Texto réhabilitation n°4

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no 4

zoom

Relocalisation du CDM et du CNS : l’exemple d’un projet concerté

réhabilitation

Au cœur de l’activité technique de Radio France, le CDM (centre de distribution des modulations) et le CNS (centre national de supervision) vont intégrer, à l’automne prochain, leur emplacement définitif, au 4e étage de la petite couronne de la Maison de la radio. La relocalisation de ces entités essentielles à l’activité, dotées d’une infrastructure technique et informatique lourde, fait l’objet, depuis plusieurs mois, d’un travail de concertation entre les équipes de la Réhabilitation et de la Technique. « Cette relocalisation est l’occasion de nous doter de nouveaux équipements techniques pour lesquels nous sommes en train de définir le cahier des charges. Parmi tout ce qui est demandé, renchérit Emmanuel Brumard, tout ne peut pas être retenu, pour des questions d’ordre budgétaire ou de fiabilité : en effet, plus on rajoute des éléments, plus on multiplie les risques de panne, et cela complexifie les installations. » Les demandes et les besoins exprimés sont rapportés par des référents, qui travaillent­au sein du CDM et du CNS.

Repenser l’ergonomie

Le CDM dans ses locaux actuels. Au premier plan, Fabrice Ernoult.

L

a relocalisation des deux entités, CDM et CNS, prévue pour l’automne, a fait l’objet d’une réf lexion à la fois sur les espaces de travail et sur les outils. « Ce projet a été suivi en amont par le pôle des Études de la direction de la Réhabilitation, sous la houlette de Laurent­Bonnafoux, en liaison étroite avec les équipes de la direction des Moyens techniques (DMT), dont Étienne Roulette, chef de projet sur cette opéra­ tion, indique Guillaume Dubaut, directeur des travaux de réhabilitation. Il s’agit de plusieurs chantiers en un, puisque les locaux dévolus au CDM et au CNS sont actuellement occupés par des équipes de la DGA TTN. Il y a donc à la fois un travail de relocalisation et de dépose à orchestrer en lien avec la direction de l’Établissement, un réamé­ nagement des locaux et des infrastruc­ tures techniques et, enfin, le déploiement des équipements techniques et informa­

tiques dans ces nouveaux espaces. C’est un chantier important, car ces entités sont au cœur de la Maison de la radio, au sens propre comme au figuré. De plus, il a des conséquences sur un autre temps fort de la réhabilitation, puisque la relo­ calisation définitive de ces deux centres permettra de commencer les travaux à la porte D. »

Définir les besoins en amont

Le travail de concertation associe régulièrement les équipes de la Réhabilitation et celles de la Technique qui, depuis plus d’un an, se réunissent ré­g u­liè­rement pour clarifier et définir les besoins, suivre l’évolution du projet avec les équipes de maintenance et d’exploitation, et faire valider les décisions lors des comités de pilotage. « La Réhabili­ tation est chargée de repenser l’espace en fonction des besoins exprimés par les futurs utilisateurs et de définir les spéci­ ficités requises pour ces lieux (surface,

climatisation, énergie…). Nous avons donc travaillé de concert pour élaborer le cahier des charges en vue des appels d’offres relatifs aux travaux à mener sur les lieux à implémenter, soit res­pec­ti­ vement 130 m2 pour le CDM et 54 m2 pour le CNS, explique Étienne Roulette, chef de projet à la direction des Moyens techniques. De notre côté, nous gérons la partie technique et, pour ce faire, je m’appuie sur les équipes d’Emmanuel Brumard, responsable des services ESR et EAM (maintenance-exploitation des systèmes radiophoniques et exploitation des applications métiers). L’objectif étant de faire les bons choix techniques et de s’assurer que les besoins exprimés et les options retenues vont dans le sens d’une fiabilisation totale des futures installa­ tions. Nous prévoyons un dispositif évo­ lutif afin que la technique choisie puisse répondre à une demande de flux d’infor­ mations qui tend à s’accroître, no­tamment avec l’intégration de la radio visuelle. »

Améliorer les conditions d’exploitation des techniciens et la supervision radiovisuelle, intégrer de nouvelles technologies audio sur IP, repenser l’ergonomie des postes de travail sont autant d’opportunités offertes par cette relocalisation. Depuis mars, un mobilier prototype est installé dans une salle « labo » dédiée à la présentation des maquettes des futurs centres. Des expérimentations y sont menées pour étudier si des ajustements sont nécessaires en termes d’ergonomie : bien appréhender la distance entre l’œil et l’écran, en position debout ou assise… « Au total, ces installations concernent vingt-deux personnes, seize pour le CDM et six pour le CNS, explique Hervé Rio, responsable du CDM. Des équipes qui fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. À la suite des travaux, qui ont commencé en mars et qui s’achèveront en juin, nous implémenterons la nouvelle installation. Deux mois seront consacrés à ce volet technique. Nous allons répartir les opé­ rateurs dans l’ancienne installation et au sein des nouveaux espaces afin qu’ils assurent le fonctionnement des deux sites. Une fois que le CDM et le CNS fonctionneront dans leur nouvelle confi­ guration, nous arrêterons les anciennes entités. Pour résumer, c’est comme si nous délocalisions une télécommande : il n’y aura pas de coupure brutale entre l’ancien et le nouveau dispositif ! »

àlaune

Concertation, dialogue et projection Le programme de réhabilitation se poursuit. Pour chaque projet, tout est mis en œuvre, de la méthode de travail au chantier proprement dit, pour garantir et mettre à disposition de chacun un outil de travail résolument tourné vers l’avenir. Explications…

« L

e chantier en cours n’est pas seulement un projet architectural. Dans tous les cas, ce n’est pas LE projet de la réhabilitation ! C’est avant tout le projet de TOUTE l’entreprise, annonce d’emblée Nadim Callabe, directeur général adjoint en charge de la Réhabilitation. C’est pourquoi nous misons sur la concertation, car seul le dialogue peut éviter les erreurs du passé, en partageant les retours d’expérience et en en tirant les leçons pour demain. » En d’autres termes, c’est aujourd’hui que se dessine le futur. Pour ce faire, la DGA Réhabilitation et la DGA TTN travaillent avec les collaborateurs et les font participer à la projection de leur outil de travail de demain. « Notre rôle est de partager avec tous l’ensemble des paramètres à prendre en compte pour aller de l’avant. Des paramètres qui se révèlent, bien

souvent, des contraintes – le temps (la Réhabilitation doit connaître les besoins de tous dans des délais assez serrés pour dérouler, ensuite, les projets), la surface (nous devons composer avec un bâtiment existant), le budget (nos ressources ne sont pas extensibles)… –, mais qu’il faut savoir transformer en autant d’opportunités. La radio est beaucoup plus agile que tout autre média. C’est sa force : elle sait évoluer pour perdurer, poursuit Nadim Callabe. Disposer d’outils comme les studios moyens, espaces patrimoniaux fabuleux que nous pourrons demain faire évoluer avec des équipements de pointe, vaudra à Radio France de faire la différence avec n’importe quel autre média. » Les studios moyens sont précisément au cœur d’une démarche d’appropriation collective afin d’en définir le programme de rénovation. La journée d’échanges, qui s’est tenue le 19 février dernier au studio 105, fut l’occasion de

souligner la volonté de travailler différemment en donnant à tous des perspectives d’avenir. « Ce premier semestre est l’occasion de se poser toutes les questions, et nous souhaitons que le plus grand nombre de collaborateurs participent à cette aventure. C’est là l’objectif de nos ateliers de réflexion, de nos séances d’observation sur le terrain… » De l’aménagement des antennes de France Info et France Inter à la définition du cahier des charges pour l’implantation définitive du CDM et du CNS, chaque projet est étudié avec des équipes pluridisciplinaires. « Des achats à la direction de l’Établissement en passant par tous les métiers, les chaînes… tous les acteurs sont embarqués le plus en amont possible. Notre objectif : prendre en compte tous les besoins à tous les niveaux. Encore une fois, la Réhabilitation n’est pas la seule concernée par ce chantier. Nous avons besoin de la participation de tous… »

textoréhabilitation – Supplément réhabilitation du magazine Texto – 116, avenue du Président-Kennedy – 75016 Paris – Tél. : (33) 1 56 40 22 22 – www.radiofrance.fr n Directeur de la publication : Mathieu Gallet,

président-directeur général – Monique Denoix, directrice déléguée à la Communication n Rédactrice en chef : Marianne Devilléger, déléguée à la Communication interne, en collaboration avec Nadim Callabe, directeur général adjoint en charge de la Réhabilitation n Conception-réalisation : 21x29,7 – www.21x29-7.fr n Photos : Christophe Abramowitz (les autres crédits photo sont précisés dans le magazine) n Iconographie : Frédéric Michel n Impression : Solubis – 92250 La Garenne-Colombes n Dépôt légal à parution.

textoréhabilitation – no 4 – printemps 2016

Supplément réhabilitation du magazine Texto – printemps 2016


décryptage Réhabilitation des studios moyens

Une étape dans le travail d’élaboration du programme documentaires, explique Nathalie Birocheau, adjointe au DGA Réhabilitation. Sa rédaction est complexe, car elle doit refléter les besoins et aider l’architecte à y répondre en intégrant les contraintes d’un bâtiment vieux de cinquante ans, qui réserve chaque jour de nouvelles surprises. »

Enjeux éditoriaux, techniques et fonctionnels…

Le 19 février dernier s’est tenue au studio 105 une matinée d’échanges et de réflexion dédiée aux studios moyens. Cette rencontre était destinée à présenter la démarche participative initiée depuis quelques mois pour construire un programme de rénovation à la fois ambitieux et réaliste. L’occasion, aussi, d’ouvrir le débat autour des enjeux éditoriaux, techniques et fonctionnels de ces studios en présence d’un architecte, d’artistes et de réalisateurs. Les temps forts de cette matinée.

«  C

ette journée constitue une étape dans le travail de préparation de la rénovation des studios moyens. Elle illustre les principes qui ont guidé notre démarche de réf lexion sur leurs enjeux techniques et fonctionnels : l’ouverture, la concertation et le dialogue avec ceux qui utiliseront ces studios. » C’est par ces mots que Sibyle Veil, directrice déléguée aux Opérations et Finances de Radio France, a ouvert la matinée, animée par Marc Voinchet, directeur de France Musique.

Le discours de la méthode

Cette réunion a apporté des réponses concrètes aux inquiétudes et questions soulevées récemment, comme celles relatives à la fermeture des studios : « Les studios moyens fermeront le moins longtemps possible et en alternance, afin d’en fermer le plus petit nombre en même temps, s’engage Sibyle Veil. La plupart des productions seront réalisées in situ et n’en sortiront qu’en cas d’extrême nécessité » ; ou encore sur le devenir de la fiction à Radio France : « Le futur programme intégrera tous les usages actuels de ces studios ». Cette matinée est aussi revenue sur l’obligatoire nécessité de rénover ces studios en termes de sécurité et d’accessibilité. « Aussi beaux et fonctionnels soient-ils, ou nous paraissent-ils être, ils doivent être rénovés. Il n’appartient qu’à

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nous de transformer cette contrainte en opportunité en définissant un projet qui intègre à la fois la fonctionnalité des productions, les différents types d’usages, ainsi que les projections dans l’avenir », rappelle Patrick Fasso, directeur des Moyens techniques au sein de la DGA TTN. Pour se saisir au mieux de cette opportunité, l’équipe en charge du projet élabore avec les usagers un schéma directeur. « Nous avons commencé à rédiger le programme général et à en transmettre différentes versions d’étape aux participants des groupes de travail thématiques constitués autour de la fiction, de la prise de son musicale et de la production de magazines et de

Ci-dessus, de gauche à droite : Benjamin Lebeau, François Pérache, Guillaume Brière, Blandine Masson, Cédric Aussir, Hervé Déjardin, Marc Voinchet, Nathalie Birocheau et Patrick Fasso.

L’équipe prend en compte les différents lieux qui composent un studio : régie, plateau, lieux annexes, sans oublier les problématiques d’infrastructure radiophonique et informatique. « Ces infrastructures, qui évoluent rapidement doivent amener les studios moyens à être, dans le futur, des studios moyens connectés. Ce paramètre est aussi l’un des enjeux de ce projet », souligne Patrick Fasso. À l’évidence, dans les mois qui viennent, les scénarios possibles des usages, par studio, vont voir le jour. « Nous ne devons pas nous interdire de réfléchir aux usages. Peut-être avez-vous, vous-mêmes, des idées de nouvelles fonctionnalités qui nous ont échappé. Comment voyez-vous l’évolution des studios moyens ? Qu’en attendez-vous ?, interpelle Nadim Callabe, directeur général adjoint en charge de la Réhabilitation. C’est le moment de nous poser ces questions, car, dès que nous serons entrés dans la phase opérationnelle, il sera trop tard. » Ces questions portent sur les nouveaux médias interactifs, sur la relation entre la cabine et le plateau, sur la captation vidéo, sur la pertinence d’inclure ou non dans le programme une salle de répétition pour les orchestres… « Notre objectif est bien d’améliorer les conditions de travail. Ici, nous choisissons les outils en commun avec les utilisateurs qui sont les plus à même de savoir ce dont ils ont besoin. Si la réhabilitation ne peut s’affranchir de la question de l’utilisation des studios par les chaînes, nous la voyons comme un effet d’aubaine pour combler tous ces manques », poursuit Jean-Michel Kandin, directeur général adjoint en charge des Techniques et des Technologies nouvelles. Aujourd’hui, il importe donc de mettre à plat tout ce que les usagers veulent rendre possible dans les futurs studios, en tenant compte des techniques qui évoluent, de la qualité du son, de la numérisation… D’où la nécessité, tous ensemble, d’être inventifs sur ces enjeux qui

« Les studios moyens fermeront le moins longtemps possible et en alternance, afin d’en fermer le plus petit nombre en même temps. » Sibyle Veil, directrice déléguée aux Opérations et Finances de Radio France

détermineront l’avenir des productions dans ces studios moyens.

Prochaines échéances

Les échanges et les concertations vont s’étaler sur plusieurs mois, avec une version stabilisée en avril, qui sera discutée avec les tutelles. « D’ici là, nous avons besoin de vous au sein des groupes de travail. Nous organiserons d’autres séances

comme celle-ci afin de mutualiser les réflexions des groupes de travail. Notre objectif est d’avoir, à l’été, un programme qui nous permette de penser l’avenir, et pas uniquement les difficultés du présent, même si je sais combien le quotidien de certains est difficile », souligne Sibyle Veil. « La question est complexe, enchaîne Nadim Callabe. Nous ne construisons pas des espaces tertiaires : nous nous attelons à la rénovation de quinze

mini-104 ou auditorium. Les deux années et demie passées à finaliser l’auditorium et le studio 104 donnent un aperçu du travail et de l’investissement que nous tous – utilisateurs, équipe projet, DGA TTN, etc. – allons devoir produire pour faire aboutir ce projet. Il ne s’agit pas de le traiter en catimini mais publiquement, pour répondre à cet enjeu fort, tant d’un point de vue financier, fonctionnel que patrimonial. »

Les studios moyens de Radio France vus par… Jean-Luc Rossi, architecte, agence Quentin & Rossi architectes « Le bâtiment a été livré en 1962, époque à laquelle les contraintes de sécurité n’étaient pas les mêmes. Vous devez vous en accommoder. Je suis convaincu que les dispositions qui sont discutées aujourd’hui devraient vous faire retrouver des studios opérationnels intégrant les nouvelles contraintes technologiques. »

François Pérache, auteur-comédien du feuilleton politique 57 rue de Varenne « Je ne connais pas, ailleurs en France, des studios qui soient aussi beaux et riches. De mon point de vue de comédien et d’auteur de fiction, il ne faut pas perdre la composition actuelle des studios moyens, à savoir un plateau, une chambre claire et une chambre sourde. Ces équipements sont uniques et très efficaces. Réunir ces trois dispositifs en un seul lieu modifie les modalités d’écriture. »

Guillaume Brière, du groupe français de musique électronique The Shoes « Nous avons joué plusieurs fois dans cette maison. Radio France n’a rien à envier à ses concurrentes britanniques : l’acoustique y est excellente ! Les deux fois où nous avons joué, nous aurions aimé repartir avec des vidéos. Il serait intéressant de filmer les concerts et de les diffuser sur les réseaux sociaux. La captation vidéo, pour les concerts, nous semble essentielle et assez simple à réaliser. »

Blandine Masson, responsable des fictions à France Culture « Dans la perspective des travaux, nous allons devoir fournir un travail psychologique difficile. Nous avons un amour profond pour ces studios, que nous devons abandonner provisoirement ; en même temps, il nous est demandé de penser à leur avenir, sachant que nous ne devons pas rater ce tournant. La concertation me paraît fondamentale. Notre responsabilité est de faire en sorte que ces studios soient identiques à aujourd’hui, mais en mieux. »

Cédric Aussir, réalisateur des fictions en public présentées au studio 104 « Nombre d’équipements sont à améliorer dans les studios, au-delà d’un confort vidéo pour les comédiens… Nous entendons des hypothèses, mais n’avons pas la certitude que nous retrouverons nos quatre studios dédiés à la fiction. Dans un contexte de transition, nous sommes inquiets de ce que nous allons retrouver à l’issue des chantiers, et souhaitons nous assurer que nous en aurons bien quatre, quand bien même ils seraient polyvalents. » textoréhabilitation – no 4 – printemps 2016 > 3


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Relocalisation du CDM et du CNS : l’exemple d’un projet concerté

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Au cœur de l’activité technique de Radio France, le CDM (centre de distribution des modulations) et le CNS (centre national de supervision) vont intégrer, à l’automne prochain, leur emplacement définitif, au 4e étage de la petite couronne de la Maison de la radio. La relocalisation de ces entités essentielles à l’activité, dotées d’une infrastructure technique et informatique lourde, fait l’objet, depuis plusieurs mois, d’un travail de concertation entre les équipes de la Réhabilitation et de la Technique. « Cette relocalisation est l’occasion de nous doter de nouveaux équipements techniques pour lesquels nous sommes en train de définir le cahier des charges. Parmi tout ce qui est demandé, renchérit Emmanuel Brumard, tout ne peut pas être retenu, pour des questions d’ordre budgétaire ou de fiabilité : en effet, plus on rajoute des éléments, plus on multiplie les risques de panne, et cela complexifie les installations. » Les demandes et les besoins exprimés sont rapportés par des référents, qui travaillent­au sein du CDM et du CNS.

Repenser l’ergonomie

Le CDM dans ses locaux actuels. Au premier plan, Fabrice Ernoult.

L

a relocalisation des deux entités, CDM et CNS, prévue pour l’automne, a fait l’objet d’une réf lexion à la fois sur les espaces de travail et sur les outils. « Ce projet a été suivi en amont par le pôle des Études de la direction de la Réhabilitation, sous la houlette de Laurent­Bonnafoux, en liaison étroite avec les équipes de la direction des Moyens techniques (DMT), dont Étienne Roulette, chef de projet sur cette opéra­ tion, indique Guillaume Dubaut, directeur des travaux de réhabilitation. Il s’agit de plusieurs chantiers en un, puisque les locaux dévolus au CDM et au CNS sont actuellement occupés par des équipes de la DGA TTN. Il y a donc à la fois un travail de relocalisation et de dépose à orchestrer en lien avec la direction de l’Établissement, un réamé­ nagement des locaux et des infrastruc­ tures techniques et, enfin, le déploiement des équipements techniques et informa­

tiques dans ces nouveaux espaces. C’est un chantier important, car ces entités sont au cœur de la Maison de la radio, au sens propre comme au figuré. De plus, il a des conséquences sur un autre temps fort de la réhabilitation, puisque la relo­ calisation définitive de ces deux centres permettra de commencer les travaux à la porte D. »

Définir les besoins en amont

Le travail de concertation associe régulièrement les équipes de la Réhabilitation et celles de la Technique qui, depuis plus d’un an, se réunissent ré­g u­liè­rement pour clarifier et définir les besoins, suivre l’évolution du projet avec les équipes de maintenance et d’exploitation, et faire valider les décisions lors des comités de pilotage. « La Réhabili­ tation est chargée de repenser l’espace en fonction des besoins exprimés par les futurs utilisateurs et de définir les spéci­ ficités requises pour ces lieux (surface,

climatisation, énergie…). Nous avons donc travaillé de concert pour élaborer le cahier des charges en vue des appels d’offres relatifs aux travaux à mener sur les lieux à implémenter, soit res­pec­ti­ vement 130 m2 pour le CDM et 54 m2 pour le CNS, explique Étienne Roulette, chef de projet à la direction des Moyens techniques. De notre côté, nous gérons la partie technique et, pour ce faire, je m’appuie sur les équipes d’Emmanuel Brumard, responsable des services ESR et EAM (maintenance-exploitation des systèmes radiophoniques et exploitation des applications métiers). L’objectif étant de faire les bons choix techniques et de s’assurer que les besoins exprimés et les options retenues vont dans le sens d’une fiabilisation totale des futures installa­ tions. Nous prévoyons un dispositif évo­ lutif afin que la technique choisie puisse répondre à une demande de flux d’infor­ mations qui tend à s’accroître, no­tamment avec l’intégration de la radio visuelle. »

Améliorer les conditions d’exploitation des techniciens et la supervision radiovisuelle, intégrer de nouvelles technologies audio sur IP, repenser l’ergonomie des postes de travail sont autant d’opportunités offertes par cette relocalisation. Depuis mars, un mobilier prototype est installé dans une salle « labo » dédiée à la présentation des maquettes des futurs centres. Des expérimentations y sont menées pour étudier si des ajustements sont nécessaires en termes d’ergonomie : bien appréhender la distance entre l’œil et l’écran, en position debout ou assise… « Au total, ces installations concernent vingt-deux personnes, seize pour le CDM et six pour le CNS, explique Hervé Rio, responsable du CDM. Des équipes qui fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. À la suite des travaux, qui ont commencé en mars et qui s’achèveront en juin, nous implémenterons la nouvelle installation. Deux mois seront consacrés à ce volet technique. Nous allons répartir les opé­ rateurs dans l’ancienne installation et au sein des nouveaux espaces afin qu’ils assurent le fonctionnement des deux sites. Une fois que le CDM et le CNS fonctionneront dans leur nouvelle confi­ guration, nous arrêterons les anciennes entités. Pour résumer, c’est comme si nous délocalisions une télécommande : il n’y aura pas de coupure brutale entre l’ancien et le nouveau dispositif ! »

àlaune

Concertation, dialogue et projection Le programme de réhabilitation se poursuit. Pour chaque projet, tout est mis en œuvre, de la méthode de travail au chantier proprement dit, pour garantir et mettre à disposition de chacun un outil de travail résolument tourné vers l’avenir. Explications…

« L

e chantier en cours n’est pas seulement un projet architectural. Dans tous les cas, ce n’est pas LE projet de la réhabilitation ! C’est avant tout le projet de TOUTE l’entreprise, annonce d’emblée Nadim Callabe, directeur général adjoint en charge de la Réhabilitation. C’est pourquoi nous misons sur la concertation, car seul le dialogue peut éviter les erreurs du passé, en partageant les retours d’expérience et en en tirant les leçons pour demain. » En d’autres termes, c’est aujourd’hui que se dessine le futur. Pour ce faire, la DGA Réhabilitation et la DGA TTN travaillent avec les collaborateurs et les font participer à la projection de leur outil de travail de demain. « Notre rôle est de partager avec tous l’ensemble des paramètres à prendre en compte pour aller de l’avant. Des paramètres qui se révèlent, bien

souvent, des contraintes – le temps (la Réhabilitation doit connaître les besoins de tous dans des délais assez serrés pour dérouler, ensuite, les projets), la surface (nous devons composer avec un bâtiment existant), le budget (nos ressources ne sont pas extensibles)… –, mais qu’il faut savoir transformer en autant d’opportunités. La radio est beaucoup plus agile que tout autre média. C’est sa force : elle sait évoluer pour perdurer, poursuit Nadim Callabe. Disposer d’outils comme les studios moyens, espaces patrimoniaux fabuleux que nous pourrons demain faire évoluer avec des équipements de pointe, vaudra à Radio France de faire la différence avec n’importe quel autre média. » Les studios moyens sont précisément au cœur d’une démarche d’appropriation collective afin d’en définir le programme de rénovation. La journée d’échanges, qui s’est tenue le 19 février dernier au studio 105, fut l’occasion de

souligner la volonté de travailler différemment en donnant à tous des perspectives d’avenir. « Ce premier semestre est l’occasion de se poser toutes les questions, et nous souhaitons que le plus grand nombre de collaborateurs participent à cette aventure. C’est là l’objectif de nos ateliers de réflexion, de nos séances d’observation sur le terrain… » De l’aménagement des antennes de France Info et France Inter à la définition du cahier des charges pour l’implantation définitive du CDM et du CNS, chaque projet est étudié avec des équipes pluridisciplinaires. « Des achats à la direction de l’Établissement en passant par tous les métiers, les chaînes… tous les acteurs sont embarqués le plus en amont possible. Notre objectif : prendre en compte tous les besoins à tous les niveaux. Encore une fois, la Réhabilitation n’est pas la seule concernée par ce chantier. Nous avons besoin de la participation de tous… »

textoréhabilitation – Supplément réhabilitation du magazine Texto – 116, avenue du Président-Kennedy – 75016 Paris – Tél. : (33) 1 56 40 22 22 – www.radiofrance.fr n Directeur de la publication : Mathieu Gallet,

président-directeur général – Monique Denoix, directrice déléguée à la Communication n Rédactrice en chef : Marianne Devilléger, déléguée à la Communication interne, en collaboration avec Nadim Callabe, directeur général adjoint en charge de la Réhabilitation n Conception-réalisation : 21x29,7 – www.21x29-7.fr n Photos : Christophe Abramowitz (les autres crédits photo sont précisés dans le magazine) n Iconographie : Frédéric Michel n Impression : Solubis – 92250 La Garenne-Colombes n Dépôt légal à parution.

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Supplément réhabilitation du magazine Texto – printemps 2016


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