euskadi Irratia, et par Artzen Letona, pigiste pour la locale de France Bleu. Ongi etorri ! l Samedi, 12 h 05, France Bleu Pays Basque Dimanche, 15 h 00, Euskadi Irratia.

APPLI FRANCEINFO

L’actu en direct

La naissance la nouvelle offre d’information en continu du service public s’est accompagnée du lancement par France Télévisions et Radio France, le 24 août, de l’appli franceinfo. Une manière de conforter la nouvelle offre en « mobile first » et de coller ainsi aux nouveaux usages de consommation de l’actualité. « Il nous fallait être présents sur le web mais aussi dans les stores pour iOS et Android, explique Xavier Meunier, l’un des concepteurs de l’offre à franceinfo. Tous les contenus de la nouvelle offre se doivent en effet d’être accessibles en ligne mais aussi sur mobile et tablette. » Un complément du web qui repose sur une approche plus affinitaire : en téléchargeant l’application franceinfo, les utilisateurs embarquent avec eux en permanence la radio et la TV et peuvent ainsi à tout moment suivre l’info en direct, recevoir des alertes, s’abonner aux podcasts ou réagir. Une v2 enrichie de nouvelles fonctionnalités et dotée d’une ergonomie plus intuitive sera disponible avant la fin de 2016. l

JOURNÉES DU PATRIMOINE

EXPLORER LES COULISSES DE LA MAISON DE LA RADIO Radio France participait les 17 et 18 septembre derniers à la 33e édition des Journées européennes du patrimoine. Pour cette occasion, la Maison de la radio s’est ouverte exceptionnellement au public désireux de découvrir des studios d’antenne et de profiter d’un programme d’animations varié : concerts, émissions en public, cinéma sonore, pauses vinyle avec des programmateurs de Fip et de Mouv’, jeu de piste. « Au total, nous avons accueilli près de dix mille visiteurs sur deux jours, se réjouit Catherine Monlouis-Félicité, directrice de projets en charge de la Production culturelle de la Maison de la radio. Un public qui a pu découvrir la diversité de l’offre musicale de Radio France ainsi que d’autres formes artistiques moins connues comme le cinéma sonore ou les siestes vinyle. Sans compter la cinquantaine de visites guidées autour de lieux insolites comme les studios d’antenne ou la salle panoramique, située au 22e étage. » Radio France était la seule entreprise des médias à ouvrir ses portes au public lors de ces journées qui ont également réaffirmé la vocation culturelle de l’entreprise grâce aux concerts variés organisés dans l’Auditorium et dans le studio 104. « Avec un système de préinscription obligatoire sur Internet et la forte mobilisation des personnels d’accueil, de la sécurité et celle des pompiers, tout s’est déroulé avec fluidité et sérénité pour le plus grand plaisir de tous », précise Catherine Monlouis-Félicité. l

« La belle et riche saison musicale 2016-2017 est ponctuée d’une série de week-ends thématiques, qui donnent à Radio France l’occasion d’élargir sa programmation à des répertoires que ses formations pratiquent peu ou pas (la musique ancienne, par exemple), ainsi qu’à des solistes invités que l’on a envie de faire entendre en récital », explique Bruno Berenguer, délégué artistique à la Création et à la Musique de chambre. Lancée lors des Journées européennes du patrimoine au mois de septembre, cette série s’est poursuivie les 22 et 23 octobre sur le thème de l’Espagne, avec des œuvres comme Les tréteaux de maître Pierre, de Manuel de Falla, ou encore l’intégrale des Goyescas, de Granados. Les 5 et 6 novembre, carte blanche est donnée à Gilbert Amy, grande figure de la

musique française, premier directeur musical du nouvel Orchestre Philharmonique de Radio France, qui a concocté un programme très éclectique. Fin 2016, place au cirque, avec notamment un ciné-concert autour du film Le cirque, de Charlie Chaplin. Un mois plus tard, les auditeurs seront invités à un voyage autour de la Baltique, en écho à la programmation de Mikko Franck, directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Fin avril 2017, les week-ends donneront carte blanche au plus américain des pianistes français, Jean-Yves Thibaudet. S’ensuivra un autre rendez-vous consacré aux cordes « frottées » – violes, vièles, contrebasses et violoncelles, etc. –, et l’année se conclura par un grand week-end de quatre jours sur le thème des Nuits d’été. À vos agendas ! l

© MICHAEL JAN

Pour sa grille de rentrée, France Bleu Pays Basque inaugure un nouveau rendez-vous hebdomadaire en langue basque. Coproduit avec Euskadi Irratia, radio du groupe audiovisuel public de la communauté autonome d’Euskadi (EITB), ce magazine de cinquante-deux minutes parle de la culture basque et de la manière dont elle se vit au Nord comme au Sud. « Ce n’est pas un hasard si nous lui

Des week-ends ouverts à tous

© MICHAEL JAN

pêle-mêle

Zubiak, un magazine qui fait le lien

RADIOGRAPHIK

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SAISON MUSICALE 2016-2017

FRANCE BLEU PAYS BASQUE

PARENTALITÉ

Pour mieux connaître ses droits Le congé paternité est-il rémunéré ? Combien de jours peut-on s’absenter pour s’occuper d’un enfant malade ? À quel moment informer son employeur de sa grossesse ? Vous trouverez toutes les réponses dans le Guide parentalité, diffusé sur l’intranet et mis à disposition dans l’entreprise. Ce document de vingt-quatre pages a été conçu conformément à l’accord en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes pour les salariés concernés par la parentalité – c’est-à-dire ayant un enfant à charge –, que le parent soit marié, concubin, pacsé, monoparent ou qu’il ait adopté. À toutes les étapes de

la vie parentale, de la grossesse ou l’adoption jusqu’à l’indépendance de l’enfant, ce guide pratique et ludique informe sur les droits auxquels les collaborateurs parents peuvent prétendre et ceux accordés en plus par Radio France. « Notre objectif est de favoriser un équilibre entre vie familiale et professionnelle et aussi de lutter contre les stéréotypes. Même si l’annonce d’une grossesse peut nécessiter des aménagements dans un service, cela reste d’abord et avant tout une bonne nouvelle », souligne Nathalie Clinckx, déléguée à l’Égalité des chances. l

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pêle-mêle

RADIO FRANCE FÊTE LE LIVRE

TAHAR BEN JELLOUN, INVITÉ D’HONNEUR

ÉGALITÉ DES CHANCES

Un dispositif contre les discriminations Un nouveau dispositif d’écoute et de traitement des éventuelles situations de discrimination a été mis en place à Radio France avant l’été. Il complète les voies de recours déjà existantes (hiérarchie, délégués du personnel, CHSCT, interlocuteurs RH) et se substitue à l’ancien dispositif Allodiscrim. Toute personne ayant un contrat de travail avec Radio France qui s’estime victime ou bien agit en tant que témoin ou représentant du personnel peut ainsi contacter Nathalie Clinckx, déléguée à l’Égalité des chances, dont les coordonnées figurent dans la brochure envoyée courant octobre au domicile de l’ensemble des salariés de l’entreprise. Cette prise de contact bénéficiera d’une totale confidentialité. « La prévention de toute forme de discrimination est au cœur de nos priorités. Elle s’inscrit dans le cadre de la politique volontariste menée par Radio France en faveur de l’égalité des chances, et fait partie du cahier des charges du Label diversité, dont Radio France est titulaire depuis 2013 », précise Nathalie Clinckx. « Nous avons souhaité que toute manifestation de discrimination – qu’elle soit ressentie ou avérée – fasse l’objet d’un suivi minutieux, mené avec la personne qui en a été victime et l’auteur. » C’est ainsi que le dispositif prévoit des mesures selon la gravité des faits ou une action de médiation pour traiter le ressenti discriminatoire si les faits ne sont pas avérés. l

CENTENAIRE LÉO FERRÉ

RADIO FRANCE FÊTE LE SPORT

Une 2e édition sous le signe de la solidarité

Radio France met le sport à l’honneur ! Le 25 septembre dernier, à l’occasion de la deuxième édition de Vertigo, course verticale et solidaire au profit de l’ONG Play International, le public pouvait participer à diverses animations sportives proposées au sein d’un village animé par des sportifs de haut niveau. Courir, grimper, jouer, boxer, sprinter avec des champions comme Sarah Ourahmoune, médaillée d’argent olympique en boxe, Muriel Hurtis, sprinteuse, Aladji Ba, sprinter non-voyant, Pierre Rabadan, ancien joueur de rugby de l’équipe de France, Sébastien Chabal, figure emblématique du rugby français et parrain de l’association partenaire, Cécilia Berder, escrimeuse française, vice-championne du monde en individuel en 2015 et chroniqueuse sur franceinfo. Accessible à tous, cet événement conjuguait solidarité et convivialité. Les montants des inscriptions collectés pour la course Vertigo dans la tour de la Maison de la radio – un minimum de 22 euros par dossard, soit près de 500 au total – seront intégralement reversés aux programmes éducatifs autour du sport initiés par Play International. Un beau dimanche solidaire autour des valeurs du sport, du dépassement de soi et du bien-être. Une expérience partagée en famille, entre amis et collaborateurs de Radio France dont certains, pour l’occasion, ont créé des équipes pour collecter un maximum de dons. Une belle façon pour la Maison de la radio, de développer la culture du sport et d’élargir ses publics. l

La 5e édition de Radio France fête le livre se tiendra à la Maison de la radio les 26 et 27 novembre avec, pour invité d’honneur, Tahar Ben Jelloun. Lors de ce weekend festif, le public pourra rencontrer plus de 200 auteurs en dédicace : de Zoé Valdés à Jean Teulé en passant par Joann Sfar ou Laurent Gaudé, il y en aura pour tous les goûts ! L’événement sera l’occasion pour le public d’assister à des émissions en direct, décentralisées dans un studio éphémère installé Galerie Seine, de participer à des rencontres, lectures et débats. Parmi les temps forts de ces deux jours : des rencontres autour de la BD animées par Jean-Christophe Ogier, des lectures de Tahar Ben Jelloun, Guillaume Gallienne, sociétaire de la Comédie-Française, ou encore Les livreurs, lecteurs sonores, la projection du documentaire Nos plumes, suivie d’une table ronde, ainsi que la remise de prix du concours de la micro-nouvelle… Le public pourra aussi profiter d’espaces dédiés à la BD, au livre audio, à la jeunesse ou aux Éditions Radio France, l’occasion de rencontrer les auteurs « maison » en dédicace, tels qu’Emmanuel Laurentin, Étienne Klein, Bernard Thomasson et Thierry Marx, Thomas Snégaroff, Jérôme Garcin, François-Régis Gaudry… Pour la première fois, cette année, un espace pour les enfants sera installé dans l’Agora avec différentes animations et ateliers. Si cette nouvelle édition renforce une fois de plus Radio France dans son rôle de premier média prescripteur du livre, elle fera aussi découvrir au public la Maison de la radio et son offre musicale et culturelle, à travers des visites guidées, une exposition consacrée aux 80 ans de la bibliothèque de Radio France, les concerts Pierre et le loup et Le retour du loup, avec l’Orchestre national de France, suivis d’une vente-dédicace avec François Morel, les illustrateurs et des musiciens de l’orchestre… l

ÉDITIONS RADIO FRANCE

Une soirée exceptionnelle au studio 104 Avec sa crinière de vieux lion et sa voix inimitable, Léo Ferré a laissé une empreinte unique dans la chanson française avec des titres cultes comme C’est extra, Avec le temps ou Paris canaille. Plus de quarante albums ont émaillé la carrière de cet artiste pluriel, à la fois chanteur, poète, compositeur et interprète, mort en 1993. Pour célébrer l’anniversaire des cent ans de sa naissance, Radio France a organisé une soirée exceptionnelle, le 9 septembre, au studio 104. En première partie, l’Orchestre philharmonique de Radio France, dirigé par un Bruno Fontaine très ému, a interprété des œuvres symphoniques écrites par le chanteur, qui avait suivi un cursus musical classique, et a même dirigé plusieurs grandes formations.

Le programme a été choisi par Didier Varrod et Didier Benetti, de l’Orchestre National de France, ce dernier ayant réalisé l’écriture des arrangements. En seconde partie, place à la chanson. Bernard Lavilliers, Cyril Mokahiesh, Maissiat, Tim Dup, Arno, Cali, Catherine Ringer, Philippe Katerine… une dizaine d’artistes incarnant plusieurs générations sont venus réinterpréter des chansons du grand Léo, arrangées pour l’occasion par un Romain Humeau très inspiré. Certains étaient des fans de toujours, comme Bernard Lavilliers, Cali ou Catherine Ringer. D’autres, au contraire, ont découvert Léo à cette occasion. Un véritable feu d’artifice de chansons, imaginé, coordonné et commenté en direct par Didier Varrod et diffusé en live sur son nouveau rendez-vous musical Foule sentimentale, sur France Inter ! l

Une librairie-boutique dans la nef LA NUIT AMÉRICAINE

Vivez en direct la présidentielle américaine À l’occasion de l’élection présidentielle américaine, la Maison de la radio ouvre exceptionnellement ses portes toute la nuit du 8 novembre 2016 de 18 h 00 à 8 h 00 et se transforme en « newsroom » de cet événement politique majeur. Les antennes et la direction de la Musique et de la Création culturelle se mobilisent pour proposer une nuit consacrée à l’élection présidentielle américaine et au traitement à chaud des résultats en présence des représentants officiels des partis démocrate et républicain. Franceinfo, associé au Monde pour un colloque et un hors-série spécial élections, couvrira à l’antenne l’événement tout au long de la nuit. France Inter et France Culture déploient un dispositif éditorial d’envergure pour une nuit en direct de débats, de projections de films, de concerts et de fictions. La Maison de la radio s’habille aux couleurs américaines et organise une série d’animations : exposition de photographies de David Burnett, restauration, lieux de rencontre, DJ Set, bar américain, etc. l L’accès est gratuit sur réservation sur maisondelaradio.fr.

Depuis le 29 septembre, la Maison de la radio offre un nouveau service avec l’ouverture de la librairie-boutique des Éditions Radio France.

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Collaborateurs, visiteurs, auditeurs, spectateurs… tous ceux qui travaillent à Radio France, viennent aux concerts ou assistent aux émissions publiques, peuvent trouver dans cet espace l’essentiel de la production éditoriale et musicale des antennes et des formations musicales de Radio France. Située dans la nef, la librairie-boutique est ouverte du jeudi au dimanche. Elle adaptera ses horaires au gré de l’activité des concerts, des événements et journées exceptionnelles organisés à la Maison de la radio. Elle pourra aussi proposer des points de vente plus proches du public selon les lieux des manifestations : studios, hall Seine, galerie Seine, Agora.

Fabrice Blondeau, fondateur de l’association Libraires en Seine, libraire indépendant et gérant de la librairie Dédicaces, avec Delphine Gorregues, a aussi prévu de proposer une sélection d’œuvres liées aux événements programmés au sein de Radio France ou à l’actualité culturelle. Par exemple, il mettra en avant les compositeurs ou les interprètes qui joueront en concert le soir même. Des séances de dédicace seront également organisées lors de la sortie d’un nouveau livre. L’ouverture de ce lieu contribuera à faire de la Maison de la radio un lieu de vie convivial et agréable en attendant le projet de concession libraire prévu à terme dans l’Agora. l

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grand angle Concerts, répétitions et émissions en public, visites, ateliers, fictions… plus de vingt-cinq mille enseignants et élèves se sont rendus à la Maison de la radio au cours de la saison dernière pour y pratiquer une activité qui leur était destinée. Cette fréquentation témoigne de la force du lien qui unit Radio France au jeune public, que les équipes de Radio France touchent grâce aux formidables leviers d’éveil et de sensibilisation que sont la musique et la radio. Texto revient, dans ce dossier, sur quelquesunes des principales initiatives menées dans ce domaine en direction de ce public curieux…

À gauche : Les collégiens du dispositif InterClass’ découvrent les studios de France Inter en 2015. À droite : Laure Egoroff, réalisatrice de fictions sur France Culture.

RADIO FRANCE À L’ÉCOUTE DES JEUNES PUBLICS À la rentrée, la façade vitrée de la Maison de la radio s’est habillée d’une farandole de formes et de couleurs, grâce au talent de huit artistes de l’art urbain (lire également page 2). Même si ce n’était pas leur intention première, ces œuvres adressaient un message à l’attention du jeune public que l’on peut formuler ainsi : la Maison de la radio est aussi votre maison, vous y êtes les bienvenus, et il y a plein de choses à y faire ! Ce faisant, Radio France donnait une traduction ludique et enjouée aux objectifs du Contrat d’objectifs et de moyens 2015-2019 (Com), qui insiste sur l’importance de « toucher les nouvelles générations et le jeune public, en particulier le public éloigné des médias et des propositions culturelles traditionnelles ».

Musique et culture au service du vivre ensemble

Avec sept antennes et quatre formations musicales, Radio France occupe une place unique dans la vie médiatique et culturelle de notre pays. Celle-ci lui confère une responsabilité vis-à-vis des jeunes en termes d’éducation aux médias, de décryptage de l’information, de découverte des métiers de la radio et de sensibilisation à la musique classique. En tant que service public, Radio France doit à la fois refléter la diversité de la jeunesse, lui donner la parole, et s’adresser à elle dans un langage qu’elle comprend et apprécie. Des enjeux forts : la radio et la musique sont des composantes importantes du vivre ensemble. Cette ambition s’exprime sous de multiples formes. Sur les antennes, plusieurs émissions démontrent que l’on peut s’adresser au jeune public en restant d’une grande exigence. Citons Les p’tits bateaux et L’as-tu lu mon p’tit loup, sur

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France Inter, les fictions destinées aux jeunes de France Culture, franceinfo junior, sur franceinfo, qui offre à des jeunes la posibilité de poser des questions à des personnalités publiques, ou Paroles de mômes, sur France Bleu Auvergne. Quant à Mouv’, faut-il rappeler qu’elle se situe, selon les termes de son directeur Bruno Laforestrie­, « à l’avant-garde du service public à destination de la jeunesse » ? Toute sa programmation est tournée vers les jeunes générations.

Une large palette d’actions pédagogiques

Outre les programmes, l’action de Radio France se manifeste également beaucoup à travers des actions pédagogiques autour de la production radiophonique ou musicale. Cette approche s’inscrit notamment dans le cadre de la convention pour l’éducation artistique et culturelle que Radio France a signée avec le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Culture et de la Communication, qui favorise une collaboration étroite avec les académies de Paris, Versailles et Créteil. La palette des initiatives mises en place est très variée. « Radio France ouvre, par exemple, les portes de la Maison de la radio aux groupes scolaires, pour des visites à thème », explique Marina Sichantho, responsable de l’Action pédagogique et de la Médiation culturelle. L’entreprise propose également des ateliers ludiques à vocation pédagogique au cours desquels les élèves, pendant une heure ou deux, peuvent vivre la radio de l’intérieur, en produisant généralement eux-mêmes un objet radiophonique autour d’un thème : fiction radiophonique autour de la rumeur, créez votre playlist, Mouv’Inside, franceinfo Junior.

La communication de l’ensemble de ces actions s’accompagne de campagnes ciblées auprès des enseignants à travers, entre autres supports, une newsletter diffusée par la direction du Marketing stratégique et du Développement. Elle est aussi soutenue par des actions ciblées vers les jeunes là où ils se trouvent. L’atelier franceinfo sillonne la France et les grands salons (salon de l’étudiant, salon du livre jeunesse, etc.).

Des projets exemplaires

À côté de ces activités ponctuelles, Radio France mène également des projets pédagogiques au plus long cours. Interclass’, dispositif inédit d’éducation aux médias, entame sa deuxième saison : conçu par France Inter, il consiste à accompagner des classes de collèges et de lycées dans la réalisation de reportages, avec l’aide de professionnels et de journalistes de l’antenne. Cette année, le programme prend encore plus d’ampleur. Autres exemples à citer sur les ondes : un parcours d’une année offert à dix classes des académies de Paris, Créteil et Versailles, dont l’objectif et de produire un objet radiophonique tout en découvrant l’univers de la Maison de la radio ; le programme de formation au journalisme en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, réservé à des étudiants, dont l’origine socio-économique et/ou ethnoculturelle ou la situation de handicap peuvent être un obstacle à l’accès aux écoles de journalisme. Cent vingt et un jeunes ont pu bénéficier de ce programme organisé avec six écoles reconnues par la profession ; il vient tout juste de fêter ses 10 ans. En plus de toutes ces propositions, un travail est en cours afin de connecter le fonds radiophonique de Radio France avec Éduthèque­, un portail de ressources numériques et pédagogiques destiné aux enseignants. S’il relève en grande partie de la mission de service public de Radio France, ce travail de transmission et de partage a aussi pour but de faire venir ou revenir les jeunes vers la radio, dont l’écoute est en baisse chez les enfants et les adolescents. Tout en opérant sa mue numérique, Radio France doit donc aussi attirer vers ses antennes les enfants d’aujourd’hui, qui seront ses auditeurs et publics de demain. l

Développer les compétences par la fiction « J’ai vraiment été impressionnée par l’évolution des élèves. Au fur et à mesure du projet, leurs oreilles se sont ouvertes, ils étaient de plus en plus impliqués, notamment en musique », témoigne Laure Egoroff, réalisatrice de fictions sur France Culture, qui a été maître d’œuvre d’un parcours pédagogique avec une classe de 5e du collège HenriMatisse de Paris. Un parcours pédagogique, c’est un format au long cours que Radio France propose au public scolaire, en plus des actions ponctuelles comme les visites ou les ateliers. Dans cet exemple, le dispositif comprenait plusieurs séances avec des professionnels de la radio. « J’ai d’abord conduit une séance de découverte, à la Maison de la radio, afin de sensibiliser les élèves à l’écoute d’une fiction, leur faire entendre comment les musiques et les bruitages pouvaient modifier le sens d’un texte », poursuit Laure Egoroff. D’autres intervenants l’ont suivie : une auteur, Mariannick Bellot, a aidé les enfants à rédiger leur fiction, et une bruiteuse, Sophie Bissantz, les a initiés aux subtilités de son art. En parallèle, les élèves travaillaient avec leur professeur de français sur le texte et la répartition des rôles. L’enregistrement et le montage se sont déroulés à la Maison de la radio. « Leur professeur de français m’a confié avoir trouvé l’expérience très bénéfique, car elle avait soudé les élèves, chacun ayant pu trouver sa place », relate Laure Egoroff.

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… grand angle En plus d’être un bonheur pour les oreilles, la musique constitue un formidable outil pédagogique, paré de multiples vertus. Radio France en a donc fait un important levier de sa politique vers les jeunes publics, en s’appuyant sur ses quatre formations musicales. Formats innovants adaptés au public jeune, séances de préparation au concert, projets interactifs… les idées ne manquent pas pour réconcilier les jeunes avec la musique classique, et leur donner l’envie de venir à la Maison de la radio.

MUSIQUE CLASSIQUE

Accompagner les jeunes vers le concert

Des formats originaux adaptés aux jeunes

L’une des premières façons d’intéresser le jeune public est de démythifier le concert, souvent associé au monde des adultes, et dont les codes peuvent se révéler intimidants pour de jeunes oreilles. Les formations musicales de Radio France proposent donc régulièrement des formats adaptés aux jeunes et aux familles, souvent en matinée. Pour la saison 2016-2017, l’Orchestre Philharmonique de Radio France a, par exemple, choisi de s’associer à la compagnie espagnole Per Poc, spécialisée dans le spectacle de marionnettes, pour donner des représentations de Petrouchka et de L’histoire du soldat, de Stravinsky, au début du mois d’octobre. L’Orchestre National de France, de son côté, accompagnera la suite du périple du célèbre Ours Paddington et proposera aux détectives en herbe une Enquête au national, un concert-polar pendant lequel un inspecteur de la formation et le public mèneront l’enquête après un vol de bijoux dans le salon de la duchesse… La même formation jouera également, à la fin du mois de novembre, une suite de Pierre et le loup, écrite par l’aventurier Nicolas Vanier. Autre exemple de forme radiophonique originale très prisée des jeunes auditeurs : les concertsfictions, qui mettent en scène musiciens, comédiens et bruiteurs. Le dernier livre de la jungle réunira, le 2 décembre au studio 104, une dizaine d’acteurs et une quarantaine de musiciens de

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Ci-dessous : Christophe Hocké, réalisateur du concert-fiction Le dernier livre de la jungle.

l’Orchestre Philharmonique, autour d’une suite contemporaine du célèbre livre de Kipling. Proposées ré­gu­liè­rement, d’autres formules originales recueillent les suffrages des moins de 18 ans, comme les séances de Ciné-concert, pendant lesquelles une formation « maison » joue en live la bande-son d’un film projeté à l’écran, renouant ainsi avec les pratiques en vigueur au temps du cinéma muet. Radio France amène également les jeunes vers la musique classique en associant un programme de concert à une pratique en atelier. « En classe ou à la Maison de la radio, des musiciens des différentes formations fournissent quelques clés de compréhension des œuvres liées à la person­ nalité du compositeur, à son époque ou à l’œuvre elle-même », explique Catherine Monlouis-Félicité, directrice de projets en charge de la Production culturelle de la Maison de la radio. Souvent, au cours de ces séances, les enfants sont invités à jouer de petits instruments simples, comme des percussions, afin de se familiariser avec les notions de rythme, de notes et d’écoute. Par ailleurs, pour

Baloo et Bagheera au studio 104

« Cherry Khan, la présidente d’une multinationale du divertissement, est déterminée à transformer la forêt de Baloo et Bagheera en un méga parc d’attractions… ». Tel est le pitch du Dernier livre de la jungle, une fiction radiophonique qui sera réalisée le 2 décembre prochain au studio 104 et diffusée en direct. Cette forme originale, qui associe des comédiens, des musiciens de l’Orchestre Philharmonique et des bruiteurs, est emblématique des productions de Radio France en direction du jeune public. C’est une création originale, pensée comme une suite du célèbre roman de Kipling, tout en étant un spectacle intelligent et divertissant. « Le texte s’adresse à tous les publics, mais on a essayé de le rendre accessible aux plus jeunes en jouant de tous les registres de la comédie musicale : le rythme, l’action, la musique, les dialogues et les personnages », souligne Christophe Hocké, le réalisateur de ce concert-fiction. Le fait qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’un spectacle mais d’une création radiophonique, avec ses contraintes – difficile de s’éloigner des micros – est compensé par la présence sur scène des acteurs, musiciens et bruiteurs, dont les interventions suffisent à occuper les yeux. D’autant que l’enregistrement a lieu au studio 104, « qui offre une qualité d’écoute époustouflante, avec un son WFS et une cinquantaine d’enceintes », précise Christophe Hocké. De quoi ravir toutes les oreilles, de 5 à 95 ans…

© CORBIS

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a grande musique n’est pas réservée qu’aux seules grandes personnes ! C’est la conviction profonde de Radio France, qui s’est toujours efforcé d’ouvrir ses concerts aux enfants et adolescents, de toutes origines et de tous milieux, afin de leur faire découvrir la richesse du répertoire classique. Portée par les quatre formations musicales, cette volonté de transmission et de démocratisation a évidemment bénéficié de la réouverture en 2014 de la Maison de la radio, dont les salles fournissent un écrin splendide aux projets pédagogiques menés en direction des 4-18 ans.

Ci-contre : Danse avec le sable, un concert jeune public pour les enfants et les familles avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France.

aider le public scolaire à préparer sa venue, les classes ayant réservé reçoivent sys­té­ma­ti­quement un dossier pédagogique. Élaboré par les équipes de la direction de la Documentation, ce dernier contient de nombreuses informations sur les œuvres et leurs auteurs, ainsi que des références discographiques et bibliographiques. En parallèle, la direction de la Musique et de la Création culturelle travaille sur un nouvel outil pédagogique de sensibilisation et de découverte du concert : le programme sonore, une déclinaison plus vivante du traditionnel programme de salle sous forme papier, une façon aisée de préparer son écoute au concert avant de venir ou en attendant le démarrage dans la salle.

Encourager l’interactivité

Une troisième façon de s’adresser au jeune public consiste à favoriser l’interactivité à travers des projets de pratique instrumentale et chorale qui placent les jeunes au cœur de la création artistique et les font monter sur scène. Deux projets impor-

Ci-dessus, de gauche à droite : Viva l’orchestra, l’orchestre des grands amateurs de Radio France et Le dernier livre de la jungle, une création originale, musicale et radiophonique.

tants vont dans ce sens : Viva l’orchestra donne la possibilité à des musiciens et chanteurs amateurs de 7 à 97 ans de préparer et de donner un vrai concert, en étant encadrés par des musiciens de l’Orchestre National de France. L’initiative rencontre un franc succès : « C’est très fédérateur, pour les participants, qui viennent de partout en France et répètent ensemble sur un mode intergénérationnel. Une initiative enthousiasmante, pour les musiciens, qui ont ainsi l’occasion de vivre la musique dif­fé­ remment au contact de ces amateurs ». Sur un principe similaire, un concert réunissant des musiciens amateurs des lycées français à l’étranger est également organisé tous les deux ans en partenariat avec l’Orchestre Philharmonique dans le cadre d’une convention signée par Radio France avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Jouer en public à l’Auditorium­constitue évidemment une expérience inoubliable, qui donnera pour longtemps aux plus jeunes l’envie de continuer la pratique musicale et d’assister à des concerts, à Radio France ou ailleurs. l

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initiatives PUBLICITÉ

Recettes préservées, principes respectés

40,2 M€

de recettes publicitaires en 2015, soit 6,5 % des recettes totales de Radio France, dont 38,5 M€ de recettes publicitaires broadcast  et 1,7 M€ de recettes publicitaires digitales. Radio France ne représente que

5 %

Depuis avril dernier, les règles qui régissent la publicité sur les antennes de Radio France ont changé avec la modification du cahier des missions et des charges de Radio France. L’ensemble des annonceurs sont désormais autorisés à diffuser des messages, quel que soit leur secteur d’activité hors ceux promotionnels de la distribution. Cette modernisation du régime de la publicité vise à garantir la sécurité économique et juridique de Radio France.

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réserver le confort d’écoute des auditeurs et maintenir la tenue de la trajectoire financière de Radio France, tels sont les enjeux des nouvelles règles encadrant la publicité sur les ondes de Radio France. « Six mois après sa publication, le décret nous a permis d’atteindre l’objectif principal, qui était de sécuriser les recettes publicitaires de l’entreprise selon un régime juridique adapté. Le tout sans changer l’esprit qui prévaut pour la diffusion de la publicité sur France Inter, franceinfo et France Bleu, à savoir la rareté », souligne Serge Schick, directeur du Marketing stratégique et du Développement. De nouveaux indicateurs de volume et de durée garantissent un faible encombrement publicitaire. Les recettes publicitaires, qui représentent 6,5 % du budget global de Radio France, ont été préservées. « Globalement, elles devraient connaître une progression en 2016 par rapport à 2015, en léger retrait par rapport aux objectifs que nous nous étions fixés en fin d’année dernière ».

L’arrivée des nouveaux annonceurs est essentielle

Les nouveaux annonceurs ont compensé, en grande partie, la réduction des investissements publicitaires du secteur mutualiste (banque et assurances). « Nous serions dans une situation très délicate si cette ouverture n’avait pas eu lieu », ajoute Serge Schick. Rap-

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du marché net de la pub radio, alors que sa part d’audience s’établit à près d’un quart du marché de la radio.

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En 4 mois, plus de nouveaux annonceurs et 13 secteurs d’activité représentés, notamment l’ameublement, l’automobile, la santé et le bien-être. En moyenne, France Inter diffuse de

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à de publicité que les principales radios commerciales généralistes.

pelons que le nouveau décret a ouvert les antennes à tous les secteurs d’activité économiques : automobile, grande distribution, distribution spécialisée, téléphonie… Seules les campagnes de promotion du secteur de la distribution demeurent interdites, tout comme les campagnes relatives au tabac, à l’alcool et aux médicaments. « Notre regret : que la publication du texte ne soit survenue qu’en avril, alors que les principaux annonceurs avaient déjà bouclé leurs plans médias et passé des accords annuels avec les principales régies privées », précise Pascal Girodias. À la fin septembre, une quarantaine d’entreprises ont néanmoins choisi de modifier leurs plans en cours d’année : Volkswagen, Ikea, Decathlon, Air France… « Au total, ces nouveaux annonceurs devraient représenter entre 10 % et 15 % des recettes en 2016. Leur montée en puissance se fait progressivement. » Avec les règles de limitation de volume, l’ouverture du spectre des annonceurs n’a pas eu d’impact sur le volume de messages publicitaires diffusés. Sur le plan qualitatif, le décret comporte en effet des garde-fous, comme l’interdiction pour le secteur de la distribution de diffuser des messages sur les offres promotionnelles. Cela préserve les antennes des messages les plus « bruyants » et agressifs « Cela ne signifie pas que toute communication sur les prix soit interdite : les messages concernant des informations sur des produits, des taux ou

des niveaux de tarification sont autorisés », précise Pascal Girodias. L’arrivée de ces nouvelles marques a même eu un effet globalement positif. « La répétition de messages sur la prévention, l’assurance ou la protection pouvait revêtir un caractère un peu anxiogène, et ne pas donner de nos antennes et de nos auditeurs une image moderne. Avec l’arrivée des nouveaux annonceurs, nous avons des messages plus équilibrés et plus variés », souligne Serge Schick. « En cas de doute sur la nature d’un annonceur ou la

teneur d’un message, Radio France Publicité peut consulter l’Autorité de régulation de la publicité, un organisme reconnu par le marché », ajoute Pascal Girodias. Si le doute concerne le libellé du message lui-même, notamment sa compatibilité avec l’esprit éditorial des antennes, le cas est alors examiné en interne par le comité d’a­grément qui, outre la direction du Marketing stratégique et du Développement, regroupe la direction juridique et la direction déléguée aux Programmes. l

Des espaces pub mieux exposés La limitation de trente minutes en moyenne par jour sur l’année, en vigueur dans l’ancien décret, est remplacée par une durée moyenne de dix-sept minutes par jour calculée sur le trimestre. Dans la tranche 7/9, le texte introduit une limitation à trois minutes en moyenne par jour, calculée sur l’année. Radio France entend maintenir sa différence par rapport aux radios privées et garantir le « contrat d’écoute » implicite qui le lie à ses auditeurs. Sur cette tranche, Radio France s’est engagé à ce que la durée maximale des écrans publicitaires ne soit pas supérieure à une minute trente, pour éviter les effets « tunnel ». « Nous sommes conscients du fait que les auditeurs sont sensibles à ce qu’il y ait beaucoup moins de pub sur nos antennes que sur les radios commerciales. C’est un élément de différence puissant. Pour autant, notre public n’est pas non plus publiphobe », souligne serge Schick.

« Nos espaces publicitaires sont des écrins qui offrent une émergence forte lors de la diffusion des messages. En contrepartie, nos tarifs nets sont plus élevés que ceux de nos concurrents privés. C’est le message central que nous véhiculons auprès des annonceurs », précise Pascal Girodias. Autre chapitre de la publicité, la publicité digitale. Les objectifs devraient être tenus, avec un niveau de recettes attendu de 1,8 million d’euros sur 2016, malgré l’absence de publicité sur le site et les applications franceinfo, depuis le lancement, le 24 août, de la nouvelle offre numérique. Si aucune réglementation spécifique ne concerne Radio France, l’entreprise veille à ne pas intégrer de formats publicitaires intrusifs ou agressifs présents sur d’autres sites qui perturbent l’expérience utilisateurs (pop-up, expand, etc.).

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coulisses La Maîtrise, c’est à la fois une école et une formation musicale d’excellence, qui accompagne régulièrement les orchestres de Radio France. Pour fêter ses 70 ans, les jeunes choristes ont donné une soirée exceptionnelle, le 18 octobre, à l’Auditorium.

Soixante-dix ans tout en Maîtrise

collégiens ; le chœur de jeunes filles, le chœur de garçons et le chœur de chambre, mixte, qui réunit lycéens et lycéennes.

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oixante-dix ans et pas une ride ! Créée en 1946, la Maîtrise de Radio France affiche toujours une jeunesse et une vitalité rafraîchissantes. Le public a pu une nouvelle fois s’en rendre compte lors du concert anniversaire du 18 octobre, à l’Auditorium­de la Maison de la radio, où les jeunes choristes ont démontré toute l’étendue de leur talent, en interprétant un répertoire musical très varié, allant de Felix Mendelssohn à Gabriel Fauré en passant par Gustav Holst. « Nous avons choisi des œuvres emblématiques du répertoire de la Maîtrise, que nous chantons souvent et que nous aimons, comme la Messe à voix égales, d’André Caplet, mais aussi des partitions adaptées à nos différents chœurs », explique Sofi Jeannin, la directrice musicale de la Maîtrise. Cette formation abrite aujourd’hui six chœurs en son sein, chacun ayant ses particularités d’âge ou de registre : le chœur « préparatoire » des élèves du primaire ; deux chœurs principaux, composés de

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Une double vocation

Au cours de la deuxième partie de soirée, les cent soixante maîtrisiens ont été rejoints par cent quarante anciens élèves, qui ont uni leurs voix à celles de leurs cadets dans un grand « tutti » multigénérationnel. Nombre d’entre eux ont déjà du métier et se produisent devant des salles et des publics exigeants. N’oublions pas que ce sont ses membres, qui ont eu le privilège d’entonner la Marseillaise et l’hymne roumain lors de la cérémonie inaugurale de l’UEFA Euro 2016, devant quatre-vingt mille spectateurs chauffés à blanc ! Sept décennies après sa création, la Maîtrise poursuit sa double vocation. « C’est une école de chant de très haut niveau, où des enfants de sept ans et plus suivent un enseignement scolaire classique le matin, tandis que l’après-midi est consacré à la musique », explique Jeanne Pariente, son administratrice déléguée. Les cours sont dispensés sur deux sites principaux : à Paris, la Cité scolaire La Fontaine ; à Bondy, l’école Olympe-de-Gouges et

Les jeunes maîtrisiens en cours à la cité scolaire La Fontaine, à Paris, et à l’école Olympe-de-Gouges, à Bondy.

l’Auditorium­Tribouilloy, où la Maîtrise­s’est implantée en 2007 dans un quartier classé zone urbaine sensible afin d’ouvrir son recrutement à des enfants a priori éloignés de la culture et de ses institutions. Pari réussi ! Près de dix ans plus tard, le site compte près de cent élèves d’une vingtaine de nationalités, à qui l’on demande autant qu’à leurs camarades parisiens : le niveau d’exigence est le même sur les deux sites. « Outre des cours de chant, le cursus comprend des cours de chœur, de piano, de formation musicale, de technique Alexander, d’atelier Dalcroze et d’harmonie », ajoute Jeanne Pariente. Les élèves sont recrutés lors d’auditions nationales (site de La Fontaine) ou d’auditions dans les écoles du nord de Bondy (site Olympe-de-Gouges). Ils bénéficient tous d’un en­sei­gnement totalement gratuit de l’école élémentaire jusqu’au baccalauréat (Paris) et jusqu’à la 3e (Bondy).

Entre trente-cinq et quarante concerts par an

Et bien sûr, la Maîtrise est l’une des quatre formations musicales de Radio France, dont la mission est de mettre en valeur le répertoire choral pour voix d’enfants, tout en élaborant

une politique de commandes de partitions dont ont bénéficié de nombreux compositeurs, et pas des moindres, tels que Iannis Xenakis, Esa-Pekka Salonen ou Philippe­ Hersant (commande récompensée en 2016 par une Victoire de la musique). Souvent­ associée aux orchestres de Radio France, la Maîtrise est régulièrement sollicitée par d’autres orchestres tels que le Los Angeles Philharmonic ou le London Symphony

Orchestra. Surtout composé, à l’origin, de jeunes filles, la Maîtrise compte désormais un tiers de garçons sur son effectif de cent quatre-vingts élèves. La formation donne entre trente-cinq et quarante concerts par an, et participe à de nombreux projets pédagogiques et participatifs, ainsi qu’à des enregistrements, émissions et répétitions publiques. À 70 ans, la Maîtrise a encore tout l’avenir devant elle ! l

Que sont-ils devenus ? Marie-Françoise Duclou, 59 ans, Sepanta Aguado, 27 ans, et Guillaume Hébert, 35 ans, sont d’anciens « maîtrisiens ». S’ils ont emprunté des chemins différents par la suite, tous les trois en gardent un excellent souvenir, et reconnaissent que cette expérience a joué un grand rôle dans leur parcours de vie. Marie-Françoise Duclou y est restée de la sixième à la terminale : « C’était un pur bonheur, on rigolait tout le temps, mais en même temps, l’enseignement était excellent ». En sortant, elle a intégré le Chœur de Radio France, où elle exerce toujours. Sepanta Aguado et Guillaume Hébert, eux, n’y sont restés que deux ans, mais l’empreinte a été très forte. « J’y ai acquis beaucoup d’outils qui m’ont été très utiles au cours de ma formation

de scientifique : le travail sur la mémoire, la concentration, la gestion du stress et la rigueur », souligne Sépanta Aguado, ingénieur spécialisée dans la qualité de l’air, l’une des rares choristes au monde à avoir donné un petit récital sur la base Dumont-d’Urville, en Antarctique. Pour Guillaume Hébert, le passage à la Maîtrise a servi de déclencheur : « J’ai pris conscience de ma passion totale pour la musique, et me suis dit que c’était dans ce monde-là que je voulais rester ». Il est aujourd’hui administrateur des formations musicales de l’Opéra national de Paris. Trois parcours, trois carrières, qui se retrouvent aussi dans une certaine vision du chœur comme école du collectif, où l’on apprend à chanter ensemble d’une seule voix.

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regards croisés NOUVELLES FRÉQUENCES

Poursuivre le maillage du territoire

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ÉRIC SOREK

© RADIO FRANCE

Éric Sorek, directeur des Programmes et de la Musique du réseau France Bleu.

Laurent Genvo, directeur de France Bleu Picardie.

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e maillage du territoire fait partie des enjeux majeurs du Contrat d’objectif et de moyens (Com) pour France Bleu, dont le réseau couvre 78,7 % du territoire et 85,8 % de la population française. Même si ces chiffres peuvent paraître élevés, ils signifient a contrario que des pans entiers du territoire ne nous reçoivent pas. C’est, par exemple, le cas à Lyon, ou dans une partie importante de la région Midi-Pyrénées. Un travail important est mené par la direction générale adjointe chargée des Techniques­et des Technologies nouvelles pour trouver de nouvelles fréquences. Mais la technique ne fait pas tout. Quand on récupère un créneau sur la bande FM, il reste à conquérir les nouveaux auditeurs ! Pour cela, nous attribuons la fréquence à la station la plus proche de l’émetteur ; («  proche  » devant être entendu dans un sens plus culturel que géographique). France Bleu étant une radio de proximité, nous préférons raisonner davantage en termes de bassin de vie, de « pays » au sens historique, que de contours administratifs. Ensuite, nous faisons en sorte que ces nouveaux auditeurs retrouvent à l’antenne des éléments de leur vie quotidienne, en faisant évoluer

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notre approche éditoriale en information et en programme, et en évoquant tout ce qui fait la vie locale : spectacles, loisirs, météo, trafic, etc. C’est ainsi que nous progressons, pas à pas, afin de répondre aux attentes d’un maximum d’auditeurs tout en continuant à fidéliser ceux qui ont choisi France Bleu.

« Adapter nos programmes, sans brusquer nos auditeurs »

L’

LAURENT GENVO

ouverture de cette nouvelle fréquence est un beau cadeau pour France Bleu Picardie, grâce auquel nous élargissons notre potentiel d’audience à l’agglomération de Beauvais. Ses habitants ne nous entendaient pas, et ne bénéficiaient pas d’une offre de proximité équivalente à la nôtre. Nous allons bien sûr faire évoluer nos programmes pour tenir compte de l’arrivée de ce nouveau territoire, dont nous évoquerons davantage la vie locale : agenda culturel, économie, météo, info trafic, actualité… Toutefois, cette évolution se fera en douceur, pour ne pas donner l’impression de négliger nos anciens et fidèles auditeurs au profit des nouveaux. Nous sommes leaders dans la Somme,

Ci-contre :  le nouvel émetteur à Beauvais permet aux habitants de recevoir les programmes de France Bleu Picardie.

avec 15,7 % d’audience cumulée (chiffres 2014-2015), et entendons bien le rester ! Pour séduire ce nouveau public, nous allons déjà essayer de mieux nous faire connaître en organisant à la rentrée un « débarquement radiophonique » à Beauvais. En cours de définition, l’opération associera une importante campagne de communication, des émissions, des rencontres, et des échanges avec les décideurs locaux. Quant au multimédia, il est partie intégrante de notre plan de développement.

« Un travail de fourmi pour trouver de nouvelles fréquences »

A

JEAN-MICHEL KANDIN

méliorer la couverture hertzienne de nos antennes est un objectif auquel la direction de la Diffusion­travaille sans relâche. Nous essayons en permanence de trouver de la place sur une bande FM déjà très encombrée. Pour cela, nous utilisons des

© RADIO FRANCE

« Poursuivre le maillage du territoire »

outils très sophistiqués, qui nous aident soit à identifier d’éventuels espaces vierges, soit à créer des interstices en réaménageant nos propres fréquences (en modifiant, par exemple, l’emplacement d’un émetteur, sa puissance ou sa direction). Lorsque nous trouvons une solution qui s’inscrit dans notre plan de développement, nous la soumettons au CSA, qui l’étudie et l’intègre dans une maquette du Plan de fréquences, avec les propositions du même ordre émanant des opérateurs privés et de ses propres services. Ce projet de maquette est ensuite rendu public et discuté entre les différentes parties prenantes. Ce document finalisé, le CSA publie un appel à candidatures pour que les opérateurs privés postulent les fréquences disponibles. Si l’une ou plusieurs d’entre elles intéressent Radio France, nous réquérons alors la tutelle qu’elle procède auprès du CSA à une demande de réservation prioritaire, habituellement dénommée « préemption ». Une fois la ou les

fréquences attribuées, des études techniques sont menées pour optimiser la diffusion : emplacement de l’émetteur et configuration technique. Puis un prestataire de diffusion est désigné, sur appel d’offres, émetteur par émetteur.

« Entre cinq et dix nouvelles fréquences par an » ÉRIC CHARLES-NELSON

À

Beauvais, une partie importante de l’agglomération ne recevait pas les prog rammes de France Bleu Picardie. Aussi, lorsqu’une fréquence s’est libérée sur la zone, nous avons aussitôt examiné les solutions disponibles. Nous avons d’abord regardé dans nos propres ressources FM si nous pouvions dégager un peu d’espace, afin de laisser de la place pour d’autres opérateurs. La préfecture de l’Oise étant assez proche de Paris, la bande FM y est très

© RADIO FRANCE

Depuis le 18 mai dernier, les cent trente mille habitants de l’agglomération de Beauvais reçoivent enfin les programmes de France Bleu Picardie, dont ils étaient privés jusque-là. Le fruit d’un travail de fond mené notamment par la direction générale adjointe chargée des Techniques et des Technologies nouvelles (DGA-TTN) pour distribuer France Bleu dans tous les territoires.

Ci-dessus : Annick Bonhomme et Patrick Vincent de l’équipe de programmes de France Bleu Picardie.

encombrée ; ce qui ne nous a pas offert d’alternative. Nous avons donc demandé à notre tutelle de faire jouer le droit de préemption auprès du CSA, afin de récupérer la fréquence disponible : 106,8 MHz. En parallèle, nous avons lancé un appel d’offres auprès des opérateurs de diffusion, afin que le CSA puisse examiner les composantes techniques de notre dossier, avant de prendre sa décision. Finalement­, la fréquence nous a bien été attribuée. Basé au sud de la ville, l’émetteur de 1 kW permet, depuis le 18 mai dernier, à plus de cent trente mille personnes d’écouter les programmes de France Bleu Picardie avec une bonne qualité de réception. Nous installons ainsi entre cinq et dix nouvelles fréquences par an sur le territoire, qui viennent s’ajouter aux deux mille quatre cent trois fréquences que nous gérons au global. l

Jean-Michel Kandin, directeur général adjoint chargé des Techniques et des Technologies nouvelles.

Éric Charles-Nelson, délégué en charge de la diffusion au sein de la direction de la Diffusion.

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portrait

Passez quand vous voulez Romain Beignon. Il pilote le pôle Diversification depuis sa création, en 2013. Rattachée à la direction du Marketing stratégique et du Développement, son équipe initie des projets pour que Radio France développe ses ressources propres. Avec pour moteur un enthousiasme débordant !

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ovial, avenant, tout sourire, Romain Beignon incarne à lui seul le slogan d’ouverture de la Maison de la radio : « Passez quand vous voulez ! ». Après vingt ans de maison, son enthousiasme n’a pas pris une ride. « Je fonctionne avec passion. Chaque projet mené est différent et j’ai à chaque fois l’impression de changer d’entreprise. » Mais au fait, de quoi est fait son quotidien ? « Notre pôle consiste à nouer des relations avec les entreprises et les associations. L’ouverture de la Maison de la radio, avec ses nouveaux équipements, offre des perspectives intéressantes pour initier des projets et prolonger autrement la relation avec nos publics, comme les auditeurs, mais aussi avec les entreprises, les institutions et les associations. Nous sommes la porte d’entrée pour toutes celles qui souhaitent monter un projet avec nous. » Pour développer les ressources propres de Radio France nécessaires à la poursuite de ses missions de service public, le pôle travaille sur deux axes : la location d’espaces et le développement de projets qui sont autant de vitrines des savoir-faire de Radio France. « Notre rôle est d’optimiser la gestion des espaces, une fois ceux-ci utilisés pour nos propres productions et concerts. La philosophie de la réhabilitation est d’ouvrir la Maison de la radio à un maximum de nouveaux publics. Cette ouverture, nous la revendiquons complètement et elle se traduit d’ailleurs architecturalement avec

Parcours 1995 Entre à Radio France à la direction des Études. 1996-1997 Détaché à la mission de préfiguration du Mouv’. 1997-2008 Chargé des partenariats puis délégué à la Communication du Mouv’. 2008 Rejoint France Info en tant que délégué à la direction de la Communication.

l’Agora et la rue traversante ! Notre objectif est de dire aux entreprises qu’elles viennent dans un lieu à part, car s’y déroulent des activités radiophoniques et des concerts. Par ricochet, cela ouvre d’autres opportunités de ressources : stages d’immersion radio, cohésion d’équipe, visites guidées, etc. » En quelque sorte un métier de passeur des savoir-faire qui font l’âme de Radio France. Le deuxième aspect, initier des projets qui conjuguent trois objectifs : ressources, image et public. Lorsque les trois sont réunis, « C’est le grand chelem ! Utiliser le potentiel de la Maison, partir du prisme radiophonique ou musical pour monter des événements qui assurent des ressources en propre et font venir du public ». Un cercle vertueux qui ne s’oppose nullement aux activités de Radio France, bien au contraire : le cycle de conférences Musique et cerveau, la vente aux enchères de vinyles ou de maté-

riels réformés, la course Vertigo à la Maison de la radio… autant de projets montés au gré de rencontres en interne. « Nous sommes trois, avec Giulia Camerini et Guillaume Tabeau, tous deux chefs de projets, mais le nombre de personnes avec lesquelles nous travaillons en transversal est inversement proportionnel. Coordinateurs­logistiques, régisseurs, techniciens, personnels d’accueil, agents de sécurité… vous n’imaginez pas toutes les personnes avec lesquelles nous sommes en contact quotidien et sans qui nous ne pourrions mener à bien nos projets. La transversalité est une richesse exceptionnelle. » En 2017, l’objectif du pôle est de développer son offre pour « faire savoir », tant en interne qu’en externe, la diversité de nos actions. « Nous sommes un peu comme une petite entreprise dans la grande, au service de Radio France et de la valorisation de ses métiers. » À bon entendeur… l

texto I Le magazine interne de Radio France I Société nationale de radiodiffusion – 116, avenue du Président-Kennedy – 75220 Paris Cedex 16 – Tél. : 33 (0) 1 56 40 22 22 I Directeur de la publication : Mathieu Gallet, président-directeur général – Monique Denoix, directrice déléguée à la Communication I Rédactrices en chef : Emmanuelle Baumgartner, directrice adjointe de la Communication, et Stéphanie Quénon, responsable de la Communication interne I Conception-réalisation : 21x29,7 – www.21x29-7.fr I Photos : Christophe Abramowitz (les autres crédits photo sont précisés dans le magazine) I Iconographie : Frédéric Michel I Impression : Solubis – 92250 La Garenne-Colombes I Dépôt légal à parution.

Radio France a créé un fichier répertoriant les prénom, nom et adresse de son personnel, destinataire du magazine Texto, aux fins d’envoi à domicile dudit magazine, ce fichier étant transmis au prestataire de Radio France chargé de son acheminement. Conformément aux dispositions de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification des données vous concernant et figurant dans le fichier des destinataires de ce magazine. Vous pouvez également demander que vos coordonnées soient radiées de ce fichier si vous ne souhaitez plus recevoir le magazine Texto.


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