Le magazine interne de Radio France
hors-sĂŠrie
franceinfo : deux points ouvrons les coulisses
AUTOMNE 2016
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Indépendance, innovation, différence
Franceinfo
: synergie d’expertises
: première édition permanente de service public
La spécificité du nouveau franceinfo repose sur une ambition partagée par les quatre partenaires de l’audiovisuel public : offrir aux citoyens un service d’information inédit, adapté aux nouveaux usages et s’appuyant sur l’assemblage de leurs expertises.
© NATHALIE GUYON – FRANCE TÉLÉVISIONS
« Le nouveau franceinfo est le fruit d’une volonté commune d’innover dans le domaine de l’information en continu en renforçant nos fondamentaux. Notre collaboration repose sur la transparence, la coopération et l’indépendance éditoriale de chaque partenaire. » Laurent Guimier, directeur délégué franceinfo pour Radio France.
Ci-dessus de gauche à droite : Delphine Ernotte-Cunci, Mathieu Gallet, Marie-Christine Saragosse et Laurent Vallet, le 1 septembre er
lors du lancement de franceinfo.
À
l’origine du projet, Radio France et France Télévisions : le 1er septembre 2015, les deux entreprises annoncent leur volonté de travailler ensemble sur un nouveau service d’information en continu. Pari tenu ! Un an plus tard exactement, le 1er septembre 2016, les partenaires, rejoints par l’Ina et France Média Monde, donnent le jour à la première offre d’information globale du service public, présente sur tous les supports : numérique et réseaux sociaux, radio et télévision sur le canal 27 de la TNT. Cette offre à 360 degrés se dévoile sous la marque unique franceinfo. Elle affiche d’emblée de nouveaux codes pour le traitement de l’information en continu : proposer une information de référence en temps réel, ouvrir vers l’explication et lutter contre l’hystérisation de l’information.
« La légitimité des médias publics tient aux valeurs culturelles et sociales qu’ils défendent, à leur capacité de répondre aux besoins de références fortes ressentis par notre société. Notre responsabilité est d’innover pour remplir de mieux en mieux cette fonction. Franceinfo : ni une radio, ni une télévision, ni un site internet, mais la disponibilité numérique permanente de l’information de référence dont les Français ont besoin. » Mathieu Gallet, président-directeur général de Radio France.
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Fort de la richesse des savoir-faire de chaque partenaire, le nouveau franceinfo entend bien tenir sa promesse. Il s’appuiera sur la pertinence des experts de chaque rédaction, dans tous les domaines, y compris ceux traditionnellement délaissés par les chaînes d’information. Pour Radio France, le projet s’inscrit dans la stratégie de média global de franceinfo et permet de mettre en valeur les missions de service public portées par toutes les chaînes (lire le détail de l’apport de franceinfo page ci-contre à droite). Franceinfo, métronome de l’offre avec l’info en 90 secondes, soixante-douze fois par jour, apporte en plus sa contribution avec trois émissions quotidiennes, et une capacité à produire à tout instant des éditions spéciales et des duplex. Radio participe aussi, en lien permanent avec France Télévisions, à l’animation de la plateforme numérique commune franceinfo.fr. France Télévisions produit la chaîne télé de 6 h 00 à minuit ; des JT à l’heure et à la demi-heure, des modules d’analyse et d’actualité, des éditions spéciales et des duplex entre la télé et la radio. Le groupe coanime aussi la plateforme numérique franceinfo.fr. France 24 assure la tranche de nuit de la chaîne télé, de minuit à 6 h 00, et des modules spécifiquement produits pour franceinfo : trois JT monde quotidiens, Les Observateursde France 24, des éditions spéciales et des duplex, ainsi que des contenus pour l’offre numérique. Enfin, l’Ina contribue à franceinfo en produisant trois programmes quotidiens qui éclairent le présent avec des images d’archives : Retour vers l’info, un chiffre en résonance avec les événements présents et Le Best of de la semaine, diffusé chaque week-end.
> Voir le détail de la grille page 9.
Franceinfo ? Sous une marque unique, la nouvelle offre est à la fois une radio, un site web, une chaîne télévision en continu, gratuite et sans publicité, diffusée sur la TNT et internet. Décryptage d’un projet à 360 degrés qui couvre l’actualité de manière inédite et éclairée…
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ultimédia, interactive, franceinfo a été conçue comme un média global d’information en continu dont l’ambition est de rompre avec les codes en vigueur du traitement de l’actualité en continu. L’enjeu affiché : aller au-delà de l’émotion et des images diffusées en boucle autour d’un événement en lui donnant du sens, et se poser en première édition permanente d’information de référence du service public.
Une forte exigence de rigueur garantie par l’Agence
Pour atteindre cet objectif, franceinfo propose une nouvelle forme d’écriture narrative, mais aussi une manière inédite de restituer l’information à travers des enquêtes, des reportages inédits, des mises en perspective de l’information avec des images d’archives éclairées du regard d’experts. Les contenus sont produits pour permettre aux citoyens de mieux saisir l’actualité et de prendre du recul afin de se forger leur propre opinion sur les événements. La réussite de la nouvelle offre, partagée et accessible dans tous les formats, repose sur une forte exigence de rigueur. Si l’information ne s’arrête jamais, il faut savoir en ralentir le tempo pour combiner avec justesse, réactivité et qualité. La coordination éditoriale est assurée par les rédacteurs en chef, qui sont en contact permanent. Cette coordination est en train de se construire au quotidien entre les équipes. Le nouveau service pourra aussi s’appuyer sur l’expertise à forte valeur ajoutée de franceinfo et son agilité dans la mise en œuvre de nouveaux processus de fonctionnement
4,6 millions
de téléspectateurs ont suivi le lancement de franceinfo le 1er septembre à la télévision.
pour garantir une information fiable, recoupée et vérifiée grâce à l’Agence. « Celle-ci a été créée pour centraliser, en un point unique, l’information que donne franceinfo sur toutes ses antennes (radio, web, applis, réseaux sociaux). Aujourd’hui, l’Agence se met au service du média global franceinfo en prenant en charge le bandeau de la chaîne de télé et en alimentant le flash donné toutes les 10 minutes sur les antennes radio et télé », explique Estelle Cognacq, rédactrice en chef de l’Agence franceinfo. Franceinfo, qui fête en 2017 ses 30 ans, apporte trois types de contenus qui constituent l’expression même de son ADN : l’info en 90 secondes toutes les 10 minutes faisant de la chaîne « le métronome » de l’offre, des émissions quotidiennes diffusées simultanément à la radio et à la télévision, et des duplex depuis Radio France. « Il faut ajouter à tout cela notre expertise historique en matière de “breaking news” : à tout moment, si l’actualité l’exige, franceinfo est désormais capable de passer en édition spéciale à la radio et simultanément à la télévision depuis nos studios de Radio France », précise Erik Kervellec, directeur de la rédaction. Lorsque l’actualité est plus calme, L’inter JT, produit par France Télévisions, est quant à lui conçu autour de modules de décryptage et d’analyse, de débats entre journalistes. De nouveaux modes de narration issus du web rafraîchissent l’écriture et apportent un savoir-faire complé mentaire. Non seulement ils s’inscrivent dans une démarche pédagogique, mais ils ouvrent aussi l’information à de nouveaux publics.
Un défi technique
L’antenne bascule constamment entre les deux rives de la Seine, entre la Maison de la radio et France Télévisions. Une coordination technique inédite a été mise en œuvre. Cinq liaisons par fibre optique ont été mises en place pour échanger images, infos en 90 secondes et points de duplex (un au sein de chaque entité). Trois liaisons vidéo ont été créées avec France 24 pour que la chaîne puisse prendre le relais la nuit et réalise elle aussi des duplex. Des liaisons ethernet ont aussi été établies entre chaque partenaire pour échanger des fichiers liés à la production et à la diffusion des contenus. Enfin, un réseau d’ordres entre les rédactions a été installé, pour faciliter la communication directe et instantanée, à tout moment du jour et de la nuit, entre les rédactions. Des modalités de partage et d’affichage des conducteurs, des notes de service et des informations sur l’antenne sont également à l’étude.
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Franceinfo. Ce nom, qui, à lui seul, incarne l’information en continu en France depuis trois
décennies, a été retenu pour nommer la nouvelle offre d’information de service public. Un enjeu de taille, pour Radio France, qui capitalise ainsi sur une marque symbole de crédibilité et de qualité…
: deux points ouvrez l’info
« L’
Une offre d’info 360 degrés, une campagne plurimédia d’envergure
Déclinée sur les façades de France Télévisions, Radio France, du Palais des Congrès ainsi que dans la presse (PQR, newsmagazines, magazines télé), sans compter une parution événementielle dans Le Monde daté du 2 septembre, la campagne se déploie depuis le 30 août dernier en affichage tant à Paris (métro, taxis, aéroports) que dans les villes de plus de cinq cent mille habitants et les grandes gares. Pour illustrer la dimension 360 degrés de cette nouvelle offre d’information, la campagne s’appuie sur un volet numérique conséquent pour répondre aux nouveaux usages des consommateurs : de nombreux clips réalisés pour le lancement de la chaîne sont à découvrir sur tous les écrans numériques. Sans oublier un dispositif innovant sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, SnapChat, Instagram, YouTube). Adaptée à tous les supports, cette campagne est à partager sans modération !
© JC DECAUX
e njeu de marque est à la hauteur de l’audace du projet, s’enthousiasme Monique Denoix, directrice déléguée à la Communication. En assemblant les compétences des quatre partenaires de l’audiovisuel public de ce projet, nous démontrons la capacité du service public à répondre aux nouveaux usages, à travailler en synergie pour gagner en efficacité, à nous renforcer les uns les autres, et proposer encore plus de services, les meilleurs possible, pour une information qui accroît la conscience citoyenne, accessible à l’ensemble des Français qui contribuent à nous financer. La nouvelle marque exprime ces objectifs partagés avec nos partenaires ! »
Pourquoi privilégier le nom franceinfo ?
« Nous sommes partis d’un constat objectif : franceinfo est une marque de référence sur l’information et l’actualité ; les gens lui accordent beaucoup de crédit, explique Serge Schick, directeur délégué au Marketing stratégique et au Développement. À l’heure du numérique et des réseaux sociaux, l’exigence de crédibilité est le socle sur lequel repose la confiance des auditeurs, des télé spectateurs et des internautes vis-à-vis des médias du service public. Nous possédons une longueur d’avance dans ce domaine ! » De plus, il était devenu urgent que,
sous un chapeau commun, le service public puisse lui aussi apporter une offre d’information globale à forte valeur ajoutée, mobile et interactive. « En capitalisant sur franceinfo, tous les partenaires bénéficient de trente ans d’expérience et des valeurs positives associées à l’antenne. À l’inverse, nous aurions pris un risque fort en partant d’une nouvelle appellation ; nous aurions alors été trop petits dans cet univers où la logique de concentration des médias prévaut et risque de nuire au pluralisme », conclut Serge Schick.
Une nouvelle charte pour une offre innovante et créative
Design, style, habillage, ergonomie, identité visuelle et sonore… les attributs de marque de la nouvelle offre d’information en continu lui sont entièrement spécifiques. « Nous avons créé une nouvelle identité visuelle et une nouvelle charte qui s’affranchit de l’existant. Les deux points sont universels, et ouvrent vers l’explication et le décryptage », précise Marie Liutkus, directrice de la Communication de franceinfo. « De la structure d’antenne aux cartes de visite en passant par les micros, les avatars des réseaux sociaux, tous les éléments associés à ce nouveau service d’information en continu sont habillés aux couleurs du nouveau logo », poursuit Sylvie Berranger, déléguée au pôle Publicité et Supports. « Nous veillons particulièrement à ce que l’origine de chaque information diffusée sur le service soit mentionnée. » Une manière de garantir le respect de l’identité et l’indépendance éditoriale de chaque partenaire.
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: « inventer de nouveaux codes »
Ci-dessous : le studio franceinfo
© NATHALIE GUYON – FRANCE TÉLÉVISIONS
à France Télévisions.
Quelle a été votre approche pour « scénariser » cette nouvelle offre ? David Montagne – J’avais envie de changer le rapport à la caméra du journaliste qui est en plateau. J’ai la vision du journaliste comme d’un être en mouvement, et c’est ce que je souhaitais reproduire. Avec un outil comme le steadycam (1), on se déplace comme on veut. J’ai volontairement mis de côté le schéma quasiment cinéma « hollywoodien » très figé du studio pour rechercher quelque chose de plus instinctif, dans la lignée de ce que la Nouvelle vague a apporté comme liberté de mouvement et d’état d’esprit au cinéma. Le journaliste marche, restitue l’information en allant rencontrer par exemple un journaliste reporter d’images présent dans la rédaction et qui peut apporter en direct son témoignage, son vécu sur tel sujet. Je voulais créer un cadre convivial, des lieux qui soient beaux et sobres, situés au cœur des rédactions afin que le spectateur puisse voir les équipes au travail. La priorité est donnée à la transparence. Je ne voulais pas sortir les journalistes du concret de leur travail. J’ai donc procédé à contre-courant des codes établis il y a maintenant près de trente-cinq ans. Il était temps !
Ci-dessous, de gauche à droite : David Montagne ; Étienne Guffroy dans la régie du studio 221 à Radio France. En bas : le studio 221.
C’est l’espace de liberté artistique que le service public m’a accordé dans ce projet : faire bouger les lignes, être différent tout en proposant un univers simple et lisible. La feuille de route qui m’a été donnée par Laurent Guimier pour Radio France et Germain Dagognet pour France Télévisions était très claire à cet égard : le service public se doit d’être le lieu de l’innovation et du progrès. Nous avons pu compter aussi sur l’appui de Nathalie Birocheau, directrice adjointe de franceinfo, en charge du Développement et des Moyens, et véritable chef d’orchestre. Chargée de piloter et de coordonner le projet, Nathalie a su catalyser l’expression des besoins et créer l’interface entre toutes les équipes qui construisent et mettent en œuvre les outils permettant de concrétiser le projet. Respecter l’identité de chaque partenaire n’a pas dû être simple ? D. M. – Ce fut là tout le défi : travailler à partir de l’ADN et de la force des marques de chaque partenaire pour affirmer franceinfo. Il ne fallait surtout pas mettre en jeu l’identité de chacune d’entre elles ! Je leur ai dit : je ne changerai pas ce que vous êtes. Ce qui importe, c’est ce que l’on raconte. Et ça passe très bien aujourd’hui à l’antenne car cela s’est fait en préservant ce qui existait déjà ! Ce qui compte, c’est de faire ressortir ce côté fluide, souple et sincère. Après cela sont venues les questions liées au travail face caméra, à la logique de la continuité, au passage d’un lieu à un autre, au calage de la grille, aux enjeux du digital et de son écriture spécifique. Comment trouver le bon moment pour délivrer l’information ? D. M. – Je suis parti du principe « une idée, un lieu, un plan ». Chaque séquence doit prendre le temps qui lui est nécessaire. Par exemple, les journaux sont libérés de la contrainte de donner l’intégralité des infos car le module « l’info en 90 secondes » toutes les 10 minutes est là pour remplir cette fonction. Même si on est déjà parvenu à faire naître une singularité entre les différents rendez-vous de la grille, on peut aller encore plus loin dans le sur-mesure. Ce qui est important, c’est de créer des variations, les pleins et les déliés de l’antenne afin de ne pas tomber dans l’uniformisation. Dans les mois à venir, de nouveaux usages vont émerger, les équipes ont déjà plein d’idées. L’ensemble va donc évoluer, avec de nouveaux programmes qui vont nécessiter d’aller plus loin dans la démarche. Ce n’est que le début d’une belle aventure !
© DELPHINE GHOSAROSSIAN – FRANCE TÉLÉVISIONS
La tonalité artistique donnée à la chaîne illustre un nouveau mode de narration de l’actualité : ouverture, pédagogie, réflexion, interactivité, mise en perspective. Une offre créative et audacieuse qui renouvelle les codes. Explications avec David Montagne, conseil artistique en matière de réalisation audiovisuelle, pour la définition des moyens techniques de captation audiovisuelle, la conception des décors des studios, et l’élaboration des principes de réalisation.
La couleur musicale : un habillage sonore percutant « Quelle musique peut accompagner à la fois la politique, l’économie, le sport, la météo ? », s’est interrogé Jean-Michel Jarre, auteur de la couleur musicale de franceinfo. Une question à laquelle le compositeur a répondu en livrant, Hexagone, plus d’une heure de musique composée en dix jours ! « À partir de ce morceau, nous nous sommes concertés, Bruno Carpentier directeur artistique du projet, David Federmann, technicien à la brigade de Radio France, Bruno Letort, responsable de l’édition musicale à la direction des Éditions de Radio France en charge des habillages et des génériques,
et moi-même, pour extraire des éléments sonores singuliers dédiés spécifiquement à la radio, à la télé, et aux pushs de l’appli franceinfo, explique Étienne Guffroy, directeur adjoint, délégué à l’antenne de franceinfo et référent du cahier des charges de l’habillage sonore. Au total, nous avons extrait, avec David Federmann, plus d’une centaine d’éléments sonores pour la radio et autant pour la télé. Des marqueurs sonores identitaires qui répondent aux besoins de la grille et aux tempos des deux médias, les extraits retenus étant souvent plus longs en télé : indicateurs de rendez-vous, liners, virgules
musicales, tapis de titres… Des éléments de durée variable qui permettent de jouer sur les ambiances et les énergies selon que l’on passe d’un événement pesant à une info plus légère, de l’info en 90 secondes à la météo. » La pièce Hexagone a été rejouée et enregistrée, en présence de Jean-Michel Jarre, à la Maison de la radio, le 23 septembre, avec les soixante cordes de l’Orchestre national de France. Une belle aventure, pour cette formation musicale, que de jouer avec ce musicien de renom qui a commencé sa carrière au sein de la Maison !
(1) Système stabilisateur de prise de vues portatif.
texto hors-série – automne 2016
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: une nouvelle offre, de nouveaux métiers : une grille rythmée autour de trois temps Les talents et la force de frappe incomparable de l’audiovisuel public constituent les clés de réussite de la nouvelle offre.
I
nnovante par sa forme, la nouvelle offre du service public s’accompagne de la création de nouveaux métiers. Pour assurer l’info en 90 secondes toutes les 10 minutes, soixante-douze fois par jour, Radio France a renforcé ses équipes de techniciens et de journalistes présentateurs, et créé un nouveau métier, celui d’éditeur visuel. Tous ont été spécialement formés pour assurer sept jours sur sept de 6 h 00 à minuit les modules diffusés en radio et en télévision. « Majoritairement issus de la mobilité interne, les collaborateurs qui ont rejoint le projet sont fortement motivés par cette belle aventure, à la fois technique et humaine, nous confie Cyril Thomas, responsable technique de franceinfo rattaché à la DGATTN. Quinze techniciens ont rejoint l’équipe déjà en place. Des groupes de travail et de formations ont été organisés pendant plusieurs mois au sein de Radio France pour accompagner les équipes d’exploitation dans l’acquisition de ces nouveaux savoir-faire. C’est un vrai “plus” pour chacun d’entre eux et pour Radio France, dont la vocation est de faire de la radio, mais de la radio qui s’écoute et se regarde. »
« Placer les bonnes images et au bon moment dans le cadre est l’enjeu de notre métier. » Thomas Hélies, 32 ans
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« L’édition visuelle : une nouvelle forme d’écriture, au carrefour des différents savoir-faire journalistiques. »
Thomas Rozec, 30 ans
« En tant que journaliste, mon rôle est d’assurer la production des titres dans la nouvelle grille, d’enrichir les contenus radio avec des éléments visuels qui viennent en appui du son et s’inscrivent à l’antenne télé ou sur d’autres supports comme le “totem”, une sorte d’écran 16/9 à la verticale qui propose à la fois du texte et de l’image. Journaliste de formation, ayant un fort attrait pour le web et les réseaux sociaux, j’ai tout de suite été partant pour rejoindre ce projet ! Ce métier demande souplesse et réactivité car l’actualité change sans cesse ! Nous échangeons en permanence avec les présentateurs sur la manière de relater l’information. Notre objectif est de la rendre pertinente par la photo, la vidéo, les infographies ou les pictogrammes à disposition dans le système technique d’exploitation entièrement conçu autour de l’éditorial – le nerf de la guerre ! – et qui intègre l’outil de travail Édito. À Radio France depuis dix ans, j’ai plaisir, aujourd’hui, à poursuivre mon chemin en développant mes compétences sur de nouveaux métiers, au carrefour des différents savoir-faire journalistiques et en travaillant étroitement avec d’autres profils comme le cadre technique vidéo. Avec franceinfo est née une nouvelle forme d’écriture éditoriale. »
Des JT aux duplex en passant par l’info, la grille télé est ponctuée chaque jour de plusieurs temps forts. Franceinfo donne la cadence, avec l’info en 90 secondes toutes les 10 minutes – 72 fois par jour – assurée par son équipe des présentateurs titreurs, et avec des programmes quotidiens diffusés simultanément en direct à la radio et à la télévision. Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Dès 6 h 00 | L’info en images en 90 secondes toutes les 10 minutes
7 h 18 | L’Ina | Data culte
8 h 30-9 h 00 | 8 h 30 Aphatie | Émission politique
8 h 30-9 h 00 | 8 h 30 politique | Émission politique présentée Yaël Goosz, Jules Lavie et Antoine Bayet
12 h 00-14 h 00 France Inter Questions politiques Nicolas Demorand
12 h 30-14 h 00 Questions politiques Nicolas Demorand
20 h 00-21 h 00 en direct | Les Informés de franceinfo Jean-Mathieu Pernin
« À franceinfo depuis quatre ans, j’ai saisi cette opportunité pour faire de la vidéo en demandant une mobilité interne. Technicien son de formation, je voulais en effet évoluer vers les métiers de l‘image. Tous les techniciens audio de franceinfo ont d’ailleurs bénéficié de la formation à la vidéo afin de savoir cadrer et éclairer en multicaméra. C’est un vrai “plus”, que de pouvoir acquérir ainsi de nouvelles compétences. Nous intervenons essentiellement dans le studio 221 et dans le 421, utilisé pour les éditions spéciales. Depuis le lancement de franceinfo, nous fonctionnons en binôme, un cadre pour le réglage caméra, un autre dédié à la réalisation et à la mise en images. Placer les bonnes images et au bon moment dans le cadre est l’enjeu de notre métier, même si notre rôle revêt bien d’autres dimensions : installer et configurer des moyens techniques audiovisuels, régler la lumière et la colorimétrie, gérer la diffusion des éléments présents dans le conducteur, participer à la fabrication de certains éléments des programmes de la grille, réaliser des montages vidéo, etc. Nous travaillons ainsi étroitement avec l’éditeur visuel, le technicien son, mais aussi, en amont, avec les journalistes et la rédaction en chef pour nous coordonner et garantir ensemble le bon déroulé opérationnel du plateau. C’est très excitant de pouvoir contribuer à ce nouveau média en apportant sa touche créative sur le cadrage vidéo. »
20 h 00-21 h 00 en direct Les Informés de franceinfo Jérôme Cadet
21 h 00-21 h 30 en direct | Le Clasico | Matteu Maestracci 21 h 30-22 h 00 en direct | Le Clasico | Matteu Maestracci 21 h 41 | L’Ina | Retour vers l’info 22 h 00-23 h 00 en direct Le Clasico Jérôme Cadet
À partir de minuit jusqu’à 6 h 00 | France 24 avec des modules spécifiquement produits pour franceinfo, des « breaking news » et des duplex.
Retrouvez aussi franceinfo sur le web, l’appli et les réseaux sociaux. texto hors-série – automne 2016
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Les émissions en direct et en simultané en télé et en radio 8 h 30 Aphatie | lundi-vendredi, 8 h 30-9 h 00 Ce grand rendez-vous quotidien d’actualité politique donne la parole à un acteur majeur de la vie politique. Accompagné de Fabienne Sintes, Guy Birenbaum et Gilles Bornstein, Jean-Michel Aphatie anime : interview à plusieurs voix, réactions à chaud de l’invité sur l’actualité et déclarations politiques du moment. Le samedi, Yaël Goosz, Jules Lavie et Antoine Bayet prennent le relais et assurent la continuité de l’émission. « C’est très excitant, de participer à cette aventure qui fait le choix de la modernité ! Dans ce beau studio, l’exercice de l’interview à quatre, menée sur 24 minutes, est très agréable et suscite intérêt et appétit. L’alliance de la radio, de la télévision et du numérique renforce ce sentiment. Avec toute l’équipe, nous avons désormais un défi à relever : installer durablement ce rendez-vous en cette année électorale. » Jean-Michel Aphatie
Un nouveau rendez-vous politique de France Inter Questions politiques | dimanche, 12 h 30-14 h 00, sur France Inter et franceinfo (12 h 00-14 h 00, sur France Inter)
Chaque dimanche, la nouvelle émission de France Inter, animée en partenariat avec Le Monde, est diffusée sur franceinfo canal 27. Ce rendez-vous politique et interactif est animé par Nicolas Demorand avec Arnaud Leparmentier (Le Monde), Carine Bécard (France Inter) et Nathalie Saint-Cricq (France Télévisions). Il fait le pari du temps long au travers d’une interview minutieuse de l’invité. Retours sur la première émission.
« Passer de la radio à la télé ? Le pari peut paraître risqué mais si la réussite est au rendez-vous, cette offre globale marquera un tournant dans l’histoire de l’audiovisuel. Ce qui prime avant tout, dans ce projet, c’est de faire son métier de journaliste : se poser les bonnes questions et apporter aux citoyens un éclairage sur l’actualité. Participer à une émission politique au moment de la présidentielle est un rêve absolu, qui plus est en travaillant avec des journalistes d’une telle stature ! Très bien rythmée, l’émission propose plusieurs temps forts qui s’enchaînent avec fluidité. Enfin, et cela contribue pour beaucoup au plaisir que l’on retire de ce moment d’antenne, le studio 221 est magnifique, lumineux, coloré. On s’y sent vraiment bien ! » Carine Bécard, journaliste, service politique France Inter.
Les Informés de franceinfo | lundi-vendredi et dimanche, 20 h 00-21 h 00 Quatre personnalités (influenceurs, politiques, artistes, chefs d’entreprise…) viennent défendre au micro de Jean-Mathieu Pernin (en semaine) et Jérôme Cadet (le dimanche) leurs convictions sur quatre grands sujets du jour
pendant une heure, pour une lecture atypique et décalée de l’actualité. « Cela aurait pu être un grand bouleversement mais finalement, en dehors du maquillage, cela ne l’est pas. Les caméras ne se
voient pas et nous conservons cette proximité et ce savoir-faire artisanal qui fait la richesse de la radio. Toutefois, c’est intéressant, de savoir que l’on peut être visible, lisible et écouté par tous ! » Jean-Mathieu Pernin
Le Clasico | lundi-vendredi, 21 h 00-21 h 30 en radio
et en télévision (22 h 00 en radio) ; samedi, 22 h 00-23 h 00 (en radio et en télévision) Débattre autour de l’actualité sportive : c’est tout le sujet de l’émission qui convie de nombreuses personnalités, sportifs ou non sportifs. Présenté par Matteu Maestracci en semaine, ce rendez-vous est animé le samedi soir par Jérôme Cadet. « Les premiers jours ont été denses ! Maquillage, habillage, regard caméra, oreillette… c’était nouveau, pour moi, mais excitant ! Le Clasico, c’est un espace de discussion sur le sport avec du fond, de l’expertise, le tout dans une ambiance décontractée. Je suis ravi de ce nouveau défi ! » Matteu Maestracci
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« Lors de cette première (NDLR : le 4 septembre avec Emmanuel Macron), je n’avais pas l’impression de faire de la télé. La technique est très légère, les caméras quasiment invisibles. Du coup, on continue à faire de la radio “normalement”, en sachant qu’on peut s’appuyer, quand c’est nécessaire, sur les possibilités offertes par la télé. Cette offre globale combine le meilleur des deux médias : la fluidité de la radio couplée à l’impact de l’image. Comme l’a analysé Alice Antheaume, qui dirige l’École de journalisme de Sciences Po : “c’est la télé d’après le web, décontractée sur le ton, sérieuse sur le fond.” Personnellement, je suis heureux de faire partie de cette aventure, car il est rare d’être associé à la naissance d’un média dont l’identité se construit en marchant, jour après jour. » Nicolas Demorand, producteur et présentateur de l’émission.
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© RICHARD YING
Ari de Sousa, directeur adjoint du Numérique de Radio France, en charge des produits et du marketing.
Il s’agit d’une cible d’audience plus jeune autour de 25-34 ans. Une belle manière d’accroître notre force de frappe et d’intéresser de nouveaux publics, notamment les jeunes, même si nous ne sommes pas dans une course de vitesse : nous veillons toujours à partager une information fiable et validée. Quel que soit le média, notre contrat de lecture avec les publics cibles doit rester le même : la prise de recul et la mise en perspective font partie de l’ADN de cette offre. »
Rencontre avec Germain Dagognet, directeur délégué à l’Information de France Télévisions et directeur délégué franceinfo pour France Télévisions. Avec Laurent Guimier, directeur délégué franceinfo pour Radio France, il forme le tandem en charge de piloter le nouveau franceinfo et de coordonner les rédactions qui y contribuent.
Une offre interactive et participative
« L’
o f fre franceinfo combinela force de la radio, de la télé et du digital. En concevant ce nouveau média, nous avons appréhendé le numérique comme un canal de distribution et de production ayant ses propres codes, souligne Ari de Sousa, directeur adjoint du Numérique de Radio France, en charge des produits et du marketing. Outre la délinéarisation des contenus radio et télé, franceinfo propose un live numérique et des articles spécifiques au digital qui enrichissent l’offre. Le nouveau service est fortement présent sur les réseaux sociaux et sur les plateformes de partage de contenu. » C’est ainsi qu’Ari de Sousa, pilote du volet numérique de la nouvelle offre, et toute l’équipe projet ont pensé chaque son et vidéo pour le numérique avec un format adapté à chaque réseau : Twitter, Facebook, SnapChat, Instagram et YouTube. « Le public de Facebook n’étant pas le même que sur Twitter, il faut épouser les codes de chaque média et de ses usages. »
Démultiplier l’audience par une offre globale
Le numérique est un canal par lequel la chaîne peut démultiplier son audience. « La semaine du lancement sur Facebook, franceinfo a touché près de quinze millions de personnes !, s’enthousiasme Ari de Sousa.
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franceinfo entretient des échanges permanents avec ses publics sur les écrans numériques. Ce dernier peut à tout moment commenter, envoyer des images ou des témoignages, faire part de son expertise sur un sujet ou poser des questions. Pensée pour être consommée en mobilité grâce aux supports numériques, dans les transports et les lieux publics, franceinfo adapte ses sujets à cette utilisation avec un recours fréquent au texte, à des sujets courts, à des vidéos sans commentaires et sous-titrées, et à la musique. Une stratégie prometteuse : pendant la semaine de lancement, l’application franceinfo a été l’application d’actualité la plus téléchargée, avec plus de onze mille nouveaux chargements quotidiens.
© NATHALIE GUYON – FRANCE TÉLÉVISIONS
Franceinfo, c’est aussi une offre numérique conçue pour être consommée sur le web et en mobilité grâce à ses déclinaisons numériques. Une manière de répondre aux nouveaux usages et de capter de nouveaux publics. Cette ambition s’accompagne d’une stratégie ambitieuse sur les réseaux sociaux.
: « une synergie forte autour du web »
million de
visites par jour en moyenne sur les quinze premiers jours.
11 000 téléchargements par jour.
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Homme de télévision, Germain Dagognet est aussi un homme de la radio ! C’est d’ailleurs à Radio France Lyon, en 1994, qu’il fait ses premières armes dans les multiplex sports, où il travaille notamment aux côtés de Fabrice Drouelle et de Bernadette Chamonaz.
Comment franceinfo se démarque-t-elle sur le plan éditorial ? Germain Dagognet – Ce qui fait l’identité du service public, en télé comme en radio, c‘est l’information. Jusqu’à présent, et c’est assez paradoxal, la télé publique n’était pas présente sur le créneau de l’info en continu ! Or, nous avons un vrai savoirfaire en la matière et une approche à faire entendre et à donner à voir. En alliant le savoir-faire et le professionnalisme de l’antenne franceinfo, pionnière de l’information en continu, à une chaîne télé, nous garantissons pleinement notre mission de service public et assurons le pluralisme des médias. Il était donc légitime, pour le service audiovisuel public, de lancer ce média multicanal d’information en continu qui unissent les forces de plusieurs rédactions de premier plan. L’offre franceinfo, c’est l’ensemble du service audiovisuel public ! Avec cette offre, nous avons voulu redonner une autre temporalité à l’actualité, à la manière dont les gens la consomment, en proposant de la connaissance, du décryptage, de la profondeur, de la transparence, notamment via des formats courts empruntant de nouvelles formes de narration et adaptés à une consommation en mobilité. C’est aussi une offre interactive qui associe pleinement le web… G. D. – Complètement ! Aujourd’hui, la télé n’est plus le premier écran consommé. Notre pari, avec cette chaîne, est donc d’apporter notre expertise vers de nouveaux utilisateurs, de capter notamment les jeunes générations, assez méfiantes vis-à-vis des journalistes et des médias classiques mais grandes consommatrices d’internet et des réseaux sociaux. C’est pourquoi, dès le début du projet, la synergie entre les partenaires a été très forte autour de la question du web et des déclinaisons numériques de la chaîne : la plateforme internet et l’application franceinfo commune agrègent tous les contenus télé, radio et délinéarisés. Ce site web, nous souhaitons qu’il devienne LA référence en matière d’actualité.
© NATHALIE GUYON – FRANCE TÉLÉVISIONS
: une offre numérique à 360 degrés
Comment s’organise la collaboration entre les partenaires ? G. D. – Toute l’originalité de ce projet repose sur le collaboratif. Avec Laurent Guimier, nous sommes attachés à un principe fondamental : chaque média doit conserver son identité, sa couleur et son indépendance. Pas question de refaire l’ORTF ! Franceinfo est un nouveau service qui fonctionne avec une équipe dédiée et un dispositif technique autonome au sein de chaque entreprise. Nous créons des passerelles, des moments d’antenne en simultané, comme l’info toutes les 10 minutes, l’invité politique du matin, Les informés de franceinfo, Le Clasico… Puis chacun repart faire vivre son propre média car il y a des choses qui peuvent se monter en télé mais pas en radio et vice et versa. En cas d’édition spéciale, nous laisserons la main à la radio car bien souvent, pendant la première heure d’un événement, il n’y a pas d’images disponibles. Pourquoi, alors, faire à la télé de la radio quand la radio assure très bien le job ? Autre principe clé de notre collaboration : laconfiance mutuelle et une déontologie partagée. Parfois, nous pourrons ne pas être forcément d’accord sur la hiérarchie de l’information mais le dialogue restera constant et prioritaire entre nous. Nous avons d’ailleurs imaginé des rendez-vous quotidiens à l’antenne où des rédacteurs en chef dialoguent autour du traitement d’un sujet, comme en conférence de rédaction. Notre volonté : être le plus transparents possible sur la fabrique de l’information et la manière dont elle est restituée.
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: deux points ouvrez les studios Tisser un lien de confiance avec ses publics, c’est le parti pris de franceinfo. D’où la volonté de leur ouvrir les coulisses de la production de l’information avec des plateaux et des studios en transparence situés au cœur des rédactions. Des deux côtés de la Seine, les studios ont été conçus dans le même univers mêlant bois et verre. Ils conservent, cependant, toute leur différence.
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ranceinfo, c’est aussi un projet architectural et technique réalisé en temps record pour créer des espaces de production innovants et des modalités de diffusion répondant aux besoins du nouveau service. À la Maison de la radio, deux nouveaux lieux ont été créés et un troisième transformé. Le studio 221 accueille les émissions diffusées en direct et en simultané sur les antennes radio et télé. Dans le studio 410, installé au cœur de la rédaction de franceinfo, une équipe de présentateurs délivre toutes les 10 minutes l’info en 90 secondes. Un troisième studio radio et télé, situé lui aussi à franceinfo, le 421, est dédié aux éditions spéciales et aux duplex.
Un chantier mené en un temps record
La création de franceinfo a mobilisé durant plusieurs mois l’ensemble des directions de Radio France, avec au premier chef les équipes de la DGA Réhabilitation, celles de la DGATTN, et de la direction de l’Établissement. « Depuis le curage des espaces jusqu’à l’aménagement, fin août, de la rédaction dans la zone dédiée à l’info en 90 secondes, en passant par la réalisation du studio 221, à partir de la mi-avril… la transformation des espaces a été menée tambour battant. C’est à la fois un exploit collectif et un beau défi technique relevé », résument Marie Bernard et Michel Ranson, respectivement adjointe au directeur des Travaux et directeur adjoint de la DMT, au sein de la DGATTN. « La dernière phase des travaux liée à la zone de l’info en 90 secondes a été particulièrement sensible, car nous sommes intervenus en site occupé », précise Marie Bernard. « Pour l’ensemble du chantier, nous pouvons nous féliciter
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de l’engagement des équipes, qui ont su faire preuve d’une efficacité et d’une réactivité importantes pour organiser la logistique du chantier tant d’un point architectural que technique, poursuit Michel Ranson. Une charge de travail dense mais très motivante car nous passons à une autre échelle avec l’approche vidéo. D’où la nécessité de mettre en œuvre des processus industriels pour assurer la production
Ci-dessus : le studio 221 a été conçu spécifiquement pour faire de la radio et de la télé. Il est dédié à l’invité politique du matin, aux Informés, ainsi qu’au Clasico, le talk sportif quotidien. Il accueille aussi chaque dimanche l’équipe de Questions politiques, animée par Nicolas Demorand.
Édito, Mosart, Sam et Viz : des outils entièrement automatisés Le département Système d’information métier de la DGATTN a mis en œuvre en un temps record un système d’information innovant. « Tout a été conçu autour de et pour l’éditorial, souligne Jean-Christophe Rampal, responsable de ce département. Édito, l’outil applicatif commun à l’ensemble des équipes déployé depuis deux ans à Radio France, est le socle technologique de la nouvelle offre. Il permet aux équipes d’intégrer des contenus multimédias (textes, photos, vidéos) et de partager ces informations au sein des antennes et entre les antennes. Il a été enrichi pour répondre au cahier des charges de franceinfo et à son objectif : faire de la vidéo à une plus grande échelle. Édito est désormais un outil commun à l’Agence, à l’antenne télé et à la radio. » Côté production, il contient tous les éléments associés à la réalisation en broadcast (conducteur d’antenne, gestion des titres, affichage des éléments visuels à l’écran, bandeaux et synthés, mouvements de caméras…) et alimente en contenus les différents serveurs comme Sam, dédié aux images, ou Viz qui intègre, sous forme de templates, toutes les déclinaisons possibles de l’habillage graphique. Les contenus intégrés par Édito sont ensuite basculés dans Mosart, automate de production qui joue à l’antenne la partition transmise. « Cette expérience nous a permis de décloisonner les équipes, rassemblées autour d’un objectif commun et d’un défi à relever : construire en moins d’un an l’offre globale d’information en continu du service public. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de travailler sur un projet d’une telle ampleur ! »
de modules courts, comme l’info en 90 secondes, qui reposent sur la diffusion plusieurs fois par jour d’un nombre conséquent d’éléments. Pour anticiper tout problème de diffusion, nous nous sommes équipés d’une chaîne principale et d’une chaîne de secours. Ce projet est intéressant car il fait évoluer nos pratiques et nos usages avec un enrichissement graphique et visuel. Même si cela reste toujours un produit radiophonique. »
Un dispositif technique adapté à l’offre multisupport
Radio France s’est doté de modes d’exploitation adaptés aux besoins de production et de diffusion d’une édition permanente. L’entreprise s’inscrit dans une démarche d’innovation mise en œuvre avec ses propres savoir-faire. Après un appel d’offres
© FLORENCE BELLANGER – RADIO FRANCE
Ci-dessus, à gauche : la régie du studio 221.
Ci-dessus, à droite : le studio 410 correspond à la zone dédiée à l’info en 90 secondes.
Ci-dessous : le studio 421 a fait peau neuve pour prendre les couleurs de franceinfo et répondre aux contraintes de la télévision, même s’il reste dédié à sa fonction première, la radio.
pour le dispositif technique, l’entreprise retenue par Radio France, BCE, a fourni une solution complète, du câblage réseau jusqu’à la formation des équipes. « Nous avons réussi à mettre en œuvre un système technique innovant entièrement pensé autour de l’éditorial (voir encadré), explique Cyril Thomas, responsable technique de franceinfo, rattaché à la DGATTN, en charge de piloter l’équipe dédiée aux nouveaux modes d’exploitation mis en œuvre. Il nous a fallu adapter le dispositif aux contraintes de la télévision et faire passer un flux d’informations complexe. Les outils ont évolué au fur et à mesure des tests, avec pour seul objectif d’assurer l’information en continu quoi qu’il arrive. Les auditeurs ne doivent se rendre compte de rien. Il en va de même avec l’info en 90 secondes. On enrichit l’image mais le titreur dans son texte utilise toujours les codes radio. Franceinfo, cela reste de la radio avant tout. » Des liaisons au nombre de vingt sont prévues avec les partenaires pour permettre de se passer l’antenne en temps réel, d’échanger des fichiers et de lancer des duplex ou des multiplex. Quant aux rédacteurs en chef, ils sont en contact permanent pour assurer la coordination éditoriale. Les équipes, entièrement dédiées à ces nouveaux modes d’exploitation, ont suivi pendant plusieurs semaines des formations. Éditeur visuel ou cadre vidéo technique (voir page 8), tous les collaborateurs ont été formés sur site et en temps réel pour savoir exploiter les outils. « J’ai voulu que les techniciens audio soient également formés à la vidéo pour favoriser la compréhension des contraintes des uns et des autres », souligne Cyril Thomas.
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: instantanés © NATHALIE GUYON – FRANCE TÉLÉVISIONS
Retour en images sur quelques moments forts des débuts de franceinfo.
Franceinfo, de père en fils
Franceinfo, presque trentenaire, construit déjà un pont entre les générations. Philippe Perilhou et son fils Guillaume travaillent en effet tous les deux à franceinfo : le premier est rédacteur en chef à la radio, le second jeune journaliste à la télévision. À 26 ans, Guillaume est amené à animer duplex, hub et plateau. Passionnés par l’information, père et fils font cohabiter deux mondes au cœur du numérique : ceux de la radio et de la télévision. Un père « fier de voir [son] fils participer à ce nouveau projet qui apporte un regard neuf sur l’information », nous précise Philippe Perilhou. Et un fils ravi de suivre les traces de son père ! Franceinfo, symbole d’une nouvelle forme de média susceptible de réunir les générations. Pourquoi pas ? texto hors-série
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